Bonjour à tous ! Alors voilà, je profite d'avoir 30 mins entre deux démonstrations de mathématiques pour vous poster un chapitre ^^.
Merci à tous pour votre patience, vos commentaires (que je lis avec joie) et vos petits mots réconfortants !
Bonne lecture
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J'ouvris les yeux... doucement... tout doucement...
D'abord, je vis un mur en pierre, puis, un petit rayon de lumière venant de derrière moi. Où étais-je ? Mes yeux s'habituèrent à la luminosité et j'examinai la mousse sur les dalles où j'étais allongée. Où étais-je ? Je papillonnai des yeux et remarquai que le socle devant moi était vide. Je venais... d'enlever Ghirahim et... de retrouver ma mémoire ?
Je levai ma main à ma tempe et grimaçai. J'avais un mal de crâne, comme à chaque fois que je récupérais mes souvenirs. Il fallait avouer que cela faisait beaucoup d'un coup. Je me traînai sur une marche afin de m'asseoir et rivai mes yeux vers le sol. C'était étrange, très étrange. Je voyais tout et tous ces moments m'appartenaient. Je me revoyais avec Link, Zelda, Fay ou Navi mais... ils ne m'engloutissaient pas. J'étais toujours la moi de cette époque tout en étant la moi de toutes les époques. Cette sensation me dérangeait. Par contre, je sentais que mes pensées n'étaient plus très ordonnées. Je pensais à pleins de choses et les mémoires du passé se calmaient petit à petit. Elles arrêtaient de tournoyer dans ma tête. Puis, je pensais à Link.
A lui.
Des centaines d'images se superposèrent et des millions de phrases plus mignonnes les unes que les autres me revinrent en tête. J'entendis aussi des disputes et des hurlements. Il y avait eu des combats perdus d'avance et des défaites cuisantes... Puis, au milieu de tout cela, des demandes en mariages, des voyages et des... nuits. Par les déesses ! Mes joues s'empourprèrent. Je ne voulais pas de ces mémoires là, elles étaient gênantes ! Finalement, je soupirai. Etais-je encore moi-même ou pas ? Je verrais bien plus tard mais pour l'instant, je devais me dépêcher de sortir d'ici. Je me redressai et cherchai ma nouvelle épée des yeux. Enfin... nouvelle, pas si nouvelle. Oh, j'avais oublié ce détail...
« Ghirahim ! » lançai-je avec fermeté. Aussitôt, la lame se matérialisa dans ma main droite. Il répondait toujours aussi bien. « C'est magnifique tout ça. Moi qui pensais que je ne saurais jamais me battre à l'épée » ris-je. « Tu peux repartir » annonçai-je et l'arme se dématérialisa. Il s'agissait d'une aptitude que le démon avait gardée même sous mon emprise. C'était toujours pratique pour surprendre ou passer inaperçue. Je soupirai et levai une main vers mes oreilles pour les toucher. Elles étaient redevenues pointues comme celle des Hyliens. C'était très bien, je n'avais jamais aimé avoir les oreilles rondes. Normal, j'étais née les oreilles pointues ! Je m'étirai un coup avant de remonter les marches pour ressortir de ce lieu. Seulement, à mi-chemin, je me fis surprendre par une voix : celle de Midona.
« L'épée t'a reconnu comme digne de la porter... » souffla-t-elle en écarquillant les yeux. Discrètement, je montai les dernières marches de l'escalier allant sous terre et m'appuyai contre le mur pour les observer. Mon esprit s'emballa mais je restai calme. Il était normal que l'épée le reconnaissance, lui, la déité de la guerre. L'hylien fit quelques mouvements avec avant de la ranger dans son fourreau et de se tourner vers la twili.
« Maintenant que nous sommes en possession de cette épée, nous allons pouvoir nous débarrasser de Xanto » siffla-t-il en fronçant les sourcils. Oh, il ne paraissait pas de très bonne humeur. Après, il fallait dire que de tous mes 'Links', il était celui avec le caractère le plus adulte. Si l'on oubliait sa personnalité originelle.
