Hello tout le monde ! Comme convenu, aujourd'hui, vous aurez le droit à un chapitre supplémentaire !
Et oui, mon compte Wattpad (et moi pour la même occasion) fêtons respectivement nos 1 ans et 18 ans.
Il y a donc un chapitre bonus, une FAQ sur mon Rantbook (merci aux poseurs de questions) et un OS sur tloz prévu (malheureusement avec les révisions de bac, c'était trop juste).
Je tiens à tous vous remercier pour votre présence tout au long de mes histoires (car certains les suivent toutes). C'est un grand privilège de voir mes propres oeuvres grandir avec votre aide. J'ai vu mes petits écrits de rien du tout devenir des livres lus par des centaines de personnes en un an. Vous participez énormément à mon essor personnel. Ce site représente un vrai îlot de réconfort pour moi.
Merci à tous les lecteurs, à ceux qui votent, à ceux qui commentent (car oui, ils sont toujours agréables).
Je vous aime du fond du cœur, vous êtes mes premiers lecteurs et cela représente beaucoup pour moi.
Bonne lecture, Luna.
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Des bruits de sabots résonnaient depuis plusieurs minutes. C'était dérangeant et ils perturbaient mon sommeil. Puis, un petit hennissement les accompagna.
« Silence Epona, tu vas réveiller Tp ! » chuchota quelqu'un en rabrouant l'animal. Trop tard, pensai-je. Je frottai mes yeux et me retournai dans le lit pour demander à Link ce que cette personne foutait devant notre chambre. Seulement, la place était vide. Je tâtai le lit entier pour en être sûre et m'assis rapidement au bord. Où était-il encore passé ? Il n'avait quand même pas eu la bonne idée de me laisser ici, non ? Sinon, il allait m'entendre ! Je me levai d'un coup et enfilai mes habits. Première constatation : les affaires de Link n'étaient plus là. Deuxième constatation : il faisait encore nuit puisqu'aucune lumière ne filtrait de sous la porte. J'étais légèrement désorientée à cause de ma mauvaise nuit alors là... j'étais perdue. Afin de ne pas me poser des questions auxquelles je n'aurais pas de réponses plus longtemps, je sortis. J'examinai les environs et remarquai que le soleil n'était même pas levé. Je fronçai les sourcils et cherchai la personne qui m'avait réveillée. Elle était juste à gauche de la rampe. Je fis le détour par la droite pour en descendre et la rejoignis. Je compris aisément qu'il s'agissait de Link. Au moins, je ne l'avais pas laissé filer ! Je me postai derrière la jument et croisai les bras en le voyant s'affairer à la brosser.
« Link ? » l'appelai-je en haussant un sourcil. Il sursauta et se tourna vers moi.
« Tp ? Tu ne dors pas ? » s'étonna-t-il.
« Non, mais je peux savoir ce que tu essayais de faire ? » m'énervai-je légèrement. « Tu ne voulais pas partir sans moi à tout hasard ? » lançai-je en m'approchant.
« Quoi ? Non ! Pas du tout ! » s'écria-t-il avant de baisser le volume de sa voix pour ne réveiller personne.
« Vraiment ? Pourtant, tu as l'air très suspect... » dis-je en l'accusant de mentir. Il posa sa brosse et soupira en s'avançant vers moi.
« Ecoute, je voulais juste que nous partions tôt, avant le lever du soleil si possible. Le problème, c'était qu'avec la nuit que tu as passée, je voulais que tu puisses dormir un peu plus donc... j'ai pris l'initiative de tout préparer » expliqua-t-il.
« Mouais... » soufflai-je en caressant Epona. « Je te crois moyen mais bon... »
« Je t'assure Tp, je ne voulais pas te laisser. J'aurais du mal à m'en sortir seul... et puis, j'ai bien compris que tu ne pouvais plus t'éloigner de moi » sourit-il en me faisant un clin d'œil. Je levai les yeux au ciel et me tournai vers lui. J'attrapai son bonnet et le tirai pour le faire descendre sur ses yeux.
« Evidemment, j'aurais trop peur que tu te perdes tout seul » ricanai-je en me reculant. Il redressa son chapeau vert et me regarda par-dessous.
« Mais bien sûr, je pense plutôt que tu ne peux plus te défaire de mon incroyable personne ! » se vanta-t-il en posant ses mains sur ses hanches.
« Effectivement, tes idioties me manqueraient beaucoup trop » me moquai-je en envoyant un baisé dans les airs. Il s'arrêta une demi-seconde et je remarquai que ses oreilles rougissaient alors qu'il détournait le regard. « Link ? »
« Hum ? » répondit-il en replaçant correctement son bonnet.
« Tu sais que quand tu es gêné ce sont tes oreilles qui rougissent ? » l'informai-je en pointant mes propres oreilles qui n'avaient pas de bout pointu. Je me devais de partager ce détail avec lui, je me demandai comment il allait réagir. Il porta une main aux côtés de sa tête pour les masquer.
