Cela fait une heure que j'ai croisé Thomas à l'étage et je ne me sens toujours pas mieux. Une sensation étrange s'est installée dans mon ventre et ma tête tourne. C'est la dernière fois que je bois autant à une soirée.
Je reste auprès de Lisandro, de peur de m'évanouir à tout moment. Ce dernier ne semble pas remarquer mon mal-être, ce qui m'agace profondément.
—Allez, m'incite Lisandro. Tu ne veux pas aller danser ?
—Non.
Lisandro soupire tandis qu'il cherche quelqu'un du regard. Je demande :
—Tu cherches qui ?
—Ambre ou Naomie.
—Pourquoi ?
—Pour que tu ailles les rejoindre, ce sont tes potes.
J'arque un sourcil. Je suis peut-être bourrée, mais encore assez lucide pour deviner qu'il veut se débarrasser de moi.
Calmement, je lui indique :
—Pas besoin, j'ai envie de rester avec toi.
—Mais Princesse, j'ai envie d'être avec mes potes là.
—Ben je viens avec toi.
Il soupire en passant main dans les cheveux.
—Cass, tu vas t'ennuyer...
—Je m'ennuie déjà, ça ne peut pas être pire.
—Mais on va parler de trucs de mecs. Tu serais mieux avec Ambre et Naomie quand même !
La colère m'envahit soudain et je m'emporte :
—Mais Lisandro, tu ne vois pas que je ne suis pas bien ?! J'avais envie de passer un peu de temps, rien qu'avec toi !
—Ne t'énerves pas comme ça...
—Non, mais ça suffit, j'en ai marre ! Va t'amuser avec tes potes. T'as raison je peux trouver meilleure compagnie.
Je serre les poings, tourne les talons et m'en vais folle de rage. En plus, j'entends cet abruti dire dans sa barbe :
—T'es casse-pieds quand t'as tes règles.
Je lui balancerai bien mon poing dans le visage, mais j'ai vraiment la flemme de faire demi-tour.
Je me pose dans une chambre à l'étage et m'allonge sur le lit, qui se trouve au milieu de la pièce. C'est fréquent que Lisandro et moi nous disputions en soirée. Lorsqu'il boit, il ne voit rien autour de lui, ce qui m'énerve, d'autant plus vite quand j'ai bu. Mais heureusement que tout rentre en ordre rapidement.
Je m'assieds sur le lit et tiens ma tête entre mes mains, tellement elle me paraît lourde. Au même moment, quelqu'un toque à la porte. Un énorme sourire se dessine sur mon visage, tandis que je crie :
—Lisandro, entre !
La porte s'ouvre, mais ce n'est pas Lisandro qui apparaît. Etonnée, je demande :
—Thomas ? Qu'est-ce que tu fais là ?
—Je t'ai vue monter, tu n'avais pas l'air bien. Je voulais seulement m'assurer...
—Tout roule, le coupé-je. Tu peux partir, au revoir.
Au lieu de s'exécuter, Thomas referme la porte et prend place à côté de moi sur le lit. Je fronce les sourcils :
—Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « tu peux partir » ?
—Rien. Mais je sais que tu me mens et que tu ne vas pas bien. Dis-moi ce qui se passe.
Je suis prise de court. Lisandro n'est pas du genre à se préoccuper de mon état. En général, lorsque je vais mal, il m'envoie Naomie ou Ambre, car, selon lui, « ce sont des filles, elles comprennent mieux ». Mais cet élan d'attention de la part de Thomas, cela me secoue pas mal.
—Pleure pas, chuchote ce dernier.
Je me rends alors compte que des larmes avaient commencé à perler aux coins de mes yeux. Et je ne sais pour quelle raison, je les laisse couler. Différentes émotions se mélangent en moi et je ne sais absolument ce que je ressens. Suis-je en colère ou bien heureuse que quelqu'un prenne soin de moi ?
Lorsque je me calme, je chuchote :
—Désolée.
