Exception - Tome 1

By AzilisHelori44

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Alyssa et Evannah étaient meilleures amies jusqu'à ce que tout bascule : la jalousie, l'envie, la souffrance... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Playlist
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Epilogue
Nota Bene

Chapitre 3

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By AzilisHelori44


Alyssa

Après deux ou trois autres verres pris avec Ian, mon humeur est à nouveau au beau fixe ; je souris beaucoup, et essaie d'expliquer certaines des choses que je raconte à Ian en utilisant de larges gestes, qui me valent d'ailleurs quelques regards noirs des personnes derrière moi. Et à juste titre puisqu'il est possible que, d'ici à la fin de la soirée, j'éborgne quelqu'un avec tous ces mouvements. Mais surtout, je suis passée en mode drague avec Ian, et je ne suis pas en reste : l'un et l'autre sortons le grand jeu. Le pétillement de ses yeux associé à son sourire taquin me laissent envisager que mon compagnon a quelques idées « déplacées » en tête. Quant à moi, je ne le quitte pas du regard, bavant d'admiration devant ses traits virils ; de temps en temps je lui fais du pied sous la table, histoire de tester sa résistance. Et, hormis une ou deux brusques inspirations dues à l'effet de surprise, je dois dire que Ian est très maîtrisé. Il ne se laisse pas impressionner facilement, même s'il est loin d'être insensible à mon charme. Bien...

Depuis le moment – très chaud – de notre rencontre, nous sommes assis à une table à parler de nos vies respectives. J'apprends ainsi qu'il est en fin de cursus lui aussi, qu'il va valider une maîtrise en littérature étrangère, qu'il est originaire du Minnesota, et enfin qu'il a trois frères aînés dont un qui habite à quelques kilomètres de la fac. De mon côté, je lui parle de mon master de psycho criminologie, de mon désir de travailler au contact de prisonniers, de mes parents et de ma sœur, et, évidemment de Kathleen en la présentant comme étant ma nièce adorée.

Puis nous abordons le sujet du sexe et des relations amoureuses ; nous tombons d'accord sur le fait que ni l'un ni l'autre ne recherchons quelque chose de sérieux en ce moment, et que si nous devions... profiter de la vie ensemble, on pourrait très bien le faire plus d'une fois... En clair, si ça marche entre nous au lit, on compte bien en jouir – et c'est vraiment le mot qui s'impose – assez souvent.

Je renverse la tête, prise d'un grand fou rire, lorsque Ian me raconte comment ses frères l'ont martyrisé quand il était plus jeune, allant jusqu'à lui raser la tête dans son sommeil ou lui faire croire que sa prof au collège était sa véritable mère. Bon, je sais la dernière blague est un peu plus cruelle, mais je suis pompette et Ian a le chic pour raconter des histoires.

Du coin de l'œil, une silhouette attire mon attention : c'est encore Logan qui nous dévisage à quelques mètres de distance. Il alterne entre regard maussade en me fixant, et regard meurtrier en fixant Ian. Et au lieu de me mettre hors de moi, la situation m'amuse énormément. La présence de Ian doit y être pour beaucoup, certes, mais je ne ressens plus de gêne vis-à-vis de Logan à présent. Après tout, j'ai été claire plus d'une fois avec lui sur le sujet, s'il n'est pas capable de l'accepter c'est son problème, pas le mien. Je me désintéresse donc rapidement de Logan, et me reconcentre sur le bel homme face à moi, qui me sourit toujours avec humour. Et sur une impulsion, je lui prends la main et le traîne jusqu'à la piste de danse, peu bondée à cette heure tardive. Un peu intrigué, Ian reste planté devant moi pendant deux secondes, avant de m'attirer à lui pour une danse sensuelle.

Je me colle contre lui, ondulant des hanches, tandis qu'il me maintient fermement en posant une main sur mes reins. Je soupire d'aise lorsqu'il appuie son bassin contre le mien, et je me laisse entraîner par son rythme lancinant. La chanson se termine, une autre suit, puis encore une autre... et nous restons là, collés l'un à l'autre, passant d'un rythme lent lorsque la musique nous l'impose, à un rythme plus langoureux et provoquant.

C'est lorsque la pop électro reprend le dessus que je déclare forfait.

