Voir un jumeau Weasley à la bibliothèque de Poudlard était toujours étrange.
Ça mettait toujours Madame Pince à cran, mais quand il n'y en avait qu'un sur les deux, elle pouvait espérer être tranquille. Par contre, à deux, la bibliothèque leur était interdite depuis longtemps.
Alors qu'ils sont en dernière année, il leur arrivait de temps à autre de venir, chacun leur tour, chercher un livre qui les aidait pour leurs inventions.
Ça arrivait, mais c'était toujours étrange.
Comme si les jumeaux n'étaient définitivement pas compatibles avec une bibliothèque.
Quoi de plus logique ? Deux tornades ne peuvent laisser un endroit calme en l'état...
Alors elle surveillait du coin de l'oeil le rouquin, mais relâcha son attention quand elle se rendit compte qu'il prenait des livres au hasard dans les étagères, mais les lisait à peine, louchant régulièrement sur une Gryffondor de cinquième année. Et le regard qui lui lançait était dénué de toute malice, profondément songeur, aussi le bon instinct de Madame Pince prit le dessus, et elle lui laissa une chance.
Elle le regretta cinq minutes plus tard.
Un cri strident perça le silence de la bibliothèque, et Madame Pince vit Hermione Granger se lever en sursaut, alors qu'un de ses livres venait d'être changé en rat, et que le rongeur tentait désormais de s'échapper.
-Petrificus totalus !
La meilleure élève de Poudlard réagit à la vitesse de l'éclair, tandis qu'elle se tourna furieusement vers Fred Weasley, qui essayait de calmer son fou rire en affichant un grand sourire, mais si ses yeux étaient si rieurs et malicieux que personne ne doutait de sa culpabilité.
-Ça ne va pas la tête ? s'écria Hermione. Un rat dans une bibliothèque est aussi dévastateur qu'un incendie ! Des milliers d'ouvrage auraient pu être perdus par ta faute !
-Mademoiselle Granger, bien que vous ayez raison je vous rappelle que le calme est obligatoire dans une bibliothèque, intervint Madame Pince. Et vous, monsieur Weasley, vous avez l'interdiction formelle de remettre les pieds dans cette bibliothèque jusqu'aux prochaines vacances !
-Je n'ai rien fais ! se défendit-il.
-Dehors, monsieur Weasley ! Sinon j'enlève cinquante points à Gryffondor !
De son pas nonchalant, Fred se dirigea vers la sortie, non sans glisser malicieusement à Hermione :
-Rien que pour ton cri ça valait la peine, Hermione !
-Crétin, siffla-t-elle en réponse.
Il lui sourit en faisant un clin d'oeil, puis sortit alors qu'elle levait les yeux au ciel.
Depuis qu'elle avait été nommée Préfète avec Ron et que les jumeaux avaient pu officiellement commencer leur commerce, ils ne cessaient de lui faire des farces, particulièrement Fred, pour tester ses limites sans doute, essayer de voir jusqu'où elle irait pour les punir. Ils ne semblaient pas comprendre qu'elle était obligée de laisser passer certaines choses pour éviter que les sanctions les plus graves ne remontent jusqu'à Ombrage et que le vieux crapaud les punisse avec ses méthodes barbares. Les jumeaux lui tapaient peut-être sur les nerfs, mais pas au point qu'elle les jette dans la gueule du loup...
Elle lâcha un soupir en se remettant au travail. Si seulement Ron savait parler à ses frères pour les calmer...
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-Par les caleçons de Merlin ! FRED ! GEORGE !
En entendant la voix de Hermione dans le couloir, George soupira lourdement :
-Forge, qu'est-ce que tu as fais encore ?
