Death Battle (sous contrat d'...

By MadyDahmer

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Ma vie c'est d'étudier ceux qui donnent la mort. Experte mondiale reconnue des tueurs en série, j'épaule le F... More

Note de l'auteure
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 11 Partie 2
Chapitre 12
Chapitre 12 Partie 2
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 15 Partie 2
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Entracte
Chapitre 20
Chapitre 20 Partie 2
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 22 Partie 2
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Fin de la première partie
Publication
Sortie de Death Battle chez Harlequin HQN

Chapitre 19

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By MadyDahmer

Les jours se tiennent immobiles. A la BAU tous les gens dès le matin bavardent, de tout et de rien mais surtout de nous. Mon petit air audacieux ne plait à personne. J'ai l'impression de ne pas parler leur langage et d'être trop étrange à leurs yeux. Je veux vivre autre chose que cette vie qui commence à m'étouffer. C'est la raison de ma présence aujourd'hui.

On ne sait pas quoi penser de mon plan et c'est une misère chaque fois que je passe les portes de l'ascenseur. J'ai toujours la tête ailleurs avec des rêves plein les yeux. Je suis plongée dans mes dossiers, dans les ténèbres.

J'ai rencontré le Prince charmant mais je ne sais pas le reconnaître alors même qu'il m'a demandé en mariage. Ça serait si facile de dire oui et de profiter de cette apparente sécurité que représente une vie de famille.

Je ne ressemble à personne, que ce soit au FBI ou dans la vie civile. Dans le camp du bien ou dans celui du mal.

Matt et moi avons rendez vous avec Hotchner. Non ce n'est pas pour lui annoncer l'heureuse nouvelle de nos fiançailles car je n'ai pas dis oui. J'ai embrassé mon compagnon qui a passé la bague à mon annulaire et nous n'avons pas abordé le sujet depuis sa demande.

Nous sommes venus pour un plan très spécial, incluant mes cheveux blonds.

"Vous êtes prête ?

- J'ai hâte de retrouver ma couleur naturelle !" Je plaisante pour éviter de répondre à sa question.

"Tu peux encore changer d'avis."

Matt prend ma main dans la sienne et pose un regard inquiet sur moi. Je ressens son stress intense et ça ne m'aide pas à me détendre.

Il faut faire preuve d'une extrême prudence car une quinzaine de femmes ont déjà disparu. Des femmes cultivées et d'excellentes conditions. Des femmes blondes.

Moi je suis la fille qui aime vivre librement et dangereusement et qui n'hésite pas à jouer les appâts. Une idée un peu dingue mais qui peut porter ses fruits.

J'explique donc mon plan à Hochner et à tout le reste de l'équipe que j'ai fais réunir aujourd'hui.

Matt ne me quitte pas des yeux, je sais qu'il désapprouve. Tout porte à croire que ces femmes ont été assassinées, c'est donc après un dangereux criminel qu'il va falloir courir.

Hotchner me rappelle les dangers encourus et je lui souris. J'en ai vu d'autres. Peut être suis-je trop insouciante mais je veux en terminer avec ces disparitions.

Je pars en direction de la salle de repos pour me changer. Je me débarrasse de ma chemise et de mon pantalon au profit d'un tailleur pour femme. J'ai très longuement étudié la victimologie de ce tueur, je sais comment lui plaire. Je visse une paire de fausses lunettes sur mon nez.

Je me couvre la poitrine lorsque j'entends la porte s'ouvrir.

"Merde Matt tu m'as fais peur !" Je lui dis en posant une main sur mon cœur. Ça le fait rire et il referme derrière lui.

"Moi je te fais peur alors que tu pars à la chasse d'un tueur ?"

Je hoche la tête et il soupire, exaspéré.

Il m'amène à lui en tirant sur les pans du costume Chanel. J'enroule mes bras fins autour de son cou. Je veux qu'il comprenne que tout va bien se passer. Dans quelques heures, tout sera terminé. Mais :

"Il est possible que ça prenne plusieurs jours s'il est prudent.

