Salut mes p'tits hyliens ! Alors, aujourd'hui, pour fêter noël, je vous poste un chapitre.
D'ailleurs, vous devez vous dire que je poste très souvent en ce moment mais il y a une raison particulière à cela ! Je suis à deux chapitres de terminer cette histoire et oui...
M'enfin, je vous tiendrai au courant ^^.
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Je clignai des yeux en me réveillant et voulus me redresser. Sauf que j'étais coincée... Par quoi ? Un autre corps... Appartenant à qui à votre avis ? À Link ! Bravo ! Je grommelai alors que nous étions serrés sur un canapé et démêlai mes jambes des siennes pour m'extirper de là. Je m'accroupis au sol et vérifiai que je ne l'avais pas réveillé avant de soupirer et de me redresser. Il dormait comme un enfant... Il méritait bien quelques heures de sommeil en plus. En me redressant, je vis Navi qui dormait sur l'accoudoir, près de nos têtes. Elle était aussi profondément endormie.
« Je vois que vous êtes réveillée » m'interpella Matornia. Je me tournai vers elle et m'approchai. Mes pas étaient étouffés par le tapis et les craquements de la bûche dans l'âtre.
« Oui, je vous remercie de la proposition, je me sens beaucoup mieux » dis-je. Elle m'offrit un petit sourire fatigué.
« Votre compagnon a attendu longtemps avant de s'endormir. Il hésitait à continuer sans vous... » me révéla-t-elle. J'haussai un sourcil et fixai Link. Heureusement qu'il ne l'avait pas fait ! Je lui aurais coupé les jambes, ça aurait été la dernière fois ! « Si vous avez faim, mon mari prépare une soupe dans la pièce avoisinante » me dit-elle en se tordant pour m'indiquer la porte. Je la remerciai et me dirigeai vers cette dernière. J'entrai dans une pièce plus froide et entièrement en pierre. On aurait dit une ancienne cuisine au vu des casseroles en cuivre qui jonchaient le sol. Au centre se trouvait une marmite remplie de soupe à base de... truite fétide. L'odeur me l'assurait. Je plissai le nez et m'approchai.
« Oh ! Ma femme m'a parlé de vous ! J'espère que vous pourrez faire quelque chose, depuis que je lui ai apporté ce miroir, elle est malade ! » s'exclama-t-il en se grattant la tête. D'ailleurs... c'était réellement une selle qui lui servait de chapeau ?! Je me mordis la lèvre pour ne pas rire.
« Nous verrons ce que nous pouvons faire » répondis-je. Il remua la soupe.
« Merci ! En attendant, je lui fais une soupe pour la requinquer ! Je suis allé pêcher un poisson chez les Zoras. Il n'existe pas par ici mais il est bourré de vitamine. Tu en veux un peu ? » me proposa-t-il. Je soufflai et souris.
« Je veux bien » répondis-je en m'approchant du yéti. Il atteignait presque le plafond ma parole ! Il prit un bol et le remplit avant de me le tendre.
« Tiens, régale-toi ! » me lança-t-il. Je le remerciai et me retournai en grimaçant. Allez, cul-sec ! J'avalai le breuvage d'une traite et m'étonnai. L'odeur avait beau être forte, le goût était doux et onctueux. Par contre, j'allais avoir une halène horrible ! Je pouvais dire adieu aux baisers pour l'instant, pensai-je en riant. Je reposai le récipient.
« C'était succulent, je penserai à repasser si j'ai faim ! » dis-je en partant. J'ouvris la porte et revins sur la pointe des pieds dans le salon. Link dormait encore. Seulement, j'entendis Matornia parler avec quelqu'un. Je me rapprochai et la vis discuter avec Navi. La petite fée était assise sur la table en face d'elle. Je les rejoignis et la fée vola vers moi en me voyant.
« Tp ! Regarde ce que m'a donné la yétie ! » s'exclama la fée en se plaçant juste devant mes yeux. Je fus aveuglée par sa lumière.
« Navi, pas aussi près, je ne peux pas te voir en louchant » l'avertis-je en reculant. Elle en fit de même et je la regardai. Elle portait une combinaison en fourrure épaisse qui laissait passer ses ailes. Elle était grossièrement faite mais elle était protégée du froid.
