Cahier du Canada

MatthieuAuclair द्वारा

474 34 7

Voici la grande aventure de 5 amis qui visitent l'ouest du Canada. अधिक

Jour -2
Jour -1
Présentation des Canailles Complices
Jour 2
Jour 3
Jour 4
Jour 5
Jour 6
Jour 7
Jour 8
Jour 9
Jour 10
Jour 11
Jour 12
Jour 13
Jour 14
Jour 15
Jour 16

Jour 1

43 3 2
MatthieuAuclair द्वारा

Le départ de chez Lisa est prévu à 8h. Fidèle à sa réputation, elle m'offre pour tout petit déjeuner une prune dans laquelle elle a déjà croqué mais « qui n'est pas très bonne en fait ». Nous rassemblons les affaires et partons pour le RER. Nous devons retrouver Gaspard, Anne Charlotte et Nico au changement du RER B. Le rendez-vous est donné à l'avant de la rame, mais visiblement personne n'est d'accord sur le côté d'où arrive le RER, si bien que nous mettons un peu de temps à retrouver Gaspard et Anne Charlotte. Nicolas arrive comme une fleur quelques secondes avant l'arrivée du RER. Sur le trajet, jusqu'à l'aéroport, tout le monde est enthousiaste. Nicolas et Gaspard empruntent déjà l'accent québécois et ponctuent chaque fin de phrases par « C'est correc ». Je n'arrive pas à profiter pleinement de cet instant, je n'ai toujours pas l'AVE. Après moult recherches, je comprends que celui-ci est fortement conseillé mais pas obligatoire, une période de clémence étant accordée jusqu'à septembre 2016... Mais je reste inquiet. Ce qui est bizarre, c'est que je n'ai pas oublié de le demander, donc pour moi les autorités Canadiennes ont décidé en connaissance de cause de ne pas me délivrer l'autorisation. J'échafaude tout un tas de théories expliquant pourquoi je pourrais être persona non grata au pays du caribou.

A l'aéroport, je passe le contrôle douanier sans encombre, ce qui est légèrement rassurant. (Je reste néanmoins persuadé que je peux me faire refuser à l'immigration sur place à Toronto). J'ai déjà entendu deux histoires de proches ayant pu voler jusque-là bas avant d'être contraints de faire demi-tour). J'offre le petit déjeuner à mes amis, peut-être pour m'excuser de mon stress, bien que celui-ci soit –je crois- imperceptible pour les autres.

Nous montons finalement dans l'avion pour Toronto. Je suis avec Nicolas, les trois autres sont à notre gauche. Sur les sièges à l'avant il y a des écrans. Nous nous lançons dans une compétition de trivial poursuite, puis Nicolas et moi affrontons les 3 autres aux échecs. Nous perdons lamentablement suite à un joli coup de Gaspard. Nous décidons de regarder un film (nous avons en tout 8h à tuer !). Lisa nous recommande un « super film » qu'elle a « trop adoré » : The Lobster (le Homard en VF... oui avec un nom pareil j'aurais dû sentir l'arnaque !). Le film se passe dans un monde un peu identique au notre, mais où le célibat est proscrit. Chaque célibataire a 30 jours pour se trouver un partenaire, sans quoi il est transformé en animal. Seule manière d'échapper à cette règle : tuer des célibataires. Pour chaque célibataire tué, c'est un jour de sursit supplémentaire. Nicolas et moi trouvons le film certes intéressant, mais nous restons un peu médusés. Le film est bizarre et vraiment glauque, pas vraiment dans la ligne de notre enthousiasme pré-vacances ! Du coup je tente ma chance avec un autre film. C'est indiqué comédie, et je vois Albert Dupontel et Bouli Lanners sur l'affiche. Parfait. Le film s'appelle « les premiers, les derniers ». Je découvre peu à peu qu'il s'agit d'un film sombre, bizarre et encore plus glauque que le film précédent ! Ce n'est pas mon jour pour le choix des films !

Nous arrivons enfin au Canada ! J'ai la boule au ventre, vais-je pouvoir passer l'immigration ? Je me prends rapidement en photo, en me disant, « peut-être que ce sera la seule photo de moi au Canada ! » Nous sortons de l'avion direction l'immigration. Nous avons visiblement peu de temps pour attraper notre deuxième vol, alors nous marchons vite et demandons poliment aux gens devant nous de nous laisser passer. J'arrive à l'immigration. L'agent des douanes, me regarde, regarde mon passeport, me regarde à nouveau. Il sourit. C'est vrai que j'ai 8 ans de moins sur le passeport... Il semble bloqué sur mon passeport, il le regarde sans bouger. Cela dure une dizaine de secondes, pour moi une éternité... Puis il s'active soudain, fait un coup de tampon, me donne un papier et me laisse passer ! J'exulte ! Je peux enfin libérer ma joie, le voyage débute pour moi ! Je retrouve mes amis, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles.

