Break Me, Bad Boy.

By ericka974

446K 18.4K 4.9K

Il est beau, il est riche, il est convoité, il est cool et il a la classe. Mais c'est aussi la pire des crap... More

Prologue.
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14.
Chapitre 15.
chapitre 16.

Chapitre 9

23.5K 1K 197
By ericka974

Ève s'était donc retrouvée au commissariat de police. Super n'est-ce pas ? Il faut dire que l'agent de sécurité n'avait pas tardé à lui passer les menottes aux mains, il semblait même joyeux de le faire. On l'avait posé un nombre incalculable de questions pour conclure une chose, une seule... Elle n'avait strictement rien à se reprocher, donc rien à faire ici. On l'avait ensuite réprimandé pour avoir demandé de l'embarquer, et on avait ensuite appelé sa mère. Tout ça avait duré une heure, tout au plus. Maintenant, Ève appréhendait l'arrivée de sa mère. Elle allait se faire massacrer, c'était sûr et certain.

Les murs de la salle bondée semblaient se rapprocher dangereusement de son corps ramollis. Sa mère allait sans doute faire une crise cardiaque lorsqu'elle verrait son état. Ève voyait déjà le tableau. Elle penserait qu'un violeur l'avait kidnappé, ou un truc du genre. En gros elle allait chialé devant tout le monde en retrouvant sa petite fille chérie, jusqu'à ce qu'elle apprenne que rien de tout ça ne s'était produit, mais qu'il n'y avait qu'une fugue de la part de sa fille, comme aime bien l'interpréter les agents présents.

Ève avait fait le décompte, dans un... deux.. trois, sa mère entrait en trombe dans le commissariat à la recherche de sa tendre et chère fille... Son regard était voilé de tristesse, d'appréhension et de fatigue. On aurait dit une femme désespérée. Ève avait quand même mal au cœur de l'avoir fait peur comme ça, et tout ça, par la faute de Jared. Eh oui, elle n'avait pas honte de mettre toute la faute sur lui.

Lorsque sa mère posa son regard sur elle, elle se précipita à sa rencontre à une vitesse hallucinante.

Elle entoura ses bras fermes autours de sa fille et la serra jusqu'à presque l'étouffer.

- Man' tu m'étouffes là !

- Oh, désolée, dit-elle en se dégageant, bien entendu sans lâcher Ève. Si tu savais à quel point j'ai eu peur...

Elle pleurait, et Ève culpabilisait de plus en plus. Voir sa mère pleurer c'était triste...ça...lui brisait le cœur. Et c'était encore plus horrible de voir que ça mère pleurait à cause d'elle.

- Maman, je suis désolée...Je voulais pas...

- Non chérie, c'est pas de ta faute, on va retrouver les coupables, tu verras...Il vont payer.

- Maman, il n'y a pas de coupable, la seule coupable ici, c'est moi, dit-elle la gorge serrée.

- Quoi ?

- Oui, j'ai fugué.

Ève avait mentit avec difficulté. Elle aurait rêvé balancer ces saletés à la police, mais elle ne pouvait pas. Elle avait la chance de se retrouver ici en un seul morceau, elle n'allait pas la gâcher pour signer une deuxième fois son arrêt de mort immédiat.

- Tu... Viens, on s'en va, dit-elle en tirant Ève de toute ses forces.

Au moment où elles sortirent, Jared entrait, menottes aux mains, poussé par un policier. Ève fut tellement étonnée qu'elle en perdit l'équilibre.

- Redresses-toi, beugla sa mère. Regarde-toi, tu es tellement nue que ce voyons te fixes du regard !

Elle regarda en direction de Jared. Il la fixait bien, mais pas parce qu'elle était courte vêtue, plutôt parce qu'il était en colère contre elle, et qu'il allait forcément lui faire la peau.

Elle se mordit les lèvres avec appréhension. Pitié, faite qu'il soit compréhensif, pensa-t-elle.

Mais qu'est-ce qu'elle croyait ? Elle parlait de Jared là, pas de n'importe qui !

Elle entra en trombe dans la voiture de sa mère et à peine fut-elle installée que la réprimande commença.