« Où avez-vous eu ça ? » m'étonnai-je en revenant vers la femme du yéti.
« Vous savez, quand on est alité, on a le temps d'en faire des choses. J'ai vu votre petite amie frigorifiée alors j'ai pensé à lui tricoter quelque chose à partir de ma fourrure. C'est assez mal fait parce qu'elle est très petite mais j'espère que ça fera l'affaire » me dit-elle en souriant.
« C'est très gentil de votre part ! » déclarai-je en regardant la petite fée. Elle virevolta avec ses nouveaux habits avant de revenir sur mon épaule.
« Ne me remerciez pas » sourit-elle en inclinant la tête. Puis, mes yeux se posèrent sur Link. Il s'était retourné et quelque chose me disait qu'il n'était pas prêt de se réveiller... Devrais-je... y aller seule ? me demandai-je en le fixant. Je pesai le pour et le contre et finis par prendre une décision. J'allais y aller. J'étais assez puissante pour me défendre seule et Link avait besoin de se reposer. Il risquait de se blesser avec autant de fatigue et cela me faisait peur... De plus, la noirceur avançait. Il fallait faire vite ! Je me dirigeai vers l'hylien et me penchai au-dessus de lui. Je tendis ma main en essayant d'atteindre sa taille. Ce n'était pas si aisé puisqu'il s'était tourné. Je m'appuyai sur le canapé et fouillai dans son inventaire pour trouver la carte. Cela mit pas mal de temps puisque prendre un objet dans l'inventaire de quelqu'un d'autre était assez... éprouvant. Je finis par mettre la main dessus et me redressai. Navi arriva à ma hauteur et se posa sur le rouleau.
« Qu'est-ce que tu fais Tp ? » s'étonna-t-elle en penchant la tête. Je soupirai et m'éloignai de Link pour ne pas le réveiller accidentellement. S'il me voyait partir, ce serait ma fête.
« Je vais aller explorer les ruines » dis-je en déroulant la carte.
« Seule ? Tu n'attends pas Link ? » Je secouai la tête.
« Je vais m'en sortir ne t'en fais pas. Tu veux rester ici avec lui et Midona ? » proposai-je. Elle croisa les bras.
« Hors de question ! Si tu sors, je sors ! » répondit-elle avec résolution. Je ris et lui caressai la tête avant de prendre la direction de la cuisine.
« Où allez-vous ? » s'étonna Matornia en tordant son cou.
« Je vais aller chercher la clé de votre chambre. Ne vous en faites pas. Si mon compagnon se réveille, dites-lui que je suis partie devant » l'informai-je en quittant la pièce. Je devrais peut-être songer à revenir vite avec cette foutue clé. Si Link ne me voyait pas à son réveil, je signais mon arrêt de mort... Navi me suivit dans la cuisine et le yéti leva la tête à notre entrée.
« C'est encore toi ? Tu veux encore de ma soupe ? » me proposa-t-il en me montrant un bol. Je souris poliment.
« Non, c'est bon, je n'ai plus faim. Je passe juste par ici pour aller chercher quelque chose dans le reste du manoir » lui dis-je en reculant jusqu'à la porte que je désignais du doigt.
« Vraiment ? Fais attention alors, il est en mauvais état et des monstres rôdent à chaque angle » m'informa-t-il en fronçant ses gros yeux. J'hochai la tête et ouvris la porte. La petite fée se faufila dans l'entrebâillement et je la suivis le plus rapidement possible.
La salle dans laquelle nous arrivâmes était gelée. La différence avec l'intérieur me fit frissonner et trembler violemment. Je frottai mes mains ensembles en tentant de les réchauffer à travers mes gants en cuir. De la buée sortit de ma bouche et je sentis une chose froide se glisser dans mon habit. Je baissai les yeux par réflexe et découvris Navi, frigorifiée.
« Tu ferais mieux de rester là pour l'instant » lui dis-je en la sentant se réchauffer.
« Je suis désolée Tp mais ce froid me gèle les ailes... Je risque de les perdre... » avoua-t-elle. J'hochai la tête.
