Chapitre 35
**** 20 jours plus tard******
Aicha ne savait même plus ce que sa vie dans cette maison signifiait. En fait, elle était bien heureuse d’avoir son ibou tous les jours, mais quel homme !!!! pensait-elle.
Bien sûr, il rentrait tous les soirs mais le faisait tout le temps après qu’elle soit endormie. Bien évidemment, il rentrait toujours ivre d’alcool, et il pensait qu’aicha ne le saura jamais. Qui peut bien être bête pour ne pas savoir qu’il était alcoolique.
Depuis le départ de mberry, ibou n’était plus le même. Et aicha n’avait même pas envie de papoter avec lui. Oui il était devenu insupportable et surtout très très prétentieux. Il lui arrivait même de l’insulter juste en cas de petite dispute. Elle avait donc préféré ne plus le contrarier.
Et cette Yacine… pensait elle. En réalité, elle ne pouvait que croire en ce qu’ibou lui disait. Mais au fond d’elle, elle savait qu’il y avait quelque chose entre elle. alors pourquoi ne faisait elle pas comme mberry ? se demandait-elle… en réalité elle était bien trop amoureuse et attachée a lui. C'était cela sa faiblesse en fait.
Elle caressa son ventre, oui, elle ne pouvait pas faire comme mberry, elles ne pouvaient pas toutes les deux abandonner l’homme qu’elles aimaient encore moins si elle portait son enfant une nouvelle fois ; Oui, aicha était enceinte de deux mois.
Ibou n’était pas au courant bien sûr, il n’avait ni le temps ni l’énergie de discuter avec sa femme. Mais celle-ci avait déjà sa solution et était prête.
Elle s’installa au salon avec la ferme intention de l’attendre. On était vendredi et il devait rentrer tôt, mais comme habitude, ibou avait pris son temps.
Aicha ne comptait pas aller se coucher et contre toute attente, ibou rentra aux alentours de 20h. Quand il ouvrit la porte et entra dans le salon, aicha ne fut pas étonnée de le voir aussi ivre que jamais.
Aicha : tu as bu ibou ?
Il s’assit sur le fauteuil d’en face : oui j’ai bu…
Aicha : ok… tu veux manger ?
Ibou : j’ai mangé avec les collègues…
Aicha : ok… il faut qu’on parle ibou. Car tu commences sérieusement à m’inquiéter…
Ibou : je t’écoute.
Il n’était pas lucide et aicha le savait. Mais à ce stade de leur vie, elle ne comptait pas perdre à nouveau son enfant. Non elle comptait prendre bien soin de sa grossesse et dire toute la vérité à son mari. elle ne comptait pas se disputer eternellement avec lui.
Aicha : je dois d’abord te parler de mon travail et te dire que j’ai démissionné…
Ibou fronça les sourcils : et pourquoi ?
Aicha baissa la tête : parce que dans l’agence de voyage, il y avait également une agence clandestine de faux de visas. Un truc pas vraiment légale et…. J’ai était la gérante de tout cela.
Ibou : je le sais aicha…
Elle sursauta : quoi ???
Ibou : je sais tout, j’ai mené mon enquête dans votre agence et tu as mis du temps à m’en parler.
Elle baissa la tête : je suis désolée. Je ne voulais pas avoir de problème avec la justice et avec ce qui m’arrive, je décide de tout arrêter et de trouver un autre emploi.
Ibou : qu’est ce qui t’arrive ?
Aicha : je suis enceinte de deux mois….
Il se redressa brusquement : quoi ????
Il se leva et allait s’approcher d’aicha quand celle-ci poussa doucement. Il lui chuchota : pourquoi tu me fuis ?
Elle se mit sur l’autre fauteuil : ibou, je viens de te dire que je suis enceinte. Tu n’as même pas remarqué le changement en moi. Je n’arrête pas de vomir à longueur de journée. J’ai toujours mal au cœur, et l’odeur de l’alcool me répugne. Tous tes vêtements empestent l’alcool. Tu penses le cacher, mais personne ne peux camoufler cette odeur. Bref, j’ai décidé d’aller chez mes parents pour quelques jours.
Ibou : toi aussi tu me quittes c’est ça ?
