Darcy
Ma mère et les jumeaux sortaient de l'hôpital aujourd'hui. La chambre était prête, nous étions tous impatients...Il ne manquait plus qu'eux.
Mon père était parti les chercher. Sofia,Morgan,Oliver et moi attendions donc fébrilement l'arrivée des petits.
Trois jours s'étaient écoulés depuis l'accouchement. Emily avait voulu garder les jumeaux en observation pour être certaine qu'aucun problème de santé n'allait surgir.
Il y a deux jours, Lola était repartie chez elle. Oliver était allé la reconduire à l'aéroport. Je savais que les adieux avaient été difficiles. Elle était ce qui le rattachait au passé, son équilibre, et voilà qu'elle partait à des kilomètres d'ici. Avant de partir, la blonde m'avait fait promettre de prendre soin d'Oliver et je m'étais sentie obligée d'accepter. Je savais que j'étais tout ce qui lui restait. Que ma famille était son unique espoir. Mais je craignais de ne pas être capable de pouvoir tenir ma promesse. Si ma rancoeur était trop forte, si j'étais incable d'oublier...Comment allais-je pouvoir être là pour lui?
-Ils sont là, s'écria soudainement Sofia, le nez collé dans la vitre.
Elle agita avec excitation sa main pour faire signe à ma mère et mon père qui tenaient chacun un porte-bébé dans la main.
-Les bébés!, elle cria encore plus fort et je me levai du sofa pour aller la rejoindre.
-Il ne faut pas crier, d'accord So'? Sinon tu vas leur faire peur et ils vont pleurer très fort.
-D'accord, elle hocha gravement la tête, ses grands yeux me fixant avec un sérieux qui me fit sourire.
La porte d'entrée s'ouvrit alors et elle sautilla jusqu'au hall pour les accueillir. Son sourire était gigantesque, ses yeux brillaient d'excitation. Et pour cause, elle ne les avais pas encore vu. Mes parents préféraient la tenir éloigné de l'hôpital. L'un comme l'autre n'aimaient pas cet endroit.
-Coucou ma puce, ma mère sourit à ma petite sœur, déposant avec précaution le porte-bébé sur le sol.
Elle se pencha pour l'embrasser sur la joue et rigola en voyant que l'attention de ma sœur était entièrement concentrée sur les bébés.
-Mon coeur, je te présente tes petits-frères.
-Je peux les toucher?, demanda-t-elle avec espoir et mes parents sourirent, ravis qu'elle les accepte aussi vite.
-Bien sûr, mon père s'accroupit pour être à sa hauteur. Qui veux-tu rencontrer en premier? Eddy ou Evan?
-Les deux, ma sœur répliqua vivement. Je les aime égal.
Ce qu'elle était chou.
Elle se pencha alors vers eux et chuchota:
-Bonjour les bébés. C'est moi Sofia. Je suis votre grande soeur.
Mon cœur allait cesser de battre face à tant de beauté. C'était trop mignon.
-Veux-tu t'asseoir maman?, j'entendis Noah demander et je vis qu'effectivement, ma mère semblait fatiguée.
-Juste un peu, sourit-elle et nous marchâmes tous dans le salon.
La dynamique dans la maison allait changer du tout au tout, je le savais. Les nuits allaient être courtes, on allait souvent entendre des pleurs de bébé, mes parents allaient être épuisés, ma mère à bout de nerfs...Un refrain qui se répétait à chaque fois. Mais il allait aussi y avoir quelques douceurs. Les premiers sourires des petits, leurs premiers rires, leurs premiers pas...J'avais déjà hâte.
-Tu devrais monter te reposer, j'offris à ma mère en la voyant bailler, mais elle secoua la tête.
-Non, je dois les nourrir dans vingt minutes.
Ah, les joies de l'allaitement. Ma mère avait établit, depuis ma naissance je crois, qu'elle allaiterait de jour et donnerait le biberon la nuit. Ainsi, elle ne serait pas la seule à crouler de fatigue. Ingénieux,non?
-Papa peut leur donner le biberon, Morgan tenta, mais ma mère secoua la tête.
-Cessez de vous inquiéter, je vais très bien!
-Comme tu veux, ma sœur haussa les épaules.
En détournant la tête, je vis Oliver accroupit avec Sofia près des bébés. Ma petite soeur caressait doucement la main de Eddy pendant qu'Oliver berçait le porte-bébé pour rendormir Evan. Un sourire se peignit sur mes lèvres malgré moi en voyant à quel point il était dans son élément. Pourtant, à l'hôpital, il avait refusé de les prendre. Il me disait qu'il n'avait pas d'expérience avec d'aussi petits êtres et qu'il ne voulait pas les blesser. J'avais fondu devant autant de prévenance. Et je fondais encore plus en le voyant agir.
Je remarquai le regard de ma mère sur Oliver. Elle avait le même sourire attendri qui,je le savais, ornait mes lèvres.
-Dis Oliver, tu veux bien me passer Evan s'il-te-plaît, elle demanda d'ailleurs et je vis clair dans son jeu.
