Hello à vous mes amis !
Voici le petit (grand ^^) chapitre de détente après les mines. J'espère qu'il vous plaira. Les rapprochements se poursuivent...
Sinon, petite annonce, je participe à un RP sur Zelda avec Arya_Drottning, allez faire un tour si ça vous intéresse !
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La première fois, je m'étais réveillée en sentant le lit bouger. Il y avait eu un mouvement dans mon dos, puis le matelas s'était remonté. Quelques grincements de parquet avaient suivi cette agitation qui m'avait tirée hors de mon sommeil. Malgré tout, une fois que la porte se fut refermée, ne laissant que brièvement filtrer la lumière du jour, je replongeai dans le néant. C'était confortable, et, pour la première fois depuis quelques jours, je me sentais bien plus légère.
Ce n'est que plusieurs heures plus tard, à l'entente de cris de cocotte, que je me réveillai une deuxième fois. Je grognai en enfonçant ma tête dans l'oreiller. Elles pouvaient en faire un boucan ! Finalement, j'abandonnai l'idée de me recoucher et me redressai dans le lit double avant de passer une main sur mon visage afin de me faire revenir à moi. J'étais dans une demi-convalescence assez désagréable. Je tentai de me lever et titubai dans la petite pièce avant de me stabiliser. C'est à ce moment que je revins complètement à moi. Je m'étirai et me dirigeai vers la petite vasque remplie d'eau à tâtons. Les volets de la chambre étaient encore fermés, j'étais donc plongée dans le noir.
« Ah, ça fait du bien » chuchotai-je en me redressant, la peau encore mouillée. Je l'essuyai et remarquai que le tissu que j'utilisais était étonnamment doux. Etonnée, je l'éloignai de moi pour l'examiner. Il paraissait assez grand alors je le dépliai entièrement, et, c'est avec surprise que... je découvris une robe ! Elle était simple et complètement blanche à priori (les couleurs n'étaient pas facilement distinguables dans le noir). Je fronçai les sourcils, elle ne devait pas être ici par hasard et elle semblait pouvoir m'aller. Je n'avais vu aucune autre fille de mon âge ou de ma taille dans les environs. Serait-elle pour moi ? J'étais indécise, devais-je la mettre ? Pourtant, elle ne devait pas se retrouver ici par hasard, Link ou n'importe qui ne l'aurait pas déposée dans la chambre pour me dire de ne pas y toucher... Je la posai sur le lit et jetai un coup d'œil à mes habits. Ils étaient déchirés, sales, brûlés et sentaient le charbon. Un soupir m'échappa. « Franchement... » Je ne pouvais pas rester ainsi... J'avais passé la nuit comme cela car, dès que Link m'avait déposée sur le lit, je m'étais écroulée... Je décidai de me déshabiller pour me laver sommairement grâce à la vasque, puis, j'enfilai la robe. Elle m'arrivait au milieu des cuisses et était sans manche. (Heureusement, je venais de découvrir que la pierre à taillée contenue dans mon inventaire pouvait servir au rasage, oui, oui !) Le tissu était très léger et agréable à porter, c'était bien plus confortable que les couches successives d'habits. Je vérifiai une dernière fois qu'elle était bien placée et accrochai ma ceinture avec mon inventaire par-dessus. Furtivement, je jetai un coup d'œil à la chaise dans un coin de la pièce et y vis un tas de vêtements verts avec les armes de Link. Aucun doute qu'il n'avait rien pris. J'en ferai donc de même. Pour finir, je détachai mes cheveux et les arrangeai avant de sortir.
Les rayons de soleil inondèrent la pièce jusqu'à ce que je referme la porte. Tout compte fait, c'était très utile de garder le tout fermé pour contenir la fraicheur à l'intérieur ! J'étais dans la salle principale de l'hôtel et les fenêtres permettaient au soleil de pénétrer dans la pièce et de la réchauffer. La journée devait être bien avancée car la luminosité était telle que je devais cligner anormalement des yeux. Sans attendre, je me dirigeai vers la sortie et me retrouvai dehors, sur la rampe d'accès.
La douce brise qui balayait le canyon caressa aussitôt ma peau et fit voler les pans de ma robe. J'avais bien fait de garder un short en-dessous. C'était un sous-pantalon que Link m'avait passé. Ils étaient courageux de porter autant de tissu ! Mes yeux s'habituaient progressivement à l'intensité lumineuse de l'extérieur et la tâche blanche qui m'aveuglait prit forme. Alors que je digressais intérieurement, la chaleur me frappa. J'aurais peut-être dû rester dedans ? J'allais mourir liquéfiée ici ! Je protégeai mes yeux avec ma main droite et détaillai les environs. C'était étrange de voir le village aussi animé, des Gorons se tenaient au milieu de la rue alors que diverses personnes que je n'avais jamais vues se baladaient dans l'allée centrale, sous couvert de l'ombre des bâtiments. Puis, mes yeux, pratiquement fermés, se posèrent sur la Montagne de la Mort qui se dressait bien au-dessus du canyon. La lave avait arrêtée de couler chaotiquement de son sommet et, en me rappelant la fournaise qu'étaient les mines, mon désespoir s'envola. Finalement, il ne faisait pas si chaud ici... Je me redressai et souris. Parfait, je me demandais ce que j'allais pouvoir faire à présent. Link ne devait pas être bien loin, le chercher me paraissait être une bonne idée !
