Aloys (Tome 1) : lightning an...

By MarianneLtrr

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La guerre est arrivée de nulle part, sans qu'on puisse l'empêcher. Les Elémentaires ont traversé leurs immens... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2 (1/2)
Chapitre 2 (2/2)
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9 (1/2)
Chapitre 9 (2/2)
Chapitre 10 (1/2)
Chapitre 10 (2/2)
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18 (1/2)
Chapitre 18 (2/2)
Chapitre 19 (1/2)
Chapitre 19 (2/2)
Chapitre 20 (1/2)
Chapitre 20 (2/2)
Chapitre 21
Chapitre 22 (1/2)
Chapitre 22 (2/2)
Chapitre 23 (1/2)
Chapitre 23 (2/2)
Chapitre 24 (1/2)
Chapitre 24 (2/2)
Chapitre 25 (1/2)
Chapitre 25 (2/2)
Chapitre 26 (2/2)
Chapitre 27 (1/2)
Chapitre 27 (2/2)
Chapitre 28 (1/2)
Chapitre 28 (2/2)
Chapitre 29
Chapitre 30 (1/2)
Chapitre 30 (2/2)
Chapitre 31
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35

Chapitre 26 (1/2)

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By MarianneLtrr

— Bien ! C'est décidé, nous nous reverrons dans une semaine alors. Profitez bien de la soirée les enfants !

Elle pivota gracieusement, sa robe blanche glissant sur ses hanches et attrapa son mari par le bras et se dirigea vers un autre groupe sans plus nous accorder un regard.

J'entendis quelqu'un pousser un juron tandis que la prise de Soen se relâcha soudainement. Je sentis tous les regards peser sur moi, comme un rappel cuisant de ce que je venais d'accepter. C'était stupide, parfaitement irresponsable et en prime j'avais embarqué Eren dans cette histoire alors qu'il était clair que ni lui ni moi n'étions au niveau. Les protégés de la chancelière étaient probablement aussi doués que n'importe quel membre des escouades d'élites et nous ne leur arrivions pas à la cheville. On allait se faire botter les fesses dans une arène bondée de monde et en plus de ça, cette vipère aurait exactement ce qu'elle voulait. Elle m'avait amené dans son piège et j'avais beau en avoir eu conscience j'avais été suffisamment stupide pour m'y précipiter. Ma bêtise n'avait visiblement pas de limite...

— Il me faut un verre, lâchai-je en soupirant.

À ma grande surprise ils me laissèrent m'éloigner sans protester. Je slalomai dangereusement entre les couples qui dansaient et rejoignis le bar où des centaines de verres avaient été préparés en avance sur une grande table recouverte de petits fours et de verres à pied. Des coupes de champagne à en juger par la couleur et les bulles qui remontaient doucement à la surface. J'attrapai un verre et le vidai d'une traite. Puis un autre, et encore un autre. Pourtant je savais que ça ne réglerait pas mon problème. Premièrement parce qu'un verre de whisky ou de rhum seraient plus adéquat et deuxièmement parce que me saouler ne ferait que m'attirer davantage de soucis.

Quelques personnes me jetèrent des regards curieux, comme si la présence d'une ivrogne à leur gala était tout à fait déplacée, mais aucun n'osa m'interrompre. De temps à autre, un serveur venait remplir son plateau et se remettait à déambuler dans la salle pour distribuer ses coupes. La musique était entraînante et l'air m'était familier, mais totalement métamorphosé par un orchestre qui jouait à la perfection. Je me surpris même à taper du pied en rythme. Pendant un instant j'envisageai de me débarrasser de mes chaussures et de m'élancer sur la piste. Heureusement pour moi, je n'étais pas encore assez imbibée d'alcool pour faire une chose pareille.

— Ça suffit, tu en as assez bu, trancha Aaron en me volant mon énième verre des mains.

Je ne l'avais pas vu arriver, mais j'aurais dû m'y attendre. C'était le moment parfait pour me faire la morale. Voyant que je m'apprêtais à le lui reprendre, il le vida et le posa sur le bar, un mince sourire satisfait aux lèvres.

— Ce n'est pas à toi de décider du nombre de verres que j'ai le droit de boire, grommelai-je en jetant mon dévolu sur une autre coupe qui traînait non loin de là.

— Je ne pensais pas que tu étais du genre à noyer tes problèmes dans l'alcool.

— Mon seul problème dans l'immédiat, c'est toi. Tu m'empêches de profiter de cette merveilleuse soirée... grinçai-je en m'adossant au bar.

