21 juillet 2014, dans le train en direction de Paris.
Cela fait une demi-heure que je suis assise dans ce fauteuil peu confortable, et je suis à deux doigts d'avoir une crise d'angoisse. Mais que m'a-t-il prit ? Pourquoi ai-je déposé ma candidature à Paris ? Je dois partir, je ne peux pas aller à Paris, je n'y survivrais pas. Je m'agite sur mon siège et prépare un plan pour sortir d'ici. A la prochaine escale, à Toulon, je sortirai de ce train qui rejoint les Enfers. Quitte à arrêter les études, je peux devenir barmaid s'il le faut, ou serveuse. Quelque chose qui ne mérite pas de monter à Paris, ville des horreurs, de mes cauchemars.
Toulon, je dois descendre là, partir et m'enfuir. Peut-être que ma grand-mère ne m'en voudra pas, peut-être qu'elle me comprendra. Je dois partir, je risque de mourir si je ne descends pas là.
- Excuse-moi, je peux me mettre là ?
Je sursaute à l'entente de cette voix grave et lève la tête, j'ai la main suspendu au-dessus de mon sac. J'ouvre la bouche mais aucun son ne veut sortir. J'ai perdu ma voix, je ne peux plus parler. Mes yeux s'emplissent de larmes à ce moment-là, c'est trop. Beaucoup trop. Je me lève du siège pendant que le jeune homme en face de moi me regarde d'un air inquiet. Il jette rapidement un coup d'œil vers mes affaires avant de se pencher vers celles-ci. Mais où est-ce qu'il se croit celui-ci ? Je m'apprête à répliquer, mais je suis toujours aussi muette. Il attrape un papier et le lit.
- Paris ? demande-t-il en me lançant un regard par-dessus mon billet de train.
Je n'ose plus bouger, de toute façon j'en serai incapable. L'inconnu sourit doucement avant de s'asseoir.
- J'y vais aussi, c'est pour quoi toi ?
Je me rassois doucement, le train vient de redémarrer. C'est trop tard maintenant. Les yeux pleins de larmes, je me racle la gorge et murmure :
- Merci.
Je ferme les yeux doucement, j'ai l'impression que cet individu est un messager du diable, envoyé spécialement pour m'empêcher de descendre du train et m'entraîner tout droit en Enfer. Mais, d'un autre côté, je me dis que c'est peut-être un ange venu du ciel, un cadeau de mes parents. Que le destin me l'a mis sur ma route pour que je reste dans ce train, parce que même si je flippe rien qu'à l'idée d'être à Paris, je sais que je l'aurais regretté. Je rouvre les yeux lentement, l'inconnu me regarde toujours, il est désormais assis en face de moi et je l'observe rapidement, il a un t-shirt gris qui le moule parfaitement, et des tatouages courent tout au long de ses bras, ce qui le rend encore plus sexy. Il est brun aux yeux marrons très foncés, il sourit document et j'aperçois une petite fossette, il fait plus gamin avec ça.
- Je croyais que tu étais muette, reprend-il.
Je rigole doucement pendant qu'un sourire nait sur son visage.
- Non, je... J'ai un peu paniqué.
Je souris légèrement à mon tour avant de me souvenir de sa question précédente, à laquelle je n'avais pas répondu :
- Je vais à Paris pour commencer mes études, et toi ?
- Je rejoins mon frère jusqu'à la fin des vacances, mais comme je passe presque ma vie à la capitale, je pense que je devrais me prendre un appartement et déménager complètement.
J'opine de la tête.
- Effectivement, il serait plus préférable d'y habiter totalement dans ce cas-là !
- Oui, je crois aussi ! Je peux savoir quel genre d'étude tu vas entamer ?
- Médecine.
- Ah, jolie blonde veut sauver les gens !
Sauver les gens ? Effectivement, mais je devrais également apprendre à me sauver moi-même avant tout. Je fronce, malgré tout, les sourcils, jolie blonde ? Sérieusement ? Je commençais à l'apprécier, mais je crois que le fait de m'appeler comme ça ne passera pas.
- Tu ne m'as pas dit ton prénom, donc je fais avec les moyens du bord.
Il rit doucement lorsqu'il s'explique, et son rire me fait sourire.
- Soléa, je m'appelle Soléa.
- J'aime bien, mais je préfère jolie blonde.
Je croise les bras sur ma poitrine, mais ne peut m'empêcher de laisse échapper un petit rire
- Connor, dit-il en me tendant la main.