Je me mis en quête de l'hylien et parcourus l'allée en direction du passage pour aller à la montagne Goronne puisqu'il ne semblait pas être près de l'église. Je croisai plusieurs personnes qui me sourirent amicalement et des Gorons qui me saluèrent de la main. Heureuse de cette activité humaine (ou presque) autour de moi, je leur répondis avec en train. En arrivant au bout de l'allée, je ne trouvai pas Link alors je décidai de faire demi-tour vers la source d'Ordinn, peut-être l'avais-je loupé ? Je fis aisément le chemin retour et constatai que mes yeux voyaient parfaitement bien maintenant. C'était déjà ça de moins à penser. Je prenais mon temps, appréciant ce moment de répit... Je dépassai notre résidence temporaire, et, alors que j'arrivai vers l'église, une porte claqua à ma droite sans que je n'y prête attention.
« Tp ?! » s'écria-t-on. Instinctivement, je tournai la tête et repérai la source de cet appel, qui était aussi, mais quelle coïncidence, le centre de mes recherches.
« Link ? » répondis-je en m'avançant d'un pas vers lui. Il se tenait sur le perron d'une maison que j'identifiai rapidement comme était la boutique de Balder. Il était dur de ne pas le comprendre avec toutes les affiches à l'effigie de son propriétaire collées autour. Plusieurs banderoles de couleurs rouges et jaunes décoraient le bâtiment, lui donnant un air moins piteux. Je levai mes yeux vers l'enseigne du magasin et y lu automatiquement : 'Galeries Balder'. Tiens... Je pouvais lire l'hylien ? Le parler aussi apparemment... mais je ne m'en étais jamais rendue compte. Hylia avait dû m'en faire don avant mon arrivée pour me faciliter les choses, c'est qu'elle pensait à tout... Sauf à me révéler mes origines ! Link sauta au-dessus de la volée de marche pour se retrouver face à moi en quelques secondes et cela eut le mérite de couper court à mes ruminations. Il portait les mêmes habits que les habitants de Cocorico et je devais dire qu'ils lui allaient plutôt bien. « Tu vas bien ? » demandai-je naturellement en souriant largement. Je captai son regard qui me balaya de la tête aux pieds.
« Ou...oui... » hésita-t-il en se grattant l'arrière de la tête.
« Il y a un problème ? » m'étonnai-je en passant mes mains dans mon dos. Plusieurs rafales de vents eurent le temps de s'engouffrer dans le canyon avant qu'il ne reprenne la parole.
« Non, pas du tout... Ah...et...cette robe te va bien...vraiment bien » me complimenta-t-il. Je souris malgré les rougeurs sur mes joues et regardai l'habit.
« Merci ! En plus, c'est bien plus agréable d'être habillée comme ça avec cette chaleur » dis-je en relevant les yeux. A cet instant, l'ombre de Link se mit en mouvement et la twili apparut entre nous deux. « Midona ! Tu n'as pas peur de te faire remarquer ? » m'inquiétai-je en surveillant les alentours. Elle croisa ses bras et me sourit tranquillement.
« Ksh, t'en fais pas va, je suis cachée par vous. Sinon, bien dormi ma chère Tp ? J'espère que oui parce que moi j'en connais un qui ne s'est pas fait prier » se moqua-t-elle en regardant Link par-dessus son épaule. J'interrogeai le héros du regard mais elle reprit trop rapidement la parole pour que je puisse lui poser la question. « M'enfin, tu ne devineras jamais ce que l'on a déniché là-dedans ! » s'exclama-t-elle en pointant la porte de la boutique dans leurs dos.
« Dites-moi alors » les encourageai-je. L'hylien s'empara du bouclier qu'il portait et j'écarquillai les yeux en reconnaissant le bouclier Hylia. Le bleu métallique était éclatant et les dessins qui l'ornaient étaient parfaitement fidèles à ceux du jeu.
« On s'est baladé à travers Cocorico et j'ai trouvé pleins de trucs intéressants. C'est là que je suis tombé sur la boutique de Balder » expliqua-t-il. « Je t'avoue que j'ai été surpris qu'il ouvre son propre commerce mais... comme il a l'air de s'en sortir. » Il haussa les épaules. « M'enfin, il vendait ce bouclier » compléta-t-il en l'examinant. J'hochai compréhensivement la tête alors que Midona s'éleva pour capter mon attention.
« C'est en le voyant que je lui ai suggéré de le prendre. Au moins, celui-là résistera au feu » relata-t-elle, fière de son idée.
« Ça ne fait aucun doute, et puis, il est magnifique ! Tu as dû le payer une petite fortune... » pensai-je à haute voix. Il haussa les sourcils et le replaça dans son dos.
« 200 rubis, ça reste correct. En plus, on a eu pas mal d'argent dans les recoins du village. Les Gorons permettent de se rendre dans de lieux impossibles d'accès comme... » Il ne finit pas sa phrase et ses yeux se posèrent sur moi.
« Comme ? » répétai-je pour l'encourager à continuer.
« Rien du tout » dit-il en secouant la tête. J'haussai un sourcil sous l'incompréhension.
« Link ! Tp ! » entendis-je dans mon dos. Je reconnus la voix de Reynald alors que Midona s'éclipsa à la vitesse de la lumière... ou de l'ombre plutôt... Je me retournai pour faire face au prêtre en me mettant aux côtés de Link.
« Bonjour Reynald » répondis-je alors que Link donna un petit coup de tête pour le saluer. L'homme s'avança vers moi et posa ses mains sur mes épaules ce qui eut pour effet de remonter ses larges manches.
