Livaï X Reader | L'absurdité...

By AkiruYaboku

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Je ne vous promets pas le plus beau des résumés, mais tout du moins, la plus belle et étrange des histoires q... More

(0)- Prologue
(1) - À vous, 80ans plus tard
(2) - L'été 1942
(3) - L'image d'un héro
(4) - Haute surveillance
(5) - Servitude volontaire ?
(6) - La nuit des ancolies
(7) - Message codé
(8) - Widerstand
(9) - Zeit
(10) - Défaite
(12)- München
(13) - L'épuration sauvage
(14) - Fauer frei !
(15) - Vergib mir
(16) - Les anges n'ont pas d'ailes
(17) - Les survivants d'Auschwitz
(18) - Sincères amitiés
(19) - Rosenrot
20 - Les Mémoires

(11) - Libération

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By AkiruYaboku


15 Août 1944, Munich, Allemagne

Une cigarette pendante au bord des lèvres, Livaï arpentait les rues, les mains dans les poches.
Voilà quelques heures déjà qu'il était de retour à Munich.
Il leur avait fallu quatre jours entiers pour rejoindre la ville à cheval depuis la France.
Le trajet avait été un enfer, entre les regards haineux des français qui les observaient passer comme des bêtes curieuses, les contrôles interminables, les détours multiples pour éviter les zones de tensions ou de front, sans trouver aucun endroit pour se reposer ou se restaurer.
À peine étaient ils arrivés, ils s'étaient empressés de laisser leurs chevaux à la caserne, pour pouvoir rapidement rentrer se reposer et profiter du reste de l'après midi.
Demain, ils devraient être au pied de garde à cinq heures tapante.
Les frères Jäger étaient vite retournés chez eux pour voir leur famille, et même Sieg n'avait pas semblé mécontent à l'idée de retrouver son lit pour dormir un peu.

Mais Livaï, lui, n'était pas immédiatement rentré chez lui, et avait entamé une petite balade en ville.
Il avait longé durant un moment le fleuve d'Isar, profitant de la fraîcheur que l'on pouvait y trouver. Le climat ici lui semblait plus clément qu'en France, et après tout, lui qui n'aimait pas beaucoup la chaleur d'été était plus à l'aise ici. Durant un moment il avait eu peur de s'aventurer dans les petites rues, de crainte à y trouver des souvenirs dans les décombres.
Sa ville n'avait pas été épargnée par les bombardements visiblement... Et d'ici, il voyait déjà de grands tas de débris entassés le long des bâtiments encore debout.
Mais lorsqu'il reconnu la rue qui menait tout droit à la Marienplatz, Livaï ne pu se retenir de l'emprunter pour aller y jetter un œil, car, de toute façon, c'était par là qu'il devait passer pour aller chez lui.
Arrivé sur place, il fut surpris par la foule qui y séjournait.
Pas que ce soit inhabituel pourtant, mais il fallait croire que le silence de la campagne française avait finie par le rendre anxieux face à la foule.

L'hôtel de ville ainsi que la vieille église avaient l'air d'avoir eux aussi essuyés le choc des bombes américaines. Et dire que sa rénovation avait été achevée il y a moins de quarante ans...
L'homme se perdit quelques instants sur la hauteur du clocher, face au quel ses pauvres yeux se sentirent vertigineux, eux qui n'étaient plus habitués à des choses aussi immenses.
Lui qui était déjà petit, ne se senti pas très à l'aise à l'idée d'être en dessous de cette tour, qui, par sa grandeur et un une imagination trop débordante, lui semblait bancale.

Il préféra alors garder ses yeux un peu plus en bas, se contentant d'observer les nombreux arcs et voûtes qui constituaient les fondations du bâtiment.
Depuis petit, il était impressionné par le nombre de détails incrustés dans ces pierres, qui donnaient alors toute l'élégance de ce bâtiment, qui avait toujours été pour lui, le plus beau au monde.
Qui sait ? C'était peut être ça, qui l'avait poussé à être aussi soucieux du détail dans ses sculptures nocturnes.

Il continua alors de marcher, s'arrêtant enfin au milieu de la place, où se situait la Mariensäule, une haute colonne sur la quelle reposait à son sommet, une statue dorée de la vierge Marie, debout sur un croissant de lune.
Au pied de la colonne, se situaient les quatre putti, luttant chacun contre une bête différente, représentant avec de petites scènes, les épreuves autrefois surmontée par la ville.
Le lion représentait la guerre, le basilic la peste, la famine était elle dessinée par le dragon et enfin l'hérésie par le serpent.
Cela lui paru presque comique de voir un tel mémorial, comme si on parlait là de quelque chose qui était bien fini, une page qui était tournée et sur laquelle on ne reviendrait jamais.
Pourtant, ils étaient en pleine guerre, la peste et l'hérésie était bien choisi pour définir leur régime,cause directe d'un grand manque de nourriture et de ressources.

