Mais que fais Antoine à cet instant ? C'est la question qui me trottait dans la tête depuis ce matin. Ma famille avait beau arriver d'une minute à l'autre pour fêter Noël, je me sentais délaissée par lui. Aucun message depuis quelques jours si ce n'est un " je t'appelle plus tard" et pas d'appel depuis une semaine. Je peux survivre sans avoir de ses nouvelles mais je le sens la distance nous sépare, nous nous ne sommes plus en adéquation. J'aurais dû le savoir en m'embarquant dans cette histoire, à quoi je m'attendais aussi, sortir avec une star du foot qui habite à je ne sais combien de kilomètres n'a pas que des avantages bien au contraire : le côté rose de notre histoire a laissé place à une sorte d'essoufflement. Je ne sais pas où je vais finalement et il me manque à chaque minute, à chaque seconde. J'ai besoin de lui et j'ai l'impression que ce n'est pas réciproque depuis quelques semaines. Juste après notre parenthèse enchantée à Paris, il a commencé à être plus distant. Je voudrais l'appeler mais je veux quil pense que je peux me débrouiller sans lui, que je ne suis pas dépendante de lui.
Toc toc.
Mes grands parents doivent être arrivés, je peaufine mon chignon et lisse ma robe bordeaux et descend les escaliers pour me jeter dans les bras de ma mamie que j'ai pas vu depuis 6 mois. Elle s'appelle Annie et c'est la plus belle personne que je connaisse. Son visage rieur m'avait manqué.
- Alors ma chérie, comment tu vas ? me demande ma grand mère en me caressant la joue.
Mon frère dévale les escaliers avec autant de finesse qu'un éléphant. Je secoue la tête en riant.
- Oh ca va la routine, la fac, les amis et toi ? Le voyage en Russie avec papy était bien ?
Elle prit mon petit frère dans ses bras en lui tendant un sachet de bonbons.
- C'est pour toi bonhomme, lança ma mamie à cette estomac sur pattes. Parfait ce voyage ma chérie, c'est très beau je te montrerais les photos.
Mon papy arriva derrière elle avec leurs affaires. Il retira son manteau trempé et me fit un grand sourire.
- Oh ma petite fille adoré, que tu es belle, déclara mon papy en me faisant sourire timidement.
Je le pris fort dans mes bras mais mon frère me pris vite ma place ce qui fit rigoler mon grand père. Son nom était Jean, un brave homme et difficile à comprendre mais d'une gentillesse sans faille.
- Ça va et toi Papy ? lui demandais-je.
- Oui très très bien ! Le temps est horrible on est mieux au chaud pas vrai ? Je voulais te donner un petit cadeau de la part de Mamie et Papy, ouvre, m'indiqua t-il en me tenant un paquet. Toi aussi mon grand, dit il en interpellant mon frère.
J'ouvris le paquet pour y découvrir une magnifique boule en verre avec à l'intérieur le kremlin et dès que l'on secoue des paillettes de la lumière apparait. C'était vraiment adorable de leur part.
- Papa, je t'avais dit de ne rien amener, dis mon père en arrivant du garage et en levant les yeux au ciel en souriant. Vous allez bien ?
Il leur fit la bise en leur donnant une accolade.
- Tout va bien et c'est nos petits enfants on les gâte, fis ma mamie en lui tendant une bouteille de vin. Voici ton petit cadeau.
- Merci Maman, on va la déguster pendant le repas.
Ma mère arriva vite et l'apéro pouvait commencer. Nos verres à la main, nous avions décidés de trinquer en l'honneur de notre famille. Ça faisait du bien d'être avec eux mais je redoutais de quand ma mamie me parlerait d'Antoine. Je lui en avais parler au téléphone...
Heureusement elle ne parla pas de lui mais ce qui semblait inéluctable arriva pendant le repas entre deux bouchés de saumon fumé.
- Alors tu sors avec un footballeur comme ça ma chérie ? demanda ma grand mère.
- Oui c'est Antoine griezmann le meilleur buteur de l'euro, il est incroyable, j'ai des posters de lui partouuuut ma chambre, s'exclama Max.
Mon frère est officiellement un psychopathe. Il avait que quelques posters la dernière fois. Je ne mis m'empêcher de rigoler avec mes parents.
- Ah ce gosse, éclatais je de rire. Oui je suis avec Antoine.
Mais pour encore combien de temps ? me souffla ma conscience que je décida d'ignorer.
Mon grand père sourit.
- Il habite où, il à quel âge, parle nous de lui ? demanda ma grand mère.
- Oh Annie ce n'est pas un interrogatoire non plus, souffla mon grand père.
Toujours à s'engueuler, certaines choses ne changent pas.
- Il a 26 ans, il habite à Madrid mais il est originaire de mâçon. Il joue à l'Atletico une équipe de Madrid sinon il joue en équipe de france. Je l'ai rencontré pendant l'euro en France a un bar, on fait plus original, souriais-je gênée.
- Ce gars là a l'air d'être bien, tu es heureuse avec lui ? demanda mon grand père.
Personne ne m'avait demandé ça encore moins mon propre être. Est ce que j'étais heureuse avec lui ?
- Oui mais la distance c'est pas facile on va dire.