« Laisse mes oreilles tranquilles ! » répliqua-t-il. Je ris et m'approchai de lui. Il me regarda faire sans bouger et ne me repoussa pas quand je posai mes mains sur les siennes pour les baisser. Je fixai ses oreilles hyliennes et levai une de mes mains pour toucher une de ses boucles d'oreilles bleues. Il les avait dans tous les jeux, elles venaient d'Impa si mes souvenirs étaient bon et représentaient le rite de passage à l'âge des adultes des sheikahs.
« Depuis quand tu as ces boucles d'oreilles ? » demandai-je, absorbée par ces dernières. Il tourna ses yeux comme pour tenter de les apercevoir et parut réfléchir.
« Je ne sais pas... Je les ai toujours eues... Elles viennent de... » Il se stoppa et je fronçai les sourcils. Qu'est-ce qu'il ne me disait pas ? Qu'est-ce qu'il me cachait ? Je balayai le sujet de mes pensées et m'éloignai légèrement, trouvant que la proximité commençait à devenir suspecte.
« M'enfin... moi, je les aime bien tes oreilles ! » m'exclamai-je en souriant les yeux fermés. Il me fit un sourire triste et se remit à préparer Epona.
« Ça fera au moins une personne » souffla-t-il en reprenant son activité. J'en fus étonnée. Je voulais réellement lui demander de quoi il en retournait mais... non, il ne valait mieux pas pour l'instant. J'allais mettre la mauvaise ambiance avant le départ.
« Sinon, je voulais te demander quelque chose Link » dis-je en me dirigeant vers la tête du cheval pour la caresser.
« Quoi ? » me répondit-il sans s'arrêter.
« J'ai une épée avec moi mais... je ne sais pas m'en servir. Est-ce que tu pourrais m'apprendre ? » demandai-je en relevant les yeux vers lui. Malgré l'obscurité de l'endroit, je vis son petit temps d'arrêt.
« Pourquoi pas, ce sera pratique pour te défendre... »
« Oui, c'est ce que je pensais, au corps à corps, je suis plutôt nulle alors... Je voudrais m'améliorer ! » m'enthousiasmai-je en sautant sur place. Il sourit tristement dans ma direction. Qu'avait-il ce matin ? Il semblait bien plus nostalgique que d'habitude...
« Alors je t'aiderai, mais je ne te promets pas de gros progrès, je ne suis pas le meilleur épéiste d'Hyrule. » Je ris à cette réplique. « Quoi ? » s'offusqua-t-il en sellant la jument.
« Trêve de fausse modestie Monsieur le Héros. Tu es la personne la plus talentueuse à l'épée que je connaisse. » Je réfléchis quelques secondes, il était aussi vrai que je ne connaissais pas grand monde à Hyrule. Enfin, pas directement. « A défaut de l'être à l'arc » complétai-je en m'asseyant sur le rebord d'un muret. Il soupira.
« Si tu le dis, je m'en fiche... » Je fronçai les sourcils. « Bon, je vais chercher les sacs dans l'hôtel, je reviens. » Il partit à l'intérieur. Il n'était définitivement pas normal ce matin, et ce depuis que j'avais parlé de ses oreilles...
« Bizarre... » chuchotai-je pour moi-même. Une ombre se mue devant moi et je vis Midona apparaitre en face de mes genoux. « Tiens, bonjour Midona » dis-je, perdue dans mes pensées. Je la regardai se caler contre mon torse et souris. « Tu es fatiguée quoi que l'on fasse toi » me moquai-je. Elle leva son visage vers moi et plissa son unique œil.
« En même temps, tu rends les nuits compliquées, ksh » répliqua-t-elle en s'étirant.
« Vous êtes tous d'une telle douceur ce matin » râlai-je en levant les yeux au ciel. Elle plissa son unique œil. « Quoi ? Toi et Link vous vous êtes passé le mot ? » grognai-je.
« Ksh, ne crois pas que je sois en accord avec ce gamin » répliqua-t-elle en se remettant à flotter dans les airs. « Je voulais juste voir comment tu allais » avoua-t-elle en me montrant son dos. Je souris sans qu'elle ne le voie. « Ne pense pas que je m'inquiétais ! »
« Non, bien sûr que non. Merci Midona » soufflai-je. Elle parut l'entendre car elle tourna sa tête vers moi avec un regard doux. C'était étrange de sa part.
« Bon, sur ce, je retourne dormir moi » m'informa-t-elle en disparaissant. J'attendis quelques secondes de plus et mon compagnon de voyage revint charger notre monture. Le soleil pointait le bout de son nez au-dessus du canyon et je savais que, du coup, la Plaine d'Hyrule était déjà réveillée.
« Voilà, avec ça, nous sommes prêts ! » finit-il en sanglant un dernier sac. Je me levai en lui souriant. Il paraissait avoir changé d'humeur durant son aller-retour. Peut-être avais-je dis quelque chose de mal ?
« Tu veux partir tout de suite ? » demandai-je.
