- Précédemment -
Naély prit de grandes goulées d'air et attendit la réaction des deux élémentaires.
— J'ai absolument rien compris, marmonna Aria.
— Kalyö nous attend dans le château, c'est ça ?
La drakkienne hocha timidement la tête.
— Oui ! J'aurais pu vous le présenter de cette manière, c'est vrai. Mais vous savez, Sélianh m'avait dit que c'était très important que je vous le dise... que Kalyö vous cherche, alors j'ai cru devoir tout vous expliquer, même si, au bout du compte, ça revient à la même chose, alors qu'en fait...
— D'accord, l'interrompit Aria d'un geste de main. On va retourner au château. Merci.
— Parfait... souffla la soldate. Je suis en retard pour mon service, je dois filer.
Sans perdre une seconde, Naély tourna les talons et, dans sa précipitation, manqua de trébucher sur la première marche. Noà et Aria se dévisagèrent, les lèvres ourlées d'un sourire moqueur qu'ils ne purent s'empêcher de masquer.
— Drôle de spécimen, railla l'élémentaire d'Eau en s'engageant à son tour dans l'escalier de pierre. Allons-y.
Kalyö attendait les rescapés de Xomythe devant la salle des trônes. Déjà à ses côtés, Töm poussa un soupir de soulagement lorsqu'il aperçut sa sœur et son ami.
— Vous êtes là ! s'exclama-t-il en se précipitant vers eux. Stelleüm a demandé à nous voir, vous croyez que c'est grave ?
— Comment ça ?
Noà se tourna vers le commandant d'escadron, dont les iris émeraude trahissaient une inquiétude évidente. Des mèches de cheveux blonds collaient sur son visage moite. Sa cicatrice balafrant sa joue droite rougeoyait comme si elle venait de lui être infligée.
— Maxwell n'a pas rejoint son escadron ce matin, expliqua-t-il. Certains de ses soldats en ont parlé à Cûrtiss, qui le cherche depuis.
Un frisson parcourut l'échine de Noà, suivi d'un horrible pressentiment.
— Mais... Aria l'a vu avant de me rejoindre, tout à l'heure !
— Oui, confirma l'ustraloise. Je l'ai croisé dans le château en quittant le réfectoire, il y a une demi-heure.
— Avait-il l'air d'aller bien ? l'interrogea aussitôt Kalyö. T'a-t-il indiqué où il se rendait ? As-tu vu où il se dirigeait ?
— Non, il m'a juste dit où était Noà. Il semblait tout à fait normal...
La porte de la salle des trônes s'ouvrit dans un grincement sourd. Avant que Kalyö n'eût pu continuer son interrogatoire, il s'engagea à l'intérieur et indiqua à ses hôtes de le suivre. Tous arrivèrent bien assez vite au bas des marches, devant le fauteuil d'or du roi.
— Est-ce vrai ? demanda simplement Stelleüm à l'égard du guerrier, une fois celui-ci assez proche.
— Cûrtiss le recherche activement, il est encore trop tôt pour nous prononcer. De plus, Aria affirme l'avoir aperçu dans le château, il y a moins d'une heure.
— Qu'en est-il de son remplaçant ? Lui a-t-il dit quelque chose qui nous permettrait de comprendre la situation ?
— Mon roi... ?
— A-t-il explicitement informé son adjoint de sa volonté de fuir, de regretter sa participation à la quête ? précisa Stelleüm, dont le corps commençait à dégager un halo lumineux.
— Maxwell ne ferait jamais ça, lui répondit Kalyö. Son honneur et sa loyauté envers le royaume demeurent intacts. Il donnerait sa vie pour Drakkä. L'hypothèse d'une fuite est impensable...
Le roi se leva de son trône et se mit à faire les cent pas. La puissance dégagée par son corps paralysa Noà de la tête aux pieds. Il n'avait encore jamais vu Stelleüm à l'œuvre avec son élément ; il n'avait d'ailleurs jamais pu observer une Lumière combattre, mais il était certain, au fond de lui, qu'assister au courroux du roi de Drakkä serait sûrement l'une des dernières choses qui lui serait donné de vivre.
