La Délivrance des Flamants...

By miss-red-in-hell

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TOME 4 DE LA DECADENCE DES FLAMANTS // Résumés des tomes précédents disponibles au début ... More

Résumé des tomes précédents
Prologue
Chapitre 1 : Un pas en avant (Cole)
Chapitre 3 : Seul avec tout le monde (Cole)
Chapitre 4 : La tache (Heather)
Chapitre 5 : Sans pouvoir (Cole)
Chapitre 6 : Une vie de problèmes (Hanna) | TW
Chapitre 7 : Toujours face aux démons (Heather) | TW
Chapitre 8 : Dommage collatéral (Cole) | TW
Chapitre 9 : À la recherche d'un équilibre (Heather) | TW
Chapitre 10 : Les sous-entendus de l'affaire (Hanna) | TW
Chapitre 11 : On n'efface jamais rien du jour au lendemain (Cole)
Chapitre 12 : Les yeux grands ouverts (Heather) | TW
Chapitre 13 : Sans lendemain (Cole) | TW
Chapitre 14 : Chacun son rôle (Cole)
Chapitre 15 : Les emmerdes s'accumulent (Hanna)
Chapitre 16 : Les différences ne sont qu'une forme de ressemblance (Cole)
Chapitre 17 : Les manipulateurs sont partout (Hanna)
Chapitre 18 : Le mauvais revient toujours au galop (Heather) | TW
Chapitre 19 : La pomme ne s'éloigne jamais suffisamment de l'arbre (Cole)
Chapitre 20 : Promesse d'un jour nouveau (Cole) | TW
Chapitre 21 : Insouciants (Heather) | TW
Chapitre 22 : Chacun ses problèmes (Cole)
Chapitre 23 : Problèmes de famille (Cole)
Chapitre 24 : Les erreurs (Hanna)
Chapitre 25 : Inévitables douleurs (Cole)
Chapitre 26 : Seule (Heather)
Chapitre 27 : Nous ne sommes que des humains (Hanna)
Chapitre 28 : Ce n'est que le début du pire (Cole)
Chapitre 29 : Fuite (Cole)
Chapitre 30 : Chacun ses défauts (Heather)
Chapitre 31 : Essayer pour le meilleur (Cole)
Chapitre 32 : Le ciel se dégage (Heather)
Chapitre 33 : Jamais rien n'est sûr (Cole)
Chapitre 34 : Les apparences sont trompeuses (Heather)
Chapitre 35 : L'avenir s'ouvre à nous (Cole) (1) | TW
Chapitre 35 : L'avenir s'ouvre à nous (Cole) (2) | TW
Chapitre 35 : L'avenir s'ouvre à nous (Cole) (3)
Le tome 5 est en ligne !

Chapitre 2 : Le masque des apparences (Heather)

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By miss-red-in-hell

La pluie frappait violemment la fenêtre dans un fracas assourdissant. Je fixais l'horizon embrumé, incapable d'y voir vraiment quelque chose.

Comme chaque soir, j'espérais que Cole revienne comme il me l'avait promis. Mais voilà que ça faisait près d'un an et chaque jour je ne faisais que désespérer, persuadée qu'il n'avait pas réussi à s'en sortir.

— Bon, alors Scream ou Saw ?

Je me tournai vers Hanna qui tenait les deux pochettes de film dans ses mains, les gigotant presque comme des maracas.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, rétorquai-je d'une voix faiblarde.

Elle posa les DVD sur la table basse puis s'assit sur le fauteuil.

— Ça ne serait pas raisonnable avec Clyde dans les parages, ajoutai-je d'un ton assez ferme.

— Ce sont des comédies ! lâcha-t-elle comme surprise de ma réaction.

— Saw n'est pas une comédie, la contredis-je aussitôt.

— Alors pourquoi je me suis marrée ? ironisa-t-elle.

— Parce que tu n'es pas normale !

Elle soupira en levant les yeux au ciel. Elle ne comprenait pas pourquoi je m'accrochais autant à Cole, pourquoi je ne l'avais pas demandé le divorce. Après tout, j'aurais pu facilement demander le divorce, il ne donnait plus signe de vie depuis plusieurs mois.

Soudainement, j'aperçus Clyde au seuil de la porte de sa chambre. Il se tenait au mur pour ne pas tomber. Mais voyant qu'il ne supporterait pas longtemps son poids, je m'approchai de lui pour le prendre dans mes bras.

— Pourquoi tu n'es pas en train de dormir ? l'interrogeai-je d'une douce voix.