« Le plus vite sera le mieux. Au pire, nous pouvons leur laisser une lettre. Ça devrait faire l'affaire » proposa-t-il. J'hochai la tête.
« Je vais l'écrire pendant que tu finis les préparatifs » dis-je en me dirigeant vers l'hôtel Dort-Dîne. Je retournai dans notre chambre et ouvris les volets pour pouvoir écrire. Heureusement, je trouvai ce dont j'avais besoin dans la salle principale. Ainsi, je m'attelai à la tâche.
Cher Reynald,
Nous devons poursuivre notre route afin de secourir l'une des nôtres. Elle a besoin de notre aide. Nos pas nous mèneront vers le nord d'Hyrule, ainsi vous risquez de ne pas avoir de nouvelles de notre part pendant quelques temps. Ne vous inquiétez pas pour nous, d'ailleurs, nous emmenons Epona. Maintenant que Cocorico est un lieu sûr, pouvez-vous veiller sur les enfants jusqu'à notre retour ? Ils auront besoin de votre présence, j'en suis persuadée. Rassurez-les et dites-leur que nous pensons à eux. De plus, ils pourront bientôt revoir Iria. Je ne peux malheureusement pas vous indiquer une date pour notre retour mais, serait-il possible de nous garder la chambre ? Nous serons sûrement exténués en revenant... Je vous enverrai une lettre si nous croisons un village avec service postier !
Merci pour votre hospitalité Tp.
Je regardai Link alors qu'il lisait la lettre que j'avais écrite en quelques minutes. Il la replia et la posa sur le lit.
« Je ne pensais pas que tu savais écrire » s'étonna-t-il. Je fronçai les sourcils.
« Comment ça ? » répliquai-je, blessée dans ma fierté.
« Seuls les nobles savent lire et écrire » dit-il. « Et puis, ta calligraphie est très bonne, comme si tu avais l'habitude. » Je pinçai mes lèvres entres elles et me balançai sur place. Il est vrai que les lettres de l'alphabet hylien étaient venues aussi aisément que si je les avais toujours connues.
« C'est que... Chez moi, beaucoup de personne savent lire et écrire. Nous l'enseignons à tout le monde » expliquai-je. « Mais, et toi ? Tu n'es pas noble non ? » Il fit demi-tour et ouvrit la porte.
« Non, j'ai appris tout seul pour mon plaisir » répondit-il.
« Ah, tu es courageux alors » complimentai-je en le suivant. A mon grand étonnement, il ne nous conduisit pas jusqu'à Epona. Il la dépassa et marcha en direction d'une maison. J'identifiai aisément la boutique de bombe tenue par Crahmé. Link gravit les marches de métal sur la pointe des pieds pour ne pas faire trop de bruit et je l'imitai avant d'entrer à sa suite. Il poussa lentement la porte, limitant les grincements et je fronçai les sourcils. Que faisait-il ? « Link ? » soufflai-je tout bas. L'ambiance me disait de me taire... Il tourna sa tête vers moi et je fus surprise, j'étais quasiment collée à son dos alors nos visages étaient à quelques millimètres.
« Chhh... » fit-il en paraissant inquiet. Je le suivis dedans et refermai la porte discrètement en comprenant que nous n'étions pas censés être là.
« Link ? Qu'est-ce que tu fais ? » m'énervai-je. Je jetai un coup d'œil aux alentours. Je me rappelai de cet endroit. Nous étions passés sous forme de loups... J'inspectai les lieux. C'était une maison assez haute sous-toit. Au rez-de-chaussée il y avait avec un comptoir en bois et des caisses dans tous les sens placardées par des petites affichettes avec écrit : « Attention explosif ! ». De l'autre côté du comptoir se tenait un étalage de bombes simples et de micro-bombes combinables avec des flèches. Link posa ses mains sur le comptoir et, d'un geste souple, sauta de l'autre côté. Ses bottes ne firent aucun bruit sur le parquet. « Ne me dis pas que tu as l'attention de voler ? » m'effarai-je en rejoignant la surélévation en bois. Il secoua la tête. « Pourtant, ça a vraiment l'air d'un vol ! » protestai-je. Il ne répondit pas. Je surveillai ma voix, après tout, Crahmé dormait juste au-dessus, sur la mezzanine en métal. L'hylien s'empara d'un sac de bombe et le remplit avec d'en faire de même avec un autre et des bombes pour tirer. Puis, il revint vers moi et me le tendit. « Je refuse de voler ! » dis-je en secouant mes mains devant le sac.
« Mais je ne vole pas Tp » s'énerva-t-il en me fourrant le sac dans les mains. Il rangea son sac de bombe dans son inventaire et j'ouvris ma bouche pour protester.
« Link, tu- » Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un tas de rubis s'échoua sur le comptoir. Je les regardai attentivement pour compter le montant : 60 rubis. Le prix devait être juste.
