Humanité : Tome 2 - Pouvoir

By Elpiros999

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Chaque coup de feu... chaque goutte de sang... chaque hurlement de terreur... aucun d'entre eux ne peut ferme... More

I. Nouveau départ
II. Illusion
III. La morsure
IV. Face à face
V. La lame
VI. Derniers secours
VII. Le Temps
VIII. Passé emmêlé
IX. Optimisme
X. Première mise au point
XI. Choix personnels
XII. Ténèbres
XIII. Une nouvelle maison
XIV. Retour aux sources
XV. Meurtre
XVI. Réveil
XVII. Première approche
XVIII. Changement brutal
XIX. Tensions
XX. Dernière étape
XXII. Le prix de la révolution
XXIII. Folie
XXIV. Démocratie
XXV. Réflexion
XXVI. Dehors
XXVII. Partie de chasse
XXVIII. Chasseur chassé
XXIX. Discussions
XXX. Pilleurs
XXXI. Confrontation
XXXII. Visiteurs
XXXIII. Les chasseurs chassés
XXXIV. Louve
XXXV. Réalités
XXXVI. Billy
XXXVII. Interrogations
XXXVIII. Le troisième joueur
XXXIX. Passer à l'acte
XL. Coup d'Etat
XLI. La loi du plus fort
XLII. Le bien et le mal
XLIII. Division
XLIV. Ressuscité
XLV. La fin de la lutte
XLVI. La dernière danse
XLVII. Retour à la réalité
XLVIII. Silence
XLIX. Pouvoir
Lettre de l'auteur

XXI. Revenant

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By Elpiros999



Un son aiguë parvenait à ses oreilles. Celles-ci semblaient siffler en continue. Un sifflement strident et pénétrant qui transperçait le crâne de Martin. Il tenta de bouger son bras droit et ne parvint à le déplacer qu'avec beaucoup de difficultés. Sa bouche était sèche, un goût amer la submergeait. Le jeune homme ouvrit les yeux et découvrir un ciel noir. Il faisait nuit. Il tenta de redresser la tête mais sa nuque le fit souffrir. Martin se laissa retomber sur les feuilles mortes et chercha dans sa mémoire. Il commençait à se souvenir de ce qu'il s'était passé. Emma, les coups de feu, puis son face à face avec Noham... Tout s'était enchaîné et puis quelqu'un avait tiré. Mike. C'était lui qui avait tiré. Noham s'était alors approché en disant qu'il voulait l'achever...

Martin tourna la tête sur la gauche et aperçus une arme de poings, enfoncée dans les feuilles. Il reconnaissait l'arme de Noham. Oui, il se souvenait maintenant, Noham avait en effet tiré, mais la balle s'était logée à quelques centimètres de la tête de Martin. Puis Noham avait jeté son arme près de lui.


"Salut ceux que nous avons laissés derrière nous"


C'est ce qu'avait dit Noham. À ce moment, Martin avait pensé à Tony, Harry, Louis... James. Mais avec du recul, maintenant, il comprenait très bien ce que Noham avait voulu dire. En une fraction de seconde, Martin changea sa façon de penser. Au camp, les choses avaient dégénéré, un renversement avait eu lieu, et même si Martin ne savait pas exactement comment était la situation, il savait au moins que Noham avait jugé utile de le prévenir. Une nouvelle fois, Martin tenta de se lever, avec plus de motivation cette fois. Il y parvint avec quelques gémissements dû à la balle qui logeait dans son épaule. Sans attendre, il saisit l'arme de poing de Noham et regarda autour de lui. Tout était calme. Ou du moins pour le moment. Martin reprit ses esprits peu à peu. Il se repéra à partir de la position dans laquelle il était allongé et se dirigea vers ce qu'il pensait être la route. Il entendit rapidement quelques bruits de pas maladroits, indiquant la présence de rôdeurs, et en conclu qu'il avait une grande chance qu'aucun de ces monstres ne lui soient tombés dessus. Les monstres n'avaient pas eu le temps d'arriver jusqu'à lui. Martin retrouva la route au bout d'une bonne demi-heure. Il ne perdit pas une seconde et prit la direction de la ville. Il ne savait pas s'il y arriverait, il sentait bien qu'il était faible, lent, et qu'il finirait par tomber de fatigue, mais une petite voix lui ordonnait de continuer. Il marcha longtemps, jusqu'à l'aube. Mais les premières lumières apparaissant, il ne sentait déjà plus ses jambes et marchait plus par réflexe que par volonté. D'ailleurs, depuis dix minutes, un mort-vivant le suivait. Martin restait plus rapide mais cela n'allait pas durer.

