Salut les amis ! Alors, comme je pars en vacances demain, je ne vais pas pouvoir poster de chapitre. C'est pour cela que je le fais aujourd'hui ! J'espère qu'il vous plaira malgré sa longueur ^^.
Courage !
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La nuit était bien avancée et nous cheminions depuis trois bons quarts d'heure. Le soleil avait totalement disparu et seule l'obscurité nous entourait. Je me cramponnais à Link, ne voulant pas tomber alors que nous galopions à toute vitesse. Le vent ne m'atteignait pas, cachée derrière la carrure du héros. Quant à lui, ces mèches blondes volants dans tous les sens et ses vêtements claquants m'apprenaient que le souffle était assez puissant en avant. Je tournai mon visage vers la charrette qui nous suivait de près. Nous aurions pu aller plus vite sans elle mais nous n'avions d'autre choix que de l'attendre... J'examinai le véhicule dont les tissus étendus le long de l'armature, qui permettaient de protéger les passagers, ondulaient au vent. Par chance, pour l'instant, nous n'avions pas croisé de danger. La seule meute d'animaux sauvages avait fui à notre approche. Puis, j'entendis une voix diffuse dans mon dos. Je pivotai ma tête pour tenter de comprendre ce qu'elle disait et je réussis à saisir quelques mots.
« ...pont de la route est est impraticable. Nous allons donc devoir emprunter celui à l'ouest » nous avertit Telma alors qu'elle faisait accélérer les chevaux. J'hochai la tête, frottant ma joue contre le haut de la tunique de Link. Heureusement que je n'étais pas plus petite ou j'aurais eu le droit au métal du bouclier. Je me penchai et répétai les indications à l'hylien qui hocha la tête à son tour.
« Je vais nous y guider » m'informa-t-il et je fis signe à Telma que nous avions pris en compte ses directives. Link suivit un chemin qu'il paraissait connaître et nous virâmes plusieurs fois sur les sentiers de la plaine avant d'arriver au niveau d'un ravin. Le seul passage était le pont qui le reliait à l'autre côté. Doucement, Epona ralentit et la carriole en fit de même. L'hylien guida sa monture plus près de la muraille qui nous séparait du vide et jeta un coup d'œil à la passerelle de pierre en contre-bas qui se trouvait être le viaduc d'Hylia. Je grognai en voyant ce qui s'y tenait malgré l'obscurité.
« Quelle bonne surprise » marmonnai-je en me décalant légèrement vers l'arrière pour ne plus être collée au héros.
« Vous le connaissez ? » s'étonna Telma en s'approchant de nous. Elle était descendue de la charrette pour nous rejoindre et voir ce qui nous gênait.
« Ouais... » répondis-je en grimaçant.
« Mais ce n'est pas une très bonne fréquentation » compléta Link en soupirant. La gérante du bar et maintenant chauffeuse haussa les épaules.
« Je vous laisse vous en charger. Moi, je m'occupe des gosses » dit-elle en faisant demi-tour. Link acquiesça en lui promettant de dégager la voie. « De toute façon, il n'y en a pas d'autres » nous lança-t-elle de dos en agitant sa main. Elle remonta dans la charrette et nous reprîmes notre route pour descendre à hauteur du viaduc qui siégeait un peu plus bas. La route descendit en spirale et nous repassâmes au pas pour ne pas risquer de renverser le véhicule. Link plaça Epona à côté de la carriole pour l'équilibrer en cas de besoin. C'est alors qu'Iria passa sa tête à travers les tissus pour nous regarder. Elle dévisagea longuement Link avant de parler.
« Merci beaucoup pour tout ce que vous faites pour nous » souffla-t-elle en laissant son regard glisser sur moi. « Est-ce que je peux vous demander quelque chose ? »
« Bien sûr... » répondis-je gentiment en souriant. Elle me le rendit.
« Comment vous appelez-vous ? »
« Je m'appelle Tp et lui, Link » dis-je en le pointant du doigt. Elle redressa vivement la tête en entendant ma réponse.
« Link ?! » Telma et le concerné tournèrent instantanément la tête vers elle. Ils paraissaient espérer qu'elle ait retrouvé la mémoire. Je me mordis la lèvre en voyant les yeux remplis d'espoir qu'arborait le garçon devant moi. Je ne pouvais pas lui dire qu'elle ne se souviendrait pas de lui avant longtemps...
« Tu- » commença-t-il mais il se fit couper par la jeune fille.
« Je n'oublierai jamais ce que vous avez fait pour nous, Link et Tp bien évidemment » s'enthousiasma-t-elle en s'agrippant au rebord de bois. Je vis l'air de l'hylien se ternir. Telma rit.
