Peter dévala les marches de son école quatre à quatre après avoir salué Ned et MJ pour rejoindre la voiture noire qui l'attendait. Il ouvrit la portière arrière, se jeta dans l'habitacle et referma derrière lui.
-- Hey Happy, ça va bien aujourd'hui ?
Le chauffeur grommela comme à son habitude mais lui lança un regard chaleureux dans le rétroviseur avant de s'engager sur la chaussée.
-- Je me demande ce que l'on va faire ce week-end, Tony m'a dit qu'il avait un nouveau projet, je me demande d'où sortent toutes ces idées. Je pense pourtant être quelqu'un qui a un esprit ouvert avec un peu d'imagination, mais lui, c'est un puit sans fond, c'est franchement...
Happy secoua la tête, tandis que les mots continuaient de sortir de la bouche de Peter. Ce garçon était un vrai moulin à parole. Chaque jour où il devait le récupérer, Peter débattait sur un nouveau sujet. En fait, si on considérait que la discussion était autant un domaine nécessitant de l'imagination que l'ingénierie, lui aussi était un puit à idées.
Le trajet fut plutôt rapide pour un vendredi soir et ils rejoignirent vite la Tour Stark au centre de Manhattan. Quand la voiture se gara dans le parking souterrain, Peter parlait toujours et il fallut qu'Happy intervienne pour que Peter se rende compte qu'ils étaient arrivés.
Lorsqu'ils entrèrent dans l'ascenseur, F.R.I.D.A.Y. les accueillit.
-- Mr Hogan, Peter, bienvenue. Dois-je vous faire monter jusqu'à l'étage Stark ?
-- Fais ça F.R.Y. merci.
Quand les portes s'ouvrirent sur l'étage, Peter vit Pepper assise sur le canapé, une tablette sur les genoux tandis que Tony était en train de faire couler ce qui devait être sa il-ne-savait-pas-combientième tasse de café de la journée. Ce dernier se tourna vers les nouveaux arrivants et les salua de la main.
-- Happy, tu veux un café ?
-- Non, je montais juste pour m'assurer que le petit ne se perdait pas en chemin.
-- Roh c'est arrivé UNE fois ! S'exclama le garçon.
Pepper lui jeta un regard amusé par-dessus le dossier du fauteuil.
-- Peter, tu as réussi à te perdre dans une tour où tout ce que tu as à faire c'est entrer dans un ascenseur et dire à F.R.I.D.A.Y. où tu veux aller...
-- C'était il y a longtemps... grommela-t-il.
-- Bon, maintenant que le colis est arrivé à destination, je vous laisse en famille, je reviendrai dimanche pour te ramener Peter.
-- Merci bye Happy !
Peter alla embrasser Pepper avant de rejoindre Tony accoudé au comptoir sur lequel il grimpa pour s'asseoir.
-- Alors, quel est le programme ?
-- D'abord, tu vas mettre les affaires que tu as jeté en arrivant dans ta chambre, tu vas grignoter un morceau et je t'emmène avec moi.
-- Oui Papa, soupira Peter avant de s'exécuter.
Tony secoua la tête et prit une gorgée de sa boisson tandis que Pepper le rejoignait. Elle passa ses bras autour de sa taille et appuya son menton sur son épaule.
-- Vous remontez pas trop tard hein.
-- A vos ordres Miss Potts ! Prêt gamin ? Demanda-t-il en saisissant les paquets de gâteaux qu'il venait de sortir d'un placard.
Le mentor et son protégé prirent l'ascenseur et descendirent jusqu'au sous-sol où Tony avait aménagé un garage à coté du parking souterrain. A son ordre, F.R.I.D.A.Y. ouvrit la porte coulissante et Peter fut ébloui. Au milieu des quelques voitures de collections entièrement restaurées se trouvait un nouveau modèle qui semblait avoir vu des jours meilleurs. Le garçon se précipita pour en faire le tour tandis que Tony frappait dans ses mains et que tous les éclairages s'allumaient les uns après les autres.
-- Wow, elle date de quand cette Camaro ?
-- 1967 si ces papiers sont bien les siens.
Peter laissa ses doigts glisser sur la carrosserie fatiguée.
-- Il faut absolument la repeindre en jaune.