—Ne le sois pas. Ce n'est pas ta faute si tu pleures.
Je vois Thomas qui hésite. Il ne sait comment me réconforter et cela me fait sourire. Il est vraiment beau en fait.
—Tu ne veux toujours pas me dire ce qui te tracasse Chérie ?
Il aborde de nouveau son sourire séducteur et parviens de ce fait à me faire rire et oublier pourquoi je pleure.
Je secoue la tête et invente :
—Un mélange d'émotion, ne t'en fais pas.
—Si c'est moi qui te mets dans cet état, je ferai mieux de partir...
—Tu n'es pas le centre du monde Don Juan.
Il me tire la langue, tel un enfant de cinq ans. Je me surprends à vraiment apprécier ce moment. Une part de moi se sent coupable d'être heureuse en sa compagnie, alors que je suis avec Lisandro et lui avec Naomie. Mais une autre part de moi se fiche de cette culpabilité, car à ce moment précis, je suis simplement heureuse.
—Bon, commence Thomas en se levant. Je vais te laisser seule, je pense que tu en as besoin.
—Non attends ! m'exclamé-je en le retenant par le poignet.
Un sourire en coin étire ses lèvres roses et je m'empresse de lâcher ma prise. Je toussote, gênée et déclare à voix basse :
—Je veux dire, ça ne me dérange pas que tu restes...
Thomas m'a l'air d'humeur taquine et s'amuse :
—Pardon ? Je n'ai pas entendu. Tu peux répéter ?
—Tu peux rester si tu veux.
—Quoi ? Allô Huston ?
Je plisse le nez et lui donne un coup de pied au derrière. Il s'écrie :
—Attouchement sexuel ! Je vais rapporter ce que tu m'as fait !
Il fait mine de se diriger vers la porte, mais très lentement. Il attend sûrement que je rentre dans son jeu. S'il me connaissait mieux, il saurait que jamais je me rabaisserai à ces gamineries. Cependant, depuis que je connais Thomas, mon comportement se trouve changé. Alors je me lève et lui saute sur le dos.
—Non, le supplié-je de manière théâtrale. Personne ne doit connaître mon secret.
—C'est trop tard, je t'ai percée à jour !
Il imite un rire de méchant dans les films, avant de se jeter sur le lit, en m'écrasant. Ayant l'avantage sur moi, il se lance dans une bataille de chatouilles.
Je me tords de rire, tentant de me défaire de son emprise. Je n'arrive plus à respirer, tellement je rigole.
—Stop, parviens-je à dire entre deux chatouilles. Je t'en supplie !
Après une minute supplémentaire de supplice, Thomas m'accorde sa clémence et me laisse respirer calmement.
—T'es incroyablement mal coiffée, me raille-t-il.
Je lui balance un oreiller à la figure, suite à quoi Thomas me plaque sur le lit et se poste au-dessus de moi, m'emprisonnant.
Nous nous regardons amusés, reprenant nos souffles. Thomas roule alors sur le côté et s'allonge à ma droite. Nos regards restent accrochés, comme tout à l'heure. Les mêmes questions et les mêmes hésitations reviennent. Contrairement à tout à l'heure, nous sourions et Thomas brise le silence avec un murmure :
—Chérie ?
Je fais mine de pas entendre et ferme les yeux. Je l'entends soupirer et l'imagine lever les yeux au ciel. Il recommence :
—Cassandra ?
J'ouvre les yeux, amusée.
***
Bonjour à tous ! Comment allez-vous aujourd'hui ?
📌Qu'avez-vous pensé du chapitre ?
📌Que pensez-vous de l'attitude de Lisandro ?
📌Que pensez-vous de ce moment de complicité entre Cassandra et Thomas ?
📌Est-ce que cela va durer ? (Je vous rappelle que Cassandra a beaucoup bu durant la soirée...)
📌Que souhaitez-vous lire dans la suite du chapitre ?
Votez, commentez et à demain, pour la suite de la conversation entre Cassandra et Thomas !
xoxo❤️