Il m'imita, mais contrairement à moi il paraissait décontracté, parfaitement à l'aise dans son beau costume. Moi, je n'étais qu'un paquet de nerfs crispés tandis que lui était l'image même de la perfection sereine de celui qui a trouvé sa place. Tout chez lui était magnétique, de la courbe de ses lèvres, à ses yeux d'un bleu gris si unique en passant par sa mâchoire carrée. Même son corps était honteusement parfait dans ce smoking hors de prix.

— Ma mère ne t'apprécie pas beaucoup on dirait... dit-il après un moment.

J'attrapai un autre verre et le reposai l'instant d'après, vide.

— C'est une garce.

Je m'attendis à ce qu'il proteste, la défende ou encore m'engueule pour avoir osé dire du mal de la chancelière, mais au lieu de ça, il éclata de rire. Un rire franc et profond qui éclairait son visage. C'était rare de le voir comme ça, il riait peu, même lorsque nous étions avec notre escouade.

— Tu as raison, avoua-t-il alors que je le dévisageai avec étonnement. Je connais peu de femmes aussi détestables que ma mère.

Oh. Pour une fois qu'on s'accordait sur un point, j'étais surprise qu'il s'agisse de celui-ci.

— Mais...

— C'est ma mère. Oui, tu as raison, mais ça fait partie des choses qu'on ne choisit pas, lâcha-t-il d'un ton amer. Elle est... manipulatrice, cruelle et n'a ni conscience, ni morale. Il aurait été préférable que pour une fois, tu n'attires pas son attention, mais j'imagine que c'était trop te demander... souffla-t-il en s'emparant d'une coupe. Tu n'as pas la moindre idée de ce que tu viens d'accepter.

— Elle va envoyer deux de ses gorilles me botter les fesses en public. Je ne suis pas à une humiliation près, je survivrais, ricanai-je, un énième verre de champagne à la main.

— J'espère qu'elle s'en tiendra à ça... Mais si ce n'est pas le cas, garde en tête que je ne pourrais pas t'aider.

— Qui a dit que j'avais besoin de ton aide ?

Il se tourna vers moi et m'attrapa le menton pour me forcer à le regarder. Son contact me fit frissonner.

— Tu as constamment besoin de mon aide, tu n'en as juste pas conscience. Si tu savais le nombre de fois où j'ai dû intervenir en ta faveur... Peut-être que tu arrêterais de me regarder comme si c'était moi l'ennemi à abattre.

— Bien sûr ! Et je te tomberais dans les bras. Classique. Je ne t'ai jamais rien demandé, alors remballe ton numéro, je ne suis toujours pas intéressée.

Il sourit et me relâcha. Ce genre de sourire arrogant qui montrait qu'il n'était pas le moins du monde touché par ma petite pique. Pourquoi il le serait d'ailleurs ? Il savait très bien que c'était du vent. Il savait depuis longtemps que j'étais loin d'être indifférente étant donné qu'il est branché en direct sur mes émotions.

— Viens danser, dit-il soudain en tendant la main dans ma direction.

— Certainement pas.

— Oh pardon, tu as cru qu'il s'agissait d'une proposition ? railla-t-il en s'emparant de mon bras pour me tirer sur la piste.

— Je ne sais pas danser, lâche-moi ! Trouve quelqu'un d'autre pour te distraire, protestai-je en tentant vainement de me défaire de sa poigne de fer.

— Je me doute bien que tu ne sais pas danser. Tu sais à peine marcher avec ces trucs, dit-il en désignant mes pieds avec une grimace. Mais tu n'as pas le choix, c'est un bal, tous les invités doivent danser.

— Ne critique pas mes chaussures où tu auras affaire à Swann.

Il ricana, s'arrêta au centre de la salle, passa ses mains dans mes cheveux et défit mon chignon d'un geste sec. Mes cheveux tombèrent en cascade dans mon dos tandis qu'il remettait en place l'une de mes mèches rebelles.

— C'est elle qui va avoir affaire à moi si elle essaye encore de te transformer en poupée.

Il m'attrapa les mains et les posa sur ses épaules, puis s'empara de mes hanches avec un naturel désarmant et se mit à bouger au rythme lent de la musique. J'avais à peine remarqué qu'elle avait changé de rythme. Je le suivis tant bien que mal, calquant mes mouvements sur les siens avec le peu de grâce dont je disposais.

— Si j'avais su qu'il me suffisait d'un chignon et d'un peu de maquillage pour que tu regardes ailleurs j'aurais demandé aux filles de faire ça plus tôt.