« Je préfère te savoir là. » Enfin, je finis par examiner la salle. Elle était en pierre et le sol était recouvert d'une pellicule de glace surmontée de caisses en acier. Normalement, il fallait les faire glisser afin d'en positionner une sur l'interrupteur qui ouvrait la porte. Seulement, le problème était qu'elles ne glissaient qu'en ligne droite. Je soupirai. Je n'aurais pas le temps de m'atteler à ce casse-tête... Je me rapprochai de l'interrupteur. « Ghirahim » appelai-je tranquillement. L'épée se manifesta et je me plaçai sur l'interrupteur qui s'abaissa. La grille bloquant l'accès à la porte se leva. Je levai mes deux bras et les rabattis fortement pour coincer la lame dans l'interstice qu'il restait. Cela devrait bloquer le bouton pendant quelques secondes avant que la lame ne casse. Je me préparai à courir et quittai mon emplacement pour me précipiter vers la sortie. Je me jetai sur la poignée en entendant le métal commencer à grincer. Je devais me dépêcher ! Je passai le chambranle et me retournai. « Reviens ! » hurlai-je en voyant la lame lutter pour ne pas plier. Instantanément, elle disparut et la grille se ferma au ras de mon nez, retombant comme un poids mort.
« Ton épée aurait pu casser... » souffla Navi. Je me mordis la lèvre.
« Je sais mais je dois me dépêcher » répondis-je. Ce que Navi ne savait pas, c'est que je tenais à cette arme comme à la prunelle de mes yeux. Jamais je ne l'aurais laissée se briser. Nous entrâmes dans un couloir à moitié envahi par la neige. L'une des ouvertures était coincée par un immense bloc de glace et la seule fenêtre donnant sur l'extérieur était quadrillée de barreaux. Je remarquai que le sol était meuble. « Navi, sort par la fenêtre, je vais passer sous terre » lui dis-je. Elle s'envola et je pris ma forme de louve pour passer de l'autre côté. Je sentis la petite fée se poser sur mon dos une fois que je fus de retour.
Nous étions dans la cour du manoir qui était séparée en deux par un mur et la salle que nous cherchions à atteindre, à savoir la chambre, se trouvait au centre, en haut d'une tour. Je marchai avec précaution dans la neige avant de sentir une chose sous ma patte. Je la relevai et tombai sur une petite clé perdue au milieu de la cour. C'est ce qu'on pouvait appeler un coup de bol ! Je repris ma forme hylienne et saisis l'objet avant de me diriger vers la porte suivante. Les deux salles que nous traversâmes étaient vides et inutiles. Seuls des petits monstres : les mini-freezard, les occupaient. Il s'agissait de petits bloc de glace à pics qui glissaient sur le gel. Leur seul point faible était leur œil rouge qu'une flèche suffisait à transpercer.
Alors que je pénétrai dans la salle d'après, une lance de glace s'écrasa sur le mur à côté de moi, s'éclatant en un millier de projectiles coupants. Un cri m'échappa alors que je fermai les yeux en me tournant pour protéger mon visage et Navi. Seulement, certains éclats réussirent à atteindre ma peau, formant des petites coupures désagréables qui se mirent à saigner. J'essuyai le sang qui coulait sur ma joue et mon cou avant de me redresser.
« Tp, une autre ! » s'écria Navi. Je fis une roulade sur le côté pour éviter l'arme qui s'écrasa comme la précédente.
« Ghirahim ! » grognai-je en refermant ma main sur ma rapière. Je vis les deux chilfos : grands monstres de glace hauts sur pattes, construire de nouvelles lances pour remplacer les dernières. Je me précipitai vers eux et tranchai les jambes du premier en grimaçant à la dureté de son corps. Puis, alors que le suivant allait m'embrocher, je pris appui sur ma jambe dominante et fis pivoter mon corps. Une attaque tourbillonnante l'envoya contre le mur, le tuant. Je respirai un coup en voyant mes adversaires fondre au sol et me redressai. « Merci l'ami... » L'arme partit et j'ouvris la porte qui dissimulai le coffre indiqué par Matornia. Cependant, je ne me faisais pas de faux espoirs...
