Aloys (Tome 1) : lightning an...

By MarianneLtrr

160K 17.1K 2.5K

La guerre est arrivée de nulle part, sans qu'on puisse l'empêcher. Les Elémentaires ont traversé leurs immens... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2 (1/2)
Chapitre 2 (2/2)
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9 (1/2)
Chapitre 9 (2/2)
Chapitre 10 (1/2)
Chapitre 10 (2/2)
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18 (1/2)
Chapitre 18 (2/2)
Chapitre 19 (1/2)
Chapitre 19 (2/2)
Chapitre 20 (1/2)
Chapitre 20 (2/2)
Chapitre 21
Chapitre 22 (1/2)
Chapitre 22 (2/2)
Chapitre 23 (1/2)
Chapitre 23 (2/2)
Chapitre 24 (1/2)
Chapitre 24 (2/2)
Chapitre 25 (2/2)
Chapitre 26 (1/2)
Chapitre 26 (2/2)
Chapitre 27 (1/2)
Chapitre 27 (2/2)
Chapitre 28 (1/2)
Chapitre 28 (2/2)
Chapitre 29
Chapitre 30 (1/2)
Chapitre 30 (2/2)
Chapitre 31
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35

Chapitre 25 (1/2)

2.8K 313 18
By MarianneLtrr

Le jour de la création de l'ANH étant un jour très spécial au sein de l'armée, tous les entraînements étaient annulés et les règles abolies pour vingt-quatre heures. Plus de couvre-feu, plus de code vestimentaire, ni même de règles de conduite et plus étonnant encore. Plus d'horaires fixes au réfectoire ! J'en profitais donc pour m'adonner à l'une de mes activités favorites. C'est-à-dire, dormir, dormir pendant des heures sans me soucier du réveil qui traînait sur ma table basse. Il n'y avait que moi et mon oreiller et pendant un bref instant, j'aurais pu m'imaginer dans mon petit appartement parisien. À l'exception près du bruit de la circulation et des cris enfantins des rejetons de mes voisins de paliers. Au lieu de quoi j'étais bercée par le bruit devenu familier de la forêt.

Alors que je m'apprêtai à retomber une nouvelle fois dans les bras de Morphée après un petit réveil-éclair qui m'avait menée jusqu'aux toilettes, quelqu'un frappa sauvagement à ma porte. D'abord un coup sec, bientôt suivi d'une multitude de coups légers qui me rendirent folle. Je plaquai mon oreiller sur ma tête dans l'espoir de faire taire le vacarme qui menaçait ma grasse matinée.

— Aloys ! s'écria la voix fluette de Cali. Dépêche-toi !

Je fus tentée un moment de la laisser poireauter devant la porte en espérant qu'elle en déduirait que j'étais sortie, mais elle tambourina de nouveau et la voix de Swann se mêla à la sienne. Agacée, je repoussai ma couverture et me dirigeai d'un pas traînant jusqu'à la porte. Lorsque j'ouvris, les visages de Swann, Cali et Jin me fixèrent avec des yeux ronds qui me firent aussitôt regretter d'avoir quitté mon lit.

— Quoi ? croassai- je en me frottant les yeux.

— Comment ça quoi ? Il est treize heures Aloys ! s'écria Swann en me repoussant dans ma chambre.

Elles s'engouffrèrent toutes les trois à l'intérieur et refermèrent la porte. Coupant ainsi court à mes idées de fuites. Je savais bien pourquoi elles étaient là. J'avais déjà vu cette expression sur leur visage la veille lorsqu'elles m'avaient exposé leurs magazines sous le nez.

— Le gala commence dans six heures, leur fis-je remarquer tandis qu'elles inspectaient ma chambre avec minutie. Qu'est-ce que vous me voulez ?

— Eh bien, pour commencer on aimerait que tu ailles prendre une douche. On n'a que quelques heures pour se préparer alors ne t'avises pas de nous mettre en retard.

J'ouvris la bouche pour protester, plus attirée par la chaleur de mes draps que par une douche dans l'immédiat. Avant que je n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, Jin déposa une grosse mallette sur mon lit, l'ouvrit et commença à en sortir un tas de brosses, de palettes de maquillage et de crayons en tout genre. Swann frappa dans ses mains à quelques centimètres de mon visage.

— Dépêche-toi ! Je vais aller te chercher quelque chose à manger au réfectoire, tu as intérêt d'avoir fini avant que je ne revienne.