Son jumeau détourna le regard en se grattant la nuque, avec un petit sourire gêné sur les lèvres. Mais il afficha bien vite sa tête habituelle quand la porte de la chambre s'ouvrit brutalement sur une Hermione Granger folle de rage et ses cheveux ébouriffés... roux, comme tous les Weasley. George ne put totalement contenir son rire, ne sachant pas ce qui l'amusait le plus entre voir Hermione rousse ou l'idiotie de son jumeau. Hermione le vit et le foudroya du regard en aboyant :
-Tu trouves ça drôle ? Et si je rapporte toutes vos boîtes à Ombrage elle va en penser quoi à ton avis ?
Aussitôt, George lui rendit son regard noir. La boutique, c'était leur bébé, si elle y touchait, il lui ferait payer, foi de Weasley. Fred tenta de dire :
-Hermione...
-Non toi tu te tais ! C'est la sixième blague en l'espèce de dix jours, j'en ai marre ! Alors soit vous arrêtez vos farces à la noix, soit ça part chez Ombrage ! C'est clair ?
-Tu ruinerais tout notre projet juste parce que tu es vexée ? s'énerva George.
-Il faudrait peut-être que vous réfléchissiez un peu aux conséquences de vos actes ! J'ai été assez patiente comme ça !
Sur ce elle claqua la porte violemment, aussi Fred se ratatina sur lui-même sous le regard féroce de son jumeau, qui se leva brusquement et siffla :
-Ça suffit maintenant tes dérapages ! Que tu ais une bonne raison ou pas, ça ne compte plus ! On a une boutique, Fred ! Si Ombrage détruit notre travail, ce sera ta faute ! C'est vraiment ce que tu veux ?
-Bien sûr que non ! rétorqua Fred.
-Alors ça suffit, compris ?
Son jumeau hocha la tête, dépassé par la situation. Ne pouvant pas rester fâcher longtemps, George se rassit sur son lit en soupirant, puis s'amusa :
-Sérieusement, les cheveux roux ? Mais pourquoi t'as fais un truc pareil ?
Les oreilles de Fred devinrent écarlates, et comprenant, son jumeau s'écria :
-Non t'es sérieux ?!
Il éclata de rire alors que Fred continuait de rougir et lui envoyait un coussin sur la tête pour le faire taire, embarrassé que son jumeau sache aussi bien lire en lui.
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La Grande Salle était parcourue de son brouhaha habituel à l'heure des repas.
Fred soupira lourdement. Depuis une semaine, il n'avait plus fait de farces à Hermione, et depuis une semaine, elle avait de nouveau oublié sa présence.
En entendant son rire, il tourna la tête vers le trio d'or un peu plus loin à la table, et la détailla en silence, comme souvent.
Et comme souvent, George s'en aperçut, et lui donna un léger coup de coude en murmurant :
-T'es un Gryffondor non ? Pourquoi tu continues de te cacher ?
-C'est plus compliqué que ça, marmonna Fred en baissant de nouveau les yeux vers son assiette, à laquelle il n'avait quasiment pas touché.
-C'est toi qui rend ça compliqué. Tu es le grand Fred Weasley, tu obtiens ta réponse, et si tu perds, bah c'est que c'était pas la bonne ou pas encore le moment que tu cases !
Son jumeau serra la mâchoire, et George fit le lien avec un cours de l'année précédente, le cours depuis lequel Fred avait développé une obsession pour Hermione.
-Ce n'est qu'une potion, Forge. Et encore, une odeur de potion. Ça veut rien dire, tu sais. Ou si ça veut dire quelque chose, dans ce cas, fonce, tu sais que ça marchera.
-Pas elle, contrecarra-t-il. Moi je le sais, pas elle. Et ça se trouve ça serait différent pour elle, et moi je suis juste le crétin de l'histoire.
-Les jumeaux Weasley ne peuvent pas être des crétins, tu te souviens ? On a établi cette règle quand on avait six ans.
-Et on était des crétins à cette époque-là.
-Ouais, mais au moins t'avais encore ton courage, Forge.
Fred soupira, ne pouvant qu'admettre qu'il ne lui restait que deux solutions, et un jumeau Weasley ne supportait pas de rester dans l'ombre. Voyant qu'il avait réussi à le faire changer d'avis, George l'encouragea :
-Commence petit, simple, tu verras le reste plus tard.