« Bonjour. Je suis content que tu ailles mieux, heureusement que tu as fini par te lever. Link tournait désespérément en rond dans le village » rit-il en s'éloignant. « J'ai dû le dissuader plusieurs fois d'aller te déranger en lui disant que tu avais besoin de sommeil... » Il s'éloigna de moi et posa ses yeux sur l'hylien.
« Vraiment ? » demandai-je en regardant le héros. Seulement, ce dernier était tourné à l'opposé. Je me penchai vers l'avant pour capter son attention mais je compris qu'il cherchait à m'éviter. Le prêtre hocha la tête en souriant à cause du manège de l'adolescent.
« Sinon, quand tu es partie dans les bras de Link hier, les enfants ont cru que tu ne voudrais pas passer du temps avec eux car il les a éloignés assez durement... » se désola-t-il.
« Comment ?! Pas du tout ! J'étais juste morte d'épuisement ! » m'écriai-je, prenant peur qu'ils ne soient en colère contre moi.
« Ne t'en fais pas » rit Reynald. « Il te suffit d'aller les voir. Je ne sais pas où sont Anaïs et Colin mais une chose est sûre, Fénir est parti se poster à la vigie pour nous assister » m'informa-t-il. J'hochai vivement la tête et partie en courant en direction de cette dernière.
« Merci Reynald ! Je vais aller le voir tout de suite » lançai-je dans ma course. Je ne le vis pas froncer les sourcils.
« Elle sait où se trouve la vigie ? » s'étonna-t-il en se tournant vers Link. Ce dernier haussa les épaules.
« Je ne pense pas, j'y suis allé ce matin mais elle n'était pas là et nous n'avons pas eu le temps d'en parler » répondit-il. Ce morceau de la conversation m'échappa. Je me dépêchai d'escalader les hauteurs du village en m'aidant des Gorons pour me retrouver au niveau de l'échelle menant au point le plus haut de Cocorico. J'escaladai le bâtiment fait de pierre et alors que j'empoignai le dernier barreau et me hissai sur la plateforme, une voix m'interpella.
« Tp ?! Qu'est-ce que tu fais là ?! » s'étonna une voix d'enfant. Je me mis sur mes pieds avant de poser mes mains sur mes genoux pour reprendre ma respiration. J'avais été un peu trop vite et la sueur qui parsemait ma peau en était la preuve...
« Bonjour mon grand » dis-je à l'attention du petit garçon. Il hésita à s'approcher de moi, puis, je le vis ouvrir la bouche avant de la refermer. Plusieurs secondes s'écoulèrent et aucun mot ne sortit de sa bouche, pas même un son... Lui qui était d'ordinaire bavard et surexcité... « Eh bien, tu as perdu ta langue ? » m'étonnai-je en en penchant ma tête sur le côté. Il baissa la tête en joignant ses mains dans son dos alors que ses pieds se mirent à tapoter le sol, trahissant sa gêne. C'était vraiment troublant... Avais-je dit quelque chose de mal ? Je décidai de ne pas forcer et m'assis au bord du bâtiment, les pieds dans le vide. Je me calai sur mes bras et jetai un coup d'œil au panorama. Les maisons paraissaient minuscules d'en-haut et les habitants n'étaient plus que des petits points colorés en mouvement. « On est sacrément haut ici, tu dois avoir une vue imprenable sur tout le village ! » lançai-je pour changer de sujet et tenter de le faire parler. Je ne savais pas qu'elle mouche l'avait piqué mais le voir ainsi m'attristait.
« Oui ! Comme ça, je peux prévenir tout le village en cas de danger ! Il me suffit de crier si des monstres osent mettre un seul de leur pied ici ! » s'exclama-t-il en sautant sur place. Je le vis s'agiter dans le coin de mon champ de vision et immédiatement, un sourire s'étira sur mes lèvres. Entendre sa voix enjouée était bien plus agréable. « Seulement, si j'avais un arc je pourrais aussi défendre le village... mais, de toute façon, je ne sais pas tirer... » se plaint-il. Je tournai ma tête vers lui alors qu'il paraissait abattu.
« Tu sais Fénir... » Dès que j'eus commencé à parler, il sursauta et plaça une main devant sa bouche.
« Pardon Tp ! Je t'embête avec ça mais tu es fatiguée non ? Link nous a dit de ne pas te gêner hier... Je suis désolé... » me coupa-t-il en s'excusant alors qu'il baissait les yeux au sol. Je fronçai les sourcils. C'était la raison pour laquelle il avait hésité à parler ? Franchement... Je soupirai et tendis mon bras jusqu'à lui pour poser ma main sur sa tête.
« Il n'y a aucun problème Fénir. Si j'avais voulu ne pas être dérangée, je ne serais pas venue. Si je suis là, c'est que j'ai envie de te parler » lui dis-je en souriant. Il redressa la tête et je vis ses yeux larmoyants se poser sur moi.
« C'est vrai ? » hoqueta-t-il. J'hochai la tête et l'attrapai par le bras pour le tirer jusqu'à moi. Instinctivement, je le pris pour le câliner.