« D'ailleurs, voici le fragment de magie qui t'emprisonnait. Ce n'est pas du tout le type de magie que j'utilise. Elle ne vient pas de mon peuple » expliqua Midona en montrant le fragment maudit. Le héros l'étudia curieusement avant de tendre sa main. « Ne le touche pas ! » s'exclama-t-elle. « Tu te retransformerai immédiatement en loup » l'informa-t-elle. Je fronçai les sourcils et redescendis les marches. Est-ce que par hasard... Oui ! Je trouvais le même fragment dans un coin de la pièce. Je convoquai mes pouvoirs en le saisissant afin de rester humaine et le rangeai dans mon inventaire. Avec ça, j'héritais du même pouvoir que Link. Je finis par remonter les marches et écoutai la fin de la conversation entre les deux coéquipiers. Je devais attendre qu'ils partent pour m'en aller à mon tour. « Je pense que nous pourrons l'utiliser pour te changer à volonté, ce sera un atout que Xanto ne soupçonnera pas ! » déclara-t-elle avec joie.
« Sauf que pour cela, il faut le trouver » rappela-t-il. La twili se renfrogna avant de croiser les bras.
« Bien, accepterais-tu de m'aider encore une fois alors ? » Link hocha la tête avec un petit sourire. « J'ai besoin que nous trouvions le miroir des ombres. Lui seul pourra nous conduire à Xanto » dit-elle. Je contractai ma mâchoire en les entendant parler. Je voulais tellement les aider ! Un soupir m'échappa mais il dû être plus fort que ce que je croyais car Midona me vit. « Toi ! » cria-t-elle en se positionnant entre moi et l'hylien. « Que fais-tu là ?! » Je levai mes mains en l'air en avançant d'un pas.
« Calme-toi Midona, je ne veux pas vous faire de mal, je suis juste venue récupérer quelque chose qui m'appartient » dis-je en restant à bonne distance.
« J'espère que tu ne pensais pas nous voler l'épée ! » Je ris légèrement.
« Qu'est-ce que j'en ferais dis-moi ? » Elle serra les dents et joignit ses mains.
« Tu la donnerais à Xanto ! » J'écarquillai les yeux en la voyant former une boule de magie noirâtre entre ses mains, comme dans la cellule. « Ne te mets pas en travers de mon chemin ! » s'écria-t-elle en me la lançant dessus. Heureusement pour moi, j'avais retrouvé la mémoire et l'usage de mes pouvoirs avec. Le sceau s'ouvrit facilement et mon front s'éclaira. Je tendis la main en direction de l'attaque qui me fonçait droit dessus et l'arrêtai. L'orbe noir et rouge s'immobilisa devant ma paume avant de se changer en énergie lumineuse puis de disparaitre.
« Je ne ferais jamais ça » annonçai-je calmement en rebaissant le bras.
« Que... Qu'as-tu fait ? » demanda-t-elle, démunie. Son accès de rage semblait être fini...
« Je me suis défendue, tout simplement... Je t'ai dit que j'étais venue reprendre quelque chose Midona. Tu ne comprends pas quoi ? » Elle fronça les sourcils.
« Tu as débloqué tes pouvoirs ? » Je souris en hochant la tête.
« Tu vois quand tu veux » commençai-je mais Link avança d'un pas, arme en main.
« Ne t'approche pas ! » cria-t-il en tendant sa lame dans ma direction. J'hoquetai et mes yeux s'écarquillèrent. Etait-il réellement en train de me menacer ? Je fis un pas vers lui mais cela ne parut pas lui plaire. Il raffermit la prise sur la garde de l'épée de légende et la monta un peu plus haut en direction de ma poitrine. « Reste où tu es Tp, ne viens pas plus près » me menaça-t-il, le regard noir.