Les temps ne changent jamais vraiment au bout du compte. Tout pouvait apparaître comme une boucle temporelle, où l'obscurantisme demeurait fatalité.

Maintenant, Livaï était chez lui.
Mais il ne se sentait plus chez lui, au milieu des ruines grises et insipides de cette place bétonnée. Même la vision de la pâtisserie de son enfance ne le mit pas plus en joie.
Les grandes prairies fleuries et verdoyantes de la France lui manquait déjà. Et qu-ce qu'il ne donnerait pas, pour déjà retourner là bas, même si il tenait à peine debout tant il était fatigué.
C'est lorsqu'il trébucha maladroitement sur un pavé, et après avoir longuement pesté dans sa barbe, de bien mauvaise humeur, qu'il se décida enfin d'aller jusqu'à l'immeuble où vivait sa mère.

Il ne l'avait même pas prévenu qu'il rentrait et il parvenait pas à imaginer quelle tête elle pourrait tirer en le voyant sur le pas de sa porte, après tant d'années d'absence.
Avec soulagement, il remarqua que son quartier n'avait pas eu l'air d'avoir trop souffert, et se dirigea, son sac sur les épaules, vers l'entrée de l'immeuble en question.
Une curieuse habitude refit alors rapidement surface, et mécaniquement, il monta jusqu'au dernier étage, s'arrêtant en face de la porte numéro 18.
C'était étrange, cette sensation de ne jamais avoir quitté cet endroit, alors qu'il n'y avait pas mit les pieds depuis plus de cinq ans.

Il resta debout devant la porte un moment, presque hésitant.
Qu'allait elle lui dire...? Était elle seulement à la maison ?
C'était à la fois angoissant et excitant de le découvrir.
Alors il prit son courage à deux mains, et frappa deux coups dissonants, presque musicaux contre le bois, comme il le faisait quand il était enfant.
Presque aussitôt, il entendit de la vie à l'intérieur, comme quelqu'un qui venait soudainement de bouger pour se diriger vers l'entrée, s'en suivit du bruit de la serrure qui se dévérouillait.

Une femme de petite taille ouvrit alors la porte de l'appartement, révélant son visage fatigué, qui n'avait pas été épargnée par le temps, du haut de ses cinquante ans.
Ses longs cheveux lisses et noirs la rendait si élégante, sans parler de ces magnifiques yeux bleutées, que l'âge n'entachait en rien sa beauté, pour le presque trentenaire.

-"Guten tag..."

Prononça il doucement en retirant son couvre chef.
La femme eut d'abord un saut au cœur en voyant l'uniforme qui se présentait sur le pas de sa porte, puis, lorsqu'elle vit le visage de cet officier, elle ne pu retenir ses larmes, prenant rapidement son enfant entre ses bras.

-"Oh mein schatz ! Was machst du hier ?"

Livaï eut un petit rire, nichant son visage dans le cou de sa chère et tendre mère.

-"Es ist eine lange Geschichte."

Avoua il, avant de se reculer un peu pour prendre ses affaires.
La dame sautilla presque de joie un instant, laissant son garçon entrer dans l'appartement.
Rien n'avait vraiment changé ici aussi, et il venait presque à se demander si tout son séjour en France, n'avait pas été un de ces curieux rêves qu'il aurait pu faire en dormant à la caserne.

-"Je suis si contente de te voir mon beau Livaï !"

L'homme sursauta un instant en entendant du français, mais il se rappela presque aussitôt que sa mère parlait cette langue.
Et plutôt bien d'ailleurs, puisque c'était elle qui le lui avait appris en majeur partie.
Pour eux, parler français, c'était comme avoir un langage codé, il y avait moins de chance qu'on réussisse à les comprendre ainsi.
Quelque fois, cela leur avait servi pour taquiner son oncle, lorsqu'ils complotaient malicieusement contre lui, sans qu'il ne comprenne pas un mot.

-"Merci, je suis content d'être là. Kenny n'est pas là ?"

La femme secoua la tête, partant dans la cuisine préparer de quoi boire.
Aujourd'hui, spécialement, elle ferait un peu de thé.
Cette denrée était plutôt rare par les temps qui courraient, alors cela faisait bien longtemps qu'elle n'en avait pas fait.
Mais en sachant que cette boisson était la favorite de son fils, elle ne pu s'empêcher de lui préparer de bon cœur.

-"Ton oncle est parti ce matin en m'assurant qu'il était sur un gros coup, et qu'avec un peu de chance, on aurait plus à manger."