« Attends d'être arrivée à Cocorico avant de te répandre en sentiments ma petite » la prévint-elle avant de se retourner vers nous. Je croisai les yeux verts ornés de paillettes colorées de la femme tandis que Link fixait toujours la jeune fille. Je soupirai intérieurement en baissant les yeux. Il était vraiment inquiet pour Iria. J'éprouvai peut-être un peu de jalousie... mais je ne dis rien. C'était déraisonnable, il s'agissait de son amie d'enfance, pourquoi ne s'inquiéterait-il pas ? Et puis, si je ne le connaissais pas, rien ne me ferait penser qu'il éprouverait des sentiments pour elle. C'était juste les idées un peu désordonnées d'une fille connaissant l'histoire dans tous les détails...
« Tu as raison... » soupira Iria en se reculant avant de laisser le tissu retomber devant elle, nous séparant.
« Tu as de beaux yeux... » souffla Telma pour attirer l'attention de Link. « Ceux d'un animal fier et sauvage... ne les laisse pas être ternis par la tristesse et le doute » lui dit-elle. Je relevai les yeux pour la regarder alors qu'elle disait quelque chose d'assez aguicheur. « Je t'assure que si vous nous emmener sains et saufs là-bas, je veillerai à ce que vous ne le regrettiez pas. Je trouverai une récompense à vous donner. » Puis, elle envoya un baiser à Link avant de lui faire un clin d'œil. J'affichai une expression aussi étonnée que ce dernier qui se transforma en choc quand il sourit à la femme. Non mais là par contre ! J'étais outrée ! Un rire me coupa dans mes pensées. « J'ai l'impression que j'en ai vexé une » se moqua Telma en me fixant. Le héros se tordit pour me voir et je pinçai mes lèvres entre elles.
« Pas du tout, je ne vois pas ce qui aurait dû me vexer » claquai-je en me redressant sur la selle.
« Il y a un problème Tp ? » me demanda Link. Je niai et donnai un petit coup de talon vers les bottes du cavalier, ce qui fit avancer Epona.
« Allons-y ou nous ne serons pas arrivés avant demain matin » râlai-je. Mon compagnon fut surpris de sentir la jument se mettre en marche.
« Depuis quand tu écoutes les autres toi ? » s'étonna-t-il en reprenant ses rênes. Elle hennit un coup.
« C'est parce qu'elle m'adore » ris-je. « Tu l'as dit toi-même. » Il soupira légèrement mais c'était plutôt joyeux comme soupir et nous reprîmes la route. Je cernai tout de même une discussion dans mon dos lorsque nous avançâmes.
« Dis-moi Telma, sont-ils ensembles ? » l'interrogea Iria.
« C'est bien ce que j'ai cru comprendre » répondit-elle en faisant claquer les rênes qu'elle tenait.
« Je me disais qu'ils étaient très proches. » Un petit rire retentit, celui de la femme.
« Tout le monde le dirait » souffla-t-elle. Je souris à moitié sans que personne ne puisse le voir. C'était très bien, au moins tout le monde ferait gaffe ! Oh par les déesses, je devenais possessive... ris-je en m'entendant penser. Enfin, nous arrivâmes au niveau de l'entrée du viaduc. Telma gara sa charrette sur le côté du chemin, nous laissant la voie libre. Link ralentit à hauteur de la carriole.
« Tu ne descends pas Tp ? » s'étonna Iria. J'haussai un sourcil et m'emparai de mon arc et d'une flèche dans mon carquois.
« Non, j'ai l'habitude d'aider dans les combats » dis-je. Telma fronça les sourcils.
« Ce n'est pas vraiment la place d'une femme ! Et puis, en désignant Link comme protecteur, je ne pensais pas à toi. » J'haussai les épaules.
« Donc tu ne penses pas à descendre ? » m'interrogea l'épéiste. Je ris sarcastiquement.
« Comme si. Tu prends toujours tes rêves pour tes réalités » me moquai-je. Il soupira en levant les yeux au ciel. Il plaça la jument en face de notre adversaire de l'autre côté du pont.
« Tu vas finir par me faire faire une crise cardiaque » lança-t-il en dégainant son épée. Je lui tapotai l'épaule en signe de réconfort. « Prête ? » me demanda-t-il.
« Absolument » dis-je en hochant la tête. Il enfonça ses talons dans les flancs de la jument qui démarra immédiatement et tendit son bras avec son épée pour se préparer à l'attaque. J'attrapai la selle pour m'équilibrer, histoire que le changement de vitesse ne m'éjecte pas, avant de m'habituer et de tenir seule. Je vis le roi Bublin en faire de même sur son énorme sanglier. Il s'élança vers nous et je plissai les yeux pour le discerner dans le noir de la nuit. Il se découpait mal sur les pierres foncées de l'édifice.
C'est alors que je remarquai qu'il était bien plus équipé que la dernière fois. Son sanglier était recouvert de plaque de métal avec des piques acérés et ses défenses ainsi que sa gueule étaient empreints de peinture rouge... ou de sang... Seuls ses petits yeux luisants le démarquaient du paysage. Quant à notre ennemi, ses cornes dont l'une était brisée, étaient agrémentées de marques de guerre et il portait des boucliers comprenant une lame coupante perpendiculaire à sa surface sur chacun de ses bras. Cela lui permettait de faucher ses adversaires en se protégeant. Link ne pourrait pas le toucher avec sa lame dans cet état ! Je commençai à paniquer avant de me rendre compte que nous n'étions plus qu'à quelques mètres de lui. Il positionna ses boucliers et une des lames vint se placer en face de nos têtes. Ayant compris le manège depuis quelques secondes, je réagis rapidement mais sans savoir quoi faire.