« Ecoute Link, je sais que je n'ai pas bien fait mais... je n'avais pas le choix. Je devais me taire ! » lançai-je en faisant un autre pas.
« Je m'en fiche, je ne veux entendre aucun mot sortant de ta bouche. Tu es juste une menteuse. Nos vies importaient peu... » J'ouvris la bouche et des larmes commencèrent à dévaler mes joues.
« Je... »
« Ksh » Ce fut le seul bruit que fit Midona avant qu'ils ne me tournent le dos pour s'en aller. Je les regardai partir, vide. Allais-je baisser les bras ? Ne voulais-je pas les aider ? Ne devais-je pas les aider ? Je fixai le sol un moment, me demandant ce que je devrais faire. Puis, je redressai la tête. Je ne me laisserais pas abandonner aussi facilement. Je les suivrais, coûte que coûte !
« Attendez ! » hurlai-je en courant à leur suite. Je dévalai les marches usées, manquant de glisser et de tomber à la renverse. C'est que mes bottes étaient sérieusement endommagées depuis le début. Combien de kilomètres avions-nous parcourus ? « Link ! » l'interpellai-je en agrippant son poignet. Il se retourna d'un coup et l'arracha de ma prise.
« Qu'est-ce que tu veux encore ? » Je plongeai mon regard dans le sien et restai immobile. J'y décelai de colère, de la rancœur et, plus au fond, de la tristesse. Je l'avais blessé. Lui, qui m'avait fait confiance et s'était ouvert à moi, je l'avais détruit. Une larme coula sur ma joue et je vis ses propres yeux s'embuer à cette vue.
« Ecoute » commençai-je en sanglotant. « Je... ne veux pas... » Je pris une grande inspiration et me redressai face aux deux personnes qui me fixaient avec méfiance. « Je ne peux pas te demander de tout oublier... Je sais que c'est impossible mais... Link » dis-je en levant mes yeux vers lui. « Je suis profondément et sincèrement désolée. Sache-le. Je ne peux pas te dire autre chose, je ne peux pas me justifier. » Il y eut un silence. Un long silence pendant lequel les oiseaux chantèrent et le vent fit bruisser les branches. Puis, j'entendis un raclement métallique, signe que le héros rangeait son arme.
« Comment est-ce que tu crois que je peux te faire confiance maintenant ? Hein Tp ? C'est impossible tu ne penses pas ? » asséna-t-il durement. Je baissai les yeux vers mes pieds pendant quelques secondes et me mordis la lèvre.
« Je te promets que, quand tout sera terminé, tu auras une explication digne de ce nom. Tu auras le droit de me poser toutes les questions que tu souhaites. Mais, tu te rappelles, cette promesse que tu m'as faite lorsque nous étions aux sources chaudes ? » demandai-je. Il soupira. « Tu m'avais promis de me faire confiance malgré tout ce qui arriverait non ? » me rappelai-je. « Je... Je t'ai demandé ça en sachant que ce jour viendrait. Je savais qu'avec tous mes mensonges pour cacher la vérité, les choses tourneraient mal à un moment » avouai-je.
« Donc tu es en train de nous dire que tu ne pensais pas nous le révéler ? » m'interrogea Midona.
« Si, mais je n'avais aucune idée de quand ou comment... J'ai peur qu'en vous révélant des morceaux de l'avenir, l'histoire change. Ce serait problématique... » dis-je. La twili parut hésiter à cause de mes paroles et elle s'approcha de moi.
« Alors, qu'est-ce que tu peux nous dire pour l'instant ? » me demanda-t-elle en se mettant à mon niveau. Je me décalai d'un cran pour voir l'hylien et soupirai.
