Hello à tous chers lecteurs ! Comment allez-vous ? Moi ? Je suis en vacances ^^ Mais bon, avec le bac qui arrive, elles ne seront pas géniales... Bref, trêve de blabla sur moi.
Vous êtes curieux de savoir quels problèmes nous allons affronter dans ce chapitre non ?
Bonne lecture alors ^^
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Je me réveillai tranquillement et m'étirai en baillant. Je m'étalai de tout mon long sur le lit alors que mon bras retomba à mes côtés. Je tournai la tête et remarquai que j'étais seule. Link était déjà parti ? Ou alors avait-il préféré aller dormir à l'église avec les autres ? Ça m'étonnerait, fainéant comme il était, il n'avait pas dû se réveiller de la nuit. De plus, le matelas encore chaud me prouvait qu'il était là il y avait quelques temps. Je repoussai les draps d'un geste énergique et me levai. Je m'assurai que mon apparence était à peu près correcte et ouvrit la porte de la chambre. D'ailleurs, j'avais remarqué que les affaires du héros étaient encore dans un coin de la pièce. Il n'était définitivement pas loin.
Une fois à l'extérieur, je me fis aveugler par le soleil. C'est qu'il brillait fort dès le matin lui ! Je plissai les yeux et mis ma main en visière pour atténuer la luminosité mais le paysage était encore très flou. Soudain, j'entendis des cris et le claquement furieux de métal sur le sol. Au vu de la cadence, il s'agissait d'un cheval qui galopait. Je pouvais reconnaitre ce son entre mille. Je tournai ma tête vers l'origine de ce raffut mais ne vis rien.
« Tp ! Ecarte-toi ! » hurla quelqu'un. Je remarquai une forme indistincte venir à ma rencontre et écarquillai les yeux. Epona arrivai à toute vitesse vers moi ! Je fis un pas en arrière par réflexe et me collai contre la barrière de la rampe. Par chance, cela me permit de sortir de la trajectoire de l'animal. Je vis la jument passer au triple galop avec Link sur son dos, enfin, plutôt accroché à la selle. Il essayait de rester en place mais elle faisait tout pour le faire tomber.
« Link ! » criai-je à mon tour par peur. S'il tombait à cette vitesse, il pouvait mourir ! Je me ravançai en grimaçant car mon coude avait frappé violemment le bois et clignai des yeux. Je pouvais voir normalement. Une petite forme noire se détacha du héros et glissa jusqu'à moi. Midona prit forme à ma gauche. Je la regardai, inquiète. « Si on ne fait rien, ça va mal finir ! » lançai-je en tournant mon regard dans tous les sens. Je tombai sur Reynald, sa fille et tous les enfants devant l'église qui paraissaient aussi inquiets que moi. Puis, je réalisai que tous n'étaient pas là. Il manquait Colin... Mon cerveau tiqua et je me traitai mentalement d'idiote. Il venait d'être kidnappé en sauvant Anaïs !
« Je suis d'accord avec toi ma chère Tp, mais je te rappelle que je ne suis pas dresseuse de chevaux, je ne peux rien faire à part regarder, ksh ksh ksh » dit Midona.
« Merci Midona, tu m'es d'une grande aide ! » grinçai-je sans quitter le héros des yeux. La jument venait de faire une embardée et il peinait à raccrocher sa deuxième main sur la selle. La twili à ma droite ne disait rien. J'avais peut-être été un peu trop brute mais, là tout de suite, je m'en fichais. Je réfléchissais à un moyen de calmer rapidement Epona. Dans le jeu, il fallait suivre ses mouvements mais je n'étais pas trop dans un jeu ! Les choses se passaient comme dans la vraie vie ! Normalement, il suffisait de chanter pour appeler ou calmer la monture, et ce, dans toutes les versions... Je déglutis difficilement. Et si j'essayais de chanter le chant d'Epona ? Je contractai ma mâchoire. Pour cela, elle devait m'entendre et faire attention à moi... Et puis, j'aurais l'air encore plus suspecte non ? Le cheval, et Link par la même occasion, firent demi-tour vers nous et s'approchèrent de plus en plus vite. Je voyais que l'hylien commençait à fatiguer et, en plus, il ne portait aucune protection. Je devais définitivement l'aider, sa vie était plus importante que ce détail ! Je m'élançai au milieu de l'allée et m'y plaçai les bras tendus de chaque côté.
