Aloys (Tome 1) : lightning an...

By MarianneLtrr

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La guerre est arrivée de nulle part, sans qu'on puisse l'empêcher. Les Elémentaires ont traversé leurs immens... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2 (1/2)
Chapitre 2 (2/2)
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9 (1/2)
Chapitre 9 (2/2)
Chapitre 10 (1/2)
Chapitre 10 (2/2)
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18 (1/2)
Chapitre 18 (2/2)
Chapitre 19 (1/2)
Chapitre 19 (2/2)
Chapitre 20 (1/2)
Chapitre 20 (2/2)
Chapitre 21
Chapitre 22 (2/2)
Chapitre 23 (1/2)
Chapitre 23 (2/2)
Chapitre 24 (1/2)
Chapitre 24 (2/2)
Chapitre 25 (1/2)
Chapitre 25 (2/2)
Chapitre 26 (1/2)
Chapitre 26 (2/2)
Chapitre 27 (1/2)
Chapitre 27 (2/2)
Chapitre 28 (1/2)
Chapitre 28 (2/2)
Chapitre 29
Chapitre 30 (1/2)
Chapitre 30 (2/2)
Chapitre 31
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 32 (1/2)
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35

Chapitre 22 (1/2)

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By MarianneLtrr

Nous étions repartis le lendemain à l'aube comme me l'avait dit Swann. La caisse contenant la pierre des Elémentaire avait été remplacée et contrairement à la veille, nous étions les seuls passagers. Les prisonniers avaient été envoyés dans un autre avion plus d'une heure avant qu'Horace vienne charger notre colis dans un hélicoptère de l'armée. Nous l'avions ensuite rejoint en voiture à la piste d'atterrissage où il était déjà en train de monter la caisse notre transport. C'était probablement pour éviter que les Elémentaires ne rentrent en contact avec la pierre, ce qui semblait logique, même si ça m'avait grandement agacée. J'aurais voulu pouvoir poser des questions à ces Elémentaires et maintenant j'avais du mal à imaginer comment j'allais pouvoir m'y prendre. Ils allaient être envoyés aux labos dès leur arrivée et comme nous étions partis plus tard, je n'aurais pas l'occasion de les intercepter à l'atterrissage. Je savais où les labos se trouvaient, mais je savais également que la porte possédait un scan empêchant toute personne non autorisée d'y entrer. D'autant que pour arriver là-bas, il me fallait soit un pass, soit une blessure suffisamment importante pour qu'on m'envoie dans l'infirmerie de Ross.

Cette dernière solution me parut de plus en plus jouable à mesure que Nao déchainé comme jamais, s'était mis à provoquer les autres pour rompre l'ennuie. Il finit même par en venir aux poings avec Horace qui lui arrangea le portrait sous le regard amusé des autres. J'aurais pu participer, avec un peu de chance, j'aurais effectivement fini à l'infirmerie dès mon arrivée. Je balayai pourtant l'idée d'un soupir, je n'avais aucune envie de me faire refaire le portrait par Nao et si je m'énervais, je risquais tout aussi bien d'endommager l'avion.

Aaron qui était allongé sur une caisse de fournitures à l'avant, fixait le plafond avec obstination et ne prêtait aucune attention à l'agitation générale. Il ne m'avait pas adressé un mot depuis le début de la journée ce qui aurait probablement dû me soulager. Malheureusement, ça avait plutôt l'effet inverse. Une partie de moi avait envie de m'expliquer avec lui, de lui hurler dessus et de passer à autre chose, mais l'autre partie était ravie qu'il m'ignore car elle n'avait aucune envie de se confronter à ses pseudo-sentiments pour le moment.

Dès notre arrivée à la base, la rampe s'abaissa et une dizaine de soldats vinrent s'emparer de notre cargaison sous l'œil attentif de mon unité. À l'instant où la caisse disparue de notre champ de vision, Aaron chargea Swann de s'occuper du rapport de mission et s'éclipsa. Comme pour compenser l'absence d'ordre de notre général, Soen se racla la gorge bruyamment et nous ordonna de rejoindre notre bâtiment en précisant que notre entraînement aurait bien lieu en début d'après-midi. Je suivis donc le groupe au travers du hangar qui ne semblait pas être le même que celui de notre départ. Celui-ci était plus petit, plus sale et une odeur âcre de carburant m'agressait les narines.