Dans mon stress puis ma joie, je ne me rends pas compte que notre vol est arrivé en retard. Le commandant n'a même pas pris le soin de nous prévenir. Le comble, c'est que ce retard nous fait louper la correspondance ! Nous voilà coincés à Toronto. Pire, nos valises ont semble-t-il été retenus pour un contrôle aléatoire. En France il est 20h, nous commençons doucement à sentir la fatigue, la nuit va être longue ! Après une longue attente, où nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre ce qui se passe, nous obtenons de nouveaux billets. Nous sommes séparés sur 3 vols différents ! Pire, je partirais en premier, seul ! Le stress revient d'un coup, je n'ai pas d'argent et ma carte bleue est bloquée. C'est également à moi qu'il incombera la tâche d'aller récupérer la voiture de location. Bon c'est le moment de montrer que je peux prendre les choses en main ; je commence à prendre les renseignements auprès de mes amis pour organiser mon arrivée à Calgary. Même si cela me stresse, j'aime bien ce genre de situation, dans lesquelles je n'ai pas le choix, car j'arrive toujours à m'en sortir.

Nous tentons tout de même notre chance au comptoir. Coup de bol, nous arrivons à obtenir des billets pour le même vol. Je suis quand même soulagé. Le départ est prévu à 16h20 (1h20 en France !). Nous allons chercher un truc à grignoter, puis nous installons pour manger. Un jeune Canadien nous aborde : Joshua. Nous entendant parler français, il nous demande d'où nous venons. Il est incroyable de constater à quel point il est normal pour lui, d'aborder des inconnus de la sorte. Est-ce un marginal ? Ou est-ce le côté chaleureux des Canadiens ? Dans tous les cas, la discussion devient vite très intéressante. Du haut de ses 22 ans et tout fraichement diplômé, Joshua est sur le point de monter un restaurant franchisé Freshii. C'est une franchise Canadienne qui se développe très vite. Leur crédo ? De la cuisine saine, rapide et pas cher. Si l'on met de côté la viande, le concept ressemble beaucoup à celui que j'ai dans l'idée de développer dans quelques années. Il me laisse consulter un énorme classeur, dans lequel se trouvent les recettes, les processus de fabrications, les différents schémas logistiques pour optimiser les tables et les cuisines. C'est une vraie bible ! Joshua est persuadé que Freshii va révolutionner le monde, en changeant les habitudes alimentaires. J'admire sa passion.

L'heure de monter dans l'avion coupe notre discussion. Lorsque Nicolas et moi entrons dans l'avion, un homme nous interpelle : « Vous êtes français ? Je reviens de Paris c'était génial ! » Et voilà Nicolas lancé dans une nouvelle discussion. Ce n'est donc pas une légende, les Canadiens sont réellement extrêmement accueillants. Quelle leçon pour nous les français, si fermés et rabat-joie face aux inconnus !

Je n'arrive pas à dormir dans l'avion, je somnole légèrement devant un film « seul sur mars ». Je crois que j'ai lâché quand le type se met à faire pousser des pommes de terre dans son caca, sur Mars. Nous atterrissons enfin à Calgary, nous sommes crevés (il est 5h30 à Paris...). Il nous faut encore récupérer les valises et la voiture de location, avant de partir faire les courses. La journée n'est pas terminée ! Nous prenons un petit café, (j'en profite pour dérégler complètement la machine à café en me trompant de bouton !) et attendons nos bagages. Longtemps. Très longtemps.... Puis la nouvelle tombe : les sacs d'Anne Charlotte et moi sont perdus pour le moment ! Nous allons chercher la voiture, en attendant qu'ils arrivent. Nous nous rendons compte assez vite que nous avons vu trop petit pour la voiture. Nous payons un supplément et louons une magnifique Ford. La voiture est grande, massive, pleine d'électronique. Boite automatique, régulateur de vitesse et même un toit ouvrant avec un filet anti-insecte ! On s'amuse en se prenant pour de riches Américains, sans aucune conscience écologique, au volant de ce monstre. Voilà comment ils arrivent à produire en moyenne 3 fois plus de CO2 que nous !

Néanmoins, dès que nous sortons de l'aéroport, nous nous rendons compte que notre « gros 4x4 » n'est qu'une toute petite voiture ici à Calgary ! Cette ville est vraiment surprenante. Elle est totalement quadrillée et les rues s'appellent 1st, 2nd, 3rd, ... On dirait que la ville a été construite sur une plaine, en partant de 0. Il n'y a aucune voiture garée sur les trottoirs, mais de vastes parkings vides. Tout à l'air plus grand et plus simple qu'en France. Je souris à l'idée d'imaginer des Canadiens visitant la France : que se disent-ils lorsqu'ils se promènent dans nos ruelles étriquées ?