« Baisses-toi ! » hurlai-je du plus fort que je pus en appuyant de toutes mes forces sur la tête de Link. Il se pencha en avant et je m'étalai sur son dos pour le garder au plus proche d'Epona. L'épée du héros, qu'il tenait toujours tendue, entra en collision avec le bouclier de l'ennemi et un bruit de métal résonna. Link cria de douleur et fut contraint de lâcher l'arme qui tomba au sol. Un sifflement passa au-dessus de nos têtes et je sus que la mort nous avait frôlés. Puis, Epona continua son chemin et je me redressai, permettant au cavalier d'en faire autant. Heureusement que le sanglier était plus haut que nous ou c'était la fin. La jument s'arrêta et fit demi-tour. Inquiète je me penchai en avant. « Link ? » l'appelai-je dans le froid de la nuit. Il grogna. « Tu vas bien ? »
« Ouais... Ça aurait été pire si tu ne m'avais pas écrasé » avoua-t-il en se massant la main gauche.
« Tu t'es fait mal ?! » paniquai-je en voyant le sang couler du bout de ses mitaines et ruisseler sur ses doigts. « Oh, par les déesses » soufflai-je. Je redressai ma tête et vis le sanglier renâcler. Heureusement, il n'avait pas remarqué Telma et Iria derrière lui. Il était focalisé sur nous. Immédiatement, mon regard tomba sur l'épée au sol, à mi-chemin. Nous ne pouvions pas la récupérer...
« C'est bon, ça va aller. Par contre, je ne peux plus me battre et le boomerang ne peut pas me servir... » Je grinçai des dents en le voyant secouer sa main pour se débarrasser du trop-plein de sang.
« Bien, je vais donc devoir m'en charger » dis-je en lui refourguant mon arc dans les bras. Il fronça les sourcils en me sentant bouger en prenant appui sur lui.
« Qu'est-ce que tu fous ? » grommela-t-il en se retournant vers moi. Seulement, il dû lever les yeux pour me regarder. Je venais de me lever en m'aidant de son dos. Mes pieds reposaient sur les bords de la selle que j'avais trouvés plus sûrs que la croupe de la jument. « Tp, descends, c'est pas une bonne idée » m'ordonna-t-il.
« Tu en as peut-être une meilleure ? » Il ne répondit pas. « Cool, donc on va faire comme ça, un point c'est tout, et moi aussi je t'aime » lançai-je. Il pensait quoi, que me tenir debout sur un cheval lancé en plein galop au milieu d'un pont au-dessus d'un précipice rempli d'eau en chargeant sur un sanglier enragé m'enchantait ? Non, la phrase était un peu trop longue pour que ce soit le cas. Donc, j'étais littéralement folle et morte de peur. Il se redressa. « Tu veux bien me passer mon arc ? » demandai-je. Il s'exécuta et je calai mes genoux contre son dos pour me stabiliser alors que je saisissais une flèche. « Bien, tu vas lancer Epona au galop et moi je me charge de lui. Surtout, tu restes droit et tu ne t'arrêtes pas quoi qu'il arrive. Tu ne penses pas à moi et tu fonces compris ? Je dois le finir en un coup sinon on va être hachés menu » lui expliquai-je. Il s'empara des rênes alors que l'énergumène d'en face semblait s'impatienter.
« Cette femme signera mon arrêt de mort » rechigna-t-il. Je ris en l'entendant me maudire sans s'arrêter. Puis, en ayant marre d'attendre, le monstre lança sa monture sur nous.
« Vas-y » soufflai-je en encourageant Link. J'entendis un dernier juron passer ses lèvres et la jument partit au galop. Je retins un cri de peur pour ne pas le faire paniquer et serrai les dents. Bien, je n'avais pas le droit à l'erreur... La distance se réduisait à vue d'œil et je remarquai que Telma et Iria s'étaient approchées du bord. Les cris avaient dus les interpeller. Elles semblaient effarées et apeurées. Cependant, je clignai des yeux et me reconcentrai sur notre combat. Je ne devais pas me déconcentrer ! « Tp ? Tu y arrives ? » s'écria Link pour que je l'entende malgré le vent.
