ABEL ET LA BÊTE

By Celinha74

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Que se passe t-il quand le conte de fées devient réalité ? Le dénouement sera t-il le même ? L'amour triomphe... More

Synopsie
Prologue
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49 suite
49 suite
50
50 suite
50 suite
50 suite et fin
Épilogue
Épilogue (fin de l'histoire)
Extrait de ma prochaine histoire

35 suite

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By Celinha74

Inès (la bête)


— Qui l'aurait cru ? Tu le portes à ravir !

— Ne te moque pas de moi !

— Moi ? Je ne me le permettrais pas ! je fais mon innocente.

— Si tu le dis ! Aller au boulot !


Il me pousse vers lui, plus précisément vers le plan de travail, où il me détaille tous les ingrédients, comme si j'étais une enfant. OK ! Je suis une novice en matière de cuisine, mais je sais encore reconnaître de la farine à du sucre, du sel à du beurre... Je ne suis pas si inculte. Mais bon, je laisse passer pour cette fois, je ne veux pas gâcher les heures qui nous restent à le réprimander, même si j'adore l'embêter.


— Voici une balance ! m'informe t-il pour terminer, comme si je l'ignorais.


Il se fout vraiment de moi !


— Non ? Je ne l'avais pas deviné ?

— Sais-tu au moins la faire fonctionner ?

— C'est un jeu d'enfant !


J'appuie sur le bouton « marche », et un zéro s'affiche. Alors, pas si bête l'apprenti, qu'en dites-vous ?


— Bien ! Mesure moi 250 grammes de farine !


Je prends un petit saladier que je dépose sur la balance, un nombre à trois chiffres apparaît, alors qu'il est vide. Bien sûr, je prends soin de noter dans ma tête ce qui est inscrit, afin de faire rapidement l'addition avec le grammage nécessaire de farine, et j'arrive à 495. Je déverse donc le poids exact quand monsieur le râleur me sort :


— Je m'en doutais ! Tu ne sais pas te servir de cet objet !

— Quoi ? Bien sûr que si !

— Non ! Tu n'es pas sur la bonne unité. Depuis tout à l'heure, tu es en mode millilitre, me fait-il remarquer du doigt, l'unité de mesure écrit sur la machine.


Je suis vraiment nulle ! J'étais persuadée que cette balance ne calculait que les poids en gammes, que je n'ai pas été foutue de lire les instructions. Je suis vraiment une calamité dans ce domaine, une vraie cancre !


— Bon, reprenons ! m'indique t-il en éteignant la machine.

— Pourquoi l'avoir éteinte ? Elle fonctionne ! C'est moi qui ne suis pas douée !

— Oui ! Ça c'est sûr ! Rallume-là !


Non, il est sérieux ? Il me fait vraiment passer pour une moins que rien ! Ce n'est pas possible ! Énervée, je ne bouge pas d'un doigt.


— Inès ?

— Fais-le toi-même !

— Tu me sembles un peu sur les nerfs ?

— Non ! Pas du tout ! J'en ai juste marre d'être prise pour un vaurien !

— Oh ! Stop ! Tu peux me dire ce qui se passe ? C'est toi qui voulais que je t'apprenne à faire ces biscuits, tu ne veux plus de mon aide ?

— Pas dans ces circonstances, non !

— Qu'est-ce que j'ai fait ?


Rien ! Il ne fait jamais rien ! Il est simplement parfait ! Du moins c'est ce qu'il pense. Mais c'est faux ! Mais pourquoi je m'emporte de la sorte ? C'est vrai, il n'a rien demandé, au contraire, il a été gentil de vouloir m'expliquer et de me montrer la marche à suivre pour réussir ces sablés. Il faut que je me calme !


— Ah ! Je suis désolé ! J'avais complètement oublié que ta mère était décédée...

— Non ! je le coupe.


Je sais ce qu'il tente de faire. Oui, ma maman a perdu la vie ici même, dans cette cuisine. Mais ce n'est pas ça qui me dérange. Du moins, je ne le pense pas ! J'ai fait mon deuil.

Pendant des années, je n'ai pas mis les pieds dans cette pièce, pourtant refaite à neuf, suite au décès de ma génitrice, mais c'était bien trop dur pour moi. Mais depuis cinq ans maintenant, cet endroit est plus un sanctuaire à ma mère que le lieu où elle a décédé. Je m'y sens bien, j'ai la sensation qu'elle est auprès de moi.


— Elle n'est pas morte dans cette cuisine ?

— Si ! Mais ce n'est pas le problème !

— Tu es sûre ? Car tu n'arrêtes pas de fixer le sol, près du piano de cuisson.


Je fais ça ? Je ne me suis même pas rendue compte ! Je dois être plus stressée qu'il n'en paraît. Il faut me ressaisir !


— Je suis désolée !

— Non ! C'est moi. Je comprends pourquoi tu n'es pas très habile en cuisine. Je crois que moi non plus, je n'aimerais pas ce lieu, si j'y avais vu...

— Stop ! S'il te plaît, on est là pour une seule et unique chose, pâtisser !