"Petit"... pour Fred, même "petit" semblait être un titan quand il s'agissait de parler à Hermione Granger... de manière sérieuse, pour une fois.
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Allez, allez, allez, allez, tu peux le faire, Forge, tu peux le faire, c'est... c'est Hermione, mais Hermione, c'est qu'une fille au fond ? Si tu enlèves tous, tous, tous les adjectifs qui te viennent en tête, à la base de la base, ce n'est qu'une fille... Elle n'est pas née avec un bouquin dans les mains quand même... quoique... hum, ça a pas dû être facile pour l'accouchement...
Sentant que son esprit s'égarait, Fred se secouait la tête alors qu'il attendait que la Salle-sur-Demande se vide, le cours de l'Armée de Dumbledore venant de se finir, pour pouvoir parler à Hermione tranquille.
Heureusement pour lui, elle avait tendance à laisser Harry et Ron partir devant le temps qu'elle feuillette les livres que faisait apparaître la salle à chaque fois. Alors que la porte se fermait derrière Ron et Harry, Fred sortit de l'ombre et appela doucement :
-Hermione ?
Elle tourna prestement la tête vers lui, surprise, et légèrement méfiante, elle demanda :
-Qu'est-ce que tu veux Fred ?
Il se gratta nerveusement la nuque, et eut un petit sourire contrit en avouant :
-Être sérieux, alors écoute-bien parce que je suis pas certain que ça reste longtemps, d'accord ?
Elle fronça les sourcils, toujours sur ses gardes, se demandant sans doute quel tour il lui jouait.
Oh Hermione, pour une fois je ne joue pas, pitié laisse-moi une chance...
-Je... (il se racla la gorge.) Je suis désolé Hermione, j'ai exagéré avec mes blagues. Je faisais juste des expériences personnelles pour voir la réaction qu'auraient des gens studieux face à certaines farces, et il se trouve que tu étais un sujet plutôt intéressant à étudier... enfin, je suis désolé, j'avais pas le droit de me servir de toi comme ça.
Un petit mensonge, mais il ne pouvait pas lui avouer la vérité. Il ne l'avait jamais dit, à qui que ce soit, George l'avait deviné, mais sinon c'était son petit secret, qu'il n'avait jamais prononcé à voix haute.
Les yeux de Hermione se plissèrent légèrement, et les bras croisés, elle déclara :
-Tu mens aussi mal que Ron.
Alerte ! Si elle est capable de repérer quand je mens... combien de fois elle a su que j'étais honnête quand je tentais de faire passer ça pour des blagues ?!
Panique à bord, il fallut toute la volonté du monde pour que Fred ne demande pas à la salle de le faire disparaître sur-le-champ. Il s'efforça de garder la face, et tenta :
-De quoi tu parles, Hermione ?
-Tes excuses sont sincères, et je les accepte pour ça, expliqua-t-elle alors que son regard sombre semblait le sonder jusqu'à l'âme. Mais tes raisons sont bidons.
Replis stratégique ! Replis stratégique ! Ennemi beaucoup plus avancé que prévu !
-Alors c'est parfait, les excuses c'était l'essentiel, alors à demain Hermione !
Il se retourna d'un coup et marcha à grands pas vers la sortie, priant à chaque instant pour qu'elle ne le retienne pas. Le coeur battant, il était presque libre quand elle s'exclama :
-Tu sais que je suis patiente n'est-ce pas ? Et tenace. Et plus que tout, je veux tout savoir sur tout.
Oh que oui je le sais...
En clair, elle n'allait pas le lâcher comme ça. Égoïstement, Fred adorait cette idée. Aussi il passa rapidement la porte, à la fois pour essayer de calmer son coeur affolé... et pour que ce soit elle qui lui court après, pour une fois.
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Vraiment, Fred compatissait, désormais.