- C'est vraiment pas une bonne journée... souffla-t-il.

- Tu peux le dire, répondit une voix à sa gauche.

Martin sursauta et regarda la personne qui venait de parler.- James ?- T'inquiète, je ne reste pas.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Toi qu'est-ce que tu veux ? Tu marche là, tout seul, mais au fond, tu veux quoi ?

- Je ne sais pas, je ne sais plus.

- C'est bien ce qui me semblait... alors écoute, je vais te rafraîchir la mémoire. Ton amie là, Emma, est peut-être en danger en ce moment, et un gars que tu déteste t'a donné une chance de tous leur sauver la mise. Parce que au fond tu le sais très bien, ça va bientôt péter là-bas. Quoiqu'il se passe, tout le monde te crois mort, sauf Noham, qui t'a volontairement laissé en vie. Et Emma risque de tenter quelque chose... donc, en gros, c'est à toi de voir, mais j'espère que tu ne vas pas encore la laisser tomber.

- C'est toi qui a refusé de faire demi-tour James, n'inverse pas les rôles.

- Peu importe, tu étais avec moi.

Martin soupira.

- Martin ? Appela James.

Sa voix était lointaine.

- Ho ! Qu'est-ce que tu fais là ?

- Fous moi la paix James...

- Hé ! Cria James.

Celui-ci lui posa une main sur l'épaule non blessée et le visage de James disparut pour laisser place à celui de Paul, l'ami de Amir.

- Martin, il se passe quoi là ? Demanda Paul avec un air inquiet.- C'est le camp, je crois que... que ça dérape...Martin ferma les yeux. Il n'entendait plus rien, ne voyait plus rien, en réalité il n'avait même plus envie de rien. Il sentait ses jambes le lâcher.- Oh mec, tu me sauve la vie là... si j'étais croyant je t'appellerai Jésus...Martin sourit avec un air béat puis, en une fraction de seconde, s'écroula au sol.




- ... maintenant.

- Écoute, nous allons attendre le verdict de Paul. Tu prendras une décision par la suite. D'accord ?

- Ouais... de toute façon, il faut d'abord s'occuper de Martin.

L'intéressé ouvrit les yeux lentement. Il se sentait... bien. Terriblement bien. Calme, posé. Comme si tous ses problèmes s'étaient envolés.

- Jésus... dit-il avec un sourire niais.

Il éclata de rire et senti les regards de Amir et Amélie se poser sur lui.

- Ce con, dit Martin avec toujours la même sensation de planer, il m'a sauvé la vie, je vous jure. Un vrai malade ce gars.

Il senti une main se poser sur la sienne. Une main douce et rassurante. Amélie se pencha vers lui et demanda, avec une voix tout aussi agréable :

- Comment tu te sens ?

Martin la regarda dans les yeux et admira la lueur qui s'y trouvait.

- Ouah, laissa-t-il échapper. Ce que tu es belle... on te l'a déjà dit ?

- Martin, continua Amélie avec une indifférence surprenante, comment tu te sens ?

- Ça va, ça va. Mieux encore quand tu es à mes côtés.

Il regarda Amir, qui attendait au bout du lit, et lui demanda :

- Je peux épouser votre fille ?

Martin éclata de rire et Amir soupira avant de conclure :

- Bon... nous allons calmer les doses alors... Amélie, je te laisse avec lui, tu le diras quand il aura retrouvé ses esprits. Ou qu'il se sera endormie, peu importe. Je te préviens quand Paul est de retour.

- Jésus ! Cria Martin. Appelez le Jésus. C'est un brave type. S'il n'avait pas été là, je serais... oh je serais probablement en train de crever au bord d'une route.

Martin éclata de rire une fois de plus. Le jeune homme se trouvait dans une chambre de l'hôpital où vivaient Amir et toute la troupe. Il faisait nuit et les volets étaient fermés. Une petite lampe de chevet éclairait la chambre blanche et pâle.

- Comment vont les autres ? Demanda Amélie avec une pointe de tristesse dans la voix.

Elle avait gardé sa main sur celle de Martin. Celui-ci eut un rire bref puis déclara :

- Aucune idée. L'autre blonde là, elle est allée jouer les héroïnes dans la forêt. Probablement crevée. Morte. Dommage, elle aussi elle était cool.

- Et Nicolas ? Les autres ?

- Bof, tu sais, quand moi je suis partis, ils avaient l'air vivant. Après, ils sont peut-être tous morts. Ce serait triste, tu ne crois pas ?

- C'est sûr...

Amélie avait une voix particulièrement triste. Son regard se fixa sur sa main et celle de Martin, attachées depuis quelques minutes.

- Tu pense que ça a encore de l'importance dans ce monde ? Demanda Amélie en continuant de fixer leur mains.

- Il n'y à plus grand chose qui a d'importance, tu sais. Je pense qu'on devrait même faire une boom géante et tous se faire sauter à la fin. Ce serait... drôle.

Il rigola tout seul. Amélie lâcha sa main et le regarda dans les yeux.

- Non, c'est vrai, ça n'a plus d'importance. Il n'est que question de survie.

Martin cessa de rire soudainement et attrapa à son tour la main de Amélie. Il avait un air très sérieux, presque effrayant.

- Amélie, dit-il, tu es vraiment une fille incroyable. Courageuse, honnête, droite dans tes pompes... tu mérites une belle vie, une bonne vie. Tu mérite d'être heureuse et de ne plus avoir à te battre.

- Merci Martin, répondit-elle sans conviction.

En effet, le jeune homme était complètement shooté, et elle avait du mal à le suivre dans chacun de ses délires. Mais il ouvrit la bouche et continua :

- S'il n'y avait pas eu tout ce bordel, ces choses, cette maladie... j'aurais tout fait pour me rapprocher de toi, te draguer, et aller plus loin qu'une simple amitié. Mais aujourd'hui, c'est un peu égoïste d'être amoureux non ? Du coup chacun part dans son coin et se considère comme "collègue" de survie.

Il soupira puis lâcha la main de la jeune femme.

- Bref, la vie c'est pas un cadeau tous les jours. Mais là, on est bien, posés, il n'y a de problème plus important que de savoir si tu préfères les pains au chocolats ou les chocolatines. Alors ?

Amélie ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Elle se dégagea de Martin et prit une profonde inspiration. Elle n'avait plus rit de cette façon depuis plusieurs mois. Et même si elle n'aimait pas baisser sa garde, retomber dans ces petites joies d'avant, elle devait admettre que rire faisait du bien.

- Pour moi... dit Amélie avec un semblant de réflexion. Ce sera...Elle porta sa main droite à son menton et pris la pause du penseur. Elle resta ainsi quelques secondes puis jeta un regard joueur à Martin.

- Et bien je te le dirai le jour où tu sera capable d'assumer ce que tu as dis en étant sobre.

Martin éclata de rire à son tour.

- C'est mort, mais sache que tu es la femme de ma vie, que jamais je ne pourrais vivre loin de toi. C'est pour ça que j'ai faillit crever là-bas.

Il rigola de nouveau et dit :

- Bon par contre, là je suis shooté, je te promet pas de pouvoir dire ça quand j'irai mieux.

- C'est pas grave, répondit simplement Amélie, t'es sympas quand même.

Martin allait répondre mais il senti ses yeux se fermer.

- Bonne nuit princesse, dit-il en se souvenant de ce nom donné par Malcom plusieurs jours avant.

Puis il perdit connaissance...




- Ce cher Jésus t'as retrouvé à demi mort au bord de la route principale qui mène ici. C'était hier, à l'aube.

