Plus que Tout ( tome2 )

By Lihamee

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« J'ai changé ! » Une affirmation faite avec la plus grande sincérité, une déclaration proclamée tout haut a... More

Top départ ! 🎊
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8, 1er partie.
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Bonus - Happy Birthday to me 🎉-
Chapitre 13
Chapitre 14

Chapitre 8, 2ème partie.

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By Lihamee

~Lui~

Dans le silence, mon pied qui bat la mesure sur le sol carrelé de la salle d'interrogatoire est la seule source de bruit. Déjà trente minutes que j'attends. Que nous attendons. À mes côtés, mon beau-père qui je le sens dans moins d'une dizaine de secondes risque de m'amputer la jambe, s'impatiente le dos raide sur sa chaise.

Je suis sur les nerfs. Nous le sommes tous les deux à vrai dire. Simplement, en omettant la longue attentante, notre source d'énervement est générée par des raisons bien différentes. J'ignore celle de mon beau-père, mais l'absence grandissante des inspecteurs n'est pas la seule cause du visage froissé qu'il affiche depuis que je l'ai retrouvé ici. Me concernant la mienne m'est bien particulière mais nullement inconnue : rousse et belle à en damner mais désagréablement têtue. À chacune de mes expirations je recrache comme un dragon, le feu qui crépite en moi. Il est chaud, incandescent même et il me dilate les narines comme si eau et vapeur venaient d'y jaillir comme un geyser. Je veille cependant à garder un air des plus neutre pour éviter les questions que risquerai de me poser Alister, s'il s'apercevait de mon irritation. Il ne m'apprécie guerre, à la limite du supportable, inutile qu'il apprenne que je me dispute avec sa fille. L'aubaine lui serait alors servit sur un plateau d'or brute lui donnant l'opportunité parfaite pour me l'enlever et la ramener à nouveau chez lui comme il l'exige dès qu'il en a l'occasion depuis que Salem est rentrée à la maison. Et comme elle même le souhaite depuis ce matin ! je grommelle intérieurement.

A bien y réfléchir, je crois que je deviens fou un peu plus chaque jour. Seulement, plus nos disputes sont accrues en intensité, moins j'ai envie de la voir fuir. Me fuir. Elle est à moi, et depuis mon retour je suis obsédé à l'idée de la revendiquer. Dès que j'en ai l'occasion, par n'importes quels moyens, tant qu'elle me hurle de m'appartenir. C'est l'effet Salem. Du moins celui qu'elle a sur moi.

Je regarde pour la millième fois les murs blancs de la pièce et me rends compte seulement maintenant qu'ils commencent légèrement à jaunir. Un piètre constat. Ce n'est pas lui qui accélérera l'arrivé des policiers, et me ramènera auprès de Salem...

Cazzo.

Je suis droit comme un piquet sur ma chaise et m'impatience sérieusement avec la furieuse envie de rentrer. PARKSON et TOAD me font perdre un temps que je n'ai même pas. Je regrette amèrement d'avoir laissé Salem seule à la maison et dès que mon regard croise celui bleuté de son père une culpabilité infondé m'assaille. Même avec la certitude de savoir que Cannelle veille sur elle, je ne suis pas tranquille. Je ressasse sans m'arrêter notre dispute et sens même à certains moments l'agacement remonter. Salem recommence à être cet électron libre qui virevolte au gré de ses humeurs changeantes que je ne parviens pas à contenir. Parfois j'ai l'impression qu'à force d'être assommée par des vérités trop douloureuses, trop lourdes, elle finit par sérieusement délirer et s'imagine un échappatoire onirique dans lequel les MAY répareraient les erreurs commises dans le passé. C'est seulement comme ça que j'arrive à m'expliquer son comportement ces derniers temps. Mais malheureusement elle se trompe et se braque dès que j'essaie de le lui faire comprendre.

- Arrêtez de réfléchir vous me donnez mal à la tête ! Gronde soudain Alister.

Je pivote sur la chaise aussi moche qu'inconfortable et tombe directement sur son visage dur. On pourrait aisément lui donner dix ans de plus : ses traits tirés creusent son visage et démontrent son épuisement.