« Tp ! Qu'est-ce que tu fais ! » s'écria Midona. Je ne l'écoutai pas et attendis que la jument soit assez proche de moi. Link sembla me remarquer à la dernière minute et ses yeux s'écarquillèrent de terreur alors que sa monture venait vers moi. Il cherchait un moyen de l'arrêter avant de m'atteindre. Nous savions tous les deux qu'elle me piétinerait. Lorsqu'il tira sur les rênes, l'effet fut inverse et elle accéléra encore. Je plongeai mes yeux dans ceux d'Epona qui étaient exorbités et pris une inspiration. Je chantai le plus fort possible l'air qui était censé apaiser la jument. Pourtant, elle ne sembla pas le reconnaitre. Je fermai les yeux et tentai de pousser un peu plus ma voix. J'étais sûre que je ne me trompais pas. Je l'avais entendu trop de fois. Les secondes s'écoulèrent lentement et pourtant, j'avais l'impression que tout allait trop vite... Soudain, je perçus un piétinement devant moi et un souffle chaud sur mon visage. J'entrouvris un œil et me retrouvai face à face avec le museau de la jument. Ma voix mourut dans ma gorge et je baissai mes bras, comme si une intense fatigue venait de me prendre.
« Tu es malade ! » s'écria Link en descendant. Il ne lâcha pas les rênes car elle paraissait encore agitée. « Tu n'aurais jamais dû te mettre en travers ! Qu'est-ce qu'on aurait fait si jamais elle ne s'était pas arrêtée ?! Qu'est-ce que j'aurais fait, hein ?! » hurla-t-il. Je le fixai, démunie, alors que Midona nous rejoignit
« Eh, calme-toi, elle vient quand même de te sortir d'une situation délicate » intervint-elle en croisant ses bras.
« Tu es mal placée pour parler Midona ! Tu aurais dû la retenir ! Et si Epona ne s'était pas arrêtée ?! » continua-t-il. Il tremblait de rage ou de je ne sais quoi d'autre et je fus surprise. Il n'avait jamais été aussi furieux et n'avait jamais osé parler ainsi à la twili. Je commençai à m'énerver mais ne dis rien. Il était sûrement stressé à cause de son expérience.
« Ecoute Link, tout va bien et tu n'es pas blessé, c'est ce qui compte non ? » dis-je en me rapprochant. Il recula d'un pas et posa ses yeux sur moi. Ils paraissaient presque plus foncés à cause de sa colère.
« Non ! Tu es inconsciente à toujours agir comme ça ! » me lança-t-il avant de passer les rênes par-dessus la tête d'Epona et de retourner vers notre chambre. La porte claqua derrière lui et manqua de se dégonder. J'accusai le coup en fermant les yeux. Je criai de colère et de frustration.
« Ne prend pas ce qu'il dit à cœur, il a juste eu peur que tu sois percutée... » tenta Midona. Je lui jetai un regard noir.
« Ouais, et bien, il n'avait pas à réagir comme ça. Un simple merci aurait été suffisant non ?! Il n'avait pas besoin de me crier dessus. La prochaine fois il pourra se rompre le cou tout seul ! » éructai-je en tournant des talons alors qu'elle disparaissait. Au moins, il n'avait pas remarqué que j'avais utilisé le chant d'Epona. J'allais m'éloigner à grand pas quand les enfants vinrent à ma rencontre.
« Tp ? Tu vas bien ? » s'écria Anaïs en arrivant en première. J'hochai la tête d'un coup sec et Fénir regarda derrière moi.
