Salut à tous ! J'étais très impatiente de pouvoir poster le chapitre suivant et comme nous sommes le week-end, le voici !
De plus, je voulais vous remercier de nouveau (j'ai l'impression de ne faire que ça ^^ mais à la rigueur, c'est mieux ainsi) car Réalité Augmentée est passée 650ème ! Je tiens à vous en informer pour que vous soyez à l'actualité de cette fiction.
Donc voilà, voilà, gros bisous encore une fois !
Lisez-bien ^^ !
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Je mourrais, littéralement, je suffoquais... Je n'en pouvais plus, j'étais au bout ! J'endurais cette chaleur depuis plus d'une dizaine de minutes sans pouvoir l'ignorer. C'était insupportable ! Je bougeai et sortis l'un de mes pieds de sous la couette. L'air frais caressa ma peau et je me calmai légèrement, mes yeux, toujours fermés, arrêtèrent de se froncer. Je me replaçai correctement et attendis mais la fraicheur qui apaisai une petite partie de mon corps rendait la chaleur encore plus ennuyante. J'en avais marre ! Tant pis, je devais me lever. Je repoussai la couette et fus sur le point de me tirer hors du lit quand quelque chose me retint. J'ouvris les yeux en sentant une pression autour de ma taille. Plus je voulais m'en échapper, plus elle se resserrait. Je maugréai tout bas des phrases sans sens. Impatiemment, je gesticulai pour réussir à m'en extraire mais rien à faire, elle avait trop de force. Je tordis ma tête pour voir ce qui me retenait et tombai sur un amas de cheveux, blonds, enfoncés dans le derrière de ma nuque.
« Link ? » dis-je pataude. « Link, laisse-moi, j'ai chaud » marmonnai-je en donnant des coups de pieds en arrière. Je réussis enfin à toucher sa jambe et il se réveilla.
« Laisse-moi dormir Iria... » grogna-t-il en resserrant sa prise. Alors il pensait que la jeune fille venait encore l'embêter dans son sommeil ? Il faillit se rendormir mais après quelques secondes, il se redressa, les yeux écarquillés. Je pense que son cerveau avait fini son cheminement intellectuel et qu'il en était venu à la conclusion que : non, je ne pouvais pas être Iria. D'une part parce qu'elle était disparue et de l'autre parce qu'il ne dormait pas avec elle. Enfin, je pense... « Tp ? » s'exclama-t-il. Je répondis par un son très peu féminin et laissai retomber ma tête sur le matelas. J'étais trop engluée dans mon sommeil pour la maintenir ainsi des heures entières.
« J'ai beaucoup trop chaud Link, laisse-moi descendre » râlai-je en me tortillant. Il raffermit sa prise et soupira. Le souffle chaud qui sortit d'entre ses lèvres caressa violemment ma peau et je me rigidifiai. Je ne devais surtout pas frissonner, surtout pas !
« Je suis bien moi comme ça... » protesta-t-il.
« Peut-être que tu supportes toute cette chaleur mais moi, non » grommelai-je. Je virai la couverture d'un grand coup de bras et il protesta vivement. « C'est de ta faute, j'ai trop chaud » continuai-je.
« Mais j'ai froid moi maintenant » rétorqua-t-il. Pour confirmer ses dires, il se colla à moi et je pus sentir tout son corps contre mon dos et mes jambes. Là par contre, je commençai vraiment à être gênée. Je sortais progressivement de mon sommeil et la situation actuelle était bien trop étrange pour que j'aille bien.
« Link » repris-je un peu plus fort. « Lâche-moi maintenant, c'est bon, en plus on doit se dépêcher ! » Je sentis sa prise se défaire après quelques secondes et il roula de l'autre côté du matelas en râlant. « Tu n'es vraiment pas du matin... » soufflai-je en m'asseyant au bord du matelas. Je me préparai et cuisinai un petit-déjeuner rapide avec ce que je trouvai dans les placards. L'hylien descendit l'échelle lorsqu'il sentit l'odeur des œufs brouillés.
« Salut » bailla-t-il en se passant une main dans les cheveux.
« Salut » répondis-je sans me détourner de la poêle. Il s'assit à table et me fixa, je le sentais. « Bien dormi ? » demandai-je pour combler le blanc.