Poursuit elle, lorsque son fils daigna enfin la suivre jusque dans la pièce.
Livaï soupira, remarquant que son oncle non plus, n'avait décidément pas changé.
Sur le coup, il pensa qu'avec son rôle et son grade, il aurait pu tout deux les arrêter, puis les déporter pour leurs agissements. Car après tout, Kenny faisait son petit marché noir et ses affaires douteuse, et sa mère faisait en sorte de le protéger au mieux, malgré son pauvre rôle de serveuse de bar.
Il frissonna à l'idée que certains puisse réellement dénoncer leur propre famille pour en tirer les faveurs du Reich.
Lui, il ne ferait jamais une telle chose.

-"Tu va voir qu'il va rentrer bredouille, et de mauvais poil."

Sa mère aborda un regard perplexe face à sa drôle d'expression.

-"De mauvais poil ?"
-"De mauvaise humeur. C'est une expression assez utilisée en France."
-"Tu va pouvoir m'en apprendre des choses alors ! Mais d'abord, raconte moi pourquoi tu es ici."

Lui demanda elle, prenant place sur la petite table de la cuisine, juste en face de son fils, après y avoir déposée le thé.
Livaï se frotta nerveusement la nuque, ne sachant pas par où commencer.

-"Et bien...Il ne le diront sûrement pas à la radio, parcequ'ils sont trop con et fier, mais je crois qu'on est en train de perdre la guerre, maman.
Les américain ont débarqué au début du mois de juin, et depuis, ils n'ont cessé de gagner du terrain.
Alors j'ai reçu un ordre de repli, et je suis rentré. Bientôt ils auront reprit la France, et il ne tarderont pas à faire route pour Berlin."

Kuchel eut une petite moue inquiète.

-"Et... Ils te feront quoi ? Les américain, quand arriveront ici ?"

Livaï haussa les épaules.

-"Je ne sais pas. Ils nous arrêtons sûrement,et je risque d'être placé en détention provisoire avant de passer en jugement pour crime contre l'humanité."

-"Mais toi, meine bezaubernd Engel, tu n'as rien fais de mal n'est-ce pas ?"

L'homme prit une gorgée de son thé, l'air dubitatif.

-"Tu sais maman, quand on part faire la guerre on.. on peut pas revenir complètement innocent.
Tu le sais que trop bien.
Et de toute façon que ce soit un camp où l'autre qui gagne, je suis pas sortable."

Avoua l'homme sur un ton complètement neutre, tâchant de réprimer l'angoisse qui lui tordait les tripes.
Après tout, combien de gens avait il tué directement ou indirectement ?
Livaï ne comptait plus.
Pas moins d'une centaine probablement. Pour les allemands, il finirait pas devenir le traître à cause de ses agissements, et sa coopération avec l'ennemi. Et pour les américains, lorsqu'ils débarqueront ici, il serait le soldat allemand, bon à abattre.

La femme eut un retard perplexe, sentant le même mal l'emporter.

-"Mais tu as toujours été fidèle au Reich mein schatz... So warum den ?"

L'homme eut un petit sourire, buvant son thé avec peine.
Non... Décidément même si il avait le goût nostalgique d'une innocence révolue, il n'avait rien à voir avec celui que son amante lui préparait avec attention le matin.
Elle lui manquait tellement...
Il respira un instant, posant sa tasse sur l'assiette, regardant au travers de la fenêtre.
Livaï eut une petite moue peinée et malgré lui, il senti déjà les larmes lui monter aux yeux.
La fatigue ne lui réussissait décidément pas aujourd'hui.

-"Je... C'est compliqué.
Excuse moi mais, j'ai eu des derniers jours assez pénible, j'aimerai bien aller dormir un peu."

Kuchel fut étonnée par le soudain changement d'humeur de son fils, qui était presque aussitôt parti se réfugier dans sa chambre, sans même avoir bu la moitié de sa tasse de thé.
Ça ne ressemblait pas à Livaï de ne pas finir sa tasse, il avait toujours adoré ses thés, c'était même ce qu'il préférait lorsqu'il était fatigué, grincheux ou même malheureux.
En tant que mère, elle devinait bien que quelque chose perturbait le cœur de son pauvre petit garçon. Il était tourmenté, elle parvenait à le voir, c'était elle qui l'avait fait et mit au monde après tout.

Mais en tant que ex femme de plaisir, Kuchel avait reconnue cette transparence dans les yeux de son fils, ce petit voile douloureux qui se posait là comme une alerte au monde entier, et que le cœur posait là comme un fragile pansement.

26 Août 1944, Paris est libéré, France

En cet après midi, d'été, les rafraîchissements coulaient en abdondance au bar du village.
Tous s'étaient réunis ici, ainsi que sur la place, pour venir fêter la bonne nouvelle, après l'annonce poignante de De Gaulle à la radio.
La troupe de résistant du village avait été acclamée en héros, et ainsi, avec un verre de vin ou de bière en main, ils racontaient les méfaits qu'ils avaient faits subir aux allemands durant leur séjour ici.
Certains s'en vantaient même un peu, mais l'ambiance restait malgré tout bonne enfant, et personne n'avait vraiment envie de se disputer ni de se jetter les uns sur les autres en ce jour de célébration.