Comme d'habitude, il restait muet, ce qui m'inquiétait toujours plus de jour en jour. Je n'étais pas la seule à l'avoir remarqué. Tout le monde avait pu confirmer que ce n'était pas normal, qu'il aurait dû au moins enchaîné quelques syllabes incompréhensibles.

— Il ne parle toujours pas ? s'enquit Hanna.

— Non, et ça m'inquiète.

Le gardant dans mes bras, je m'assis à côté de Hanna. Elle se mit à jouer avec lui, cachant ses yeux puis enlevant ses mains.

— Coucou Clyde ! C'est Hanna ! lança-t-elle, joueuse. Clyde, tu ne veux pas parler avec Hanna ?

Elle lui prit ses mains dans les siennes, espérant une réaction de sa part, mais il restait impassible, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

— Désolée de te dire ça, mais ce gosse a pris tous les mauvais gènes de Cole, lâcha-t-elle d'une voix dure comme si de rien n'était.

— Hanna ! la réprimandai-je. Il voit bien que son père n'est pas là, il le comprend à travers moi...

— Un gosse peut très bien grandir sans son père...

Elle n'était pas près de changer d'avis là-dessus. Elle se considérait capable de s'occuper d'un enfant seule sans avoir à subir les moindres conséquences. Si seulement je pouvais être aussi optimiste qu'elle... Ce qui était loin d'être le cas. J'avais besoin de Cole et encore plus que jamais maintenant.

— Tu ne devrais pas autant t'en préoccuper et vivre tout simplement ta vie, insista-t-elle. Tiens, demain tu devrais sortir... Y'a pas une sorte de bal masqué ?

— Si, mais je n'ai aucunement envie d'y aller... Et j'ai Clyde.

— Je m'en occupe pendant toute la soirée et même le lendemain matin, tu seras tranquille, me proposa-t-elle.

J'arquai un sourcil. J'ignorais si je pouvais lui faire confiance sur ce point. Hanna n'avait jamais eu la fibre maternelle, elle était bien capable de le laisser dans un coin puis de s'étonner du désastre.

— Ne me regarde pas comme ça ! me sermonna-t-elle. Je sais très bien m'occuper d'un gosse ! Je veux juste que tu ne penses à rien d'autre pour une soirée !

À contrecœur, j'acceptais encore un de ses plans foireux. Après tout, je devais vraiment prendre du temps pour moi, cependant, ça ne m'aiderait pas à totalement me détendre.

*

Hanna m'avait prêté une de ses nombreuses tenues le temps de cette soirée. Jamais je ne m'étais sentie aussi mal à l'aise dans une robe. Elle était bien trop moulante et j'avais l'impression que mes seins allaient exploser de ce grand décolleté en V. Je me reluquais dans le miroir, insatisfaite de mon corps. Je ne prenais plus autant soin de moi depuis que je m'occupais pleinement de Clyde. Puis je repensais à Cole, s'il me voyait dans cet état, il prendrait peur ou me reconnaîtrait à peine. Je n'avais même plus les cheveux aussi flamboyants qu'un an auparavant, les ayant abandonnés pour un blond ambré. Et sans compter mon air innocent, complètement disparu. Je ne me sentais plus aussi séduisante qu'auparavant, presque moche.

En m'approchant du miroir pour inspecter les traits de mon visage, je ne fus pas rassurée pour autant, de fut l'effet contraire. Je ne ressemblais vraiment plus à rien.

Hanna entra dans la pièce, Clyde dans ses bras.

— Alors, tu te magnes ? Ton père t'attend en bas ! Et il a l'air très impatient !

— D'accord... Juste une minute, déclarai-je d'une voix dépitée.

— Arrête de te regarder dans le miroir ! Tu te fais du mal ! s'emporta-t-elle. C'est normal que tu changes, tu as eu un enfant. C'est comme ça, c'est la vie...

— Je ne veux pas y aller, je ne ressemble à rien...

— Arrête ! Tu es splendide Heather ! Si un homme ne vient même pas te draguer durant cette soirée, c'est qu'aucun d'entre eux n'a les yeux en face des trous !

— Je suis horrible, murmurai-je.

— Combien de fois t'ai-je dit de ne pas dire ça ? C'est faux !

Elle me tendit un masque rouge de style métallique aux motifs qui tentaient de mimer une fausse dentelle.

— Mets ça et vas-y !