« Je ne suis pas une étrangère et j'ai toujours été honnête avec vous sur mon comportement. Je vous le jure. Sur mes sentiments aussi » dis-je en posant ma main sur ma poitrine. Je lançai un regard lourd de sens à Link, lui faisant comprendre que mes sentiments n'étaient pas faux. J'espérais que les siens ne s'étaient pas disloqués... pas entièrement. « Je viens d'un autre monde, j'avais déjà mentionné la Terre non ? En plus, j'ai récemment appris que j'étais la fille d'Hylia. Je connais l'histoire puisqu'elle est racontée d'une certaine façon de là où je viens. »
« Mais... tu parlais souvent de tes parents. Où sont-ils ? Ont-ils été emmenés avec toi ? » demanda Link. Je souris tristement.
« Ils ne sont au courant de rien et si le temps passe de la même manière ici et là-bas, alors je suis portée disparue depuis plus d'un mois » expliquai-je. « Ils finiront par me croire morte, c'est certain... » Les yeux bleus du héros se posèrent sur moi et je détournai le regard. « C'est pour ça que je veux vous aider. Je n'ai aucune autre envie. Si je suis arrivée jusque-là, ce n'est pas pour m'arrêter à mi-chemin... Alors, je peux vous assurer que je ne suis pas une ennemie » appuyai-je. Midona soupira et croisa ses bras derrière sa tête.
« Ksh, je ne te contredirai pas ma chère Tp. Après tout, j'ai été témoin d'une de tes rencontres avec Hylia. »
« Hein ?! » m'exclamai-je en même temps que Link. Nous nous tournâmes de concert vers elle avec un air étonné. Peut-être pas pour la même chose d'ailleurs.
« C'est ce que je te disais lorsque nous étions chez les Zoras » dit-elle en frappant doucement l'épaule de Link. « J'ai mes propres preuves quant à notre alliance avec Tp. Je l'ai vu, juste après votre escapade dans la forêt, discuter avec la déesse à la source de Latouane. »
« Tu m'as vue à ce moment ? » m'étonnai-je. Elle hocha la tête et je soufflai. « Je ne pensais pas avoir été découverte si tôt. A vrai dire, à ce moment-là, je ne comprenais pas moi-même... » Link suivait notre discussion avec attention avant de s'interposer dans notre échange.
« Alors, qu'est-ce qu'on fait d'elle ? Il est vrai que j'ai également eu une recommandation des esprits à son sujet » dit-il à la twili. Je frissonnai à la manière dont il parla de moi. C'était si... impersonnel... Remarque, n'était-ce pas franc jeu ? Midona haussa les épaules et me regarda.
« Ksh, je m'en fiche, j'ai bien compris qu'elle était de notre côté et ses pouvoirs pourraient être utiles. J'étais juste énervée lorsque je l'ai traitée d'ennemie... » murmura-t-elle. « A toi de voir Link, choisis. » Le héros se tourna vers moi et me détailla de la tête aux pieds. Il paraissait hésiter. Il souffla bruyamment par le nez et se frotta la tête.
« Pourquoi j'ai fait cette maudite promesse » grimaça-t-il. Il posa fortement sa main sur ma tête et appuya dessus, me forçant à me rapetisser. « Tu peux venir mais tu n'as plus le droit de mentir et... tu n'es pas pardonnée pour l'instant » lança-t-il en se redressant. Je vis un petit sourire s'étirer sur ses lèvres et il fit demi-tour. Il commença à s'éloigner de moi et Midona me fit un clin d'œil avant de disparaitre dans son ombre. « Tu attends qu'il neige maintenant aussi ? » souffla-t-il. Je sursautai en comprenant qu'il venait de reprendre la blague que j'avais faite dans le temple de l'eau. Etait-il toujours méfiant ? Il n'y paraissait pas du tout...