- Enchantée, Connor, dis-je en lui serrant la main.
Nous avons parlé pendant tout le trajet. Et il a même réussit à me faire oublier mon angoisse pendant quelques heures. Connor n'est pas seulement un mec tatoué qui se la joue ange gardien sans le savoir. A la rentrée il rentre dans une fac de droit à Montpellier, mais il aimerait bien être transféré à Paris pour être avec son frère. J'ai également appris qu'il a dix-neuf ans, comme moi. En ce moment il vit encore avec sa mère, à Toulon, et ce jusqu'à la rentrée. Mais pour l'instant, il veut seulement profiter de son frère, et de ses vacances à Paris. Lui et son frère, Nathan, ont une relation très fusionnelle. Nathan a un an de plus que nous et entame sa seconde année de journalisme à Paris. D'après ce que j'ai pu comprendre, Nathan est un peu le héros et le modèle de Connor. J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur pour connaitre ça, moi aussi. J'ai également appris que mon appartement est situé à une dizaine de minutes de celui de Nathan, donc Connor m'a dit : « Nous allons beaucoup nous voir, jolie blonde ». J'avais ricané, mais j'étais soulagée de me dire que je n'allais sans doute pas rester seule la moitié de mon été.
De mon côté, je n'avais pas beaucoup à lui dire, dans les grandes lignes, je lui ai expliqué que mes parents étaient morts alors que je n'avais que sept ans, et mes grands-parents m'avaient alors recueilli. A part eux, je n'avais aucune attache à Nice, j'avais des amis c'est vrai, mais je ne suis pas sûre qu'ils prennent de mes nouvelles ou que l'on se revoit.
Lorsque l'on est tous les deux sortis du train, je m'étais attendue à ce que chacun parte de son côté mais j'ai été surprise qu'il prenne ma grosse valise et me dise de le suivre :
- Viens, mon frère est venu me chercher, ça ne devrait pas le déranger de te ramener.
Mes yeux se sont ouverts grand comme des soucoupes. Mon grand-père m'a toujours appris de ne pas monter dans la voiture d'un inconnu. Et Connor et son frère sont bel et bien des inconnus. Même si pendant plusieurs heures Connor m'a raconté sa vie, il reste pour moi un étranger. Et je ne suis pas sûre de vouloir mettre ma vie en danger pour cela. Voyant que je me suis arrêtée de marcher, le tatoué se place devant moi et se pince l'arête du nez.
- Ah. Je vois, on t'a toujours dit de ne pas monter dans la voiture d'un inconnu.
Je fronce les sourcils sans répondre, mais comment peut-il le savoir ? Ce mec doit forcément lire dans mes pensées !
- Ma mère me le dit encore aujourd'hui, c'est pour ça. Bon, écoute, je ne vais pas te forcer la main, mais je suppose que tu vas appeler un taxi, donc dis-toi que le chauffeur sera également un étranger.
Il fouille quelque secondes dans ses poches avant de sortir sa carte d'identité, il reprend :
- Tiens, comme ça comme tu connais tout ça maintenant, je ne suis plus un inconnu. Et je te montrerai même celle de mon frère. Alors t'en dis quoi ?
Je le regarde me supplier du regard, et fini par exploser de rire.
- Tu as su me convaincre, mais je ne veux pas déranger ton frère !
Il sourit puis prend ma main dans l'une des siennes et ma valise dans l'autre :
- Génial ! Allons-y !
Je le suis dans le dédale des retrouvailles, et des aux revoir qui font fureur dans cette gare. Lorsque nous sortons, je suis obligée de me stopper net, et arrête Connor dans son avancé.
- Qu'y-a-t-il ?
- Tu te souviens quand je t'ai dit que je détestais Paris ?
- Oui, même si tu ne m'as pas dit la raison. Ça va aller ne t'inquiète pas. Puis je suis là, ne t'en fait pas !
Je hoche doucement de la tête avant d'inspirer profondément. Je lui souris doucement, et nous continuons d'avancer. Il se dirige rapidement vers une voiture grise et me lâche la main lorsqu'un homme en sort. Les deux jeunes se prennent dans les bras, et je suis bouche-bée lorsque je vois la ressemblance entre les deux frères. Je suis époustouflée devant tant de beauté. Nathan est légèrement plus grand et plus musclé. Lorsque les deux frères se lâchent, ils me font face tous les deux. Le plus grand des tatoué fronce les sourcils avant de se tourner vers son frère :
- Connor, ne me dit pas que...