Savoir qu'une personne cherche à être sur notre dos, sans savoir quand elle va se montrer, nous piéger, c'est stressant.
Et dire qu'il lui avait fait vivre ça... il le regrettait presque.
Presque, parce que s'il ne l'avait pas fait, elle ne le verrait pas autant désormais.
Et ça, ça compensait largement sa pointe de culpabilité.
C'était étrange comme jeu. Il l'évitait comme il le pouvait, juste pour qu'elle continue de le poursuivre.
Le problème était que comme elle l'avait dit, Hermione était patiente. Et ce jeu pouvait durer très, très longtemps... mais le coeur de Fred ne le supporterait certainement pas, faisant un arrêt puis accélérant comme un fou à chaque fois qu'il la voyait, à la fois terrifié et heureux de la tournure des choses.
Parce que pour l'instant elle le voyait, mais quand elle saurait la vérité, il tomberait sans doute plus bas que terre... et cela allait faire mal sur le coup, mais aussi sur le long terme.
Merlin, qu'il ne voulait pas vivre ça.
Alors il continuait ce jeu du chat et de la souris, inlassablement, son courage de Gryffondor étant apparemment parti loin, très loin en vacances. Peut-être en Australie, en train de se balancer dans une poche de kangourou...
Peut-être deux semaines s'étaient écoulées depuis leur discussion dans la Salle-sur-Demande.
En étant le jumeau de George, Fred avait appris très tôt à se réveiller dès qu'il sentait quelque chose de bizarre à ses pieds.
Aussi il se réveilla en sursaut en sentant carrément une masse à ses pieds.
En plein milieu de la nuit, il eut du mal à s'habituer à la pénombre... d'ailleurs il ne faisait jamais aussi sombre dans son lit, il détestait fermer les baldaquins.
Quand il essaya de pousser le rideau, il découvrit que ce dernier était comme figé, rigidifié, et aussitôt, il passa la main sous son oreiller pour prendre sa baguette.
Mais elle n'y était pas.
-Ne t'inquiète pas, c'est moi qui l'ai.
Fred se redressa brusquement, et ses yeux habitués désormais repérèrent une silhouette assise en tailleur au bout de son lit.
-Hermione ? Qu'est-ce que tu fais là ? chuchota-t-il par peur de réveiller son jumeau.
-Tu peux parler normalement, j'ai jeté un sort de Silence. Et les rideaux et ta baguette, c'est pour m'assurer que tu ne puisses pas t'enfuir.
Aussitôt, le coeur de Fred ne savait plus où donner de la tête entre la panique en comprenant que la discussion commençait, et l'euphorie étrange qu'il ressentait à savoir à la fois Hermione aussi près de lui, et dans son lit. Enfin, sur son lit, mais c'était tout de même perturbant.
-Tu devrais aller dormir, Hermione, sinon tu vas t'endormir en classe, tenta-t-il d'un ton décontracté.
Comme si c'était normal que tu sois là... mais Merlin, Hermione, qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? Tu veux me tuer ?!
Il crut la voir sourire, et elle répondit :
-Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai déjà passé des nuits plus courtes que ça pour réviser. Maintenant, expliques-toi : pourquoi m'avoir fait autant de farces ? Pourquoi moi en particulier ?
Détourner son attention... après avoir autant cherché à l'avoir, voilà que je l'ai un peu trop...
-Depuis combien de temps tu es capable de savoir quand je mens ?
Dis-moi que tu ne m'as pas cramé depuis tout ce temps... ça serait vraiment, vraiment gênant...
Elle le fixa un instant, et usant de toute sa force, Fred s'efforçait toujours d'afficher sa nonchalance habituelle, comme s'il était tout à fait à l'aise.
Même la fois où on s'est perdu dans la Forêt Interdite avec George j'avais moins peur... Merlin Hermione, ais pitié de moi s'il te plaît... laisse-moi encore faire l'autruche, laisse-moi encore avoir ton attention un peu plus longtemps...
