Je suis à la cantine, assise avec les autres, comme d'habitude la table la plus bondé. Je n'arrive pas à manger aujourd'hui. Ce n'est pas la nourriture, non, elle a toujours été mauvaise, mais ça ne m'a jamais vraiment dérangé. Non, aujourd'hui, c'est à cause de mon gosse de riche. Les peu de fois où il est sérieux, il me fait réfléchir.
J'ai d'abord réfléchi à ce qu'il m'a dit à la soirée. Qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Pourquoi on agit comme ça ? Pourquoi je suis différente quand je suis avec lui ? Ou alors, est-ce que c'est la vraie moi qui ressort avec lui ? Je ne comprends plus rien. J'aurais voulu demander de l'aide à quelqu'un, mais je ne peux pas. Tout simplement, parce que je ne veux pas. C'est cette saleté de fierté qui se réveille d'un coup, et qui m'empêche de dire quoique ce soit.
Et ensuite, vu que je n'arrivais pas à trouver le pourquoi du comment du premier sujet, j'ai réfléchi à l'autre sujet. Devrais-je travailler avec lui ? Et il y avait tellement de question que je me posais...
Je jette ma cuillère dans mon plateau et je me lève pour aller débarrasser. Finalement, j'ai pas envie de manger. Ce gosse de riche occupe beaucoup trop mes pensées.
Je vais m'asseoir dehors, et quelques personnes me rejoignent. On parle un peu, et ceux de la cantine viennent me voir en me demandant ce qui s'est passé. Je leur ai lancé un regard de travers, et je les ignoré. Je sais, je devrais agir gentiment, mais quand je m'énerve, je m'énerve c'est tout. Et si ça dérange quelqu'un, je m'en moque totalement.
On sort des cours et je suis mieux. Enfin, moins énervée. Je vois Irina venir en courant vers moi, et elle me dit ce qui m'énerve à nouveau.
- Ton ex est là ! Grayson, il t'attend je crois !
À quoi il joue à toujours venir dans mon quartier ? Je marche avec mon sac sur le dos, et je regarde autour de moi pour voir où il est. Je le retrouve assit sur le capot de sa voiture, en train de tapoter sur l'écran de son téléphone. Je vais vers lui, et il relève la tête quand je suis enfin face à lui.
- Qu'est-ce que tu fais encore ici, gosse de riche ? Tu veux te faire tabasser par la bande de Dany, c'est ça ?
- Je me fiche de ce Dany. Je suis venu te voir. Alors tu as réfléchi ?
- Réfléchir à quoi ?
- Ne fais pas l'imbécile avec moi, tu sais de quoi je parle.
- Ne me parles pas comme ça, Grayson ! Je te le ferais regretter !
- Tu vas encore me donner un coup de poing ? (Dit-il avec son sourire taquin)
- Non, je te ferais mille fois pire !
- Bon, ça suffit maintenant.
Je ne comprends pas au début sa phrase. Jusqu'à ce qu'il me prenne par la taille et qu'il m'allonge sur le capot de la voiture. Je reste bouche-bée face à son geste, et je le repousse, mais il ne bouge pas d'un poil.
- Qu'est-ce que tu fais ?! Laisse-moi !
- J'en ai marre que tu fasses la dur. Devrais-je te rappeler que tu es une fille ?
- Et moi, devrais-je te rappeler que je ne suis pas les filles de ton quartier de riche ?
- Arrête de toujours ramener la richesse sur le tapis.
- Et toi arrête de toujours... (Dis-je en m'interrompant toute seule)
- De toujours ? Ramène la suite, s'il te plaît.
- Si tu me lâches, je le dirais.
Il me laisse, et alors que je pensais pouvoir partir, il me prend par le bras, et il me pousse contre le capot de sa voiture, de façon à ce que je me retrouve assise dessus. Je le regarde en fronçant les sourcils, parce qu'il est rebel aujourd'hui.
- Dis-le.
- Qui t'a dit que je tenais toutes mes promesses ?
- Si tu ne le fais pas, je dis à tout le monde qu'on sort ensemble. Je l'affiche dans les magazines les plus connus. Alors, tu veux que j'arrête de toujours...