Amélie racontait les derniers événements à Martin. Ils étaient assis en face à face à la table rectangulaire de la salle de repos de ce sercive de l'hôpital. Paul était à côté de Amélie, Amir et Malcom étaient chacun à un bout de table. Malgré les recommandations du médecin, Martin avait tenu à se lever, sortir de la chambre et participer lui aussi aux discussions sur l'avenir de leur petit groupe. Même si son coeur restait très attaché aux survivants de la ferme, les derniers événements lui avaient donné l'impression de ne finalement pas les connaître si bien. Alors qu'avec Amélie et Malcom, il se sentait en sécurité, avec des personnes de confiance. Peut-être n'était-ce dû qu'à la trahison dont il avait été victime, mais dans tous les cas, il était presque rassuré de ne pas être avec les autres à la ferme. Il avait honte de le penser, car c'était alors la partie "lâche" de lui-même qui s'exprimait, mais malheureusement c'était la réalité.

- Une fois qu'il t'a ramené ici, il a été faire un tour près de la ferme, voir comment les choses se passaient...

Martin interrompu la jeune femme et s'adressa à Paul :

- Pourquoi tu es venu ? Que faisais tu là ?

L'intéressé répondit sans hésitation, rapidement, comme s'il s'attendait à la question :

- On a entendu des coups de feu jusqu'ici. Dans le doute, j'ai été vers la ferme, voir si tout allait bien. Et je suis tombé sur toi.

Martin hocha la tête.

- Et donc... tu as vu quoi là-bas ? Demanda-t-il.

- Pour le moment je ne peux trop rien dire. Il y a pas mal de types armés mais qui ne faisaient pas partis de votre groupe. Je n'ai vu que très peu des tiens. Seulement Noham, mais lui était armé. Je ne sais pas trop quel est son rôle dans tout ça. Tu pense qu'il pourrait être le dirigeant de toute la bande ?

- Difficile à dire, souffla Martin, mais je pense qu'il y a quelqu'un d'autre, sinon il n'aurait pas eu besoin de faire croire à ma mort. Peut-être Mike. Un type aux cheveux noirs courts. L'air ténébreux, sûr de lui.

- Je l'ai vu aussi, il n'était pas armé par contre.

Amélie donna un coup ferme sur la table avec son poing gauche et dit :

- Tu vas continuer d'aller les surveiller, tous les jours s'il faut. On a une réserve d'essence impressionnante, des vivres plus que suffisants, et un véritable arsenal. Malcom, tu viendras avec moi dans la réserve militaire que Paul a aperçut la semaine dernière.

- Ça marche chef ! Répondit le grand homme musclé au bout de la table.

- Attend, Amélie, c'est quoi le plan ? Demanda Martin, inquiet.

Il n'était pas rassuré par les ordres donnés par la jeune femme. Il avait l'impression qu'ils se préparaient pour une guerre.

- On ne sait pas ce qu'il se passe là-bas mais dans tous les cas on devra fouiller cette réserve avant que d'autres osent le faire. Et il vaut mieux garder un œil sur la ferme, au cas où, comme on le pense, les choses sont allées trop loin.

Le silence s'installa dans la pièce. Tout le monde se leva.

- Je pars maintenant, dit Paul en regardant l'horloge accrochée au mur.

Il était environ 10h30 et Martin avait seulement passé une journée dans sa chambre après s'être réveillé. Le matin même, il eut le temps de serrer la main de Malcom fermement, après quoi ce dernier avait dit avec un grand sourire : "Content de te revoir vivant, soldat".

Cela ne faisait que quelques jours qu'ils s'étaient séparés et pourtant, Martin avait l'impression de les avoir quitté des mois plus tôt. Et les revoir faisait du bien. Probablement l'affinité qu'il y avait entre Malcom et Amélie, cela donnait l'impression que l'on pouvait avoir confiance en tout le monde, qu'ils se connaissaient parfaitement. En fait, Martin ressentait un certains bien être en présence d'Amélie. Elle dégageait quelque chose de positif.

- Très bien, dit Amélie, Martin peut-être que tu peux profiter de devoir rester ici pour... prendre quelques cours de médecine ?

- Excellente idée, dit Amir en se levant.