« Un potiron ?! » s'écria Navi en voyant le légume dans le coffre. Je souris et le pris comme je pus. « Ce n'était pas censé être la clé de la chambre ? Est-ce qu'elle se serait moquée de nous ? Ou alors... Elle voulait nous éloigner pour que son mari s'occupe de l'un de vous deux et vous ajoute à sa soupe... Si ça se trouve c'était voulu ! » s'étrangla Navi. Je ris.
« Calme-toi Navi, je ne pense pas qu'ils soient friands d'hyliens » ris-je. « Cette femme n'avait sûrement plus toute sa tête à cause de ça maladie. Retournons-y et profitons-en pour donner ce potiron à son mari » dis-je. Elle hocha la tête mais ne parut pas du tout rassurée. Je portai le légume comme je pus et pris la deuxième porte présente dans cette salle. Elle me fit déboucher en haut de la salle avec l'interrupteur du début. Je posai mon fardeau et fis tomber une petite caisse afin de me permettre de monter et descendre à volonté. Puis, je descendis avant de faire glisser le potiron jusqu'à moi. Puis, je retournai dans la cuisine.
« Oh ! C'est toi ! Mais qu'est-ce que tu as là ?! » s'écria le yéti en se dirigeant vers moi.
« C'est un potiron de Toal. Je l'ai trouvé dans votre manoir et j'ai pensé qu'il vous plairait » l'informai-je en lui montrant. Je lui aurais bien tendu mais il risquait de s'éclater au sol. Le yéti me le prit avec force et je faillis tomber à la renverse.
« Merci ! » dit-il en l'ajoutant à sa mixture. « Il devrait améliorer la soupe ! »
« Il n'y a pas de quoi » répondis-je alors que Navi se détacha de moi. Nous retournâmes dans le salon en toute discrétion et je vis Link encore endormi.
« Vous êtes de retour ? Avez-vous trouvé la clé de la chambre à coucher ? » nous demanda Matornia en nous voyant. Elle parlait tout bas à cause du calme ambiant et cela me déstabilisa comparé au vacarme que faisaient les monstres. Je me rapprochai d'elle.
« Malheureusement, vous avez dû vous tromper. Le coffre contenait un potiron... » révélai-je.
« Un potiron ?! » s'écria-t-elle. Je me crispai en me tournant vers mon compagnon. Ouf... Il dormait encore... J'hochai la tête. « Vous m'en voyez extrêmement confuse. Attendez, peut-être se trouve-t-elle par-là plutôt » souffla-t-elle en m'indiquant un endroit sur ma carte. « Vérifieriez-vous pour moi ? »
« Il n'y a pas de soucis, je vais le faire. » Elle sourit doucement.
« Merci. » J'inclinai la tête et partis vers une autre porte du salon. Au moment où ma main se posa sur la poignée, un chuchotement me surprit.
« Tu comptes encore partir ? » demanda la voix de Midona. Je tournai les yeux et la vis à mes côtés, cachée par mon corps.
« Je veux me dépêcher et je peux le faire seule. Link ne me laisserait pas faire mais il doit dormir. » La twili sourit.
« Ksh, je suis d'accord avec toi. Fais attention, je ne serais pas là pour te sauver comme à chaque fois. » Je souris.
« C'est compris » répondis-je en ouvrant la porte. « Et, est-ce que tu pourras prévenir Link s'il se réveille ? » demandai-je. Elle hocha la tête. J'actionnai la poignée et la seconde portion de la cour s'ouvrit à moi. Je m'y engageai et un grognement attira mon attention. Je saisis mon arc et attrapai une flèche. Soudain, un monstre de neige à l'apparence de loup apparut. Il chargea dans ma direction et sauta en l'air afin de m'atteindre. Ma flèche partit et il se désintégra en vol. « Alors, vers où devrions-nous aller ? » Je consultai la carte et compris rapidement que la pièce que je voulais atteindre était bloquée par un Mr.Freezard. Je ne pourrais pas le faire fondre avec les températures extérieures mais le canon positionné en face de lui pourrait le réduire en poussière. Malheureusement, les boulets étaient de l'autre côté d'une porte fermée à clé. Je soupirai. « On n'a plus qu'à aller par-là » dis-je en pointant une fenêtre accessible. Puis, en retournant dans l'une des ailes du manoir, je dû passer un labyrinthe gelé en déplaçant un énorme boulet de canon. Une paroi de glace me bloquait le passage et j'étais incapable de la faire fondre, elle était trop épaisse. Finalement, j'arrivai au niveau d'un canon et réussis à soulever la pierre ronde pour la mettre dedans.