- Je veux que tu arrêtes de toujours occuper mes pensées ! (Dis-je en m'énervant)
- Donc, tu as réfléchi. J'espère que tu as trouvé.
- Le problème est bien là. Pour ce que tu m'as dit en soirée, je ne comprends rien.
- Tu es sérieuse ?
- Pour une fois, oui. Que veux-tu aussi ? Tu es bizarre !
Je me lève et je m'en vais. Mais qu'est-ce qu'il essaye de me dire encore ce gosse de riche. Qu'il joue un jeu ? Mais non... Mais c'est quoi alors ?! Ça commence à m'énerver ces histoires de riche ! Je me tourne et je le regarde, il me regarde lui aussi, et je ne sais même pas quelle expression a prit place sur son visage. Il commence à me compliquer la vie pour rien. Je me retourne et je continue mon chemin.
À quoi il pense ? À quoi il pensait quand il m'a dit ça ? Si seulement je pouvais avoir le pouvoir de lire dans les pensées !
~~~
On est tous dans un parc, une cannette de bière dans la main. Je ris un peu, mais j'ai toujours mes pensées avec mon gosse de riche. Pour le job, et pour sa question. Je soupire bruyamment, attirant l'attention de tout le monde vers moi, et je ris en les faisant rire aussi.
- Tu t'ennuies, Maria ? (Demande Dimitri)
- Pas du tout, je suis juste un peu fatiguée.
- Ou bien c'est son ex le riche qui occupe ses pensées. (Dit Pablo)
- Non, c'est le fait que je n'ai toujours pas de job qui occupe mes pensées.
Ils me rassurent et puis plus personne ne s'en préoccupe. Par contre, si j'avais dit que c'était vraiment Grayson, ils m'auraient posés des milliers de questions.
Grayson... Mon gosse de riche, qu'est-ce que tu fais ? Où es-tu ? Et toi, penses-tu à moi autant que moi je pense à toi ? Je l'espère ! Il a intérêt en tout cas ! Si moi je me casse la tête autant, lui aussi il le devrait !
Je me sépare d'eux, et je m'en vais. Je commence à marcher pour réfléchir, et une fois que je suis vraiment très loin, je m'assois seule sur un banc. Je fais vraiment pitié. Je pense que c'est la première fois que je réfléchis autant pour un garçon. Un vieille femme, pas très âgée, mais quand même, s'assoit à côté de moi. N'a-t-on pas dit que les inconnus étaient les mieux placés pour donner des conseils ? Bien sûr !
- Excusez-moi. Puis-je vous poser quelques questions ?
- Bien sûr. (Dit-elle gentiment)
- J'ai un petit problème, et je n'ai pas osé en parler à mes amis. Il y a un garçon, et je ne le comprends pas. Il me court derrière, et je ne fais rien pour qu'il court toujours derrière moi. Quand je me suis habituée à lui, et que je lui ai dit qu'on pouvait être ami, il m'a clairement dit qu'il ne voulait pas être ami avec moi. Puis il m'a dit de réfléchir, parce que je n'ai pas compris. Vous avez compris vous ?
- Bien sûr ! C'est très simple ! Ce garçon vous aime ! Il est tombé amoureux ! (Dit-elle toute heureuse)
- Amoureux ? (Dis-je choquée) Merci, madame.
On se dit au revoir et je prends une direction au hasard. Grayson amoureux, mais non. Cette dame n'a sûrement pas bien compris, en même temps vu son âge, c'est normal. Mais il faut absolument que je vois Grayson. Est-ce qu'il est à l'entreprise de son père ?
~~~
J'arrive devant l'immense gratte-ciel, et je souffle un coup pour me donner du courage. Je dois le voir, parce que je ne comprends pas et parce que je dois lui demander pour le job.
Je sais où il est de toute façon. Pas besoin de m'adresser à l'accueil. Ah ! Peut-être que si ! Il faut que je leur demande s'il est là... Non, je n'ai pas envie de leur parler en fait.
Je descends de l'ascenseur, et je vais voir l'assistante de Sean Dolan.
J'espère qu'il est là. J'espère qu'il est là. J'espère qu'il est là.
- Bonjour... (Dit l'assistante en me regardant de haut en bas) Vous voulez quelque chose ?
- Est-ce que Grayson est ici ?