« Super bien, je ne pensais pas que dormir avec quelqu'un pouvait être aussi apaisant » dit-il. Je levai un sourcil et me tournai vers lui, spatule en main. Je le trouvai la tête dans les bras, allongé sur la table.
« Link, te rendors pas ! » Il se redressa et darda ses yeux bleus dans les miens. Il était mignon au réveil... Je clignai des yeux une fois pour chasser cette pensée.
« Par contre, tu bouges tout le temps quand tu dors, c'est horrible » se plaint-il. Je ris et lui tirai la langue.
« Tu n'avais qu'à aller dormir par terre si je te saoulai à ce point » me moquai-je. Un rictus prit place sur son visage.
« T'inquiète pas pour moi, j'ai trouvé la solution. » Je l'interrogeai du regard. « J'ai juste eu à te prendre dans mes bras et le tour était joué, tu ne bougeais plus d'un poil. A croire que tu n'attendais que ça » reprit-il. Je rougis jusqu'aux oreilles, si cela était possible, et me retournai vivement vers mes œufs.
« N'importe quoi ! » m'exclamai-je plus fort que je ne l'aurais voulu. Il rit et je compris qu'il se payait ma tête. « Et puis, ça n'avait pas l'air de te gêner plus que ça ce matin » repris-je. C'est bien Tp, enfonce-toi un peu plus...
« Bah, je te l'ai dit, j'ai jamais dormi aussi bien. » Je ne dis rien. « Fallait dire que l'on était fatigués à cause de ce qu'il s'est passé ces derniers jours. » Je le remerciai de changer de sujet, autant il aimait me charrier, autant lorsqu'il voyait que j'étais vraiment mal, il arrêtait.
« Effectivement, mais aujourd'hui ne sera pas de tout repos non plus, il va falloir aller jusqu'à Ordinn et la plaine d'Hyrule est énorme » dis-je en servant le repas. Il engloutit son plat et moi aussi.
« C'est vrai » dit-il, redevenant sérieux. « Les enfants ne vont pas attendre éternellement... » Je me levai et posai la vaisselle sale dans un coin avec celle de la veille et attendis que Link ressorte de la salle de bain avec sa tunique verte. Nous prîmes nos affaires et sortîmes dehors. Le soleil était à peine levé et nous décidâmes de partir sans passer voir les villageois. Il ne fallait pas les inquiéter pour rien. Je jetai un coup d'œil à la source de Latouane en passant devant, les souvenirs de la veille me revenaient. Ma main se porta à mon front et je pris un air déterminé, je serais digne de ce pouvoir, quoiqu'il m'en coûte... Je rattrapai Link en quelques foulées et nous continuâmes notre progression. Nous fûmes rapidement devant chez Kikolou, puis, hors du village. Alors que nous arrivions à l'entrée de la plaine d'Hyrule, j'écarquillai mes yeux et retins un cri d'exclamation. Elle était gigantesque ! On n'en voyait même pas le bout !
« On ne sera jamais à Ordinn à temps... » me décourageai-je. Link s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule.
« Je connais bien la plaine d'Hyrule, Ordinn est à une journée de marche. Si nous nous dépêchons, nous pouvons y être avant l'aube. Tu es une voyageuse non ? Ça devrait aller. » Il n'avait pas tort... Je lui avais dit venir d'un autre village, l'entrée pour la région de Firone ne se faisait que par la plaine, ce qui sous-entendait que j'y avais déjà mis les pieds. J'ouvris la bouche en réalisant quelque chose.
« Attends, tu veux marcher même de nuit ? » demandai-je, abasourdie. Il fronça les sourcils.
« C'est un problème ? » Je le regardai comme s'il s'agissait d'un alien et cherchai mes mots.
« Mais, je ne vais jamais tenir et puis, la nuit, ça grouille de monstres ici ! » protestai-je avec véhémence. Il haussa les épaules.
« Au pire, on fera des pauses et ne t'en fais pas pour les monstres, je suis avec toi non ? » Il m'adressa un clin d'œil charmeur et je roulai des yeux.