« T'en fais pas » répondis-je. Je ne sais pas s'il m'entendit mais je devais me calmer. Une flèche classique ne le finirait pas en un coup, or, je devais le faire. Je bandai l'arc et visai la tête du roi Bublin avant de fermer les yeux. Mon équilibre était plus précaire mais je n'avais pas le choix pour me reconcentrer. Je me focalisai sur ma respiration puis le vide dans mon esprit. Je refis rapidement le même chemin que celui que m'avait montré l'esprit de Lanelle. Pourtant, mon pouvoir resta bloqué. Ce n'était pas le moment. Je contractai ma mâchoire et ma prise sur l'arc se solidifia. Ce n'était pas le moment ! J'avais des pouvoirs, je les avais vus, je devais y croire et ils devaient m'obéir ! A quoi cela servirait-il sinon ?! Je forçai les portes de ma puissance, les faisant s'entrouvrir imperceptiblement. Une lumière envahit la noirceur de mon esprit et je souris. Enfin. Je rouvris les yeux et aperçus une forte luminosité se dégager de mon front. Je la concentrai dans ma flèche, y mettant toute ma volonté. Il ne restait presque plus de temps. Presque. Plus. De. Temps, pensai-je en suant à grosse gouttes. La pointe de la flèche s'illumina enfin. « Allez ! » hurlai-je en lâchant la corde que je tenais.
PDV Iria
Je me tenais avec Telma au bord du précipice. Nous avions accouru lorsque que Tp puis Link avaient hurlés chacun leur tour. J'avais eu peur que l'un de nos deux sauveurs ne soit mort lors de l'affrontement. Seulement, en arrivant au bord, nous avions vu la jeune fille, debout à l'arrière du cheval, s'appuyant contre son compagnon. Ils paraissaient parler lorsqu'enfin, ils s'élancèrent face au sanglier qui chargeait. J'écarquillai les yeux quand je remarquai que la dénommée Tp avait fermé les yeux, sa flèche pointée en direction de leur ennemi.
« Que fait-elle ?! » s'écria Telma en se penchant plus que de raison sur la muraille détruite.
« Elle va mourir ! » paniquai-je. Non, ils ne devaient rien leur arriver ! Surtout pas pour nous protéger !
Je restai figée, incapable du moindre mouvement. Je n'avais jamais été dans ce genre de situation, je ne pouvais pas réagir. Puis, sans crier gare, le front de l'archère s'illumina et la luminosité éclaira tout son visage, faisant miroiter ses cheveux c/c et ses yeux c/y qu'elle avait rouverts, comme en plein jour. Puis, la lumière devient telle que ses traits disparurent.
« Allez ! » J'entendis son cri percer le voile nocturne et s'élever jusqu'au ciel. Elle lâcha sa flèche qui s'illumina, lui volant toute sa lumière, et fila droit sur sa cible, ne laissant qu'une traînée dorée dans son sillage. Je n'eus pas le temps de voir l'action que l'obscurité retomba sur le pont.
PDV Tp
La flèche partit directement, absorbant le reste du pouvoir que j'avais réussis à extraire de force à mon corps. Elle fonça en direction du crâne de l'énorme monstre et, alors qu'elle entrainait ma lumière avec elle, un craquement sinistre retentit. Je discernai la flèche se ficher dans le sol, derrière l'horreur dont elle avait perforé la boîte crânienne, avant qu'elle ne s'éteigne. Le sanglier pila net, effrayé par la soudaine apparition puis disparition de lumière. Son cavalier s'écroula sur lui-même et resta inerte sur la monture qui commença à paniquer en l'absence d'ordre. Elle cabra et émit un son aigu. Le cadavre sur son dos se fit secouer dans tous les sens et elle fonça tout droit, nous rasant avant de disparaitre dans la noirceur de la nuit. Le silence régna pendant quelques secondes avant que Link ne se tourne vers moi.
« Tu as réussi Tp ! » s'écria-t-il. Je lui souris et me rassis maladroitement en sentant un vertige m'envahir. Ma tête me martelait, comme si elle me punissait d'avoir forcé sur les barrières qui enfermaient ma force.
« Je te l'avais dit » soufflai-je. Il descendit de cheval et j'en fis autant. « D'ailleurs ta main... » commençai-je. Il la plia et la déplia plusieurs fois devant moi.
« T'inquiète, j'en ai vu d'autres ! » Il se retourna et marcha pour aller récupérer son épée. En se relevant, il examina un objet qu'il avait trouvé avec. « Eh, regarde ce qu- » Je n'eus pas le loisir de le laisser terminer sa phrase qu'un autre vertige me prit. Je me précipitai vers le bord du pont et vomis dans le vide. « Tp ! » s'écria Link. Je titubai vers l'arrière pour m'éloigner du muret et levai des yeux fiévreux vers le héros.
« Je suis vraiment une faiblarde » dis-je en souriant avant sentir mes jambes se dérober sous mon poids. Je m'écroulai au sol et l'impact de ma tête sur la pierre endormit ma conscience.
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J'ouvris les yeux l'instant d'après... ou peut-être pas. C'est une explosion qui me fit sursauter. J'écarquillai mes yeux qui me paraissaient secs et je redressai vivement la tête. J'étais assise dans un truc en bois mouvant... la charrette ! Qu'est-ce qu'il se passait ici ?! Je croisai le regard d'Iria qui maintenait Lars avec force contre elle. Elle se cramponnait de son autre main afin de ne pas être éjectée. Elle était terrorisée et des larmes ruisselaient sur ses joues alors qu'elle poussait des cris à chaque secousse. Difficilement, je tournai ma tête pour tomber sur mon arc. Instinctivement, je le saisis. Des hurlements nous entouraient alors que j'entendais des bruits de lutte tout autour de nous. Pourtant, ce satané tissu m'empêchait de voir à l'extérieur.