- Non. (Me dit-elle, et ça m'énerve parce que j'ai l'impression qu'elle me ment)
Elle m'énerve celle-là. Je lui redemande, toujours aussi calme, mais elle insiste sur le "Non". Bon, on va passer à la manière forte. Je la prends par le col de sa chemise, et je l'approche de moi, en la soulevant de sa chaise.
- Dis-moi où se trouve son bureau. S'il n'est pas là, tant mieux pour toi, mais s'il est là, tu peux faire tes prières.
Elle m'indique l'endroit de son bureau, et je la balance contre son fauteuil. Je lui lance une petite insulte, et je m'en vais. Je vais au bureau de mon gosse de riche, mais quand je frappe à la porte, aucune réponse. Non... J'ai fait tout ce chemin pour rien ! Je m'en vais très déçue, et je retourne dans l'ascenseur.
Je sors de l'ascenseur, et alors que je me dirige vers la sortie, j'entends quelqu'un m'appeler. Je me retourne, et je vois Grayson. Il vient me voir avec un sourire, et j'arque un sourcil.
- Si tu es là, c'est que c'est bon. Tu as compris ou bien tu as accepté de travailler ?
- Non, je ne comprends pas. Et j'en ai marre de devoir réfléchir.
- Quoi ?! Tu n'as toujours pas compris ?!
- Grayson ! Je n'y peux rien en même temps ! Tu peux être plus clair dans ce que tu essayes de me faire comprendre ?
Il a un sourire en coin, puis il passe un bras dans mon dos et il me rapproche de lui de façon à ce que je sois contre lui. Il me regarde droit dans les yeux et j'ai l'impression que ce que la vieille disait était vrai...
- Je t'aime espèce d'idiote.
J'arrête de respirer. Mes yeux forment deux soucoupes. Je suis choquée. La vieille avait raison. Alors qu'il approche ses lèvres des miennes, je recule ma tête.
- Je te rappelle qu'on est dans le hall de l'entreprise de ton père. (Dis-je en regardant autour de nous)
Il sourit, et il me relâche. Je ne sais pas quoi faire. Ni quoi dire. Mais qu'est-ce que je dois faire ?! Il m'a dit qu'il m'aimait ! C'est la première fois qu'un gosse de riche m'aime. Et c'est contre mes normes ! Je ne peux pas sortir avec un gosse de riche. Mais on est beaucoup trop différent !
Il me prend le poignet et il me tire avec lui vers l'ascenseur. Je ne dis rien, toujours sous le choque de ce qu'il m'a dit. En même temps, je ne m'y attendais pas. C'est vrai quoi, on se tournait autour, mais je pensais que c'était seulement pour se taquiner, gentiment.
On passe dans son bureau, je m'assois sur un des fauteuils posés devant sa table et j'attends qu'il dise quelque chose, parce que je suis beaucoup trop perturbé.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, je veux surtout te parler.
- D'accord, c'est parce que je t'ai dit que je t'aimais. Ça te pose un problème ?
- Oui, parce que je... (Dis-je, mais je n'arrive pas à terminer ma phrase)
- Tu ?
- Je ne peux pas être ta petite amie. Je veux dire, ta mère me déteste...
- Justement, tu ne sortirais pas avec ma mère mais avec moi. Mais si tu n'as pas envie, c'est autre chose. Tu peux me le dire.
- Après tout ce que j'ai fait, tu m'aimes ? Je t'ai affiché dans les magazines, j'ai brisé ton couple, j'ai fait en sorte que toi et ta mère ça se passe très mal.
- Tu les as fait, mais je pense que je m'en fiche. Vu comme je réagis.
- Grayson, je... Je ne sais même pas ce que je dois dire en fait.
- Réponds à ma question alors. Veux-tu sortir avec moi ?
- C'est rapide, tu ne penses pas ?
- Non, je trouve même qu'on a beaucoup traîné.
- Tu ne me connais pas.
- Bien sûr que je te connais ! Toutes ces fois où on a passé des moments ensemble, indirectement on faisait connaissance. Je suis ce que tu as pu voir jusqu'à ce jour. Et tu es ce que j'ai ou voir jusqu'à ce jour.
- Je ne suis pas la gentille fille serviable que tu as vu à la boutique.