- Mais qu'est-qu'il t'es passé par la tête ? Tu as vu ton état ? Tu ne ressembles à rien à part à une pute qui s'est faite agressée dans la rue ! Comment as-tu pu me faire ça ? Je ne t'ai pas éduqué comme ça ! Je n'arrive même pas à croire que c'est ma fille qui est avec moi en ce moment ! Tu te rends compte ? Pourquoi avoir fais ça hein ? Pourquoi ? Tu crois que c'est ma faute si ton salaud de père est parti ? NON ! Ce n'ai pas ma faute, et si tu regardes bien, moi j'essaie de recoller les morceaux !

Sa mère ne pouvait plus se calmer.

- Je...

- Tu es privée de sortie jusqu'à ce que tu me prouves que ma fille est revenue, ma vraie fille, et que ce n'est pas une étrangère qui siège à mes côtés, conclut-elle la voix enrouée par l'émotion.

Sa mère semblait dévastée au plus au point. Qu'avait-elle fait ? Elle ne s'était vraiment pas rendue compte du mal qu'elle était en train de faire, vraiment pas...

Ève n'avait pas pensé que ça irait aussi loin, à croire qu'elle réfléchissait comme un bébé de cinq ans...elle n'était pas une personne responsable...pas du tout.

Une fois rentrée chez elle, elle était immédiatement partie à la rencontre de sa bonne et vielle douche où de l'eau CHAUDE -elle précisait bien- coulait à flot sur son corps endoloris. Les blessures qu'elle avait allaient mettre du temps à partir, un mois tout au plus.

Elle était restée chez elle pendant toute une semaine, à rien faire. Sa mère l'avait autorisé à glander, vu son état physique et morale aussi. Donc elle avait erré comme un fantôme, sans aucun but.

Sa meilleure amie avait tenté de l'appeler, pour une fois elle se souciait de l'état d'Ève, quelle blague. Bien entendu, elle n'avait pas eut le cœur à répondre, à croire qu'elles allaient s'éviter jusqu'à la fin de l'année scolaire...

Pendant une semaine entière, elle n'avait cessé de faire le même cauchemar. Elle le voyait, lui et ces yeux verts colériques. Il avait un flingue dans sa main et s'apprêtait à tirer sur elle, mais à chaque fois que Jared pressait la détente et qu'elle entendait le terrible et sinueux « bang » elle se réveillait en sursaut, un filet de sueur froide lui barrant le front. Depuis une semaine, ce type n'avait cessé de hanter ses nuits, pourtant, elle savait qu'en ce moment même, il devait être sous liberté surveillée depuis qu'il avait levé la main sur cette pauvre dame...Eh oui ! Elle savait se renseigner parfois... Enfin, surtout lorsqu'elle avait peur au point de frapper sa lampe en pensant que c'était la tête de Jared...Elle en devenait presque parano, et limite elle allait finir dans un hôpital psychiatrique. Elle n'aspirait qu'à une chose, ne plus jamais le croiser de toute sa vie, ce qui allait s'avérer  impossible puisqu'ils fréquentaient le même lycée.

Demain, elle allait malheureusement reprendre les cours, et on peut le croire ou non, elle voudrait presque se suicider pour ne pas y aller. D'un autre côté, elle avait envie de prouver à ces brutes qu'elle aussi elle savait être forte, qu'elle n'avait pas qu'une grande gueule...

Elle prévoyait déjà une journée mouvementée pour demain... Et bizarrement, elle était en train de prier dieu pour que Jared soit encore en tôle...

Dans la nuit, c'était encore le même cauchemar...Il s'approchait doucement de sa porte bai-vitrée, elle ne pouvait voir totalement son visage mais elle savait que c'était lui,  grâce à son regard. Il ouvrait doucement la porte pendant qu'elle se collait au mur, et pointait sauvagement son arme sur elle. Cette fois-ci, alors qu'il aurait dû appuyer immédiatement sur la détente, elle pu voir un sourire satisfait se dessiner sur son visage fin, et là, elle pouvait réellement voir l'assassin qui sommeillait en lui.

