LES AMOURS ÉPONYMES 2

By DuBleuDansSesVeines

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Moi, c'est Emy. Si vous êtes là, c'est que vous suivez mes mésaventures depuis un roman déjà. Ou alors, vous... More

2. Ma raison d'écrire
3. À tous les appels que j'ai manqués
4. La WattySélection
5. Monsieur Scott
6. Nuit d'enfer pré-paradis
7. Au revoir l'amour
8. Le songe d'une nuit d'automne
9. La quiche du train
10. Poubelle la vie
11. Et si c'était elle...
12. Dom Hugo
13. Emy Jaouen et la coupe de fraises tagada
14. Portrait d'une inconnue
15. De l'autre côté de l'écran
16. Miss pain à l'ail
17. Le sauvetage du homard
18. La première épreuve
19. La Course de l'amour
20. Le gala des gaffes
21. Une invitée surprise
22. L'ego des illusions
23. Mission Cendrillon
24. Le petit chaperon Blue
25. Conversation entre amies
26. Un amour à distance
27. Trois jours à Paris
28. Questions de confiance
29. L'amitié empoisonnée
30. À la croisée des rêves
31. Avec lui malgré moi
32. Écho du dehors
33. À dernière vue
34. Emy et son monstre
35. Le mal de la victoire
Questions pour un.e auteur.e
36. Un de ses secrets
37. Le triomphe de l'échec
38. Le salon, la page blanche et l'étoile magique
39. L'étrange histoire de la petite culotte
40. La couleur du secret
41. La cité des lumières
42. Les cadeaux de Gérard
43. Emy Jaouen et les reliques de l'enfance
44. La Lune est à vous
45. Autobiographie d'une quiche
46. Une (pas si) parfaite inconnue
47. Quand Emy rencontre Lucy
48. Pourquoi pas toi ?
49. Cœur surprise
50. Lumière, caméra, questions !
51. La vie secrète des Wattpadiens
52. Ne tirez pas sur le crocodile fauteur
53. Confidences au clair de lune
54. Ces nuits qu'on n'oublie pas
55. L'anatomie du synopsis
56. Les gens heureux écrivent et boivent du thé
57. Si demain n'existe plus
58. (Presque) comme une comédie romantique
59. La femme autrice

1. Ne jamais raccrocher

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By DuBleuDansSesVeines

Bienvenue dans le tome 2 des AMOURS ÉPONYMES ! Le premier tome est entièrement et gratuitement disponible sur mon profil, DuBleuDansSesVeines. Il est préférable de le lire avant pour comprendre tous les tenants et aboutissants de cette histoire. 

« C'était moi.

Depuis les cendres de mon passé jusqu'aux flammes de son futur, je le jure, c'était moi.

J'étais mon soleil, mes ombres, son étoile filante.

J'étais moi. »

— Émilie Jaouen

Lundi 9 septembre 2024, chez Gabin, à Crozon...

Amely ? Amely Jaouen ?

C'est magique : en une fraction de seconde, mes yeux se remplissent d'étoiles, l'espoir se déverse dans mes veines et mes rêves étincellent sur ma peau. C'est comme si la voix à l'autre bout du fil réveillait tout mon être, comme si je n'avais jamais aspiré qu'à lui parler, comme si...

— Chérie ?

— MERDE !

« Merde. » Voilà le premier mot qu'Eliott Scott entend sortir de ma bouche.

Parce que c'est lui, n'est-ce pas ?

C'est forcément lui.

Excuse me, are you Emy... Émilie ?

J'ignore l'interruption de Gabin, et souris en le voyant hésiter sur la dernière syllabe de mon prénom, pourtant simple à prononcer.

Oui, c'est lui. Ça ne peut être que lui.

Mes longues heures passées à écouter et réécouter ses interviews ne laissent aucune place au doute.

Je m'apprête à lui répondre, m'excuser moi aussi, lorsque mon ex se réveille.

Pour de bon, cette fois.

Je prie une microseconde pour être victime d'une nouvelle hallucination, mais la silhouette qui se profile à l'angle du salon est suffisamment affolante pour me convaincre qu'il s'agit bel et bien de la réalité : Gabin, un slip léopard sur les fesses, bien décidé à me rouler une pelle si je ne déguerpis pas dans l'instant.

Ma mâchoire se décroche instantanément.

— Oh, non...

Il s'avance vers moi avec la ferme intention de me dévorer toute crue, exactement comme la veille.

— Oh, non, non, non.

Il ne m'en faut pas plus pour raccrocher et détaler, complètement terrorisée.

Raccrocher, oui.