Soudain, un coin prit feu et je m'en éloignai pour ne pas être blessée. Il s'éteignit tout de suite après et je remarquai qu'un boomerang blanc venait de souffler dessus pour l'arrêter. Link se battait au-dehors ? Nous étions encore dans la plaine ?! Je grimaçai en me levant et failli perdre l'équilibre et tomber par l'arrière de la carriole. Un sanglot plus fort que les autres me fit me tourner vers Iria qui regardait l'enfant qu'elle tenait. Je fis demi-tour et passai à côté d'elle pour enjamber la séparation avec l'avant et m'asseoir à côté de Telma. Cette dernière hoqueta en me voyant.
« Qu'est-ce que tu fais debout ?! » hurla-t-elle sans quitter la route des yeux. Ou plutôt, l'herbe que nous traversions.
« Pourquoi ne sommes-nous pas sur le chemin ?! » demandai-je par-dessus le vacarme qui nous suivait en éclipsant sa question.
« Ils ont effrayé les chevaux en plaçant des bombes sur le chemin ! Nous sommes sortis de la route ! Je suis obligée de faire le tour, on ne peut pas revenir sur nos pas ! » me dit-elle en faisant accélérer les chevaux. Nous roulâmes sur un pont en bois avant de faire une embardée pour tourner vers notre destination. L'angle me permit d'apercevoir l'arrière. Nous étions coursés par une vingtaine de bublins montés et équipés d'arc avec des flèches enflammées. Link tournait avec Epona et se débarrassait des monstres mais pour un de tué, deux arrivaient. Le tissu de la charrette commençait à se désintégrer.
« Je vais voir si je peux aider Link ! » criai-je en repassant à l'arrière.
« C'est de la folie ! Tu ne tiens même pas de bout ! » hurla-t-elle sans pouvoir m'en empêcher puisqu'elle devait s'occuper du trajet.
« Ça sera la soirée des folies alors ! » m'exclamai-je en tanguant jusqu'à l'arrière du véhicule. J'étais ballotée à droite et à gauche au gré des tournants. Puis, finalement, je m'agrippai à un des derniers poteaux formant l'armature et l'encerclai de ma jambe pour tenir. Je bandai mon arc et commençai à descendre les bublins l'un après l'autre. Je les loupai régulièrement mais mon carquois était plein. Ce qui comptait, c'était d'aller vite ! Lorsque Link remarqua qu'ils mourraient en chaine, il en chercha l'origine et tomba sur moi. Il me dévisagea mais ne dit rien, continuant de décimer nos ennemis. Puis, finalement, nous entrâmes dans un goulot d'étranglement et passâmes dans la plaine menant à Ordinn. Il n'y avait plus aucun monstre à part quelques chauves-souris que Link élimina rapidement grâce au boomerang. Puis, la charrette ralentit.
« Link, ouvre le portail ! » s'écria Telma. Il passa devant nous à toute vitesse et déverrouilla l'accès au village pour que la carriole puisse s'y engouffrer. Telma fit avancer les chevaux au trot et l'hylien se plaça juste dernière nous. Je m'assis en soupirant, reconnaissant l'entrée du village. Le museau d'Epona s'approcha de moi et je la caressai alors que nous avancions plus lentement. Les yeux de son cavalier se posèrent sur moi, avec une once de colère et je rentrai la tête dans mes épaules en détournant le regard. Nous restâmes silencieux et finîmes par accéder au village. Telma arrêta la charrette au niveau de la source d'eau et soupira.
« Enfin, nous sommes arrivés et en un seul morceau. Je n'y croyais plus... » En entendant des visiteurs arriver en plein milieu de la nuit, Reynald sortit de l'église et vint à notre rencontre.
« Bonjour, que puis-je pour vous à cette heure ? » demanda-t-il en s'approchant de l'avant du convoi. Puis, Link se décala de l'arrière et je sautai sur mes deux pieds pour m'avancer vers lui. Le héros descendit d'Epona et Reynald écarquilla les yeux en nous voyant. « Link ! Tp ! Que faites-vous là ?! » s'écria-t-il en venant vers nous. « Et dans cet état » continua-t-il en nous examinant de plus près.
« Nous avons amené un enfant Zora blessé » dis-je. « A ce qu'il parait, vous savez les soigner. » Il fronça les sourcils.
« Effectivement, qui vous l'a dit ? » Je désignai Telma.
« Telma, la gérante d'un bar dans la citadelle d'Hyrule. » Cette dernière s'avança et se plaça à côté de nous, jaugeant le prêtre d'un œil avant de lui sourire.