« Bien sûr, je vous aime tous beaucoup, c'est logique que je vienne vous voir » chuchotai-je à son oreille. « Vous n'avez pas à rester seuls loin de chez vous sans compter sur personne... » lui avouai-je en caressant affectivement ses cheveux. J'avais l'impression de jouer à la maman mais cela ne me dérangeait pas plus que cela. J'entendis l'échelle grincer, et, bientôt, Link émergea du vide. Il se releva et fut étonné de voir Fénir trembler dans mes bras. Je levai mes yeux vers lui et lui souris largement pour lui signifier que tout allait bien. Il s'immobilisa et nous fixa un instant avant que ses yeux ne s'attendrissent. C'était étrange... Puis, Fénir se décolla de moi et fit quelques pas en arrière en frottant ses yeux. Lorsqu'il aperçut Link, il sursauta et nous regarda tour à tour.
« Link ! Je... Je n'étais pas du tout en train de pleurer ! » s'écria-t-il. Le héros sourit en acquiesçant.
« Je le sais bonhomme » dit-il en s'asseyant à mes côtés. « Mais... je sais aussi que nous avons tous nos moments de faiblesse Fénir... » souffla-t-il en se tournant sa tête vers moi. J'en fis de même et nos yeux se rencontrèrent. Cet échange était... étrange... comme si le héros cherchait à me faire passer un message. Il me semblait que des millions de mots passaient en ce moment. Le vent souffla et fit voler mes cheveux devant mes yeux, coupant la vision que nous avions de l'autre.
« Vraiment ? Tu as déjà eu des moments de faiblesses Link ? » s'étonna l'enfant. Mon compagnon de voyage se détourna de moi et contempla le village mais, ses yeux étaient perdus dans le vide.
« Oui... mais, heureusement, il y a d'autres personnes sur qui tu peux compter dans ces moments-là. Il ne faut pas les négliger Fénir, surtout si tu tiens à elles... » lui conseilla-t-il. Je sentis une main se poser sur la mienne et, à peine j'eus baissé les yeux pour la regarder qu'elle n'était plus là. Link se leva et épousseta son pantalon. « J'ai des choses à faire et il fera bientôt nui alors je vais y aller » dit-il. J'hochai la tête, ne voulant pas le retenir. Il devait avoir envie de faire des trucs de son côté. Une fois qu'il fut parti, je me levai et posai mes mains sur mes hanches.
« Sinon, mon grand, tu voulais que je te montre comment je tire à l'arc non ? Une démonstration te ferait-elle plaisir ? » Instantanément, ses yeux s'illuminèrent et il sauta sur place.
« Oui ! Je veux trop voir comment tu utilises ton arc pour aider Link contre les monstres ! » s'exclama-t-il en sautant. Je souris en voyant le tissu rouge sur sa tête voler au passage.
« Soit, je vais le chercher et je reviens » l'informai-je en me dirigeant vers l'échelle.
« Non, va plutôt voir Balder et dis-lui que tu dois nous faire une démonstration ! » s'écria-t-il. J'acquiesçai et partis. Une demi-heure plus tard, armée de mon arc, je me retrouvai devant la boutique de Balder avec ce dernier et des cibles réparties dans le village. Il n'avait pas fait les choses à moitié ! J'espérai qu'il ne voudrait pas que je tire sur le poteau à gauche de Fénir ou j'étais cuite !
« Vas-y Tp, tu peux tirer dans les cibles qui sont dans le village ! » s'écria Fénir en haut de la vigie. Sa voix se répercuta contre les parois du canyon et me parvint assez clairement.
« Regarde bien alors ! » répondis-je aussi fort. Je bandai mon arc et tirai dans chaque cible avec facilité. Elles n'étaient pas bien loin et l'arc en ivoire me permettait d'atteindre des cibles bien plus éloignées que celles-là.
« Tu es trop forte Tp ! » s'exclama Fénir. Puis, il se mit à faire des grands gestes de bras. « Essaye de tirer dans ce poteau pour voir ! » hurla-t-il en me montrant le grand pic en bois à sa gauche. Je grimaçai, faux-espoir... Bien, j'allais devoir le toucher du premier coup, ma fierté en dépendait !
« Ok, laisse-moi me concentrer ! » lançai-je. Je fermai un œil et me positionnai bien mieux pour avoir plus de force dans mon bras. Ainsi, je pus couper ma respiration et viser au plus précis possible. Je relâchai la corde en même temps que mon souffle et priai pour ne pas manquer ma cible.
« Ouah ! » s'écria Fénir. Je compris à sa voix que j'avais atteint mon objectif. « Tu es la fille la plus forte que je connaisse Tp ! C'est trop bien ! » s'écria-t-il en sautillant sur place.
« Sérieusement, je ne pensais pas que tu le toucherais mais je dois reconnaitre que tu es plutôt bonne à l'arc... » soupira Balder. « Pour te récompenser, je t'offre une réduction à la boutique, 50 pour cent sur n'importe quel article. Viens me voir quand tu auras le temps » me dit-il d'une voix monotone. Je souris en rangeant mon arc.
« Merci Balder, je vais venir te voir tout de suite ! » m'exclamai-je. Il pouvait paraitre un peu froid mais au fond, il était adorable. Bon, je le disais aussi parce que j'étais une fervente adoratrice des soldes, l'économie, c'est cool ! Alors que j'allais le suivre, la porte de l'église s'ouvrit et je vis Anaïs en sortir.
« Tp ? » s'étonna-t-elle en s'avançant vers moi. « Je... ne t'embête pas ? » hésita-t-elle. Je secouai la tête en me baissant à sa hauteur.
« Pas du tout, je vais beaucoup mieux qu'hier » l'informai-je en souriant. Elle sourit à son tour.