Elle n'entendit pas le « Bang » du pistolet, mais entendit plutôt un boum, qui ne provenait pas de son rêve. Elle se réveilla immédiatement, toujours tâchée de sueurs froides et scruta les horizons. Elle aurait pu penser «  Rien à signaler » sauf que, sur la vitre de sa porte, elle pouvait voir quelque chose de blanc collé dessus, comme si quelqu'un avait placardé une affiche publicitaire sur sa porte.

Elle sentit la peur lui monter à la gorge. Ses membres tremblaient sans se gêner et son cœur semblait faire des bonds impérieux contre sa poitrine. Non, elle ne rêvait pas cette fois, quelqu'un était bien venu devant sa porte pour lui donner un message qui n'allait sûrement pas être très amical à son avis...

Elle s'approcha doucement, ouvrit la porte avec précaution, scruta les alentours quelques minutes avant d'arracher le bout de papier sur la porte.

« Rien »..Voilà ce qu'il y avait, il n'y avait rien. Pas une once d'écriture, pas une menace, pas d'encre. C'était un simple papier vierge. Elle avait une lueur d'espoir...Peut-être que ce n'était que des gamins qui s'amusaient à déranger le quartier...Elle souffla doucement, elle se sentait plus soulagée à présent. Elle se recoucha en essayant de penser à autre chose qu'à un homme qui la tuerait dès le premier regard. Difficile...

Le lendemain, elle s'était préparée, comme à son habitude, sauf que, tout ces faits et gestes semblaient lents, comme si son corps lui intimait de rester ici, au chaud, chez elle. Mais surtout, en sécurité...

Dans son miroir, elle pouvait voir une fille lasse et fatiguée, sur son visage trônait toujours quelques bleus résistants et quelques égratignures, mais rien de bien grave. Elle ne sentait plus vraiment la douleur et les courbatures étaient presque parties. Elle s'étonnait elle même de sa capacité à guérir... était-elle humaine au moins ? Elle en doutait...

Cela faisait une semaine que sa mère s'en allait sans lui dire au revoir et qu'elle rentrait sans lui adresser la parole, à croire que c'était sa mère qui jouait les ados rebelles et en colère... Mais bon, elle ne pouvait blâmer personne, elle n'avait pas vraiment été un ange non plus. Elle regrettait juste sa complicité perdue avec sa mère, la seule personne qui comptait encore pour elle...En fait, tout son monde semblait être en train de s'écrouler, comme quoi, un simple petit acte pouvait changer toute une vie, pouvait même la transformer complètement. C'est vrai quoi, on pouvait mourir juste en faisant un petit et malheureux pas qui nous mènerait tout droit vers la mort, on pouvait rencontrer l'amour juste en se cognant à une personne, on pouvait se mettre toues  les persnnes qu'on aimait à dos rien qu'en bousillant une moto, rien qu'en rencontrant la plus mauvaise des personnes...c'est ce qu'elle avait malheureusement fait...et pourquoi ? Parce qu'elle était jeune et inconsciente, et surtout en colère, depuis, ça n'avait pas vraiment changé. Elle avait toujours cette rage au fond d'elle qui aimerait se libérer, se propulser vers le ciel, dans un monde inconnu, mais quelque chose bloquait...

Ève décida d'écrire quelques ligne dans son cahier de note avant de prendre le chemin du lycée. Se vider l'esprit lui ferait le plus grand bien, du moins, elle le pensait fortement. Elle s'était perdue dans  le flux d'imagination qui débordait de son cerveau et n'avait même pas remarqué qu'il était bientôt 8:00 heures, soit, l'heure à laquelle les cours étaient censés commencer.

- Merde, beugla-t-elle lorsqu'elle zyeuta sur sa montre.

Elle laissa choir ses feuilles et commença un sprint endiablé vers le lycée. En y réfléchissant bien, après les maintes courses poursuites qu'elle avait faite, elle se rendait peu à peu compte qu'elle pouvait courir à une vitesse étonnante. Finalement, il n'y avait pas que du mauvais dans sa rencontre avec Jared . Maintenant, elle était sûre qu'elle pouvait semer n'importe qui à cette vitesse, du violeur au champion international du cent mètres, elle était sûre, elle les battrait tous ! Bon, ok, elle s'emportait légèrement... Sauf qu'en attendant, elle avait réussit à arriver à l'heure pour les premiers cours de la matinée. Et une victoire pour Ève, une !