« J'arrive ! » lançai-je en trottinant à sa suite. Je me plaçai à ses côtés et marchai à sa vitesse, heureuse qu'il me laisse une seconde chance. « Merci, Link. » Un reniflement me répondit et je n'osai pas lever mes yeux vers lui. C'était déjà suffisant, pensai-je. Ainsi, nous fîmes le chemin inverse à travers les bois jusqu'à nous retrouver au bord de la falaise. Là, nous expérimentâmes notre première transformation volontaire et Midona nous aida à regagner l'autre côté du précipice. Alors que nous étions redevenus humains, je vis Link tourner la tête en direction du chemin menant au village de Toal. « Dis... Link... » commençai-je. « Est-ce que tu veux passer les voir ? Ça fait longtemps que tu n'es pas rentré non ? Et nous devons toujours dire à Bohdan que sa fille est saine et sauve... »
« Hum... C'est ce que je pensais » dit-il en fixant le sentier de terre. Je souris doucement. « Ça ne te gêne pas Midona ? »
« Ksh, je pense qu'on y peut rien, faut bien les rassurer à un moment » souffla-t-elle.
« Allons-y alors. » J'hochai la tête et nous reprîmes la marche en silence. Tout n'était pas encore comme avant... Je reconnus aisément les lieux que nous traversâmes et la grotte que nous dûmes emprunter afin de retourner au pont. Puis, nous escaladâmes le portail recouvert de fleur avant de reprendre notre route. En passant devant la source de Latouane, je me fis la réflexion qu'elle n'avait pas changé d'un millimètre et, sans savoir pourquoi, cette idée m'apaisa. Link ouvrit la marche et s'engouffra dans le village en examinant tout ce qui nous entourait. D'une certaine façon, les choses semblaient être à peu près rentrées dans l'ordre. Le crépuscule ne rongeait presque plus cette partie d'Hyrule après tout...
« Link ? » souffla fortement une personne sur notre droite. Le héros et moi-même nous tournâmes de concert vers la source de l'appel.
« Moï ?! » s'écria l'hylien en écarquillant les yeux.
« Mon garçon ! Quel plaisir de t'voir ! Tout le monde s'demandait quand tu rentrerais ! » s'exclama-t-il. Puis, il ouvrit largement ses bras. « Viens m'saluer mon grand ! » Sans prévenir, Link courut vers l'homme et lui rendit son embrassade avec ferveur. Un sourire éclatant rayonnait sur son visage et cette vue me fit plaisir. Enfin, il avait le droit à de la reconnaissance. Je restai en retrait, me sentant, comme d'habitude, de trop dans ces retrouvailles. « Tout le village commençait à désespérer sur ton retour et celui des enfants ! Bohdan nous a tous dit qu'tu les avais retrouvés après qu'tu sois passé en coup de vent la dernière fois. J'te suis si reconnaissant ! » A ces mots, le héros se détacha du maître d'arme et sourit.
« Effectivement, nous les avons trouvés sur notre route. »
« Vous les avez ramenés ? » demanda-t-il en cherchant autour de nous.
« Non... Nous sommes de retour par un concours de circonstance. Actuellement, les enfants sont à Cocorico » expliqua-t-il.
« C'est vrai, le maire nous l'avait dit... C'est à l'aut'bout d'Hyrule ça ! » se plaignit l'homme en s'affaissant.
« C'est pour cela que nous ne pouvons pas les ramener tant que les monstres rôdent dans les plaines. Ils nous faut d'abord chercher un moyen de repousser le mal » avoua le garçon.
« Vous ? Attendez, qu'est-ce que vous faisiez dehors tout ce temps ? » nous interrogea-t-il avec suspicion. C'est à ce moment que je choisis de faire mon entrée en scène. Je me plaçai à côté de Link et posai mes poings sur mes hanches.
« Nous avons été mandaté par la reine dans une mission » commençai-je. « Nous sommes sous serment royal. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous en révéler plus mais la reine Zelda est la seule tributaire de ces informations » finis-je par dire en baissant les yeux. Link me regarda en biais avant d'acquiescer.
