Jamais deux sans toi - Tome 1

Por AudreyLP_

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Dans un climat de confiance, un groupe de huit amis décide de passer un pacte d'amour afin de leur permettre... Más

Partie 1 : S'aimer d'amour.
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Partie 2 : S'aimer cachés.
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Epilogue

Chapitre 19

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Por AudreyLP_


Perpignan – Lyon – Toulouse, Août 2018.

18 ans.

- Rosalie -

L'été touche bientôt à sa fin et il ne s'est pas du tout passé comme nous l'avions prévu. Tandis que nous pensions partager nos vacances tous les trois à Perpignan, Raphaël est arrivé seul à la maison à bord de la belle Mustang en m'annonçant la réussite de son permis mais surtout que Zaz' venait d'accepter une tournée. Dire que je n'étais pas déçue serait mentir, mais je suis contente qu'il vive un peu de son rêve d'enfant. Lui en vouloir aurait donc été complètement ridicule, voire même absolument égoïste. Pourtant au fil du temps la colère et la tristesse ont finies par m'envahir quand j'entendais les appels téléphoniques qu'il passait à Emma, lui racontant longuement les soirées luxurieuses qu'il partageait avec des filles d'un soir, leurs corps sous ses mains expertes... Mon amie n'a fait que rire de cette situation, le taquinant sur son côté très séducteur... trop séducteur à mon goût. Je feignais un rire à chaque fois, Raph' se contentait d'écouter sans parler. Ce dernier a pris la décision de quitter Alyssa parce qu'elle a compris que le cœur du blondinet aimait ailleurs. Malgré tous les efforts qu'elle faisait pour le garder avec elle et le reconquérir, il a mis un terme à leur relation pour éviter de la faire souffrir plus longtemps. Et aujourd'hui, nous sommes dans le flou le plus total.

Nous avons essayé d'être de nouveau ensemble un peu à l'abri des regards mais notre alchimie n'a échappé aux yeux d'aucun de nos amis ni de ma famille. Pourtant nous savons qu'Ezra nous manque à tous les deux. C'est dur d'agir en couple quand l'un des éléments qui constitue notre union s'éloigne et fuit la situation. Ce qui m'agace le plus, c'est la lâcheté dont Ezra fait preuve. Il déteste l'engagement, il hait l'image du couple et je m'en rends compte maintenant. Quand nous nous sommes confrontés à nos sentiments, il a tout fait pour me pousser uniquement dans les bras de Raphaël et quand ce dernier a proposé d'essayer quelque chose tous les trois ensembles, il a trouvé la meilleure excuse du monde pour éviter les vacances avec nous. Le savoir dans les bras d'autres femmes, surtout dans leur lit, me force à me sentir tiraillée entre le sentiment de trahison et la douleur. Puis je prends conscience que ça représente certainement la situation exacte à laquelle lui-même se retrouve confronté.

— Alors ces cartons, ça avance ? demande ma mère en entrant dans ma chambre.

— Je ne suis pas sûre de partir maman.

— Tu as peur ?

— Qu'Ezra ne veuille pas de moi ? Un petit peu oui.

— Pourquoi il ne le voudrait pas ? s'étonne-t-elle sincèrement. Vous êtes fusionnels tous les deux, il n'y a pas de raison qu'il ne supporte pas ta présence.

— J'espère que tu dis vrai.

Elle lève les yeux au ciel, signe que je me fais trop de soucis à ses yeux. Je dis toujours tout ce que j'ai sur le cœur à ma mère. Ce soir, pourtant, le courage me manque. Comment lui avouer que je suis amoureuse de deux garçons très différents et qui forment les meilleurs amis du monde ? Le regard qu'elle pourrait poser sur moi après cette révélation m'effraie. Je la prends dans mes bras pour sentir sa chaleur maternelle puis je la laisse quitter ma chambre. Encore une fois, je tente d'appeler Ezra qui ne répond toujours pas à mes coups de téléphone. Au début je pensais tomber au mauvais moment mais j'ai fini par comprendre, sans vraiment l'accepter, qu'il m'esquivait purement et simplement. Je commence à laisser un énième message mais me ravise. Mon dos heurte violemment mon matelas tandis que je pousse un râle mi-énervé, mi-agacé. Il est tard, très tard. Et le concert devrait être terminé. Est-il encore avec l'une de ces filles qu'il n'aime que pour une nuit ? Avec Lydia ?

Mon téléphone sonne et mon cœur se gonfle d'espoir à l'idée de voir son prénom s'afficher sur mon écran mais ce n'est qu'Emma. Je décroche sans vraiment trop en ressentir l'envie.

— Ta mère vient de m'envoyer un message. Tu veux que je passe ?

— Je peux venir chez toi plutôt ? J'ai besoin de te parler sans que mes parents n'entendent...

— Je passe avec la voiture de papa, à de suite.

