❀ Paper Hearts ❀ (Stydia) [TE...

By 0brienr0den

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Vic est en apparence une adolescente normale. Dix huit ans, dernière année de lycée, quelques problèmes. Cepe... More

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By 0brienr0den

The man who moves a mountain begins by carrying away small stones - Confucius

Salvation - Gabrielle Aplin

Mon professeur de littérature se tenait au dessus de moi, il ne lui fallut qu'une microseconde pour réaliser qui j'étais.

- Victoria ? demanda t-il en m'aidant à me relever, que s'est il passé ? qui étaient ces personnes ?

Je regardais mes pieds, me baissant pour ramasser mes affaires au sol et remettre mon manteau. J'étais incapable de croiser son regard, je me sentais stupide, incapable de me défendre et obligée d'attendre qu'une tierce personne vienne m'aider. Je ne pouvais qu'ignorer sa question et prétendre comme si je n'avais rien entendu.

Remettant ma veste, je relevais les yeux légèrement, remarquant l'air inquiet de mon professeur. Je ne pouvais pas révéler qui me faisait ça, les choses allaient s'empirer à coup sur et puis, je n'avais pas besoin qu'il le sache, son regard allait changer sur moi, bien que je savais qu'après ce moment là, c'était déjà le cas.

- merci monsieur, murmurai-je avant de tourner les talons, bonne soirée.

Ce dernier s'empressa d'attraper mon bras, retournant tout mon corps vers lui. Sa poigne m'avait fait grimacer, ses doigts appliquant de la pression sur ma peau endolorie. J'étais presque condamnée à affronter son regard, mais je m'y résignais, fixant plutôt les boutons de sa chemise à la hauteur de mes yeux.

- Je réitère ma question, dit il calmement, qui vous a fait ça ?

Ce fut le moment que je choisis pour relever les yeux vers son visage, analysant ses traits et son regard qui était posé sur moi. Il avait l'air vraiment concerné par ce qui se passait, attendant presque avec impatience que je daigne lui répondre.

- Je.. ce n'était personne, bafouillai-je, enfin je n'ai pas eu le temps de voir leurs visages.

Mon mensonge n'était visiblement pas cru par mon professeur mais ce dernier laissa passer, comme si il se doutait que je ne lui dirait rien quoi qu'il advienne. Il avait bien raison, je ne comptais pas révéler quoi que ce soit, surtout à mon propre professeur.

- Je.. je peux y aller ?

Ce dernier hocha la tête, son corps rigide comme si il réfléchissait.

- Bonne soirée monsieur, et merci.

Je tournais les talons, partant définitivement. Je lui en étais vraiment reconnaissante, qu'il soit venu s'interposer, mais à vrai dire, j'aurais voulu que ce soit quelqu'un d'autre que lui. A présent, il allait me voir comme le petit oisillon sans défense et faible que j'étais réellement, ne pouvant plus se retirer cette stupide image de sa tête.

Je portais une main à ma hanche, souffrant à chaque pas que je faisais. Les filles ne m'avaient définitivement pas loupée. Elles avaient voulu me faire des bleus et elles pouvaient être fières d'elle car j'étais à présent persuadée que chaque infime parcelle de peau était teinté d'une couleur violette sombre.

La voix de mon professeur me tira de mes pensées, sa présence maintenant derrière moi. Je me retournais vers lui, ne voulant pas être froide mais ne comprenant pas sa soudaine approche.

- Il se fait tard, déclara t-il, et avec ce qui vient de se passer... Il prit une pause. Je ne suis pas vraiment pour que vous rentriez seule à pieds, je vais vous ramener.

Panique à bord. Bien que je n'aurais pas refusé qu'il me ramène, permettant à mon corps de prendre un peu de répit, je ne pouvais pas. Le laisser me ramener allait le laisser voir ma maison, et ça, c'était la dernière chose que je voulais. Le quartier dans lequel je vivais était le moins côté de la ville, c'était le quartier où quelques maisons tombaient en ruine, le quartier où personne n'osait trainer le soir. Ce quartier était mort, la rue était déserte, et les gens y vivant étaient... étranges.

- C'est gentil, mais je vais marcher, histoire de me vider la tête.

- Non j'insiste, vraiment. Venez ça ne me coute rien.

Pesant le pour et le contre, je me trouvais rapidement à ses côtés, marchant jusqu'au parking de la bibliothèque. Concernant ma maison, je n'avais qu'à lui mentir, je n'étais pas à mon coup d'essai pour ce soir.

Il déverrouilla une voiture noire, plutôt classe pour un simple professeur de littérature. Cela me confirmait qu'il n'avait effectivement pas qu'une corde à son arc. Il me fit signe de monter tandis qu'il déposa ses différents manuels à l'arrière de la voiture, passant du côté conducteur. Il s'installa derrière le volant, se tournant vers moi pour s'assurer que j'étais attachée. Cependant, sa main s'approcha de mon genou, le frôlant, pour prendre quelque chose dans mon sac.

Tenant le livre dans ses mains, un sourire niais passa sur ses lèvres, tournant l'ouvrage dans tous les sens.

- Je ne savais pas que vous étiez une adepte de Flaubert ? L'éducation sentimentale est un de mes livres français préférés.

Je ne m'en étais pas doutée, à vrai dire, j'avais choisi ce livre d'après les conseils de la bibliothécaire et de tous les avis sur chaque forum de littérature. J'avais voulu essayer, tenter quelque chose de nouveau.

- Je.. C'est le premier livre étranger que je vais lire, avouai-je timidement.