— Penses-tu qu'il faut maintenir la célébration ?
— Je... je n'ai pas mon mot à dire sur ce genre de décisions... balbutia Kalyö.
— Et pourtant, je te le demande, maintenant. Qu'en penses-tu ?
Le commandant répondit dans la foulée :
— Peu importe où se trouve Maxwell, ce qui lui est arrivé, la quête aura lieu avec ou sans lui. Alors oui, je pense qu'annuler la fête serait une mauvaise idée. Les soldats bénévoles ont travaillé sans relâche pour organiser cette célébration, qui sera peut-être la dernière du royaume. Nous leur devons bien ça... à eux, et aux citoyens restés dans l'ignorance pour leur propre sécurité.
— Très bien.
Stelleüm désigna les trois nouveaux drakkiens du doigt.
— Je veux que vous restiez ensemble du début à la fin de la soirée. Personne ne se sépare jusqu'à ce que la fête bat son plein. D'ici-là, si Maxwell ne réapparait pas, une fouille sera organisée dans le royaume. Je refuse d'assister à une nouvelle disparition.
— Vous pensez vraiment qu'il s'est fait enlever ? demanda Töm dans un murmure presque inaudible.
Le roi ne répondit pas, mais Noà vit sans difficulté, à travers ses yeux dorés, que cette supposition était la plus concevable.
— Rödz vous a déposés des tenues pour la fête, indiqua-il à la place. J'ose espérer que vous les porterez et que les soldats du royaume pourront vous apercevoir avant que vous ne preniez la route. Je dois m'entretenir avec Orbis, désormais. Nous nous reverrons dans quelques heures.
D'un geste de main, il congédia les quatre élémentaires. Kalyö se courba en signe de révérence, forçant Noà et les jumeaux à l'imiter, puis les ramena dans leur chambre.
***
Dès l'instant où Stelleüm prit la parole, le vacarme provoqué par les soldats du royaume cessa. Face à lui, dans la cour du château, dix mille élémentaires tendirent l'oreille et se turent à l'unisson.
— Guerriers drakkiens ! clama-il d'une voix puissante. C'est avec la même fierté que celle brillant dans vos yeux que je me tiens devant vous, ce soir. Si je vous ai réunis, c'est avant tout pour vous confirmer ce qui a déjà été annoncé, hier, par votre commandant d'escadron.
Il ferma les paupières et inspira profondément. Noà ressentit l'intensité de ses prochains mots avant même qu'il ne les prononçât :
— On dit d'une espèce occupant un territoire qu'elle ne prend conscience de sa chance de vivre dans un monde en paix... uniquement lorsque celle-ci est menacée. Au fil des siècles, après des guerres dévastatrices et grâce aux unions des différents peuples, nos ancêtres ont réussi à pacifier Ustral, à décimer ses ténèbres et le faire entrer dans une ère nouvelle. Une ère où tout citoyen serait libre de faire ses propres choix et de construire sa vie comme bon lui semble. Malheureusement, cette paix dûment acquise est, depuis plusieurs tours, compromise par un ennemi connu de tous. Après plusieurs entrevues et à l'aide de nos connaissances sur l'histoire du continent, d'Orbis et de ces trois nouveaux citoyens...
Il tendit le bras vers Noà, Töm et Aria.
— ... nous avons été en mesure de trouver une solution qui, nous l'espérons, saura empêcher l'Ombre de se répandre sur Ustral. Arkalax, le fils de Sâtomb, vaincu par Glawar Hyr'gor il y a deux cent trente-trois ans, semble avoir trouvé un moyen de revenir à la vie et achever ce qu'il a commencé.
Des murmures s'élevèrent de la foule, mais Stelleüm les fit disparaître d'un simple geste de main.