« On vous a entendu crier avec Link, y'a un problème ? » demanda-t-il curieux. Je contractai ma mâchoire et reçus un regard interrogateur de la part du prêtre qui venait d'arriver.
« Le problème c'est que monsieur je-suis-le-héros ne sait pas être un peu reconnaissant ! » grondai-je. La porte de l'auberge s'ouvrit à ce moment-là et je me retournai. Il se renfrogna en entendant ma phrase et se mit en selle.
« Désolé de ne pas être assez parfait pour toi ! » Il fit faire demi-tour à Epona sur ces mots acerbes et la lança au galop. Je me retins de l'appeler et le vis disparaitre au bout de l'allée. Je sentis une pression sur ma tunique et baissai les yeux vers Fénir qui tirait un morceau de tissu.
« Vous vous êtes fâchés ? Vous allez vous séparer ? » demanda-t-il tristement. Je levai les yeux vers le reste du groupe et les vis tous avec des regards inquiets et tristes. Je soupirai et posai ma main sur la tête du petit garçon au bandana.
« Je n'en sais rien Fénir... Pour l'instant, j'ai besoin de calme... » soufflai-je sans relever sa deuxième phrase. Ma colère était redescendue dès que le héros avait quitté mon champ de vision et, à présent, je regrettai mes mots. Pourtant, je ne voulais pas les retirer. Il m'avait poussée et ne méritait que cela... Je m'éloignai doucement, les yeux dans le vide. Par réflexe, je pris le chemin vers les hauteurs du village et escaladai quelques maisons afin de me retrouver au plus haut. Je m'assis, les jambes dans le vide et contemplai le paysage aride.
Je savais que Link faisait face au roi Bublin et son énorme sanglier... D'ailleurs, aux dernières nouvelles, il combattait aussi des tas de ses sbires... Je me mordis la lèvre, allait-il s'en sortir seul ? Je soupirai. Il m'avait clairement fait comprendre qu'il ne voulait pas de mon aide alors pourquoi avais-je sans cesse l'envie de l'assister ? Peut-être parce que je me sentais responsable. Je connaissais l'histoire, je ne pouvais pas le laisser se débrouiller seul... Résolue, je me relevai. J'irais l'aider même s'il n'en avait pas envie. De toute façon, il ne pourrait pas m'en empêcher. Il n'était parti il n'y a que quelques minutes, une dizaine tout au plus. Je pouvais encore être utile !
Je redescendis des hauteurs en courant de toutes mes forces. Je manquai de me faire trébucher toute seule à plusieurs reprises mais je réussis à m'en sortir. Je ne voulais pas dévaler la pente la tête la première ! Je sautai une volée de marches et atterris dans l'allée principale. La Triforce du courage commençait à déteindre sur moi... Je cherchai Reynald et finis par le trouver devant l'église en train de parler avec Crahmé.
« Je vous jure ! Il était énorme et son armure était tout'd'métal ! Et il était sur un gros cochon ! Comme ça ! » s'égosilla-t-il en écartant ses bras. Le prêtre ferma les yeux en soupirant, désespéré par l'homme.
« Reynald ! » m'écriai-je en arrivant. Ils se tournèrent vers moi et le prêtre me regarda curieusement. J'étais essoufflée et respirai archaïquement, quoi de plus normal ?
« Qu'est-ce qu'il y a Tp ? Tu as un souci ? » Je secouai la tête et avala ma salive pour pouvoir parler.
« Est-ce que vous auriez un cheval ? » demandai-je en me redressant. Il fronça les sourcils et se pinça les lèvres.
« Je suis désolé mais non... Les derniers animaux se sont enfuis avec l'apparition des monstres... » soupira-t-il. Je jurai en maudissant ma malchance quand, une petite voix retentit dans mon dos.