« Et comment tu vas l'envoyer à l'autre bout ? » me demanda Navi en levant sa tête vers moi.
« Tu vas voir, j'ai une astuce » répondis-je en souriant.
« Aux dernières nouvelles, tu ne sais pas faire d'explosion, à moins que tu aies des bombes je vois mal comment tu vas faire... » Je souris.
« Sauf que j'ai des bombes » dis-je en sortant un des dispositifs pouvant s'attacher aux flèches. Certes, il était petit mais la puissance devrait être suffisante. Je le déclenchai sans l'accrocher à une flèche et le balançai dans l'orifice avant de me reculer de quelques pas. La mini-bombe explosa une dizaine de secondes plus tard et le boulet fut projeté à travers la pièce. J'entendis les blocs de glace s'éclater un à un suivi d'un bruit mat. Je me redressai et vis le boulet enfoncé dans le mur d'en face. « Tu vois que c'était assez fort ! » m'exclamai en sautant sur le sol pour rejoindre la nouvelle sortie.
« Je n'aurais pas voulu être sur le trajet... » s'étrangla Navi. Je lui caressai doucement les cheveux.
« Tu es avec moi, tu ne risques rien » la rassurai-je d'un clin d'œil. Son petit sourire suffit à me faire comprendre qu'elle allait bien et nous continuâmes. La prochaine pièce était délabrée. Le sol et le plafond s'étaient complètement effondrés, laissant apercevoir la pièce supérieure, et les restes de poutres et de débris siégeaient à plusieurs mètres sous nos pieds. La chute serait la mort assurée en s'embrochant joliment... Je relevai les yeux et remarquai que certaines poutres pouvaient encore nous permettre de traverser jusqu'à l'autre bout.
« Regarde ! Un coffre, c'est sûrement la clé de la porte ! » s'exclama Navi en se mettant à voler. Mon regard se posa sur le conteneur bleu et je souris. Peut-être ! J'étudiai les poutres qui restaient et qui me permettraient de traverser.
« La traversée va être dangereuse, va m'attendre là-bas » dis-je. Puis, je pris mon arc et posai un pied sur le bois qui grinça dangereusement. Les vestiges du sol semblaient m'appeler et je déglutis difficilement. Mon autre pied passa devant et un couinement me fit lever les yeux. Un saigneur de glace se précipitait sur moi ! Je décochai une flèche avant de m'assurer d'être en paix pour continuer ma progression. Les mini-freezard furent simplement écartés du chemin puisqu'ils glissaient bêtement dans le vide. Seulement, alors que je sautai sur une poutre à ma droite, un couinement près de mon oreille me fit sursauter. Je fis demi-tour en donnant un coup d'arc dans l'air et heurtai avec succès le monstre qui cherchait à m'atteindre. Il allait s'écraser en direction du mur tandis que mon corps pencha dangereusement vers la gauche. L'un de mes pieds se décolla du bois et un cri de frayeur m'échappa.
« Tp ! » s'écria Navi. L'équilibre précaire que j'avais s'effritait et mon seul appui faiblissait. Je luttai en brassant l'air de mes bras mais mes yeux étaient englués dans le vide. Puis, je commençai à me redresser sans en connaitre la raison. « Dépêche ! » s'exclama une petite voix derrière moi.
« Navi ?! » m'écriai-je.
« Mes ailes sont en train de geler à cause de l'air ! Redresse-toi ! » s'exclama-t-elle en forçant un peu plus sur mes habits. Je me sentis revenir un point d'équilibre et retrouvai une stature adéquate. D'un coup, je tournai ma tête vers Navi qui me lâcha et je me rendis compte qu'une pellicule de gel se formait sur ses fines ailes.