— Drakkä demeure, depuis des millénaires, la première puissance élémentaire du continent ! Il n'a jamais tremblé, jamais été envahi, jamais connu une seule défaite. Entre nos murs résident les plus puissants et les plus courageux de notre espèce. Nous faisons partie des Six Grands, nous sommes respectés des elfes d'Errakys, des naïades d'Aquobermudes, des anthraks d'Uklandôme et des faunes de Loréïze, alors je vous le demande : serez-vous prêts à le défendre, une fois de plus ? Risquerez-vous votre vie pour exterminer toute opposition, pour anéantir le moindre démon sorti des catacombes d'Hoxynûr ? Protégerez-vous votre famille et vos enfants jusqu'à votre rencontre avec les dieux, sur Lyréah ?
Des cris de guerre fusèrent de tous les côtés, résonnèrent au-delà des remparts de Drakkä. Le pouvoir divin de Noà vibra dans ses entrailles, s'agita comme s'il exprimait, lui aussi, sa volonté de décimer ceux qui cherchaient à blesser Ustral. La vague de soldats qu'il avait devant lui semblait appartenir à un seul et même corps ; un dieu élémentaire qui renfermait la puissance de dix mille combattants.
— Nous n'avons aucune idée de quand cette Ombre frappera, ni même si elle osera s'en prendre à nous, mais nous serons prêts, continua Stelleüm, en laissant cette fois-ci le tumulte envahir la cour du château. Nous ne laisserons personne nous priver de cette liberté !
Le roi se tourna vers les membres du Conseil, derrière lui, et les incita à avancer.
— Certains de vos dirigeants se sont portés volontaires pour embarquer, d'ici quelques tours, dans une aventure périlleuse. Votre reine et moi-même tenions à profiter de cette soirée pour les honorer et les remercier de leur courage exemplaire. Notre mission consiste à garder cette opération discrète, afin d'éviter toute fuite qui pourrait renseigner Arkalax ou qui que ce soit d'autre sur nos agissements. Ainsi, au nom des dieux, d'Ustral et de Drakkä... je place ma confiance en chacun d'entre vous et vous implore de n'en parler à personne.
Devant le manque de manifestation, Stelleüm joignit ses paumes l'une à l'autre. L'or de ses iris se mit à briller quand, soudain, quelque chose à l'intérieur de ses mains remua, telle une force qui tentait désespérément de se libérer. Le roi les dirigea ensuite vers le ciel et déchaîna le pouvoir d'Adràzyde. Propulsé à une vitesse sidérante, un rayon lumineux explosa dans le firmament en une myriade d'étincelles ambrées.
Les applaudissements et les exclamations des soldats se mêlèrent aussitôt aux lumières célestes. Le regard rivé sur ces dernières, Noà sentit un bras s'enrouler autour de sa nuque et quelqu'un poser sa tête contre son épaule. Il remarqua les jumeaux, à ses côtés, et ne put s'empêcher de sourire. En cet instant, il réalisa que leur compagnie était ce à quoi il tenait désormais le plus.
— On sait vraiment pas dans quoi on s'est embarqués, hein ? demanda Töm.
— Non, répondit Noà. Mais le principal...
— C'est qu'on reste ensemble, finit Aria à voix basse.
— Oui. Qu'on reste ensemble. Jusqu'au bout.
Un espoir. Une promesse. Noà n'avait pas besoin de plus. Il avait compris, à ses dépends et avec le temps, que tout n'était qu'éphémère. Revigoré par le contact de ses amis et absorbé par le spectacle de lumière qui éclatait au-dessus de sa tête, il laissa son esprit divaguer, apprécier cet instant qui finirait, comme tous les autres, par s'estomper. Son cœur se réchauffa, ses lèvres s'étirèrent et il ferma les yeux.
La seconde d'après, Drakkä plongea dans l'obscurité.
Stelleüm fit disparaître les lueurs du ciel tandis qu'une ombre gigantesque fendait les étoiles. Une lamentation déchira l'air, suivie d'un battement d'ailes qui décrocha les guirlandes des arbres et arracha le toit des stands.