« C'est super ! Au fait, je viens de te voir t'entrainer à l'arc. C'était impressionnant ! Je suis sûre que tu ferais une parfaite suivante ! » s'enjoua-t-elle en tapant dans ses mains. Sa réserve s'était vite envolée.
« Une suivante ? » répétai-je en haussant un sourcil, surprise. Elle hocha la tête.
« Oui ! Tu sais, toutes les princesses ont des suivantes et quand je serais en ville et que je serais élue princesse du royaume, je te choisirais sûrement pour que tu travailles pour moi ! » dit-elle. Elle réfléchit quelques secondes et son visage se tordit en une grimace enfantine. « Ah... Mais je n'avais pas pensé que si Link est mon chevalier, vous risqueriez d'être trop proches... » soupira-t-elle. « Déjà que tu passes plus de temps que moi avec lui, je vais me faire dépasser au final... » Elle me fixa alors qu'elle semblait en proie à un vrai conflit interne.
« Tu as le temps avant d'être élue princesse d'Hyrule Anaïs, ne te triture pas trop l'esprit » dis-je pour la soulager mais cela eut l'effet inverse. Elle fronça les sourcils et croisa les bras.
« Comment ça ? Tu dis que je ne suis pas assez belle pour être la princesse du royaume et que je dois encore m'améliorer ? Je n'ai jamais vu de fille mieux que... » Elle se coupa et me dévisagea. « Bref ! Attends que j'aie ton âge et tu verras ! » s'énerva-t-elle en faisant demi-tour. Je la regardai s'éloigner. Quelle discussion... déroutante... M'enfin, j'haussai les épaules et me dirigeai vers la boutique de Balder. J'entrai dedans et m'approchai du comptoir.
« Balder ? » appelai-je en examinant la pièce.
« Je suis là... » marmonna-t-il en levant les yeux au ciel. Je baissai les miens et me penchai par-dessus le comptoir pour l'apercevoir.
« Ah, pardon... » lançai-je en me retenant de rire. Il souffla mais ne répondit pas.
« Alors, qu'est-ce que tu veux ? J'ai plusieurs articles : un bouclier en bois pour 50 rubis, de la potion rouge pour 30 rubis ou... un article précieux, l'œil de faucon pour 100 rubis. Bien sûr, pour toi, tout est divisé par deux sur le premier article » me rappela-t-il. Je fus étonnée, je ne me rappelai pas que cet article était disponible aussi tôt dans le jeu ! Je le pointai du doigt.
« Je peux l'essayer s'il te plait ? » demandai-je. Il hocha la tête et monta sur une chaise pour s'en emparer avant de le poser devant moi. Je le pris et l'examinai. Il était un peu plus fin que l'original mais paraissait solide. Je l'enfilai et clignai plusieurs fois des yeux. C'était énorme ! Je pouvais voir tous les détails qui m'entouraient et j'étais capable de focaliser mon attention sur certains objets ce qui me permettait de les voir de plus près. Un peu comme une vision de rapace. Je le retirai et le posai sur le comptoir. « Je le prends ! » m'exclamai-je en me tournant pour attraper des rubis. « Je vais aussi t'acheter un flacon de potion rouge si tu veux bien. »
« Aucun problème, ça fera 80 rubis » calcula-t-il. J'hochai la tête et sortis un de mes flacons vides. Je lui tendis pour qu'il le remplisse avant de poser le règlement devant lui. Il me donna les deux articles que je rangeai. « Le compte est bon, merci, repasse me voir si tu as besoin » dit-il platement. Je le saluai de la main et m'en allai en sifflotant. C'est au moment où je fermai la porte que je me rappelai de quelque chose au sujet des flacons, la fée de la mine était encore enfermée dans celui de Link ! Je n'avais pas eu le temps de la libérer ! Je me mis en quête du héros pour lui demander de le faire. Il ne fut pas dur à trouver, il était en grande discussion avec Reynald juste en face de la boutique. Lorsque j'arrivai, ils s'arrêtèrent de parler et je compris que je les dérangeai.
« Désolé de vous embêter mais, Link, est-ce que je peux avoir le flacon avec la fée s'il te plait ? » Il fronça les sourcils avant de réaliser ce que je demandai.
« Bien sûr, attends deux secondes, je te la donne » dit-il en fouillant dans son inventaire. Il me tendit l'objet en question et j'avisai la petite fée endormie dans le pot.
« Merci ! » Je l'attrapai et me tournai dos aux deux hommes. Je débouchai le flacon et la secousse réveilla l'être magique qu'il contenait. Elle s'étira et sortit en trombe dès qu'elle comprit qu'elle était libre. Elle fit une figure aérienne avant de revenir à toute vitesse vers moi. Je tentai de l'éviter mais elle était trop rapide. Cependant, elle s'arrêta juste devant mon nez, projetant une douce lumière rose sur ma peau. Elle paraissait intriguée par mon visage qu'elle détaillait.
« Ah ah ! » s'écria-t-elle en me pointant. « Elle sera contente de savoir ça ! » Puis, avant que je ne puisse dire le moindre mot, elle s'envola bien plus loin.