« Ksh ksh ksh, besoin d'aide peut-être ? » Je reconnus aisément la voix de Midona et me retournai. Pourtant, il n'y avait personne... Je fronçai les sourcils et les deux hommes me regardèrent étrangement.
« Tp ? » tenta Reynald mais je repartais déjà en courant.
« Je me débrouillerai tant pis ! » criai-je en secouant ma main. Une fois assez loin, je me mis à appeler le petit personnage dont la voix avait résonnée plus tôt. « Midona ?! Midona ?! »
« Ksh, pas la peine de crier, je t'entends tu sais... » Je me tus en m'arrêtant. « Bon, tu veux nous rejoindre ? » me demanda-t-elle. J'hochai la tête. Il ne se passa rien. « Tu comptes me faire attendre longtemps ? » dit-elle avec une pointe d'énervement.
« Quoi ? Ah, hein, euh, oui, je viens ! » lançai-je en comprenant qu'elle ne pouvait pas me voir. Soudain, une sensation de froid me saisit et je vis le décor autour de moi se noircir avant de s'éclairer. J'étais au milieu d'une plaine. Elle venait de me téléporter ? Comment ce faisait-il qu'elle soit capable de faire cela ?
« Tu as intérêt à être utile, je ne peux plus rien faire, te faire venir m'a épuisé... » m'informa-t-elle d'une petite voix. Je fis un tour sur moi-même avant de tomber sur Link. Il était au galop et coursait le monstre sur son sanglier. Je notai que Colin était évanoui en haut du bâton qui était accroché à la selle du sanglier. Je mis ma main dans mon dos pour attraper mon arc et me figeai. « Merde ! » Je ne l'avais pas sur moi...
« C'est ça que tu cherches ? » résonna de nouveau la voix de Midona. Je vis mes armes se matérialiser devant moi et les attrapai avant qu'elles ne tombent au sol. « Franchement, faut tout faire ici... » Je replaçai mon épée dans son fourreau, de toute façon, je ne savais pas m'en servir et accrochai mon carquois avant de saisir une flèche.
« Merci » soufflai-je alors qu'un rire cassant me répondit. Je vis le roi Bublin se rapprocher de moi ce qui fit trembler légèrement la terre sous mes pieds. Je repoussai une mèche c/c de mon visage et visai le monstre. Je tendis la corde au maximum pour que le projectile prenne de la force et pris en compte le déplacement. Je relâchai ma prise et il partit dans un sifflement. Il se planta pile dans l'épaule du kidnappeur ce qui le fit perdre prise sur sa trajectoire. Puis, il passa à ma gauche dans un vacarme épouvantable. J'allai prendre une autre flèche quand on m'interrompit.
« Tp ! Ta main ! » hurla-t-on dans mon dos. Je me retournai et vis Link s'approcher de moi sans ralentir. Il tenait les rênes à une main et avait rangé son épée pour tendre l'autre vers moi. Je rangeai mon arc et attendis qu'il arrive à mon niveau. Je tendis mon bras au plus près et il l'attrapa. Je sentis sa prise se refermer complètement et je fus soulevée la seconde suivante. C'est qu'il avait de la force ! Je volai dans les airs et atterris derrière lui. Epona hennit sous le choc mais le poids ne sembla pas la déranger. Alors que je me plaçai correctement en me tenant fermement à sa taille, je remarquai que le héros était suivi par une dizaine de petits monstres qui tentaient de le toucher avec des flèches enflammées. Je grimaçai lorsque l'une d'entre elles me rasa la jambe.
« Je vais essayer de nous débarrasser de ceux-là ! Occupe-toi du gros ! » criai-je pour qu'il m'entende malgré la prise au vent. Il hocha la tête et je m'agrippai un peu plus à lui. Ok, ce que je m'apprêtai à faire était de la folie mais tant pis ! Je passai mes deux jambes du même côté avant de faire passer l'autre à gauche et voilà ! J'étais à l'envers sur le cheval ! Magnifique Tp ! Je ne le lâchai que lorsque je fus adaptée à la cadence et saisis mon arc. Ça n'allait pas être facile !