Les bagages n'étant toujours pas là ; direction les courses et plus précisément l'enfer de la consommation, le bien nommé Wal-Mart. « Economisez de l'argent, vivez mieux ». J'ai pour mission avec Gaspard les fruits et légumes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas Biocoop. Mais bon, il faut jouer le jeu ! Sur la liste est indiqué « oignons X3 ». Gaspard et moi n'en prenons qu'un et pour cause, il pèse 800 gramme !

Nous finissons les courses et les rangeons dans la voiture. Nous appelons l'aéroport : « toujours pas de bagages ». Il est 7h du matin à Paris, cela fait donc exactement 24h que nous sommes debouts. Nous sommes exténués. Que faire ? Partir vers le camping de Banff que nous avons réservé ? Le camping est au Lake Louise, donc 1h30 de route. Il me manque mon sac de couchage, mon matelas, mes vêtements et affaires de toilettes. Idem pour Anne Charlotte. Et si l'on fait cela, comment récupérer les valises une fois partis ? Il y a une seule livraison par jour pour Banff. Et pour donner l'adresse du camping perdu dans la forêt, ça va être coton, sachant qu'à tous les coups, il n'y aura pas de réseau là-bas. L'autre option consisterait à dormir sur place dans une auberge de jeunesse en espérant que les valises arrivent demain matin. Cela nous couteras bien 30 dollars chacun, mais serait plus confortable pour tout le monde. Le débat fait rage dans la voiture. Nicolas et moi voulons dormir à Calgary, Anne Charlotte veut dormir ici, puis change d'avis l'instant d'après et Lisa veut absolument –mais vraiment absolument- dormir au camping paumé à 1h30 d'ici. (Pendant ce temps, Gaspard ponctue le débat de savoureuses petites blagues !).

A ce moment cher journal, crois-moi, j'ai serré les dents, car je me connais par cœur... Quand je suis aussi fatigué, et soumis à ce genre de situation, j'ai la fâcheuse tendance à devenir légèrement désagréable (enfin totalement insupportable en réalité !). D'un côté, je voulais abandonner mon confort, c'était un peu le but de ces vacances ! Mais de l'autre côté, merde, je n'ai ni matelas ni vêtement ni brosse à dent et je n'avais pas dormi depuis 24h ! Je me suis alors contenté de dire aux autres que je préférais dormir ici, car je « me voyais mal faire 1h30 de route, puis planter les tentes » mais que c'était « comme ils voulaient ». Finalement il n'y eu plus que Nicolas et Lisa pour débattre. L'atmosphère devint tendue car personne ne voulait lâcher jusqu'à ce que -dieu soit loué- Nicolas ait le dernier mot. J'aurai donc un matelas ce soir ! Quel bonheur !

Nous appelons un hostel à Calgary, il y a de la place, parfait ! Nous y allons vite, et après le check-in je fonce vers mon lit. Je n'ai que rarement autant apprécié la douceur d'un matelas. Hier encore j'aurais trouvé ces conditions pour dormir spartiates. Mais ce soir, je m'endors vite et avec un grand sourire.

En m'endormant, je songe à cette journée folle et deux choses me viennent à l'esprit. La première, c'est que l'équipe est bien soudée car si nous ne nous sommes pas fâchés ce soir, alors c'est que vraiment nous ne nous fâcherons pas des vacances ! La seconde, encore plus passionnante, c'est que l'on découvre la personnalité des gens que l'on croit connaitre par cœur. Il me faut du temps pour comprendre l'insistance de Lisa. Il me semble pourtant qu'il est évident de rester là ce soir, mais pour elle, c'est visiblement une grande déception. J'apprendrai peut-être par la suite ce qui la pousse à vouloir tant aller à ce camping ce soir-là ?

पढ़ना जारी रखें

आपको ये भी पसंदे आएँगी

46.9K 4.3K 56
Comme vous le savez en Afrique plus particulièrement la Guinée la polygamie à un taux de pourcentage élevée. Asmaou Bella Diallo forcé à se déguise...
3.3M 229K 90
J'étais le prince héritier du trône d'Oman. Accusé à tort, on a fait de moi le traître de la couronne. Je suis resté enfermé sept années dans l'ombr...
1M 54.4K 119
Une vie transformée en un pire cauchemar À lire... NB: 🚫⚠️🔞 Les scènes sexuelles sont vraiment détaillées alors si cela ne vous convient pas veuil...
40.6K 304 52
Clara, une jeune fille de 18 ans, se décide de faire du baby-sitting pendant l'été pour se faire un peu d'argent de poche avant la rentrée. Rapidemen...