Hansi, elle qui était d'habitude modeste, ne pouvait s'empêcher de rire et de balancer tout ce qu'elle avait pu faire pour leur tenir tête, parlant même avec légèreté de sa querelle avec Sieg, l'an passé.
Les verres qu'elle s'était déjà enfilée, cela n'aidait pas à la rendre plus raisonnable et humble.

Tout le monde était là aujourd'hui, les enfants, les jeunes, les vieux, la famille Braus, aucun ne faisait exception.
Tous étaient heureux que les allemands aient enfin débarrassés le plancher, et pas seulement d'ici.
Savoir qu'ils étaient littéralement en train de se faire balayer de France, rendait la foule euphorique, car ils voyaient enfin là, l'espérance d'une victoire.
Certains exagéraient la chose en faisant semblant de respirer, disant que l'air était soudainement plus pur et moins corrompu.
C'était à vomir, car c'était ces gens là, qui la plupart du temps, avaient le plus collaboré avec les soldats présents au village.

Si les gens chantaient, riaient et dansaient, parfois même l'alcool poussant quelques jeunes à aller loin dans la séduction, il y en avait bien une, qui faisait tâche au milieu de la foule.
Une qui ne s'amusait pas, et qui n'avait même pas l'ombre d'un sourire, ni même un semblant de joie sur le visage.

Cela n'avait il pas toujours été le cas après tout ?
N'avait elle pas toujours été une étrangère, l'intrue au milieu de la foule ?
Sur ce point là, eux deux s'étaient toujours bien comprit. Peut être même qu'avec tant de temps passé à ses côtés, sa solitude avait finie par dépeindre sur elle.
Sa main se sentait délaissée, malheureuse et abandonnée.

Quel était donc ce sentiment au creux de sa poitrine lourde et douloureuse ?

Elle qui tournait lentement son doigt contre le goulot de sa limonade, encore intacte et désormais chaude, depuis le temps qu'elle était là.

Tout ce bruit lui donnait le tournis, les rires lui perçaient les tympans, les chants, faux et laids, ne parvenaient qu'à lui insuffler une migraine qui ne parvenait pas à s'enfuir, elle.
Et quelle migraine....!
Cela faisait depuis hier qu'elle persistait, et cette pesante sensation de constante fatigue ne l'aidait pas.
Et encore moins les hommes amochés, qui la bousculait du haut de sa chaise sans même s'en rendre compte, ni même s'excuser.

Qu'importe qu'elle se fasse bousculer.
Elle ne ressentait qu'à peine le choc, le cœur n'était pas à engueuler ces pauvres personnes qui avaient bien raison d'être heureuses.
Elle aussi, elle aurait dû l'être, car après tout, les infâmes monstres qui avaient envoyés son fiancé on ne sait où et tué son père, étaient partis désormais, et pour de bon !

Pour de bon... Pour toujours...
À jamais.

Elle eut à nouveau envie de pleurer, mais elle ne s'autorisa pas à le faire en public.
Comme depuis quelques semaines, elle attendrait d'être seule dans sa chambre, effondrée contre cet oreiller dont l'odeur s'amenuisait jour après jour, et enfin à nouveau hurler son manque.

Elle avait presque finie par se persuader, qu'elle avait un sérieux problème au fond.
Comment pouvait on être aussi amoureuse d'un allemand, d'un bosch, d'un schleu ?
Oui, cela expliquerait pourquoi elle était la seule à être pâle, et grise aujourd'hui...

Après un énième soupir, la française bu finalement un coup de sa limonade, avant d'être brusquement prise de longues sueurs froides, la glaçant jusqu'au sang, malgré la chaleur pesante du mois d'août.
Elle frissonna, passant nerveusement sa main contre son front pour espérer ramener un peu de lucidité à sa vue trouble.
Lentement, à un rythme effrayant, elle sentie son cœur battre dans sa poitrine, la pulsation arrivant si fortement à ses oreilles, que les sons autour en était amoindri.
La terreur s'était immicée au fin fond de son esprit, presque au même instant où s'était invité ce curieux phénomène au fin fond de ses tripes.

Avec lenteur, elle ressenti le mal remonter de son estomac, remontant petit à petit plus haut, s'écoulant dans sa trachée, puis le long de son œsophage, pendant que les vertiges la prenait, plus violement encore.
Elle hoqueta, plaquant férocement sa main contre sa bouche.

-"Ça ne va pas ?..."

Entendit elle alors soudainement à côté, tandis qu'on lui saisissa délicatement l'épaule.
Mais elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, qu'elle repoussa férocement l'alsacienne, partant à grandes enjambées vers l'arrière du bar, afin d'y rendre son maigre repas ainsi que sa précédente et malheureuse gorgée de limonade.