Aicha : non c’est pour quelques jours, car je doute toujours de ta relation avec Yacine. Je n’ai certainement pas les preuves que mberry a mais je ne peux plus rester dans cette maison à vivre avec un homme bourré tous les soirs. Le mieux c’est qu’on te laisse seul pour que tu réfléchisses à ta vie…
Ibou : tu ne me crois pas quand je te dis qu’il n’y a rien entre Yacine et je… ne pars pas…
Aicha : tu me mens encore ibou et tu ne cesseras jamais ; Je ne suis pas formée pour aider un alcoolique à aller mieux, mais surtout, je ne voudrais pas une nouvelle fois être déçue en perdant mon enfant. Je pense que le mieux c’est que je parte pendant quelques jours. Je n’emmène que quelques affaires.
Il chuchota : ok… tu pars quand ? Je t’emmène….
Aicha le regarda de haut en bas : non merci, j’ai déjà bouclé mes habits et je prends juste un taxi tout de suite ; je ne veux pas que mes parents te voient dans cet etat
Sur ce elle se leva et se dirigea dans sa chambre. Ibou soupira et s’affala sur le canapé. Qu’est ce qu’il était en train de faire ? se demandait-il. Comment pouvait-il foutre sa vie en l’air comme ça et ne pas s’en rendre compte ????
Mais dans son alcoolisme, il se disait toujours que Yacine était là pour lui. Oui, cette fameuse femme qui avait tout fait pour le séparer de toute sa famille, pensait-il…
Seulement, il était loin d’être sobre, et il attendit qu’aicha parte pour composer le numéro de Yacine ; Elle décrocha aussitôt : allo ?
Ibou : hello… tu es ou ?
Yacine : je suis à notre appartement, rire…
Ibou : ah…
Yacine : tu as une drôle de voix, qu’est ce qu’il y a ?
Ibou : aicha viens de partir elle aussi…elle vient de me quitter.
Yacine : hey ne fais pas cette tête toi aussi. Allez viens, viens me rejoindre elles sont parties mais moi je suis là avec toi… viens j’ai une surprise pour toi…
Ibou acquiesça et se leva. Il prit le soin de tout fermer et de sortir prendre un taxi. Il voulait réfléchir à sa vie, il voulait cogiter sur l’issue de tout ça, mais il avait tout sauf les idées claires. Il arriva devant l’appartement en un temps record et paresseux de sortir ses clés, il sonna. Il ne voyait plus rien, la tristesse mélangée à l’alcool.
Quand Yacine ouvrit la porte, il se jeta dans ses bras. Cette dernière le consola un moment avant de lui demander d’entrer…
Il le fit et s’assit sur le canapé du salon.
Yacine : ça va ?
Il hocha la tête : je pense que j'ai gaché toute ma vie.
Yacine fronça les sourcils : comment ça ?
Ibou : tu n’as pas entendu ? Elles sont toutes les deux parties. Mberry… elle ne répond même pas à mes appels…
Elle s’approcha de lui : hey arrête toi aussi, je vais me vexer, je suis la quand même. Si elles ne peuvent pas s’occuper de toi, je le ferai à leur place. Je suis là pour toi, je suis ta femme… n’est-ce pas ???
Ibou : rire, pas encore….
Yacine : mais tu vas le faire non ? Tu me l’as promis…
Il soupira : donne-moi de l’eau s’il te plait.
Yacine : j’ai mieux pour toi, attend…
Ibou s’affala sur le canapé et quelques instants plus tard, la jeune femme arriva avec une bouteille de cognac. Ibou sursauta : ou as tu trouvé ça ?
Yacine : au supermarché. Pour ton plaisir mon ange. Ça te fera oublier tes problèmes et demain matin tu seras plus remonté que jamais.
Elle s’assit à côté de lui et lui servit un verre remplit. Et malheureusement pour ibou, après seulement deux verres, il était complètement finit.
Yacine : allez viens, on va se coucher…
Il la regarda entre ses délires : l’odeur de l’alcool ne te fait rien ?
Yacine : non, viens, on va dormir. Demain sera un autre jour…
Ibou la fixa : merci… merci du fond du cœur…
Il se leva ensuite et la suivit. Ils se dirigèrent dans leur chambre et quand il s’allongea sur le lit, il ne se souvint de plus rien…
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Il se réveilla le lendemain matin en entendant l’appel du muezzin de la nouvelle mosquée du quartier. Il sursauta et se souvint qu’il n’avait pas prié depuis un bon bout de temps, et pourtant il était si bon pratiquant ….