« Quelle politesse » grommelai-je en rendant son flacon à Link. « Bon, je vous laisse, vous paressiez assez sérieux » leur dis-je en souriant. Pourtant, avant que je ne puisse partir, je sentis une main me retenir. Je fis demi-tour vers le héros qui me retenait. « Oui ? »
« Je voudrais que tu m'attendes devant l'hôtel dans une heure, ça te va ? » me demanda-t-il. Etonnée, j'hochai la tête et m'en allai lorsqu'il me lâcha. Qu'avait-il d'important à faire avec moi pour me donner rendez-vous ? Je m'empourprai à ce terme. Etait-ce un rendez-vous ? Non... Il devait certainement avoir quelque chose à me montrer ou à me dire sans que personne ne nous dérange. Pourquoi pensai-je cela ? Je ris nerveusement de moi-même.
Je me baladai donc tranquillement sur les hauteurs du village afin de m'occuper pendant cette heure. Etre à l'écart des habitants me plaisait bien, au moins, personne ne venait me demander quelque chose, je pouvais réfléchir tranquillement. Je ne m'étais pas rendue compte que notre aventure m'empêchait de me poser afin de pouvoir penser à tout ce qu'il se passait autour de moi. Pour commencer, le déroulement du jeu commençait à s'embrouiller dans ma tête et je ne savais plus réellement où se trouvait certaines choses ou ce que nous ferions exactement par la suite et dans quel ordre. Je me souvenais de la majeure partie des évènements et des personnages mais certaines choses m'échappaient... Ensuite, le temps que j'avais passé ici commençait à être conséquent. Si le compte était bon, cela faisait environ deux semaines. Même si ce n'était pas aussi long qu'il n'y paraissait, j'avais l'impression d'être originaire de ce monde, que ma place était ici... Ce qui nous amenait à la dernière idée : quelle était toute cette foutue histoire qui me tournait autour ? Je soupirai et sortis la lettre de mon inventaire. La lettre que j'aurais moi-même écrite par le passé... Je la relus une, puis deux et trois fois, et, plus je le faisais, plus je me rendais compte que personne d'autre que moi n'avait pu l'écrire... Je finis par la ranger et mes yeux se levèrent vers le ciel. Il faisait presque nuit.
« Je devrais aller le rejoindre... » soufflai-je. Link allait finir par penser que je l'avais oublié... Rapidement, je me relevai et marchai jusqu'à l'hôtel Dort-Dîne. Une fois devant, je fus soulagée de voir que j'étais la seule présente. Au moins, il ne pourrait pas dire que je l'avais fait attendre ! Je m'assis sur les marches de la rampe permettant d'accéder à l'entrée et posai ma tête dans mes mains.
« Tp ? » m'appela-t-on. Naturellement, je me redressai et vis l'hylien s'approcher de moi en marchant. Il s'arrêta devant les marches et me sourit. « Je ne t'ai pas trop fait attendre ? » s'inquiéta-t-il en me voyant assise.
« Non, je viens juste d'arriver, ne t'en fais pas » répondis-je en me levant. « Bon, dis-moi, que voulais-tu me dire ? » m'enthousiasmai-je pour ne pas paraitre accablée. Il tendit sa main vers moi en un geste signifiant qu'il voulait que je la prenne.
« Je ne veux rien te dire de spécial, je veux te montrer quelque chose » dit-il alors que son sourire s'agrandissait. Je fus étonnée mais m'emparai de sa main afin de me laisser guider. Dès que j'eus posé ma paume contre la sienne, ses doigts se refermèrent autour et ne me laissèrent aucune échappatoire. Nous marchâmes jusqu'à la droite du bâtiment devant lequel je l'avais attendu et Link s'avança vers un Goron qui attendait patiemment.
« Salut mes petits, je vous l'ai déjà dit, en rremerrciement pour le chef, je vous envoie là-haut ! » s'exclama le Goron en pointant le toit de l'hôtel derrière lui. « Alorrs ? Ça vous dit ? » demanda-t-il. Je tournai ma tête vers Link. Que pouvait-il bien vouloir me montrer au-dessus de l'hôtel que nous habitions ? Je me creusai la tête sans trouver de réponse.
« Ce serait gentil de nous envoyer en-haut tous les deux » répliqua l'hylien montrant nos mains attachées ensembles.
« Oh, pas de prroblèmes les tourrterraux ! » s'écria le Goron en riant. Puis, il se mit en boule. « Montez quand vous serrez prrêts. » Link s'avança vers lui et me lâcha la main pour l'escalader. Immédiatement après, il se tourna vers moi.
« Je vais t'aider » proposa-t-il. Je lui souris et le laissai me hisser à ses côtés. C'est à ce moment qu'il m'attrapa par les jambes pour me basculer dans ses bras.
« Link ? Qu'est-ce que tu fais ? » m'étonnai-je en levant mes yeux vers lui. Il baissa la tête pour me sourire et je rougis en me rendant compte de la proximité de nos deux visages.
« Je te porte, tu te souviens que c'est plus facile pour atterrir non ? » répondit-il comme si c'était évident.
« Je constate surtout que tu prends la mauvaise habitude de le faire tout le temps » grognai-je dans ma barbe.
« Aller, ferme les yeux, sinon ça ne sera plus une surprise » m'ordonna-t-il. Je fronçai les sourcils et m'accrochai à ses habits avant de m'exécuter. Que voulait-il bon sang ? « C'est bon ! » lança-t-il à notre ascenseur vivant. Il se mit à vibrer dangereusement et se déplia d'un coup pour nous propulser en l'air. Je me contractai contre le jeune homme qui me tenait et ne me détendis que lorsque nous fûmes stabilisés. Il me reposa à terre sans me lâcher la main pour me guider. « Attention aux marches » me prévint-il.