Il semblait ravi de l'idée, il allait enfin pouvoir partager sa passion avec quelqu'un. Martin se leva avec les autres. Ils sortirent dans le couloir et Martin Appela discrètement Amélie. Malcom l'entendu aussi mais il fit signe qu'il l'attendait plus loin et s'éloigna.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda la jeune femme en croisant les bras.

Elle fronça les sourcils comme s'il allait lui annoncer une grave nouvelle.

- C'est juste...

Martin paraissait gêné, il se balançait sur ses deux pieds.

- Par rapport à l'autre soir, j'étais un peu shooté et...

- Je sais, coupa Amélie ou hochant la tête, tu m'apprécie mais malgré tout, pas au point de vouloir m'épouser.

Elle avait terminé sur un ton moqueur. Martin ne se senti pas pour autant plus à l'aise. Il aurait aimé lui répété ce qu'il avait dit ce soir là, mais serait-il vraiment sincère ? Et si ces brefs sentiments n'étaient dû qu'aux derniers événements passés ?

- C'est ça, dit-il avec un sourire forcé.

- Ne t'inquiète pas, j'avais bien remarqué que tu n'étais pas dans ton état normal. Mais moi aussi je t'aime bien quand même.

Elle tourna les talons pour rejoindre Malcom, laissant Martin seul, pensif au milieu du couloir. Il passa une main dans ses cheveux en bataille et souffla un bon coup. Emma. Il me devait pas oublier Emma. Elle était sa priorité.



Les jours qui suivirent, ils ne purent profiter du soleil. L'hiver avait reprit ses droits et les nuages traînaient au-dessus d'eux en permanence, menaçants. Paul continuait d'aller quotidiennement à la ferme, discrètement, afin de surveiller ce groupe devenu bien mystérieux. Malgré tout, les choses se faisaient de plus en plus claires : Mike était le chef, Julio et Noham les bras droits. Paul avait aussi confirmé que seuls les nouveaux venus avaient des armes, les autres se contentaient de bosser dans une serre sans rien dire. Il y avait des expéditions régulières, notamment deux jeunes femmes qui se ressemblaient beaucoup et qui partaient tous les jours pour de nouvelles aventures.

Malcom et Amélie allèrent deux jours de suite dans la réserve militaire dont avait parlé la jeune femme, ils réussirent à revenir avec des véhicules remplis d'armes et équipements militaire. Ils avaient bien remarqué qu'une grosse partie de la réserve avait déjà été pillée mais ce fut une grande chance d'avoir encore quelques armes à porté de main. Ils eurent donc deux caisses de munition, une série d'une dizaine de fusils d'assaut bons marchés ainsi qu'une collection de huit armes de poings. Le tout avait été découvert dans une partie de l'arsenal où une quinzaine de rôdeurs avait élu domicile. Les anciens survivants avaient dû laisser tomber cette partie du bâtiment, choisissant de ne prendre aucun risque.



Ce fut rendu fin Janvier que Paul décréta ne plus pouvoir ramener la moindre information intéressante. Aucun plan ne définissait les expéditions, sans compter les fortes pluies qui avaient obligé les survivants à arrêter de construire une palissade en bois qu'ils avaient déjà bien avancé.

- Trouve Alexandre, ordonna Amélie, parle lui. Dit lui que tu viens de ma part. Il faut les préparer à l'intérieur. Demande lui aussi s'il pense que Noham serait avec nous. S'il a sauvé Martin, ce n'est pas pour rien.

Paul quitta l'hôpital de nuit pour rejoindre la ferme dans laquelle il devait entrer. Même si Amir était très confiant, Malcom et Martin avaient des doutes quand à la possibilité qu'il entre dans la ferme sans être repéré. Mais il revint à l'hôpital au milieu de la nuit, un sourire satisfait aux lèvres. Alexandre avait dit qu'il essaierait de voir si Noham serait prêt à les aider. Le soir du premier jour de Février, Paul alla de nouveau parler à Alexandre, prendre des nouvelles.

- Il m'a dit que Noham était prêt à passer à l'action si besoin. Mais il a aussi dit qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de prouver qu'il était avec eux. Il préfère attendre avant de faire des conclusions trop hâtives. J'y retourne demain soir.