Il se recoucha et regarda autour de lui. Il n’avait pas encore dessoulé mais il avait un mal de tête horrible et ne savait même pas ce qui l’avait réveillé à cette heure.
Il se tourna vers Yacine qui dormait à poing fermé et quand il regarda sous la couverture, ils étaient tous les deux nus. Il ferma les yeux soupira en meme temps, ne se souvenant même pas de lui avoir fait l’amour…
Il se rendait compte de plus en plus qu’il entrait vraiment dans l’ébauche et son addiction à l’alcool devenait de plus en plus sérieuse…
Il s’endormit de nouveau et se réveilla seulement quelques heures plus tard. Quand il ouvrit les yeux, le soleil était déjà haut dans le ciel. Yacine n’était pas à côté de lui et il voulut se lever, mais il eut l’impression qu’on lui donnait des coups de marteau a la tête…
La jeune femme entra au même moment : non ne te lève pas. Je t’ai fait un café très fort ; allez prend…
Ibou murmura : merci…
Il prit le café qu’il but doucement et sentait petit à petit ses maux de tête disparaitre…
Yacine : alors, bien dormi ?
Ibou : on a fait quoi hier ???
Yacine : tu m’as fait l’amour, c’est tout…
Elle souriait en parlant et ibou s’étonnait toujours de sa bonne humeur. Mais il s’était levé aujourd’hui avec la conscience un peu mal en point. Il devenait un autre homme depuis qu’il avait connu cette femme pensait-il.
Ibou : dis-moi Yacine, ça ne te dérange pas que je boive autant d’alcool ?
Yacine : bah non !!!
Ibou : et ça te fais rien d’être ma femme dans ces conditions ?
Yacine : tant que je t’ai à moi toute seule, rien ne me dérange mon amour.
Ibou : hum. Ma femme, aicha est enceinte…
Elle haussa les épaules : ah oui… j’aurai bien voulu porter ton enfant moi aussi, mais bon, attendons de nous marier d’abord.
Ibou soupira : je vais partir…
Yacine sursauta : mais où ?? On était sensé passer du temps ensemble…
Ibou : Yacine, hier tu m’as fait boire comme jamais je n’ai bu auparavant. Je me suis rendu compte que tout ce que mes femmes ne veulent pas que je fasse, me conduisent à la débauche. Et tout ce qu’elle refuse, toi tu l’acceptes. Est-ce normal ?
Yacine : …
Ibou : je ne suis pas là pour te juger, car c’est moi le mauvais. C’est moi le salaud et mberry a toujours eu raison… laisse-moi partir, et essayer de mettre de l’ordre dans ma vie. Je t’appellerai plus tard.
Il se leva devant le regard stupéfait de Yacine et porta ses vêtements. Il sortit ainsi de l’appartement et rentra chez lui.
Quand il ouvrit la porte de la maison, il sentit le vide qu’il y avait. Sur le pas de la porte, il soupira. Il était juste 12h et il n’avait rien dans le ventre. Il n’avait cependant pas envie d’entrer clans cette maison, et Sans meme savoir pourquoi, il rebroussa chemin et partit de nouveau. Il se mit à marcher encore et encore, arpenta toute la ville et ne sachant même pas où aller.
Il marchait ainsi, errant dans les rues, et surtout, avait l’impression d'être fou. Il avait les chaussures sales, et surtout, l’odeur de l’alcool dans ses vêtements se sentait à des milliers de kilomètres.
Il avait fait cela pendant toute la journée et quand il voulut rentre chez lui à 19h, il se souvint de son état, de sa situation. Il se dirigea dans un bar à coté et fit comme d’habitude.
Ibou se mit ainsi à boire encore et encore. Il n’était plus lucide, c’était confirmé ; Il n’avait plus de vie, il n’était plus rien, absolument rien.
Il avait ainsi passé toute la soirée dans ce foutu bar et avait bu presque toute leur bière. Vu qu’ils fermaient, il n’avait pas d’autre choix que de partir. Mais au lieu de rentrer chez lui, il prit un taxi et lui demanda de se rendre au point e. il n’avait plus de liquide avec lui, et étant trop saoul, ibou ne savait même pas qu’il n’avait pas d’argent pour payer le taxi…
Il s’était endormi dans la voiture, mais arrivé à l’endroit qu’il avait indiqué au conducteur, ce dernier le secoua : MONSIEUR…. Réveillez-vous, vous êtes arrivé. Monsieur, réveillez-vous et payez moi…
Il sursauta et regarda autour de lui. Il ne reconnaissait même pas l’endroit, mais il fouilla ses poches et malheureusement pour lui, il n’avait plus rien avec lui.