« J'ai recueilli une petite fille qui transportait un enfant Zora grièvement blessé avec elle. Les médecins de la citadelle n'ont rien voulu savoir alors j'ai pensé à vous. »
« Donc, vous avez voyagé de la citadelle à ici en plein milieu de la nuit pour des soins ? » demanda-t-il avec scepticisme.
« Il est gravement malade ! » s'exclama Iria en sortant du véhicule. Reynald soupira avant de se redresser.
« Je ne vois pas pourquoi je vous renverrais. Suivez-moi, je vais l'examiner tout de suite » dit-il en se dirigeant vers l'hôtel Dort-Dîne. Link prit le petit garçon dans ses bras et nous le suivîmes. « Au fait, je m'appelle Reynald, je suis le prêtre de ce village » se présenta-t-il en ouvrant la porte pour nous laisser passer.
« La demoiselle m'a déjà présentée, Telma, enchantée » dit-elle gaiement à l'homme. « Quant à la jeune fille, elle a perdu sa mémoire » apprit-elle à Reynald. Ce dernier fut surpris avant de reprendre une mine neutre.
« Je vois... Amènes-le à l'étage » souffla-t-il à Link qui attendait dans la salle de bar de l'auberge. Nous passâmes par les escaliers au-dessus de notre chambre et entrâmes dans le dortoir situé à l'étage. Un lit fut aménagé pour accueillir le petit Zora et Reynald nous demanda de quitter la chambre. Je sortis en compagnie de Link et Telma alors qu'Iria tint à rester. Le prêtre lui accorda en voyant sa détresse. La gérante sortit faire et un tour, nous laissant seuls. Nous patientâmes dans le silence pendant de longues minutes avant que la porte d'entrée ne grince au rez-de-chaussée. Je tournai la tête en même temps que Link et nous vîmes Colin entrer avec hésitation.
« Colin ? » l'appelai-je pour qu'il lève la tête. Il le fit et nous repéra rapidement. « Viens » l'enjoignis-je. Il monta les marches en courant et s'avança vers nous. « Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure mon bonhomme ? » demandai-je en tendant une main vers lui. Il s'approcha de moi et l'attrapa.
« Je... Je vous ai vu arriver avec un enfant qui paraissait mal en point... Les autres dorment mais... je n'arrivais pas à trouver le sommeil... » avoua-t-il. Je lui souris même si la fatigue transparaissait et l'attirai vers moi.
« Tu peux attendre avec nous si tu veux. » Il hocha la tête et s'assit entre mes jambes pendant que je le câlinais pour le rassurer. Reynald sortit de la pièce après un moment et nous nous levâmes alors que Link se décolla de la balustrade contre laquelle il s'appuyait. Nous avançâmes vers l'homme qui baissa les yeux pour nous regarder.
« Le plus difficile est passé. Il devrait s'en remettre avec beaucoup de repos » nous apprit-il en souriant doucement. Je soupirai de soulagement et Link se décontracta imperceptiblement. Colin nous regarda à tour de rôle avec un grand sourire dévoilant ses dents et je frottai ses cheveux.
« Je suis soulagée de l'entendre » avouai-je à voix haute.
« Savez-vous ce qu'il est advenu de sa mère ? Apparemment, il s'inquiète beaucoup pour elle, elle revient souvent dans ses délires selon la jeune fille » ajouta Reynald en nous fixant. Je détournai les yeux et Link ouvrit la bouche avant de la refermer. Le prêtre se pinça les lèvres. « Je vois... Il ne doit pas avoir un passé facile... » Colin vit les mines fermées des adultes.
« Je resterai à ses côtés jusqu'à ce qu'il se réveille ! » s'exclama-t-il. L'homme se baissa à son niveau. Il posa une main sur son épaule.
« Vraiment, je t'en remercie Colin... » Je lui souris.
« Mais n'oublies pas, tu ne dois surtout pas traiter Iria comme une personne que tu connais d'accord ? » Il hocha la tête. Nous avions décidé de ne pas la brusquer à l'unanimité. Aussi, personne ne dirait qu'il la connaissait. Je jetai un coup d'œil en voyant Colin se précipiter dans la chambre et vis la fille de Reynald parler à Iria. Je me détournai de la pièce. Elle était en sécurité maintenant, entourée de gens qui l'aimait sans qu'elle ne le sache.
« Sortons » proposa Reynald en descendant les marches. Link me laissa passer devant lui et je suivis le prêtre. Je sentais mes jambes flageoler sous mon poids et je prenais mon temps pour ne pas dévaler les escaliers. Soudainement, une main se glissa autour de ma taille avant de me supporter jusqu'en bas. Je tournai la tête vers Link et le remerciai du bout des lèvres. Il ne dit rien. Il était étrangement silencieux depuis notre arrivée. Il me lâcha une fois en bas et nous sortîmes sur l'avancée en bois devant l'hôtel. Je vis Telma qui nous attendait, adossée à la barrière en bois en face de la porte. « Je suis heureux de vous voir en bonne santé » dit Reynald en s'adressant à nous. « Je vous croyais en mauvaise posture dû à l'absence de lettre de votre part. » Je rougis et me grattai la joue.