Je n'ai même pas le temps de lui dire que je vais me débrouiller pour venir qu'elle a déjà raccroché. Je préviens rapidement ma mère qui accepte en souriant et qui me promet de transmettre le message à mon père demain matin au réveil. En préparant mes affaires, je me demande si je vais réussir à l'avouer à Emma. Après tout, elle-même a fini par se ranger dans une vie de couple traditionnelle...

Une fois installée dans la chambre de ma meilleure amie, la rouquine s'installe en tailleur et insiste pour que je m'empresse de lui livrer tous les détails qui me rendent si morose. Sans passer par la case réflexion, mes mots sortent de ma gorge et passent la barrière de mes lèvres. C'est comme si une force plus puissante que moi me poussait à me mettre à nue. Au fil de mon discours, un petit sourire coquin apparaît sur les lèvres d'Emma.

— Dis donc... si je m'attendais à ce que tu te tapes les deux mecs les plus sexy de notre groupe ! rit-elle.

— Arrête, ce n'est pas qu'une question de coucher avec. Et puis ce n'est arrivé qu'une fois avec Ezra. Je suis amoureuse d'eux.

— J'ai bien compris. Je ne pensais vraiment pas que ça te tomberait dessus surtout, pour être honnête. Tu étais bien trop peu réceptive au début. Cela dit, tu les choisis bien tes amoureux toi dis donc, tu as sacrément bon goût, me taquine-t-elle. Vous avez déjà essayé de le faire ? Tous les trois je veux dire...

Je lui lance un coussin à la figure et elle éclate joyeusement de rire, entraînant le mien. Elle me rend le coup d'oreiller et se jette sur moi pour taquiner mes cottes de ses ongles longs. Quand je capitule en la suppliant d'arrêter, elle éclate à nouveau de rire et se laisse tomber sur le dos à côté de moi. Petit à petit, elle reprend son sérieux et affiche une mine tendre en tournant son visage vers moi, sa main venant jouer avec une de mes mèches de cheveux.

- Ce n'est pas mal d'aimer deux personnes Rosa. Et ceux qui te disent le contraire ne comprennent rien. Autant en profiter tant qu'on est jeunes alors soyez heureux et ne vous occupez pas des autres. Trouvez votre équilibre et si c'est comme ça que vous trouvez votre bonheur, moi je ne peux que vous encourager. Raph' et toi, ne vous privez pas pour Zazou. Il est toujours le plus long à s'exprimer. Quand il en aura marre de vivre de baise et d'alcool, il reviendra vers vous pour vivre d'amour et d'eau fraîche. Laisse-lui le temps de trouver ses repères. Il t'aime et te reviendra. En attendant, profite de ton adorable blondinet parce que quand l'autre rockeur débile reviendra, ce ne sera plus de tout repos !

Son clin d'œil complice me fait instantanément rougir. Je comprends pourquoi elle s'entend aussi bien avec Ezra, elle est son double au féminin. Même façon de parler, même concentration sur le sexe – bien que ce trait se soit atténué avec le temps – même caractère de cochon... ce qui les différencie c'est l'excentricité de la belle et la pudeur de la bête.

Emma a raison, il n'y a rien de mal à tomber amoureux. Que ce soit d'une ou de dix personnes, c'est mon affaire et ça ne regarde personne d'autre que moi et les personnes concernées, à savoir maintenant Ezra et Raphaël. Même si l'un d'entre eux ne me donne aucun signe de vie et qu'il ne peut, par conséquent, pas être réellement au courant. Subtilement, mon amie glisse vers le sujet de l'aménagement en me questionnant sur mon taux d'angoisse, mon pourcentage de bonheur et d'excitation. Puis elle me parle de ses projets avec Mathis, leur envie de s'installer ensemble également, de leur couple, de cet amour passionnel qu'ils ressentent tous les deux sans que ça ne tombe dans le malsain... je les trouve beau. Vraiment, ils sont adorables. Ils ressemblent aux couples hollywoodiens clichés où tout est toujours beaux et étincelant pour eux sans que ça ne tombe dans ces histoires à l'eau de rose. Complices, ils partagent énormément de gestes tendres et amoureux, quelques disputes également mais surtout beaucoup de taquineries innocentes. Je les envie presque, parfois.

Quand elle se lève pour quitter la pièce, je me dis que j'ai de la chance d'avoir une amie comme Emma, elle est toujours compréhensive, ne me juge jamais. Faut dire aussi que c'est souvent elle qui me raconte des choses improbables, mais c'est un réel plaisir de parler avec quelqu'un d'aussi ouvert d'esprit. En revenant dans la pièce avec un pot de glace et deux cuillères à soupe, elle me lance un clin d'œil complice. Tous les soirs d'été où nous nous retrouvions toutes les deux, quand nous étions plus petites, nous nous installions toujours sur le rebord de sa fenêtre en dégustant la crème glacée tout en riant de tout et de rien. Ce soir nous nous retrouvons pour la première fois depuis un long moment seulement toutes les deux et, même si ce n'était pas prévu, elle réussit tout de même à marquer le coup. Je souris, attendrie, et me dirige vers la fenêtre pour nous laisser l'opportunité de nous y installer. Elle s'assoie à côté de moi et pose sa tête sur mon épaule en me tendant la cuillère prévue pour moi. Je passe le bras autour de son épaule et plonge ma cuillère dans le pot de ma main libre. C'est tellement chouette de nous retrouver à deux de temps en temps ! J'avais oublié le bien que ça me procurait.