Un cri de surprise s'éleva de la foule à l'instant où une créature se posa derrière le roi et les membres du Conseil. Malgré le manque de clarté, Noà, parvint à discerner sa peau écailleuse, aux reflets virides et platinés. De longs pics aiguisés parcourraient son corps, allant de sa queue vert impérial à son crâne reptilien.
Un dragon, pensa-t-il après avoir observé ses larges ailes sombres et translucides, les mains chargées d'électricité, prêt à frapper.
— Arrête ! hurla Cûrtiss. C'est Kréah !
Stelleüm, Kalyö et lui accourent vers le monstre sans aucune crainte. Ce dernier posa la gueule au sol quand ils arrivèrent à sa hauteur. Il laissa un homme à la carrure impressionnante, aux yeux cristallins et à l'état déplorable glisser jusqu'à eux.
— Matharach ! s'exclama le roi. Que s'est-il passé ?
Lorsqu'il entendit ce nom, Noà sentit son estomac se retourner. Il pivota vers les jumeaux, paralysés par la peur. Ils venaient de comprendre, eux aussi.
Matharach était le commandant du premier escadron de Drakkä, envoyé sur Azikru pour secourir les habitants d'une éventuelle attaque de nortox. Et à voir les plaies qui recouvraient son visage et les lacérations sur les ailes du dragon, Noà sut que le pire s'était produit.
Une fois de plus.
— Nous venons d'en perdre un, soupira l'homme. Dylix arrive avec trois autres survivants. Ce sont les seuls que j'ai pu trouver.
— Nous avons besoin de guérisseurs ! s'époumona Ylærä afin de se faire entendre par les drakkiens, en contrebas. Des guérisseurs, vite !
Matharach grimpa de nouveau sur le cou du reptile. Il tendit sa main à l'endroit où éclataient de funèbres sanglots.
— Il faut vous soigner, dit-il d'une voix incroyablement douce. Vous ne pouvez plus rien faire pour lui. Venez.
Noà retint un cri dès qu'il aperçut Koryna, agrippée sur le corps sans vie de Gréo, le chef d'Azikru.
— Par tous les dieux... murmura-t-il.
Les jumeaux se précipitèrent sur elle sans prendre en considération la créature qui leur barrait la route.
— Notre mère ! s'égosilla Aria, le teint cadavérique et les yeux habités par une terreur inouïe. Où est-elle ?!
— Qui sont-ils ? tonna Matharach en essayant de calmer son dragon. Reculez !
— Une... une pèlerine, yeux marron, cheveux noirs, le supplia Töm, avant de s'écrouler à genoux. Qui sont les autres survivants ?!
Une fois descendue de la bête, Koryna se retint à l'épaule du guerrier pour ne pas s'effondrer.
— Que s'est-il passé ? insista Aria en forçant la faunesse à la regarder.
— Ils nous sont tombés dessus au beau milieu de la nuit, sanglota-t-elle. Leurs cris, leurs yeux...
— Et ma mère, Azérine ! Elle logeait chez vous !
— Je... je ne sais pas. Ils nous ont pris en embuscade, personne n'a pu s'échapper, tout est allé trop vite...
— Ils ont battu en retraite en me voyant arriver, précisa Matharach. Malheureusement, c'était déjà trop tard. Le village était anéanti. Des corps jonchaient les rues, les champs et les habitations...
Aria s'écroula à son tour, le regard céruléen vide, dénué de tout espoir.
— Cûrtiss, regroupe les membres du Conseil Royal dans le Consulat, lui ordonna Stelleüm avant que les guérisseurs le rejoignissent en haut des marches. Matharach, attends Dylix et emmène les survivants qu'il transporte au centre de soins.
Le commandant d'escadron acquiesça et demanda à un soigneur de s'occuper de Koryna.
— Je ne veux pas le laisser ici, se lamenta la faunesse, avachie sur le corps de Gréo.
