Avant de parler de mon expérience dans la communauté, je préfère parler d'abord de comment j'ai découvert mon orientation. Point de vue chronologique c'est plus facile. Alors ça m'est un peu tombé dessus, d'un coup, un peu comme beaucoup de gens. J'étais en 4èmes. Alors, non je ne suis pas tombée amoureuse de ma meilleure amie, ou de la fille la plus populaire et sexy du collège ou que sais-je encore ; je suis tout simplement tombée amoureuse d'une personne de mon équipe de hand...qui se trouvait...être une équipe de filles. C'est tout con, mais ça s'est passé comme ça. Enfin pas si facilement que ça. Au même moment je sortais avec un garçon, mais je n'étais pas heureuse avec lui. Je me suis beaucoup posé des questions. Ça a pris beaucoup de temps, car à chaque fois que j'émettais une hypothèse, j'étais dans le déni et je passais à autre chose, me disant que ce ne pouvait pas être possible. Je n'avais aucun préjuger sur les homos, mais dans le fond depuis toute petite on me disait, que les filles c'est avec les garçon et pas autre chose. On connaît tous les phrases du genre «Quand tu auras un copain...» «Ton mari plus tard...» «Alors y'a un garçon qui te plaît?» et j'en passe. Donc que moi j'aime les filles ça ne pouvait pas être possible, ça arrive aux autres, mais pas à moi.
Donc pendant de très long mois, voir années, s'en ai suivies de beaucoup de réflexion. Cela fait juste 4 ans que je suis tombée amoureuse pour la première fois d'une fille mais je reviens encore souvent au même point d'acceptation.
Venons en à mon expérience. Devrais je plutôt dire, ma courte expérience. Je n'en ai pas tout de suite parler. Par peur de beaucoup de choses. Notamment du rejet de mes amis (ce qui s'est trouvé un peu bête car mon meilleur ami est lui aussi gay, mais je ne le savais pas...).
Quand je me suis mise à sortir du placard dans mon entourage hors cercle familial, j'ai connu pas mal de choses différentes autour de moi. Du rejet (cette première fille aimée m'avait fuit dès qu'elle a su la chose), du mépris, de la joie, des gens qui était étonnés ou au contraire qui s'en doutait, mais aussi des gens qui s'en foutaient que je sois ça ou ça,... Pour moi, tout ça n'a pas forcément été très facile. S'accepter sois même est déjà quelque chose d'énorme alors ne pas écouter les remarques c'est insurmontable de faire les deux en même temps.
Il y eu un temps où je me suis poser des questions sur mon genre. Suis je vraiment une fille ? Un garçon ? Non binaire peut-être ? Alors les remarques autour de soi non pas été facile non plus. Par exemple «Mais comment tu fais ? (en parlant de mon homosexualité et de mon genre pas trop défini) moi je ne pourrais pas franchement!» «Je ne comprends pas comment on peut choisir un truc pareil!»
Mais il faut tenir bon, se casser la gueule à cause d'un amour qui a fait mal, ou d'une parole blessante, ou d'une remarque pas forcément méchante au départ, mais qui est quand même dérangeante voir blessante aussi, mais quand même tenir bon.
Il y a peu, j'ai fait mon coming out à une partie de ma famille. Enfin, pas vraiment un coming out. Je n'aime pas ce principe de dire aux gens qu'on est différent. Généralement je le disais quand la conversation venait sur le tapis. Mais pour ma famille, je leur ai tout simplement dit «J'ai une petite amie».
Ma mère a très bien réagi. Pour être franche, elle s'en fou complètement comme ma sœur et toute ma famille proche (frère, sœur, grand père, beau père) de son côté. Mais mon père, par contre, n'est toujours pas au courant. Je ne pense pas avoir vécu beaucoup de choses encore pour faire des généralité, mais souvent on croise de tout. Mais surtout des gens bienveillants. Surtout entre membres de cette même communauté. De ces gens qui se soutiennent car différents de la société point de vue de leur sexualité ou de leur genre.
Cette communauté est surtout forte et solide.
-lapetitemusicienne, «Mon expérience dans la communauté», le 29 octobre pour le Placard