- Est-ce réellement nécessaire d'aller jusqu'à jouer les appâts ?

- La question ne se pose même pas." Je recule mon visage pour le regarder. Droit dans les yeux, je réponds : "Nous allons sauver des vies en l'arrêtant."

Les mains de Matt s'accrochent à ma taille et mon sourire ne semble pas le rassurer. Je comprends que c'est autre chose qui le gêne :

"Est-ce que pour autant tu te dois d'être aussi excitée par l'exécution de ce plan ? Tu n'as donc jamais peur ?"

Je réfléchis avant de hausser les épaules. En dehors de ce que je suis, rien ne me fait peur. Je sais ce que ça signifie et que ça me classe dans une certaine catégorie de personnes. Je refuse de l'avouer.

Je porte une main à son visage et caresse sa joue. Si je n'ai pas peur, comment connaitre le bonheur ? Sa barbe naissante me pique le bout des doigts. Je passe sur ses lèvres pour en dessiner les contours.

"Qu'est-ce que tu cherches à prouver en prenant tous ces risques ? J'avoue que je ne comprends pas."

Je n'ai pas la réponse à sa question... à aucune de ses questions d'ailleurs.

"Je ne comprends pas pourquoi ça t'est plus facile de te teindre en blonde pour qu'un tueur en série te kidnappe plutôt que de me dire oui et de simplement prendre le risque d'être heureuse dans la vie."

C'est si joliment dit. Je garde mes bras sur ses épaules et le laisse me livrer sa vérité :

"Tu sais... je pourrais me satisfaire de ce qu'on a déjà. Et même si ça ne me plait pas que tu essaies de devenir une sorte d'Ann Rule avec ton Etrangleur. Je suis prêt à ce qu'on avance tous les deux."

Ann Rule est une romancière très connue pour être l'auteure de la célèbre biographie : The Stranger beside me. Alors qu'elle possédait un Doctorat en sciences humains, cette femme admirable était bénévole pour SOS Suicide aux côtés d'un homme charmant, gentil, beau, serviable, amicale et si altruiste : Ted Bundy.

Cette rencontre a marqué sa vie car jamais elle n'a imaginé être en présence du plus cruel des êtres humains.

Matt pense que je joue avec Chris Ford pour avoir l'exclusivité de son histoire.

"Mais j'ai besoin d'être sur que tu seras toujours là chaque matin quand je vais me réveiller."

- L'Etrangleur c'est l'affaire de ma vie.

- D'une carrière." Il me corrige et je soupire en me détachant de lui. Je boutonne ma chemise jusqu'au cou et recoiffe mes cheveux blonds. Il ne s'agit pas de ma carrière mais bien de ma vie. J'ai le besoin vital d'obtenir des réponses.

"Tu es jaloux d'un type qui ne retrouvera jamais sa liberté." Je lui dis sans même le regarder.

"Je ne peux pas envier un futur condamné à mort."

Ses mots me brisent le coeur. Il le fait exprès pour que le choc soit moins dur à encaisser le jour où le jury tranchera. L'affaire a été tellement médiatisée que je ne pense pas que Chris puisse s'en sortir avec une peine de prison.

Matt se rapproche de moi et colle son torse à mon dos. Il a l'air deux fois plus grand que moi lorsque je nous regarde dans le miroir. Il est également deux fois plus large. Ses bras immenses viennent m'enserrer et je me laisse aller tout contre lui.

"Comprends-moi..." Il supplie. "Je voudrais te voir aussi heureuse en me disant "oui" qu'à la perspective de jouer les appâts."

J'ai des sentiments pour Matt. Je voudrais pouvoir le garder auprès de moi mais l'engagement me fait peur. Je n'aime pas me sentir prisonnière des autres. Pourtant c'est ma peur de le voir disparaître si je dis non qui va me pousser à accepter. Je n'arrive plus à imaginer la vie sans lui. 