« Navi ?! Ça va ?! » m'écriai-je. Soudainement, elle arrêta de voler et je tendis ma main à temps pour la récupérer avant qu'elle ne tombe dans le vide. « Navi ?! Réponds-moi ! »
« J'ai... mal... » souffla-t-elle en regardant ses ailes.
« Tiens bon ! » m'exclamai-je en sautant sur la plateforme du coffre. Je me mis à paniquer et enfermai la petite fée entre mes mains avant de fermer les yeux. Je sentis ma magie se concentrer au creux de mes paumes en dégageant une douce chaleur. Malheureusement, cela se faisait au détriment du reste de mon corps qui devint glacé. Mes dents se mirent à claquer sans que je ne puisse les en empêcher et mes orteils me piquèrent. Enfin, lorsque je sentis un mouvement contre ma peau, je rouvris la cage que je formai. Navi était assise et me souriait gentiment.
« Merci, je vais mieux ne t'en fais pas » dit-elle en faisant battre ses ailes. Je soupirai de soulagement avant de la remettre en sureté. Puis, je m'avançai vers le coffre malgré l'engourdissement de mes muscles. Ils étaient lourds et protestaient à chacun de mes pas mais qu'importe... Le couvercle se souleva avec un grincement désagréable et je pris la boussole qui s'y trouvait. « Une boussole ? » s'étonna Navi.
« Elle va bien nous servir, regarde » soufflai-je en sortant la carte. Je posai l'objet magique contre et il disparut, révélant l'emplacement des différents trésors du manoir.
« Wah ! C'est génial ! » s'écria la petite fée bleue en étudiant le papier. « Regarde ! On en a loupé un dans la cour de tout à l'heure ! » m'indiqua-t-elle. Je fronçai les sourcils. Effectivement, il y avait un coffre situé en plein milieu. Pourquoi ne l'avais-je pas vu ? Il s'agissait sûrement de la clé en plus... Mais oui ! La neige ! Il était enseveli ! Un grand sourire me barra le visage et je fis demi-tour en sautant de poutre en poutre. Je ressortis et courus au centre de la cour sous le regard de l'immense monstre de glace immobile. Je me jetai dans la neige au niveau d'un tas un peu plus important que le reste et me mis à déblayer avec mes mains. Je sentis rapidement mes ongles gratter contre une surface dur et continuai mon travail. Finalement, je réussis à dégager le couvercle d'un petit coffre et saisis la clé à l'intérieur.
« On va enfin pouvoir la déverrouiller » murmurai-je en allant vers la porte. Le verrou se défit facilement et je le jetai plus loin. J'ouvris la grille et pus enfin atteindre les boulets qui me narguaient derrière. J'en pris un et le fis rouler jusqu'au canon en face du Mr.Freezard et sortis une mini-bombe. Comme la dernière fois, une détonation retentit et l'écho se dispersa dans la vallée. J'attendis que tout arrête de trembler et remarquai que la porte était enfin accessible.
« On va à l'intérieur ? » me demanda Navi. J'hochai la tête et me dirigeai vers la nouvelle salle quand un cri m'interrompit.
« Tp ! » hurla-t-on dans mon dos. Par réflexe, je me retournai et vis Link traverser la cours à grand pas malgré la neige tout en attachant correctement ses gants. Je me mordis la lèvre et attendis là où j'étais qu'il me rejoigne. Il n'avait pas l'air de très très bonne humeur... Lorsqu'il arriva à ma hauteur, ses mains se posèrent violemment sur mes épaules et se crispèrent. « Je peux savoir ce qu'il t'a pris de partir sans moi ?! » s'écria-t-il en me secouant comme un prunier.
« Li-lin-k ! » répondis-je à cause des secousses. « Arr-rê-tte ! » réussis-je à dire. Il m'immobilisa et ses doigts se resserrèrent, s'enfonçant dans mes habits.
« Alors ?! Je peux savoir pourquoi tu es partie sans me réveiller ?! C'est dangereux bordel de merde ! J'ai faillis faire une crise de panique quand je ne t'aie pas vue dans le salon ! Heureusement que Midona m'a dit par où tu étais partie ! » A ces mots, la twili sortit de son ombre et se mit à flotter à nos côtés, les bras croisés.
« Ksh, c'est bon Link, elle n'a rien ta Tp » râla-t-elle.
