"La révolte, c'est aussi le miroir de l'incompréhension des autres." -Régine Deforges.
<<What you get - Junior Caldera.>>
"Non, dis-moi."
Je ne comprenais absolument plus du tout ce qu'il se passait. Enfin, l'ai-je déjà compris ? Harry conduisait le long d'une voie rapide, le regard rivé sur la route, alors qu'il m'ignorait délibérément.
"Eh, oh ! Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Demandais-je en haussant la voix."
Au moment même où j'allais ouvrir la bouche pour tenter de le faire réagir, il me devança :
"Je te conseille de te calmer."
Sa voix était posée et tranquille, comme si toute cette situation lui était normale, qu'elle était en tout point de vue anodine. Or, elle ne l'était pas ! Ou en tout cas, pas pour moi. Par réflexe instinctif, mon buste s'approcha de lui alors que mes jambes restèrent à leur place. C'est le geste typique d'une personne voulant parler mais dont la peur n'est absolument pas dissimulée. Elle veut parler mais mets ses jambes en arrière pour déguerpir à tout moment.
J'espérai en cet instant qu'il n'avait pas fait d'études de psychologie lui aussi, sinon j'allais avoir des problèmes à le persuader par la parole.
"Dis-moi de suite pourquoi tu dois rester avec moi. Tu avais dit que-"
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la voiture fut immobilisée sur le bas-côté, et moi avec. Mon crâne reposait sur l'appui-tête alors que la main de Harry entourait mon cou. Son corps chevauchant le mien, mes bras et jambes étaient hors-service. J'étais encore plus surprise de la rapidité dont il avait preuve. Comment avait-il pu arrêter la voiture, se détacher et venir me tenir comme il le faisait en moins d'un battement de cils ? Ma bouche était ouverte sous le choc et mes yeux piquaient. Le manque d'oxygène commençait à se faire ressentir et je mendiai pour de l'air. Ses yeux étaient bloqués dans les miens bien qu'il les descendît pour observer la façon dont mes traits se crispaient et ma poitrine se soulevait. Ce qu'il voyait lui plaisait ?
"C'est drôle comment, lorsque tu es dominée, tu es silencieuse. Dit-il dans un léger sourire, qui ne se voulait ni arrogant ni moqueur."
Je pourrai même dire qu'il était médisant. Il n'y avait rien de gentil dans sa phrase, pourtant je n'y notais aucune méchanceté. Même son langage corporel ne reflétait aucune agressivité. Pensait-il normal de m'étrangler ou se maitrisait-il parfaitement, au point où mes études ne m'auraient servi à rien ? J'en doute. Néanmoins, sa folie était claire pour moi. Aucun humain, même les plus fous, ne pourrait avoir une corporalité aussi décontractée devant un autre en train de manquer d'air. Au plus il ressentirait de l'excitation, au moins il serait admirateur. Or ici, il est définitivement et irrévocablement calme. C'était comme s'il trouvait que ma soudaine soumission lui était due et était naturelle.
De lui à moi, aucun rapport ne sera jamais naturel et voulu.
"J'aime aussi les mouvements de ta poitrine suppliant pour de l'air. Tes expressions de visage sont clairement intéressantes."
Je fronçai des sourcils. Que venait-il de dire ? M'observait-il autant que je l'avais fait et le faisais ? Était-il normal que mon cœur commence à paniquer ?
"- Je pense que tu l'es, mais que de la discipline ne te ferait que le plus grand des biens. J'en parlerai à Louis.
- L-Louis ? Pour-Pourquoi faire ? Soufflais-je, la voix cassée par le sérieux manque d'air qui approchait.
- Il régit ce système. C'est à lui de décider ce qu'on fera de toi. Maintenant, trêve de plaisanteries, nous avons une longue route à faire."
Retournant à sa place, j'inspirai plusieurs fois dans l'espoir de calmer mon cœur mais celui-ci n'arrêtait pas de quémander pour de l'oxygène. Je fermai alors mes yeux et m'imaginai dans un autre endroit, mais cela fut difficile lorsque Harry accéléra d'un seul coup, me faisant heurter le siège arrière de plein fouet.
"Conduire normalement, tu connais ? Sifflais-je.
- Et fermer ta bouche, tu connais ? Rétorqua-t-il tranquillement."
Mes lèvres se séparèrent sous la surprise de sa réponse mais je ne décidai de ne rien répondre, et à la place, croisai les bras sur ma poitrine. De toute façon, discuter avec lui est impossible. A chaque fois que je tente d'avoir une réponse, je me heurte à un mur, alors à quoi bon ? Autant me reposer jusqu'à temps que nous arrivions à l'Université.
"Tu devrais te reposer. Me conseilla-t-il."
A peine eussè-je le temps de contester qu'une sérieuse envie de dormir m'assaillit et fit clore mes yeux pour une durée indéterminée.
***
"Allez, on se réveille la belle aux bois dormants. Chuchota une douce voix, en face de mon visage."