RACCROCHER AU NEZ D'ELIOTT SCOTT, MON AUTEUR PRÉFÉRÉ DE TOUS LES TEMPS.

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez moi ? Pourquoi suis-je incapable de me comporter normalement ne serait-ce qu'1,2 % du temps ? POURQUOI, BORDEL DE TOMATES POURRIES ?

Il va falloir que je me penche sérieusement sur la question, vraiment, parce que je ne peux pas m'autosaboter en permanence, mais là, tout de suite, maintenant, c'est le moment de taper le meilleur sprint de ma vie.

Meilleur que la fois où j'ai cru que Gérard allait me tuer, oui, même si je pars avec un fort désavantage : je n'ai pas de petite culotte.

Et comme si ça ne suffisait pas, ce boulet de Gab' ne me laisse même pas prendre quelques mètres d'avance avant de se lancer à ma poursuite.

« Oublie ton ex », qu'ils disaient. « Laisse-le crever dans un coin », « tourne la page »... Vous savez ce que j'en fais, de la page ? Je la brûle et je la réduis en cendres, avant de faire bouffer à ce boulet les poussières de notre amour avec le peu de dignité qu'il me reste.

Je ne me suis jamais sentie aussi quiche qu'en cet instant. Jamais.

Probablement parce que je n'aurais jamais dû le laisser m'embrasser, ni répondre à son baiser, ni l'autoriser à arracher sauvagement ma petite culotte pour... AAARGH, QU'EST-CE QUI M'A PRIS, NOM D'UNE SAUCE SOJA AU CHOCOLAT ?

Résultat : il faut que je me débarrasse de lui, si je veux tenter de rappeler Eliott Scott... en croisant les doigts pour qu'il accepte de décrocher. Il pourra me parler de sacs-poubelles ou d'algues vertes, je m'en fiche. Je boirai ses paroles comme s'il s'agissait de la plus grande thermos de thé à la menthe du monde, et ne mettrai fin à notre conversation que lorsqu'il m'aura explicitement ordonné de le faire.

Je suis presque arrivée chez Gégé quand je constate que j'ai semé Gabin pour la seconde fois de mon existence.

Incroyable ! J'ai couru cinq minutes de plus que le temps qu'il me faut pour m'effondrer, d'ordinaire, et je tiens encore sur mes deux jambes... même si... je crois... que j'ai... un peu... de mal... à... respirer.

Autrement dit : soit il s'agit purement et simplement d'un miracle, soit mes fuites à répétition m'ont suffisamment endurcie pour m'éviter de tomber dans les pommes à chaque fugue.

Essoufflée et dégoulinante de sueur, je fais quelques pas en direction de la mer et m'écroule sur le sable. N'importe qui pourrait me confondre avec une baleine échouée sur le rivage, mais pour une fois, je ne me soucie pas du regard des autres. Tout ce qui m'intéresse, c'est récupérer le numéro qui m'a contactée.

Sauf que j'ai beau scroller encore et encore mon historique, je ne vois rien d'autre qu'un « appel masqué ».

Comment ça, un « appel masqué » ?

Comment je fais pour rappeler Eliott Scott, moi ?

Et pourquoi Eliott Scott chercherait-il à me joindre, d'abord ? 

Il ne me faut pourtant que quelques secondes pour compléter les trous de ma raison défaillante : les seules personnes à qui j'ai donné mon numéro au cours des derniers mois sont Gérard et... l'équipe des Wattys. 

Or, Eliott Scott en personne ne m'appellerait pas pour me dire que mon histoire est disqualifiée, ou qu'il s'agit de la plus grande bouse qu'il ait jamais lue, puisqu'il ne parle pas un mot de français.

Pas vrai ?

C'est le karma, ça : si je n'avais pas couché avec Gabin, je me serais réveillée chez mes parents, et j'aurais pu lui répondre tranquillement. Avec la voix un peu pâteuse et une marque d'oreiller incrustée sur la moitié de mon visage, certes, mais Eliott n'en aurait rien su.

Et maintenant, non seulement je n'ai aucune idée de la façon dont je vais réussir à l'approcher, mais je devrai vivre avec ce fardeau jusqu'à la fin de mes jours. 

« Merde ». 

Qu'est-ce qui m'a pris, sérieux ? C'est à mon ex qu'il fallait dire merde, pas à mon écrivain préféré !

Des larmes de rage se déversent sur mes joues, sans que je ne songe à les arrêter. Je les ai bien méritées, après toutes les erreurs que j'ai commises, hier et aujourd'hui...