Les larmes lui montèrent aussitôt aux yeux, alors qu'elle peinait à respirer, voguant entre les sanglots et la nausée qui la reprenait à chaque secondes. Et quand bien même elle n'avait plus rien à rendre, que son corps continuait de vomir en pleurant, pendant une éternité.

Hansi avait accourue auprès d'elle, perplexe, caressant son dos avec délicatesse pour essayer de la calmer.
Elle lui soufflait paisiblement quelques mots rassurants, espérant que cette phase prenne bientôt fin.

Et lorsque son cerveau, aussi stupide soit il, comprit enfin que son estomac était vide depuis longtemps, la française ne se releva pas pour autant, continuant à garder là tête basse, respirant enfin à sa guise.
Pourtant cet air, soit disant plus pur, n'arrivait pas à ôter cette acidité qui lui brûlait complètement la gorge. Cela même après avoir rageusement crachée par terre.

Hansi en était encore incertaine, mais elle, elle avait déjà comprit ce qui était en train de lui arriver.
Et c'était si terrifiant comme situation, qu'elle se remit presque aussitôt à avoir des sueurs froides ainsi que de lourds vertiges.

-"Eh ma belle, on va rentrer à la maison d'accord ?
T'es toute pâle, j'aime pas bien ça."

Elle ne répondit pas, et laissa son amie l'aider à la relever, sachant pertinemment qu'elle chuterai immédiatement, si jamais elle tentait de le faire par elle même.

Le retour au domaine sous ce cuisant soleil d'août avait été des plus éprouvants.
Et si elle était parvenue à marcher à peut près seule au début du trajet, elle avait presque finie à se laisser trainer par l'alsacienne pour pouvoir rentrer consciente.
Lorsqu'elle vit enfin sa maison, elle fut des plus rassurées, sachant que d'ici quelques instants, elle serait allongée dans son lit.

Hansi prit soin qu'elle soit le mieux possible, après cette soudaine réaction de son corps.
Elle l'avait aidée à se déshabiller pour qu'elle puisse s'allonger, puis s'était empressée de mouiller un gant de toilette dans une bassine d'eau pour le passer sur son visage, et enfin lui avait apportée de l'eau avec du miel, pour que cela soit un peu sucré, et que son corps puisse reprendre des forces.

-"Qu'-ce qu'il t'arrive au juste ?"

La française haussa les épaules, comme si elle n'avait pas l'air inquiète, buvant un peu.

-"J'ai probablement eu un coup de chaud en travaillant dehors l'autre jour."

Hansi grimaça.

-"Un coup de chaud ça dure pas trois jours..."
-"Peut être bien que si."

Répondit elle du tac au tac sur ton désagréable.
L'alsacienne frotta alors nerveusement sa tignasse de cheveux, regardant la moue bien incertaine de son amie. Elle s'abstena alors de lui poser une question cruciale, s'approchant délicatement du visage de la femme, passant le tissu imbibé d'eau fraîche sur sa peau.
Elle sembla visiblement l'apprécier, fermant ses yeux tout en soupirant de soulagement.
Hansi s'en senti déjà plus rassurée, et lorsqu'elle replongea le gant dans la petite bassine, son amie semblait déjà avoir reprit de la couleur, malgré cet étrange malaise.

-"Tu devrais te reposer un peu aujourd'hui... Je vais voir si le médecin ne pourrait pas venir te voir avant ce soir."

-"Non !"

Avait elle presque criée, soudainement paniquée, par on ne sait quoi.
Hansi n'eut pas l'air de comprendre cette réaction inattendue.

-"Si tu es malade, il faut bien que quelqu'un vienne te voir... Qu'on soit assuré que ce ne soit rien de problèmatique, ou même juste pour savoir comment on pourrait mieux te soulager."

-"Ne t'inquiètes pas va, c'est juste la chaleur."

Souffla elle, exténuée.

-"Ça fait trois jours que tu nous fais ce spectacle. Ça marche plus, hier soir déjà je t'ai surprise à vomir, quand je suis passée aux écuries.
Ta mère aussi est inquiète, laisse moi appeler le médecin."

La française sembla tiquer, reposant un peu sèchement le verre sur sa table de chevet.

-"Hansi. Je t'ai dis que ça allait, ce n'est rien de grave, je ferai avec."

-"Comment ça ?"

Répondit elle, sourcils froncés.
Son amie ne répondit rien, trifouillant nerveusement ses doigts entre eux.

-"Écoute. Je sais pas ce que tu cache, mais si c'est ce à quoi je pense, ça tardera pas à éclater au grand jour !"