« Tu vois, je ne vole pas » se défendit-il en repartant. Je soupirai et rangeai les bombes. Nous ressortîmes et j'attendis d'être un peu plus loin pour parler.
« Franchement, tu n'aurais pas pu me le dire avant ? Ou m'expliquer ? Ou y aller seul ? Link, ça ne se fait pas de rentrer par effraction chez les gens ! » tempêtai-je à mi-voix.
« C'est bon Tp, j'ai payé après tout non ? Et puis, je ne t'ai pas demandé de venir, tu m'as suivi ! » me renvoya-t-il en haussant nonchalamment les épaules. Je roulai des yeux en marmonnant. « Je t'entends tu sais ! » lança-t-il en croisant ses bras derrière sa tête.
« Et alors ? Laisse-moi ruminer en paix... » grognai-je en détournant la tête. Comment avais-je pu croire qu'il ne payerait pas ? Il était un peu radin, certes mais pas malhonnête... Il nous mena jusqu'à Epona et détacha ses rênes avant de monter en selle. Je restai en bas, à le regarder percher sur la jument. Il replaça son bouclier et son épée avant de me tendre la main.
« Tu montes ? » proposa-t-il. J'attrapai sa paume et il me hissa sans mal derrière lui. Je me positionnai correctement et encerclai sa taille de mes bras afin de ne pas tomber. « C'est vraiment dommage, j'avais oublié que tu devais t'accrocher à moi » rit-il en faisant avancer Epona sur le sentier qui menait à la sortie du village.
« Tu peux immédiatement effacer ce petit sourire en coin sur ton visage Link » dis-je. Il me regarda par-dessus son épaule et souris.
« Tu commences à trop bien me connaitre, c'est pas bon. » Il lança Epona au galop.
« Vraiment ? Et pourquoi ? » dis-je en élevant la voix afin qu'il m'entende.
« Je ne vais plus pouvoir te surprendre ! » lança-t-il.
« Ça, j'en doute ! » répliquai-je en riant. Il m'accompagna dans mon rire avant que la jument n'accélère.
« Accroche-toi bien ! » me prévint-il. J'avais oublié que le portail était fermé pour protéger le village des monstres. Nous allions devoir sauter ! Je fermai les yeux en resserrant ma prise sur l'adolescent. J'allais tomber ! Je sentis une main se poser sur mes poignets et les agripper fermement. Je réprimai un cri de surprise en nous sentant décoller et un de douleur quand mes fesses retombèrent lourdement dans la selle. Je n'avais pas d'étriers pour me soutenir moi, et le saut était haut ! « C'est bon, on est passés Tp » se moqua Link alors qu'il nous guida au galop à travers le sentier étroit creusé dans le canyon. Je resserrai mes bras autour de lui pour lui prouver mon mécontentement mais ma force ne devait pas avoir fait grand-chose au vue de sa carrure...
Il ramena Epona au trot bien que ce ne soit pas l'allure la plus confortable pour moi et manœuvra à travers le canyon. Je me laissai porter et, finalement, nous arrivâmes au niveau de la sortie du canyon d'Ordinn, marquée par une arche de pierre naturelle et entrâmes dans la plaine d'Hyrule associée à la région. Comme la dernière fois, je la trouvai immense. Je me rappelai qu'il s'agissait de celle où nous nous étions battus pour récupérer Colin. Elle était parsemée d'énormes flaques d'eau reflétant le soleil et où flottait paisiblement des nuées d'oiseaux. Ces minuscules lacs étaient entourés ou traversés par des fortifications en bois ou des murets en pierre détruits. Ils avaient dû servir d'avant-poste auparavant... Alors que nous passions une zone au pas à cause des nombreux trous qui la parsemaient, un cri nous interpella.
« Monsieur LINK ! OÙ ÊTES-VOUS ?! » hurla une voix à consonance nasale. Je me décalai légèrement pour voir la personne qui nous appelait bien que le mystère ne planait pas trop. « Oh ! Vous voilà, vous voilà, Monsieur Link ! Et Madame qui accompagne Monsieur Link ! » s'écria le postier en finissant sa course. Il se planta devant Epona et fouilla dans sa sacoche. « J'ai du courrier pour vous, deux lettres exactement pour vous ! » dit-il en s'approchant de nous pour donner les cartes à l'hylien.
« Euh... Merci » hésita Link en s'emparant des deux papiers. Puis, le postier s'éloigna.
« Bon, bah moi je repars, à pluuuuus ! » cria-t-il en s'en allant. Je me penchai vers l'avant pour voir ce que Link tenait et le regardai ouvrir les lettres une à une. La première était de Baba, comment pouvait-elle envoyer une lettre ? M'enfin... Elle nous remerciait de l'escapade 'amusante' dans les mines Gorons et nous proposait de la retrouver dans le prochain endroit que nous visiterions. Elle était vraiment étrange cette dinde déplumée... La seconde lettre venait de la boutique de bombe de Crahmé. Il nous informait de la mise en vente de ses bombes. Dommage pour lui, nous étions déjà passés. Link rangea les lettres dans son inventaire et empoigna les rênes pour repartir. Le pont d'Ordinn n'était plus très loin. Nous serions rapidement à son niveau.