Est-ce que j'ai la même tête ?

Sûrement.

- Et cessez d'agiter ainsi votre pied ! Vous m'agacez ! il termine.

Il grince des dents aussi tendu que moi, peut  être même plus. Le tapage incessant de mon pied s'arrête ramenant subitement la pièce au silence complet. J'entends même Alister respirer. Profondément, comme s'il tente d'aspirer tout l'air que peut contenir l'étroite pièce. Le temps me semble long et à chaque minute que passe la trotteuse de ma montre, l'envie de tordre le cou des inspecteurs se fait plus grande, plus pressente. Je me demande ce qu'ils peuvent bien trafiquer...

- Comment ça se passe avec ma fille ?

Je prends un temps pour comprendre que c'est à moi que s'adresse Alister, mais je reviens vite. Quand il est question de Salem, je ne mets jamais bien longtemps à réagir. Imperceptiblement je me raidis sur ma chaise. Son inconfort me paraît tout d'un coup insupportable au point de ne plus pouvoir rester assis dessus une seconde de plus. Cependant, je ne fais rien et reste totalement stoïque. Me mettre soudainement debout alors que cela fait déjà près de quarante minutes que je supporte la même position, serai mettre une trop grosse puce à l'oreille de mon beau-père qui justement toussote, impatient de ma réponse.

- Tout va bien. Je réponds nonchalamment, les épaules haussées.

Mais j'aurais tout aussi bien pu ne pas répondre.

Mon aîné non satisfait de ma réponse bifurque sur un côté de sa chaise me faisant directement face. Il me jauge ses sourcils broussailleux légèrement relevés et devant son air inquisiteur, je prends conscience d'avoir mit trop de temps pour répondre. Quelqu'un qui dirait la vérité aurait immédiatement répondu de façon innée, tandis que quelqu'un qui mentirai - comme moi - prendrai le temps d'analyser la situation exactement comme je l'ai fait. Alister le sait. Et évidemment il ne se gêne pas pour me le faire remarquer.

- Mais encore ? Insiste-t-il grincheux. Vous savez très bien que si je vous pose cette question, c'est pour avoir des détails ! « Tout va bien. » ce n'est pas suffisant. Ce n'est même pas une réponse ! Arrêtez votre cirque MANCINI ! Parlez !

Je n'aime aucunement recevoir les ordres pour la simple et bonne raison que je me considère comme celui qui les donne. Toutefois celui-ci ne vient pas de n'importe qui et si je veux pouvoir garder Salem auprès de moi encore longtemps je sais que je n'ai que le choix d'abdiquer. Mon ego en prend un coup mais Alister et moi étant seuls dans la pièce, loin des oreilles indiscrètes, je sais qu'il y survivra. De plus j'aurais pu sortir la même remontrance à un employé dissipé et le fait qu'Alister et moi-même ayons cette même façon de fonctionner me rassure. Lui non plus ne laissera jamais Salem, suivre sa famille biologique comme je l'ai énoncé dès le départ.

C'est vraiment une sale journée.

- Très bien. Je commence avant de moi aussi me tourner vers lui.

Les muscles de mes fesses me picotent quand je change de position. On devrai être dans un un bureau, et non dans une salle d'interrogatoire. Maintenant chacun en face de l'autre, la tension entre nous se fait pleinement sentir. Le retard des inspecteurs jouant en grande partie sur notre humeur, les murs de la pièces menacent de se fissurer. Alister qui ne m'a toujours pas pardonné d'avoir envoyé sa fille à l'hôpital me foudroie avec ses yeux bleus particulièrement claires aujourd'hui. Même si il n'a jamais été possible de déterminer d'entre FISHER et moi lequel des deux avait véritablement porté le coup à sa fille, mon beau-père n'en demeure pas moins amer et ne m'accorde aucunement le bénéfice du doute. Pour lui c'est comme si FISHER et moi avions frappés au même moment, le même endroit. Ses attaques visuelles sont fulgurantes, parfois déconcertantes tant elles sont intenses et sincères mais je tiens le coup et n'y réponds pas, d'abord par respect pour lui, mais aussi parce que je suis convaincu que ce que je vais lui annoncer sous peu lui fera reporter sa colère sur d'autres personnages. Du moins temporairement.

