3 mois plus tard...
9h30, Paris 📍
Je déroule mon corps des draps, je me frotte les yeux et m'étire délicatement. Je me retourne et m'assois sur le lit face à ma grande fenêtre, une magnifique lumière embaume toute ma chambre.
Je me lève et ouvre mes deux grandes portes fenêtres menant à mon balcon, le chant des oiseaux se fait entendre et la douce fraîcheur du matin se fait ressentir.
Voilà 3 mois que je suis à Paris, 3 mois que j'ai recommencé l'université et 3 mois que je n'ai plus aucune nouvelle de Matteo..
Oui vous avez bien lus. Pourtant quand je suis arrivée il m'appelait régulièrement allez-vous me dire ? C'est exact quand je suis arrivée. Mais 3 semaines après, je n'avais plus aucun appel, plus de message, plus de signe de vie. J'ai essayé plusieurs fois de le contacter, j'ai demandé à mes parents, ils ne comprennent pas non plus. Alors me voilà seule à Paris, avec seulement quelques nouvelles de mes parents, quand ils le peuvent.
Je m'attache les cheveux en une simple queue et pars dans ma salle de bain. Toujours la même mine, quelques cernes entourent mes yeux, mon teint est plus pâle que d'habitude, se voir dans l'obligation de me maquiller pour reprendre des couleurs. Mes lèvres ainsi que mes doigts qui n'ont pas tenus face au froid des derniers mois, sont pleins de gerçures.
Je ne m'attarde pas plus devant cette glace et pars m'habiller.
Un simple haut blanc et un pantalon noir ainsi qu'une paire d'escarpins de la même couleur, pour accompagner le tout me sert de tenue aujourd'hui.
Je laisse mes cheveux attachés, je prends mon sac noir Yves Saint Laurent en bandoulière et sors de chez moi. 10h s'affiche sur ma montre Paul Valentine, je dois être à l'université pour 10h30 cela devrait suffire.
PDV Matteo
14h, Buenos-Aires 📍
Je sors du studio, encore une journée chargée, sans Luna. Je ne sais pour qu'elle raison j'ai arrêté de l'appeler, peut-être qu'entendre sa voix me fait plus de mal qu'autre chose dans le fond.
Je n'ai pas spécialement le temps aujourd'hui. Ma voiture est déjà chargée, j'ai finis ma matinée et je n'ai pas plus de temps à perdre. Je me dirige vers le parking, toujours au même emplacement, je monte dans mon véhicule.
Mes roues forment un cercle parfaitement infini sur le goudron que le soleil brûle. Je suis la route que m'indique le gps, et pars en direction de l'aéroport.
PDV Luna
14h, Paris 📍
Enfin sortie de cours, il fallait que je retourne à l'appart pour récupérer mes sous avant d'aller faire quelques emplettes dans le centre ville.
Je descends du taxi, traverse un passage piéton pour arriver sur le trottoir, et quelques lettres plus moins mon immeuble se dresse devant moi. Le bouton du quatrième étage s'allume sous la pression de mon doigt, le carré de verre s'élance en hauteur et d'un petit bruit il marque son arrêt. Je m'avance dans le couloir jusqu'à ma porte. Mes yeux jusqu'à présent sous le contrôle de mon écran de téléphone se relèvent.
La porte n'était pas fermée.
Je ne prends pas en compte et entre sans même me poser de question. Je met la clef dans la serrure et me retourne afin de poser mon sac sur l'une des chaises du bar de la cuisine. Avant même de me retourner je sent une présence derrière moi. Un bruit se fait entendre, et je commence à faire le rapprochement avec la porte qui était resté ouverte.
Mon coeur s'accélère, je n'ose même pas me retourner. Je referme ma main sur mon porte clef et prie pour que ça ne sois seulement le vent qui s'échappait de la fenêtre que j'avais laissé ouverte. Je fais un tour sur moi même d'une lenteurs impensable et ouvre enfin mes yeux.
« Matteo ?! »
Mes bras tombent le long de mon corps et mon poux se calme.
Il décide donc de revenir comme ça.