Une bonne demi-heure plus tard, nous l'atteignîmes. Je vis Link se redresser alors que sa tête pivotait régulièrement pour examiner les environs. Il était sur ses gardes. Je le comprenais, nous n'avions pas trop apprécié ce qu'il s'était passé ici.
L'herbe s'arrêta nette sous nos pieds, là où le pavage du pont débutait. Il était assez inégal et s'accordait parfaitement à l'état général de la structure. Depuis combien de temps personne ne s'était assuré qu'il ne s'écroulerait pas ? C'était peu rassurant. Les sabots ferrés d'Epona claquèrent contre la pierre et le bruit se répercuta jusqu'au fond du ravin qui s'étalait sous nos pieds. Il était tellement sombre qu'il était impossible d'en apercevoir la fin. Pendant quelques secondes, le soleil fut caché par les imposantes portes en pierre qui délimitaient les extrémités du pont. Je levai les yeux et vis que l'astre était à son zénith. Pas étonnant que je sois morte de faim, il était midi et nous n'avions pas mangé...
« Link ? » l'appelai-je en me penchant pour voir son visage. Il tourna sa tête vers moi.
« Oui ? » répondit-il.
« Est-ce que l'on pourra faire une petite pause après ? Je suis morte de faim et j'ai mal aux fesses... » avouai-je en détournant timidement le regard. Il soupira et je crains de l'avoir énervé.
« Pas de problèmes, j'ai faim aussi... Et puis, si tu veux je pourrais te masser » sourit-il en me regardant. Je rougis instantanément à son sous-entendu et me redressai dans son dos pour me soustraire à sa vue.
« Tu es impossible ! » le grondai-je en frappant doucement son dos. Il se mit à rire aux éclats et je fronçai les sourcils. « Tu ferais quoi si je te répondais oui ? » répliquai-je. Il se figea et je souris, fière de ma phrase.
« J'accepterais, quelle question » se moqua-t-il en donnant la réponse la plus évidente du monde.
« Rah ! Tu es impossible Link ! » grommelai-je en secouant la tête. Je reçus quelques-unes de mes mèches c/c dans mon visage. Ils avaient poussés depuis mon arrivée... Alors que nous étions au milieu du pont, je remarquai une sculpture en forme de chouette sur le bord gauche de ce dernier. Il me semblait l'avoir déjà croisée... « Dis Link, tu ne te souviens pas d'une statue comme celle-là par hasard ? » demandai-je en la pointant du doigt. Je changeai radicalement de sujet mais tant pis. Il tourna la tête vers elle et l'étudia.
« Maintenant que tu le dis... » Il réfléchit intensément et tordit son cou pour me voir. « Elle est exactement comme celle qu'il y a dans le sous-sol de l'église » m'informa-t-il en me rappelant cet épisode dans Cocorico. Je plissai les yeux avant qu'ils ne s'ouvrent en grand sous la révélation.
« C'est ça ! » dis-je en claquant des doigts. Au moment exact où le son résonna dans le ravin, le pont se mit à trembler. Epona s'agita et partit au galop. J'entourai rapidement Link de mes bras et se dernier poussa un cri de surprise. Plusieurs pierres chutèrent et je serrai les dents. Que se passait-il ? Je tournai la tête dans tous les sens et remarquai un portail juste au-dessus de nous. Il était énorme !
« Tp ? » m'appela Link, paniqué.
« Accélère ! » hurlai-je en voyant un crépitement se former à la base du portail. S'il n'allait pas plus vite, ça serait trop dangereux. « Accélère Link ! » repris-je. Il ne chercha pas à discuter et m'écouta aveuglément. Il talonna vivement Epona qui n'hésita plus à prendre la fuite. Je jetai un coup d'œil en arrière et un éclair noir s'abattit sur la surface pierreuse du pont. Elle en fit vibrer toute la surface et des étincelles se répandirent sur plusieurs mètres. Immédiatement après, un morceau du pont se dématérialisa sous forme de particules crépusculaires et s'évanouit à travers le portail. Nous atteignîmes le bout de la structure et Link ralentit Epona. Il lui fit faire demi-tour afin de voir ce qu'il s'était passé. Il m'avait écouté mais le pauvre ne savait même pas pourquoi.
« Qu'est-ce que ? » s'étrangla-t-il en voyant l'état du pont.
« Je pense qu'ils ont fait le même coup que lorsque vous aviez voulu traversé la plaine pour venir à Ordinn » nous interrompit Midona en apparaissant. Je fronçai les sourcils et, par réflexe, levai les yeux vers le portail tourbillonnant rouge. Une pulsation le parcourut.
« Ce n'est pas fini » chuchotai-je en prenant mon arc. Link fronça les sourcils et tourna la tête pour voir le chemin qui nous permettrait de repartir.