La femme fit mine de ne pas comprendre, et Hansi pu sentir que la colère lui montait au nez.
Brusquement, elle saisie la main de son amie, la fixant droit dans les yeux, à la fois déterminée, mais aussi légèrement apeurée.

-"Tu sais très bien de quoi je parle... T'es assez intelligente pour le savoir."

Elle ne répondit rien.

"Dit moi juste, par pitié, par dieu et tous les saints, que cela n'a rien à voir avec Livaï."

Elle baissa les yeux, se mordillant nerveusement la lèvre.
Hansi eut un bond au cœur, secouant lentement la tête, grimaçante.

"Kopfertami..."

Souffla elle en alsacien, tout en se frottant nerveusement les yeux.

-"Je peux... te montrer quelque chose ?

Avait timidement demandée son amie, osant enfin relever un peu ses yeux humides vers elle.
Elle répondit par l'affirmative, et presque aussitôt la française se pencha vers sa commode de nuit.

-"Il ne m'a pas prévenu, lorsqu'il est parti. Il ne m'a rien dit et, j'ignore pourquoi.
Mais, le lendemain matin, quand je me suis réveillée, j'ai trouvée ça."

Déclara elle, avant de lui tendre un petit bout de papier plié, ainsi qu'un petit pendentif de bois.

-"C'est tout ce qu'il m'a laissé.
Et... Je ne l'ai pas compris."

L'alsacienne observa tout d'abord le pendentif, le trouvant raffiné et merveilleusement bien sculpté. Le nombre de minuscules détails imprégnés dans une pièce aussi minuscule, était stupéfiant.
Mais elle ne vit là qu'une banale fleur.

"C'est une ancolie, et je sais qu'il ne l'a pas laissée sur mon bureau, ni même faite par hasard."

L'alsacienne lui paru perplexe, et elle entreprit de lui expliquer, la signification de cette plante, ainsi que toute la symbolique qu'elle avait entre eux.
En guise de réponse, elle eut un sourire triste.

"Et comme il a eu la bonne idée d'écrire son mot en allemand... Je n'ai pas compris."

Elle entreprit alors de déplier le petit bout de papier, sur lequel reposait encore l'écriture de Livaï.
Elle y lu, "Vergib mir."
La française lui demanda alors si elle pouvait le lui traduire.

-"C'est écrit, "pardonne moi"."

Qu'elle lui répondit.
La jeune femme se mit immédiatement à sangloter, caressant délicatement son ventre avec son pouce.
Elle comprenait encore moins, elle n'avait rien à lui pardonner pourtant.
Hansi respecta son silence, et se sentie affreusement mal pour son amie, tout en étant à des années lumières de pouvoir la comprendre.
L'humain avait la capacité d'éprouver de la compassion pour ses semblables, mais comprendre...
C'était là une tout autre question.

-"Tu t'en est toujours doutée... De notre relation."
-"Il faut dire qu'il y a des regards qui ne trompent pas. Vous passiez votre temps à vous dévorer des yeux."

La française eut un petit rire, essuyant maladroitement l'une des nombreuses larmes qui perlaient sur ses joues.

-"Quand tu me disais qu'il n'était pas comme tous les autres. Sache que tu avais raison."
-"Pourquoi ? Comment toi, la têtue et bornée d'Hansi Zoe a réussie a changer son opinion sur les allemands?"

La personne en question eut un sourire triste.

-"Depuis que j'en ai vraiment côtoyé un. Et, depuis qu'un a taché de protéger au péril de sa vie, ses valeurs et celle qu'il aime, qui n'est même pas allemande."

La française eut un regard perplexe, et demanda à Hansi de développer ses arguments.

-"Ma belle...
Livaï faisait parti de la résistance avec nous. C'est grâce à lui si on est arrivé à faire tout ça. Seulement grâce à lui, et ... Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi désireux que lui, de faire tomber l'Allemagne actuelle. Il est vraiment attaché à ses racines mais, il n'aime pas les voir privée de toute liberté. Il s'est vaillamment battu pour prouver qu'il y avait encore de l'espoir là bas, que tous le monde, n'était pas aussi fou qu'on puisse le croire. Qu'ils étaient peu, mais bien présent."

Curieusement, l'amante ne paru même pas étonnée, et se contenta de sourire paisiblement.

-"Ça ne m'étonne même pas de lui tient...
Mais, tu sais, j'ai peur qu'il ne lui arrive du mal, peur qu'il se fasse exécuter en Allemagne, peur qu'il se prenne une balle sur le champ de bataille. Je ne sais même pas où il est parti ! Je suis effrayée à l'idée qu'il lui arrive malheur, et que je ne puisse jamais le savoir en retour.
Cette guerre à fait assez de morts, assez de bonnes personnes ont étés tuées ou sont disparues pour des conflits diplomatiques, dont ils ne savent rien !
Je... Je ne le reverrai jamais, Hansi.
Et pourtant, je l'aime à en creuver."