Ibou : euh … je suis désolé… je NAI… pas d’argent avec moi… mais vous pouvez….
Le conducteur l’interrompit : HEY VOUS ALLEZ ME PAYER ESPECE DE SOULARD. VOUS ALLEZ ME PAYER…
Ibou : ok ok, ne criez pas, attendez …
Il prit son telephone et composa le numéro qu’il retenait même quand il était ivre. Ça sonnait dans le vide et il insista . Quelques instants plus tard, on décrocha allo !!
Ibou : je suis devant chez toi, tu peux sortir et apporter de l’argent, 2000f c’est bon…
Le conducteur cria : CE NEST PAS 2000 C’EST 3000
Ibou raccrocha et quelques instants plus tard, mberry sorti et trouva le taxi juste en face de chez elle ; il était assez tard et il n’y avait personne dans le quartier, heureusement, se disait mberry. Elle le fit descendre, et paya le taxi…
Ibou trébuchait mais mberry le retenait : attend moi ici. Je vais prendre la voiture de papa et te ramener.
Ibou fronça les sourcils : tu n’as pas encore ton permit mberry…
Elle ne répondit pas. Il était assez tard et elle n’avait pas envie de discuter avec lui. Non elle n’avait pas envie de le voir ni de l’écouter. Tout ce qu’elle voulait c’était le ramener chez lui avant que quelqu’un ne le voit.
Mais comme ibou n’avait pas envie de se taire, il se mit à chanter. Heureusement que papa badou n’avait pas demandé à sa fille ou elle partait et donc quelques minutes plus tard, elle se gara devant son mari : entre….
Ibou fit de son mieux pour ne pas tomber et entra dans la voiture ; Mberry ne savait pas bien conduire, mais elle prit quand même le risque. Il n’y avait presque personne dans les rues vu qu’il était assez tard, et elle n’avait meme pas son permit, pensait elle. Son père pensait qu’elle l’avait eu raison pour laquelle il n’avait pas posé de question…
Elle avait mal dans son cœur et au plus profond de sa chair. Elle ne disait rien et se concentrait juste sur la route…
Ibou de son coté, chantait : ma mberry m’a abandonné… elle ne m’aime plus et comme un idiot je l’ai déçu. Ma mberry ne m’aime plus, mberry ne m’aime plus… aicha… aicha…. Aicha es partie… oh mon dieu…. Ayayayayah
Mberry soupira : tais-toi ibou…
Il ne l’entendait pas….mais mberry commençait à flancher. Et pendant qu’elle conduisait elle se mit à penser à la personne qu’elle avait connu il y a quelques années. Elle se rappela des jours où il était l’homme le plus galant du monde. Elle secoua la tête pour ne pas pleurer. Elle avait été forte jusque-là. Oui, elle avait quitté sa maison, elle l’avait laissé en paix et en plus de cela, elle Avait trouvé un travail. Elle ne comptait pas se morfondre non.
Mais elle se retourna soudain vers lui, et vit qu’il ne savait même pas où il était. Comment un homme aussi beau, aussi élégant et aussi bien qu’ibou pouvait être dans cet état… il était perdu complètement détruit et elle n'y pouvais absolument rien.
Elle sentait qu’elle commençait à flancher. Elle sentait qu’elle commençait à baisser sa garde et pour ne pas se tuer elle gara la voiture l’éteignit et éclata en sanglot. Ibou sursauta et comme mu par une soudaine lucidité, il baissa la tête de honte…
Mberry pleurait toutes les larmes de son corps, incapable de s’arrêter. Elle avait accumulé trop de peine dans son cœur, et elle ne pouvait maintenant plus s’arrêter. Elle avait le cœur qui saignait. Car oui, elle était toujours amoureuse de cet homme, elle était amoureuse de cet alcoolique. Oui, elle aimait cet homme qui était en train de détruire sa vie, qui était en train de se faire du mal et de leur faire du mal.
Ibou se redressa sur son siège et lui prit la main. Mberry leva sa tête du volant, les yeux pleins de larmes et le regarda. Il lui murmura : aide-moi mberry !!!! Aides moi….
FIN DU TOME 1
Merciiiiii a tout le monde on se donne rendez vous bientôt pour la reprise
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