- Eh, salut mademoiselle casse-coup, lança une voix suave alors qu'elle levait son bras en signe de victoire.

Elle se retourna pour faire face au propriétaire de cette voix un peu trop séductrice à son goût, et se retrouva face au type de la dernière fois. A cet instant, une seule question lui vain à l'esprit, « mais que foutait-il ici !? »

Elle avait doucement laisser retomber son bras pour l'observer avec une grimace étonnée. Il arborait un sourire enjôleur qui faisait ressortir toutes ses dents blanches, ses yeux verts émeraudes pétillaient face au soleil, il était si... NON ! Ève, ressaisis-toi ma grande, pensa-t-elle aussitôt.

- Quelle surprise, monsieur aux deux pieds gauches, c'est moi que tu dis être casse-coup ? Tu ne t'ai pas bien observé, à moins que ta beauté ne t'aveugle à tel point que tu ne vois plus que ton physique de rêve ! Lança-t-elle.

Il sourit, elle semblait l'amuser. Pas étonnant puisqu'elle venait malencontreusement de lui avouer qu'elle le trouvait divinement beau. Seulement, elle voulait faire tout sauf l'amuser...

- Bon, écoute, je n'ai vraiment pas le temps avec ces âneries, je suis en retard pour les cours, je dois filer.

- Oh mais quel dommage, la dernière fois on s'est quitté sans même s'échanger nos numéros, le destin y  est donc forcément pour quelque chose si l'on se rencontre à nouveau, tu pourrais au moins me filer tes coordonnées, pour que je puisse m'excuser pour la dernière fois.

- 06934581354, déblatéra-t-elle aussi vite qu'elle le put, c'est mon numéro, si par un heureux hasard tu as réussi à retenir ça, franchement respect, dit elle en pointant un pouce en l'air.

A son tour à elle d'arborer un sourire vainqueur. A la vitesse où elle l'avait dit, personne d'humain n'aurait pu comprendre ce qu'elle avait prononcé ! Elle l'avait sûrement bouché un coin à ce mec prétentieux.

- 06934581354, C'est bien ça ? Dit-il en notant sur un petit calepin, le sourire grimpant jusqu'à ces yeux. Merci pour l'info, je t'enverrais un message dès que possible pour planifier notre rendez-vous, au plaisir de te revoir ma douce, dit-il avant de lui lancer un clin d'œil victorieux et de filer, exactement comme la dernière fois.

Non, en fait, là c'est Ève qui venait de se faire boucher un coin. Son sourire avait littéralement fondu plus bas que terre, tant il l'avait cloué sur place. Décidément, ce type n'avait rien d'humain...

Elle regarda sa montre, quelque minutes après s'être remise de ses émotions et constata avec regret que les cours avait commencé depuis au moins une bonne dizaine de minutes.

- Saleté de dragueur, à cause de lui je suis en retard !

Et elle accourut vers le bureau des surveillants pour obtenir un billet de retard afin de pouvoir suivre le reste du cours.

Son entrée fut pour le moins fracassante. Alors qu'elle cognait à la porte, quelqu'un l'ouvrit en retours et elle se prit le bois rigide en pleine face. Elle avait eut un os du nez fracturé et avait atterri à l'infirmerie, pour saignement grave du nez. Elle maudissait cet exclu de cours, il aurait pu ouvrir cette foutue porte avec moins de colère, peut-être qu'avec chance son nez aurait éviter d'exploser ! Et elle aurait aussi pu éviter de tomber dans les pommes avec les narines en sang... PARCE QUE FRANCHEMENT, dans les pensées d'Ève, cette scène n'était vraiment pas très sexy, surtout pour une fille...

Elle ne put sortir qu' à midi, juste avant l'heure du déjeuner. Elle ne s'imaginait pas que la reprise des cours allait être éprouvante dès la première heure. Son bon sens ne la trompait jamais, s'en était presque effrayant. Peut-être était-elle voyante ? Il ne valait mieux pas trop y penser, car à l'allure où elle allait, elle finirait par croire qu'elle était magicienne...