J'ai décidé, après cette discussion, de forcer Ezra à m'affronter dès que possible. Trois jours plus tard, quand la Mustang se gare devant chez moi, mon cœur se serre. Je serre très fort mes parents dans mes bras pour leur dire au revoir et déjà quelques larmes passent la barrière de mes yeux. Raphaël se place à côté de moi pour encercler ma taille afin de me réconforter et salue poliment mes parents en leur promettant de revenir très vite. Quand nous montons dans la voiture, il insiste sur le fait que j'ai encore la possibilité de me désister mais je refuse. De toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais pas. Toutes les démarches administratives ont déjà été réalisées et acceptées. Et puis, cette vie à trois me fait bien trop envie. Et je ne veux plus du tout être séparée de Raph' ni revivre une autre rupture ou une autre fille pendue à ses lèvres. Lorsqu'il démarre, mes parents nous font de grands signes de la main en souriant, le cœur lourd et les yeux embués.

La route est un peu longue, la musique anime notre voyage et nous chantons à l'unisson. Malgré la peine que je ressens à l'idée de m'éloigner de ma famille, vivre ce que je m'apprête à vivre avec eux me comble déjà de bonheur. Au fond de moi, même si ça me pèse un peu d'y penser, même si Ezra ne veut plus de moi, j'espère qu'il saura profiter de notre vie ensemble et que notre amitié n'en retirera que du bon. Je suis prête à accepter son amitié si c'est tout ce qu'il peut me donner, si au moins il est toujours prêt à m'accepter sous son toit.

Quand nous arrivons chez eux, chez nous (ça me fait tout drôle de penser cela), mon cœur se gonfle d'une joie intense. Raphaël glisse ses clés dans la poche arrière de mon jean alors que je prends le plus de sacs possible et file vers notre appartement pendant qu'il décharge le reste. La porte à peine ouverte, je lâche mes affaires sur le sol et ferme les yeux en humant l'odeur qui m'est si familière et qui règne en maître dans la pièce. Un mélange des deux hommes que j'aime. Aussi, je file sous la table pour voir si le cœur en café et aquarelle apparaît encore puis revient dans l'entrée, le sourire aux lèvres, en m'apercevant qu'il est toujours bien visible. Quand mon amoureux me rejoint, il pose une main au creux de mes reins et me lance joyeusement :

— Bienvenue chez toi mon amour.

Mes lèvres partent immédiatement à la rencontre des siennes, j'ai besoin de lui transmettre tout le bonheur et tout l'amour que je ressens à ce moment précis. Il rit et me serre fort dans ses bras avant de me guider vers sa chambre pour que j'y range mes affaires dans l'armoire qu'ils m'ont offerte. Une photo de nous trois trône sur le bureau de Raphaël, attirant mon regard et procurant une vague de douceur en moi. Je dois parler à Raph', lui dire pour Ezra, lui confier que je dois aller le confronter. Mais je vois cette flamme joyeuse aux coins de ses yeux et je n'ai vraiment pas le cœur à souffler dessus.

Nous profitons ensemble du reste de la journée pour faire un peu de rangement, de ménage et de cuisine. Le cœur gonflé de bonheur, je vois que Raphaël a troqué son lit une place contre un lit double pour qu'on puisse se sentir bien dedans et éviter de se serrer. Discrètement j'essaie d'appeler Ezra de temps en temps mais sans grande surprise il ne répond pas. Tant pis. Quand sonne 18h, quelqu'un toque à la porte. Je n'espère même pas que ce soit lui, et j'ai bien raison puisque la tête de Jenny et d'Alyssa apparaissent dans l'encadrement, tout sourire.

— Vous êtes prêts à fêter ton arrivée poulette ? lance Jenny surexcitée.

— Je t'avoue que je n'ai plus assez d'énergie pour sortir, souris-je en me levant pour la prendre dans mes bras.

— C'est pour ça que nous avons apporté des pizzas ! s'exclame Alyssa.

Je lui souris à peine, ne comprenant pas trop ce qu'elle fait ici sachant que sa séparation avec Raphaël reste assez récente. Ce dernier les fait entrer, un sourire accroché aux lèvres, les prenant chacune à leur tour contre lui.

— Ne t'inquiète pas, nous restons seulement amis, me chuchote-t-il à l'oreille pour me rassurer.