Tony qui venait de s'installer à un des établis haussa les sourcils.
-- Et pourquoi donc ?
Peter lui jeta un regard faussement outré avant de le rejoindre.
-- Pour BumbleBee bien sûr !
Et pour justifier ses dires il lui montra une image du film Transformers.
-- C'est le meilleur des autobots, il faut absolument lui rendre hommage !
Tony fit mine de réfléchir avant de se saisir d'un outil qu'il tendit à l'adolescent.
-- Enfin bon, avant de songer à la peinture, il faut tout refaire, au boulot le gymnaste !
+++
-- Patron, Miss Potts vous attends à l'étage.
Tony releva la tête du moteur qu'il était en train de démonter et jeta un coup d'œil à l'horloge holographique sur l'un des murs pour se rendre compte que la soirée était bien entamée. Oups.
Il s'éloigna de la carcasse et attrapa un chiffon pour s'y essuyer les mains avant de pousser du pied la jambe de Peter qui dépassait de sous le châssis.
-- Une seconde j'ai bientôt fini !
Tony roula des yeux avant de s'accroupir, de saisir les chevilles de l'adolescent et de le tirer d'un coup sec. Le visage indigné et barbouillé de cambouis qui apparut le fit éclater de rire. Il lui jeta son torchon et Peter qui avait les mains prises ne put que se le prendre en pleine figure.
-- J'avais quasiment terminé ! S'exclama ce dernier.
Tony se releva, faisant craquer ses genoux.
-- Oui, c'est ce que je dis tout le temps et Pepper est obligé de venir me chercher par la peau des fesses. Tu ne veux pas que Pepper vienne te chercher par la peau des fesses hein ?
Peter se releva tout en envoyant le chiffon sur l'établi après s'être essuyé les mains.
-- J'aimerais éviter...
Il se dirigea vers la sortie et Tony ouvrit la bouche avant de la refermer pour lui emboîter le pas. Après tout, ça pourrait être amusant.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit et Pepper s'exclama :
-- Enfin ! J'ai cru que... dit-elle en se détournant du comptoir.
Ses yeux s'écarquillèrent avant qu'elle n'éclate de rire. Tony de son côté plaqua sa main contre sa bouche mais fut trahi par les secousses de son corps. Peter se tourna vers lui en haussant les sourcils.
-- Qu'est-ce-qu'il y a ?
-- Oh rien, juste une petite tache d'huile sur le visage.
Le garçon alla se regarder dans un miroir et découvrit l'étendu des dégâts.
-- TONY ! S'exclama-t-il avant de se précipiter vers sa salle de bain.
Pepper échangea un regard amusé avec son fiancé et apporta le repas sur la table où ils prirent place tous les deux avant d'attendre l'adolescent. Quand ce dernier daigna enfin se montrer, ils l'observèrent s'installer en silence. Pepper se pencha alors vers lui pour attraper son assiette et la remplir copieusement.
-- Tiens, ça devrait te dérider un peu.
Peter planta sa fourchette dans la nourriture mais s'obstina à garder le silence.
-- Si ça peut te rassurer, dit alors Tony. Pepper m'a vu dans des situations bien pires.
Le garçon leva un regard curieux sur son mentor et Pepper qui le remarqua intervint avant que Tony n'entre dans des explications.
-- Je ne pense pas que ça soit une bonne image à lui donner...
-- Oh s'il-te-plait, ça m'aiderait à me sentir tellement mieux, dit Peter en lui faisant un regard de chien battu.
La honte fut vite remplacée par son envie de savoir de quoi voulait parler Tony. Ce dernier qui ne connaissait pas ce sentiment n'eut aucun mal à sourire à Pepper qui haussa les épaules avant de se lancer dans son explication.
-- Disons que j'ai pas toujours été aussi sérieux que maintenant, et il est possible que j'ai fait pipi dans une de mes armures.
Pepper de put s'empêcher de ricaner.
-- Il y avait un système de filtration ! S'empressa-t-il d'ajouter en voyant les yeux grands ouverts de Peter.
Un silence ponctué de bruits de couverts s'installa et Pepper qui n'aimait pas ça le brisa.
-- Je me disais que l'on pourrait inviter May à déjeuner dimanche. Happy pourrait passer la prendre et manger avec nous avant de les ramener.