« Enfin bref, allons-y. » Nous commençâmes la traversée de cette immense étendue d'herbe et heureusement, contrairement au jeu, la journée il n'y avait aucun monstre. Nous croisions tout juste quelques troupes de chevaux sauvages et d'autres animaux plutôt pacifiques vu qu'il n'y avait pas de poulets... Je souris à cette pensée et divaguai sur autre chose.
La route fut longue et je finis par m'ennuyer, je commençai donc à discuter avec Link et il se trouvait que notre conversation était très intéressante. Le temps sembla passer plus rapidement et j'oubliai que nous marchions pendant un moment. Je ris à une énième blague du héros quand je m'aperçus que l'herbe devenait orangée. Je levai les yeux vers le ciel et souris en voyant le soleil se coucher.
« Nous y sommes presque » dit Link en pointant du doigt la barrière entre le monde des ombres et de la lumière qui s'élevait au loin. Je baissai mes yeux vers cette limite et la regardai intensément. Elle paraissait vivante, tellement vivante que s'en était terrifiant. Je détournai les yeux à cause du mal être qui me prit et retournai à ma conversation avec mon compagnon de route. Nous atteignîmes l'entrée de la région d'Ordinn trois heures et une cinquantaine de bokoblins plus tard puisque la nuit était tombée. Les oiseaux n'étaient pas très gênants puisqu'ils mourraient en une seule flèche bien placée.
« Link ! » m'écriai-je en le voyant commencer à courir en direction du chemin de terre menant à la région volcanique. « Link, attends ! » Il courait bien trop vite pour moi, j'étais sportive, pas championne de marathon sprinté. Je ralentis contre mon gré et tentai de reprendre mon souffle.
« Héééééééééooooooooh ! » s'écria une voix. Je me figeai et me tournai vers elle. Link s'arrêta aussi dans sa course et je vis le facteur l'approcher. Je les rejoins en trottinant. Je vis l'homme tendre une lettre à Link qu'il prit. Le postier était vraiment étrange, déjà, il s'habillait bizarrement, se comportait bizarrement et sa tête ne me revenait pas. Il n'avait pas l'air méchant mais bon... Je remarquai ses grandes oreilles à ce moment et, pour la première fois, me dis qu'il pouvait être hylien. Mes yeux firent des allers et retours entre lui et Link. Fact : tous les hyliens ne peuvent pas être beaux. Je souris à cette pensée. « Vous allez pouvoir lire votre courrier des yeux ! Aller, je m'en cours, à plus ! » Il fit un salut et s'éclipsa en courant comiquement. J'avais oublié qu'il parlait aussi étrangement. Link tenait toujours la lettre en main et se tourna vers moi. Ses traits étaient figés d'incompréhension.
« Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi... » Il chercha ses mots et je retins un rire. « Etrangement étrange » conclut-il en baissant les bras. Son regard était fixé sur le postier qui repartait et j'explosai finalement dans un rire tonitruant. Par les déesses ! Sa réaction valait tous les rubis du monde ! Puis, nous reprîmes la route alors qu'il parcourait la lettre des yeux. Il la rangea sans rien dire, ça ne devait pas être vital dans ce cas... Nous avançâmes de plus en plus près du portail noir et le décor autour de nous disparut. Midona surgit de nulle part, nous arrêtant dans notre marche.
« C'était plus près que prévu » s'exclama-t-elle en lançant un coup d'œil au portail.
« Ça se voit que tu n'es pas celle qui a marché » grommelai-je en croisant mes bras. Elle me sourit.
« Ksh ksh ksh, ma chère Tp, si tu comptes rester, il va falloir endurer plus que tu ne l'a jamais fait mais... je pense que tu as une motivation suffisante non ? » répliqua-t-elle en me fixant. J'haussai un sourcil et elle se rapprocha de moi. « Après tout, tu es la porteuse de la lumière d'Hylia » souffla-t-elle dans mon oreille. Je sursautai.
« Comment sais-tu ça ? » répliquai-je. Elle dévoila sa canine et croisa les bras derrière sa tête en baillant.
« Je ne suis pas quelqu'un que l'on dupe, ksh ksh ksh, je sais sur quoi garder un œil. » Elle me transperça du regard et je compris qu'elle avait des suspicions à mon égard. Elle me surveillait et il ne faisait aucun doute qu'elle m'avait vu parler avec Hylia.