— Je ne me méfie pas de toi, ne t'en fais pas, le rassure-je à mon tour. J'espère seulement qu'elle ne vient pas fouiner pour se réjouir de ton possible malheur.

— La connaissant, ça aurait pu être le cas, confirme-t-il. Mais j'ai prévenu Jenny que nous étions tous les deux rentrés. Donc sa présence est bienveillante.

— Tant mieux, fais-je soulagée.

La soirée se passe doucement et les sous-entendus sur l'absence d'Ezra de la part d'Alyssa me font perdre patience. Au bout d'un certain moment, je prétexte un coup de téléphone à passer et file vers la chambre. Malgré la certitude d'un énième silence, je fais encore sonner le téléphone de Zazou et raccroche rageusement en insultant presque l'insupportable voix automatique de sa messagerie. Raphaël entre à ce moment précis et à son regard je comprends qu'il sait ce qui se passe dans mon esprit.

— Un petit voyage, demain, ça te tente ?

— Un voyage ?

— Direction Toulouse pour un petit concert.

Malgré moi, je sens mon visage s'illuminer et j'en perds mes mots. Mon corps vient percuter le sien pour le serrer contre moi, la gorge serrée, provoquant un rire profond chez mon amoureux. Je me sens tellement reconnaissante d'être aux côtés d'un homme aussi compréhensif. Il me laisse le temps de reprendre une certaine contenance et retourne avec nos invitées. Après quelques minutes, je commence déjà à faire nos valises avant de les rejoindre. Rien ne peut plus me miner le moral, dans 24h au plus tard je ferai face à Ezra et il sera obligé de me parler. Quand je m'installe sur les genoux de Raphaël, Alyssa a un air de surprise et je comprends rapidement qu'elle n'est pas au courant de notre relation. Il est vrai que depuis leur arrivée, nous n'avons pas eu un seul geste de couple. Aussi elle ne trouve rien de mieux que de recommencer à nous questionner à propos de Zazou.

— Alors, Ezra a décliné pour la soirée ?

— Non, il fait un concert, répète-je.

— Oui mais vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous n'êtes pas avec lui. Vous êtes inséparables tous les trois, sourit-elle.

— Parce qu'il fait sa tournée dans différentes villes de France, répond Raphaël.

— Et vous n'avez pas eu vos places ?

— On a profité d'un peu de tranquillité avant la reprise des cours, annonce-t-il. Lui peut se permettre de faire une ville tous les trois jours, ce n'est pas notre cas. Nous devions réviser et approfondir nos connaissances avant la rentrée.

— En tout cas, c'est super chouette qu'il puisse vivre ce genre d'expériences, avoue Jenny. Ce doit être tellement enrichissant !

— Oui, à vrai dire il enrichit surtout son foie d'alcool, grince-je.

— Ce n'est pas étonnant venant de lui. Il profite de ses soirées à fond.

— Quand ce n'est qu'une soirée, peu importe. Tant pis pour lui j'ai envie de te dire. Mais là, tous les soirs une soirée est donnée en l'honneur du super concert. Quand Emma en parle, même elle trouve qu'il abuse. Je m'inquiète vraiment pour lui.

— Laisse le vivre maman ours, s'amuse Alyssa. Il n'est pas comme ça toute l'année.

— Je sais, je suis la mieux placée pour en parler, grince-je à nouveau. Seulement je sais aussi que quand il se retrouve confronté à des excès, il fait rarement attention.

Alya perd un peu de son sourire. Même si Ezra ne l'apprécie pas, elle s'est quelque peu attachée à son sale caractère. En traînant avec lui, on se rend facilement compte qu'il n'est pas un garçon méchant.

— Ne t'en fait pas pour ton chéri, dit-elle finalement avec les meilleures attentions du monde. Il nous a montré plus d'une fois qu'il sait se gérer.

— Oui, mais ça c'est quand il va bien. Et nous ne sommes pas ensemble tous les deux.

Jenny essaie à son tour de me rassurer, rien n'y fait. Je ne serai sereine que demain, quand je l'aurai vu. Peu importe l'issue de notre discussion, si je vois qu'il va bien, peut-être que je pourrai relativiser.

Le lendemain, levés aux aurores, nous terminons la valise et nous grimpons dans la belle Mustang qui nous emmène retrouver son propriétaire. Dans la voiture, les rires retentissent et une ambiance excellente nous entoure et anime notre périple. J'ai l'impression que ce petit voyage lui fait autant plaisir qu'à moi. Il nous remémore les moments passés tous ensemble pendant notre grand groupe, je lui parle des bêtises faites par chacun. On se bouscule, il me réprimande parce qu'il est en train de conduire et m'adresse une pichenette. Je réplique et le jeu recommence. Je le regarde avec des yeux éblouis, cheveux au vent je le trouve encore plus beau. Mon petit blond est rayonnant, enjoué. Lui aussi veut récupérer notre musicien.