« Je ne peux toujours pas ouvrir les yeux ? » demandai-je en faisant des pas incertains dans son dos alors que nous gravissions les étages. Vous savez, même guidés par quelqu'un de confiance, on a toujours l'impression qu'un arbre va venir se planter entre lui et nous...
« Ne sois pas impatiente » se moqua-t-il en laissant un léger rire s'échapper. Ce son me fit sourire automatiquement. C'était rare de l'entendre rire car il était toujours occupé à s'inquiéter pour les autres... Enfin, il s'arrêta et me tira à ses côtés. « Voilà, tu peux regarder. » Instinctivement, j'ouvris les yeux d'un coup afin d'étudier l'endroit où il m'avait emmenée. Ma respiration se bloqua et je tournai sur moi-même pour examiner les lieux.
« Link, c'est... magique... » chuchotai-je. Nous étions sur une plateforme pierreuse sur le toit de l'hôtel et un bassin de source thermale occupait la moitié de l'espace, libérant des volutes de fumées qui se détachaient sur la paroi sombre du canyon. Pourtant, ce qui attira le plus mon attention fut le ciel. D'ici, nos avions une vue imprenable sur les étoiles qui semblaient tapisser la voute céleste... « C'est cela dont tu ne voulais pas me parler ce matin et dont tu discutais avec Reynald ? » compris-je.
« Oui, je ne voulais pas que les enfants nous dérangent. Je suis content que ça te plaise » me répondit-il en se plaçant derrière moi afin d'observer le ciel sous le même angle. « Je l'ai découverte ce matin en me baladant et je me suis souvenu que tu voulais absolument aller dans une source chaude alors... voilà » expliqua-t-il. A ces mots, je me retournai vers lui et le pris dans mes bras. A cause de ma taille, je ne pus qu'entourer sa taille, mais, rapidement, il retourna mon geste et je me retrouvai enfermée contre lui. J'adorais cette sensation...
« Merci, merci milles fois Link... » Il rit et me parla sans se décoller de moi.
« Ce n'est pas grand-chose, n'en fais pas tout un plat, je te remercie juste à ma manière de m'aider tous les jours... Tu as sauvé ma vie, ne l'oublie pas... » susurra-t-il juste à côté de mon oreille. Je fermai les yeux pour profiter de l'instant avant de sentir une profonde nostalgie s'emparer de moi. Je fus chatouillée par l'idée de lui dire qu'il n'avait plus le droit à une faveur mais, je ne voulais pas gâcher le moment.
« Ne dis pas ça, je... je pense que ma place est ici, avec toi, et je ne la donnerai à personne et pour rien au monde » lâchai-je sans m'en rendre compte. Cependant, je ne regrettai rien, c'était ce que je pensais. L'hylien se recula en entendant ma phrase et me regarda dans les yeux. Puis, après quelques secondes de battements, ses mains quittèrent mon dos et il fit un pas en arrière.
« Et si nous profitions de cet endroit pendant que nous l'avons rien que pour nous ? » proposa-t-il en se tournant vers la source.
« Avec plaisir ! » criai-je tout bas en m'élançant vers l'étendue d'eau. Je m'arrêtai pile devant et constatai que l'eau était complètement opaque, ce serait pratique !
« Vas-y, je te suis » dit-il en se tournant dos à moi. Je jetai ma robe sur une pierre non-loin de moi et plongeai dans le bassin. J'attendis quelques secondes et un bruit d'eau me fit comprendre que l'hylien m'avait suivie. Je me retournai vers lui et m'enfonçai jusqu'au cou en soupirant. Link en fit de même, ce qui déclencha un fou rire commun. Nous nous s'amusâmes comme des enfants jusqu'à ce que nous soyons fatigués, puis, nous finîmes par nous poser dans un coin moins profond. « C'est vraiment génial comme sensation... » soufflai-je en fermant les yeux.
« Ouais, on n'a pas de sources comme celle-là à Toal, c'est dommage... » Je ris en voyant sa tête et me rapprochai.
« Au moins, on peut en profiter ici. » Il hocha la tête et je m'allongeai juste à sa droite, rejetant la tête en arrière pour voir les étoiles. « Dis Link... »
« Hum ? » fut sa seule réponse à cause de l'eau qui atteignait sa bouche.
« Est-ce que tu me fais confiance ? » Je le sentis se redresser malgré que je ne le voie pas et soupirai.
« Bien sûr, pourquoi tu me poses cette question ? » s'étonna-t-il. « N'oublie pas que nous nous sauvons mutuellement la vie tous les jours, pourquoi ne te ferais-je pas confiance ? »
« Je voulais juste être sûre... En tout cas, je voulais que tu saches que quoique je dise et quoique je fasse, tu es le seul à me connaitre ici... Link... est-ce que tu peux me promettre une chose ? » dis-je en tournant mes yeux vers lui. Je savais que le moment était mal choisi mais... je devais lui demander. J'avais peur, j'étais terrorisée qu'il apprenne la vérité à mon sujet et qu'il me compte parmi ses ennemis. Et puis, je ne connaissais même pas la vérité moi-même alors... j'étais encore plus craintive du futur.
« Tu me fais peur là, Tp » répondit-il la voix grave.
« Est-ce que tu peux me promettre que, malgré tout, tu me verras toujours comme une personne de confiance et une alliée ? Parce que, moi, tout ce que je veux, c'est venir à bout de ce qui nous menace... » chuchotai-je sans prendre en compte ses paroles. Il s'assit et je pus enfin le voir en entier. De la fumée s'évaporait de sa peau et il passa sa main dans ses cheveux trempés pour les plaquer en arrière.