« C'est une impasse » grogna-t-il en s'emparant de son épée. Il descendit et je l'imitai. Mieux valait ne pas mêler la jument à tout ceci. La marque sur mon front se mit à luire faiblement et trois agents du crépuscule s'échouèrent sur le pont.
« De notre côté en plus, quelle poisse » jurai-je en prenant une flèche. Link s'avança devant moi et je lui emboîtai le pas. Les monstres se mirent à courir dans notre direction et le héros attendit qu'ils soient à portée de sa lame. Une fois fait, il tourna sur lui-même, utilisant sa fameuse attaque tournoyante. Par malchance, deux d'entre eux moururent et le troisième, le plus éloigné, fit un saut pour esquiver. Il allait ramener les deux autres à la vie. Ils étaient trop proches de Link ! Je visai l'agent et le transperçai avant qu'il ne touche le sol, l'interrompant dans ses mouvements. Le chevalier en profita pour se jeter sur lui afin de l'achever. Je recommençai à respirer une fois qu'ils eurent tous disparus. Le portail vira au bleu.
« Tout va bien ? » demanda Link en se tournant vers moi. J'hochai la tête en comprenant qu'il n'avait rien. Nous rangeâmes nos armes respectives et le héros revint vers moi et Midona.
« Parfait, ça nous fait un point de téléport en plus, c'est bien ! » s'enthousiasma la twili.
« Tu es as vraiment besoin Midona ? » m'étonnai-je en me rappelant de la fois où elle m'avait amenée dans la plaine reliée à Ordinn, et sous forme humaine en plus !
« Ksh, tu penses que mes pouvoirs sont illimités ? » répliqua-t-elle en croisant les bras. « Si tu penses que je suis capable de réitérer mon exploit de la dernière fois, tu te trompes. Déjà, je l'ai fait dans le monde de la lumière sur un habitant de ce monde : toi. C'était épuisant, je ne le referai plus jamais » dit-elle, catégorique.
« Oh, je vois » répondis-je en levant les mains. « Pas de problème... » me défendis-je.
« Tu avais faim Tp ? » Je me tournai vers Link qui farfouillait dans les sacoches accrochées à la selle de la jument. Je sentis mon ventre se contracter à la pensée de nourriture et trottinai vers lui.
« Absolument, j'en ai la tête qui tourne. » Il rit et me tendit un morceau de viande séchée. « Merci ! »
« De rien. » Il en prit un aussi et s'assit. Je le rejoignis au sol et nous commençâmes à mâcher notre repas en silence. Midona quant à elle, retourna dans l'ombre du héros. Je contemplai le ciel bleu avant de baisser mon regard vers la dite impasse.
« Je pense qu'avec des bombes, on peut passer » lançai-je en avalant un bout de viande. Link suivit mes yeux et tomba sur les trois immenses rochers qui bloquaient le chemin.
« C'est vrai, je n'y avais pas pensé. » Je lui souris.
« On essayera après avoir fait une sieste » dis-je en m'allongeant au sol. Il me regarda faire avant de se lever pour boire un coup. Je déclinai la gourde et fermai les yeux pour me reposer. Epona broutait tranquillement dans un coin et il n'y avait aucune échappatoire. Nous n'avions pas à nous en faire. Alors que je profitai de ce répit, je sentis quelque chose se poser sur mon ventre. Je redressai la tête pour découvrir Link. « Qu'est-ce que tu fais ? » m'étonnai-je.
« Je me repose, ça se voit pas ? » répliqua-t-il en ouvrant un seul œil.
« Sur moi ? » dis-je sceptique. « Tu as cru que j'étais un oreiller ? » Il hocha la tête, frottant ses cheveux sur mes vêtements. « Link... » soufflai-je.
« Je te gêne ? » demanda-t-il.
« Non mais- » Je me fis couper par un bâillement venant du blond.
« Alors il n'y a pas de problème à ce que je sois là » acheva-t-il. Je levai les yeux au ciel avant de me recoucher. Ce gamin avait tout ce qu'il voulait... Je ne réfléchis pas plus longtemps et m'enfonçai dans un demi-sommeil reposant.
En me réveillant, je découvris que le soleil avait légèrement décliné. Nous devions être ici depuis... une heure et demie ? Je me redressai sur mes coudes et jetai un coup d'œil à la masse qui dormait toujours sur mon ventre. Au moins c'était confortable, pensai-je en souriant. Je passai ma main dans ses cheveux et il s'agita. Mes doigts glissèrent jusqu'à une de ses oreilles et je m'amusai avec l'anneau qui l'ornait. Sa peau était aussi brûlante que la mienne à cause du soleil. La seconde suivante, une main se plaqua sur la mienne.
« Tp... Je t'ai déjà dit de laisser mes oreilles tranquilles... » Je sursautai et voulus retirer ma paume seulement, il la retenait dans la sienne.