-- Pourquoi pas ça pourrait être une bonne idée, acquiesça Tony.
Peter observa sans rien dire mais ne manqua pas le regard appuyé qu'ils s'échangèrent avant de se tourner vers lui.
-- Qu'est-ce-que tu en dis ?
Peter prit un morceau de pain pour saucer son assiette.
-- Pourquoi pas, répéta-t-il. Je crois que May ne travaille pas ce jour là. Et puis, même si elle ne l'avouera jamais, elle adore ta cuisine Pepper.
-- Parfait, je lui enverrai un message tout à l'heure.
Peter ne resta pas longtemps à table après le dessert et les quitta pour se débarrasser de ses devoirs.
-- Tu auras besoin d'aide ? demanda alors Tony.
Pepper secoua la tête.
-- Je préfère me débrouiller toute seule, je ne veux plus de vous dans ma cuisine, sourit-elle en se levant pour finir d'enlever le couvert.
Quand elle passa derrière Tony, elle s'arrêta pour poser un baiser sur son crâne.
-- Profitez du temps que vous avez tous les deux.
+++
Le lendemain matin, Tony alluma la lumière dans la cuisine et sursauta lorsqu'il se retrouva nez à nez avec Peter.
-- Peter ! Mais qu'est-ce-que tu fais là à cette heure-ci ! Je croyais que de nos jours les ados dormaient jusqu'à midi en week-end !
-- Oh, je comptais aller courir. Je suis pas sorti hier et j'ai besoin de me dépenser.
Tony le dévisagea tout le long de son trajet jusqu'à la machine à café.
-- Tu devrais venir avec moi, ajouta le garçon.
-- Ça veut dire quoi ça ? Questionna le mentor en appuyant sur un bouton.
-- Rien, rien du tout, sourit Peter. C'est juste qu'il faut se maintenir en forme quand on prend de l'âge...
Tony pressa sa paume contre son torse.
-- Tu me fais si mal Pete, tu t'en rends compte ? Mais rien que pour te montrer que tu as tort je vais venir avec toi !
Peter qui ne s'attendait pas à ce revirement de situation manqua s'étouffer en buvant son jus de fruit. Tony passa une main dans son dos tout en attrapant une banane sur le comptoir avant de repartir d'où il venait.
-- On se retrouve dans cinq minutes ! Tu vas voir qui c'est qui aura besoin de se maintenir en forme !
+++
A la surprise de personne, Peter fut celui qui fut le moins affecté par la course, les pouvoirs de l'araignée l'y aidant beaucoup. Mais Tony tout à son honneur, avait tenu jusqu'au bout. Ce n'était pas facile de suivre le rythme du jeune super-héros mais tout Tony Stark qu'il était, il n'avait pas pu se résoudre à lui demander de ralentir et avait suivi du mieux qu'il avait pu. Ce qu'il ne savait pas c'est que Peter l'avait remarqué et que si ça n'avait tenu qu'à lui, ils seraient allés encore plus vite.
Le visage rouge qu'il afficha en rentrant fit sourire Pepper. Peter quant à lui, ne cessait de le regarder du coin de l'œil afin de le rattraper s'il se décidait à tomber. Mais Tony n'en fit rien. Les Stark ne pliaient jamais.
-- Alors ? Demanda Pepper.
-- Je ne sais pas ce que je préfère, me battre contre les robots d'Ultron ou courir avec Usain Bolt...
Tony vida d'un trait le verre d'eau que lui tendit Peter avant de se diriger vers l'extrémité de la pièce non sans serrer l'épaule du garçon au passage.
-- Mes vieux muscles ont besoin de se détendre sinon ils ne tiendront pas un footing régulier. Pepper qu'est-ce que tu dirais si j'installais un sauna ?
-- Je dirai que tu ne feras jamais de la course régulièrement.
-- On le sait tous ça ! C'était juste pour trouver une excuse !
Tony quitta la pièce et Peter se servit un nouveau verre d'eau avant de s'approcher de Pepper. Cette dernière posa son menton sur ses mains et lui sourit.
-- Tu lui fais du bien Peter.
Le garçon se figea, incertain.