« Qu'est-ce que tu fais à gesticuler ! » s'exclama-t-il en dégainant son épée.
« T'occupe pas de moi ! » répondis-je. Si jamais il me voyait ainsi, il allait encore faire une crise. Je visai nos assaillants et, tour à tour, les tuai avec une ou deux flèches. Bientôt, le travail fut achevé mais, le son d'un cor retentit. Je relevai la tête et remarquai que d'autres sbires arrivaient. Je jurai et recommençai à tirer. Soudain, Epona accéléra d'un coup et je fus déstabilisée. Je baissai mes bras pour me tenir à sa croupe et attendis d'être sûre que je ne tomberai pas. C'est à ce moment que je vis le roi Bublin à ma droite. Link avait réussi à le rejoindre et nous galopions au coude à coude. Je vis ses deux petits yeux rouges se poser sur moi et je frissonnai. Il porta son cor à sa bouche mais avant qu'il ne puisse souffler, sa main fut transpercée d'une flèche. Je refusais d'avoir encore à faire à ces idiots qui ne savaient même pas viser. Remarque, c'était tant mieux pour nous, je n'allais pas me plaindre de la faiblesse des ennemis.
« Relâche Colin ! » hurla Link en le frappant à plusieurs reprises avec sa lame. Il sectionna progressivement les attaches de son armure qui tomba au sol. Je profitai de notre ligne droite et me remis droite sur Epona. Je passai mes bras autour de la taille de Link pour tenir en place et m'éloignai de lui pour lui laisser plus de place. Sa main gauche tenait fermement son épée mais le roi était à notre droite, il devait croiser cette dernière pour l'atteindre. Puis, il finit par le toucher à la tête, ce qui fit tomber son casque. Le roi Bublin fut sonné et perdit le contrôle de sa monture qui accéléra tout droit.
« Le laisse pas s'enfuir Link ! » m'exclamai-je dans son dos. Il rengaina son épée et talonna la jument pour ne pas se faire distancer. Je remarquai le pont d'Ordinn devant nous et le kidnappeur reprit ses esprits juste à temps pour sauter la palissade qui barrait l'entrée. Je serrai les dents en attendant le saut. Le franchir en étant à l'arrière risquait d'être douloureux. Epona s'envola et retomba de l'autre côté alors que ses sabots claquèrent contre la pierre. J'accusai le coup et sentis mes fesses me lancer. Génial... Puis, soudain, les palissades qui fermaient l'accès au pont furent enflammées. Le bois et la paille prirent feu en une demi-seconde, empêchant toute fuite. Link se positionna correctement et me jeta un regard sérieux.
« Tu ferais mieux de descendre... » dit-il. Je fronçai les sourcils et plantai mes yeux c/y dans ses yeux bleus. Une de ses mèches vint chatouiller mon visage et je souris.
« Vraiment ? » Il hocha la tête. « Alors je reste » répondis-je en armant mon arc. Il se pinça les lèvres mais ne dit rien.
« Tu as intérêt à t'accrocher » me lança-t-il sans me regarder. Le sanglier en face s'élança et Epona en fit autant. Nous atteignîmes rapidement une vitesse considérable et je vis la prise de Link sur les rênes s'affermir alors qu'il tendit son épée.
La première fois, je n'avais pas décoché ma flèche à temps alors que Link avait touché le monstre.
La deuxième, Link avait réussi à enfoncer sa lame profondément dans le ventre du roi Bublin car nous étions proche, tellement proches qu'Epona s'était faite percuter. Elle avait fait un écart sur la droite et nous avions manqué de tomber du pont. Link s'était jeté sur la gauche pour rééquilibrer la jument qui avait réussi à repartir droit. Ma flèche avait manqué sa cible à cause du brusque changement de trajectoire.