« Je... pardon, c'est juste que ça me rend curieuse... » avouai-je tout bas. Je baissai les yeux, honteuse. Il me l'avait dit, il m'avait demandé de ne pas le faire et voilà que je recommençais... Je sentis le héros bouger et, bientôt, je fus à l'ombre. Comment est-ce que le soleil pouvait-il partir aussi rapidement ? Je relevai les yeux pour voir Link à moitié sur moi, son visage à quelques centimètres du mien. « Link ? Qu'est-ce que tu fais ? » m'exclamai-je en rougissant. Il s'approcha un peu plus et je fus contrainte de m'allonger un peu plus pour qu'il ne me mette pas un coup de boule. Alors que je ne pouvais plus me reculer, complètement allongée au sol, je sentis son front contre le haut de mon crâne. Je rouvris un œil, prudente. Il était à quatre pattes au-dessus de moi ! Il se croyait tout permis ?!
« C'est vrai que j'oublie souvent que je suis le seul à avoir des oreilles comme celle-là... » murmura-t-il en fermant les yeux.
« Il y a aussi Zelda non ? » balançai-je naturellement. Puis, j'écarquillai les yeux sous la faute.
« Zelda ? » répéta-t-il étonné.
« Oui, enfin, euh... Tu sais, la femme qu'on a vue dans le palais la dernière fois. Elle s'appelait Zelda non ? » bafouillai-je pour rattraper le coup. Il sembla réfléchir. « Allez Link, ne me la fait pas à moi, tu la dévisageais intensément quand tu l'as vu retirer sa capuche ! » Il fronça les sourcils et baissa ses yeux vers moi.
« Tu étais là ? N'étais-je pas seul avec Midona ? » contra-t-il. Je levai ma main et posai mon index sur sa tempe.
« J'étais là, je voyais tout. Je t'avoue que je n'avais pas tout de suite percuté que j'étais dans ton corps, et en loup en plus ! » ris-je. Ça, je pouvais lui révéler sans problème.
« Oh, je vois. Si tu le dis, je ne me souviens pas qu'elle ait les mêmes oreilles que moi... » dit-il pensif. Je posai ma main sur son épaule et le redressai pour m'asseoir, il finit donc sur mes cuisses.
« Link, je ne veux vraiment pas te dégager mais tu m'écrases les jambes » couinai-je.
« Oh pardon ! » réagit-il en se soulevant pour ne plus mettre tout son poids sur moi. Je secouai la tête et m'étirai en me levant. Il récupéra ses armes et j'en fis de même. Je le vis fixer intensément son épée.
« Tu l'admires ? » me moquai-je en me rapprochant. Il secoua la tête en s'intéressant à moi.
« Tu n'avais pas dit que tu voulais t'entraîner ? » me demanda-t-il. Je penchai la tête sur le côté.
« Si bien sûr, je te l'ai demandé mais... tu penses qu'on a le temps ? » répondis-je. Il haussa les épaules en posant son bouclier au sol.
« Si on ne commence jamais, on ne finira jamais » dit-il. Belle déduction Sherlock, pensai-je.
« Bon, alors si ça ne te dérange pas » continuai-je en posant mon arc avec son bouclier. Il hocha la tête en me souriant.
« Bien, je vais commencer par t'apprendre les positions de base d'attaque et de défense et on va les répéter plusieurs fois. Une fois que tu seras assez à l'aise avec et que tu auras gagné en stabilité, j'ajouterais des nuances et au final, je t'attaquerais en même temps » expliqua-t-il en s'approchant de moi. J'hochai la tête pour lui signifier que j'avais bien compris et il débuta à me montrer les parades et les différentes bases. Le soleil tapait fort et je sentais mon corps ramollir à force de rester des minutes et des minutes en place où d'enchainer les nouveaux mouvements que j'apprenais. En passant, je n'aurais jamais pensé que Link puisse être aussi pointilleux et perfectionniste. Il me corrigeait sans cesse et criait parfois. Moi ? Je restai silencieuse. Je voulais apprendre rapidement alors je m'exécutais. Je n'avais pas demandé à être formée pour râler toutes les trente secondes.
« C'est bon, tu peux te relâcher » finit-il par dire. Je baissai les bras en soupirant. « Ok, remets-toi dans la première position » exigea-t-il. Je soufflai mais obéis sur le champ. Il sortit son arme de son fourreau et s'avança vers moi.
« Attends Link ! Tu crois franchement que tu es obligé de faire ça aujourd'hui ? » demandai-je en paniquant légèrement. Il ne s'arrêta pas et je vis sa lame fendre l'air jusqu'à la mienne en un coup parfaitement ciblé. Il ne se stoppa en chemin et frappa de plein fouet mon épée. Je lâchai un cri de douleur en même temps que la garde et l'arme vola à plusieurs mètres. Par réflexe, je ramenai mon poignet vers moi et le compressai dans mon autre main. « Que me valait ce coup ? » grognai-je. Il rangea son épée.