— Sauf que je ne regarde pas ailleurs, répliqua-t-il d'une voix rauque en plongeant son regard brûlant dans le mien.

Instinctivement, je détournai les yeux. Je n'avais pas envie qu'il me regarde de cette manière, je n'avais pas envie de ressentir ce que je ressentais quand il était proche de moi. J'aurais voulu oublier le contact de ses mains sur mes hanches, et des miennes sur son corps. J'aurais souhaité que mon cœur ne s'emballe pas lorsqu'il me touchait. Tout ça n'avait aucune importance, c'était une passade, le genre qui vous rend fébrile et irréfléchie, mais je ne pouvais pas me la permettre. Je voulais être libre et Aaron n'était qu'une chaîne supplémentaire.

— Quels... quels dons ont les hommes de ta mère ? bafouillai-je dans l'espoir de changer de sujet.

Suivant le changement de rythme de l'orchestre, il changea de position, attrapa l'une de mes mains et me fit tournoyer un moment avant de m'attirer de nouveau vers lui.

— Nous en parlerons plus tard. Tu devrais profiter de cette soirée, la semaine qui t'attend risque d'être très désagréable.

Il était penché vers moi et son souffle me brûlait la peau. Il était trop près, beaucoup trop près et mon instinct me dictait de le fuir avant que les choses ne dérapent. Car ça ne manquerait pas de déraper si je n'arrivais pas à focaliser mon attention sur autre chose que ses lèvres.

— Tu as raison ! m'exclamai-je soudain en retirant mes mains de ses épaules. Il paraît que la soirée est plus intéressante au sous-sol. Je vais y aller et puis toi, tu n'as qu'à ... rester là et je ne sais pas, trouver quelqu'un d'autre pour danser ?

Avant qu'il n'ait le temps de me retenir, je me dégageai, et tournai les talons. Je ne marchai pas, je courrai presque. Nao et les autres me dévisagèrent un instant puis leur regard convergèrent vers Aaron qui s'était déjà lancé à ma poursuite. J'aurais pu avoir honte qu'ils soient témoins de cette scène, mais en réalité tout ça m'était égale. Je me fichais de leur avis sur la question ! Je ne pouvais pas me laisser dévorer par une quelconque relation avec le type qui représentait à lui seul tout ce que je cherchais à fuir. A ce jeu-là, autant accepter de devenir soldat et ça il n'en était pas question !

En arrivant aux escaliers je dus me résoudre à ralentir pour ôter ces maudites chaussures avant de reprendre ma fuite. C'était contraire au plan, et si Bran avait été là il m'aurait probablement ordonné de faire demi-tour, mais il n'était pas là.

— Aloys ! gronda la voix d'Aaron dans mon dos alors que j'atteignais le hall d'entrée.

La pièce était déserte, seul quelques personnes en quête d'air frais s'étaient massées à l'extérieur du bâtiment. L'une des portes latérales avait été ouverte et donnait sur un escalier éclairé par des lumières aux couleurs criardes.

— Tu comptes me fuir éternellement ?

— Oui c'est l'idée ! rétorquai-je en jetant mes chaussures dans un coin avant de m'engager dans l'escalier.

Je ne savais pas si c'était dû à la vitesse à laquelle je descendais ou à l'alcool que j'avais bu, mais les lumières semblaient défiler à toute allure autour de moi et le sol glacial me parut étrangement bancal. Je reconnus le bruit sourd de la musique joué à plein volume et continuai d'avancer. Je n'avais qu'une envie, me fondre dans la foule, boire et danser jusqu'à oublier l'endroit où je me trouvais. Après tout, ce n'était pas très différent d'une boîte parisienne, de la musique, de l'alcool et des gens qui dansaient. Il ne manquait que mes amis pour parfaire le tableau. Arthur, Elena, Inès, Pauline et Hugo... Ils me manquaient tous affreusement, et même si deux d'entre eux étaient encore en vie, ce n'était plus vraiment ceux que j'avais connus. Je ne pouvais même pas leur en vouloir parce qu'au fond, moi non plus je n'étais plus celle qu'ils avaient connue. J'étais devenue une petite emmerdeuse, désobéissante, bornée et immature à des années lumières de la fille sage et réservée de l'époque. La seule constante restait mon incapacité à gérer la gent masculine.

Avant que je n'atteigne la foule, une main se referma sur mon bras et me tira en arrière. J'étais furieuse qu'il m'ait suivie jusqu'ici. Je voulais simplement, oublier tout ça, être libre, juste pour une soirée, mais même ça il me le refusait.

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