- Je sais. Et heureusement que tu ne l'es pas ! C'est pas drôle après !
- Ce n'est pas un jeu.
- Je sais. Mais tu vas répondre maintenant, ou bien tu vas réfléchir ?
- Je vais dire réfléchir, mais à une condition. Que tu ne me harcèles pas tous les jours en me demandant si c'est bon.
- C'est d'accord. Je te laisse quelques jours.
- Autant que je veux.
- Ne me fais pas attendre des mois non-plus.
- Pourquoi ? Tu risques de te lasser de moi ?
- Non, pas maintenant que je me suis habitué à toi. Je risque juste de t'avoir de la manière forte.
- On verra. (Dis-je en me levant pour partir)
- Tu pars comme ça ? Sans embrasser ton futur petit ami ?
- Je pense que je vais me contenter de te faire un simple signe de la main. À la prochaine, mon gosse de riche.
Je sors de son bureau et je soupire. Je commence à marcher et je croise Ethan. Il est surpris de me voir ici, puis quand je lui dis que son jumeau m'a déclaré sa flamme, il est très content. Tellement qu'il me laisse tomber dans le hall pour aller voir son frère.
Je sors du bâtiment, et je marche un peu pensive. Mon gosse de riche m'a déclaré sa flamme... Et moi, je lui ai juste rappelé qu'on était à l'entreprise.
Je passe devant un restaurant, et je remarque le panneau sur la vitre. Ils recherchent une serveuse. Je devrais aller les voir. Tenter ma chance au moins. J'entre et je demande à voir le propriétaire. Il vient me voir et on s'assoit à une table quand je lui dis que c'est pour le poste de serveuse.
- Vous avez quel âge ?
- J'ai 16 ans, mais bientôt 17. J'ai travaillé pour de grande soirée en tant que serveuse, et je peux vous donnez le numéro de la dame qui m'embauchait si vous souhaitez vérifier.
- Ne le prenez pas mal, mais je veux bien.
- Non, ne vous inquiétez pas. Je sais que c'est professionnel.
Je lui donne le numéro de l'organisatrice de soirée qui m'embauchait tout le temps, et il me dit de l'attendre. Je me demande si j'ai bien fait de venir ici. Après tout, c'est juste à côté de l'entreprise de mon gosse de riche. Même si maintenant c'est différent, il reste tout de même ma source de problème.
Le propriétaire revient me voir, et il me dit qu'on va signer quelques papiers dans son bureau. Je suis prise ! Je suis tellement heureuse !
Je ressors du restaurant et je peux encore voir le gratte-ciel d'ici. Je me pose encore des questions. Le fait d'être dans ce quartier... Je ne devrais pas y penser, après tout j'avais besoin d'un job.
~~~
Je suis dans le quartier et quelques amis viennent me voir. On discute un peu à propos du quartier, et vu qu'il y a Pablo, il ne se retient pas de m'embêter avec mon gosse de riche.
- Alors ? Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas affichés dans les magazines, toi et ton ex.
- Qu'est-ce que ça peut te faire que je m'affiche avec lui ou pas ?
- Donc tu aimes bien t'afficher avec lui ?
- Peut-être que oui. Après tout, c'est un ex, et peut-être que rien ne s'est arrêté. (Dis-je en repensant à sa déclaration)
- Maria ? Tu es sérieuse ? (Me demande Dany)
- Oui. Et arrêtez de l'embêter quand il vient ici.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu t'entends parler ? Tu as fumé quelque chose ?
- Non, Dany. Je suis très sérieuse. Je n'y peux rien, parce que si je ressens quelque chose, je ne peux pas m'en empêcher.
- C'est vrai. Puis ce n'est pas un crime. Nous aussi on aime bien aller voir les petites riches de temps en temps. (Dit Francky, un ami qui est du genre à ne pas se prendre la tête)
- Oui, mais ce pour un plan d'une nuit. Maria nous parle de vouloir retourner vers ce riche. (Dit Pablo)
- Et alors ? Si c'est un mec qui se déplace dans notre quartier juste pour elle, c'est qu'il n'est pas comme les autres. (Dit Max, la voix de la raison !)
Je souris face à eux, parce que ça me fait plaisir d'entendre ça de leur part. Je savais qu'ils n'allaient pas me dire que je ne peux pas sortir avec Grayson, mais je savais que quelques un aller être contre lui.