La troisième fois, je tirai avant que nous soyons trop proches et mon projectile se planta dans la gorge découverte du monstre. Il hurla de douleur et tomba à la renverse, se précipitant dans le vide. Je le regardai chuter dans le canyon sans fond qui se trouvait sous nos pieds. Le sanglier, lui continua sa course jusqu'au niveau de la palissade. Je paniquai. Où allait-il ? Normalement, la cinématique s'arrêtait là. Comment allions-nous récupérer Colin s'il s'enfuyait ?! Il prit son élan et sauta bien plus haut que la première fois, pour tenter d'éviter les flammes. Le bâton tenant Colin était trop grand pour passer. Il heurta violemment le mur de pierre et se brisa en deux, heureusement le côté où se trouvait le garçon n'avait pas frappé.
« Colin ! » hurla Link en faisant repartir Epona au galop. Nous nous rapprochâmes rapidement de l'enfant qui chutait, toujours accroché. Alors que la jument ralentissait, je me jetai à terre et courus vers le blondinet. Je sortis ma lame et sectionnai la corde rouge qui le retenait. Link arriva à ma droite et s'accroupit. Je ramenais Colin dans mes bras et soupirai de soulagement. J'avais cru qu'il allait tomber dans le vide...
« C'est bon... Il va bien... » soufflai-je en repoussait une de ses mèches blondes de son visage. Il avait des traces de terres, des bleus et quelques plaies mais rien qui ne le mettait en danger. Link se laissa tomber assis au sol et posa une main sur ses yeux.
« J'ai eu peur... » soupira-t-il en s'appuyant sur ses bras. Il me jeta un regard qui trahissait sa fatigue et je souris.
« C'est bon, tu l'as sauvé, tu as fait ce que tu devais faire Link... » chuchotai-je alors que le silence nous entourait. Seul le craquement du bois qui brûlait encore se faisait entendre. Puis, dans un lourd fracas, la palissade s'effondra, rongée par le feu. Nous remontâmes en selle et Link nous conduisit jusqu'au village de Cocorico tandis que je tenais Colin. Finalement, nous arrivâmes devant l'église et l'hylien descendit de cheval. Je lui passai le garçon afin de pouvoir le suivre et le vis s'éloigner vers les enfants qui couraient à sa rencontre. Il s'accroupit au milieu d'eux et je les rejoignis, regardant par-dessus l'épaule du héros le réveil du blondinet. Il papillonna des yeux et posa son regard sur son sauveur.
« Link... » articula-t-il difficilement. Ce dernier sourit.
« Yep, c'est moi Colin, tout va bien maintenant... » répondit-il calmement.
« Ça veut dire que tout le monde va bien... » demanda-t-il. Il tourna la tête et aperçut les autres enfants penchés sur lui.
« Oui, grâce à toi, ils sont en sécurité » affirma l'adolescent en souriant. Il paraissait serein mais je voyais que sa main droite qui était au sol tremblait légèrement. Il devait décompresser maintenant...
« Tant mieux... Ah, et, Anaïs, pardon de t'avoir poussée... » Je souris, il était vraiment gentil, personne ne s'excuserait de ça après avoir sauvé la vie de quelqu'un. Mon regard dériva sur Link, enfin, peut-être que certains Link si... Ils avaient tendance à s'excuser tout le temps dans certains jeux... « Link, je crois que j'ai enfin compris ce que voulait dire mon père quand il me disait de devenir fort comme toi... » Le héros sembla surpris mais ne dit rien. Il lança un regard sérieux au garçon qui sourit. « Tu m'as sauvé n'est-ce pas ? Tu es vraiment le plus fort ! » dit-il faiblement malgré son enthousiasme.
« Je n'allais pas te laisser avec ce méchant monstre » répondit-il. « Je suis venu pour vous sauver, pas pour vous voir vous faire enlever... » souffla-t-il.
« C'est vrai » rit Colin. « Tant que tu y es, je suis sûr que tu pourras aider les Gorons dans leurs mines. » Puis, il s'évanouit dans les bras de Link.