- Non ! Ce n'est pas ce que tu crois, elle emménage à Paris, à quelques rues de ton immeuble, je m'étais dit qu'on pouvait l'accompagner pour qu'elle évite de prendre un taxi. Puis comme elle ne connaît personne...
En comprenant ce à quoi il pense, mes yeux s'agrandissent comme des soucoupes, NON ! Connor rit à gorge déployé en voyant mon regard puis fait les présentations:
- Jolie blonde, je te présente mon frère, Nathan. Nathan, voici jolie blonde.
Lorsqu'il capte mon regard noir, il continue :
- Mais elle préfère Soléa.
Je lève les yeux en souriant, bien sûr que oui je préfère Soléa ! Connor et Nathan se regardent, l'air rieur. Et je comprends alors que leur relation est vraiment fusionnelle.
- Ah, Nath' ! Fais voir ta carte d'identité, ou une connerie du genre.
Oh mon dieu la honte, il ne va pas vraiment le faire n'est-ce pas ?
- Non c'est bon, Connor ! Puis, je vais prendre un taxi ! Vraiment, ça ne me dérange pas !
- Jolie blonde, tu ne bouges pas de là !
Nathan nous dévisage à tour de rôle avant de sortir un permis de conduire qu'il donne à Connor. Celui-ci me met le papier rose sous le nez.
- C'est bon je te dis ! Merci.
- Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ?
- Jolie blonde que voici...
- Soléa, le coupé-je.
- Soléa, ne monte pas avec les gens qu'elle ne connaît pas. Donc je lui ai montré ma carte d'identité et ton permis donc c'est bon. On peut embarquer !
- T'es vraiment un gamin, réplique son frère.
Nathan secoue la tête en rigolant avant de prendre ma valise des mains de son frère. Je fronce les sourcils avant de parler, mais il ne m'en laisse pas le temps avant de la mettre dans le coffre de sa voiture et dire :
- Alors, on y va ?
Je laisse échapper un petit merci après que Nathan m'ait ouvert la portière arrière.
Une fois dans la voiture, les frères Muller – j'ai vu leur nom de famille sur leur papier – ont parlé un peu de leur vie, des choses basiques : Comment allait leur mère ? Sur le fait que Connor veuille changer de FAC, la différence entre Toulon et Paris. Leurs amis en commun. J'étais en train de décrocher quand Nathan m'a posé une question :
- Donc si j'ai bien compris tu emménages dans le quartier ? Mais tu n'as que cette valise ?
- Oui, j'emménage dans un petit loft, avec deux colocataires si j'ai bien compris. Et mes affaires sont déjà arrivées là-bas normalement, donc je n'avais plus que cette valise.
- Tu connais tes colocs ?
- Absolument pas, j'ai échangé des messages rapidement avec une, elle s'appelle Aria. Mais c'est tout, je crois que le deuxième s'appelle Paul, mais je ne suis pas sûre.
Connor se retourne sur son siège avant de me dévisager.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.
- Tu veux nous faire croire que tu ne connais rien sur les colocs avec qui tu vas vivre, mais tu as failli ne pas monter avec nous pour un simple trajet en voiture ?
- Euh, vu comme ça effectivement...
- C'est simple ! On viendra avec toi dans ton loft pour être sûre que l'on ne te laisse pas avec des fous psychopathes !
Nathan explose de rire pendant que je fixe Connor. Est-ce que c'est une blague ? Le brun foudroie son frère des yeux:
- Connor je te connais par cœur, tu veux l'accompagner seulement parce que tu as entendu qu'il y aurait une fille dans cet appartement.
- Merde, grillé.
Je ne sais pas si je dois être dégoûtée de ce que je viens d'entendre ou alors exploser de rire, parce que la situation m'échappe totalement. Et c'est ce que je fais, je laisse échapper un rire léger. Nathan me regarde dans le rétroviseur mais ne dit rien.
Il y a à peine quelques heures, j'étais en flippe total, je ne savais pas dans quoi je m'aventurais, j'étais seule et perdue. Je ne savais même pas où j'allais mettre les pieds, mais j'ai eu la chance de tomber sur Connor Muller, un ange tombé du ciel qui arrive à me faire rire et à faire oublier en partie mes angoisses. J'ai l'impression de connaître ce grand brun, un peu trop sûr de lui parfois, depuis longtemps. Et je ne suis désormais plus seule dans cette ville.