— Je vous promets que vous pourrez lui faire vos adieux, la rassura Matharach. En attendant, il faut vous soigner. Vos blessures sont profondes, elles risquent de s'infecter.
— Vous trois, indiqua Cûrtiss à l'égard des xomythois. Venez avec nous.
Mais Töm n'effectua pas le moindre geste. Les yeux rougis par le chagrin et la prostration, il baissa la tête et laissa les larmes sillonner ses joues pâles.
— Il faut y aller, lui souffla Noà, pendant que Stelleüm sommait aux soldats de rentrer chez eux. Elle a peut-être réussi à s'enfuir, tout n'est pas perdu...
Il le releva tant bien que mal et, à sa grande surprise, Töm s'essuya le visage. Il ancra son regard dans le sien, comme s'il s'adressait à Arkalax en personne.
— Ils paieront pour tout ça, cracha-t-il, les poings serrés si fort que ses ongles s'enfonçaient dans sa peau. S'ils l'ont tuée... je jure sur l'Étoile-Mère qu'ils le regretteront.
Un incendie dansait derrière ses orbes ardents, menaçait d'enflammer Drakkä tout entier s'il libérait son pouvoir. Jamais Noà n'avait pu remarquer une telle ferveur dans ses yeux flamboyants. Une force titanesque sommeillait en lui, une puissance qu'il ne lui reconnaissait pas.
— Tout n'est pas perdu, répéta-t-il. On va rejoindre les autres dans le Consulat et voir comment procéder.
D'un calme anormal, Aria se leva à son tour et prit son frère dans ses bras sans lui adresser le moindre mot. L'étreinte ne dura que quelques secondes, mais Noà sut qu'ils n'avaient pas besoin de plus. Malgré leurs différends, un lien indéfectible les unissait. Töm l'avait aussi compris, puisque quand sa sœur s'écarta de lui, il hocha la tête.
— Il faut y aller, insista Noà.
En plusieurs foulées, le trio rejoignit les membres du conseil, près des portes du château. Lorsqu'elles s'ouvrirent, un frisson traversa l'ustralois de toutes parts, qui ressentit l'étrange besoin de scruter les alentours. Une voix l'appelait à l'intérieur de son corps, l'alertait d'un danger proche. Son instinct lui fit tourner la tête à gauche, puis à droite. Enfin, malgré la pénombre, il le discerna.
— Qu'est-ce que...
Iryanä fut la première à l'entendre. Elle regarda dans sa direction. Aria et Kalyö l'imitèrent, suivis du reste des drakkiens.
— Qui est-ce ? l'interrogea Cûrtiss, une main fermée sur le sabre logé dans son fourreau. Iryanä, qui est-ce ?
La princesse de Glace se rapprocha de la silhouette allongée au sol, à plusieurs mètres du groupe. Sans réfléchir, Noà la rejoignit, bien qu'il eût déjà deviné de qui il s'agissait. Une fois devant le cadavre, elle leva la tête au ciel, vers la tour par laquelle le guerrier était tombé.
À cet instant, Noà sentit son pouvoir gronder et son cœur marteler sa poitrine. Les pièces s'emboîtaient une par une tandis que sa conversation de la veille avec l'héritière lui revenait en mémoire.
« Je n'ai pas besoin d'être élue. Que mes parents le veuillent ou non, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous accompagner. Peu importe le prix à payer, la punition que les dieux m'accorderont, je viendrai avec vous. »
Noà espérait se tromper. Il ne connaissait pas vraiment Iryanä, mais s'il y avait bien une chose qu'il redoutait depuis le début, c'était qu'elle éliminât la seule personne se dressant entre elle et sa participation à la quête.
Alors, en dépit du sang qui noyait les dalles de pierres, Noà glissa son regard sur la dépouille de Maxwell. Ses membres étaient brisés et désarticulés. Aux confins de ses iris vides subsistait le fantôme de ses derniers instants. Une terreur pure ; celle que le drakkien avait affiché pendant sa chute, juste après s'être fait pousser.
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Audiomachine ~ Existence ♫
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