-- Oh n'aie pas peur, c'est bien. Avant toi il n'aurait jamais pris le temps de sortir courir. En voulant te montrer l'exemple il devient meilleur. Donc merci.
+++
-- Ça dérange si je sors ?
Tony releva la tête du moteur et rencontra le regard du garçon.
-- Non pas du tout.
-- Merci, j'avais l'impression de délaisser mes obligations.
Le mécanicien soupira.
-- Tu seras vraiment le meilleur d'entre nous.
-- Boh on remercie l'araignée radioactive...
-- Non Peter. Je ne parle pas de ça. New York a de la chance de t'avoir.
Un silence suivit cette constatation ponctué par les déboulonnage qu'effectuait Tony ainsi que les méninges de Peter qui cherchait ses mots.
-- Tu sais Tony...
-- Mmh ?
-- J'ai réfléchi à ce que tu m'avais dit.
Tony se détourna à nouveau de ce qu'il était en train de faire et haussa les sourcils.
-- C'est-à-dire ? Parce que des choses, je t'en dis énormément.
-- Quand tu voulais que je sois meilleur que toi.
-- Comme je viens de le dire, tu vas me surpasser. C'est fort probable que ce soit déjà le cas d'ailleurs.
-- Et bien je voudrais ajouter quelque chose. Tu as mis la barre très haute. Je crois que tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait et feras encore pour les gens. Tout le monde ne peut pas dire qu'il s'est sacrifié pour sauver le plus grand nombre.
-- Je ne me suis pas sacrifié...
Peter lui lança un regard éloquent.
-- C'est tout comme et je suis certain que ce n'est pas fini. Donc, si j'arrive à atteindre ne serait ce qu'une infime partie de tout ce que tu as fait, je serai content de moi.
Tony se figea, ne sachant pas quoi répondre et Peter décida pour lui en l'enlaçant.
-- Merci pour tout !
Le garçon ne lui laissa pas le temps de réagir, il s'éloigna à reculons en lançant :
-- J'y vais à ce soir !
Tony le suivit du regard bouche bée. Et comme chaque fois qu'il se trouvait dépassé par une situation où ses émotions étaient en jeu, il se replongea dans son travail en maugréant des paroles incompréhensibles.
Il était couché sous le châssis de la voiture quand F.R.I.D.A.Y. l'interpella.
-- Patron,
Tony qui était encore perdu dans ses pensées sursauta et se cogna la tête à la carlingue.
-- Peter entre en communication avec vous.
-- Hey Tony, j'ai une question, est-ce...
-- Tout va bien ? Le coupa ce dernier.
-- Oui oui ! Je me demandais juste, est-ce-que quelqu'un s'est déjà penché sur le problème des chats ?
Tony changea de position ainsi que de clé à molette.
-- Quel problème ?
-- Je viens d'aider une petite fille à récupérer son chat qui était bloqué dans un arbre et je me demande donc, comment un animal si agile, capable de retomber sur ses pattes, a autant de problème à redescendre de l'arbre dans lequel il a grimpé ? Est-ce-que quelqu'un s'est déjà posé la question ?
Tony poussa sur ses pieds pour s'extirper de sous la caisse et fit face à l'écran holographique que F.R.I.D.A.Y. venait d'afficher.
-- Je ne pense pas non...
Son regard suivait les balancements de Peter entre les immeubles et il ne put s'empêcher de se crisper lorsque le garçon se rattrapa de justesse à une de ses toiles. Il serra les dents pour ne pas faire de commentaire. Il était hors de question qu'il fasse parti de ces adultes qui étaient toujours derrière leurs enfants, à les empêcher de vivre leur vie.
-- Et bien, je pense que ça pourrait être un domaine de recherche. Peut-être qu'on découvrirait un nouveau gène...
-- Et ça servirait à quoi ? Demanda le mécanicien.
Il fit glisser son doigt sur l'écran et ainsi vit où se trouvait le garçon. Il n'était peut-être pas surprotecteur, mais il avait au moins le droit de savoir sa localisation non ? Peter était sur le chemin du retour ce qui lui fit regarder l'heure. Encore une après-midi de passée dans le garage, heureusement que Pepper était de sortie tout ce temps là...