« Colin ? » appela-t-il en le secouant doucement. Je posai ma main sur son épaule et il leva les yeux vers moi.
« Il est juste épuisé, laisse-le se reposer » le rassurai-je pendant que le prêtre le soulevait pour prendre soin de lui. « Tu ferais mieux d'en faire autant » lui proposai-je. Je souris légèrement puis retirai ma main, je n'allais pas l'embêter plus longtemps, il devait être encore en colère contre moi. Pas étonnant, j'avais été assez sèche... Je me redressai et m'éloignai sans bruit. Il se releva à son tour et lança un coup d'œil à la Montagne de la mort. Quelque chose me disait que notre prochaine destination était toute choisie, pensai-je en m'éloignant vers la source.
J'étais assise au bord de l'eau depuis au moins une heure, si ce n'est plus. La nuit était tombée mais je n'avais pas froid. Personne n'était ressorti de l'église à part Fénir qui m'avait apporté un bol de soupe. Je l'avais accepté pour ne pas le blesser mais il était posé au sol, encore plein et sûrement froid. J'avais retiré mes bottes et mes chaussettes et mes pieds trempaient dans l'eau de la source. Elle était tiède et sa chaleur m'endormait. J'avais fini par m'allonger et, malgré les petits cailloux et le sol dur, je somnolais. Link n'était pas passé dans les parages depuis un moment, il devait sans doute dormir... Mes pensées furent interrompues par des bruits de pas, quand on parle du loup... Je n'ouvris pas les yeux en reconnaissant la démarche du héros. Etrange de s'en souvenir si vite n'est-ce pas ?
« Je pourrais être n'importe qui que tu ne bougerais pas » souffla-t-il. J'ouvris les yeux et remarquai qu'il était penché au-dessus de moi. Je ne pris pas la peine de sourire et le détaillai. Il ne portait pas ses affaires d'aventuriers comme à chaque fois que nous étions en repos. Ses cheveux paraissaient humides et j'en déduisis qu'il avait pris un bain.
« Je savais que c'était toi. » Il haussa un sourcil. « Je n'ai rien à craindre de toi non ? » Il s'assit à côté de moi mais, comme j'étais allongée, je pouvais encore voir son visage en contre-bas.
« Non... » répondit-il. Je redirigeai mon regard vers les étoiles et les contemplai. Elles n'étaient pas très visibles à cause de la lumière qu'émettait la lave qui coulait le long du volcan. Un silence apaisant s'installa et Link leva les yeux vers le ciel. J'étais bien, juste comme ça. Juste sa présence me rassurait. C'était étrange... Un peu comme s'il était le seul à pouvoir me protéger. Je soupirai. Ça ressemblait un peu trop à des sentiments Tp... Pourtant, je savais que la probabilité que je finisse par tomber amoureuse de Link était de 100%, écoutez-moi cette magnifique imitation de Fay... Je souris. C'était inévitable, même si au début je n'y pensais pas trop car cela restait un jeu et que j'étais déjà fan du héros, je croyais à de l'admiration mais... Plus nous avancions, plus je découvrais que tout ici était très humain et plus je tombais pour lui... Je soupirai intérieurement et fermai les yeux.
C'est un peu plus tard que je crus percevoir un mouvement à travers mon demi-sommeil et que deux bras me soulevèrent pour me déplacer. Je ne voulais pas sortir de ma bulle alors je ne fis rien. Je sentis que Link me déposa dans un lit avant de s'y installer à son tour. Il m'embrassa le front puis, je m'endormis pour de bon...
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Et voilà, ça a bien bougé non ? Et oui, les relations entre Tp et Link sont assez litigieuses en ce moment mais, quoi de plus normal quand on passe son temps avec la même personne.
Midona est bien plus forte que ce que nous avons l'habitude de voir (même si ça la fatigue beaucoup), a-t-elle d'autres capacités cachées ?
Luna