« Tp ? » souffla Link en se tournant vers moi. Il ne devait pas commencer à douter non plus. Je balayai le sujet du revers de la main et la twili embraya.
« Bon, vous vous rappelez de ce qu'il s'est passé la dernière fois ? Préparez-vous à redevenir des animaux d'ici peu, ksh ksh ksh » dit-elle. Link et moi-même nous regardâmes dans les yeux. « Mais ne vous inquiétez pas, une fois la lumière d'Ordinn récupérer, tout rentrera dans l'ordre ! »
« Plus facile à dire qu'à faire » maugréai-je. Link se tourna vers moi et fixa le portail. « Si tu veux me demander de rester, tu perds ton temps » le coupai-je avant qu'il ne commence. Il ferma sa bouche et sourit.
« Bien, allons-y alors... » Il se dirigea vers le mur noir et des motifs luisants s'y dessinèrent. Je le suivis de près et me rapprochai pour que Midona puisse nous attraper tous les deux. Elle passa de l'autre côté du mur et la seconde suivante, une main flamboyante nous attrapa pour nous tirer. Je fermai les yeux à la sensation de froid intense. Je ne les rouvris que lorsque nous fûmes passés et regardai Link. Nous étions encore humains.
« Qu'est-ce qu- » Je fus coupée par un vertige et me retrouvai à quatre pattes juste après. Je captai une masse noire à ma droite et vis Link, sous forme de loup. Mes yeux se dirigèrent sur mon propre corps à présent recouvert de fourrure blanche. « J'ai parlé trop vite... » soupirai-je mentalement.
« Oui, mais au moins, on a pas souffert » répondit-il. J'hochai la tête et vis Midona apparaitre au-dessus de Link. Elle se laissa violemment retomber sur ses reins en riant.
« C'est bien gentil chien ! Tu vas pouvoir m'obéir maintenant ! » s'écria-t-elle comme un enfant sur un cheval à bascule. Je roulai des yeux et elle soupira. « Dommage que notre chère Tp ne m'ait pas fait la même promesse, j'aurais eu deux serviteurs » rit-elle. Je souris en dévoilant ma dentition de carnivore.
« Vraiment dommage » la plaignis-je faussement.
« Ça fait du bien d'être de retour chez soi ! Le temps est bien meilleur ici ! » dit-elle en dardant son œil orange et rouge sur la végétation. Je remarquai les tatouages bleus sur sa peau, ils ne brillaient que dans le monde des ombres ou le crépuscule... « Et puis, il faut avouer que vous êtes plus beaux ainsi, ksh khs ksh ! » Link jappa et se secoua légèrement pour la faire taire.
« Prête Tp ? » me demanda-t-il.
« Toujours ! » Je jappai joyeusement et le suivis alors qu'il commençait à courir. Nous fûmes vite stoppés dans notre élan. Link s'arrêta en voyant un objet en bois brisé au sol.
« C'est l'épée en bois que j'avais donné à Fénir » dit-il en baissant tristement la tête. Il s'en approcha et je le rejoins. Il était inquiet, ça se voyait. Que pensait-il en ce moment ? Que les enfants étaient sûrement morts dans la plaine à cause de tous les monstres qui grouillaient...
« Peut-être n'était-ce pas eux... » tentai-je pour le réconforter. Il rapprocha son museau de l'arme fendue et renifla plusieurs fois avant de s'asseoir, les oreilles basses.
« Aucune chance, c'est leur odeur, j'en suis sûre, il y en a quatre différentes... » Je couinai tout bas en sentant sa détresse d'ici.
« Essayons de les rattraper, leur odeur ne s'arrête pas ici quand même... » Link se redressa d'un coup et se mit à chercher leur trace au sol. Je le regardai faire avec appréhension et il finit par s'immobiliser.
« Là ! Ils se sont enfuis, viens Tp ! » s'écria-t-il en s'élançant sur leur piste. Je reniflai rapidement l'odeur de l'arme pour l'enregistrer et le rattrapai. Nous atteignîmes rapidement le pont et nous débarrassâmes des agents du crépuscule, créant un portail. Pourtant, cela ne servit à rien, nous étions bloqués devant le vide.