« Juste pour que tu te souviennes que tu ne peux toujours pas affronter d'ennemi à l'épée » lança-t-il froidement. « Je connais trop de personne qui non pas sut attendre d'être prêtes. Elles l'ont payé cher... » Je fixai son dos alors qu'il se dirigeait vers son bouclier pour le ramasser. Je comprenais ce qu'il voulait dire... Il avait peur qu'en m'entrainant, je devienne une vrai tête brûlée. Ça ne risquait pas, son coup m'avait fait extrêmement mal. Il était bien plus puissant que je ne l'étais. Même ma force pure n'aurait pas rivalisé un dixième de seconde. « Maintenant, il faut trouver un moyen de passer, on ne peut pas retourner à Cocorico par le pont avant un bon moment... » souffla-t-il avec désespoir alors que sa voix était redevenue normale.
« T'en fais pas, il y a sûrement un autre chemin non ? Je te l'ai déjà dit » dis-je en saisissant une flèche après avoir repris mon épée. J'y accrochai un petit dispositif explosif venant de chez Crahmé.
« Peut-être, nous devrions acheter une carte complète d'Hyrule si nous passons par la citadelle. » J'hochai la tête alors qu'il vint voir par-dessus mon épaule. « Qu'est-ce que tu fais ? » me demanda-t-il avec curiosité.
« Je nous sors de là ! » lançai-je en même temps que ma flèche partit. Elle vola tout droit vers les rochers barrant l'accès et les réduits en poussière. Je poussai un cri de victoire tandis que Link allait calmer Epona, effrayée par la détonation. Nous remontâmes en selle et Link guida la jument à travers les montagnes qui nous encerclaient. Ce n'est que lorsque nous franchîmes un précipice que je remarquai le mur du crépuscule devant nous. Il s'élevait dans le ciel telle une barrière infranchissable. Il luisait de son habituelle couleur orangée malgré la lumière environnante. D'ailleurs, au fur et à mesure que nous nous en rapprochions, cette dernière diminuait. Epona, lancée au galop, passa sous une petite cavité rocheuse et, au prochain tournant, nous nous retrouvâmes face à la séparation. Notre monture prit peur et s'arrêta net, cambrant de toutes ses forces pour protester.
« Tp ! » s'inquièta Link en tenant fermement les rênes tout en supportant notre poids dans les étriers. Je resserrai ma prise autour de sa taille en attendant d'être de nouveau stable. Je sentis mes cuisses glisser contre la jument et je me contractai entièrement pour ne pas tomber. Finalement, elle se relaxa et Link descendit en m'emmenant avec lui. Il écarta légèrement l'animal pour qu'elle ne soit plus aussi proche du crépuscule et flatta son encolure. Je le regardai faire. Il était certain qu'ils étaient très proches. Puis, il la laissa.
« Tu n'as pas peur qu'il lui arrive quelque chose ici ? » demandai-je une fois qu'il fut à ma hauteur.
« Non, Epona est une grande fille, elle sait très bien se débrouiller. En plus, les monstres n'attaquent pas les animaux, elle est hors de danger ici. Elle sait qu'elle peut aller se reposer devant le pont. Elle n'est pas idiote » m'expliqua-t-il en s'avançant. J'hochai la tête en le suivant. Après quelques pas, les alentours furent totalement éclipsés par l'ombre et il ne resta que nous au milieu du noir.
« Enfin, nous y sommes. Vous avez pris votre temps pour arriver ! » s'exclama Midona en apparaissant devant nous. Je lui souris alors qu'elle croisa ses bras en agitant sa main flamboyante au-dessus de sa tête.
« Désolée, la sieste était bien trop tentante » m'excusai-je en me grattant le cou. Elle soupira en faisant rouler son iris écarlate.
« Ksh, pas grave, maintenant que vous êtes là, autant se dépêcher, il ne reste qu'un seul cristal d'ombre à trouver. » Link hocha la tête.
« C'est vrai » répondit-il en levant les yeux vers le mur.
« Ce qui veut aussi dire qu'après cela, vous aurez nettoyé Hyrule de l'influence du crépuscule » dit-elle gravement.
« Vraiment ?! » s'exclama Link. Je sursautai à son ton. Il paraissait... tellement soulagé... Remarque, je le comprenais, il pensait être tranquille par la suite. « J'aurais réussi... » murmura-t-il. Je fronçai les sourcils. Laissons tomber.
« On y va ? » proposa Midona avec impatience.
« Oui ! » répondis-je en même temps que Link. Nous marchâmes jusqu'au-devant du mur noir. A notre approche, des ornements oranges le recouvrirent de toute part et Midona se précipita à travers. Une sorte d'onde se répandit à son entrée, comme si la surface était liquide et, juste après, une main rougeoyante nous saisit durement. Je grimaçai en sentant la non-délicatesse de notre chère partenaire.
Aussitôt le portail passé, je sentis mon corps entier me piquer et, lorsque je rouvris les yeux, j'étais sous ma forme de louve.
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«Il faut essayer de faire un petit peu plus que ce dont on croit être capable.»
Jean-Claude Killy
Luna