Au bout de trois heures de routes, Raphaël fait une pause en tournant vers la première aire d'autoroute parce qu'il commence à sentir qu'il fait largement moins attention à ce qui se passe sur la route. Plusieurs fois il doit faire des freinages brusques, roule au-dessus des limitations de vitesses par inadvertance... Pendant qu'il se couche tant bien que mal sur la banquette arrière pour se reposer, je pars aux toilettes et en profite pour faire un petit tour dans le seul magasin présent pour nous prendre de l'eau et de quoi grignoter sur le chemin. Je range le tout dans mon grand sac à main et marche en direction de notre véhicule où je le retrouve presque endormi. Je m'installe sur mon siège et place mes écouteurs dans mes oreilles pour écouter quelques musiques du temps où je dansais. Loin des histoires de cœur et des problèmes adolescents, j'étais un peu la personne la plus à part de notre groupe d'amis. Je m'entendais très bien avec chacun d'eux et j'en étais extrêmement proche également mais c'était différent de ce qu'ils pouvaient connaître. Emma, Mathis, Ezra et Raphaël partageaient une unité de groupe que je ne connaissais pas. Je pouvais passer du temps avec chacun d'eux sans le moindre problème mais une fois en groupe, j'étais tout de suite plus gênée à cause de tous ces moments que je loupais avec eux à cause de mes nombreux cours de danse. Heureusement, quand je me suis blessée, ils m'ont tout de suite beaucoup entourée en apprenant avec moi que je ne pourrais plus danser sans risquer l'opération. Si j'ai eu le courage d'arrêter ma passion, c'est grâce à eux. Tout de suite, Ezra m'a offert des petits cours de guitare et Raph' de photographie. Emma m'a traînée dans des tonnes de magasins pour faire les boutiques avec elle sans savoir que ce n'était pas l'activité qui m'amusait autant mais plutôt le fait de passer du temps à ses côtés. Et Mathis m'a donné le goût de l'écriture. Grâce à lui j'ai pu vider ce que j'avais sur le cœur sans devoir me dévoiler à qui que ce soit. Au fil du temps, c'est évidemment le duo d'Ezra et de Raphaël qui m'a le plus intégrée. Même si le premier était extrêmement difficile à approcher au départ, une fois la carapace rompue nos liens se sont énormément soudés.

— On se remet en route ? demande mon amoureux en ôtant l'un de mes écouteurs.

— Quand tu veux, souris-je.

En se réinstallant derrière le volant, il dépose sur mes lèvres un baiser furtif mais pas moins tendre. Le reste du trajet se fait dans la même bonne humeur qu'au début avec un Raphaël reposé et donc bien plus motivé à hurler les chansons à tue-tête, provoquant des tonnes de fous-rires chez moi. Peu après midi, nous arrivons enfin à l'hôtel réservé sur le tas par Raph' et nous installons nos affaires dans la chambre avant d'aller manger dans le premier restaurant trouvé. Nous prenons le temps de nous nourrir et de déguster les bons plats que nous commandons. Je ne prends pas la peine de regarder la décoration autour parce que j'ai en face de moi l'un des hommes qui, pour moi, habillerait même le plus fade des endroits. Et surtout, j'ai l'esprit trop loin pour m'encombrer de détails comme ceux-là, parce que pour l'instant, c'est uniquement ce que ça représente, des détails. Le sourire qu'il m'adresse se fait incroyablement doux et je ne peux que le lui rendre. À la fin du repas, il m'emmène faire un tour sans avoir de destination exacte en tête, nous marchons un peu là où nos pas nous mènent et l'ironie du sort nous guide jusqu'à nous faire tomber nez à nez avec une affiche immense du concert d'Ezra. Il est en petit sur le bas de l'affiche parce qu'il est encore en train de faire seulement la première partie, mais il a un regard fier et heureux sur la photographie de son groupe. Le regard que Raph' pose sur l'image est empli de tendresse et de fierté lui aussi.

— Je t'offre un concert ? souris-je.

— Je t'ai devancé, rit-il gentiment en sortant deux places de son portefeuille.

— Tricheur !

Il éclate de rire et me câline joyeusement. Je suis bien trop heureuse pour parvenir à cacher tout l'effet que ça me fait de nous savoir à un vrai concert de Zazou. Depuis le temps qu'on voulait le faire, il nous faut agir sur un coup de tête pour qu'on puisse partager ce moment magique avec notre éternel casse-pieds. Heureusement pour nous, il restait des places.

Le soir arrivé, pourtant, l'euphorie a disparue et une angoisse grandissante prend la place de toute excitation. La sensation est étrange, déplaisante évidemment, mais pas surprenante. L'inquiétude que je parviens à lire dans les yeux de mon petit-ami n'aide pas mon estomac à se décontracter.

— Tu penses qu'il va accepter notre présence ?

— Il ne verra que toi, affirme Raphaël.

— Tu ne viens pas ? demande-je en paniquant un peu plus.