A la cafétéria, elle s'installa confortablement sur une table sans grand monde. Elle avait déjà entamé sa nourriture lorsque quelqu'un l'interpella. Pour une fois, ce n'était pas un garçon, ce qui l'a rassurait quelque peu, seulement, cette voix, elle l'a connaissait très bien, et elle n'avait franchement pas envie de se confronter à elle...

Hana se fouilla une place à côté d'elle et l'emprisonna. Heu... Ève pensait avoir raté un épisode... Déjà qu'elle n'était plus très sûre de qualifier cette fille de meilleure amie, et là, elle venait lui coller les basques ? Mais elle se prenait pour qui ?

- Ève ! Si tu savais à quel point je me suis inquiétée à ton sujet !

Ève aurait pu croire que cette phrase était véridique, mais...Elle ne savait pas vraiment pourquoi, elle avait beaucoup de mal à y croire...

- Depuis quand est-ce que tu t'inquiètes à mon sujet ?

Alors là, elle n'allait pas mâcher ses mots !

- Mais...Attend...Je sais que j'ai été la pire des garces, j'aurais dû te croire...tu sais, moi et Timéo, c'est fini depuis bien longtemps, et j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt. Mais ça, on peut en parler plus tard, là, je me soucis de ton état ! Ça va faire une semaine que je n'ai pas eu de tes nouvelles, sans compter les fois où j'ai évité tes appels... Dit-elle embarrassée.

Peut-être qu'en fin de compte, elle culpabilisait vraiment... ? Non, Ève ne pouvait pas pardonner aussi facilement.

- Tu sais que tu as été la pire des meilleures amies ? Tu sais, une amie en général c'est fait pour te soutenir, pas te rabaisser ! Je ne sais pas à quoi tu as joué pendant tout ce temps mais c'était vraiment pas malin.

- Je sais ! Et je m'en excuse... Enfin, j'aimerais que tu comprennes que même moi, l'une des filles les plus convoitées du lycée, n'est pas aussi parfaite que l'on pense ! Et...Je ne veux pas me venter en disant ça...ahah...

- Si, t'en profite pour te venter ! Affirma Ève en souriant. Tu ne changeras donc jamais Hana ? Comment peut-on être aussi narcissique de sois-même ?

Et zut, le seul fait de lui parler l'avait poussé à se réconcilier naturellement avec Hana. L'amitié, parfois... ça ne se comprenait pas...

- Eh ! C'est pas de ma faute si Dieu ne m'a pas offert un visage aussi morne que le tien !

- Hana, n'en fait pas trop, ou sinon je vais encore t'envoyer une phrase qui va te vexer et tu vas me faire la gueule pendant plus d'une heure, dit Ève en roulant des yeux.

- Ça veut dire que tu me pardonnes ?!

Hana avait un sourire tellement lumineux  qu'Ève ne put résister.

- Si on veut... Souffla-t-elle contrite.

- Super !!!

Hana sauta à nouveau au coup d'Ève. Bizarrement, elle sentait que son déjeuner n'allait pas tarder à remonter avec toutes ces secousses.

- Mais attend, ne te réjouis pas trop vite ! Tu devras me montrer que je peux avoir confiance en toi ! Je n'ai vraiment pas envie que tu me refasses un coup pareil ! C'est déjà un miracle que je te laisse me reparler...

- Orrr, aller quoi... C'était une bêtise...tu peux comprendre quand même ? Toi aussi tu en a fait quand tu as décidé de traîner avec les bad...

- Les...LES QUOI ? Demanda-t-elle horrifiée.

- Bah oui, les bad, les dieux de la vie à à tout prix éviter d'approcher. Non mais franchement, tu peux me dire ce qui t'ai passé par la tête ?! Quand je t'ai vu avec Jared j'ai faillis avoir une crise cardiaque ! Déjà que le voir au lycée c'est pas très courent, en plus avec t...

- Mais chuuuuuteuh !! Chuchota-t-elle en couvrant la bouche d'Hana.

Déjà qu'elle avait assez de problème comme ça, vu le nombre de personne qui les fixaient à cet instant, elle n'avait pas envie que d'autres rumeurs ne circulent à son sujet...