Je mets fin à cette conversation qui me dérange. Nous ne sommes pas ici pour parler de ma maman qui me manque plus que tout. Je dois faire abstraction de mes sentiments et réaliser ce dont on est venu faire.

J'allume à nouveau la balance et attends les consignes.


— Tu es quelqu'un d'incroyable ! Tu le sais ?

— Oui ! Et tu n'as encore rien vu !


Si, mais tu ne le sais pas ! Je me murmure dans ma tête. Incroyable, est le mot qui me qualifie le mieux, en tout cas, je le préfère à bête et à monstre.


— Alors reprenons ? On appuie sur ce bouton pour choisir l'unité de mesure désirée, là, en l'occurrence, les kilogrammes, me montre t-il la touche adéquate en s'approchant tout contre moi.


Je sens son souffle chaud près de mon cou, et mon corps s'électrise d'un seul coup. Tous mes sens sont aux aguets, mon cœur quant à lui s'enflamme, s'embrase même. Je suis brûlante, j'ai l'impression d'être en ébullition. Je ne peux contenir la fournaise qui est en moi.

Nos regards se croisent, et là, c'est l'hécatombe, j'aurais voulu qu'il m'embrasse, qu'il me touche, qu'il me déshabille, qu'il m'aime quoi, mais il n'en fait rien, il se contente de sourire, et poursuit dans ses explications interminables sur le fonctionnement de cette foutue machine.


— Puis on dépose le bol et on appuie sur celui-ci afin que le compteur revienne à zéro, c'est bien plus simple, pas besoin de calcul.


Je refroidis instantanément, et je me sens vraiment comme une enfant, qui vient de se faire enguirlander par son père, car elle vient de faire une bêtise. Je ne sais plus où me mettre, tellement je suis embarrassée.


— Tu peux verser 250 grammes de farine maintenant, sans avoir peur de te tromper dans le grammage.


Je m'exécute et déverse presque tout le contenu de l'autre saladier dans celui-ci. Finalement, je n'étais pas si loin du bon résultat, malgré ma mauvaise méthode. Abel me prends des mains le bol et bascule la farine dans le cul-de-poule du robot pâtissier.


— Maintenant, mesure-moi 75 grammes de sucre ! me redonne t-il le récipient vide afin que je le remplisse à nouveau.


Après avoir achevé ma tâche, il me demande d'ajouter au gros bol, trois cuillères à café de cannelle, puis une pincée de sel.


— Ça rehausse le goût ! m'indique t-il alors que j'hésite à verser le chlorure de sodium.

— Vraiment ?

— Oui ! Aller, jette le à l'intérieur !


Je mets trois ou quatre grains de sel sur ma main, lui montre et quand je suis sur le point de les balancer dans le saladier, il m'arrête en me tenant le bras. Il prend la salière et en rajoute.


— Tu peux à présent vider ta main.

— Je croyais que c'était des gâteaux qu'on allait faire ? Si je verse tout ça, je n'aurais plus qu'a tout jeté à la poubelle.

— Le pro ici c'est moi ! Donc, fais-moi confiance !


Non mais ! Il est devenu fou ? A en croire ce qu'il dit, il faudrait lancer tout le paquet dedans. Il est cinglé ! Mais je n'ai pas le temps de rouspéter, qu'il se charge lui-même de le faire.


— Coupe en petits cubes, 180 grammes de beurre.


Il me prend vraiment pour son commis, mais je m'efforce et réalise son ordre en moins de temps qu'il ne me le demande. Quant à lui, il mélange toutes les poudres ensemble à l'aide d'un fouet, puis, il installe le bol dans l'appareil et le met en marche. Et miracle, pas d'éclaboussures !

Il ajoute l'œuf puis petit à petit le beurre et laisse la machine faire son travail. Au bout de quelques minutes d'attente, il me sort tout sourire :


— C'est terminé !

— Comment ça, c'est fini ? Je vais chercher les emportes pièces et le rouleau à pâtisserie, attends moi là !


Il a vu la vierge ? J'ai beau être une novice dans cette matière, je sais encore, qu'il y a beaucoup de travail devant nous.


— Inès ? On n'en a pas besoin dans l'immédiat ! Il faut que la pâte repose au frais.


Il l'emballe soigneusement dans un film plastique et la met au réfrigérateur.


— Non ?... Combien de temps ?

— Au minimum deux bonnes heures, mais le mieux serait toute la nuit.


Il rigole ? Je ne vais pas attendre aussi longtemps. Je me faisais une joie de les manger demain matin au petit déjeuner. Pourquoi je mets toujours la charrue avant les bœufs ? Avec le temps, je devrais savoir qu'il n'est pas bien de crier victoire avant l'heure. Je suis dégoûtée !


— Ne t'inquiète pas, je viendrais demain t'aider à les confectionner, si tu le souhaites ?


Il a plutôt intérêt, comment je vais m'en sortir, s'il ne vient pas ? Il est amusant parfois ! Il ne voit pas que je suis complètement désarmée face à cette recette très, très, très compliquée. 





Publié le mercredi 29 mai 2019


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