- J'ai besoin d'une pause, je vais aller boire un verre, dis-je à Ian en relevant la tête.

- Tu veux de la compagnie ? me demande-t-il.

- Non, profite, va retrouver tes amis si tu veux. On se retrouve tout à l'heure.

- Ça me va, répond-il en souriant.

Avant de me laisser partir, Ian redresse mon menton et m'embrasse jusqu'à en perdre haleine. Je lui rends son baiser avec une passion égale à la sienne, histoire de lui montrer mon engouement pour lui. Il me relâche après plusieurs minutes ; je dépose un doux baiser sur ses lèvres avant de tourner les talons et de me diriger vers le bar.



Evannah

Il fait vraiment très chaud dans cet appart' ! Garrett m'avait prévenu qu'il y aurait du monde, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à cette foule amassée dans trente mètres carrés... Les étudiants sont toutefois plein de ressources : certains sont juchés sur le balcon plein à craquer, d'autres sont assis à même les escaliers, et j'en ai même aperçu un à moitié avachi sur la rambarde. Suis-je obligée de préciser que la plupart – si ce n'est la majorité – est complètement saoule ?

Les soirées étudiantes se résument à beaucoup d'alcool, d'excentricité, de drague ; mais j'ai appris à les apprécier, à cause ou grâce à ça, et à la bonne humeur, les fous-rires, ainsi que les délires qui sont présents, eux aussi, dans ces soirées.

On passe majoritairement de bons moments en soirée, mais ma devise reste de savoir en profiter et s'éclater avec modération. « Prude » diraient certains ; ouais peut-être, mais au moins je me rappelle de toutes mes soirées et je ne finis pas la tête dans la cuvette, moi... OK, c'était mesquin et gratuit. Disons juste que je fais le choix de boire raisonnablement, et de rentrer suffisamment tôt si j'ai cours le lendemain.

Garrett me tient la main et y trace des cercles lents tout en discutant football avec ses amis. Je les écoute d'une oreille distraite, ayant déjà eu le droit au couplet de Garrett sur « la prodigieuse équipe que forme les Bears » au moins une bonne centaine de fois. Je décide donc de jouer à mon jeu préféré de soirée : observer les gens autour de moi. Je passe ainsi en revue les différents protagonistes de cette assemblée, m'attardant davantage sur certains d'entre eux. Dans le coin au fond, regroupé autour d'une table et de bouteilles d'alcool, un groupe débat, avec verve et grand renfort de gestes énervés, sur la politique égyptienne concernant les ONG (il s'agit visiblement d'étudiants en fac d'Histoire ou de Sciences politiques, je suis perdue dans ce sujet de conversation).

Juste derrière moi, deux filles se disputent les faveurs d'un mec, se collant et se trémoussant devant lui, tout en faisant circuler un joint entre eux trois. En haut de l'escalier, près de la rambarde, une fille sanglote bruyamment – à n'en pas douter, ses sanglots sont accentués à cause de l'alcool – entourée par deux autres filles qui tentent de la consoler à coup de « C'est qu'un gros naze, oublie-le », « Tu mérites mieux ». J'aperçois également deux jeunes, de dos, sur la « piste de danse», visiblement en plein plan drague vu leur manière de se frotter l'un contre l'autre.

Enfin, j'écoute discrètement la discussion animée de deux mecs qui se rappellent le bizutage auquel ils ont été soumis, en première année, lors de leur entrée dans l'équipe étudiante de football. Loin de les avoir traumatisés, ils hurlent de rire en parlant de la nuit arrosée qu'ils ont passé sur un bateau, puis du lendemain matin quand tous leurs vêtements ont été volés par leurs coéquipiers, les obligeant à rentrer au campus totalement nus. Je peine à retenir un rire en entendant cette anecdote ; mon trouble ne dure qu'un instant car Garrett me ramène à la situation présente en me demandant de l'excuser une minute.

- Pardon, quoi ? lui demandé-je, un peu honteuse de ne pas l'avoir écouté

- Je te disais que je devais m'absenter deux minutes, il y a quelqu'un que je dois aller voir, reprend-il en souriant gentiment.

- Ah oui, OK, alors à tout de suite, fais-je en lui retournant son sourire.

Il se penche pour m'embrasser, puis disparaît dans la foule. Je me demande qui est la personne qu'il doit aller voir...