-Depuis les vacances au Square Grimmaud, je t'ai vu assez de fois mentir à ta mère pour en reconnaître les signes, tu en as autant que Ron alors c'est assez facile en réalité, répondit-elle finalement.
...Ça pue pour moi là, non ? Qu'est-ce que je lui ai dis depuis déjà ? Qu'elle était incroyablement géniale ? Que c'était un pur génie de bibliothèque qui mériterait qu'on l'appelle "reine" tant son intelligence pourrait gouverner le monde ? Qu'elle était ma reine ? Bon, j'avais fais passer ça pour des plaisanteries quand elle menaçait nos produits ou qu'elle nous en avait confisqué un, mais du coup... elle a su que j'étais honnête dans le fond ?
Face à son silence, Hermione reprit, d'une voix plus faible, presque timide :
-Le plus étrange, c'est qu'après dix jours où tu étais quasiment constamment sur mon dos, ça m'a fait bizarre de ne plus me méfier de toi à chacun de mes pas. Les premiers jours ça a été reposant, mais ensuite... ça faisait vraiment bizarre, conclut-elle maladroitement.
Il fronça les sourcils, peu sûr de comprendre où elle voulait en venir à son tour. De son côté, elle semblait attendre après lui, elle voulait le faire parler... pour ne pas avoir à le faire. Retenant un soupir en voyant que Fred n'était décidément pas prêt à faire tomber sa carapace, elle lui tendit une nouvelle perche :
-J'ai aussi appris à distinguer tes plaisanteries de la vérité, Fred.
Non. Non, non, non, non, non. Non, Hermione, tu n'as pas le droit. Me fais pas ça. Non. Non. Non, recommence à jouer l'autruche, continue de garder ce secret pour toi. Mais me confronte pas, me force pas à me confronter moi-même, je supporterai pas le choc. George a deviné, très bien, tu as deviné, tant pis, mais laissez-moi ne rien dire, laissez-moi garder ça, laissez-moi dans mon coin. Merlin, pourquoi j'ai cherché à attirer ton attention ? Dans quel pétrin je me suis encore fourré ? Pourquoi, pourquoi je ne suis pas resté dans mon coin, avec mon vilain petit secret ?
Face à son silence, Hermione commença soudain à avoir peur. Et si elle avait tout interprété de travers ? Si elle s'était trompée ?
-Fred, s'il te plaît, réponds-moi, murmura-t-elle, laissant sans le vouloir percevoir toute l'angoisse qu'elle ressentait.
Je te déteste. Je te déteste mais tellement Hermione. Tu n'as pas le droit de m'obliger à le dire... et pourtant tu le fais quand même. Et le pire, c'est que pour toi, je vais réussir à vaincre ma peur...
-Poatiratetion.
...enfin presque. Tu m'en demandes beaucoup aussi !
Elle cligna des yeux, incapable de décrypter, et laissa échapper :
-Quoi ?
Il soupira, et soudain son courage revint de ses vacances :
-Pour attirer ton attention.
Bon sang, pourquoi j'ai dis ça ? Oublie, oublie tout ! Je n'ai rien dis ! Ce n'est pas du tout pour ça ! C'est pour... pour... Pour autre chose !
-Ça va contente ? Maintenant je peux dormir ? siffla-t-il, usant de la froideur comme dernière défense.
Hermione l'observa, hésitant entre le bouder pour le ton qu'il avait employé, ou fondre devant cette sensibilité qu'il essayait par tous les moyens de cacher, de protéger. S'il avait bien une chose qu'elle avait compris en apprenant à connaître Fred Weasley, c'était qu'il avait un nombre impressionnant de facettes différentes, avec toutes leurs rôles à jouer. Rendre les gens autour de lui heureux pour sa facette du farceur, assurer le bien-être de sa famille pour celle du protecteur, ou comme en cet instant, se protéger lui-même pour celle du crétin.