Devant son air menaçant je fus obligée d'obtempérer. Elle m'avait si souvent mis une raclée ces derniers jours que je savais très bien à quoi m'attendre si je tentai de protester. Laissant Jin et Cali transformer mon bureau en atelier de relooking, je m'enfermai dans la salle de bain. Je profitai le plus longtemps possible de ma douche, laissant l'eau brûlante rougir ma peau et rider mes mains. Je savais très bien que je n'aurais sûrement pas une minute à moi avant la fin de la journée, alors j'en profitai au maximum. Lorsque je coupai l'eau, la pièce était plongée dans un brouillard humide qui lui donnait vaguement l'air d'un sauna. Enroulée dans ma serviette, j'inspirai un long moment avant de trouver le courage d'ouvrir la porte et de me livrer aux trois tornades qui avait élu domicile dans ma chambre.

Swann m'attendait, un jogging dans les bras.

— Qu'est-ce que tu fichais Aloys ? Ton déjeuner va être froid ! dépêche-toi un peu ! Enfile ça.

J'avisai le plateau qu'elle avait posé sur ma commode. Froid ou pas, ce truc n'avait pas l'air comestible de toute manière. Jin avait profité de mon absence pour ramener les quatre housses noires qui contenaient nos tenues ainsi que des dizaines de boîtes pleines d'accessoires en tout genre. Le tout avait été savamment empilé dans un recoin de la pièce, tandis qu'un miroir avait pris place sur mon bureau.

J'enfilai rapidement mon jogging et me perchai sur un recoin inexploité du lit pour grignoter la bouillie de légume et la semelle de viande que les cuisines avaient eu la bonté de nous préparer. Immangeable.

Comme d'habitude.

Je soupirai et détournai le regard du spectacle accablant de la bataille de chiffons qui débutait dans ma chambre. Pourquoi avaient-elles élu domicile ici au juste ? Je laissais échapper un nouveau soupir et tentai tant bien que mal de me concentrer la forêt avoisinante. Tout était si calme là dehors, à des années lumières de ce qui se tramait ici, dans ma chambre ou dans mon crâne.

L'idée de copier le pass d'Aaron dans quelques heures à peine me stressait. Et s'il remarquait mon nouveau gadget et comprenait mes intentions ? Pire encore, et s'il n'y voyait que du feu ? Je m'apprêtais à profiter de notre relation, du moins de ce début de quelque chose, pour me servir de lui. Ça n'avait rien à voir avec le fait de divulguer des informations aux rebelles, je n'avais jamais eu besoin de mentir ou de manipuler qui que ce soit pour obtenir ces maigres renseignements. La simple idée d'abuser de l'attirance incompréhensible qui nous liait me donnait la nausée. Tout ça aurait été tellement plus simple si ces foutues sentiments, n'étaient pas venus parasiter la moindre de mes relations ! Aussi étrange que ça pouvait l'être, j'en était venu à apprécier mon escouade, autrement je n'aurais probablement pas cessé de fournir des informations aux jumeaux. J'avais eu besoin de leur mettre la pression, mais j'avais surtout ressenti le poids de la culpabilité m'écraser à chaque secret dévoilé.

Et maintenant je m'apprêtais à faire bien pire...

— Aloys, ramène-toi, il est presque seize heures, et tu es loin d'être prête ! lâcha Swann, exaspérée par mon manque d'engouement.

J'obtempérai en soupirant, et acceptai de prendre place devant le miroir. Mon reflet faisait peine à voir, j'avais des cernes et le teint blafard de ceux qui se ronge les sangs. Je détestai ça. Au diable les bons sentiments, la situation ne me laissait pas vraiment le choix. Si j'attendais de trouver une autre solution, les Elémentaires seraient probablement morts bien avant que je ne mette un pied dans ces labos.

L'heure qui s'écoula ensuite fut ponctuée d'ennui, de douleur et d'une bonne migraine. Non seulement je n'étais pas friande des mises en beauté, mais c'était d'autant plus vrai lorsqu'elles s'éternisaient. Lorsqu'enfin elles s'éloignèrent de moi pour admirer leur travail, j'avais le crâne en feu à force d'avoir subi les assauts de Jin et de Swann. Seule Cali avait légèrement prêté l'oreille à mes commentaires et avait tenté autant qu'elle en était capable de ne pas recouvrir mon visage de maquillage.

Malgré ça, j'avais un peu de mal à me reconnaître dans la glace. C'était comme observer une version de moi-même tout droit sortie d'un univers parallèle. Cali avait lourdement insisté sur mes yeux pour faire ressortir le vert pâle de mes iris, mais le reste de mon visage avait été épargné si bien qu'on voyait à peine qu'elle s'était donnée du mal pour le sublimer. Mes cheveux roux avaient été relevés dans un chignon complexe, ne laissant s'échapper que quelques mèches à des endroits stratégiques. L'ensemble paraissait très sobre en comparaison de leur visage à elles, mais j'étais déjà à des années-lumière de ma zone de confort. Même si je trouvai le résultat magnifique je grimaçai d'avance à l'idée de sortir de cette pièce dans cet état.