S'exclama elle en se ruant dans les bras de son amie pour y pleurer à chaudes larmes.
La pauvre alsacienne ne savait même plus quoi dire.

"Il a toujours été si attentionné, si gentil et bienveillant...
Il ne mérite pas d'être exposé à un destin aussi funeste ! Pourquoi est ce les bonnes personnes que l'on envoie pour mourir ?
Livaï ne mérite pas de mourir, encore moins d'être associé à toute cette folie !"

Prononça elle à moitié étouffée dans le cou de la binoclarde.

-"Je sais..."

Hansi demeura patiente, et attendit
un long moment, qu'elle se calme,  laissant toute sa peine se vider contre son cœur.
Finalement, la française se remit correctement dans son lit, attrapant son mouchoir sous son coussin.

-"Désolée... Je suis un peu à fleur de peau en ce moment."
-"Je te comprends, ne t'en fais pas. Moi aussi, j'ai un amant qui se trouve loin. Alors, je sais ce que ça fais..."

Elle soupira, remarquant que son amie jouait avec son mouchoir, près de son bas ventre.

"Maintenant, réponds moi sincèrement.
Ce n'est pas un coup de chaleur, n'est ce pas ? Je veux l'entendre de ta bouche."

La française refit un rapide listing des "symptômes" dans sa tête, et se mit à grimacer.

-"Non, je n'en suis pas sûre, mais, je pense pas que ce soit seulement un coup de chaud."

-"Tu as du retard ?...."

Demanda sans gêne Hansi.

-"Trois semaines."
-"A-alors..."
-"Je suis certainement enceinte." 

Déclara elle brusquement.
Hansi vu trouble durant un instant, comme si elle venait de se prendre un énorme coup de massue sur la tête.

-"Et tu es certaine que tu n'as pas juste un retard nerveux... Peut être à cause du choc psychologique ? Où juste du stress ?"

-"J'en suis presque certaine... J'ai déjà vérifiée dans un livre les signes précurseurs d'une grossesse... Tout concorde."

Elle eut un rire nerveux.

"C'est drôle, j'ai toujours cru que j'aurai ma vie auprès de Mike, et que mes enfants seraient de lui...
L'avenir réserve bien de surprises quand on y pense."

Avoua elle, un peu tremblante.
Maintenant, elle était seule,  persuadée qu'elle ne reverrait plus jamais son amant, et cela la terrifiait.
Hansi la saisie fermement par les épaules.

-"Je vais pas te laisser dans ce merdier. Écoute, je vais voir le médecin, savoir si il serait d'accord pour te faire avorter."
-"Quoi ? Hors de question !"

Gueula elle, sentant à nouveau les sueurs couler le long de son échine, protégeant presque machinalement son bas ventre.

-"T-tu... Tu ne pense pas sérieusement à le garder ?!"

La française lui lança un regard résolu, qui ne laissait même pas place à la discussion.

-"Qu'-ce qu'on pensera ou dira de toi lorsque ça se saura ? Tu crois que les gens vont juste se foutre qu'une gamine du village se soit faite engrosser par un schleu ?!
Non ! Et qui sait ce qu'ils te feront même !?
Livaï à beau être quelqu'un de bien, tout le monde ne le voit pas sous le même angle que toi ou moi !
Il reste pour la plupart des gens, la figure même de l'ennemi, de l'envahisseur, et le porte parole du Reich.
Et ce gamin ? T'as pensée à ce pauvre gosse qui à rien demandé à personne et qui sera la risée et la honte de tous parcequ'il est né d'une française et d'un allemand ?! Il n'aura même pas de père à ses côtés !"

La femme eut un rire mauvais, ne comprenant rien au discours de son amie, qu'elle trouvait tout bonnement absurde.

-"Le monde finira par évoluer Hansi.
Il n'en restera pas indéfiniment à "Les allemands sont méchants et cruel, alors faisons leur la guerre".
Qui sait ?... Toi tu vois peut être seulement ça comme une progéniture du diable. Moi, je trouve que, même si cela m'effraie, que c'est une bénédiction.
Et ce bébé, marque peut être le début de la réconciliation entre les français et les allemands, et qui sait même le début d'une amitié pour les années à venir ?
Nous ne resterons pas éternellement en 1944.
Tu ne comprends peut être pas aujourd'hui, mais... Je l'aime. Et je m'en fiche qu'il soit allemand ou pas.
Pareil pour ce bébé...
Il n'a pas demandé tout ça. Avec ou sans son père à mes côtés je... Je m'efforcerai à lui montrer les valeurs auxquelles il aspirait. Je veux lui montrer que nous pouvons faire de cette terre, un monde libre et uni, dans la tolérance et la bienveillance, ainsi que dans le partage et le respect de l'autre... Que derrière l'horreur, il y a la beauté, et que de toute façon, l'humanité ne pourra jamais tomber plus bas qu'elle l'ait aujourd'hui, et qu'au fond elle peut même avoir du bon.
Je... Je veux de cet enfant, même si les gens se mettent à me cracher dessus ! Parceque, je suis confiante pour l'avenir, et que je sais, que le monde ne restera pas indéfiniment aussi absurde et laid...
J'aime Livaï, et qui sait ?
C'est peut être là, la seule trace qu'il laissera jamais de lui sur cette Terre. Le monde mérite de se souvenir, qu'il y a eu des gens comme lui, des combattants de la liberté, ça devrait même être une fierté."

