❦ N e u f ❦

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The man who moves a mountain begins by carrying away small stones - Confucius

Salvation - Gabrielle Aplin

Mon professeur de littérature se tenait au dessus de moi, il ne lui fallut qu'une microseconde pour réaliser qui j'étais.

- Victoria ? demanda t-il en m'aidant à me relever, que s'est il passé ? qui étaient ces personnes ?

Je regardais mes pieds, me baissant pour ramasser mes affaires au sol et remettre mon manteau. J'étais incapable de croiser son regard, je me sentais stupide, incapable de me défendre et obligée d'attendre qu'une tierce personne vienne m'aider. Je ne pouvais qu'ignorer sa question et prétendre comme si je n'avais rien entendu.

Remettant ma veste, je relevais les yeux légèrement, remarquant l'air inquiet de mon professeur. Je ne pouvais pas révéler qui me faisait ça, les choses allaient s'empirer à coup sur et puis, je n'avais pas besoin qu'il le sache, son regard allait changer sur moi, bien que je savais qu'après ce moment là, c'était déjà le cas.

- merci monsieur, murmurai-je avant de tourner les talons, bonne soirée.

Ce dernier s'empressa d'attraper mon bras, retournant tout mon corps vers lui. Sa poigne m'avait fait grimacer, ses doigts appliquant de la pression sur ma peau endolorie. J'étais presque condamnée à affronter son regard, mais je m'y résignais, fixant plutôt les boutons de sa chemise à la hauteur de mes yeux.

- Je réitère ma question, dit il calmement, qui vous a fait ça ?

Ce fut le moment que je choisis pour relever les yeux vers son visage, analysant ses traits et son regard qui était posé sur moi. Il avait l'air vraiment concerné par ce qui se passait, attendant presque avec impatience que je daigne lui répondre.

- Je.. ce n'était personne, bafouillai-je, enfin je n'ai pas eu le temps de voir leurs visages.

Mon mensonge n'était visiblement pas cru par mon professeur mais ce dernier laissa passer, comme si il se doutait que je ne lui dirait rien quoi qu'il advienne. Il avait bien raison, je ne comptais pas révéler quoi que ce soit, surtout à mon propre professeur.

- Je.. je peux y aller ?

Ce dernier hocha la tête, son corps rigide comme si il réfléchissait.

- Bonne soirée monsieur, et merci.

Je tournais les talons, partant définitivement. Je lui en étais vraiment reconnaissante, qu'il soit venu s'interposer, mais à vrai dire, j'aurais voulu que ce soit quelqu'un d'autre que lui. A présent, il allait me voir comme le petit oisillon sans défense et faible que j'étais réellement, ne pouvant plus se retirer cette stupide image de sa tête.

Je portais une main à ma hanche, souffrant à chaque pas que je faisais. Les filles ne m'avaient définitivement pas loupée. Elles avaient voulu me faire des bleus et elles pouvaient être fières d'elle car j'étais à présent persuadée que chaque infime parcelle de peau était teinté d'une couleur violette sombre.

La voix de mon professeur me tira de mes pensées, sa présence maintenant derrière moi. Je me retournais vers lui, ne voulant pas être froide mais ne comprenant pas sa soudaine approche.

- Il se fait tard, déclara t-il, et avec ce qui vient de se passer... Il prit une pause. Je ne suis pas vraiment pour que vous rentriez seule à pieds, je vais vous ramener.

Panique à bord. Bien que je n'aurais pas refusé qu'il me ramène, permettant à mon corps de prendre un peu de répit, je ne pouvais pas. Le laisser me ramener allait le laisser voir ma maison, et ça, c'était la dernière chose que je voulais. Le quartier dans lequel je vivais était le moins côté de la ville, c'était le quartier où quelques maisons tombaient en ruine, le quartier où personne n'osait trainer le soir. Ce quartier était mort, la rue était déserte, et les gens y vivant étaient... étranges.

❀ Paper Hearts ❀ (Stydia) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant