L'excitation est à son comble quand nous préparons nos valises quelques jours après la fin des cours. Teresa et Brenda s'éternisent dans le choix de leurs vêtements et moi, je ne tiens plus en place, tant j'ai hâte de revoir ma mère et de passer ces merveilleuses fêtes de fin d'année en compagnie de mes proches. Après une dernière inspection de la chambre, Brenda ferme la porte à clé et nous rejoint dans les escaliers.
- Toujours les dernières vous trois !, s'énerve Minho.
- Calme-toi, soupire Newt en déposant un baiser sur mon front. Mais c'est vrai que niveau timing c'est pas encore ça.
Je lève les mains devant moi et jure que ce n'est pas de ma faute.
- On s'en doute, dit Thomas en m'accordant un clin d'œil.
Teresa, lovée dans les bras de Aris, nous tire la langue et détend ainsi la compagnie.
- Vous pensez qu'on a encore le temps de dire au revoir à James ?, demande Thomas.
- Et à Alexandra, souffle Newt, un sourire aux lèvres.
Le brun rougit légèrement. La jeune fille et lui sont ensemble depuis une semaine et sont déjà obligés de se quitter.
- Désolée Thomas, si j'avais su, je l'aurais invitée avant.
- Ne t'inquiète pas Georgie, je t'assure que ça n'est pas grave.
Nous laissons nos valises dans un coin du hall pour gagner le réfectoire. C'est l'heure du déjeuner, la salle est comblée. Je vais saluer James pendant que Thomas se dirige vers la belle brune et l'embrasse timidement.
Je vais ensuite dire au revoir à Harriet, Sonya et Gally. Depuis qu'il a trouvé l'amour, il est plus épanoui que jamais et... différent.
Enfin, nous retournons dans le hall où la directrice Paige nous attend pour nous souhaiter d'excellentes vacances de Noël.
Nous la remercions et lui souhaitons la même chose. Nous tirons nos valises hors de l'établissement. Le froid me glace les os dès que je pose un pied dehors. Le bout de mes doigts est gelé, j'aurais dû choisir des gants et ranger mes mitaines. Des flocons de neige font déjà leur apparition malgré l'heure matinale, je marche doucement pour ne pas glisser sur le verglas. Je sens alors les doigts de Newt qui s'entrelacent aux miens. Le nez dans mon écharpe, je souris, heureuse. J'ai l'impression de rêver tellement ma vie semble parfaite. J'ai des amis fabuleux, des notes correctes et le meilleur petit ami du monde. Je crois être vraiment tombée amoureuse de Newt. Toutes mes sensations sont amplifiées, le goût des aliments, les odeurs, la beauté des choses, et mon ventre se tord dès que je le vois.
- Allez, dans la voiture, on se gèle ici, dit Minho.
Je lâche la main de Newt, glisse ma valise dans le coffre de la voiture de Thomas et monte à l'arrière, heureuse de retrouver un peu de chaleur. Newt s'installe à côté de moi, le brun s'empresse d'allumer le chauffage, le moteur et le GPS.
- Donne-moi ton adresse Georgie. Je vais passer devant et Minho nous suivra, déclare-t-il.
Il entre mon adresse complète dans le GPS et s'engage ensuite sur la voie suivi de Minho. Je m'installe confortablement, prête pour le trajet jusqu'à Salt Lake City.
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J'ouvre les yeux, puis me redresse en sursaut, le cerveau embrumé. Newt me sourit avec tendresse. Je l'interroge du regard.
- Ne me dis pas que...
- Si tu t'es littéralement affalée sur moi, rit-il.
- Oh mon Dieu désolée, je ne sais pas pourquoi...
Le roux m'interrompt par un baiser.
- Eh, on est bientôt arrivé. Vous pourriez attendre d'être seuls !, s'exclame Thomas.
- Détends-toi Thomas, on ne faisait rien de mal.
- Ça c'est toi qui le dis, rétorque le brun. Si je vous avais laissé faire, vous auriez fait des enfants sur ma banquette arrière.
J'ébauche un sourire, désespérée par la stupidité des garçons. De toute façon, Newt et moi n'avons jamais vraiment franchi le pas. On a passé certaines nuits ensemble mais nous étions à chaque fois en sous-vêtements. La question ne s'est jamais réellement posée, nous ne sommes pas prêts ni l'un ni l'autre.
Le trajet se poursuit sans problème jusqu'à ce que mes amis me demandent, excités, si nous sommes bien arrivés.
Je regarde par la fenêtre. C'est ma rue, je ne l'avais pas vue depuis longtemps. Des enfants s'ébattent joyeusement dans les jardins enneigés.
- C'est la maison du bout, annoncé-je sans quitter les enfants et leurs bonshommes de neige.