Je profitai des quelques mètres qui séparait le hangar de notre bâtiment, une chance pour moi, nous avions atterri au nord, à l'opposé de notre destination. Rien que l'idée de me retrouver une nouvelle fois enfermée me déprimait, finalement j'aurais vraiment dû m'enfuir. Qu'est-ce que ça pouvait bien me faire que ces Elémentaires ne soient pas aussi monstrueux que dans mes souvenirs ? Ou que l'armée leur ai volé quelque chose ? Rien, absolument rien et pourtant je me retrouvai de nouveau ici à guetter l'occasion d'en apprendre plus.

Lorsque notre bâtiment se dressa devant nous, je fus tentée de prendre la fuite. J'étais persuadée qu'une fois à l'intérieur, je n'aurais plus l'occasion d'en sortir avant un bon moment. Cette courte escapade à la mer n'avait pas suffi à contenter mes besoins d'air pur. De toute manière je ne pouvais pas aller bien loin, je me contenterais de gratter quelques heures supplémentaires au soleil.

Au moment où je m'apprêtais à m'éclipser, Soen se tourna vers moi en fronçant les sourcils.

— Prévisible, hein ? lâchai-je dépitée.

— Je demanderais à Aaron de t'autoriser à sortir, c'est promis, mais pour le moment tu vas devoir faire un effort, répondit-il avec un sourire bienveillant.

~

Ce n'est que trois jours plus tard, alors que la rumeur de mes exploits sur la plage avait pris une ampleur catastrophique, qu'Aaron se décida enfin à m'adresser la parole. Il me rejoignit à la fin d'une séance d'entraînement au cours de laquelle je m'évertuai à manier ma double lame sans me couper un doigt. Exercice difficile, j'avais la dextérité d'une poule qui aurait trouvé un couteau.

Il posa un regard glacial sur moi. Le genre robotique qu'il aimait bien servir en public et qui lui donnait des airs de tête à claque.

— Donne-moi ton poignet.

— S'il te plait, corrigeai-je en lui tendant mon bras droit où se trouvait déjà mon tatouage de P-gène.

Il garda le silence et voua une concentration immense sur la manière d'attacher mon nouveau gadget sans avoir à toucher ma peau. Soen avait réussi, il avait convaincu Aaron alors que lui-même m'évitait comme la peste ! Grâce au bracelet électronique, j'allais pouvoir ouvrir cette diabolique porte en métal qui me séparait de l'air libre. J'aurais pu sauter de joie si l'attitude d'Aaron n'avait pas été aussi... blessante ?

— Merci, dis-je simplement une fois qu'il eut terminé.

Il leva les yeux vers moi. Son regard était glacé et ses traits crispés, ce qui me fit frissonner. Je n'étais pas habituée à tant d'animosité de sa part et cela me fit plus de peine que je ne l'aurais cru.

— Tu ne pourras entrer dans aucuns autres bâtiments. Ce bracelet n'ouvre qu'une porte alors pas la peine d'essayer d'en forcer une autre. C'est clair ?

— Très clair, répondis-je en hochant vigoureusement la tête.

Sans plus s'attarder auprès de moi, il quitta la salle d'entraînement sous les yeux inquiets des autres membres de l'équipe.

— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Horace en rangeant son bouclier rétractable dans l'armurerie.

Sa peau noire était couverte de sueur, ce truc devait peser une tonne pour que la porter le fatigue autant.

— Aucune idée, mentis-je en haussant les épaules.

Swann et Soen échangèrent un regard peu convaincu. À vrai dire personne n'était dupe. Il était comme ça depuis notre retour et tout le monde se doutait que j'avais quelque chose à voir avec son nouveau comportement. Je ne pouvais pas l'affirmer, après tout, je n'étais pas dans sa tête, mais je ne pouvais pas non plus le nier. Il se contentait d'aboyer des ordres et de charger Swann de mon entraînement. Peut-être cherchait-il simplement à me donner de l'espace ? Ou alors s'en donnait-il à lui ? Il avait reconnu lui-même que ce baiser était une mauvaise idée et j'étais tout à fait d'accord avec lui. Le problème était que ces mesures drastiques d'évitement jouaient grandement sur son humeur et donc sur celle de toute l'escouade.

Préférant éviter les questions indiscrètes que Nao n'allait pas tarder à inventer, je pivotai vers la sortis, et m'échappai. Sachant parfaitement où trouver du réconfort, je m'empressai de rejoindre la salle de rééducation de Bran. La porte était ouverte, et donnait sur une petite salle aux murs jaunes, à l'intérieur de laquelle une quinzaine de cyborgs s'entraînaient à manier leurs nouveaux membres. Bran était l'un d'entre eux. Couvert de sueur, il utilisait son bras métallique pour soulever des haltères. Dès qu'il me vit, un grand sourire illumina son visage et il laissa tomber l'haltère à ses pieds.

— Tu sais que tu n'as plus de muscles dans ce bras, fis-je remarquer alors qu'il trottinait vers moi.

— Ce n'est pas moi qui décide des exercices et figure-toi, dit-il en relevant la manche de son T-shirt gris, que j'ai encore une partie de mon bras et donc de mes muscles.

La vue de sa peau laissant place à une gaine métallique me parut étrange. J'avais beau avoir conscience qu'il avait perdu son bras, voir ce qu'il en restait me déroutait toujours autant.

— Je vois que tu as enfin reçu ta carte sortie de prison, lâcha-t-il joyeusement en désignant mon poignet. On va enfin pouvoir traîner ailleurs que dans ces couloirs. Comment tu t'y es prise ?

— Je n'ai rien fait, c'est Soen qui en a discuté avec Aaron, répondis-je tandis qu'il s'emparait d'une serviette posée sur un banc pour s'essuyer le visage.

— Je vois. Il t'évite toujours ?

— Comment est-ce tu le sais ? soupirai-je tandis qu'il me poussait vers la sortie.

— Il y a toujours des espions qui guettent vos entraînements. Des filles bien sûr, mais également quelques curieux qui sont impatients de voir la grande Aloys à l'œuvre ! D'ailleurs je dois te dire qu'ils sont un peu déçus, tu ne dois pas arrêter beaucoup de tsunami ces derniers jours, j'imagine. Ton fan-club attend davantage de « spectaculaire » ! il va falloir que tu te montres à la hauteur de ta réputation maintenant.

— Eh bien, ils risquent d'attendre un moment vu qu'Aaron veut que je me concentre sur le maniement des armes. Je passe le plus clair de mon temps à me faire maltraiter par Swann et à me couper les bras.

Je tendis ma main pour qu'il constate de lui-même les longues traces rouges qui zébraient mes doigts et mon avant-bras. Puis bien décidée à utiliser mon nouveau gadget, je le poussai vers la porte principale du bâtiment et passai mon poignet devant le capteur. À ma grande satisfaction, la porte s'ouvrit et l'air chaud de l'été me réchauffa la peau. Je laissai échappé un cri joyeux qui me valu quelques regards surpris et me précipitai dehors.

— Enfin !

J'inspirai un grand coup. J'étais libre ! Du moins partiellement et je comptais bien utiliser ça à mon avantage.

— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en observant une étrange banderole attachée entre deux lampadaires qui faisait face à l'entrée.

— C'est pour le gala je crois.

— L'armée n'a pas mieux à faire que d'organiser des galas ?

Mes pieds allèrent d'eux même vers le parc qui bordait le grand bâtiment circulaire. C'était une arène, le genre qui avait vu couler beaucoup de sang dans le seul but de distraire des soldats en manquent de massacres. Comment pouvait-on ressentir le besoin de voir des gens mourir alors que la guerre faisait rage depuis six décennies ? ça je ne me l'expliquais pas.

— Et bien figure toi que les soldats aussi ont besoin de décompresser. Alors chaque année, on organise cette soirée. C'est l'occasion de fêter la création de l'ANH mais surtout, c'est l'occasion de boire et de s'amuser !