« Le pont a disparu ?! » s'écria Midona alors que Link se rapprochai du bord. « On va faire comment ? Il vous est impossible de traverser une telle distance en sautant ! »
« Je confirme » répliqua Link en évaluant l'éventuel bond qu'il faudrait faire.
« Il va falloir trouver un autre moyen pour passer... » dis-je en m'asseyant. Link et Midona me regardèrent.
« Faisons le tour ! » proposa la twili. Link et moi secouâmes la tête en chœur.
« Impossible, c'est le seul passage » lui appris-je. Elle croisa les bras avant de les rouvrir d'un coup.
« Attends ! Regarde ce portail ! Tu te souviens de tous ceux que tu as ouverts non ? Je peux vous y téléporter grâce au vide laissé par les créatures qui y sont passées. Choisis en un et le tour est joué ! Les trajets seront plus simples ! » dit-elle enthousiaste.
« C'est mieux pour éviter les allers retours... » Link acquiesça et j'attendis. « Par contre, il faut toujours trouver un moyen de traverser puisque nous n'avons ouvert aucun portail de l'autre côté... » dis-je pour lui faire comprendre qu'il devait réfléchir.
« Mais comment... » demanda-t-il perdu. Je ne pouvais pas lui donner la réponse, ce serait trop suspicieux. Mais comment l'inciter à retourner à Firone pour trouver la pièce du pont manquante ? Mais j'y pense, il n'y était pas allé, j'avais été la seule à m'y rendre lorsqu'il était inconscient, je devais donc être celle qui donnait la solution !
« C'est ça ! » m'exclamai-je. Il se tourna vers moi, espérant que j'ai trouvé la solution. « Link, tu dois... » Ma voix mourut dans ma gorge. Non, il y était allé pour sauver Fénir du singe... Je devais me taire : fausse bonne idée, génial !
« Tu as trouvé Tp ? » Je secouai la tête.
« Non, j'ai cru mais non... » Il grogna et j'attendis de nouveau. Il ne semblait pas décidé à trouver la réponse... Je finis par soupirer, aller, prends un air surpris Tp...
« Je sais ! Dans la forêt, il n'y avait pas une grande passerelle en bois ? Tu te souviens Midona, nous en avions parlé je crois ? » dis-je. Elle haussa un sourcil puis fronça les yeux.
« Vraiment ? » Je me relevai et fis un petit bond sur place.
« Oui ! Au nord de Firone, après le lac de brume ! » Elle ne quitta pas son air suspect mais finit par capituler.
« Très bien, au moins tu as la solution ! » Elle claqua des doigts et nous nous téléportâmes ailleurs. « Voilà ! » s'écria-t-elle sous forme d'ombre. « Nous sommes sortis, je suis vraiment trop forte ! » Je me dirigeai vers l'énorme morceau de bois à la verticale et aboyai. Ils se tournèrent vers moi et Midona sourit. « C'est juste ce qu'il nous faut, prenons-le ! » dit-elle en sortant sa main rouge. Je roulai des yeux, c'est clair que ça ne ressemblait pas du tout à la pièce manquante du pont... Elle s'en empara et la téléporta avec nous. Lorsque nous arrivâmes, il était déjà parfaitement en place. Atteindre la lisière du village de Cocorico fut simple. Il fallait dire que l'impressionnante porte en fer à l'entrée ne représentait pas un obstacle de taille face à nous... Link creusa en-dessous et je le suivis alors qu'il finissait les vigiles.
« L'odeur est plus forte ici ! » s'écria-t-il en s'élançant entre les falaises de pierres rouges. Je soupirai avant de commencer à sprinter pour le rejoindre. Il était rapide... A l'entrée du village, les hauteurs de pierres s'élargissaient pour laisser place aux quelques habitations et à un lac creusé à même la roche sur la droite. Les agents qui patrouillaient à l'entrée furent rapidement tués et le portail dans le ciel vira au bleu. Je jetai un coup d'œil aux alentours et notai les maisons faites de tôles et de terre cuite se dresser piteusement au milieu des particules du crépuscule.
« Héros... Par ici » résonna une voix cristalline. Je dressai mes oreilles et suivis la source du bruit comme le loup noir. Nous avançâmes jusqu'à la source d'eau où flottait une petite déformation lumineuse semblable à celle de Firone lorsqu'elle était privée de sa lumière. J'entrai dans l'eau avant Link et m'avançai jusqu'à elle.
« Ordinn ? » demandai-je curieusement. L'orbe sembla luire plus fortement.
« Tu connais mon nom mortelle aux yeux éclatants... » souffla-t-il.
« Vous êtes l'esprit de lumière de cette région n'est-ce pas ? » répondis-je alors que Link se tenait à mes côtés.
« Effectivement... Elus de la déesse, cherchez mon essence lumineuse parmi les créatures des ombres et rangez-la dans ce calice. » L'objet en question apparut juste devant ma truffe et tomba dans l'eau. Je me mis instantanément à sa recherche pour ne pas le perdre et je sortis la tête de l'eau une fois qu'il fut dans ma gueule. Midona me l'accrocha comme la dernière fois et je relevai les yeux vers l'esprit affaibli. « Prenez garde, les ombres veulent votre perte... » fut sa dernière phrase avant qu'il ne se taise.
« Dépêchons-nous ! » s'écria Link en faisant demi-tour. Il courut hors de l'eau et s'immobilisa.
« Link ? » l'interrogeai-je. Il agissait bizarrement. Je le vis renifler l'air avec insistance et mon regard dévia vers l'église à notre droite.
« Les enfants... Ils sont par-là ! » dit-il en s'approchant de la porte. Sauf que les loups n'ouvrent pas des portes... « Il faut trouver une autre entrée. » Il commença à faire le tour de la maison et je l'imitai.
« Par-là ! » intervint Midona en pointant un amas de caisse dans une carriole. Elle se plaça en hauteur et nous réceptionna à tour de rôle. Nous finîmes par atteindre le toit et en voulant s'approcher de l'aération recouverte avec un tas de paille, Link le fit s'écrouler et tomba à l'intérieur.
« Link, ça va ? » demandai-je en m'approchant du bord.
« Oui ! Viens ! » s'écria-t-il. J'attendis qu'il se pousse et sautai à mon tour. J'atterris dans l'église et vis un esprit désincarné près de la fenêtre. Je me tournai et aperçus Link près d'un tas d'autres esprits perdus. Il s'agissait du prêtre, de sa fille et... des enfants... Il se positionna juste en face d'eux et sa tristesse augmenta.
« Zut et zut ! Je ne vois plus ces sales monstres nulle part ! » Je me tournai vers un homme qui se planquait derrière la fenêtre avec un masque de soudure. Il essayait de regarder au dehors sans se faire voir mais ses cris et ses gesticulations n'étaient pas très discrets... « Je suis certain qu'ils sont encore là et qu'ils attendent qu'on sorte comme des pigeons ! » décréta-t-il inquiet. J'eus une soudaine envie de le mordre. Nos mâchoires pouvaient-elles les atteindre ? Les enfants étaient déjà pétrifiés et il ne faisait qu'empirer la situation.
« Nous n'avons rien à craindre tant que nous sommes là... » dit doucement le prêtre en regardant Fénir qui se cachait dans sa manche. A ces côtés, Anaïs tremblait de tout son corps et regardait fixement ses genoux. Il posa une main réconfortante sur sa tête.
« Il faut dire ça aux affreux ! Ils craignent pas mes bombes alors des murs d'terre ? » répondit sarcastiquement l'homme près de la fenêtre en relevant son casque. Le prêtre lui envoya un regard noir, le défiant de continuer de parler. Bien, nous pensions la même chose de cet incapable ! « S'ils nous attaquent, on meurt ! »
« Je veux le tuer ! » grondai-je en aboyant dans sa direction. Evidemment, personne ne m'entendis à part Link et Midona. Le héros me donna un petit coup de museau dans l'épaule pour me calmer.
« Quand la boutique s'est fait attaquer, tout le monde a voulu aider la vieille d'dans mais quand ils sont revenus, elle n'était plus là et en plus, y'avait un machin noir en plus avec eux ! Donc, s'ils nous ont, nous serons aussi... »
« Crahmé ! » s'écria le prêtre pour couper sa phrase. Je voulais tellement lui faire la peau. Je voulais lui faire si peur qu'il mourrait d'une crise cardiaque. Oh, par toutes les déesses ! Je voulais l'encastrer dans un mur et lui enfoncer son casque si profondément sur le visage qu'il ne pourrait jamais l'enlever ! J'irradiai de rage face à cet incompétent qui ne pouvait rien faire à part crier et apeurer des enfants. Link dû le remarquer car il s'approcha de moi.