« Ce qu'elle dit est vrai » m'appuya-t-il. Moï nous sourit.
« C'est magnifique ! Vous êtes au service de la reine ! » s'exclama-t-il. « Il faut absolument fêter ça ! Que pensez-vous d'un festin avec tous les villageois ce soir ? » nous proposa-t-il en passant son bras par-dessus les épaules de Link.
« Ce soir ? » grimaça-t-il en levant les yeux au ciel. Effectivement, nous avions passé notre après-midi dans le temple de la forêt. A ce rythme, dans quelques heures, la soirée commencerait. Je soupirai et regardai mon coéquipier.
« Je n'y vois pas d'inconvénient. Enfin, personnellement » ajoutai-je pour qu'il puisse prendre la décision finale. L'homme qui nous accompagnait me fit un clin d'œil avant de secouer amicalement le garçon.
« Allez Link, tout le monde attend des bonnes nouvelles depuis des semaines ! Votre compagnie donnera le sourire à tous les villageois ! » déclara-t-il. Je vis la détermination du héros fondre avec ces mots et il finit par accepter. « Bien, rendez-vous au crépuscule au centre du village alors ! N'oubliez pas d'passer saluer Bohdan ou il sera de mauvaise humeur. Déjà quand ce moment c'est pas la joie à cause de sa fille... Pauvre p'tite... » nous rappela-t-il en s'éloignant. Je lui fis un geste de salut de la main avant de me relâcher.
« J'ai cru qu'il ne nous laisserait jamais » murmurai-je en m'écroulant sur moi-même. Link rit.
« C'est Moï » avoua-t-il en faisant demi-tour vers la maison du maire.
« Tu veux y aller immédiatement ? » demandai-je en regardant le toit de la chaumière.
« Plus vite ce sera fait, plus léger je me sentirais » dit-il en commençant à marcher. Je le suivis et nous rejoignîmes la demeure qui abritait la famille du maire. Nous toquâmes et ce dernier nous invita à entrer.
« Qui est-ce à cette heure ? » demanda-t-il alors qu'il était assis nonchalamment à sa table.
« C'est moi Link... et Tp m'accompagne » répondit ce dernier en refermant la porte derrière moi. Je retroussai tout de suite mon nez. L'air était renfermé en plus de sentir l'alcool et la sueur. C'était horrible. Les volets étaient fermés et plongeaient la pièce dans l'obscurité.
« Ah... C'est vous » dit-il en levant des yeux fiévreux dans notre direction. Immédiatement, je repérai la chope de bière ainsi que les cadavres de bouteilles éparpillées dans le salon. Il était ivre. Doucement, il se désintéressa de notre présence et focalisa son attention sur le cadre qu'il tenait. C'était une peinture d'Iria...
« Bohdan... Je viens à propos d'Iria... » commença Link en s'approchant prudemment.
« Iria... Ma douce p'tite fille... Qu'est-ce que t'as fait pour mérite tout ça, hein ? Papa se le demande... » chuchota-t-il. Ses lèvres tremblotèrent et je sentis un élan de pitié me traverser. Il était au bord du gouffre. Cependant, le jeune homme n'abandonna pas. Il tira la chaise en face du maire et s'y assit.
« Bohdan. Nous avons retrouvé Iria » dit-il d'un coup en le fixant dans les yeux. Le maire se redressa d'un bond. L'alcool ne paraissait pas l'avoir entièrement déboussolé.
« Vous l'avez... Comment ?! Où est-elle ?! Je veux la voir ! » s'exclama-t-il en se levant, faisant tomber sa chaise.
« Ce n'est pas possible pour l'instant, elle n'est pas à Toal. » Le maire écarquilla les yeux avant de les froncer.
« Comment ça ?! » demanda-t-il avec rage. « Pourquoi n'est-elle pas avec vous ?! Hein ?! » Il se tourna vers la porte, prêt à sortir mais je me mis en travers de son chemin.