— Je vois... lâchai-je distraite. Tu crois que tu pourrais me prêter ton pass une heure ou deux ? demandai-je en apercevant le bâtiment dans lequel étaient formés les aspirants à l'autre bout du parc.

Bran suivit mon regard, les yeux ronds.

— Tu en as d'autres des idées comme ça ? s'exclama-t-il. Pourquoi est-ce que tu cherches à entrer dans un bâtiment où tu n'as pas le droit d'aller ? Et ne me dis pas que c'est par nostalgie... Tu n'étais pas très appréciée dans le E.

— J'ai besoin d'aller vérifier un truc.

— Du genre ?

— Je dois entrer dans les laboratoires. Tu n'y aurais pas accès avec ça par hasard ? demandai-je en désignant son bracelet.

— Non... Je suis soldat, pas chercheur. Aloys, qu'est-ce que tu cherches ? Je croyais que ton unique objectif était de trouver un moyen de t'enfuir, pas de trouver un moyen de te retrouver au trou.

J'aurais voulu lui expliquer que j'avais besoin d'entrer dans les labos pour interroger des Elémentaires. J'avais confiance en lui, et j'étais pratiquement certaine qu'il accepterait même de m'aider, mais lui parler des Elémentaires reviendrait à trahir un secret qui n'était pas le mien. Je ne pouvais pas me résoudre à exposer davantage ces créatures en révélant à quelqu'un d'autre ce que je savais. S'ils avaient choisi de faire croire aux Hommes qu'ils étaient incapables de parler c'est qu'il devait exister une raison.

— Je ne vais rien faire d'illégale.

— Utiliser mon pass pour entrer sans autorisation quelque part, c'est illégal.

— Bran... suppliai-je en battant des cils.

— Tu es diabolique Aloys, soupira-t-il en se laissant tomber sur un banc.

De là, on avait une vue imprenable sur le parc et l'immense fontaine qui ornait son centre. C'était une sculpture en pierre qui représentait une sorte de fleur d'où émergeait une femme à demi nue. De l'eau limpide s'écoulait de ses mains jusqu'aux pétales pour finalement se perdre dans le bassin. Cette fontaine était presque trop élégante pour se trouver dans un centre militaire.

— C'est un oui ? demandai-je en me penchant vers lui, un grand sourire aux lèvres.

— Bien sûr, mais ça ne règle pas ton problème de laboratoire, tu n'y rentreras jamais avec mon pass. Il va falloir trouver mieux que ça.

— Tu ne connais personne qui y a accès ?

— Non, je te l'ai déjà dit, je suis un petit soldat de seconde zone, pas un chercheur. Tu n'as qu'à demander celui de ton supérieur.

Devant ma grimace il s'esclaffa.

— Détends-toi, j'ai peut-être une meilleure idée. Tu n'as qu'à aller y faire un tour si ça t'amuse pendant ce temps je vais essayer de trouver une solution à ton problème.

— Quel genre de solution ? m'inquiétai-je en le voyant se redresser avec un entrain inhabituel.

— Ne t'inquiète pas, tu vas adorer cette idée. On a qu'à se retrouver au parc dans une heure. Ça te va ?

Je hochai la tête et m'emparai du pass qu'il me tendait, puis lui donna le mien. Il ne me laissa pas le temps de lui poser davantage de questions et disparut en direction des terrains de sport. Quoi qu'il ait en tête, cette idée avait l'air de beaucoup l'amuser. N'ayant qu'une heure devant moi, je me dépêchais de rejoindre le bâtiment E. Dès que j'eus passé la porte principale, je me dirigeai vers l'infirmerie. J'y étais allée suffisamment de fois en compagnie d'Astrid, la P-gène qui m'avait aidé à ressouder mes os, pour connaitre le chemin par cœur. Pourtant, il n'était pas facile de s'y retrouver dans ce labyrinthe de murs gris et austères. J'étais bien contente de ne plus avoir à vivre dans cet endroit.