Malgré ce qu'elle pouvait bien dire, c'était l'une des choses qui l'avait le plus intrigué chez lui, qui l'avait poussé à s'intéresser un peu plus à lui. L'envie de découvrir qui était réellement cette personne qu'il tentait de cacher sous autant de facettes. Découvrir entièrement le caractère de Fred Weasley, qui semblait de prime abord si différent d'elle.
-Tu veux pas savoir ce que j'en pense ? demanda-t-elle alors qu'il gardait obstinément le regard sur sa couette, refusant de la regarder pour qu'elle finisse par s'en aller.
-Je sais très bien ce que tu en penses, donc maintenant donne-moi ma baguette et va dormir.
-Tu ne réagirais pas comme ça si tu savais vraiment ce que j'en pense ! s'emporta-t-elle légèrement.
C'était déjà difficile pour elle alors le fait qu'il soit froid n'aidait pas...
-Alors vas-y je t'en prie, parle ! s'énerva-t-il à son tour.
Sérieusement, comment deux personnes avec autant de réticence à baisser leur carapace s'étaient retrouvés dans cette situation ? Au lieu de rester dans leur coin, sans problème... Hermione ne savait même pas ce qu'elle devait dire. Ce qu'elle en pensait ? Trop, certainement trop de choses pour lui... Alors, elle lui suivit son exemple et répondit :
-Tu avais déjà mon attention !
D'accord, ça ressemblait presque à une énigme à ce niveau-là... Allez Fred, pitié m'oblige pas à me dévoiler plus.
Elle souhaitait presque qu'il repose son regard sur la couette, parce que là, le poids de ses yeux sur elle était insoutenable. Il y avait trop de non-dits, ils n'avançaient pas ! Mais aucun des deux n'aurait la force d'avouer plus...
-Et puis merde, j'en ai marre de cette peur ! s'écria-t-elle tout à coup. Tu as eu mon attention à partir du moment où tu m'as révélé ton intelligence à travers vos inventions, tu as eu mon attention quand tu as commencé à t'en servir pour aider Harry, tu as eu mon attention quand tu m'as défendu face à Kreattur, tu as eu mon attention quand tu t'es mis à affirmer foi de Weasley que vos inventions pourraient redonner le sourire en ces temps sombres qui arrivaient, tu as eu mon attention quand tu t'es dénoncé à la place d'un petit pour une bêtise pour ne pas qu'il soit puni par Ombrage ! Tu es un crétin, mais un crétin brillant, courageux, protecteur, loyal et attentionné ! Un crétin qui me rend folle avec toutes ses farces stupides, mais je me sens vide dès qu'il n'y en a plus ! Et je suis totalement dépassée, parce qu'on est deux Gryffondor qui ne sont même pas capables de parler réellement !
Ma Mione, les Gryffondor ne parlent pas ; ils agissent !
En moins d'une seconde, Fred attrapa le visage de Hermione entre ses mains et l'embrassa à pleine bouche, s'attendant à chaque instant à recevoir une claque, mais ce fut avec douceur qu'une main se posa sur sa joue, l'encourageant à approfondir son baiser.
Finalement, les gestes parlent peut-être plus que les mots...
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Yeah, retour en force, il est presque 5h du mat, ça fait trois heures que je bosse sur cet OS, je suis crevée xD
Mais j'en suis particulièrement satisfaite, j'adore tellement écrire des Fremione *___* (peut-être la fin qui est un peu rapide, mais je voulais surtout me concentrer sur le développement)
Encore une fois, je m'excuse du temps qui s'écoule entre chaque OS, la régularité n'est vraiment pas mon fort d'autant que je bosse sur un très gros projet donc je vous parlerai d'ici un ou deux mois normalement ^^
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, comme toujours, et merci à tous ceux qui continuent de me lire après deux ans que ce recueil a commencé - ouaip, ça se voit qu'il y a eu des périodes de creux xDDD - et merci tout simplement à ceux qui lisent mes OS, qu'importe depuis quand ils sont là, vous êtes là et c'est ça qui compte <33
À bientôt tout le monde <3