« Bohdan, vous ne pouvez pas sortir dans cet état. Je vous assure qu'Iria est en bonne santé. Elle reviendra avec les enfants, dans peu de temps » essayai-je pour le calmer mais cela ne fonctionna pas.
« Bouge de là ! Je veux voir ma fille » exigea-t-il en levant sa main afin de me dégager du chemin. J'écarquillai les yeux et cherchai un moyen de me défendre. Ma magie risquait de lui faire de gros dégâts, sans parler des armes, et je n'avais jamais su me battre au corps à corps ! Sa main se baissa rapidement et j'entendis un bruit sourd avant de rouvrir les yeux. Link se trouvait juste devant moi, les mains tendues tandis que Bohdan était au sol, sonné.
« Je suis désolé Bohdan mais tu n'aimerais pas que je te laisse faire non plus » dit-il à l'intention de l'homme saoul. Puis, il pivota sa tête vers moi. « Ne lui en veut pas trop Tp... Il est fatigué. Tu peux aller chez moi, je vais le monter dans sa chambre » me lança-t-il en s'abaissant pour porter la masse qu'était l'homme endormi.
« Tu veux de l'aide ? » proposai-je en me baissant avec lui.
« Non, c'est bon. Va te reposer, moi je vais m'occuper de lui » répéta-t-il. Je capitulai et finis par me redresser pour sortir de la maison. Une fois que j'eus retrouvé le grand air et les derniers rayons du soleil, je fis une petite balade dans le village avant de m'arrêter devant l'unique boutique de Toal : le chat-pharnaüm... Tiens, la pancarte semblait toute neuve. Je posai ma main sur la poignée avant d'hésiter. Le premier accueil de Négocia n'avait pas été très plaisant. Pourtant, si tout le monde mangeait ensemble ce soir, j'allais avoir besoin de quelques trucs. Une brosse à cheveux et des élastiques ainsi que du savon par exemple... Je doutai que celui de Link suffise encore depuis notre dernière visite. Un soupir m'échappa et je poussai le battant afin d'entrer.
« Bonjour, bienvenus au chat-pharnaüm. Ce qui vous fait plaisir me fera plaisir ! » lança la vendeuse avant même que je sois à l'intérieur. La phrase d'accroche me laissa un goût amer sur la langue mais je fis mon plus beau sourire et entrai.
« Bonjour ! » répondis-je avec un en train hypocrite mal dissimulé. La cloche tinta, la porte se referma et nous nous regardâmes dans le blanc des yeux. La première chose qui me choqua fut l'état de l'échoppe. Elle avait été totalement refaite et l'intérieur brillait. Les articles étaient élégamment placés sur les étagères et un beau tapis couvrait le sol. La deuxième fut que Négocia était toujours là, à prendre toute la place derrière le comptoir. Quelle grosse vache ! pensai-je. Je vis sa bouche s'arrondir.
« La fillette sans-le-sou ! » s'exclama-t-elle en me pointant du doigt. Mes yeux roulèrent dans leurs orbites. Au moins, moi, j'avais eu la décence de ne pas le dire à haute voix. « Ça fait longtemps que je ne t'ai pas croisée. Tu te décides d'apparaitre de temps à autre pour réclamer de l'argent ? » me demanda-t-elle en fronçant les yeux. Je fis un pas sur la magnifique carpette au sol avant de poser mes poings sur mes hanches.
« Désolée de vous apprendre que j'épaulais Link dans sa recherche. Nous sommes partis pendant longtemps. Il est normal que nous ne nous soyons pas croisées » expliquai-je avec sarcasme. Elle me détailla de la tête au pied.