Je ne veux peut-être pas être avec Grayson, mais si ça arrive, ce qui n'est pas impossible, au moins j'aurais prévenu les autres.
Je les salus, parce que je dois rentrer chez moi. Demain, j'ai cours et en plus je travaille. Et il est très tard. Je n'avais pas vu le temps passer.
Je rentre chez moi, et enfin, c'est calme. Pas du genre à faire peur, mais calme, signe qu'ils dorment. Maintenant, je dois réussir à dormir, parce que j'en ai besoin. Mais comment dormir alors que j'ai encore mon gosse de riche dans ma tête ? Ce qu'il m'a dit...
Je t'aime espèce d'idiote...
C'est juste... Je ne sais pas, je ne m'y attendais pas. Mais vraiment pas. Après, est-ce que moi je peux dire que je ressens la même chose ? Je ne sais pas non-plus. Certes, j'aime bien quand il est avec moi, mais de là, à dire que je l'aime... Je suis perdue. Mais comment il peut en être sûr ? Ça va faire trois semaines qu'on se connait demain. Et en trois semaines, il a pu avoir des sentiments. Ce gosse de riche fragile... J'ai un petit sourire qui apparaît à ma phrase, parce qu'il est fragile, même s'il aime bien faire le petit dur.
La porte de ma chambre s'ouvre, et alors que je m'étais changé, prête à aller me coucher, je vois Linda entrer, toute pâle. Elle s'assoit sur son lit et elle fixe un point dans le vide.
- Tu vas bien ? (Demandais-je sans vraiment être affectueuse avec elle)
- Non... Je... Je ne sais même pas si t'en parler servirait à quelque chose. Tu t'en fiches de toute façon.
- Parle, comme ça on verra.
- Je viens de voir le père du bébé. Et il a voulu me frapper quand il a su que je ne pouvais pas avorter.
- Mais... Tu ne l'as pas encore fait ?
- Je n'ai pas l'argent pour le faire. Maria, aide-moi, je t'en supplie.
- Je ne peux pas tuer un petit être innocent, je te l'ai déjà dit.
- Mais tu t'imagines si papa apprend que je suis enceinte ?
La porte de notre chambre s'ouvre à la volée et mon père entre. Il me pousse sur le côté et il va gifler Linda. Linda ne réagit pas au début, et moi, je ferme les yeux, je serre les poings, j'essaye de me contrôler pour ne pas aller le frapper.
- Comment tu peux être enceinte ?!
Il la soulève par le col, et il lui et une autre gifle qui la fait tomber au sol. Je relève Linda et je l'emmène avec moi dans la cuisine. Moi qui pensais que Chris serait reparti dans sa chambre, il nous a suivit. Il donne un coup de poing à Linda tout en lui criant dessus, et elle tombe à nouveau au sol. Il allait lui donner un coup de pied dans le ventre, mais je le pousse en arrière. Il veut tuer le bébé...
- Tu vas tuer le bébé, espèce de taré !
- Reste en dehors de ça toi !
- Ferme-la ! Et je ne te laisserais plus la toucher ! Ni elle, ni le bébé !
Et mon père vient vers moi avec un couteau. Je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse ça... Il me plante le couteau dans le bras... Je reste figé d'abord, mais je ressens ensuite la douleur. Je prends le couteau qui est toujours dans mon bras, mais je n'arrive pas à le sortir, ça me fait très mal.
- Maria ! (Cri Linda effrayé) Maman ! Maria !
Je commence à transpirer, la douleur est infernale. Je regarde Chris qui est choqué de ce qu'il a fait. Je regarde le sang qui coule de mon bras. Ma mère arrive dans la cuisine et elle me regarde d'abord choqué, puis elle commence à pleurer. Je vois Zack et Milly arriver aussi.
- Maman, emmène les enfants dans leur chambre... (Dis-je faiblement, mais elle ne réagit pas) Maman ! Emmène-les !
Elle les prend et ils sortent. Chris part en courant, et j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer. Linda m'aide à marcher jusqu'à la sortie, et on sort du bâtiment. Dès qu'on met un pied dehors, je vois quelques gars du quartier. Ils viennent vers moi, et ils me demandent ce qui s'est passé.