L'étape suivante fut de loin la plus longue et la plus fatigante de l'après-midi : choisir les accessoires pour chacune d'entre nous. Ce fut long et fastidieux mais après une vingtaine de débats enflammés sur la manière d'accorder les couleurs et les motifs, elles finirent par tomber d'accord. Elles ne faisaient pas vraiment attention à mon avis ou à mes commentaires. Se contentant de balayer d'un geste de la main mes remarques acerbes. Totalement imperméables à ma mauvaise humeur tant cette histoire de bal leur montait à la tête.

— C'est bon, c'est bon, tu n'as qu'à me donner ces chaussures-là, elles iront très bien. s'écria Jin en tendant les mains vers Swann.

— Ça ne va pas tarder à commencer, les garçons vont nous tuer si on est encore en retard cette année. Dépêchez-vous ! s'impatienta Cali en trépignant d'impatience devant la porte.

Nous étions toutes les deux prêtes depuis plus d'une demi-heure, mais Swann et Jin avaient subitement décidé de changer d'avis sur l'ensemble de leurs accessoires et c'étaient mises à tourner en rond dans la pièce à la recherche de la pochette idéale, ou de la paire de talons haut assortis. Je ne partageai pas particulièrement l'impatience de Cali, mais j'avais hâte qu'elles en finissent pour enfin avoir l'autorisation de sortir de cette chambre. L'air y était saturé de parfum et je ne sentais plus mon nez depuis une bonne heure.

— Voilà ! Voilà ! cria Jin en se contemplant une dernière fois devant la glace.

Contrairement à Swann qui avait opté pour une combinaison bleu marine au décolleté provocateur, Jin avait arrêté son choix sur une robe ocre qui mettait en valeur le teint caramel de sa peau. Ses cheveux d'un noir de jais tombaient en cascade sur ses épaules tandis que des touches de marron faisaient ressortir ses yeux. Elles n'avaient pas cherché à cacher les cicatrices qui lui barraient les joues et curieusement, cela ne l'enlaidissait pas du tout. Au contraire, ses petits défauts ne faisaient que rendre sa beauté plus saisissante encore. Elle était tout bonnement magnifique.

— Splendide, commenta Swann en se plantant derrière elle. Horace ne va pas s'en remettre cette année.

Jin sourit à son reflet. L'idée avait l'air de lui plaire.

— Dans ce cas, ne le faisons pas attendre plus longtemps.

Elle glissa son bras sous celui de Swann et nous rejoignis à la porte. Cali sautillait sur place, sa robe en tulle rose pâle flottant autour de ses hanches à chaque mouvement.

Pour ma part, j'avais hérité d'une robe beige dont le dos était totalement dépourvu de tissu. Elle me collait comme une seconde peau jusqu'aux hanches où elle devenait plus leste et ondulait gracieusement. J'avais néanmoins insisté pour être dépourvu d'accessoires que je trouvai beaucoup trop encombrants. C'était excessivement chic à mon gout mais ça avait au moins le mérite de ne pas me rendre trop ridicule.

Sur le chemin, je manquai de tomber une bonne dizaine de fois. Je n'avais jamais vraiment été attirée par les chaussures à talons et les seuls que j'avais portés étaient plats et beaucoup plus agréables que ces épingles que Swann avait fixées à mes pieds. Sans parler de cette robe ridicule que je piétinais allégrement à la moindre occasion.

— Relève-là, me conseilla Jin, tu vas la salir.

J'obtempérai maladroitement et pus de nouveau apercevoir mes pieds. Comparée à elles, j'avais sûrement l'air d'un canard ou d'un quelconque volatile maladroit. Ça ne changeait pas beaucoup de d'habitude, à la différence que cette fois-ci, mes pouvoirs ne me seraient d'aucun secours. Lorsque nous nous engageâmes dans l'allée menant au grand bâtiment circulaire et qu'une centaine de personnes nous entourèrent, je sentis la honte me monter aux joues. Tout le monde était habillé avec classe. Certains plus élégants que les autres se dirigeaient vers l'entrée du bâtiment avec nous tandis que les autres attendaient patiemment dans le parc. Pour l'occasion, des lanternes avaient été accrochées un peu partout dans les arbres, répandant une ambiance chaleureuse. La nuit tombait à peine et le ciel dégagé, était d'un mauve particulièrement marqué qui ajoutait une touche féérique au tableau.