J'étais la baby-sitter de certains d'entre eux. Je leur adresse un signe de la main. Une petite blonde me rend mon salut, un grand sourire aux lèvres. Je me décolle enfin de la vitre et souris, contente de retrouver mon chez-moi.
Thomas et Newt écarquillent les yeux.
- Je vous avais dit que c'était immense.
Thomas coupe le moteur, je m'expulse hors de la voiture, attrape mes affaires et enfile mon manteau.
Minho se gare derrière Thomas dans la grande allée et tout le monde sort, heureux de se dégourdir après six heures de trajet.
L'asiatique me rejoint en se frottant le bout des doigts et me dit :
- Putain Georgie, tu mentais pas sur ta baraque ! Elle est gigantesque !
Je hoche la tête et me dirige vers la porte. Mes amis me rejoignent et nous nous serrons sous la véranda. Je sonne et attends avec impatience que ma mère ouvre la porte. Elle arrive au bout de deux minutes.
- Comment tu vas ma Georgie ?, dit-elle en me prenant dans ses bras.
- Super ! Tu m'as manquée maman.
- Toi aussi ma puce. Entrez, vous devez être gelés. Vous irez récupérer vos affaires après.
Personne ne se fait prier et toute la compagnie s'entasse dans le hall, au chaud.
- T'as des domestiques ?, me chuchote Brenda en enlevant son bonnet.
- Non mais une femme de ménage aide un peu ma mère.
Je dépose mes affaires sur le porte-manteau et incite les autres à en faire autant. Ils sont timides, je fais tout pour les mettre à l'aise. Ma mère nous pousse vers la cuisine où sept tasses de chocolat chaud nous attendent. Je me jette sur la première et avale une chaude gorgée du liquide.
- Allez-y, buvez. A moins que l'un de vous veuille du thé ou autre chose ?
Mes amis sourient et prennent chacun une tasse. Minho et Thomas se battent pour avoir la tasse noire et pas la rose. Ma mère glousse, sort une deuxième noire, la remplit de chocolat chaud et la tend à Minho.
- Tiens, ce sera mieux.
Gêné, l'Asiatique rougit, chose rare. Je pouffe et souris à ma mère qui a récupéré la tasse rose.
- Bon, comment vous appelez-vous s'il vous plaît ?, reprend ma mère.
Un silence se fait. Personne n'ose commencer. Je lève les yeux au ciel et commence les présentations.
- La frisée c'est Teresa, à côté c'est son copain Aris. La brune c'est Brenda et lui, le chinois, c'est Minho...
- Je suis Coréen, fait-il remarquer.
Je fais mine de l'ignorer. Je sais très bien qu'il déteste que je l'appelle comme ça.
- Ensuite, le brun c'est Thomas et le rouquin c'est Newt.
- Georgie m'a beaucoup parlé de vous alors j'ai l'impression de déjà vous connaître, sourit ma mère. Et moi, vous pouvez m'appeler Rose et pas de Mme Sanders où je vous fais dormir dehors.
Sa réplique fait rire tout le monde et détend l'atmosphère.
- Bon, continue ma mère. Je vous laisse déballer vos affaires. Pour les chambres, vous faites comme vous voulez, il y a des chambres simples et doubles. A vous de vous organiser. Moi, je vais aller voir Stella pour le dîner de ce soir.
Sur ces mots, ma mère sort de la cuisine et nous laisse entre nous.
Les six adolescents reposent leurs tasses et se rendent dans le hall. Nous enfilons nos manteaux et prenons notre courage à deux mains pour braver le froid glacial de l'Utah et récupérer nos bagages.
- Alors, comment nous organisons-nous ?, demande Teresa.
- Bah, déjà Thomas et moi on va en prendre une, dit Minho.
- Qui t'a dit que je voulais dormir avec toi ?, demande le brun.
L'Asiatique se renfrogne tandis qu'éclate le rire de mon meilleur ami.
- Ça va je déconne !, dit-il en donnant une bourrade à son ami.
- Y-a-t-il un inconvénient à ce que Aris et moi prenions une chambre ?, s'enquiert Teresa.
- Pourquoi veux-tu qu'il y en ait un ?
Aris est rouge comme une pivoine.
- Tant que vous ne faites pas de bruit et pas trop de bêtises, ce sera bon, souris-je.
- Hors de question que je dorme à côté d'eux, je préfère me retrouver seule, s'exclame Brenda.
- D'accord. Moi je récupère ma chambre avec Newt, c'est ok ?
- Euh, Joy, t'es sûre que..., commence le roux.
- J'ai déjà eu cette discussion avec ma mère. Elle s'en fiche, je t'assure. Et puis j'ai aussi déjà eu LA discussion gênante, elle me fait confiance. Pas toi ?
- C'est à moi que je ne fais pas confiance, murmure Newt près de mon oreille.