- Et voilà, on est arrivé. Tu veux qu'on t'accompagne ?
Nathan se tourne vers moi à ce moment-là, attendant une réponse de ma part.
- Non, je vous ai assez dérangé, merci beaucoup en tout cas !
- Hors de question, jolie blonde ! Je ne te laisse pas comme ça dans ce monde de brute.
Je souris en secouant la tête, ce mec est totalement dérangé.
- Comme tu veux, Connor. Allons surtout voir à quoi ressemble Aria.
- Ça me va aussi !
Nous sortons finalement tous les trois de la voiture et Nathan prend ma valise. Il balaie mon merci de la main, comme si c'était normal, et les deux frères m'emboitent le pas.
Après avoir inspiré profondément et après avoir jeté un coup d'œil aux deux garçons derrière moi, je frappe à la porte. Quelques secondes plus tard, une jeune fille, qui doit avoir mon âge ouvre la porte. Ses cheveux bruns lui arrivent au niveau des épaules, elle n'a pas l'air plus grande que moi, moins d'un mètre soixante-dix je dirais, et elle porte une combi-short qui lui va superbement bien. Ses grands yeux verts nous regardent, les garçons et moi à tour de rôle.
- Bonjour, je suis Soléa, tu dois être Aria ?
La brune affiche un énorme sourire avant de se décaler pour nous laisser passer :
- Oui c'est ça ! Oh je suis tellement contente que tu sois là ! J'adore tes cheveux ! Je ne savais pas que tu serais accompagné ! Tu as fait bon voyage ?
J'entends Connor murmurer "j'adore aussi tes cheveux, jolie blonde", je lui donne un coup de coude dans le ventre avant de rentrer. Aria a l'air surexcité mais j'adore ça ! Je rentre et me tourne vers les garçons pour les présenter. Je fronce les sourcils lorsque je vois Connor dans l'encadrement de la porte qui ne bouge pas. Il se contente seulement de fixer ma nouvelle colocataire. J'ai envie de me passer la main sur le visage pour montrer à quel point je suis désespérée, mais cela ferait mauvaise impression. Nathan lui ne se gêne pas de pousser son frère en laissant échapper un juron. Je me contente de répondre à Aria le temps que Connor reprenne ses esprits :
- Merci beaucoup ! Oui j'ai fait bon voyage, et non ce n'était pas prévu, mais j'ai rencontré Connor -il sourit à ce moment là- dans le train et nous avons sympathisé. Et Nathan m'a gentiment amené en voiture ici, j'espère que ça ne dérange pas...
Aria frappe énergiquement des mains avant de prendre la valise des mains de Nathan avant de sortir du couloir, nous la suivons alors :
- Non, ne t'en fait pas ! C'est génial au contraire ! Viens je vais te faire visiter le loft. Paul n'est pas encore là, il est allé faire quelques courses.
Elle tourne la tête dans notre direction, un grand sourire sur le visage puis continue de marcher à grand pas :
- Les garçons ça ne vous dérange pas de nous attendre dans le salon, pendant que je fais visiter à Soléa ?
Nathan, qui est derrière moi, ricane avant de murmurer à mon oreille :
- T'es sûre qu'on te laisse avec elle ? Elle ne nous connaît même pas et nous laisse seuls dans son salon. On pourrait être des cambrioleurs ou pire des meurtriers ?
Je pouffe avant de me retourner vers lui et de sourire doucement :
- Effectivement, mais ce n'est pas le cas n'est-ce pas ? Vous allez attendre bien sagement ? Puis je ne pense pas que la visite dure des heures !
Le brun sourit et hoche de la tête. Je rattrape Aria, et découvre une cuisine ni trop grande ni trop petite dans les tons de gris et bordeaux, le salon où j'ai laissé les deux frères étaient déjà magnifiquement décoré, il était sobre mais cosy, et je rêve déjà de m'installer sur l'un des canapés en cuir. En face de la cuisine, la brune me pointe une porte du doigt en me disant que c'est sa chambre. La salle de bain est située juste à côté, est encore une fois, celle-ci est soigneusement décorée et est assez grande pour trois. En face de la salle d'eau, Aria ouvre une porte, et je ne vois que des cartons jonchant le sol et le lit deux places. Elle me dit que cette pièce est ma chambre, et que toutes mes affaires sont arrivées la veille. Je n'ai plus qu'à m'installer. Le seul inconvénient avec l'emplacement de ma chambre est que celle-ci est placée juste à côté des toilettes. Mais je pense que je survivrais. En retournant dans le salon, ou les deux frères attendent patiemment sur les canapés, Aria me montre la dernière porte, qui se trouve juste à côté de la porte d'entrée : la chambre de Paul.