« Ça m'était complètement sorti de l'esprit » soufflai-je en m'excusant. Reynald rit.
« Ce n'est pas grave, je préfère cela à autre chose. Je me doute que vous avez dû être occupés à traverser Hyrule par monts et par vauts. Bien, je vais vous laisser, je vais rejoindre les enfants dans l'église » nous informa-t-il en se penchant. « Si vous le souhaitez, vous pouvez disposer vos chevaux où bon vous semble. Nous ne manquons pas de place ici. » Puis, il fit demi-tour, faisant virevolter sa tunique colorée et partit. Je remarquai que Telma fixa le prêtre avant de se tourner vers nous.
« C'est bon de voir l'espoir renaître. Cela valait la peine d'affronter tous ces dangers pour venir ici » dit-elle en se redressant. « Vous êtes droits et courageux tous les deux, j'ai eu le temps de m'en rendre compte ces derniers jours » lança-t-elle en s'avançant d'un pas. « J'attendais d'être sûre pour vous en parler mais vous m'avez prouvé votre valeur aujourd'hui. Je ne pensais même pas assister à un quart de ce que j'ai vu » souffla-t-elle en me regardant. « Je connais quelques personnes qui refusent de laisser le royaume sombrer dans le désespoir. Et je suis l'une d'entre elles. » Elle se retourna et s'accouda à la barrière. « Je pense rester encore un peu ici. Je me fais du souci pour Iria et puis... » Elle jeta un coup d'œil à Reynald qui partait.
« Tu as des vues sur Reynald ? » m'étonnai-je en fronçant les sourcils. Je ne m'en rappelais pas de celle-là. Telma haussa les épaules.
« L'amour n'a pas d'âge les jeunes » dit-elle en souriant. Link tourna son visage vers le prêtre avant de revenir vers la femme. Elle se trouvait juste devant nous et je reculai d'un pas par réflexe pour préserver mon espace vital. Le garçon n'eut pas la même réaction et son regard plongea dans le décolleté de Telma qui s'était penchée vers lui. Je croisai les bras d'énervement et détournai le regard. « Passez me voir à la taverne dès que vous le souhaitez, vous serez toujours les bienvenus. Elle nous sert de repère, toutes les tavernes ne sont pas équipées d'un passage secret vers le château » rit-elle en faisant un clin d'œil, puis, elle trottina jusqu'au bout du ponton de bois. « Ah, je vais prendre soin de votre jument pour vous » dit-elle en nous saluant et elle rejoignit l'homme qui s'éloignait. Je la regardai l'aborder avec joie tandis qu'un torse se colla contre mon dos.
« Je pense qu'on ferait mieux d'aller se reposer, tu tiens à peine debout » souffla Link dans mon oreille. Je levai les yeux vers lui.
« Ta langue se délie enfin, j'ai cru qu'un bublin te l'avait arrachée, ou que tu avais perdu tes mots devant les atouts de notre chère serveuse » ironisai-je en me retournant. Il haussa un sourcil.
« Tu t'imagines des choses. Et puis, je n'avais pas envie de parler, surtout pour m'énerver. »
« Comment ça ? » demandai-je en haussant un sourcil à mon tour.
« J'étais en colère contre toi, tu as bien failli y passer ce soir en faisant n'importe quoi et tu as remis ça alors que tu t'étais à peine réveillée » se plaignit-il en passant une main sur son visage. « J'ai cru que tu ne ferais pas le voyage ! » s'exclama-t-il. Je recroisai mes bras et reculai d'un pas.
« Pardon de vouloir t'aider » grognai-je. « Tu ne penses pas que c'est un peu égoïste de vouloir me protéger sans que je puisse faire pareil ? » Il soupira.
« Ce n'est pas ça, j'ai vraiment peur pour toi dans ces situations Tp » m'avoua-t-il en baissant les yeux.
« C'est parce que je suis en couple avec toi c'est ça ? Si cela veut dire ne plus pouvoir te protéger, je préfère arrêter ça tout de suite ! » clamai-je. Il se figea.
« Ça ne changerait rien du tout. »
« Vraiment ? » Il hocha la tête.
« Mes sentiments pour toi ne changeront pas et je n'arrêterai pas de te protéger malgré tout. » Je soupirai.
« Peut-être mais- »
« Eh ! Les tourtereaux, je pense que vous pourrez régler vos comptes plus tard, il y quelqu'un qui vous attend » intervint Midona en pointant ma droite. Je levai les yeux dans cette direction et tombai sur l'esprit Zora que nous avions rencontré au village.