Tony s'installa à l'établi et posa son menton au creux d'une main et joua avec un tournevis de l'autre. Même s'il savait dans combien de temps exactement son protégé rentrerait il demanda :
-- Où en es-tu Peter ?
+++
Le film en était bien à la moitié quand le ventre de Peter se mit à gargouiller. La première fois, personne n'y fit attention mais lorsque le bruit se fit entendre à nouveau Tony demanda à F.R.I.D.A.Y. de faire pause.
-- Déjà ? Demanda-t-il en se tournant vers l'adolescent.
La tête en bas, les jambes passées par dessus le dossier de l'autre côté de l'angle du canapé, Peter eut un pauvre sourire.
-- Métabolisme trop rapide ? Proposa-t-il.
Pepper qui était allongée contre Tony se redressa quand il voulut se lever.
-- Ce pauvre garçon est aussi en pleine croissance, remarqua-t-elle.
-- J'en ai pour deux minutes, dit alors Tony.
Il se dirigea vers la cuisine et Peter le suivit des yeux.
-- Je croyais qu'on était interdit de cuisine, dit-il.
-- Pas lorsqu'il s'agit de ma spécialité.
Des bruits se firent entendre et le regard de l'adolescent rencontra celui de Pepper qui lui sourit. Peu de temps après, Tony revint, trois assiettes dans les mains qu'il donna aux deux concernés.
-- Si tu es gentil je te donnerai ma recette secrète, confia-t-il à Peter.
-- Ce sont des bananes au chocolat...
Tony se pencha vers lui la main tendue.
-- Rends-moi ça de suite ! Irrespectueux !
Peter lui tira la langue avant d'enfourner un morceau de fruit dégoulinant dans sa bouche.
-- Donner c'est donner. Reprendre c'est voler !
Tony se laissa tomber contre le dossier du canapé tandis que Pepper se réinstallait tout contre lui.
-- Tu as de la chance que je t'apprécie, dit-il en un semblant de menace. F.R.I.D.A.Y. remets le film s'il-te-plait.
+++
Les portes d'ascenseur s'ouvrirent sur l'étage Stark et même si ce n'était pas la première fois qu'elle s'y rendait, May fut subjuguée. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, tout avait été pensé pour être confortable. On remarquait immédiatement que ce n'était pas n'importe qui qui y vivait, mais ce n'avait été imaginé pour en mettre plein la vue. May comprenait que si ce n'était pour les personnes qui y vivaient, son neveu aimait passer du temps dans cet endroit car il s'y sentait bien.
May fut cependant surprise que personne ne soit là pour les accueillir. Elle entra dans la pièce dans laquelle régnait une délicieuse odeur, flanquée d'Happy et elle ne savait pas trop quoi faire. Un coup d'œil à l'ancien garde du corps lui fit comprendre que lui non plus ne savait pas comment agir. Ils avaient réussi à meubler la conversation pendant le trajet mais c'était relativement compliqué quand on avait affaire à quelqu'un que l'on ne voyait qu'occasionnellement. Elle se décida enfin à combler le silence mais n'eut pas le temps de dire un mot. Un bruit fracassant retentit suivi d'un :
-- PETER !
Le dit garçon fit irruption en courant au plafond. Le bruit ainsi que le cri l'avait fait sursauter et il n'avait pas pris le temps de descendre. Quand il fut au niveau des deux arrivants, il sauta, embrassa sa tante, salua Happy et disparut dans l'ascenseur.
L'instant d'après, Pepper fit son apparition et remarqua ses deux invités.
-- May ! Happy ! Venez venez ! Désolée pour cette scène...
L'ascenseur s'ouvrit une nouvelle fois et Peter en surgit pour disparaître à nouveau dans le couloir.
-- Il y a un petit problème de lances-toile, continua Pepper. Rien de bien grave. Vous voulez boire quelque chose ?
Ils s'installèrent et elle leur apporta l'apéritif. Quand Tony les honora enfin de sa présence.
-- Bonjour à tous, veuillez m'excuser pour ce retard.
Il prit place et May eut un sourire.
-- Qu'a-t-il encore fait ?
Tony prit une gorgée de son verre avant de sourire à son tour.
-- Peter a laissé ses lanceurs dans la salle de bain. Il se trouve que la vapeur les a déréglés...