— Le bal commence en premier. Le discours des chanceliers est rediffusé à l'extérieur sur ces écrans, m'indiqua Cali en pointant du doigt un écran géant situé au-dessus des grandes portes donnant sur la salle de bal. Puis les portes du sous-sol s'ouvrent et la vraie soirée peut commencer.

— Et tout le monde n'a pas accès au bal ? demandai-je tandis qu'un groupe de filles détaillaient avec minutie nos tenues non sans une pointe de jalousie.

— Non, uniquement les P-gènes et les membres importants de l'ANH.

Elle haussa les épaules, comme si le fait que les trois quarts des membres de l'ANH soient mis sur la touche était tout à fait anodin.

— Crois-moi, c'est nous qui sommes les plus à plaindre, se plaignit Swann en réajustant ses cheveux. Ce qui se passe au sous-sol et bien plus intéressant que ce à quoi nous avons le droit. Tu verras, on ira dès que plus personne ne fera attention à nous.

Bran m'avait dit un jour que ce bâtiment était en réalité une arène. C'est là que de temps à autre, l'armée organisait des combats pour satisfaire la demande de spectacle des soldats ou de la population qui avait souvent le droit d'y assister via des rediffusions en direct. Il arrivait même que des exécutions aient lieu dans cette arène. Une preuve de plus que quelque chose de malsain pourrissait cette armée jusqu'au cœur. Ces démonstrations barbares étaient en général organisées pour un soldat qui avait gravement désobéi au règlement et sa sanction en faisait un exemple.

Personne, pas même un mutant appartenant à l'ANH, n'avait le droit de défier l'armée.

J'y avais assisté une seule fois l'an dernier, alors qu'Inès, Elena, Pauline et moi traînions dans un bar qui avait justement décidé de diffuser l'évènement. Je me souvenais du sang teintant le sable et des cris euphoriques de la foule. Je n'avais pas réussi à finir mon verre ce jour-là, ni même à rester jusqu'au bout. C'était barbare, antique et cruels. Tuer ou mourir, voilà le seul choix qu'ils offraient à ces « traitres », comme si le fait de remporter la victoire suffisait à laver l'accusé du moindre crime. Evidemment, personne n'avait jamais gagné, les combats étaient faussés, inégalitaires, conçus pour que le coupable ne ressorte jamais de cette arène.

Pourtant ce que je vis en cet instant était bien différent d'une arène. Le hall était richement décoré. De grands tapis pourpres ornaient le sol marbré tandis que des lustres étincelants distillaient une lumière tamisée sous les hautes voutes du plafond. La porte qui nous faisait face, une œuvre d'art d'acier et de verre entremêlé pour représenter la scène d'un combat célèbre, s'ouvrit à notre approche, dévoilant l'immense salle de bal. Le centre de l'arène avait été pour l'occasion recouvert d'un sol solide semblable à du marbre noir. Les gradins étaient cachés derrière de grands murs blancs obliques, décoré avec goût par un mélange de colonnes, de faux vitraux et de plantes grimpantes. En guise de plafond, un ciel mauve qui ne tarderait pas à se piqueter d'étoiles. Je restai bouche-bée un moment, incapable de superposer mes souvenirs de cet endroit à ce qu'il était aujourd'hui. 

Continue Reading

You'll Also Like

105K 6.4K 25
Que feriez vous si vous appreniez que votre père est un dieu ? Et que de ce fait, vous êtes vous même demi-dieu. Que feriez vous si vous apprenie...
792K 64.9K 83
𝐁𝐢𝐥𝐚𝐤𝐚.. "𝑃𝑎𝑝𝑎 𝑌𝑜 𝑛𝑑𝑒́ 𝑜𝑙𝑜𝑏𝑎𝑘𝑖 𝑩𝒊𝒍𝒂𝒌𝒂 𝑛𝑎 𝑌𝑜 𝑜𝑘𝑜𝑘𝑜𝑘𝑖𝑠𝑎 𝑦𝑎𝑛𝑔𝑜 𝑁𝑎𝑧𝑜 𝑏𝑜𝑛𝑑𝑒𝑙𝑎 𝑌𝑜 𝑒ℎ 𝑌𝑎𝑤ℎ𝑒́...
320K 26.1K 61
Il y a plus de deux mille ans, un petit nombre d'hommes et de femmes parmi les plus intelligents, riches et puissants de la planète tirèrent leur rév...
374K 22.1K 42
Les parents d'Alys l'ont placée dans une base militaire pour des raisons qu'elle essaye de dissimuler à tout prix. Elle se voit contrainte de suivre...