Ce n'est pas parce que mon quotidien se remettait tout doucement à dériver qu'il fallait le laisser se fracasser sur le premier caillou venu – Gabin, en l'occurrence – et l'observer sombrer sans rien dire. 

Résultat : je suis une épave. 

Et c'est entièrement, complètement, totalement ma faute. 

Je laisse la honte s'incruster dans chaque parcelle de mon corps, me promettant de ne jamais, jamais passer une autre nuit aux côtés de ce boulet. Notre rupture, même si elle est manifestement encore difficile à digérer, est la meilleure chose qui me soit arrivée ces dernières années, et je refuse de tout gâcher à nouveau. 

Avec l'enthousiasme d'un mollusque, je me résous à traîner ma carcasse de vieux cétacé jusque chez mes parents. Je n'ai presque plus de batterie, et ce n'est pas en me lamentant sur la plage que je vais réparer mon erreur. 

Malheureusement, j'ai à peine le temps de pénétrer dans le salon que toute la famille – chats et poule y compris – se tourne vers moi. 

Oh, oh...

Alors que je cherche une excuse bidon à leur fournir – du genre « j'ai aidé Gérard à faire de la confiture de mûres » –, ma mère s'avance vers moi, le sourire aux lèvres. Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, je comprends que Gabin l'a appelée et lui a transmis un résumé détaillé de mes récents exploits.

— Alors, ma poussinette ? On est partie remuer le pompon ?

Une grimace de dégoût déforme les traits de mon visage. Plutôt mourir assommée par les quatre tomes de La Passe-Miroir que rester une seconde de plus dans cet endroit...

— Je suis ravie que vous vous soyez rabibochés, tous les deux. Ravie, ravie ! Gabin a tellement souffert de votre séparation... il ne va pas falloir lambiner, cette fois ! Tu sais que ça fait un an qu'il garde une bague de fiançailles au fond de son tiroir à caleçons ? Oups ! Je n'étais pas censée te le dire... Oh, et puis zut ! Je commence à me faire vieille, moi, et ton père aimerait organiser ton mariage avant mes funérailles. N'est-ce pas, Jean-Luc ? 

— Maman, je t'en prie ! Tais-toi !

— Comment va Maxence ? s'enquiert Papa, au moins aussi gêné que moi. 

— Jean-Luc ! s'indigne ma mère. Tu préférerais m'enterrer, c'est ça ? 

L'embarras de mon père est salvateur : je file dans ma chambre sans demander mon reste et me réfugie sous ma couette, incapable de contempler plus longtemps le désastre que constitue ma vie. 

J'aurais aimé leur dire que non, Gabin n'est pas mon « chéri » et qu'il ne signifie plus rien pour moi, mais la deuxième partie de cette phrase est manifestement fausse puisque j'étais dans son lit il y a encore une heure... alors au lieu de ça, je scrolle Wattpad à la recherche d'informations sur les Wattys, espérant vainement trouver un quelconque moyen de réparer mon erreur. 

Je ne comprends pas : les résultats ne sont pas censés être publiés avant la fin du mois. Pourtant, je suis persuadée d'avoir reconnu le timbre si particulier d'Eliott Scott. Chaud, vibrant, mélodieux. De l'avoir entendu écorcher mon prénom à quatre reprises avant de parvenir à l'énoncer correctement. 

Alors pourquoi la petite voix dans ma tête me crie-t-elle que, non contente de m'être tournée en ridicule, je me suis aussi trompée sur toute la ligne, comme toujours ? 

Et pourquoi suis-je toujours incapable de la faire taire, même après avoir écrit un chapitre et étouffé quelques sanglots de réconfort ? 

J'aurais sûrement passé toute la journée à me morfondre, si mon portable ne s'était pas mis à vibrer... et si je n'avais pas cassé une latte de mon lit en bondissant pour décrocher. 

Sans dire « merde », cette fois. 

La pire erreur d'Emy (à ce jour) n'était peut-être pas de recoucher avec Gabin... même si c'est un peu à cause de lui qu'elle A RACCROCHÉ AU NEZ D'ELIOTT SCOTT. 🤯 Était-ce vraiment Eliott Scott, d'ailleurs ? Notre reine des quiches ne se serait pas trompée sur ça, si ?

Vous auriez réagi comment, à sa place ?

Quant à Gabin, que va-t-il faire maintenant qu'Emy lui a faussé compagnie ?

– S'accrocher 

– La laisser partir 

Et Max, dans tout ça ? 😰

Vous pouvez retrouver la playlist des AMOURS ÉPONYMES 2 sur mon compte Spotify, Tiphaine Bleuvenn (le lien est dans ma bio Wattpad) :

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