Je soupire avant de me lancer.

- Salem, votre fille, a prit une grande décision.

- Laquelle est ?

Si je n'étais pas en total désaccord avec cette décision, à cet instant je sourirais sardonique de voir Alister pendu à mes lèvres, en plus d'avoir la possibilité de lui couper le sifflet. Mais les choses sont ce qu'elles sont et je grince des dents encore échaudé de ma dispute avec la rousse entêtée qui me sert de compagne et que j'aime à m'en rendre fou.

- Elle veut partir en France pour répondre à l'appel à l'aide des MAY.

Les yeux bleus se plissent, se dilatent, puis le torse se bombe pour se dégonfler presque aussitôt.

- Je vous demande pardon !? éructe tout à coup Alister. Et vous osez me dire que tout va bien ! Qu'est-ce que vous avez fait !!?

Son accusation me laisse morose quant à l'avenir plus ou moins proche. Je voudrai bien entrer dans les bonnes grâces de mon beau-père et lui faire oublier mes erreurs les plus laborieuses, mais s'il me prend toujours en grippe dès qu'il y a problème, tout se complique. Mon optimisme se voit diminué. Je rabat les mains devant moi, paumes ouverte en signe de défense.

- Rien. Je n'ai rien fait. J'explique en affrontant la tempête qui déforme le visage d'Alister. Je n'approuve pas cette décision bien évidemment. Mais parce qu'elle est votre fille, vous savez assurément que Salem peu se montrer insupportablement butée. J'ai tout essayé, elle ne veut rien entendre.

Alister se frotte pensivement la mâchoire, la tête légèrement inclinée vers le bas. Il reste ainsi plusieurs minutes et alors que je reprends ma position initiale sur ma chaise, lui se lève pour arpenter les quatre mètres carrés de la pièce. Rien indique qu'il me croit quand j'affirme n'avoir rien à voir dans la subite décision de Salem, toutefois ses réflexions semblent l'avoir entraîner ailleurs que sur ma potentielle implication dans le choix de sa fille. Il cogite et je me tais, attendant patiemment.

- Depuis quand a-t-elle prit cette stupide décision ? demande-t-il finalement, toujours en se frottant pensivement le menton.

Je secoue la tête de gauche à droite.

- Je ne sais pas exactement. Je dis laconique. Elle n'en a parler que ce matin.

Je suis dans l'incapacité d'expliquer qu'est-ce qui a déclenché son envie de partir. Mise à par sa morosité pendant la dernière semaine, rien n'indiquait qu'elle prévoyait de se rendre à en France. Pas un sous-entendu pendant un repas...Rien. Strictement rien. Pourtant elle m'avait l'air bien décidée ce matin. Est-ce arrivé pendant qu'elle se laissait ébouillanter ? À ce souvenir mon cœur tressaute dans sa cage thoracique et je serre les dents.

- Elle n'ira nul part. Tranche-t-il mon beau-père comme je m'y attendais.

- Nous sommes d'accord dans ce cas. Je réponds à mon tour avant de porter mon regard sur la porte, attiré par le bruit d'une poignée qu'on actionne.

PARKSON et TOAD font alors leur entrée. Leur arrivée ne nous laisse pas l'occasion de finir la discussion. Quoiqu'à en juger par le ton inflexible qu'à prit Alister pour s'opposer au départ de sa fille, elle l'était déjà de son côté. Je n'ai pas le temps de broncher, que justement maintenant vraiment sur les nerfs il alpague verbalement les deux policiers.

- Où étiez-vous non d'un chien !? Cela fait bien une heure que l'on vous attends ! gronde-t-il.