-Euh...Moi?, le brun demanda, déstabilisé, et je souris doucement.
Ce qu'il était attendrissant.
-Oui, toi, ma mère rigola.
-Je ne suis pas sur que...-
-N'aie pas peur, elle le coupa en lui souriant doucement.
Oliver déglutit avec difficulté, s'humidifia les lèvres, puis se frotta les mains comme s'il se préparait à faire quelque chose de gros. Cela me fit pouffer de rire. Il me jeta un regard noir qui accentua mon sourire, mais je ne dis rien. Je me contentai de l'observer avec attention.
Doucement, avec précaution, Oliver entreprit de sortir mon frère du porte-bébé. La paume sous sa tête,l'autre sous ses fesses, il le hissa hors du siège et le colla contre lui.
Une montée d'émotion me prit à cette vision. Voir son regard émerveillé, son sourire attendrit, sa douceur envers mon petit-frère...Ça en était trop, il était trop adorable. Il observait avec une sorte d'admiration les traits paisibles d'Evan. Je voyais à quel point il faisait tout pour qu'il soit confortable et je trouvais ça tout simplement mignon.
Un silence attendrit s'était installé dans le salon. Tous les yeux étaient posés sur le brun, qui ne semblait pas s'en rendre compte tant il était concentré. Il leva soudainement les yeux et je vis ses pommettes rosir alors qu'il saisi tous les regards sur lui.
-Tiens, il s'empressa de tendre mon frère à ma mère et recula de deux pas en enfouissant ses mains dans ses poches.
Sa gêne était palpable. Pourtant, je ne pus m'empêcher d'aller vers lui et de couiner en lui pinçant la joue:
-Ce que tu es adorable!
-La ferme.
* * *
Un doux sourire aux lèvres, je chantonnais légèrement une mélodie à l'adresse de mon petit frère, que je berçais depuis quinze minutes maintenant. Evan dormait depuis longtemps, mais Eddy semblait avoir plus de difficulté. J'avais envoyé mes parents se coucher. Ils avaient passé trois jours à l'hôpital et étaient épuisés. Noah, Morgan et Sofia dormaient aussi. Tant qu'à Oliver, j'avais cru entendre du bruit provenant du bureau où il dormait. Il devait donc être réveillé.
-Ça te va bien.
Je relevai la tête et frissonnai sous l'intensité de son regard.
-Tu m'as fait peur.
Il sourit brièvement et s'avança dans la chambre. Son regard se posa sur Evan qui dormait paisiblement et un sourire tendre se peignit sur ses lèvres.
-C'est fou...Ils se ressemblent tellement, commentat-il d'une voix empreint d'admiration.
Je baissai les yeux sur mon frère, sur ses traits délicats, et effleurai doucement sa joue.
-Je sais...C'est étonnant à quel point la nature fait des choses exceptionnelles.
-Tu sais...Je crois que tu es la meilleure sœur qui existe.
Je levai un sourcil dans sa direction, un sourire amusé aux lèvres.
-Tu te base sur quoi pour affirmer cela?
-Mon instinct, sa réplique me fit rire.
-Mais bien sûr...
Le brun s'avança vers moi et je me raidis sous l'intensité de son regard. Il se pencha sur moi, les mains appuyées sur les accoudoires de ma chaise, m'encerclant donc de ses bras. Je déglutis difficilement, tentai de reculer, mais il m'arrêta de sa main sur ma nuque.
-Tu es belle avec un bébé dans les bras.
Je m'humidifiai nerveusement les lèvres.
-Tu es bizarre.
Mon commentaire le fit sourire.
-Ce n'est pas de ma faute si tu es irrésistible.
Je secouai légèrement la tête, il avança encore un peu la sienne.
-Arrête, je le stoppai, soudain paniquée.
Je n'étais pas prête à ce qu'il m'embrasse. Pas maintenant.
Oliver lâcha un soupir déçu, mais s'éloigna quand même.
-Laisse, je vais le coucher, me dit-il lorsque je fis mine de me lever.
Il me prit Eddy des mains et alla le déposer délicatement dans le berceau. Je ne savais plus quoi faire de mes mains maintenant qu'elles étaient libérées et je me sentais nerveuse.
-Tu ne sais pas à quel point c'est dur d'être prêt de toi sans pouvoir te toucher.
Je relevai vivement la tête à sa confidence, ma gorge s'assécha. Bordel.
-Tu sais que je ne te laisserais pas faire, je réussi à articuler.
-Je sais, répliqua-t-il. Et ça me tue. Tu es si belle...Si inaccessible.
-Écoute Oliver...
-Tu veux prendre ton temps, il me coupa. C'est bon, j'ai compris. Mais ça ne m'empêche pas de te dire comment je me sens.
Je passai une main dans mes cheveux, dépassée. Il me prenait encore une fois au dépourvue.
-Je suis désolée, c'est trop tôt.
Il m'offrit un pauvre sourire.
-Je comprend...Je t'ai fais du mal, c'est normal que tu sois sur la défensive.