- Ramenez-moi une voiture, je dois aller à l'hôpital. (Dis-je très faible)
Une voiture vient devant nous, et je monte avec Linda. On s'assoit à l'arrière alors que Charlie et Max sont devant. J'ai toujours une main sur le couteau, et j'essaye de l'enlever, mais c'est vraiment une horrible douleur.
On arrive aux urgences, et ils viennent très vite s'occuper de moi. Superbe la nuit à l'hôpital.
Après qu'ils se soient bien occupés de ma blessure, je remarque enfin l'état de Linda. Elle est toute pâle, et elle n'arrête pas de fixer mon bandage.
- C'est de ma faute. Tu n'aurais pas dû me défendre.
- Laisse tomber. Je te l'ai dit, je ne laisserai personne faire du mal au bébé. Il est aussi innocent que Zack.
- Qu'est-ce que tu vas dire s'ils te demandent ce qu'il s'est passé ?
- J'aurais voulu leur dire que c'était Chris. Mais tu connais ta mère. Elle va le nier, même s'il me tue un jour.
- Du coup, tu vas mentir ?
- Je ne sais pas. J'aimerais tellement leur dire que c'est Chris. Mais j'ai touché le couteau, ce qui fait que je n'ai plus de preuve.
- J'aurais bien dit moi, mais quand ils m'ont demandés ce qui s'est passé, j'ai paniqué et j'ai dit que quand je suis arrivée, je t'ai vu comme ça.
- Je vais devoir mentir à nouveau alors... (Dis-je en soupirant)
Le téléphone de Linda sonne et elle commence à parler avec notre mère. Elle me passe le téléphone, et quand ma mère me dit de ne pas dénoncer Chris, je lui raccroche au nez. Linda ne dit rien, parce qu'elle se doutait que ça allait être comme ça.
La médecin entre et il me dit que le couteau n'était pas allé assez loin pour faire un dégât. Mais je suis sûr qu'il ment. Avec tout ce qu'ils m'ont fait, le soleil va se lever dans une heure. J'étais inconsciente un moment. Je ne sais même pas ce qu'ils ont fait. Et ensuite il me dit que ça m'avait touché un os. Voilà ! C'est un médecin, un menteur comme les autres. D'abord il me dit ça, ensuite il me dit autre chose. Je soupire face à lui et il voit mon désintérêt.
- Que s'est-il passé ?
- Je cuisinais, et quand j'ai ouvert un placard, un couteau est tombé sur moi. Et voilà le résultat. Quand j'ai crié ma sœur est venue et elle m'a ramené à l'hôpital.
- Vraiment ?
- Évidemment. Je peux sortir ?
- Après avoir signé quelques papiers, vous pourrez sortir. Vous aurez aussi quelques médicaments à prendre.
Je hoche la tête et je me lève. Quand je sors de la chambre, je vois Max devant la porte. Il le demande si ça va, et je hoche la tête. On va à l'accueil, et Linda, en tant que majeur, signe les papiers. Je paye et ensuite on sort. Charlie a dû partir, c'est donc Max qui va nous emmener. J'ai perdu beaucoup trop d'argent pour l'hôpital, mais tant pis, je gagnerai avec mon nouveau boulot j'espère.
On arrive dans notre quartier et je remercie Max. On rentre à la maison, et je regarde ma mère avec dégout. Elle vient vers moi, mais je la repousse.
- C'est fini. Quand j'ai dit que pour Chris que c'est fini, qu'il n'était plus mon père, et bien je dis la même chose pour toi. Tu n'es plus ma mère, tu n'es plus que Lina, pour moi, la mère de mon petit frère.
Elle pleure et je vais dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit, et j'entends Linda s'asseoir sur le sien. Je ferme les yeux, et j'essaye de dormir, mais je ne peux pas. Pas alors que Chris a d'abord essayé de tuer le bébé et ensuite moi.
- Si tu trouves un job, je t'aiderai à t'acheter un petit appartement pour toi et ton enfant.
- Maria, je ne veux pas prendre la responsabilité de cet enfant. Je ne serais pas une bonne mère.
- Tu pourras le faire.
- Non.
Je soupire et je me mets de dos à Linda. Ça m'énerve de voir des gens qui n'essaye même pas de faire des efforts.