Alors que TOAD, discret et timide se voûte, PARKSON, audacieux et arrogant bombe le torse et entre d'un pas décidé. Il pose presque sans douceur sur la table en métal le dossier qu'il tenait à la main ignorant volontairement Alister. Je n'aime pas cet homme. Mais pas parce qu'il est d'un irrespect total, non. Je ne l'aime pas, pour l'animosité que je perçois entre lui et ma femme dès qu'ils sont ensemble dans la même pièce. Il l'observe trop à mon goût, la méprise, la rabaisse l'air de rien et cela dès qu'il en a l'occasion. À croire qu'il lui tient rigueur. Et j'en ignore la raison si tant est qu'il y en ai une. Néanmoins, je sais parfaitement que Salem n'a fait connaissance avec lui que récemment. Aucun passé ne les lie, rien à part une jalousie mal placée ne justifie le comportement qu'il adopte avec elle. Je suis très étonné qu'Alister ne s'en soit pas encore rendu compte et ne l'ai pas déjà flanqué à la porte.

- Nous vous présentons nos excuses Messieurs.

Encore une fois, c'est TOAD qui fait preuve de politesse et de rigueur en s'excusant pour le retard. L'homme défiguré ne pipe pas et semble même s'agacer de la situation.

- Il se trouve que nous étions entrain de revenir d'une mission lorsque le véhicule est tombé en rade.

Alister acquiesce et paraît satisfait.

- Bien. Alors maintenant que le retard est justifié expliquez-vous : qu'en est-il ? Qu'est-ce que nous faisons là ? je demande pressé de finir.

Il faut que je rentre.

PARKSON se penche alors au-dessus de la table et ouvre le dossier dont il extrait plusieurs clichés. Sur les trois premiers, je reconnais immédiatement FISHER et BENSON et sur les derniers MCCARTHY. Je sens alors les prémices d'une vive colère faire rage en moi. Mes pires craintes se confirment : ces trois là font bien alliance pour nuire à Salem.

- Je ne comprends pas ce qu'elle fait avec eux. Commence mon beau-père le doigt posé sur le visage de l'ex journaliste. Qu'a-t-elle à gagner en faisant du mal à ma fille ? D'ailleurs Garett non plus je ne vois pas où est son but dans cette histoire. Aux dernières nouvelles, il en est éperdument amoureux...

Je me renfrogne en me retenant de grogner ma jalousie. Je sais très bien que ce n'est pas le moment de ressentir cette possessivité envers Salem. Mais le problème c'est que je n'aime pas qu'on la lie encore à FISHER. Dès que j'entends parler de l'amour qui y'a pu y avoir entre eux, j'ai ce besoin viscéral de serrer Salem contre moi et d'humer son odeur pour m'assurer que maintenant elle est bien à moi.

- L'argent. C'est évident. Explique PARKSON alors que j'en pense tout autre chose. Harrison BENSON doit forcément très bien les payer pour accomplir les sales tâches. N'oubliez pas qu'il est le beau-fils d'un homme d'affaire très important. Il a les moyens.

Le les laisse déblatérer occupé à recoller seul les pièces du puzzle.

Les motifs pourrait être nombreux j'en conviens, mais les incontournables, les plus évident sont dans le cas de MCCARTHY, sont licenciement que j'ai réclamé après un énième mauvais article. Elle espère se venger en me faisant du mal, et qu'elle meilleure cible que la femme que j'aime pour m'en faire ? Elle se sert juste de Salem pour m'atteindre. Ceci explique tout de À à Z. Comme le fait que Salem ne l'ai jamais vu, ou encore qu'après avoir disparue de la circulation pendant près de trois mois, MCCARTHY, refasse soudainement surface pour devenir criminelle et s'attaquer à une jeune femme dans un magasin de sous-vêtement. L'analyse est rapide tant la cohérence des faits est parfaite. Et je me sens misérable d'être le file conducteur qui a conduit cette psychopathe rancunière jusqu'à ma femme.