« Tp ? » m'appela-t-il doucement. Je me tournai vers lui, j'avais les yeux étrécis au maximum, les muscles tremblant et un grognement sourd sortait de ma gorge en continu. Il se ravisa en me voyant dans un tel état de colère. « Calme-toi, le mieux est de libérer cette zone de l'emprise des ombres si l'on veut agir vite... » me dit-il tout bas. Je me calmai et repris une posture neutre. Il avait raison...
« Mais on peut pas s'cacher q'que part ? » tenta Crahmé par-dessus les pleurs d'Anaïs.
« Il y a peut-être... le sous-sol... » répondit le prêtre. Je me redressai et écoutai attentivement alors que l'homme au masque de métal se rapprocha à quatre pattes du prêtre. Il ressemblait vraiment à un chien ainsi alors que ses dents claquaient entre elles. Pitoyable... « Il faut allumer tous les candélabres pour l'ouvrir. »
« Vraiment ! Un sous-sol ! Allons-y ! » s'écria-t-il en se précipitant sur une torche pour allumer le premier pot de la pièce.
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. J'y suis descendue plus tôt et j'y ai découvert des insectes hideux semblables aux créatures noires... » intervint la petite fille aux cheveux noirs. Crahmé trébucha et se recroquevilla dans un coin de la pièce tandis que Colin tenta de consoler Anaïs.
« Tout ira bien, ne pleure pas » essaya-t-il en approchant sa main. Elle le rejeta. « Link va venir à notre secours... j'en suis sûr... » dit-il alors que tous les regards se dirigèrent vers lui. Le mien se posa sur leur héros et je souris intérieurement. Link viendrait toujours pour eux, j'en étais persuadée.
« Comme c'est innocent, ils sont certains que tu seras leur sauveur ! » se moqua Midona. Je lui jetai un regard mauvais qu'elle ne vit pas. « Le pouvoir que tu possèdes te permet de ne pas te désincarner ou devenir un monstre mais en contrepartie, tu dois te battre seul... Si tu veux jeter ta colère sur quelqu'un fait le sur la Princesse Zelda, c'est elle qui en a décidé ainsi... » Je jappai un coup pour leur rappeler ma présence et Link se secoua doucement.
« Je ne suis pas seul à ce que je sache » dit-il en me regardant gentiment. Sans que je ne le contrôle, ma queue se mit à battre l'air joyeusement. J'étais heureuse qu'il pense cela. Midona me regarda avec un rictus que Link ne put pas voir. Que voulait-elle encore ?
« C'est vrai, j'oubliai que tu t'attirais les faveurs de toutes les femmes ! » rit-elle en croisant ses bras derrière sa tête. Je grognai et m'assis en tournant la tête.
« Il n'a pas mes faveurs, il a mon aide ! » protestai-je.
« Oh, ma chère Tp, tu ne vas pas me la faire, avoue que tu craques sur notre héros ! » repris Midona en me transperçant de son unique œil. Je les regardai et remarquai que Link ne disait rien, était-il intéressé par ce que disait la twili ?
« Mais bien sûr Midona, il est connu que je craque sur notre héros aux oreilles pointues et en tunique verte qui peut se changer en loup ! Un vrai tableau romantique » me moquai-je pour chasser ma gêne. Link grogna légèrement mais s'arrêta pour que je ne l'entende pas. « Tu m'as bien vu ? J'ai dit que je l'aidais, pas que je voulais qu'il tombe amoureux de moi... » finis-je avant de me lever. « Maintenant allumons ces torches. »
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Et hop ! Vous avez enfin trouvé les enfants, bonne nouvelle non ? La mauvaise c'est qu'il va falloir libérer Ordinn du joug des ombres pour que Link puisse les voir et leur parler !
D'ailleurs, je songe à refaire une couverture pour mon histoire, peut-être pas tout de suite mais j'y pense. Je dois trouver une image qui me convient et la monter donc ça ne sera pas tout de suite. Je vous le dis juste en passant mais si je finis par le faire, je vous tiendrais au courant.
Luna