~~~
J'entends mon téléphone qui sonne et je regarde l'heure. Ça va, j'ai le temps de me préparer et d'aller au restaurant. Je regarde qui m'a appelé, et c'est mon gosse de riche. Je ne le rappelle pas, parce que je suis tout simplement pas d'humeur à supporter quiconque.
Je sors de la maison et je vais prendre les transports pour aller jusqu'au restaurant. Pendant tout le trajet, je pense à comment le faire regretter à Chris. Mais je ne trouve rien de très spécial.
J'arrive au restaurant, et très vite un gars vient me donner un tablier. Il me dit d'aller m'occuper des tables. Je vais servir, et j'essaye de faire attention avec mon bras.
Après plusieurs heures, un groupe d'hommes d'affaires entrent, et comme par hasard, parmi eux il y a Sean Dolan, Ethan Dolan et Grayson Dolan. Mon gosse de riche ne m'a pas encore vu, mais ça ne va pas tarder, vu que c'est moi qui prends leur commande. Je leur donne d'abord les menus, et Grayson me regarde bouche-bée en me voyant.
Je reste un moment debout à fixer Grayson, avec un vrai sourire, contrairement à ce que j'affichais face aux autres clients. Je prends le bloc-note qu'on m'a donné, et je note les commandes. Quand c'est à Grayson de commander, je remarque qu'il est resté bloqué sur moi depuis qu'il m'a vu.
- Monsieur ? Que désirez-vous ? (Dis-je à Grayson)
- Monsieur ? Ah... Hum... (Dit-il en se raclant la gorge et en regardant le menu)
- Sean, notre cher Grayson a eu un coup de foudre je crois. (Dit gentiment un homme aux cheveux blanc assit face à Grayson)
- Mais votre visage me dit quelque chose. (Me dit un autre homme d'environ la trentaine) Nous sommes-nous déjà croisé ?
- Je ne pense pas. (Dis-je avec un sourire)
- Je sais. (Dit un autre homme un peu vicieux) Vous étiez dans les magazines avec Grayson. N'est-ce pas ?
- Je voudrais le 1 et le 9. (Dit rapidement Grayson pour arrêter l'interrogatoire des hommes)
Je note et je vais dans la cuisine. Je donne la commande et j'attends qu'ils me les donnent. En seulement quelques minutes, c'était déjà prêt. Ils déposent les assiettes sur un chariot, vu qu'il y en a beaucoup, et je vais vers les autres. Je donne les assiettes, ayant retenu qui voulait quoi, et je vois encore le regard insistant de mon gosse de riche sur moi.
- Vous désirez autre chose ? (Dis-je en remplissant leur verre d'eau)
- Messieurs, qui est partant pour du vin rouge ? (Dit un homme et les autres acquiescent) Nous allons prendre du Richebourg, s'il vous plaît.
- Je vous l'apporte tout de suite.
Je cours en prendre et dans lui cuisine on m'explique comment l'ouvrir, faire attention à ne pas en mettre beaucoup dans verre, on me fait même la démonstration de la dose qu'il faut en mettre avec de l'eau. Je hoche la tête et je vais voir les autres. J'en mets d'abord un peu dans le verre de celui qui a commandé, et ensuite j'attends son verdict, comme on m'a dit de faire dans la cuisine. Il hoche la tête heureux du goût, et j'en sers aux autres. Sauf à Ethan et Grayson. Il faut pas rêver non-plus.
- Vous n'avez pas l'âge de boire du vin. Souhaitez-vous une autre boisson ? (Dis-je et les autres rient face à mon geste)
- Non, merci. (Me dit Ethan en souriant)
- Rien de plus, merci. (Dit Grayson sans vraiment sourire aujourd'hui)
Je hoche la tête et je retourne derrière le bar avec les autres, sans quitter la table de mon gosse de riche des yeux. Il le jette des regards de temps en temps, et c'est tout. Pas un sourire, rien.
Quand ils ne touchent plus leur assiette au bout de dix minutes, je prends mon chariot et je vais les voir. Ils me disent que je peux débarrasser. Je prends les assiettes, et je regarde Grayson, mais il a l'air ailleurs, très pensif.
- Avez-vous besoin d'autre chose ?