Après cette visite express, Aria nous propose à boire, et part dans la cuisine chercher nos sodas. Nathan en profite pour me poser une question :
- Alors tu te sens comment ?
- Bien ! Le loft est génial ! Toutes mes affaires sont là, et ma coloc a l'air déjanté et ça me plait !
- Elle est surtout canon, oui, murmure Connor.
Ma main rencontre l'arrière de sa tête en moins de temps qu'il n'en faut pour Aria de revenir avec nos boissons.
- Eh, jolie blonde !
Je secoue la tête en réprimant mon rire. Ma nouvelle colocataire en profite pour s'asseoir sur un pouf face à nous en nous donnant nos verres.
Pendant plus d'une demi-heure nous avons tous les quatre parlé, rigolé et appris à nous connaître. Je n'ai pas passé un après-midi comme celui-ci depuis des années. Je me sens sereine et revigorée.
- Donc, si j'ai bien compris, tous les trois vous venez tout juste de vous rencontrer ? demande Aria lorsque la conversation se calme.
Je hoche de la tête :
- Enfin, Connor et Nathan sont frères, mais sinon oui c'est ça.
- Je trouve ça trop cool ! En tout cas les garçons vous revenez quand vous voulez ! En plus je suis sûre que vous vous entendriez bien avec Paul !
Les garçons sont partis quelques minutes après, et Connor a pris mon numéro de téléphone en m'affirmant qu'il reviendrait me voir demain, pour voir si je suis toujours vivante. Nathan a rigolé à ce moment-là. J'ai aidé ma nouvelle colocataire à ranger les verres, puis je suis allée dans ma nouvelle chambre pour ranger mes affaires. Un sublime balcon que je n'avais pas encore vu, m'appelle. Je sautille, c'est définitif : si cela continue comme ça, je vais adorer ma nouvelle vie ici !
Je ne vois pas le temps passer. Mes cartons sont presque tous vides quand Aria fait irruption dans ma chambre. Je lui jette un coup d'œil, attendant qu'elle parle tout en rangeant mes pulls dans ma penderie. Comme elle ne dit pas un mot, je me retourne vers elle et l'interroge du regard.
- Quelque chose ne va pas ?
- Non, non, c'est juste que en quelques heures tu as tout rangé, et je trouve ta chambre sublime. Wow, et tous les livres que tu possèdes c'est juste fou ! Je suis fan !
Je lui adresse un magnifique sourire et la remercie.
- Pardon, je n'étais pas venue pour ça à la base. En fait, Paul revient avec des pizzas, tu manges avec nous ?
- Oui bien sûr !
- Cool, tu as besoin d'aide pour finir ta chambre ?
Je plis mon dernier pantalon avant de regarder le seul carton qu'il me reste : ce sont mes sous-vêtements.
- Non, ne t'inquiète pas, j'ai presque fini, mais tu peux rester si tu veux !
- Génial !
La jolie brune n'attend pas une seule seconde avant de sauter sur mon lit pour s'y allonger à plat ventre et me regarder ranger. Aucune de nous deux ne parle, seule une chanson de Vianney empêche le silence total. Aria balance sa tête au rythme de la musique pendant que je fredonne les paroles.
- Alors, tu as laissé un copain à Nice ? finit par demander ma nouvelle colocataire.
Je secoue la tête, et répond par la négative.
- Non, et toi, quelqu'un fait battre ton cœur ici ?
- Tu ne te fous pas de moi, hein ?
Je m'approche d'elle et m'assoie sur le bord du lit, tout en secouant de la tête :
- Bien sûr que non !
- Cool ! Alors, aucun ne fait « battre mon cœur » comme tu dis. Mais putain ce que Connor m'a donné chaud ! Wow ! Canon ce mec, puis ses tatouages, oh mon Dieu ! Je risque de ne jamais m'en remettre ! Quand est-ce qu'il revient au loft ? Je pense que j'aimerais faire plus ample connaissance avec lui. Et pourquoi pas lui présenter mon lit.