Sur le chemin, je croisai la route du major Prons qui m'adressa un regard surpris puis vint me féliciter pour ma prouesse sur la plage. D'après elle, il avait toujours été évident que j'avais un potentiel énorme qui ne demandait qu'à se développer. Elle, comme tous les autres instructeurs avait toujours été persuadée que j'avais « un grand avenir dans l'armée ». J'étais plus sceptique quant à ça. Premièrement parce que j'avais souvent vu du mépris dans le regard de ces fameux instructeurs, mais également parce que les mots avenirs et armée sonnaient assez mal ensemble.

Je me dégageai le plus poliment possible de Prons et rejoignis l'infirmerie. La pièce était vide, il n'y avait ni patient, ni médecin, seulement un tas d'instruments qui bipaient et clignotaient sans raison apparente. Non loin de là, la porte qui menait aux laboratoires était désespérément close et même si l'idée de l'exploser à l'aide de l'un de mes éclairs me traversa l'esprit, je la balayai rapidement. Je n'étais pas venu pour ça. Du moins pas maintenant. Je n'y aurais accès que si Bran me trouvait un moyen de me procurer un pass. Pour le moment, la seule chose que j'avais à ma disposition était les dossiers de Ross ce qui pourrait être suffisant étant donné qu'il gérait l'équipe médicale et qu'il avait sûrement un rôle dans les laboratoires également.

Je m'approchai de son bureau, et grimaçai de dégoût en découvrant le bagel pourrissant qui traînait au-dessus d'une pile de papiers. Une tasse de café jaunie traînait non loin de là, entourée d'un tas de babioles inutiles. Il y avait un amas de dossiers sur ce bureau, mais je doutai que celui que je cherchai puisse être laissé en libre accès ici. J'ouvris un à un ses tiroirs et inspectai leur contenu, mais à part d'autres babioles et des papiers inutiles, je ne trouvai rien d'intéressant. Seul l'un d'entre eux était fermé à clef. Si ce que je cherchai était dans cette pièce alors il devait forcément être dans ce tiroir-là. Malheureusement exploser le verrou à coup d'éclairs n'était pas vraiment une solution viable. J'optai donc pour une technique vieille comme le monde, et tentai de crocheter la serrure à l'aide d'une épingle qui traînait sur le bureau. J'avais vu ça un milliard de fois dans les films, mais le faire en vrai n'avait clairement rien d'évident.

Ma carrière de cambrioleuse s'envola rapidement, je n'avais ni la patience, ni le savoir-faire. J'abandonnai après moins de cinq minutes, frustrée d'être incapable de venir à bout d'une simple serrure et me laissai tomber mollement dans le siège du bureau. J'avais beau retourner le problème dans tous les sens à part mettre en morceaux ce fichu tiroir, je ne voyais pas comment mettre la main sur ce qu'il contenait. Ça pour détruire j'étais plutôt douée, malheureusement mon arbre de talents s'arrêtait à peu près à ça. Puis alors que je m'apprêtai à baisser les bras, un petit éclat attira mon attention. Je tendis la main, soulevai le bagel répugnant du bout des doigts et découvris dessous une petite clef argentée couverte de sucre.

— Sérieusement, lâchai-je, écœurée par la cachette du médecin.

J'insérai la clef dans la serrure et tournai jusqu'à ce que j'entende le cliquetis indiquant que le tiroir était ouvert. À l'intérieur il y avait à peu de choses près le même bric-à-braque que sur le bureau à une exception. Un petit carnet rouge à la couverture usée et couverte de taches d'encre. J'avais souvent vu le médecin s'en servir pendant la petite période durant laquelle il m'avait séquestré dans cette pièce. Comme j'avais passé le plus clair de mon temps attaché à mon lit j'avais pu à loisir observer les petits rituels de Ross, et ce petit carnet en faisait partie. Sa mémoire lui faisait souvent défaut et il ne lui faisait plus entièrement confiance si bien qu'il notait à peu près tout ce qu'il jugeait important à l'intérieur. Bien sûr je n'y avais jamais eu accès, mais je n'avais aucun doute là-dessus. Si Ross était au courant de quelque chose concernant les Elémentaires que nous avions ramené de notre mission, il l'avait forcément écrit là-dedans.

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