Papillonnant des paupières, je laissai mes yeux s'habituer à la luminosité de la pièce avant de focaliser mon attention sur la personne perchée au-dessus de moi. Un sourire étira mes traits avant que je ne lui saute dans les bras. Cela ne fait même pas une journée que je ne l'ai pas vu mais sa présence à mes côtés m'avait irrévocablement manqué.
"Shawn ! Criais-je, le faisant tomber à la renverse sur le lit."
Ma réaction le fit rire avant qu'il ne se surélève pour me regarder, nos visages très près l'un de l'autre. Observant autour de moi, je reconnus la table de nuit, le dressing à ma droite, la porte menant à la salle de bain, le petit sas avant la porte d'entrée, le bureau où était disposé des livres et des stylos et enfin le meuble entre celui-ci et le lit sur lequel nous nous trouvions. J'étais dans ma chambre. 'Home Sweet Home' comme on se plait à dire.
J'allais prendre la parole mais une voix vint tout casser :
"Vous me le dites si je dérange."
Nous sursautâmes tous les deux avant que mon meilleur ami ne se remette à rigoler tout en se frottant l'arrière du cou - signe de malaise. Je me dégageai de sur lui et m'assis en tailleur à ses côtés tandis que lui se redressait complètement :
"- Non mec, ne t'inquiè-
- Tu déranges. Tranchais-je en le coupant, les yeux noirs."
Son regard se durcissait à mesure que les mots sortaient de ma bouche et je jurerai l'avoir vu prendre un pas un avant, avant de réaliser que nous n'étions pas seuls. Il serra et desserra les poings puis se tourna vers mon meilleur ami.
"- Merci mec, tu ne devais pas aller réviser tes cours, toi ?
- Ah, si ! On se voit plus tard Lay. Me dit-il avant de déposer un baiser sur ma joue gauche."
La porte fermée, je remarquai enfin que le bouclé ne portait qu'une serviette accrochée à ses hanches. Je détournai rapidement la tête et essayai de masquer le rouge qui me montait aux joues. Un rire se fit entendre avant qu'il ne prenne la parole :
"- Quand t'ai-je autorisé à me parler comme ça ?
- Quand t'ai-je autorisé à prendre une douche dans ma chambre ?"
Un sourire prit place sur ses lèvres avant qu'il ne se dirige vers mon dressing et en sorte un jogging gris et un t-shirt blanc. Depuis quand avais-je ce type de vêtements, moi ? Fronçant des sourcils, je me levai et les fis tous défiler. Je remarquai alors qu'il y avait également des vêtements masculins. Quoi ?
"- Depuis quand as-tu mis tes affaires dans mon dressing ?
- Depuis quand t'es-tu réveillée ?"
Ne comprenant pas sa question, je fronçai derechef des sourcils et allais ouvrir la bouche mais je ne fus pas assez rapide pour lui, apparemment.
"- Je les ai mises là pendant que tu roupillais.
- Et t'y ai-je seulement autorisé ?
- Tu n'avais, et n'as toujours pas vraiment le choix.
- Pourquoi ?
- Parce que nous allons, à ton plus grand plaisir, devoir passer plus de temps ensemble.
- Hors de question ! Contestais-je en élevant la voix."
Ses yeux tournèrent au noir alors qu'il prit des pas vers moi et me plaqua au mur, ses deux mains autour de mon cou frêle. Ses lèvres étaient proches des miennes, tout comme le reste de son corps. Ses yeux ancrés dans le miens, il semblait en pleine réflexion alors que personnellement, j'étais en train de manquer d'air. Mes deux mains agrippèrent ses poignets à mesure que je sentais ma poitrine se compresser. Mes poumons se contractèrent dans l'attente d'oxygène mais Harry ne paraissait pas prêt à me laisser respirer.
"Tu vas devoir apprendre à me respecter et je pense que si tu mourrais un petit coup, ça t'aiderait."
Je ne compris de suite, fronçant alors des sourcils, avant qu'un flash ne me parvienne. Mes yeux grossirent de deux fois leur taille avant que je ne tente de me débattre mais cela ne fit que resserrer son emprise.
"S-S'il te plaît... Plaidais-je en sentant mes yeux se fermer."
Son corps se colla d'avantage au mien avant que je ne sente son souffle près de mon oreille droite. Il chuchota des 'j'aime lorsque tu me supplies' au fur et à mesure que ma voix s'éteignait, et finis par pleurer silencieusement. Il les lécha délicatement avant de m'embrasser dans le cou.
"Bonne nuit, bébé."
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Comment trouvez-vous l'attitude de Harry ? Comment le sentez-vous envers Églantine ?
Ehhh merceee le bac est enfin fini! Maintenant reste plus que les résultats, que l'on aura vendredi prochain, soit le 6 juillet! J'ai hâte, même si j'avouerai savoir déjà mes résultats (:
J'espère que ce chapitre vous aura plu et que ceux qui passaient des examens, que ce soit bac ou pire, ont réussi et peuvent enfin souffler parce que... C'EST LES VACANCES MAINTENANT, BORDEL A QUEUES!! Bonne chance à ceux qui ont le brevet jeudi et vendredi!
Plein de courage!
Nina x