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, tout en secouant la tête. Nom de Dieu, je risque de ne pas m'ennuyer ici ! Je lui prends le bras avant de dire :
- C'est vrai qu'il n'est pas mal, mais tu as vu son frère ? En tout cas, si tu veux savoir quelque chose, c'est que tu ne l'as pas laissé indifférent tout à l'heure ! Et je n'ai aucune idée de quand je compte les revoir, désolée...
Au même moment, mon téléphone vibre, m'annonçant l'arrivé d'un message. Aria tend le bras pour l'attraper, regarde rapidement avant de me le donner, un sourire resplendissant sur le visage.
Numéro inconnu : Hey jolie blonde, j'espère que ta colocataire canon ne t'a pas tué, ça serait dommage. Tu serais partante pour un café demain ? Mlle Canon est invitée. Bonne soirée.
J'émets un léger rire et m'allonge sur le dos, en commençant à répondre. Aria me tape énergiquement la cuisse puis frappe des mains.
- Dis oui ! Allez, ça pourrait être trop cool ! On te fera visiter un peu en plus !
Mon rire fuse encore plus fort et j'envoie mon message à Connor :
Soléa : Hi ! A ma grande surprise je suis encore en vie aha. Oui va pour un café ! Aria sera de la partie. Passe une bonne soirée toi aussi.
Je me retourne vers Aria et la regarde sérieusement.
- Alors, tu as dit oui ?
- Oui – elle frappe des mains mais je la stoppe rapidement –. Mais, je ne suis pas là pour tenir la chandelle !
Un long cri aigu sort de sa bouche et elle m'embrasse rapidement la joue. Au même moment, la porte de ma chambre s'ouvre en grand et un jeune homme rentre, l'air paniqué. Il est blond, les yeux marrons, et est plutôt grand. Il nous regarde toutes les deux avant de jeter un coup d'œil rapide dans la pièce.
- Tout va bien ? prononce-t-il au bout d'un moment.
- Oui, bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ? Oh ! Tu as rapporté les pizzas ? Cool j'ai la dalle !
Aria se lève en sautillant, embrasse rapidement la joue du blond et court dans la cuisine. Je me lève à mon tour en posant mon téléphone et m'approche de lui.
- Tu dois être Paul, je suppose ?
- Et toi notre nouvelle colocataire, Soléa, si je ne me trompe pas ? J'espère qu'Aria ne t'a pas trop mise mal à l'aise, elle peut être... envahissante quelques fois.
- C'est ça ! Non, ne t'inquiète pas ! Au contraire, je pense qu'elle m'a fait me sentir chez moi rapidement, je crois...
- Alors je suis content ! Bon, on devrait manger ces pizzas nous aussi, sinon dans quelques minutes, Aria aura déjà tout englouti. Et je te jure qu'elle le ferait. Des fois je me demande comment elle fait pour stocker toute cette nourriture dans son petit corps.
Je hoche doucement de la tête en riant avant de le suivre.
Après le repas, où nous nous sommes tous les trois enfilés pizza sur pizza, nous avons passé notre soirée devant un film. Enfin, regarder est un bien grand mot : nous avons surtout parlé dans les canapés (qui sont d'ailleurs ultra confortables). J'en ai également profité pour envoyer un rapide message à ma grand-mère pour lui dire que j'étais bien installée, et que je l'appellerai le lendemain pour lui donner de mes nouvelles. Vers minuit, je laisse mes nouveaux colocataires, les larmes aux yeux et mal aux abdos d'avoir trop rit, pour aller me coucher.
Mine de rien, je suis exténuée, entre ma panique dans le train, mon emménagement dans ma chambre et les nouvelles rencontres que j'ai eu. Finalement, tout se passe superbement bien pour le moment. Mes colocataires ont l'air géniaux, j'ai déjà rencontré deux personnes, Nathan et Connor, en plus d'Aria et Paul. Ce qui m'enlève une épine du pied. En venant ici, j'avais peur de devoir rester seule, et avoir du mal à me faire des amis. Mais tout va pour le mieux pour le moment. Je m'endors, sereine et déterminée à ce que mon année ici, à Paris, là où mes parents ont disparus, se passe pour le mieux pour moi.
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Salut, saluuut c'est encore moi ! 😜
Vos retours sur le prologue m'ont fait super plaisir, vous pouvez pas savoir ! ❤️
J'ai hâte d'avoir ceux sur ce premier chapitre !
Love ❤️
Chloé. 🐱☕️