Je baissai la tête. Seigneur,il ne me facilitait pas la tâche. Il était si gentil, si compréhensif...Si séduisant.
-Comment vas-tu?,lui demandai-je, histoire de changer le cours que prenait mes pensées.
Son visage s'assombrit instantanément.
-Ça va...
Je lui adressai un regard appuyé.
-Il me manque, finit-il par avouer. Beaucoup.
-Oh, Oli', je sentis mon cœur se serrer.
-C'est difficile...Il était tout ce qu'il me restait. Ma vie tournait autour de lui ces derniers temps et voilà qu'il est parti. Comme ça.
Mon pauvre Oliver.
-Tu n'es pas seul, je murmurai finalement, détestant voir le masque de tristesse sur son visage.
-Écoute Darcy, je ne peux pas m'appuyer sur ta famille. C'est malsain.
-Je ne parlais pas d'elle. Même si tu es le bienvenu n'importe quand.
-De qui parlais-tu,alors?, me demanda-t-il et je soufflai d'un coup:
-De Grant Coles.
Son visage se ferma aussitôt, il recula d'un pas.
-Non.
-Il est ton père, je tentai de plaider. Il est...
-Ne dis rien de plus.
Je frémis en sentant la tension dans sa voix.
-Sortons, murmurais-je finalement, réalisant que la chambre des petits n'étaient probablement pas la meilleure place pour avoir cette conversation.
-La discussion est close, Oliver martela et je le suivis rapidement alors qu'il s'en allait.
-Non elle ne l'est pas!, je répliquai durement. Comment veux-tu que j'aille confiance en toi si tu ne partage rien avec moi?
-Mais il n'a rien à partager Darcy. Je t'ai dis que ce Coles ne comptait pas pour moi.
-Mais enfin Oliver...Il est ton véritable père.
-Je n'ai pas besoin de père, rétorqua-t-il, la voix dure. J'ai vécu sans père et je vais très bien.
-Foutaises , je répondis avec colère. Tu en souffre, je le sais. Tu le sais. Tu as simplement peur.
-Arrête-toi là, me prévint-il.
-Bordel Oli', avoue-le, ma voix s'adoucit. Ne me mens pas. Pas à moi.
Les épaules du brun s'affaissèrent, son regard s'embruma.
-Je ne le connais pas ce type. Ce n'est pas mon père.
-Tu ne le connais pas mais...Il aimerait peut-être savoir qu'il a un fils.
-S'il ne le sait pas déjà, répliqua le brun d'une voix amère. Sérieux Darcy, lâche l'affaire. Je n'ai pas envie d'en parler.
Dire que j'étais déçue était un euphémisme. Pourtant, son regard suppliant vint au bout de mes résistances.
-D'accord, je soufflai finalement. Je te laisse tranquille.
Il eut l'air soulagé.
-Merci.
Je hochai simplement la tête. Il hésita un instant, mais soupira finalement:
-Je vais me coucher.
-Fais donc cela.
-Darcy, il soupira longuement.
-Ça va Oliver, je l'arrêtai. Vas dormir.
-Ne sois pas fâché, plaida-t-il.
-Je ne le suis pas. Je suis simplement déçue, lui appris-je et il acquiesça lentement.
-D'accord...Bonne nuit.
-Bonne nuit.
Je le regardai s'éloigner dans le couloir sans un mot, le cœur lourd. Je ne le comprenais pas. Être lui, j'aurais depuis longtemps fait des recherches sur ce Grant Coles. N'était-il pas curieux de savoir à quoi il ressemblait? De découvrir quel genre d'homme c'était? Il était son père après tout. Oliver avait une deuxième chance, celle d'avoir un père pas si pourri que ça. Et puis, s'il s'avérait que ce Grant était lui aussi un connard, cela ne serait pas si douloureux, puisqu'il ne le connaissait pas.
À moins que je fasse les recherches à sa place. Que je lui évite une énième déception. Je n'aurais qu'à me renseigner sur cet homme, puis à le faire entrer dans la vie du brun s'il le méritait vraiment. Oui, j'allais faire ça, songeais-je avec satisfaction. Dans le pire des cas, Oliver ne saura jamais que son géniteur n'est qu'un autre connard sur cette terre.
Mais pour lui, j'espérais de tout cœur que ça ne serait pas le cas. J'espérais que cet homme soit à la hauteur de Oliver, qu'il fasse partie de sa vie. Le brun avait besoin d'un père malgré ce qu'il pensait. Et j'allais être celle qui le trouverait.
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Enfinnn le chapitre est posté après une éternité! Je m'excuse infiniment, je suis en fin de session et je manque de temps!
Donc...Les jumeaux sont maintenant à la maison. Qu'avez-vous pensé de leur première rencontre avec Sofia? Ou encore Oliver qui prend un bébé pour la première fois?
Et que pensez-vous du plan de Darcy?
Dites-moi vos commentaires sur le chapitre 😊
J'espère que vous avez aimé,j'essaie de poster bientôt!
XOX
CAM