En revanche, lorsque je passe au cas de FISHER, je suis presque soulagé ne n'avoir rien à y voir. Parce qu'à bien y réfléchir, seul l'avortement de Salem dont personne à part sa mère est moi-même sommes au courant, pourrait motiver et expliquer cette brusque alliance avec le diable. Il a perdu un enfant, et tout comme sa complice décide de se venger, la mère étant la cible. Ce que je ne suis pas en mesure d'expliquer cependant c'est leur rencontre avec BENSON, qui lui, a dû les voir comme l'aubaine parfaite pour fermenter son plan. Surtout la rencontre avec la journaliste. FISHER connaissant déjà l'existence de BENSON, il a très bien pu aller le trouver de son plein gré, mais MCCARTHY par contre, je n'arrive pas cerner le « comment », encore moins le « quand ».

J'observe les trois hommes tous penchés au-dessus des photographies où l'on voit les trois malotrus s'affairer autour d'une veille case, le mini van blanc qui a embarqué MCCARTHY le jour de l'agression de Salem, garé devant. La plaque d'immatriculation est recouverte de peinture noire empêchant son identification. TOAD pose justement le doigt sur la maison en bois et énonce leur découverte :

- On vient de découvrir leur planque. Ils sont dans un coin reculé de Manhattan, pas loin du Lower East Side. C'est ici qu'ils se retrouvent tous les trois et c'est ici aussi que nous les soupçonnons de vouloir séquestrer Mademoiselle TAYLOR. Ils partent tous les trois séparément le vendredi soir, et y passent tout le week-end. Ils aménagent les lieux, et rentrent le lundi matin souvent dans la résidence de BENSON. Même si nous soupçonnons qu'elle ne parlera pas, nous sommes persuadés que Madame BENSON a déjà aperçu l'un d'entre eux alors qu'elle était dans la maison avec son mari.

Ma tête me tourne quand je comprends l'ampleur du danger.

PARKSON reprend aussitôt :

- Lorsqu'on comptabilise toutes les apparitions de BENSON, cela fait au total trois tentatives qu'il tente pour emmener Salem, avec lui.

Je fronce les sourcils lorsque l'inspecteur se donne des aises et se permet d'appeler ma femme par son prénom oubliant les formalités de base tel que « Madame, Monsieur, Mademoiselle ».

- D'abord au gala des FELL, ensuite à l'hôpital et pour finir dans un centre commercial. Les deux premières fois, BENSON agit seul mais à la dernière tentative, deux nouveaux personnages dont les motifs sont indéterminés font leur apparition. C'est ici qu'on bloque ! Il faut qu'on arrive à savoir ce qui a poussé FISHER et MCCARTHY à s'allier avec lui et comment lui, il arrive à les garder sous sa coupe.

Je vois bien que la complexité de l'enquête excite perversement PARKSON. Il ne vit que pour elle. Ces concernés l'importent peu. Jusqu'ici, je le soupçonne de n'avoir eu à faire qu'à des enquêtes minimes, celles beaucoup trop faciles qu'il réussit en un simple claquement de doigt comme démanteler de petites organisations de dealers...rien à la hauteur de son excellente qualification entant qu'inspecteur, rien d'aussi palpitant que la traque dont est victime Salem. Je l'en déteste encore plus pour ça; cette jouissance lugubre qu'il en tire. Et je me méfie de lui. Aussi pervers que soit son esprit, je n'aime pas le savoir prêt de ma femme. Je dois avouer ne pas savoir jusqu'où il peut aller. Ses limites, je ne les connaît pas encore. Ce qui fait de lui quelqu'un de dangereux. Pour elle.

- Nous ne savons pas si... Enfin l'enquête n'est pas totalement... TOAD se rétracte et abandonne. Il ne sait sans doute plus quoi dire, encore moins comment présenter à Alister l'impasse devant laquelle lui et son collègue se trouvent. Je pourrais sans état d'âme qualifier leur enquête de « déficiente ». D'ailleurs aux vus des dernières retombées c'est exactement ainsi que je la qualifie. Elle est déficiente, insuffisante pour garantir la sécurité de Salem.

PARKSON et TOAD rament, ils pataugent dans leurs propres recherches qui n'aboutissent pas ou ils le voudrai. Je le vois bien, et mon beau-père aussi.