- Hana, tu veux signer mon arrêt de mort ou quoi ? Ces gars sont tous cinglés, et à l'heure qu'il est, je suis plus que sûre qu'ils veulent ma peau, alors la ferme putain !

Son amie fit de grand yeux ronds, elle n'était sûrement pas habituée à voir Ève parler de cette façon...

- Ève...Je ne veux pas te faire peur hum...mais...Je crois que la bande à Jared est passée au delà du stade de « vouloir ta peau », confia Hana en mimant les guillemets.

- Au secours...

- Oui, ça tu l'as dit. Je ne sais pas trop ce que tu as fait pour être dans leur collimateurs mais ne t'inquiètes pas, en tant que bonne amie, je te soutiendrais dans tes peines et tes soucis.

Hana posa ensuite une main sur son cœur, et une autre sur sa bouche déformée en une moue de tristesse. Quoi de mieux pour encourager Ève, merci Hana...

- Tu sais, j'aurais pu me passer de ça, là, tu m'aides pas vraiment...

- Et ! Je fais du mieux que je peux je te signale ! C'est pas moi qui t'ai dit d'aller fourrer ton nez là où il ne fallait pas.

- Merci l'amie qui devait soit disant m'aider ! Très belle remarque. Je te ferais savoir que je sais déjà dans quoi je me suis fourrée, et je ne pense pas m'en sortir de si tôt, alors tes remarques, gardes-les s'il te plaît.

Hana imita ridiculement les paroles d'Ève, ce qui lui valut une claque sur la tête.

- Aïeuh ! Se plaignit-elle en se frottant la tête.

- Arrête tes gamineries Hana, je suis inquiète pour mon futur ! Je crois d'ailleurs que je n'en aurais aucun à ce stade, et je vois déjà un bain de sang autours de mon pauvre corps affalé dans une ruelle sombre, au milieu de nulle part...

- Ève, ne dramatise pas la situation, veux-tu ? Elle est déjà assez dramatique comme ça. Si jamais une seule de ces racailles tente de t'approcher, je n'ai qu'à demander à un de mes amis de venir nous aider, et le tour sera joué !

Hana semblait très sûre d'elle, ce qui n'était pas du tout le cas d'Ève...

- Hana, crois-tu vraiment qu'un de tes « amis » oserait affronter des taulards ? Sérieusement...

-Heu....C'est vrai...Bon bah, j'aurais essayé au moins.

Ève lui lança un de ses regards menaçants.

- ok ok, on trouvera bien une solution, ne t'inquiètes pas, s'empressa de rectifier Hana, les mains devant elle en signe de capitulation.

- J'aime mieux ça, dit Ève avec un petit sourire vainqueur.

En fait, elle n'était pas vraiment d'humeur joyeuse mais...Hana pouvait rendre une atmosphère morne en quelque chose de très joyeux en un rien de temps, et Ève ne cesserait jamais d'être étonnée par cela.

- Au fait, c'est pas que je veux te rabaisser, me moquer ou quoi mais... T'as vu ta tronche ? C'est quoi ces cotons dans tes narines ? Et ces bleus sur ton visages ? Et puis pourquoi t'es aussi blanche ?

- Hana....

- Quoi ?

- La ferme...

- Ok !

Ève se sentait quand même un peu mieux d'avoir retrouvé une amie à qui se confier. C'était si...Soulageant. On aurait dit qu'un gros poids venait de se libérer en elle. Elle avait une impression de légèreté, rien que le fait de savoir qu'elle avait à nouveau quelqu'un sur qui compter dans ce monde cruel. Bon, elle savait que son amie était assez space dans son genre, que leur caractère à toutes les deux n'avaient rien de commun, et que les conflits étaient assez fréquents entre elles, mais au fond, une meilleure amie ça ne se remplaçait pas. Ève sentait presque le sourire lui monter aux lèvres...

- euh...Ève, tu me fait peur...

- Hein... Mais pourquoi ?

- C'est la première fois de toute ma vie que je te vois sourire autant ! C'est incroyable...

- Hahaha...Très drôle ! Je sourie tout le temps moi...

- Hum...ça reste à prouver !