« Peut-être mais elle aurait pu tomber sur un monstre ! » s'écria-t-il en tournant la tête vers Midona.
« Techniquement, je suis tombée sur des monstres » répondis-je en levant mon doigt.
« Quoi ?! » hurla-t-il. Il me lâcha et recula d'un pas. « Tu es vraiment inconsciente, je préfère vraiment quand les portes sont trop lourdes... Regarde-toi en plus... tu as des égratignures de partout... » souffla-t-il.
« Mais Tp est grande ! » protesta Navi en se mettant à voleté devant mon visage. « Tu ne te souviens peut-être pas mais elle était toujours celle qui faisait attention pour deux quand tu étais enfant ! » dit-elle. J'écarquillai les yeux et attrapai la petite fée dans mes mains.
« Navi ! » la rabrouai-je. « Silence ! » Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de les écarquiller.
« Pardon ! » s'étrangla-t-elle en se rappelant que Link n'avait pas sa mémoire.
« Ksh, les enfants devraient se taire » souffla Midona en s'allongeant dans l'air.
« Je ne suis pas une enfant ! » protesta la petite fée en gonflant ses joues. La twili eut un rictus qui dévoila sa canine.
« Qui a dit que je parlais de toi ? » demanda-t-elle. Les joues de la fée tournèrent au violet et elle tira la langue avant de partir se réfugier quelque part dans mon équipement. Un soupir m'échappa.
« C'est bon Midona, Navi n'a rien fait de mal. »
« Alors elle s'appelle Navi la petite fée ? » dit-elle en me regardant. J'hochai la tête. « Comme si nous n'étions pas assez empêtrés dans cette affaire... »
« Navi est avec moi quoique vous disiez et elle le restera » répondis-je en haussant les épaules. « Je ne suis pas prête de changer d'avis. Cependant, peut-être pourrions-nous arrêter cette dispute familiale ici et rentrer dans cette salle ? » proposai-je en désignant la porte. Link soupira.
« Si tu veux mais j'ai une dernière question : comment est-ce que tu as réussi à trouver le potiron ? » me demanda-t-il. Une grimace peut esthétique déforma mon visage et je devinai que Matornia lui avait raconté mes allers et retours.
« Hum... Je t'ai... emprunté la carte ? » répondis-je avec hésitation. Il fourra immédiatement sa main dans son inventaire et ne la ressortit que quelques secondes plus tard.
« Tu as quoi ?! » Je fermai les yeux à son cri.
« Je t'ai emprunté la carte » répétai-je. Un autre soupir s'échappa de sa bouche.
« Tp, Tp, Tp, Tp... Tu vas me rendre fou un de ces jours ! » grommela-t-il. Je souris.
« Tu es déjà fou amoureux, n'en rajoutons pas ! » m'exclamai-je. Il haussa un sourcil.
« Ouais, c'est ça, moi aussi je t'aime, allons-y » dit-il en se dirigeant vers la porte. Midona disparut et je rentrai après lui.
« Au fait, comment t'es-tu réveillé ? » Je vis son visage se tourner à moitié vers moi, dégageant son bonnet vert de ma vue.
« Tu penses qu'un coup de canon passerait inaperçu ? » me demanda-t-il avec ironie.
« Vu comme ça... » Nous pénétrâmes dans la salle qui était en fait un couloir avec une porte de l'autre côté. Naturellement, nous nous dirigeâmes vers elle. Cependant, je restais sur mes gardes. Nous croisâmes une première armure puis une deuxième et, à l'instant où Link voulut ouvrir la porte, elle se verrouilla. Un sifflement périodique fendit l'air et nous fîmes demi-tour pour nous retrouver face à l'une des armures. Elle ne bougeait pas contrairement à celle derrière elle. La première armure faisait tournoyer un immense boulet au bout d'une chaîne en s'approchant de nous.
« Attention ! » s'écria Link en faisant une roulade sur le côté. J'eus l'intelligence de l'imiter et nous nous écartâmes du point d'impact du boulet. Il s'écrasa sur l'armure inanimée, l'éclatant en morceaux. Je saisis mon arc et Link dégaina son épée.