— Non, il vaut mieux que vous ayez cette discussion à deux. J'ai eu des nouvelles de lui quelques fois cet été, il ne m'évite pas. Le problème se pose entre vous. Je t'attendrai ici après le concert.

— Mais je vais revenir seule jusqu'à l'hôtel ?

— Nous sommes à dix minutes à pieds..., rit-il un brin exaspéré.

— Qu'est-ce qui t'inquiète avec le fait de m'accompagner ? fais-je l'air bougon.

— Qu'il se braque et ne te donne pas les réponses que tu attends. Ou qu'il refuse de te parler.

— Peut-être qu'il va se braquer quand même.

— C'est fort possible. J'appréhende le fait de vous voir ensemble aussi, avoue-t-il finalement.

— Il ne faut pas, tu ne seras pas mis de côté Raph'. Je t'aime.

Le petit sourire qui fend son visage ne me convainc que très peu mais je m'en contente pour l'instant. Le moment venu, nous aurons cette discussion avec toutes les idées claires et j'aurai les arguments nécessaires pour le rassurer.

Le concert d'Ezra est incroyable. Si nous avons l'habitude de le voir jouer pour nous le soir, ou dans des petits bars musicaux quelques soirs par-ci, par-là, aujourd'hui c'est une véritable star que nous découvrons sur scène. Ce qu'il fait est sensationnel, tout vibre en moi, l'atmosphère semble emplie d'une magie indescriptible ! Sa beauté se mêle à un charisme nouveau, autre que celui que nous lui connaissions déjà, et il devient encore plus irrésistible. Je comprends toutes les filles qui lui tournent autour et l'accompagnent dans ses nuits même si elles demeurent insupportables à mes yeux. Pour des filles comme elles, qui n'ont pas besoin de connaître la personne avec qui elles partagent ce genre de moment, l'image qu'il renvoie est délicieuse. Pour moi qui le connais, le sentiment qu'il me procure est extraordinaire. L'admiration que je lui porte habituellement se décuple instantanément. Ezra m'inspire énormément. Sa guitare, sa voix... on ne sait pas qui accompagne l'autre. Je suis sous le charme et après un regard vers Raph', je vois que lui aussi. Quand il termine sa dernière chanson, j'ai presque envie de crier « une autre ! » mais je n'ose pas. Plus que ça, je reste sans voix. Les applaudissements s'élèvent d'un coup, à l'unisson. Son geste de la main pour saluer son public, son sourire resplendissant dans les projecteurs braqués sur lui... j'ai hâte de le voir. Raphaël me tire directement vers la sortie quand le groupe principal se met en place sur la scène. Dans la voiture, il met le GPS sur son téléphone et nous emmène à un quart d'heure en voiture du lieu où nous sommes.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande-je sans comprendre.

— Pendant le concert, Emma m'a parlé du pub qu'il fréquente depuis trois jours, m'informe-t-il. Depuis qu'il est arrivé en fait. Dès que vous avez fini, appelle-moi, je viendrai te récupérer.

— Il va toujours au bar le plus proche d'où il joue.

— Pas ici, il est plus proche de son hôtel. Emma parle tous les jours avec lui, fais-moi confiance.

En soupirant, j'acquiesce sans rien ajouter de plus. Quand il me dépose devant le fameux bar, il n'oublie pas de m'embrasser avant de me laisser descendre.

— À tout à l'heure mon cœur.

— Je te tiens au courant, lui dis-je. Je t'aime.

— Je t'aime aussi.

La voiture redémarre et s'éloigne de moi. Au moment où je la perds de vue, j'ai l'impression que des tonnes de kilos de plomb se déposent en bloc dans mon estomac. En prenant mon courage à deux mains, j'entre dans le pub sans grande conviction et file m'installer dans un coin légèrement reculé mais toujours avec un œil sur la porte afin de surveiller l'arrivée d'Ezra. Ce soir c'est notre moment. Dans le but de me donner un peu plus de courage, je commande un cocktail et laisse les minutes défiler, impatiente. Je scrute chaque personne passant la porte, retenant mon souffle dès que j'aperçois des cheveux noirs bouclés, une veste en cuir ou une démarche assurée. Tu ne viens pas. Bientôt, ce sont les heures qui passent. Les cocktails aussi. Vers 1h du matin, le barman me demande si je vais bien, si j'ai quelqu'un à contacter pour ne pas rentrer seule, j'appelle Raphaël. J'attends encore une demi-heure et deux boissons de plus. Le même barman – j'apprends à ce moment-là qu'il s'appelle Gabriel – m'annonce subtilement au cours d'un échange rapide qu'il ferme bientôt ses portes. Il y a encore pas mal de personnes qui discutent joyeusement autour d'un verre, qui rient et s'amusent. Si c'est à moi qu'il annonce la fermeture, c'est parce que je suis la seule dans mon coin, la seule qui possède une mine affreuse et qui semble au bord des larmes à chaque nouvelle personne qui n'est jamais Ezra. Si c'est à moi qu'il l'annonce, cette foutue fermeture de bar et de mes espoirs, c'est parce qu'il s'assure de ne pas devoir appeler les flics pour me ramener à la maison. Je rappelle Raph' pour qu'il vienne me chercher au plus vite, je n'ai plus envie d'attendre et j'informe Gabriel qu'on va me récupérer. Il m'adresse un pauvre sourire triste qui m'achève parce que je me rends compte de mon état pitoyable.