Il niche son visage dans mon cou en se penchant et je ferme les yeux. Je croise mes bras avec les siens et resserre son étreinte. Je prends un instant pour respirer profondément avant de me glisser dans la peau de mon personnage.

Je pourrais mourir avant ce soir mais ce qui me fait le plus peur c'est de lui dire "oui".

----

Sur place, les heures passent et j'ai pratiquement terminé le roman que je fais semblant de lire. L'endroit était familier à plusieurs des disparues et j'ai cru que j'y trouverais leur assassin. Un parc au Nord de Washington où trop de monde passe pour que je fasse attention à chaque individu. Rien de notable n'est survenu et je n'ai rien à signaler sinon que je vais avoir des coups de soleil sur le visage. Je sens déjà ma peau brûler au soleil.

Je me demande alors si ma stratégie est la bonne mais il est trop tard pour douter. Pas maintenant que la moitié du FBI est caché dans ce parc pour me surveiller. Je dois persévérer et revenir demain.

A croire que l'assassin ne viendra pas aujourd'hui ou qu'il a flairé le piège. Je secoue très doucement la tête pour signaler que je décroche.

Je replace ma veste sur mes épaules et me lève du banc sur lequel je suis assise depuis quatre longues heures. Alors que je range le roman dans mon sac, je sens un regard s'attarder sur moi. Je ne relève pas la tête  et fais exprès des gestes lents pour capter l'attention de mes collègues. Quelqu'un me fixe et ne me veut pas que du bien. En passant une main dans mes cheveux je relève le visage et je peux scruter les alentours en feignant de m'étirer.

Lui, je l'ai vu. Il ne me reste plus qu'à localiser quelques agents avant de me lancer. Malheureusement je n'en trouve aucun et je me sens tout à coup très seule. Je voudrais voir Matt une dernière fois.

Une femme du monde ne se compromettrait pas en discutant avec le premier venu, J'attends donc qu'il vienne à moi. Ce qu'il ne tarde pas à faire puisqu'il me bouscule renversant sa tasse de café. Prétexte habile pour nouer conversation.

"Excusez moi, je suis réellement désolé."

Tout en lui transpire le mensonge et je me mords la lèvre pour ne pas sourire.

"Votre tailleur est magnifique." Il ajoute. "Chanel n'est ce pas ?"

J'acquiesce d'un hochement de tête et prends un air contrarié.

"Je pense à mon expo de ce soir et j'ai la tête ailleurs." Très intéressé par moi, il insiste et me livre son mode opératoire.

"Vous êtes artiste ?

- Peintre. J'expose dans un hôtel près d'ici."

Je le laisse poursuivre son récit avant de me présenter moi-même d'une façon aussi avantageuse que mensongère. J'ébouriffe mes cheveux blonds pour les ramener devant mon visage. Il faut absolument qu'il m'invite à son exposition.

"J'aime bien venir traîner ici quand je n'ai rien à faire, c'était un très joli parc."

Invite moi...

"Si vraiment vous n'avez rien à faire je serais ravi que vous veniez avec moi jusqu'à l'hôtel."

Je hausse un sourcil et il rougit.

"Je vous invite au vernissage et je vous offrirai une coupe de champagne pour me faire pardonner."

Le rendez-vous est fixé. Est-ce que l'équipe est toujours en place ?

Je continue à jouer les naïves et accepte de le suivre avec enthousiasme. La nuit commence déjà à tomber quand nous nous engageons dans la rue.

Il continue à me baratiner pour me distraire. Les promeneurs sur les trottoirs se font de plus en plus rares. Mon dos est entièrement trempé de sueur quand nous tournons dans un chemin. Je me stoppe avant d'entrer dans cette ruelle.

"C'est pour rejoindre la porte de service." Il ment.  "La sécurité va contrôler l'entrée."

Et l'artiste n'aurait pas le droit de passer ? Je me demande si les autres victimes ont été aussi naïves que moi.