Alyssa

Je suis en train de me verser un autre verre de vodka, lorsqu'une main me tapote l'épaule. Je me retourne pour voir Garrett en train de me sourire.

- Garrett ! Ça faisait longtemps, comment vas-tu ? l'interrogé-je tout en le prenant dans mes bras.

- Salut Aly, ça va et toi ? me relance-t-il en desserrant mon étreinte.

- Ouais, toujours en soirée, tu me connais, rétorqué-je en lui lançant un clin d'œil.

Garrett et moi avons eu une relation il y a plus de deux ans maintenant, et nous sommes restés assez bons amis. Dès que l'on se croise en sortie, comme c'est le cas ce soir, on ne s'ignore pas ; bien au contraire, on rigole bien ensemble, on se défie souvent aux jeux à boire. Ça fait longtemps qu'il n'y a plus de sexe entre nous, mais ça nous convient parfaitement. En fait, je crois que je préfère être amie avec lui, et seulement amie, sans qu'il y ait de bénéfice en nature. C'est vrai qu'on s'éclatait bien au lit, mais je suis persuadée que, dorénavant, ça ne pourrait plus marcher.

- Qui est ta cible pour ce soir ? me demande Garrett avec un regard entendu.

- Lui, dis-je en désignant Ian qui discute avec ses amis, et j'espère que ça ne sera pas que pour cette nuit, ajouté-je à l'intention de Garrett.

- C'est un si bon coup que ça ?

Garrett est un peu étonné par ma franchise très directe.

- Mmh... il se pourrait bien. Je te raconterai si tu veux, raillé-je.

- Non, non, pas la peine, dit-il en levant les mains. Pas besoin de détails, ajoute-t-il en riant.

- Et toi, tu as quelqu'un en ce moment ? questionné-je à mon tour.

Un immense sourire illumine le visage de Garrett, il n'a pas besoin de mots pour que je comprenne que c'est effectivement le cas et qu'il est très heureux qui plus est.

- La petite chanceuse ! m'exclamé-je en lui donnant une bourrade dans les côtes.

- Tu voudrais la rencontrer ?

- Elle est ici ?

Et tout en parlant, je me redresse sur la pointe des pieds afin de mieux scruter les visages qui nous entourent.

Tu ne vas pas pouvoir la repérer, vu que tu ne sais pas qui c'est, crétine.

Je lève les yeux au ciel ; je suis plus bourrée que ce que je pensais...

- J'aimerais beaucoup la voir oui, dis-je gentiment à Garrett. Mais... pourquoi est-ce que tu veux que je la rencontre ? Je sais qu'on s'entend bien et qu'on est pote...

- Je te considère comme l'une de mes amies, Aly. C'est vrai, on a eu une histoire, toi et moi, mais c'est du passé aujourd'hui ; je sais que tu penses la même chose que moi, déclare-t-il en me regardant droit dans les yeux. Alors... je trouve ça logique de présenter ma petite amie à une de mes amies proches.

- Et bien, dans ce cas, je suis encore plus ravie de la rencontrer, Garrett ! dis-je avec un grand sourire et un peu émue je dois bien l'admettre.

C'est drôle comme les relations peuvent évoluer ! Je n'aurais jamais cru possible être un jour amie avec une de mes conquêtes, ou bien être considérée comme une amie par l'une d'entre elles. Et là, tout de suite, j'ai l'impression que c'est plus que réalisable. Garrett a l'air sûr de lui, en tout cas ; il est sûr de ses sentiments, de ce qu'il attend des autres. On se ressemble beaucoup sur ce point-là, on a tous les deux des attentes bien précises en tête qu'on ne lâche sous aucun prétexte.

Garrett me sourit, et me guide dans la foule en posant une main sur mon dos. Il me mène jusqu'à une jeune fille qui se tient dos à nous jusqu'à ce que Garrett l'interpelle. En entendant son prénom, je me fige par réflexe – ces dernières années je l'ai entendu plus de fois que je ne l'aurais cru – ne craignant pas réellement de la voir, elle. Mais j'avais tout faux : lorsqu'elle se retourne face à moi, c'est bien elle que j'ai devant les yeux.

Je ne l'avais pas vue venir celle-là...


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