Contre mon gré, j'enfilai le masque, cachant désormais mon regard. Peut-être c'était mieux ainsi, au moins, je passerais inaperçue.

Aussitôt, je me rendis à l'extérieur pour apercevoir mon père. Il me semblait presque mieux présentable que moi, j'avais l'impression d'être un déchet à ses côtés.

— Tu es magnifique Heather ! me complimenta-t-il.

J'aurais pu riposter, mais je me contentais de baisser la tête et de rougir. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Mon père n'avait aucune idée du mal-être que je traversais depuis que Cole était tombé dans le coma, je ne voulais pas l'inquiéter.

En montant dans la voiture et durant le trajet, j'étais absente. Mes pensées étaient obsédées par Cole. J'étais accro à lui, que je le veuille ou non. Surtout parce qu'à chaque fois que je voyais Clyde, je le voyais. Ils avaient tous les deux ce même regard, ce regard brisé, ce regard qui me détruisait à mon tour.

— Ça va ? me demanda mon père.

— Oui, mentis-je. Tout va bien.

— Ça n'a pas l'air.

— Je suis juste fatiguée...

— C'est ce qui arrive avec les enfants, lança-t-il, presque d'un ton plaisantin.

Je fis mine de sourire, mais je n'avais le cœur à rien. Intérieurement, celui-ci se déchirait et saignait ardemment. Cependant, je ne voulais rien laisser paraître. J'étais une adulte, du moins, j'essayais de l'être.

En arrivant sur les lieux de la fête, tout était comme d'habitude, mis à part toutes ces personnes avec des masques. Rien de mieux pour se perdre. Mon père enfila alors un simple masque noir plutôt sobre.

— Amuse-toi bien, j'ai quelques contrats à régler.

Il m'adressa un dernier sourire avant de s'éloigner. Je traînais dans la foule, tentant de me frayer un chemin pour finalement atteindre le bar.

Dans le fond, je n'avais envie de parler à personne, pas envie de faire la moindre connaissance. En fait, j'avais juste envie de rentrer le plus tôt chez moi et de retrouver Clyde. Ces derniers temps, je supportais de moins en moins la solitude, il me fallait toujours quelqu'un pour me raccrocher. La plupart du temps, mon fils était suffisant.

Je jetai un regard hagard dans l'immense salle. J'étais de nombreuses fois venue ici pour chasser mes proies. Il n'y avait que des hommes d'affaires, tous étaient prêts à me déshabiller sur place. Désormais, ils me remarquaient à peine. Je me sentais comme une fleur fanée qu'on aurait enlevée de son pot.

Je passai mes mains sur ma taille, puis son ventre. Malheureusement, mon corps avait changé, mais mon corps me dérangeait désormais.

Je finis par m'asseoir sur un tabouret, les coudes sur le comptoir, mon visage entre mes mains, puis soupirai. Cet endroit n'était plus fait pour moi. J'étais passée à autre chose... Je n'étais plus cette fille paumée... Et pourtant, cela ne remontait qu'à deux trois ans. Une époque pas si lointaine dans le fond...

Tout avait changé si vite et je ne m'y retrouvais plus. Pourtant, j'essayais vraiment de m'y habituer. N'étais-je pas un peu trop jeune pour tout ce que j'avais vécu ? J'avais vingt-deux ans et me retrouvais à élever un gosse seule, attendant le retour de son mari. Ma famille m'avait soutenue, ainsi que mes amis, prétendant comprendre ce que je traversais. En réalité, tout le monde l'ignorait.

J'enlevai mes mains, regardant de nouveau les alentours. Juste une foule et des masques, rien de bien rassurant. Nous portions tous des masques, voilà que la métaphore prenait vie. Je ne pourrais reconnaître personne ici, même mon père qui m'avait pourtant accompagnée. En fait, je n'avais l'impression que de voir des formes floues.

Une main effleura alors délicatement mon épaule, d'un contact doux et avenant. Sans même savoir de qui il s'agissait, je me sentais calme et soupirai de soulagement.

— Je crois que cette charmante demoiselle a besoin d'un remontant, lança-t-il d'une voix mielleuse.

Je me tournai vers mon interlocuteur aux profonds yeux émeraude recouverts d'un fin masque proche du mien avec le motif d'une rose rouge sur le coin gauche. Ses cheveux noirs étaient bien plus longs qu'auparavant, tombant jusqu'au col de sa chemise. Pourtant, rien d'autre n'avait changé chez lui, toujours vêtu de ce costume noir qui lui allait si bien.

— Cole, soufflai-je.

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