Je peux parler de MCCARTHY, et de ce que je sais, d'ailleurs c'est exactement que je vais faire dans un instant. A ce stade là, toutes informations est la bienvenue. Mais pour ce qui est de FISHER et de l'enfant qu'il attendait avec Salem je ne peux rien en dire. Ma femme m'a fait jurer de ne jamais le répéter à personne. Elle garde jalousement ce secret et de toute façon, en parler à son père causerait trop de tords. Saddy serait la première à en pâtir, et cela je ferai tout pour l'éviter à commencer par taire cette information jusqu'à ce qu'elle éclate d'elle-même.

- Je sais ce qui motive Lauren MCCARTHY. Je confesse m'attirant tous les regards. Ce n'est pas directement à Salem qu'elle en veut, mais à moi. Salem est juste le pion qu'elle a choisit pour m'atteindre.

Alister bougonne quelque chose que je ne comprends pas avant de réagir immédiatement tendu :

- Expliquez-vous !

Ses yeux sont plissés de colère anticipée et ses mains forment déjà les poings qu'il s'imagine m'envoyer en pleine face pressentant déjà que ma réponse ne lui plaira pas. Dans la liste des hommes qu'il juge dangereux pour sa fille, je pense être en tête de classement. Il ne risque pas de me pardonner d'être l'une des sources des ennuis de Salem. Il vient de trouver une nouvelle accusation à me porter. Je peux oublier ses bonnes grâces.

- On vous écoute MANCINI. Renchéri PARKSON sûr de lui, comme je reste silencieux.

Pour toute réponse à son arrogance, il se prend mon plus mauvais regard. Le moment a l'air de le déstabiliser, mais il reprend vite le dessus sur les émotions qui le succèdent et retrouve cette neutralité qui le caractérise si bien. Il affiche cet air bravache qui cependant ne me trompe pas moi.

- Je l'ai faite renvoyer. Elle ne cessait de publier dans le torchon qu'elle appelle « magazine » des articles disgracieux sur Salem, lorsqu'on a commencé à se fréquenter elle et moi. Alister s'est même chargé d'en faire disparaître un. J'énonce tandis que le concerné acquiesce avec raideur.

TOAD extrait de sa poche un calepin dans lequel il commence à noter mon aveu.

- Après l'avoir prévenu des risques qu'elle encourait à continuer ce petit jeu, elle ne m'a pas prit au sérieux et à publié celui de trop. J'ai alors téléphoné à Morgan TRINIGAN son patron, et j'ai exigé son renvoi immédiat. Avec mon statut et ma place au sein de cette ville j'ai très vite eu réponse à ma demande.

- Vous avez fait quoi ?!! Rugit Alister en me fusillant furieusement.

J'humecte mes lèvres sèches. Il n'attend pas vraiment de réponse, il sait que je ne mens pas à ce sujet, et il a très bien entendu.

- C'est donc la vengeance qui pousse les actions de Lauren MCCARTHY. Élude TOAD.

- Exactement. J'acquiesce peu fier.

- Dans ce cas, il serait judicieux que vous m'étiez une certaine distance entre vous et Salem afin que MCCARTHY lâche un peu de leste. Annonce alors PARKON, que je rêve d'abrutir sous mes poings.

Ma mauvaise humeur commence à prendre des allures débridées et je me retiens à peine. C'est la dernière fois qu'il utilise le prénom de ma femme pour en parler !

- C'est Mademoiselle TAYLOR, pour vous ! Je le reprends méchamment. Et il hors de question que je m'en aille ! Je ne lâcherai pas ma femme d'une semelle ! Je rétorque vivement ensuite.

Je prends un temps de pause pour dompter ma respiration saccadée et reprends plus calmement :

- Et puis en admettant que je fasse la bêtise de vous écouter et de m'éloigner, MCCARTHY sait très bien qu'à l'instant où elle tentera quelque chose contre Salem, j'accourrai. Ça ne sert strictement à rien !