Le deuxième soir de Février, en effet, Paul était de nouveau à la ferme. Et il revint avec de meilleures nouvelles.

- Noham vient de sauver la mise à ton amie Emma et une autre fille, dit Paul en regardant Martin. Alexandre m'a dit qu'on pouvait avoir confiance.

Ni Martin ni Amir n'étaient rassurés. La tension montait et Amélie s'agitait. Elle gardait un calme impressionnant mais tous sentaient bien que dans sa tête, il devait y avoir des milliers d'idées qui s'entre choquaient. Au fur et à mesure que les jours passaient, les choses s'accéléraient et Martin sentait bien que l'explosion approchait à grand pas. Le soir du troisième jour de Février, Paul revint en annonçant qu'il avait parlé à Emma : ils allaient renverser Mike le cinquième jour. Le quatrième serait utilisé afin de prévenir tout le monde, de les briefer sur le plan qui allait suivre. Martin n'aimait pas du tout la façon dont les choses se déroulaient. Tout allait bien trop vite. Le soir du troisième jour de Février, il surpris une discussion entre Paul et Amélie. L'homme disait :

- Je sais que je ne suis pas doué en stratégie, mais quand j'ai parlé à Emma... elle a la rage. Quand elle m'a expliqué tout le plan, elle a bien conclu en se voyant comme la nouvelle chef de ce groupe. Je ne sais pas comment elle était avant ou quoique ce soit, mais sur ce coup, il va falloir l'avoir à l'œil. Elle n'a pas de mauvaises intentions, mais ce mois à se retrouver sous les ordres de Mike, ça ne lui a pas fait que du bien.

- Je comprend, avait répondu Amélie avec un calme déconcertant. On fera attention, j'y veille personnellement. Merci Paul.

Martin avait plus peur qu'autre chose. Il s'imaginait déjà revenir et se retrouver face à une Emma monstrueuse, sans âme et sans cœur. Et si elle le blâmait à son retour, l'accusant de l'avoir abandonné, une fois encore ? Martin était réellement perdu et ne savait plus s'il préférait rester éternellement ici, avec Amélie, Malcom, Amir et Jésus ou s'il avait hâte que Mike tombe pour reprendre tout à zéro aux côtés de Emma et... tous les autres.

Le quatrième jour fut long... très long. Paul fit ce qu'il avait à faire avant le grand jour et tous furent prêts, seul Amir avait choisit de rester en retrait, n'étant décidément pas bon tireur.

Le cinquième jour approchait, celui qui sonnerait ou la chut de Mike, ou le massacre des seules personnes que Martin connaissait encore. Il suffisait que Noham retourne sa veste et choisisse de sauver sa peau pour tout foutre en l'air. Le doute planait mais Amélie avait choisi d'avoir confiance en l'homme qui avait tué Louis.

- Je sais ce qu'il a fait, disait Amélie alors que Martin tentait de la raisonner. Mais il n'empêche qu'aujourd'hui, son père est au milieu de tout ça, il ne prendra pas le risque de le faire tuer.

Elle avait avoué avoir entendu Martin parler avec Noham une nuit et avoir eu, par la suite, une envie meurtrière. Mais si cet homme pouvait les aider à sauver tout le monde, elle était prête à faire l'impasse, aussi difficile à croire soit-il. Martin ne ferma pas l'oeil de la nuit. Il était sans arrêt dérangé par des images de Emma qui le détestait, Noham qui levait une arme vers lui, des rôdeurs qui se jetaient sur sa jambe...bref, durant la nuit qui précédait ce qui serait peut-être un massacre, il n'y eut aucune onde positive...

*

*

*

Merci de la patience de ceux qui attendaient les suite ! ;)

Les prochains chapitres jusqu'au 25 inclu sortiront dans les semaines à venir, au rythme de 1 par semaine.

Le chapitre 25 représentera une "mid-season" de ce Tome 2, cela me permettra de prendre de l'avance pour les chapitres qui suivront.

*

N'hésitez pas à voter si vous avez aimé ! :)

Bonne journée/soirée à toutes et à tous !

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