Ça fais un moment depuis le denier chapitre, j'espère que celui ci vous plaira 😉
- Là c'est ma chambre, la tienne est à côté.
- J'espère que tu n'invite pas trop souvent ton petit ami, j'ai le sommeil léger.
Je ne relève pas la remarque d'Alexandre et me dirige vers la porte de ma chambre. Je l'ouvre puis me place sur le côté.
- Tu veux bien entrer une minute ? Je lui demande un tendant une main à l'intérieur pour l'inviter à entrer.
J'ai la ferme intention d'obtenir des réponses aux questions que je me pose depuis le début de cette affaire.
- Tu n'as pas l'intention de me faire des avances j'espère ? Parce que tu n'es pas du tout mon style de femme tu sais, répond-il d'un air faussement gêné.
- Tu n'as pas de craintes à avoir là dessus.
Il s'avance alors vers moi en m'adressant son éternel sourire en coin puis se détourne et entre dans la chambre. Je le suis et ferme la porte derrière nous, craignant que quelqu'un n'entende notre conversation. Alexandre s'assoit sur un fauteuil et je m'installe en face de lui, sur mon lit.
- Alors qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- J'aimerais que tu me dise la vérité que Conor ne veut pas me dire, sur l'affaire, sur moi, sur toi.
- Moi ? Je n'ai pas grand chose à raconter là dessus j'en ai peur.
- Ne fais pas l'innocent. Tu es partout où je vais depuis quelques jours, ça ne peut pas être une coïncidence.
- Peut-être parce que tu t'immisce sans arrêt dans mon enquête depuis quelques jours ?
Il marque un point. Il est vrai que c'est moi qui me suis placé plusieurs fois sur sa route. Mais pour la fête de Jo ?
- Et pour l'agression sur la plage ? J'étais aussi au milieu de ton enquête ?
- Au risque de te surprendre, c'est bien le cas. Même si Diez a été disculpé pour l'agression de l'autre jour, il est loin d'être un bon samaritain. Il s'est rendu coupable de plusieurs autres agressions et fréquente d'autre suspects connus du poste de police. Comme Conor te l'a dit, nous suspections fortement une organisation de malfrats et le récit de ton enlèvement ne fait que le confirmer. J'ai donc suivi Diez pendant plusieurs jours et ce soir là il avait donné rendez vous à son complice dans la résidence où vous vous êtes rendus avec tes amis. Je le surveillais lorsqu'ils s'en sont pris à vous alors j'ai décidé d'intervenir.
Je hoche la tête, acceptant cette explication. Je décide de profiter de ce moment de particulière loquacité pour l'interroger un peu plus.
- Et cet homme, le « Professeur », quel rôle tient-il dans cette histoire ?
- Tu nous as dis que tu l'avais vu sortant du poste juste avant ton enlèvement. Or personne ne se rappelle l'avoir vu et nous n'avons aucune idée de son identité. D'après ton récit, il semble commander le gang que forme Diez et ses complices donc sa visite au poste n'était pas anodine. Il devait chercher des renseignements qu'il n'a pas trouvé puisqu'il t'as interrogée sur l'enquête par la suite. Nous essayons de le localiser mais sans résultats pour le moment.
J'intègre en silence les informations qu'Alexandre me donne. Notre agression avec Shay à la soirée de Jo serait donc sans lien avec mon enlèvement, je me serais simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment à chaque fois. C'est certain je dois être plus prudente mais je brûle d'envie de découvrir le fin mot de cette histoire et de me venger de ce Professeur. Un élément m'intrigue encore.
- Pourquoi a-t-il bien pu choisir ce nom ? Le Professeur est un nom français, je réfléchis tout haut.
- Parce qu'on sait bien que les français sont diaboliques.
Ça y est le sarcasme a refait surface, je ne pourrais plus rien en tirer pour ce soir. Alexandre se lève de son fauteuil et place nonchalamment ses paumes à l'intérieur des poches arrières de son jean.
- Rappelles moi l'origine de ton prénom ? Je réplique.
- De lointaine origines que je m'applique à oublier, me répond-il avec un clin d'oeil.
Je lève les yeux au ciel mais ne peut m'empêcher de sourire. Même si Alexandre m'horripile je ne peux nier que son comportement est parfois très comique. Je me lève du lit et me place devant lui.
- Allez il est temps de dormir. Tu peux me laisser ? Je dois me mettre en pyjama.