Je reporte mon attention sur les photos comme si elles pouvaient m'apporter les réponses susceptibles de résoudre le problème et de dompter ma colère. Mais ce n'est pas l'effet escompté, et voir les visages de ces salauds m'enrage plus encore. Plus rien ne pourra me tenir loin de Salem. Je suis tellement collé à elle que je surveille même son ombre sur le sol. L'idée même de m'en éloigner me révulse. Surtout quand je sais par quels moments douloureux elle passe en ce moment. Elle m'appartient.

- Tout ça c'est de votre faute ! Tonne Alister qui n'en démord pas.

Je me tourne vers lui et affronte son regard sévère.

- Voila une nouvelle raison de m'en vouloir beau-papa ! Je raille sarcastique avant de me tourner vers TOAD. Comment BENSON fait-il pour la tenir ?

La confrontation que cherche Alister ne doit surtout pas avoir lieu. Il faut que je me calme.

Silencieux, TOAD réouvre le dossier et en extrait une autre série de photos sur lequel je vois dégoûté, BENSON et MCCARTHY entrain de goulûment s'embrasser. Ils portent les mêmes vêtements que sur les premiers clichés et sont devant la même veille case. En arrière plan on peut voir FISHER derrière le mini van. J'en déduis donc que les séries de photos ont toutes deux étés prises le même jour.

- Ils sont ensemble... Je me murmure à moi-même.

Voilà comment BENSON arrive à la faire exécuter le moindre de ses ordres. MCCARTHY me déteste déjà et il enjolive les choses en la prenant par les sentiments qu'elle éprouve pour lui. Il utilise son amour pour lui remplir le crâne d'inepties en faisant sans doute Salem passer pour la cible parfaite. Ce qu'elle est vraiment, en un sens.

- L'enfoiré ! grogne Alister qui en a finalement oublié ses accusations contre moi. Que faisons-nous ?

PARKSON se redresse et rassemble les images en un seul tas.

- Rien pour l'instant. Les règles ne changent pas. La concernée par toute cette affaire ne met pas le nez dehors jusqu'à ce que nous trouvions de quoi inculper ces trois là.

Mon téléphone vibre alors dans ma poche et je l'en extrait pour y voir l'arrivé d'un message.

- Cazzo ! Je jure lorsque j'ai lu son contenu. (fait chier).

Alister qui se tourne vers moi lui aussi téléphone à la main m'observe et je sais alors que nous venons d'avoir la même information.

Elle est partie.
Salem est sortie bordel !

- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit PARKSON à qui rien n'échappe.

Je l'ignore.

- Ma fille est sortie. Répond à contre cœur Alister. Mais elle est avec ma femme et mon meilleur garde du corps. Se sent-il obligé de rajouter.

L'étonnement passe furtivement sur le visage de l'inspecteur, mais je ne m'y attarde pas et fonce déjà vers la porte de sortie. Il faut que je rentre tout de suite. Lorsque j'arrive sur le parking, Terrence m'y attend déjà.

- Où sont-ils ? je lui demande directement.

- Chez le médecin Monsieur. D'après GIBBS, Mademoiselle ne se sentait pas bien. Sa mère et sa cousine l'accompagnent.

Je sens mon sang tourner dans mes veines et je me hâte de monter en voiture. L'inquiétude me ronge déjà quand j'attrape mon téléphone pour joindre Salem. Évidemment elle ne décroche pas. Je me résigne au vingt-cinquième appel quand tous les scénarios possibles m'ont traversés l'esprit. Terrence roule dans le but de les rejoindre, mais la circulation est tellement dense que j'ai l'impression que nous ne bougeons même pas. Je regarde autour de nous avec l'impression de voir de plus en plus de véhicules s'entasser tout en me rejouant les pires scénarios. Elle s'est ouvert les veines, elle a avalé l'entière totalité de son flacon de pilule... J'embrasse presque la folie lorsque le petit cellulaire de Terrence se met à émettre de longues vibrations, me sortant de ma torpeur. Aussi vite je m'en saisis avant le colosse.

- Nous sommes sur le chemin du retour. Nous avons fait un arrêt à la pharmacie. Indique alors la voix caverneuse de GIBBS.