« Je... Tu es étrange ce soir et je ne comprends pas trop ce que tu racontes mais... si c'est ce que tu souhaites alors oui, je te le promets... » répondit-il. Sans que je comprenne pourquoi, un immense soulagement se déversa en moi et un sourire se plaqua sur mon visage.
« Tant mieux... » soufflai-je. Puis, le héros se renfonça dans l'eau. Je regardai la moitié de son visage dépasser, lui permettant de respirer alors que ses mèches blondes flottaient à la surface.
« Nous ferions mieux de sortir avant d'attraper un coup de chaud » dit-il en se levant. J'hochai la tête. « Je vais sortir en premier pour te laisser tranquille... » m'informa-t-il. Il sortit et récupéra ses affaires avant de partir en direction des escaliers. Je le regardai s'éloigner alors qu'il se retourna vers moi juste avant les marches. Il me fixa un long moment avant de se détourner. Je l'imitai et sortis du bassin. Je me rhabillai en contemplant les étoiles. Link était différents depuis quelques jours, depuis notre excursion dans la mine pour être exacte. Il n'était plus aussi joueur qu'avant, bien sûr, il lui arrivait de me taquiner mais, il me semblait plus réservé qu'auparavant et plus réfléchit aussi. Qu'est-ce qui lui prenait ? Enfin, je ne devais pas être mieux de son point de vue, avec mes questions débiles... Je descendis devant l'hôtel pour rejoindre l'adolescent. Les minutes suivantes furent silencieuses jusqu'à ce que Fénir viennent nous chercher pour le repas à l'église. Nous nous y dirigeâmes et nous installâmes avec les autres. Alors que je finissais mon bol de soupe et que je le posai sur le sol, devant mes genoux pliés en tailleur, je remarquai que tous les enfants avaient fini leur repas et me fixaient avec ferveur.
« Qu'y-a-t-il ? » m'enquis-je en levant un sourcil. Anaïs et Colin détournèrent les yeux alors que Fénir posa ses mains sur ses genoux.
« Tu avais dit que tu nous raconterais ce qui vous était arrivé dans la montagne ! » s'exclama-t-il.
« Vous voulez vraiment l'entendre ? » m'assurai-je. Ils hochèrent tous la tête alors que leur attention se focalisait sur moi. Je jetai un regard à Link qui me sourit en s'installant confortablement contre un lit. « Très bien ! Alors ouvrez grand vos oreilles... » Je m'assis plus confortablement et commençai à raconter notre périple. « Lorsque Link et moi arrivâmes au pied de la Montagne de la Mort, nous fûmes surpris par une immense explosion. Elle était tellement bruyante que je crus que nos oreilles allaient explosées. Nous n'arrivions même pas à nous entendre tellement le vacarme était assourdissant ! Nous fûmes pris par surprise par des chutes de pierres enflammées qui s'écrasèrent partout autour de nous, et, lorsque je relevai la tête, je vis que l'une d'elles me fonçait dessus. Le bruit environnant m'avait empêché de l'entendre arriver. Je ne pouvais rien faire, je savais que j'allais me la prendre... » contai-je en faisant des gestes. Tous les yeux se posèrent sur moi et je sentis que même les adultes présents étaient captivés par mon récit, à l'exception de mon compagnon de voyage bien sûr qui savait que je ne restais pas très fidèle à la réalité. « C'est alors que Link s'est précipité sur moi et afin de me sauver et il nous fit rouler sur le côté, évitant de peu la mort. C'est à ce moment-là que je compris que notre quête ne serait pas simple... » continuai-je.
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Je baillai en me couchant sur le lit alors que Link s'allongea derrière moi par habitude. Je ne protestai pas, je m'étais faite à cette façon de fonctionner et je n'allais pas virer le pauvre garçon alors que je n'avais jamais rien dit. De plus, je me sentais bien plus en sécurité comme ça et je savais qu'il ne partirait pas sans moi. Mon histoire avait duré plus longtemps que prévu mais les enfants n'avaient pas perdu leur concentration une seule seconde. Seulement, moi, j'étais exténuée après avoir mimé certaines scènes et imité Link se battant à l'épée et ma propre personne tirant à l'arc pendant plus de trois heures.
« Bonne nuit Tp... » marmonna l'hylien dans mon dos.
« Bonne nuit Link » répondis-je quand mes yeux se fermèrent automatiquement. Il y eut un battement de silence mais je l'entendis prendre sa respiration pour parler.
« Dis ? Tu n'aurais pas un peu abusé sur mon taux d'héroïsme dans ton histoire ? » Je ris en l'entendant dire cela du bout des lèvres. Il est vrai que j'avais un peu menti sur certains faits et que Link s'était transformé en véritable chevalier de conte de fée.
« Hum... Non, je ne crois pas... » répliquai-je en me mettant face à lui. Je le regardai de longues secondes malgré la pénombre de la pièce et souris. « Et puis... tu es bien un héros à mes yeux... » soufflai-je tout bas. Je ne pense pas qu'il l'ait entendu, harassé par la fatigué. « Dors bien... mon héros... »
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Voilà, voilà, un petit passage tout mignon avec des hésitations de la part de Tp... Link a réellement changé de comportement, étrange non ?
Je vous aime, Luna ^^