- C'est vrai mais vous les jeunes avec les réseaux sociaux vous savez restez en contact.
Pourtant c'était loin d'être suffisant. Ma mère détourna la conversation sur le voyage en Russie et je l'en remercia. Moi qui ne voulait plus penser à lui pour le moment.
Le repas était convivial et chaleureux et vraiment pendant ce repas je l'ai oublié. J'ai rigolé, manger comme un porc si bien qu'à la fin quand mes parents ont commencés à mettre de la musique pour danser je me suis étalé sur le canapé.
- Tu es bizarre en ce moment petite soeur, me dit soudainement mon frère en s'asseyant pour observer mes grands parents danser.
Ils étaient si beaux 50 ans de mariage et toujours le grand amour et cette belle complicité mais comment faisaient-ils ? Quel était le secret pour avoir un amour aussi durable ?
Mais Max avait remarqué que je n'étais pas bien et je ne pouvais rien lui cacher.
- Oh c'est rien Max c'est un peu compliqué avec Antoine, lui répondis-je avec un petit sourire triste.
Je me leva et tendis la main à mon frère : "une petite danse ?" lui demandais-je avec un petit clin d'œil. Il acquiesça avec son sourire d'ange et c'est ainsi que se poursuivit la soirée très tard dans la musique et la bonne humeur. Je me découvris des talents de danseuse et je ne savais pas meme pas ce que je faisais mais je m'amusais j'y avais le droit moi aussi non ?
Le lendemain, comme mon petit frère croyait encore au père noël même si je pensais lui dire dans pas longtemps, je préférais qu'il profite de son dernier noël "innocent", c'était l'heure d'ouvrir les cadeaux. Évidemment mon frère était le premier au bord du sapin à attendre.
- Max attend depuis 30 minutes ! dit ma mère en me disant bonjour. On va pouvoir commencer, n'est ce pas petit impatient !
Je rigola et dit bonjour aux autres membres de la famille. La plupart des cadeaux étaient pour Max. Moi je lui avait offert un beau ballon de foot, mais vu la forme ça se voyait un peu et lorsque Max le déballa sa réaction me fit chaud au coeur.
- Oh ouai un vrai ballon de foot rien qu'à moi, je vais pouvoir m'entraîner maintenant !! s'exclama Max en envoyant le ballon partout.
Mon père me tendit un paquet. Je ne pus me contenir et arracha tout d'un coup sous le rire de mes grands parents.
- Un ...ordinateur !!! oh génial, fis je en me retenant de remercier mes parents pour Max.
Un samsung tout neuf noir hyper classe c'est vrai que ca allait me servir pour mes études. Ça me rappela que j'avais des partiels à réviser. Parce que pendant ses longues semaines sans Antoine, j'ai eu une vie étudiante. Mais bon je préférais ne pas y penser.
Je fis un clin d'œil à mes parents pour jouer le jeu et quand je me retourna Max avait déjà une tonne de cadeaux ouverts : playmobil, voiture télécommandé, jeux de société....
Il me faisait trop rire.
Il restait encore des cadeaux sous le sapin pour moi. Mes grands parents m'avaient donné un beau chèque et achète une belle écharpe pour l'hiver.
Mais deux cadeaux restaient sous le sapin et ils me paraissaient bizarre vu qu'ils n'avaient pas le même papier cadeau.
Je demanda discrètement d'où cela venait à ma mère mais elle se contenta de sourire et de me dire que c'était préférable que je l'ouvre dans ma chambre. Je monta à toute vitesse les escaliers et ouvrit le paquet. C'était une boite qui semblait une boite à bijoux mais un papier s'échappa. Je le déplia :
Laura,
Je crois que je te dois des explications. Je ne donne plus beaucoup de nouvelles parce que mon entraîneur m'a dit que j'étais trop distrait et c'est compliqué pour moi et je n'ai pas d'excuse mais tu as bien vu que je marquais moins de buts, que j'étais moins performant. Tout ça pour te dire que je t'aime et je me suis rendu compte que je ne peux plus vivre comme ça. Dans cette boîte, il y a deux choses : une qui te rappellera que je serai toujours dans ton coeur et l'autre qui est peut être la solution à nos problèmes. À bientôt. Je t'aime plus que tout au monde.
Antoine.
Alors c'est ça sa raison ?! Pourquoi il me l'a pas expliqué clairement bordel ? C'est toujours ça avec lui il dis jamais ce qu'il pense vraiment, et il fuit les gens. Sauf que je ne suis pas n'importe qui et puis de toute manière je vois pas ce qui peut être la solution.
Mais ma curiosité me démangeait et je ne pus m'empêcher d'ouvrir la boîte. D'abord il y avait un collier avec un coeur qui pouvait s'ouvrir et dans lequel Laura et Antoine étaient gravés. Même si j'étais en colère, je n'allais pas ne pas me priver d'un si beau bijou, il était vraiment beau, je le mis autour de mon cou avec une pointe de nostalgie. Mais ensuite dans la boîte, il y avait une enveloppe et une autre petite boîte : une clé était dissimulée ainsi qu'un billet d'avion aller pour demain en direction de Madrid : c'était alors ça sa solution. Mais la question était : que devais-je faire ?