« Luterra ? » m'étonnai-je en voyant le fantôme voler au-dessus du sol, devant nous. Elle me sourit gentiment avant de flotter jusqu'au chemin un peu plus loin. Je jetai un regard à Link qui était absorbé par l'apparition. J'empoignai sa main et suivis la Zora qui nous guida jusqu'au cimetière. Midona voleta à nos côtés, enveloppée par les ombres de la nuit. Personne n'aurait cru à la scène en nous voyant entourés par deux êtres spectraux. Puis, nous vîmes la reine Zora au-dessus d'une pierre à l'autre bout du cimetière. Une fois que nous l'eûmes rejointe, elle s'y intégra et le rocher marqué par le sceau des Zora disparut, laissant un passage étroit à travers la paroi. Nous le traversâmes en rampant et nous redressâmes de l'autre côté. Le paysage était grandiose comparé à l'aridité d'Ordinn.
Des cascades ruisselaient entre des arbres qui poussaient à même la falaise et elles tombaient dans un immense bassin à nos pieds. Nous pouvions apercevoir une stèle sur un rebord à l'opposé de celui où nous étions. Luterra flottait à ses côtés.
« Je vous remercie infiniment d'avoir sauvé mon fils » dit-elle en levant la main vers nous. « Approchez » souffla-t-elle. Je sentis mes pieds s'alléger et, comme mue par un instinct, je le posai sur l'eau. Je me surpris à sentir la surface supporter mon poids et marchai jusqu'à la tombe suivie de Link. Marcher sur l'eau était une sensation indescriptible, comme si nos pas devenaient aériens et glissaient dans le vide. « Le village de Cocorico est le lieu de repos éternel de notre lignée » nous expliqua-t-elle quand nous l'eûmes atteinte. « Feu mon mari, le roi Zora, repose ici et son esprit est abrité par ces lieux paisibles. Le fait que Lars trouvât son salut en cet endroit est un signe du destin. Le cadeau que je vous aie promit se trouve dans cette sépulture. Mon mari fit confectionner de son vivant une tenue et un bijou destinés au héros afin de lui donner nos pouvoirs. Il avait également prévu qu'il serait accompagné, selon les dires des légendes et de nos ancêtres. » La pierre de la tombe se décala et nous laissa l'accès à deux pendentifs en forme d'écaille. Je fronçai les sourcils. « Enfilez-les » nous poussa-t-elle. Link le fit en premier et je regardai avec stupéfaction ses habits se modifier jusqu'à ce qu'il soit recouvert de l'armure des Zoras. Je l'imitai et la même combinaison me recouvrit.
« C'est un honneur de recevoir ce présent » dis-je en étudiant la tenue. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la Zora.
« Il est temps pour moi de rejoindre mon roi dans un sommeil sans fin. Néanmoins, mon fils ignore encore tout de mon sort. Si vous le recroisez, dites-lui qu'il ne doit point pleurer le trépas de sa mère et qu'il doit être un roi bon et courageux pour son peuple. Dites-lui aussi... que je le porterai toujours dans mon cœur » finit-elle en s'inclinant alors qu'elle disparaissait progressivement.
« Bien, bien, vos amis ont été retrouvés et vous avez reçu les reliques Zoras. Vous devez être satisfaits » se moqua Midona en croisant les bras. « Cependant, vous avez oublié le plus important... le dernier cristal d'ombre... C'est bien Firone qui a dit que tu en aurais besoin pour libérer ce monde de Xanto, le roi des ombres non ? » dit-elle en se tournant vers Link.
« Midona, tu pourrais au moins le laisser profiter un peu » soufflai-je.
« Ksh, ce n'est pas aussi simple, nous avons chassé le crépuscule mais pour peu de temps. Tôt ou tard tout recommencera si nous n'y mettons pas un terme. J'attendrai que vous soyez au temple du lac Hylia » conclut-elle en disparaissant. Je levai les yeux au ciel.
« Franchement... »
« Ce n'est pas grave Tp, je sais très bien que nous devons y aller » murmura-t-il en s'approchant du bord. Je le vis plonger et sautai à sa suite. C'est fou mais cette tenue nous permettait de nager très rapidement, cependant, je ne tentai pas de plongée, la fatigue risquait de me jouer des tours. Link émergea à ma droite alors que je me hissai sur la terre et il m'accompagna. Nous enlevâmes nos colliers, retrouvant nos habits d'origine entièrement secs et nous retournâmes à l'auberge. Par habitude, nous nous dirigeâmes vers notre chambre et l'hylien l'ouvrit pour me laisser passer. Je le remerciai d'un signe de tête avant de retirer mon équipement. Je m'écroulai sur le lit en même temps que la porte se ferma.
« Bonne nuit » soufflai-je en fermant les yeux, vidée de toutes mes forces.
« Tp ? » m'appela Link. Il soupira alors que je restai silencieuse. Je l'entendis se débarrasser de ses affaires, notamment grâce au bruit de fer de sa chemise de maille et il s'allongea avec moi avant de nous mettre sous les couettes et de me prendre dans ses bras. « Tu es réellement impossible... » Je maugréai une réponse en me calant contre lui et le sommeil m'emporta.
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Et voilà ! Nous avons enfin la tenue Zora en notre possession ! Prochaine destination : le temple abyssal !
Mwahahahah, je sais que vous le détestez !
Luna