« Il faut attaquer sa queue ! C'est son point faible ! Dans son dos ! » hurlai-je pour couvrir le bruit de raclement que faisait le métal contre le sol.
« Je veux bien mais il ne me laissera jamais passer ! » répondit l'hylien. J'observai les alentours avant de reculer.
« Utilises le grillage au plafond pour te tracter de l'autre côté, je vais attirer son attention ! » expliquai-je en prenant une flèche. Link hocha la tête et sortit son grappin. Il s'accrocha à la grille et se laissa tirer jusqu'au plafond, dans le dos du monstre. Cependant, ce dernier le vit et commença à se tourner dans sa direction. « Une minute l'affreux, c'est par ici que ça se passe ! » criai-je en décochant une flèche qui sectionna la plume sur son casque. Il arrêta de faire tourner son boulet et me jeta un coup d'œil pendant que je préparai un autre projectile.
« Je me laisserai tomber dès qu'il s'intéressera à toi ! » m'informa le héros. Malheureusement, le monstre semblait avoir une préférence pour Link. Il se retourna vers lui, se désintéressant complétement de moi. Je le pris mal. Ne représentai-je pas une menace ? Il souleva son arme et commença à la faire tournoyer pour atteindre Link. « Euh... Dépêche-toi ! » s'écria-t-il en voyant le métal effleurer ses pieds.
« Changement de plan, tu fais l'appât ! » déclarai-je. Je me précipitai vers le monstre en rangeant mon arc.
« Quoi ?! C'était pas l'idée ! Je suis coincé là ! » Je ne l'écoutai pas.
« Ghirahim ! » appelai-je. Mon arme se matérialisa et je sautai pour la planter dans la peau de notre ennemi qui rugit de douleur. « Ne pense pas que je sois plus faible que lui ! » grognai-je en enfonçant la lame qui vibra. Le marteleur fit volte-face vers moi et Link se lâcha de son perchoir en sortant son épée. Il s'abattit de tout son poids sur le point faible de notre adversaire qui hurla une deuxième fois avant de tomber en avant. Je fis un pas en arrière et le regardai mourir sous mes yeux. Ma rapière disparut et je m'essuyai le front. « Tu peux le prendre » dis-je en désignant le boulet à Link. Puis, un sourire m'envahit le visage. « Vous faites la paire » me moquai-je. Le héros haussa un sourcil en se redressant après avoir rangé l'objet et s'avança vers moi.
« Tu viens de me traiter de boulet là ? » s'étonna-t-il.
« Moi ? Non... Je n'oserais pas ! » répondis-je. Il soupira.
« Bien, tu ne me laisses pas le choix. » Il avança encore et je reculai pour me mettre à l'abri. Finalement, il se mit à courir et me rattrapa avant de me soulever pour me mettre sur son épaule.
« Link ! Arrête ! Ça fait mal au ventre comme ça ! » protestai-je. Il me replaça et je me débattis avant de me figer. « Où est-ce que tu mets tes mains exactement ! » explosai-je en battant l'air de mes pieds.
« Où je veux, pourquoi ? » demanda-t-il innocentement.
« Enlève-les de là ! » criai-je.
« Non. »
« Non ? » répétai-je.
« Non. »
« Espèce de- ! De... Raaah ! Tu m'énerves ! » clamai-je en me tordant. Il sourit.
« Normal, je suis un boulet. » Il me reposa à terre quand nous fûmes arrivés dans la salle au bout du couloir et saisit le boulet pour détruire le mur de glace qui nous bloquait. Puis, nous ouvrîmes le coffre pour trouver... du fromage toalien.
« Elle est accro au produit de Toal ma parole... » soufflai-je. Midona apparut.
« Je me doutais que ce n'était pas la clé avec ce qu'elle nous a raconté mais ça devient lourd... » souffla-t-elle.
« Je suis d'accord » répondis-je.
« On a fait tout ça pour... du fromage ? » murmura Link. J'haussai un sourcil.
« On ? Plutôt : je » lui rappelai-je en croisant les bras.
« Ouais, tu dois être dégoûtée... » souffla-t-il.
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Et voilà, on se retrouve très vite dans le prochain chapitre mes choux !
Luna, la mère-noël aux oreilles pointues