Mes muscles se décontractent instantanément tant je suis soulagé d'entendre qu'elle rentre, mais j'ai quand même le besoin de l'entendre.

- Passez-moi ma femme.

Il y a une pause où GIBBS se rend compte qu'il ne s'adresse pas à Terrence, puis je l'entends bouger et tendre son téléphone à Salem.

- Je ne veux pas lui parler ! J'entends cette dernière protester vivement attisant mon énervement.

- S'il vous plaît Mademoiselle...

- Non GIBBS ! Raccrochez ce téléphone ! Ordonne-t-elle lorsque le garde insiste encore.

Je tire sur mes cheveux au bord de l'explosion et expire en bon coup avant de ramener le téléphone à mon oreille. GIBBS penaud ne sait pas comment prendre la situation et attend silencieusement les ordres.

- Collez-le lui de force près de l'oreille ! J'ordonne excédé.

- Entendu Monsieur.

Je l'entends soupirer un faible « désolé mademoiselle » avant que résonne ensuite le cri de surprise de Salem. Pendant un temps elle se débat, lutte, mais finit par abonner et garde plutôt le silence. Je sais qu'elle me fait la tête, mais là il est question de sa santé, qui est relativement mauvaise ces derniers temps. Qu'est-ce qui lui ai arrivé bon sang !

- Est-ce que tu vas bien ? je lui demande le plus doucement possible, mais quand même abruptement, mon humeur ne me le permettant pas autrement. Où est-ce que tu as mal ?

Ma seule réponse est le bruit de sa respiration essoufflée. Je me rembrunis vraiment énervé.

- Salem ! J'élève le ton. Réponds-moi !

- Je ne sais pas ! Elle finit par me répondre elle aussi en haussant le ton. Je ne sais pas ce que j'ai, et je n'ai pas envie d'en parler Jamie. Reprend-t-elle la voix soudainement lasse. Je suis malade, épuisée et je ne rêve que d'une chose c'est de dormir.

Alors que je m'attendais à une réaction similaire à la première, c'est à dire agressive, je suis étonné lorsque dans ses paroles je sens les larmes. Je la sens amorphe et loin d'être en condition pour une pareille discussion. Je choisi de ne pas insister.

- D'accord. Je cède. Mais nous en reparleront à la maison. Je vais demander à Cannelle de te préparer un bain ou tu pourras te détendre, et ensuite je te mettrai au lit et tu pourras te reposer aussi longtemps que tu le veux. Tout ira bien ne t'inquiète pas tesoro.

Je l'entends étouffer un sanglot. Et je suis crisper de la savoir malade au point d'être dans cet état.

- Je comptais aller chez mes parents. Dit-elle finalement après un temps de silence.

Je ferme les yeux et m'ordonne intérieurement de me calmer. Salem semble tout d'un coup extrêmement faible et mon énervement ne parviendra qu'à plus la faire se braquer contre moi. D'ailleurs à l'entente de sa voix si lasse et triste, il reflue.

- Écoute tesoro... Ne te précipite pas et essayons de régler ça entre nous. Tu veux bien ? On va rentrer tous les deux et nous feront ce que j'ai proposé, ensuite on verra.

Je l'entends renifler et j'ai la désagréable sensation que c'est le son de ma voix qui la met dans cette état. Qu'est-ce qui s'est passé bordel !

- Où est ton téléphone mio amore ? ( mon amour )

- À la maison... Renifle-t-elle.

Je m'en doutais déjà.

Je ne la réprimande pas cette fois, conscient de sa fragilité et lui demande de m'attendre en rentrant. GIBBS reprend la communication aussitôt de je lui demande de ne faire aucun détour par précaution. De mon côté je presse Terrence qui fait aussi vite qu'il peut en respectant les codes de vitesse dont pour le moment je me fous royalement. Il est arrivé quelque chose à ma femme, et il me tarde de savoir quoi. Avec les dernières découvertes d'aujourd'hui, je ne veux qu'une chose, c'est me retrouver seul avec elle entre mes bras et allongés dans notre lit.

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