Peter les rejoignit des vaporisateurs à la main qu'il déposa à côté de l'ascenseur.
-- Et voilà notre champion...
Le garçon passa derrière son mentor et retira un reste de toile de ses cheveux.
-- Encore désolé...
Tony serra son épaule.
-- Vois le bon côté des choses, il valait mieux qu'on s'en rende compte maintenant qu'à un moment où tu en aurais eu besoin. On va pouvoir régler le problème. Et puis, je commence a avoir l'habitude de tes bêtises...
Peter eut un regard outré.
-- Comme si ça ne t'arrivait jamais !
L'adolescent se tourna vers May, Happy et Pepper.
-- L'autre jour, Tony a voulu essayer de nouveaux réglages sur son armure et...
-- Peter ! Le coupa ce dernier en plaquant sa main contre sa bouche.
Pour la première fois de sa vie, il ressentit ce sentiment qu'on appelle la gêne. Autant raconter ses frasques à Peter ne le dérangeait pas, surtout si c'était la bonne cause, autant il préférait que sa tante ne se fasse pas plus d'idées sur lui qu'elle n'en avait déjà. Ce n'était pas sans compter sur la rousse qui intervint.
-- Laisse-le donc continuer, je pense que nous voulons tous connaître la suite de cette histoire.
Peter saisit la main du mécanicien pour continuer à raconter son anecdote.
-- Il voulait essayer de réguler la température avec la nanotechnologie. Apparemment ça a chauffé un peu trop vite et un peu trop fort à son goût...
Pepper écarquilla les yeux avant d'éclater de rire.
-- C'était ça les marques sur tes...
-- Pepper ! S'exclama à nouveau Tony. Personne n'a besoin de savoir ça.
-- Exactement, acquiesça Peter qui se mit à rire en voyant le regard de son mentor. L'expression avoir le feu aux f...
-- Et toi alors ? Le coupa Tony. On en parle du jour où il a fallu que j'aille te chercher en haut de la tour parce que tu avais réussi à te coincer dans tes toiles en rentrant un soir ?
Il se tourna vers May.
-- Dis-moi que cet ado n'est pas qu'une catastrophe ambulante en ma présence...
-- J'avais glissé ! S'indigna Peter.
-- Pour quelqu'un de collant, tu glisses sur beaucoup de choses, remarqua Happy qui l'avait vu trébucher un nombre incalculable de fois.
-- Et tu es resté là-haut plus d'une heure, continua Tony. Si je ne m'étais pas demandé pourquoi tu n'étais pas rentré tu y serais encore...
-- Les toiles se dissolvent en deux heures, je serai redescendu après...
May s'appuya contre le dossier de sa chaise en suivant l'échange entre le mentor et son protégé. Elle croisa alors le regard d'Happy qui secoua la tête.
-- Je pensais avoir tout vu avec Tony, et Peter est arrivé. Je crois que je ne serai jamais au bout de mes surprises.
Cette remarque interrompit les deux super-héros ce qui fit sourire tout le monde.
-- Franchement Happy, remarqua Tony. Si tu n'en pouvais vraiment plus, tu serais parti depuis longtemps. Mais tu ne peux pas te séparer de moi.
L'ancien garde du corps haussa les épaules avant de porter son verre à ses lèvres.
-- Et puis, ta vie serait si vide si je n'étais pas là pour te faire la conversation, ajouta Peter.
Happy avala de travers et se mit à tousser. May se leva alors pour passer sa main dans son dos quand Peter se mit à renifler.
-- Ça sent pas le brûlé ? Demanda-t-il.
Pepper bondit soudainement sur ses pieds et se précipita vers le four.
-- Mon gratin !
-- Ne t'inquiète pas Pepper, quoi que tu fasses ça ne pourra pas être pire que la cuisine de May, se mit à rire l'adolescent.
Tony tendit un verre d'eau à Happy tout en souriant à la remarque de Peter. Il observa Pepper qui sortait son plat fumant, ainsi que May qui couvait son neveu du regard. Ce genre de moments le marquerait pour toujours. Lui qui pensait être seul pendant une grande partie de sa vie, avait trouvé ce qui lui avait cruellement manqué : une famille. Et il se battrait pour la garder. Quoi qu'il en coûte.
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