— Tu sais Rosalya, commence-t-il.

— Rosalie, le corrige-je.

— Oui, Rosa, sourit-il pour détendre l'atmosphère. Si ce garçon que tu attendais n'est pas venu, il ne te mérite pas.

— Tu as peut-être raison, avoue-je en haussant les épaules. Mais j'attendais davantage mon ami qu'autre chose en espérant sa présence ici. Je le connais depuis des années, il est dans la quasi-totalité de mes souvenirs d'enfance, je n'ai vraiment pas envie de le perdre. Alors c'est gentil de me dire ce que tu me dis. Mais, sans vouloir te vexer, c'est une phrase bateau qu'on dit aux personnes qu'on ne connaît que très peu voire pas du tout en espérant leur remonter un tant soit peu le moral. Ce n'est pas ce que j'ai besoin d'entendre ce soir.

— Tu sais, il te reste encore vingt minutes avant la fermeture, m'annonce-t-il. Si vous êtes aussi proches que tu le laisses penser, il changera peut-être d'avis.

— Non, ça m'étonnerait. Ce n'est rien, je vais attendre sur le parking. Merci pour ta compagnie Gabriel. Bonne fin de soirée.

— Oui, à toi aussi. Prends soin de toi.

Un sourire léger fend mon visage et ma main lui fait signe. Je quitte l'endroit et file me trouver un banc pas loin ou quelque chose sur lequel m'asseoir. Quand je m'installe, une présence prend place à mes côtés. Il me faut plusieurs secondes pour lever les yeux vers elle, plutôt devrais-je dire lui, et quelques-unes en plus pour réaliser que c'est bien Ezra qui se tient là.

— Je t'attendais, se justifie-t-il. Raph' m'a dit que tu étais là.

— Et tu es venu ?

— Apparemment oui, puisque je suis ici.

Un silence gênant s'installe entre nous et il ne fait pas l'effort de le briser. Je ne sais pas quoi lui dire, pourtant tout ce que je voulais comprendre était construit point par point avec une certaine méthodologie dans mon esprit quelques boissons alcoolisées plus tôt.

— Tu as besoin que je te ramène ?

— J'ai besoin que tu me parles. Tu as ignoré tous mes appels.

— J'étais occupé.

— Pas assez occupé visiblement puisque tu as raconté fièrement toutes tes frasques à Emma.

Malgré l'obscurité environnante, j'arrive à entrevoir une mine renfrognée. La bombe amorcée, je sens qu'elle va bientôt éclater. Pourtant il n'ajoute rien, il marche doucement jusqu'à la voiture en veillant à ce que je ne tombe pas, mon état éméché me faisant quelque peu tanguer.

— Mais tu es carrément passé récupérer ta voiture ? fais-je en apercevant la Mustang.

— C'est plutôt elle qui est venue... Raph' s'est pointé à mon hôtel. J'ai dû le ramener au vôtre et lui promettre de passer te voir.

— Mais tu n'en avais pas envie ?

— Non.

Mon souffle se coupe malgré moi. J'entre du côté passager et m'appuie sur la portière pour retenir ma tête. Sans s'attarder, il démarre la voiture, ne m'offrant pas le moindre regard. La nuit se fait fraîche sur mes bras nus et la chair de poule commence à se former dessus. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale puis mon corps tout entier sans que je ne sache si l'air seul me fait cet effet. Ezra se tient près de moi mais sa froideur égale celle d'un iceberg, ça me déconcerte.

— Si tu ne veux plus être avec nous, si cette idée de vivre tous les trois ensemble pour former un couple ne te plaît plus, tu peux me le dire. Je peux me contenter de ton amitié.

— J'étais occupé.

— Que pour moi dans ce cas.

— Pas de ma faute si tu n'appelles jamais au bon moment.

— Le soir après tes concerts la majorité du temps.

— Oui, j'étais occupé.

— À te bourrer la gueule et à t'envoyer en l'air ! Magnifique !

— C'est que le petit chaton devient vulgaire, ironise-t-il.

— Je n'ai pas du tout envie de rire.

— Nous ne sommes pas mariés, claque-t-il soudainement. Si j'ai envie de boire et de passer ma nuit avec n'importe qui, ça ne te regarde pas.

— Très bien.

Il m'a braquée. L'impression de plomb dans mon estomac quelques heures plus tôt revient d'un coup et me donne envie de vomir. Lui continue de rouler, complètement fermé à toute explication. Peut-être qu'il regrette, qu'il culpabilise ? Ou peut-être qu'il veut seulement ne rien entendre de ma part, que je le laisse tranquille...