Nous entamons un vrai labyrinthe qui pourrait perdre n'importe qui. Y compris les agents qui sont censés me suivre. Je me retrouve donc seule avec un parfait inconnu que je suis soupçonne être un tueur en série. Il accélère le pas et j'ai du mal à suivre. Nous dépassons un bel hôtel particulier sur la droite.

"On y est."

Pourtant nous faisons encore quelques pas avant qu'il n'ouvre une porte devant moi. Comme celle d'une maison attenante à l'hôtel. Ce qui doit se passer à l'intérieur n'a pas de mots.

"Je vous en prie."

Pour la première fois je doute. Il souhaite que j'entre la première et je sais qu'il va m'enfermer dans cette pièce noire. Même en plissant les yeux je ne vois rien.

Alors que je m'attarde il pose ses mains dans mon dos pour me pousser à l'intérieur. J'ai un cri de surprise sincère et la mâchoire serrée en tâtant autour de moi. Des murs froids et humides. Je retrouve la porte par laquelle je suis arrivée, à l'intérieur elle n'a pas de poignée.

Mon cœur bat la chamade et je commence à vraiment regretter d'être à l'origine de ce plan.

Je suis dans le noir, littéralement et métaphoriquement. Je me mets en danger constamment alors que ma vie pourrait être simple.

Il y a un bruit derrière moi, une autre porte vient de s'ouvrir.

"Il y a quelqu'un ?"

Je n'ai pas besoin de jouer la peur, je la ressens.

La lumière se fait et m'éblouie. Je me couvre les yeux une seconde et je n'aurais jamais dû les ouvrir.

Un cri de terreur s'échappe de mes lèvres quand autour de moi, trônant dans des bocaux je vois des yeux, des cœurs, une main et autres organes d'êtres humains. Toutes les victimes sont présentes dans la pièce.

Bien que je vive auprès des pires esprits depuis six ans, je n'ai jamais assisté à un tel spectacle.

Je ravale un haut le coeur pour ne pas vomir sur mes propres chaussures.

"Je veux sortir !"

Je dis à l'homme qui me fait face. Il brandit un couteau immense dont la lame va de sa hanche à son genoux. Est-ce un sabre ?

Je ne peux reculer d'avantage, la pièce est réellement petite.

Avec précaution et en silence il s'approche de moi. Mon attention est alors attirée par un petit détail : un emplacement libre qu'il s'attend manifestement à combler prochainement. Il traîne sur la table derrière lui deux bocaux vides.

À ce moment-là, le FBI défonce la porte et des agents menacent le suspect de leur arme à feu.

Mes jambes se dérobent et je tombe à terre. Matt est le premier à me rejoindre.

"Clarisse est ce que ça va ?"

Je peux seulement secouer négativement la tête. Je me sens sale et ridicule. Je commence par me débarrasser de la veste avant de déboutonner ma chemise. Matt me stoppe.

"Calme toi. C'est bon, tout est fini."

Je veux sortir de là et quitter ce costume. Je veux retrouver ma vie. Je ne peux même plus poser le regard sur ces bocaux. Je me lève pour me précipiter à l'extérieur. Je fais trois pas avant de me pencher sur un mur et vomir la bile de mon estomac.

Je me redresse en entendant le criminel hurler :

"Vous ne nous arrêterez jamais. Le grand plaisir de ma vie c'est de savoir que d'autres feront comme moi et qu'ils ne seront jamais attrapés."

Il a raison. C'est insensé de dédier mon existence à l'arrestation de criminels en série. C'est une vie sacrifiée et je serais la dernière victime de tous ces prédateurs !

Je rejoins Matt près d'une voiture dont le gyrophare m'éblouit. Je l'entraîne à l'écart de l'équipe et plonge ma main dans ma poche. Je prends ensuite la sienne pour venir déposer une petite chose dans sa paume. Il me regarde longuement avant de prendre la bague entre ses doigts et me demander :

"Clarisse, veux-tu m'épouser ?

- Oui."

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