- Non, nous allons prendre l'addition.
- Je vous apporte ça tout de suite.
Je ramène le chariot dans la cuisine puis je passe derrière la caisse pour sortir l'addition et le mettre dans un petit carnet. Je leur donne et je retourne derrière le bar. Ils se lèvent et ils sortent tous en me saluant. Je leur offre mon plus grand sourire, et je les salus aussi. Grayson vient vers moi avec l'addition, et il me le tend. Quand je le prends, il prend ma main.
- Pourquoi tu agis comme ça ? (Demandais-je en fronçant les sourcils) Si c'est pour le fait que je travaille ici, je sais que ce n'est pas assez bien pour les riches comme toi, mais tu le savais que j'allais travailler.
- Ce n'est pas pour ça. Que tu travailles ici ou ailleurs ne change rien. J'étais mort d'inquiétude quand j'ai appris ce qui t'était arrivé. Quand tu finis, appelle-moi s'il te plaît.
Je hoche la tête et il me lâche ma main. Il sort toujours sans son sourire. Il sait que j'ai été blessé ou bien il parle d'autre chose ?
Je finis mon travail et j'envoie un message à Grayson. Mon patron vient me voir et il me dit que c'est tout pour aujourd'hui. Je hoche la tête et je sors du restaurant après m'être changé. Je retrouve Grayson et je vais le voir.
- On va s'asseoir quelque part ? (Demanda-t-il)
- D'accord.
On marche dans le silence et on va au final s'asseoir sur un banc dans un parc. Je le regarde et j'attends qu'il parle. Ça fait bizarre de retrouver un Grayson comme ça. Je suis habituée à ce qu'il soit taquin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu t'es retrouvé à l'hôpital en pleine nuit ? Quand je suis venu devant ton lycée, Irina m'a simplement dit que tu as été à l'hôpital jusqu'au matin, donc tu n'étais pas au lycée. Et en plus, tu ne répondais pas, et c'était inquiétant.
- C'est juste des problèmes familiaux.
- Explique-moi, parce que c'est frustrant.
- Mon père m'a poignardé. Il m'a planté un couteau dans le bras. Et qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ?
- Tu... Est-ce que tu es consciente de la façon dont tu le dis ? Tu le dis comme s'il t'avait juste crié dessus. Il t'a poignardé !
- Ça ne m'étonne pas. Il aurait pu me tuer, d'ailleurs ça peut arriver un jour. Mais je m'attends à tout avec cette famille.
- Et tu as porté plainte ?
- Non, je n'ai pas pu à cause de ma mère et du manque de preuve. Mais c'est bon, je n'ai rien de grave. Ça va passer.
- Mais tu ne peux pas dire ça. Il aurait vraiment pu te tuer. Tu ne peux pas rester avec lui. Déménage, reste loin d'eux.
- Tu crois que j'y ai jamais réfléchi ? C'est juste que je ne peux pas laisser mon petit frère seul avec eux. Il risque de finir comme moi. D'ailleurs, je ne travaille que pour lui. Pour l'inscrire dans un internat et quitter la maison.
- Je veux t'aider.
- Non. (Dis-je en m'énervant) Je ne veux pas un seul centime venant de toi.
- Alors je veux aider ton petit frère. Accepte ça seulement pour ton petit frère.
- Non. J'ai déjà un peu d'argent. Et des qu'à la fin de la semaine prochaine j'aurais l'argent, je vais pouvoir l'inscrire. Je n'ai pas besoin de ton aide.
- Mais pourquoi tu refuses mon aide ?
- Un jour tu vas le comprendre. (Dis-je avec un petit sourire) Maintenant, fais-moi un beau sourire !
- Non, explique-moi pourquoi.
- Allé mon gosse de riche ! Fais-moi ton plus beau sourire ! Je n'aime pas te voir sérieux !
- Non. Tu m'expliques d'abord. (Dit-il sans pouvoir s'empêcher de sourire)
- Ah ! Enfin un petit sourire ! (Dis-je en riant)
- Maria, je ne veux pas paraître impatient. Mais as-tu réfléchi ?
- J'y réfléchi encore. Mais j'ai l'impression que la réponse ne va pas tarder à arriver. (Dis-je en lui faisant un clin d'œil)