— Arrête la voiture.

— Pourquoi ?

— Je dois descendre deux minutes, arrête cette foutue voiture !

Son regard perplexe se pose sur moi. Alors qu'il n'a même pas fini de se garer, je me jette presque hors du véhicule pour prendre l'air en espérant que cela stoppe ma nausée. Je me sens vraiment malade, je n'avais encore jamais autant bu. Peu importe sa mauvaise humeur du moment, Ezra abandonne son volant et vient soutenir mon corps lourd, à moitié appuyé contre la Mustang. Enlevant l'élastique de ses cheveux, il attache maladroitement les miens au cas où.

— Tu vas pleurer demain matin, se moque-t-il.

Mes yeux interrogateurs le font éclater de rire et ça me soulage quelque peu.

— Tu n'as pas prévu la gueule de bois en buvant autant hein ?

« Tu sais de quoi tu parles, toi ! » est la réponse qui me saute à l'esprit mais, à la place, je décide de secouer négativement la tête afin de ne pas déclencher une autre dispute.

— Tu finis bientôt la tournée ou elle va durer encore longtemps ?

— Pourquoi ?

— Tu ne peux pas juste répondre ?

Ezra impose un nouveau silence pour montrer qu'il ne veut pas se lancer dans une autre discussion. Peu m'importe, moi j'en ai besoin. J'ai attendu ça toute la journée.

— Je veux simplement savoir si tu rentreras vite à la maison..., abdique-je.

— J'sais pas.

— Tu m'agaces, lâche-je en me dégageant de sa prise autour de moi.

— Je rentrerai quand j'en aurai envie Rosalie. Je ne pense pas avoir de compte à rendre.

— J'ai besoin de comprendre pourquoi tu t'es comporté comme ça pendant un mois.

— Avant de me lancer dans un truc tordu, j'essayais de savoir ce que je voulais vraiment avec toi, et comment je le voulais. Ça te va ?

— La réponse ?

— Rien.

— Bien, restons amis alors ! Mais arrête de m'ignorer !

Il me demande si je vais mieux et me fait remonter dans la voiture. Le mot « amis » lui a fait contracter sa mâchoire.

— C'est la question de l'engagement qui te pose problème, je me trompe ?

— Je ne veux rien vous promettre si je ne sais pas ce dont j'ai envie ou besoin ou si je saurai tenir mes engagements.

— Qui a parlé de promesses ?

— C'est le lot commun à tous les couples, te fous pas de moi.

— Possible, sauf qu'on ne forme pas un couple.

— On en forme deux, c'est encore pire.

Je secoue la tête, je ne sais pas ce que nous formons à vrai dire. Je ne me rends pas bien compte du chemin que nous prenons, ni à quel point le terrain peut devenir glissant ou non. Je sais juste qu'on s'aime tous les trois, que ce manque et cette dépendance aux attentions que nous avons les uns sur les autres et que je refusais de ressentir avant me frappent en plein cœur. Ça m'a pesé tout l'été et la colère ressentie envers Ezra pendant ces vacances ne venait pas de nulle part.

— Je t'aime, dis-je soudainement.

— Dommage pour toi, ça ne change rien.

Ma gorge se serre, à quoi je m'attendais ? Pourquoi tout semble toujours si compliqué avec lui ? Le reste du chemin meurt dans le silence. Une fois arrivés, mes yeux scrutent les siens tandis qu'il descend de la voiture et rejoint l'entrée de mon hôtel sans que je ne comprenne pourquoi.

— Dépêche avant que je ne change d'avis, grogne-t-il.

Malgré tout un sourire commence à naître à la commissure de mes lèvres. Après avoir claqué la porte du véhicule je le rejoins en sautillant et il me pousse d'un bras taquin à l'intérieur.

Nous montons l'un à la suite dans l'autre dans ma chambre d'hôtel pour rejoindre Raphaël qui nous accueille avec un grand sourire. Ezra retire sa veste et son tee-shirt, suivi de ses chaussures, chaussettes et de son jean pour se glisser dans le lit à côté de Raph'. Heureuse, j'entre dans la salle de bain pour me déshabiller et enfiler mon pyjama puis me jette dans le lit au milieu des garçons. Très vite endormie, je passe une nuit très douce et agréable.


_____

Saluuut ! 

Et voilà le premier chapitre de la partie 2 ! Rosalie qui emménage chez les garçons, ça y est ! Vous en pensez quoi de cette installation ? Et de sa confrontation avec notre Zazou national ? La bienveillance de Raph' dans tout ça est sans limites. Vous pensez que vous réagiriez comment dans sa situation ? 

J'ai trop hâte d'avoir vos avis ! N'oubliez pas de cliquer sur la petite étoile <3 

Des bisous, Audrey ! <3

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