« Avec Link ? Quel pauvre garçon... Il ne reste que, je ne peux pas le nier au vue de l'état de décomposition avancé de tes habits » se moqua-t-elle. « De mon temps, les femmes savaient garder de la classe en toute occasion afin de séduire leurs futurs maris. » J'haussai un sourcil et elle se pencha vers moi. « Bien que je ne pense pas que notre cher beau garçon ait l'idiotie de te choisir comme compagne. » Je ravalai ma salive et serrai mes poings. En ce moment, ma situation avec Link était... inqualifiable. Depuis les récents évènements, je ne savais pas s'il me considérait toujours comme telle ou non alors... J'étais dans l'incapacité de répondre.
« Je ne vois pas en quoi cela vous regarde. Je suis venue ici pour acheter des fournitures » dis-je en m'approchant du comptoir. Je fouillai dans mon inventaire et sortie ma bourse, pleine à craquée de rubis. Elle fit un bruit clair lorsqu'elle se posa sur le bois et je souris. « Tant qu'on a de l'argent, tout va bien non ? » Les yeux de la vendeuse se mirent à briller et je sus que l'affaire était dans le sac.
« De quoi avez-vous besoin très chère cliente ? » me demanda-t-elle en sortant un carnet. Un sourire malsain fendit mon visage. Dans notre monde, nous dirions... michto, ris-je.
« Je voudrais une brosse, des perles, des élastiques, une paire de ciseau, un savon, de la graisse pour cuir, un lot de flèche, un flacon et une paire de botte de première qualité » énumérai-je en réfléchissant. Puis, mon regard tomba sur l'arrière-boutique. « Et mettez-moi une bouteille de lait et remplissez le flacon d'huile, s'il vous plait » conclus-je. Elle s'agita dans tous les sens, posant au fur et à mesure mes commandes sur le plan en face de moi.
« Avec ceci ? » minauda-t-elle.
« Ce sera tout » répondis-je froidement en commençant à ouvrir ma bourse. Je la vis jeter un coup d'œil à la dérobé et se rasseoir violemment en se tenant les joues. Etais-je si riche que ça ? m'étonnai-je en haussant un sourcil.
« Ça fera 166 rubis ! » chantonna-t-elle. Je posai un rubis orange suivit d'un violet et d'un jaune avant de compléter avec des verts.
« Voilà, le compte est bon » dis-je en rangeant tous mes articles dans mon inventaire. Négocia hocha la tête et je m'éloignai. « Au revoir. »
« Oui, au revoir, repassez quand vous le souhaitez chère cliente ! » me lança-t-elle d'une voix dégoulinante de gentillesse avant que je ne ferme la porte. Je soupirai et rejoignis la maison de Link au pas de course. En montant l'échelle, je m'aperçus que la porte était ouverte afin d'aérer l'intérieur. Se pouvait-il qu'il ait déjà fini de mettre Bohdan au lit ? C'était possible. Je me hissai sur le rebord et toquai contre le battant ouvert avant d'entrer.
« Link ? C'est moi ! » balançai-je dans la maison avant de m'y inviter. Comme la dernière fois, je laissai mes affaires à l'entrée, aux côtés des siennes et avançai.
« Ksh, tu peux pas faire moins de bruit ? Il dort » m'informa Midona qui était allongée sur le canapé. J'écarquillai les yeux en la voyant faire comme chez elle avant de sourire.
« Je vois que tu te mets à tes aises » me moquai-je. Elle sourit franchement.
« Je ne vais pas rester collée dans son ombre toute ma vie, ksh ksh ksh. » J'hochai la tête avant de relever mes cheveux en un chignon afin de me faciliter la vie. « Tiens, depuis quand tu as les oreilles pointues toi ? » s'étonna-t-elle en s'accoudant au dossier. Je fus étonnée et portai ma main à mes oreilles avant de lui faire face.
« Depuis toujours » souris-je en lui envoyant un clin d'œil. Puis, je m'enfermai dans la salle de bain.
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Et voilà qui met fin à notre série "souvenirs". J'espère ne pas vous avoir trop perdus....
Luna, la surbookée