Je m'avance pose mon sac sur le comptoir et me dirige vers le lavabo afin de me laver les mains.
« T'es pas contente de me voir mon coeur ? »
Un sourire narquois se forme sur mes lèvres.
« Ah tu m'appelle mon coeur maintenant »
Je le contourne pour aller dans ma chambre. Il me suis de près en continuant de parler.
« Tu veux que je t'appelle comment ? »
Cette voix m'insupportait, cette petite voix mielleuse qui lui donnait un air innocent. Tellement innocent qu'il avait oublié de m'appeler pendant 3 mois.
« Ben je sais pas Luna par exemple »
Je pris mon porte monnaie qui était sur mon bureau et retourne prendre mon sac dans la cuisine.
« Tu m'en veux hein ? »
Putain mais qu'est-ce qui lui arrive ? Pourquoi il est comme ça, il l'a jamais été et il a fallut que ça soit maintenant qu'il décide de changer.
« Non ben non à peine Matteo. C'est vrai quoi c'est pas la mer à boire si ton sois disant copain ne te donne pas de nouvelles pendant 3 mois »
« Je sais, je suis désolé »
« C'est ça le problème avec toi Matteo c'est que t'es toujours désolé, t'as que ce mot à la bouche ! »
« Je suis là maintenant ! »
« Ah oui t'es là oui, et donc ? J'ai quoi à te dire moi maintenant ? Tu m'explique ? Rien ! Voilà, j'ai rien à te dire. Parce que pendant plusieurs mois j'ai essayé de te contacter Matteo. A ce moment là j'avais des choses à te dire, comment c'était passé ma journée par exemple. Que j'ai une mon examen final aussi, mais bon tu t'en foutais apparemment »
J'attrape d'une main mon sac et pars de la maison toujours suivis de Matteo. En même temps je ne vois pas où il aurait pu aller.
« Je sais mais c'est pour ça que je suis venu, j'y arrivais pas moi »
« T'arrivais pas à quoi ?! »
De nouveau sur le trottoir, je me retourne vers mon copain.
« J'arrivais pas à t'entendre sans pouvoir te toucher ! »
Il marque une pose et le regarde dans les yeux.
« J'arrivais pas à te savoir heureuse alors que j'étais pas à t'es côtés, ne pas pouvoir t'embrasser quand je le voulais. J'y arrivais pas ! »
« Parce que tu veux pas me voir heureuse en fait ? »
« C'est pas ce que j'ai voulu dire Luna »
« Mais tu l'a dit Matteo » dis-je en tournant les talons.
Je continue mon chemin.
« Je n'arrivais pas à te voir heureuse sans que ça sois moi le déclencheur.. » dit-il dans un souffle.
Je me stop net. J'avoue que cette phrase m'avait touché.
Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque. Il s'était arrêté par surprise. Il n'osait pas bouger, je le savais.
« Pourquoi est-ce que tu ne me l'a pas dit avant ça Matteo ? »
Je ne me retourne toujours pas.
« Je sais pas..j'étais perdu »
« Parce que moi j'étais pas perdue peut-être ? » dis-je en lui faisant face.
« Si, je dis pas le contraire »
« Est-ce que tu penses que je vais t'attendre indéfiniment toute ma vie Matteo ? » dis-je calmement.
« Non »
« J'ai été gentille jusqu'à présent. On s'est engueulé une première fois, d'accord. Tu ne donnes plus de nouvelle pendant un moment d'accord. Mais un beau jour, le jour où j'aurais pas envie de t'attendre, je t'attendrais pas Matteo »
« Je sais »
« Réfléchis bien alors avant de te comporter comme un gamin de six ans »
Je me retourne, me met face au passage piéton prête à traverser étant donné que les feux étaient rouges. Je le regarde, mais à ce moment là je ne me disais pas que je ne reverrais pas tout de suite sa bouille. Je le regarde les sourcils froncés et traverse la route.
Les phares de la première voiture ne à m'atteignent pas, elle passe derrière moi sans même me toucher.
Mais la deuxième, elle ne m'a pas raté.
« Luna !! »