- Bien sûr, je préfère ne pas te voir déshabillée je pourrais prendre peur, répond-il en levant les mains pour signifier que je n'ai pas besoin de le pousser hors de ma chambre.
Il se dirige vers la porte et je la referme aussitôt lorsqu'il est sorti pour couper court à une éventuelle remarque désobligeante supplémentaire. Je retourne ensuite vers ma commode et y prend un t-shirt beaucoup trop grand pour moi. Je déboutonne mon jean et joue des hanches pour le faire tomber au sol, puis j'enlève mon pull en le faisant passer au dessus de ma tête. Je dégrafe mon soutient-gorge et passe mon t-shirt avant de me laisser tomber sur le lit. Allongée sur le dos, je fais face au velux à travers lequel je contemple le ciel étoilé. Je relève les bras et passe mes paumes sous ma tête pour me faire un oreiller. La nuit est complètement dégagée et laisse apparaitre une lune à son dernier quartier, la pleine lune est pour bientôt. Je me rappelle ces nuits où je plantais le télescope dans le jardin avec mon père pour qu'il me raconte ses histoires stellaires.
« Tu vois Ali, la constellation de la grande Ourse. Il s'agit de la princesse Callisto d'Arcadie dont Zeus, roi de l'olympe, était tombé éperdument amoureux. Sa beauté était sans égale, si bien qu'Hera épouse de Zeus éprouvait une grande jalousie à son égard. Elle la transforma en cette constellations de 7 étoiles pour se venger de son mari volage. Tu vois, chaque histoire possède une part d'ombre et de lumière. La jalousie d'Hera, la beauté de Callisto. Aucune histoire ne finit aussi bien qu'elle l'aurait pu, mais l'amour de Zeus est aujourd'hui inscrit dans le ciel. »
Un coup à la porte me tire de ma rêverie.
- Je peux entrer tu est totalement couverte ?
J'émets un grognement d'approbation et la poignée de la porte grince. Je ne regarde pas Alexandre, absorbée par la voie lactée. Lorsque je pense à mon père je me perds facilement dans ces souvenirs si doux. Je sens qu'il s'assoit sur le lit à côté de moi et il passe une main devant mes yeux pour demander mon attention. Je roule alors sur le côté pour lui faire face et supporte ma tête de ma main.
- Qu'est ce que tu veux encore ? Je grogne, agacée d'avoir été tirée de ma tendre rêverie.
- Je voulais te prévenir que la porte de ta chambre doit impérativement rester ouverte toutes les nuits tant que je dois te surveiller.
- Pardon ?
Je me redresse d'un coup.
- C'est comme cela et pas autrement. Je suis là pour mener ma mission à bien et pas pour te faire plaisir.
Je soupire et me relève pour aller chercher mon téléphone posé sur ma commode.
- Autre chose que je dois savoir ?
- Tu ne quittes pas cette maison jusqu'à nouvel ordre.
- Pas question. J'ai des entraînements de danse pour ma préparation au concours de new York.
- Tu ne quittes pas cette maison ou tu auras affaire à moi. Si tu ne veux pas m'écouter, je demande à Conor de t'enfermer et crois moi qu'il le fera s'il pense que c'est pour ta sécurité.
Je laisse tomber et ne réplique pas. Je trouverais bien un moyen de me rendre à mes entrainements. Je m'avance près du lit, tire la couverture et me glisse sous les draps.
- Ta mission consiste-t-elle également à me border ? Dans le cas contraire laisse moi dormir.
Alexandre s'avance vers moi et commence à se pencher pour attraper les bords des draps. J'ai un mouvement de recul lorsque son visage se rapproche du mien.
- Détends-toi, c'est une blague, rit-il en se relevant. À quelle heure tu te lève le matin ? Pour que je sache à quelle heure commencer à te surveiller.
Je regarde l'heure sur mon téléphone. Minuit et demi.
Je me réveille dans deux heures.
- Pourquoi ça ? Tu vas quelque part ?
Alexandre devient soudain très méfiant. Il doit se demander quelle est encore cette drôle de fantaisie.
- Rassure toi je ne bouge pas d'ici.
Je programme mon réveil puis j'éteins ma lampe de chevet.
- Maintenant va te coucher.
Je suis exténuée et ferme mes paupières. Je pense entendre les pas d'Alexandre quitter la pièce m'en je n'y prête pas attention. Une nuit étoilée m'aspire instantanément dans les bras de Morphée.