- Oh arrête ! Ne casse pas l'ambiance tu veux !

-Bon, allons en cours avant que ça ne dégénère entre nous, je crois que la sonnerie ne va pas tarder à sonner.

Elles se dirigèrent donc vers leurs prochain cours après avoir déposé leur plateaux.

- On est dans le même cours ? Je crois qu'après avoir reçu une porte en plein nez, tout mes repères sont partis en même temps. Je ne sais même plus quelles matières je suis censée avoir pour cet aprem...

- On a cours de philosophie. Tiens ! C'est pas le cours dans lequel Monsieur je casse-tout est avec nous ?

- Oh seigneur ne m'en parle même pas. J'espère qu'il est encore en détention ou quelque chose comme ça...

- Quoi ? Tu ne savais pas ? Apparemment il a été innocenté. Il n'avait pas réellement frappé cette pauvre dame dans la rue, c'était du ketchup qu'on a retrouvé sur son gilet, tout ça n'était qu'un fake alors...je crois qu'aujourd'hui il sera présent.

- Quoi !!!!? Du... du ketchup ? C'est impossible...C'est une blague j'espère ?

Ève avait crié tellement fort que les gens autours s'étaient tous tû, laissant libre cours à l'écho de sa voix traverser la pièce.

Plusieurs sentiments l'assaillaient. D'une part, elle tait soulagée que tout ce bain de sang ne se résumait qu'à une histoire de ketchup, aussi chelou que ça le soit. Cela lui permettait de penser que Jared n'avait peut-être pas un si mauvais fond. En tout cas, pas assez pour tabasser une dame dans la rue. D'une autre part, elle n'avait pas du tout envie d'être confrontée aux sautes d'humeurs de celui-ci, et Dieu seul savait combien il allait en faire quand il l'a reverrait.

- Oui, tu as tout à fait entendu ma belle ! C'est un simulacre assez facile à réaliser quand tu veux impressionner quelqu'un. Je ne comprends pas pourquoi il s'est donné autant de mal, mais du coup je pense qu' il sera sûrement présent aujourd'hui, d'ailleurs ça m'étonne que tu ne l'ai pas encore croisé parce que d'après ce que j'ai entendu, il te cherche partout, à croire qu'il est accroc à toi.

- Accroc à moi ou aux coups que je vais recevoir quand il va me trouver ? Ça m'énerve de devoir le fuir à chaque fois, je ne veux pas vivre comme ça toute ma vie, il faudra bien que ça cesse...

- Ah, vraiment ? Fit une voix menaçante dans son dos. C'est marrant parce que, moi j'avais vraiment envie que ça continue. Ça fait un bail ma belle...

Ève déglutit péniblement. Sa rencontre avec Jared s'était passé un peu plus tôt que prévu...

- Bon..Ève, c'est pas que mais...J'ai des choses à faire moi, haha, bon je vous laisse, dit Hana précipitamment.

« Lâcheuse » pensa Ève sans plus d'étonnement. Elle se retourna pour faire face au lion qui se tenait à quelques centimètres d'elle. « Punaise, qu'est-ce qu'il est près», voilà ce qui flottait dans la tête d'Ève en ce moment.

- Jared...Comme on se retrouve... Dit-elle ironiquement. Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de te revoir...

- Moi de même, ma biche, moi de même...

Gloup, Ève sentit à nouveau toute la peur lui monter à la gorge. Non, cette fois, elle ne se laisserait pas faire ! Plus JAMAIS.

multimédia : Hana



Continue Reading

You'll Also Like

106K 9.8K 58
La pauvreté est une chose qui nous ronge petit à petit, aucun sentiment n'est plus horrible que de ce rendre compte que nos rêves de grandeur ne sont...
5.5M 401K 74
Pour sauver l'honneur de sa mere, Marianna une jeune fille avec un fort caractère est obligée de se marier a un inconnu, Ibrahim. Que ce passera-il e...
63.4K 4.6K 48
louise x mathieu
654K 29K 59
Les 4. C'est ainsi qu'on les surnomme. Ils comptent parmi les criminels les plus dangereux, les plus puissants. Un lien unique les unis. Tout le mond...