- Sérieusement ? demanda t-il en démarrant la voiture, regardant autour de lui pour reculer, vous allez voir, c'est vraiment génial. C'est un style très différent de celui des auteurs américains, je trouve que ces livres, surtout ceux de Flaubert, sont fins et uniques, vraiment.

Je le regardais, souriant légèrement en constatant la passion avec laquelle il parlait de cette matière, des livres, de l'écriture. J'aurais tellement voulu ressentir une telle passion pour quelque chose.

- Alors, où allons nous ?

- Euh.. je cherchais rapidement un quartier qui aurait pu faire office de résidence, sur l'avenue Hill, s'il vous plait, au 14.

Cette avenue était celle à deux pâtés de maison de chez Mandy et Ken, je la connaissais car elle accueillait le collège de Sasha, que j'avais été visiter avec elle avant sa rentrée.

Mon professeur hocha la tête, chantonnant sur la musique passant à la radio. J'appuyais ma tête contre le rebord de la porte, regardant les lampadaires défiler, leurs lumières comme des étoiles filantes grâce à la vitesse de la voiture.

- Vous seriez intéressée pour participer au concours d'écriture ?

Sa question m'avait prise de court. Je me redressais dans mon siège, tentant de sécher mes paumes humides sur mon jean. Je ne pouvais pas lui mentir sur ce sujet, ça lui tenait tellement à coeur.

- Pas réellement, avouais-je, enfin, si ça m'intéresserait mais je n'ai pas les capacités requises pour y participer, je..

- Quelles capacités ? me coupa t-il, ses yeux quittant momentanément la route, tout le monde peut y participer. Vous savez lire et écrire ? C'est bon.

- Je ne m'y connais pas en littérature, je n'ai pas de référence, j'écris tout bêtement ce qui me vient à l'esprit, et puis.. je n'aurais rien à dire, rien d'intéressant.

- C'est là que j'interviens, répondit il simplement, je suis là pour vous épauler. Ce concours est ouvert à tout le monde, et pas seulement qu'aux meilleurs. Pour être honnête, je pense qu'en littérature, personne n'a plus de facilités qu'un autre. Tout est dans la détermination, l'envie de progresser. Ça se construit, vous savez, ça ne s'acquiert pas comme ça du jour au lendemain.

Il avait raison, entièrement. Mais quand je lui disais que je n'en étais pas capable, je le pensais, et je savais ce que je valais. Le faire travailler avec moi allait être une perte de temps, totale.

- Ecoutez, je n'ai eu que trois participants pour le moment, et il me semble que dans la classe, personne ne soit très motivé. J'organise un premier test demain sur l'heure du midi. Passez, ça ne vous coute rien et je pourrais vous dire ce que vous valez, si ça vaut la peine de continuer. D'accord ?

J'hésitai. Il avait raison, encore une fois, faire ce test n'allait pas changer quelque chose d'un point de vue négatif. Mais j'avais peur, c'était tout de même un engagement et une responsabilité. Et si je venais à être choisie pour le représenter ? Je n'arrivais pas à l'imaginer parce que je savais que ce ne serait pas le cas.

- D'accord, je passerais.

Je vis un sourire se dessiner sur ses lèvres du coin de mon oeil, tandis que je reportais mon regard sur la route, constatant que nous arrivions à destination.

Il arrêta la voiture, tandis qu'un affreux silence prit place dans la voiture. Je ne savais pas quoi dire, comment tourner les choses pour ne pas les rendre étrange. Mais je n'en avais pas besoin, puisqu'il le fit à ma place.

- Ce n'est pas la première fois que ça vous arrive, je me trompe ?

Il n'avait pas dit à quoi il faisait référence, mais je l'avais compris. Mes yeux fixaient toujours la route, ne voulant pas la quitter pour rencontrer ceux de monsieur Bennett. Je n'en avais pas la force. Je ne me sentais pas prête à en parler avec lui sous prétexte que nous avions échangé plusieurs fois en quelques jours.

- Pourquoi vous forcez vous à porter un masque afin de cacher vos émotions ?

Je le regardais, un peu surprise par sa question. Je ne savais pas si je devais le féliciter pour avoir compris la réalité ou si je devais juste lui dire d'abandonner sa question. Je trouvais ça un peu brutal de sa part, en réalité.

- Vous vous lancez dans la psychologie maintenant ? dis-je en tentant de ne pas paraitre trop froide.

Ce dernier sembla comprendre le ton que je souhaitais employer puisqu'il gloussa doucement, secouant la tête.

- Du tout, mais j'aimerais mieux vous comprendre. Je sais que quelque chose ne va pas, je le vois juste en vous regardant.

Ce fut à mon tour de rire, si seulement une chose n'allait pas dans ma vie, tout aurait été bien plus simple. Cependant, ce n'était pas le cas.

- Croyez moi, vous ne voulez pas le savoir, répondis-je simplement, merci encore et bonne nuit monsieur.

Sur ces derniers mots, je quittais la voiture, ne lui laissant pas le temps de répondre. Ce dernier sembla abasourdi avant de redémarrer le véhicule, partant presque immédiatement. Je regardais tristement les phares s'éloigner dans la nuit noire, avant de me mettre à marcher, me rendant réellement chez moi.

Il était bien la première personne à avoir vu ce masque, et même si je mourrais d'envie de tout lui raconter, sachant pertinemment que cela me retirerait un poids des épaules, je ne pouvais pas. Cette vie était mon combat, mon enfer, et personne ne méritait de connaitre l'histoire bien trop sombre. Je voulais être sauvée, mais c'était comme si j'étais incapable de croire à l'idée que quelqu'un puisse m'aider, que quelqu'un veuille m'aider.

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