Hansi eut la tête basse, soupirant longuement, avant de regarder les grosses perles qui s'écoulaient du front de son amie.
Silencieusement, elle rattrapa le gant, le passant délicatement sur le visage de la femme, qui sembla toujours autant l'apprécier. Encore plus avec sa migraine dont l'intensité avait augementé avec leurs éclats de voix.
L'alsacienne n'était pas réellement sûre de comprendre le choix de son amie, mais lorsqu'elle voyait à quel point cette flamme brûlait, aussi vivement que dans les yeux de son amant, elle savait que peut importe ses mots, elle ne changerait pas d'avis.

-"Et qu'-ce que tu va dire aux gens ?... Un bébé, ça ne se fait pas tout seul."

-"La vérité. Et tu ferais bien de dire, qu'il était avec vous dans la résistance...
Si ça peut m'empêcher d'être un peu moins malmenée par les autres."

La binoclarde essaya d'avoir un sourire bienveillant.

-"T'es pas croyable quand même...
Elle soupira avant de reprendre.
Tu sais bien que quoi que tu décide, je me sentirai obligée de te supporter."

-"Ne mens pas. Tu fais ça parceque tu m'aime quand même."

Hansi ria un instant, et son amie la suivie de bon cœur. 

-"Idiote..."

Lâcha elle, venant tendrement l'enlacer.

"Je suis juste inquiète pour toi. Ne m'en veux pas de t'avoir criée dessus."

La française secoua délicatement la tête.

-"Je ne t'en veux pas. Je me doutais bien que la nouvelle ne serai pas simple à digérer. Même moi, j'ai du mal à me dire que c'est bien réel.
Je suis soulagée que tu me supporte. J'avais peur de devoir traverser ça toute seule."

-"Ne t'en fais pas ! Tu sais bien que je ne t'abandonnerai pas.
Je m'occupe de tout ! Je vais te laisser te reposer et moi, je retourne en courant en ville pour dresser le portrait héroïque de ton chéri ! Histoire de dire qu'il n'est pas si méchant, le petit capitaine Ackerman...
Et avec toute la bibine qu'ils ont déjà ingurgité, ça passera peut être mieux !"

-"Merci... Du fond du cœur..."

Hansi se força à nouveau à sourire, réprimant ses angoisses quand à la nouvelle.
Brusquement elle se leva, veillant à ce qu'elle ait tout ce dont elle ai besoin avant de partir, ajoutant.

-"Je ferai quand même venir le médecin, pour s'assurer que tout va bien."

Puis l'alsacienne partie, espérant que son amie ait bien conscience de l'ampleur de son choix.
Elle était inquiète mais après tout qui était elle pour osé imposer sa volonté ?
Hansi avait donnée son avis, et son amie avait prit sa décision, elle ne pouvait que la supporter, quoi qu'elle fasse, même si elle n'était pas d'accord avec ça.
Ses sentiments étaient inébranlables,
ils volaient beaucoup plus haut que ces règles absurdes de bienséance, que les hommes se mettaient bêtement entre eux.
Qui sait... ?
Elle avait même peut être raison en disant que les temps changeraient un jour.
Hansi voulait bien y croire, même si elle lui avait dressée là, une belle utopie.

Les hommes ont bien besoin de rêver pour vivre.
Que leur reste il sinon en ces temps obscurs ?

----------------

Félicitations 👣👶❤  !!!
Que d'événements ce chapitre 😂
C'était inattendu n'est-ce pas ?
Je vous laisse noter ça sur le baromètre de surprise xD

- 5
- 4
- 3
- 2
- 1
- 0

Hm hm 🤔 Mais comment tout cela va bien pouvoir se passer ?
Que d'interrogations xD

Ah aussi ! Je tiens à préciser que ça sert à rien de me demander des spoils, je n'en donnerai pas 😘❤
Tout le monde attend bien sagement la suite, ce serai dommage de gâcher l'effet de surprise x)
En attendant je suis curieuse de voir vos interrogations ainsi que vos suppositons pour la fin de cette histoire.

Voilà ! Sur ce n'oubliez pas de laisser
votre avis, et à la prochaine !

-AkiruYaboku
5888 mots

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