BALLERINA

By freeasart

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Angelina Carter et Hayden Reed n'ont en apparence rien en commun, si ce n'est une détermination farouche à ré... More

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By freeasart




— H —

La ballerine émerge lentement de son sommeil, sa voix légèrement rauque me caresse les oreilles alors qu'elle ouvre péniblement les yeux. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale alors que je l'observe intensément, captivé comme la dernière fois par sa beauté au réveil.

— Bonjour, murmure-t-elle, les sourcils froncés lorsqu'elle réalise que je la contemple.

Son regard brumeux rencontre le mien, créant une connexion électrique entre nous.

— Petit-déjeuner ? je lui propose, cherchant à combler le silence du matin.

— Quelle heure est-il ? demande-t-elle en se frottant les yeux, encore ensommeillée.

— Pas loin de sept heures. Pourquoi ?

— Sept heures ? soupire-t-elle en écrasant son visage dans l'oreiller, manifestement déçue.

— L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, je plaisante.

— Non, non, non ! s'écrie-t-elle en se redressant brusquement.

Elle rejette les draps sur moi et son regard étincelle d'indignation.

— Qu'est-ce qui te prend ? je demande amusé.

— Il doit bien y avoir un satané bouton ! s'exclame-t-elle à la recherche frénétique d'un moyen de baisser les volets. Sept heures ! Un dimanche de repos ! Non ! proteste-t-elle avec véhémence.

— Oui, il y en a un, je rétorque en actionnant la commande sur mon portable pour les monter plus haut. Mais j'ai d'autres plans en tête.

Elle me lance un regard faussement courroucé avant d'attraper un traversin au sol qu'elle me jette de toutes ses forces au visage. Je l'évite de justesse et je profite de l'occasion pour saisir son poignet et la faire basculer dans mon lit.

— On se calme, la tigresse, je la taquine en la maintenant doucement contre le matelas. Comme tu l'as dit, il est bien trop tôt.

Les rayons du soleil matinal inondent la chambre et caressent sa peau d'albâtre, mettant en relief la délicatesse de ses traits. Ses longs cheveux bruns qui sont éparpillés sur l'oreiller ajoutent une note de sensualité au portrait et ses magnifiques yeux encore ensommeillés brillent d'une lueur énigmatique qui m'hypnotise. Même dans cet état, elle est d'une beauté à couper le souffle. Elle dégage une aura captivante, une combinaison irrésistible de vulnérabilité et de force. Je m'approche d'elle pour l'embrasser, mais elle se dérobe brusquement en fronçant de nouveau les sourcils. Quoi encore?

— Tu penses vraiment que je vais t'embrasser au réveil sans m'être brossé les dents ?

Je souris à cette remarque, sous le charme de son franc-parler.

— Tu as raison, il vaut mieux ne pas prendre de risques. Il y a des brosses neuves dans le tiroir du deuxième lavabo de la salle de bain.

Je la laisse partir avec réticence, observant avec fascination la grâce avec laquelle elle se déplace. Quelques minutes plus tard, je la retrouve en train de se brosser les dents avec tant de force que je dois faire un effort considérable pour me retenir de rire. Elle me lance un regard sévère alors je sors ma brosse pour l'imiter.

— Puis-je t'embrasser maintenant, Angelina ? je lui demande avec un fond de taquinerie dans la voix lorsqu'elle termine enfin.

Elle répond avec un refus catégorique et mon agacement transparaît parfaitement alors que je lui demande si elle a également besoin de prendre une douche.

— Un petit-déjeuner serait parfaitement pour commencer.

— C'est aberrant et ridicule, je m'exclame, l'air faussement offensé. Je dois te demander l'autorisation et en plus je me heurte à un refus. Heureusement que j'ai plutôt bien consolidé mon ego auprès des femmes avant de faire ta connaissance.

— Il y a un début à tout, ricane-t-elle.

J'ai donné sa journée à Gabriela pour profiter d'un moment seul avec ma ballerine, mais maintenant que je suis perdu face à mes placards, je regrette amèrement cette décision.

— Ce n'est pas moi qui prépare les repas ici, je m'explique face à son regard perplexe.

— Pourtant, tu n'as pas eu grande peine à trouver une tablette de chocolat.

— Effectivement, je lui concède, mais c'est parce que le placard à confiseries est le seul que je connaisse dans cette cuisine.

— Ne va pas te déclencher un ulcère. Je me contenterais d'un café.

— Juste un café ? je m'étonne.

— Parfaitement.

Soulagé, je me dirige vers la machine et je commence à lui préparer sa boisson. Elle s'installe à la table de la cuisine, croisant les jambes avec élégance. Son regard pétillant et son sourire charmeur me font perdre mes moyens, même après notre nuit ensemble. Je lui apporte son café et je la regarde savourer sa première gorgée.

— Merci, c'est délicieux, murmure-t-elle en posant la tasse sur la table.

— De rien, je rétorque en essayant de paraître détaché.

— Je pense enfin être prête à répondre favorablement à ta demande, dit-elle d'une voix sensuelle, sa langue effleurant ses lèvres.

Je suis pris au dépourvu par sa remarque audacieuse, mais je ne peux m'empêcher de sourire. Je m'approche d'elle lentement, laissant mon regard se perdre dans le sien et mes lèvres se posent sur les siennes avec une tendre fermeté. Mais mon téléphone sonne, interrompant ce moment intime, et je suis forcé de m'arracher à elle. Je l'invite d'un mouvement de tête à aller profiter de la vue sur le balcon pour terminer de déguster son café.

Lorsque je la rejoins, elle est confortablement calée dans l'un des transats, les yeux fermés face au soleil.

— Je n'ai jamais vraiment profité de cette terrasse, je confesse en m'installant à mon tour.

— Hum... Pourquoi ? demande-t-elle d'une voix douce, sans ouvrir les yeux.

— Parce que je n'ai pas le temps.

— Aujourd'hui, tu l'as pourtant, remarque-t-elle.

— C'est différent, Angelina. D'habitude, je travaille même les dimanches. Ma moyenne de travail est de sept jours sur sept, vingt heures sur vingt-quatre.

— Pourquoi amasser autant d'argent et de biens si tu ne peux pas en jouir pleinement ?

— Tu as le chic pour choisir les mots qui éveillent mon attention. Mais plus sérieusement, je n'ai jamais fait tout cela pour l'argent.

— Une fois qu'il est là, c'est plutôt facile de tenir ce genre de propos, dit-elle d'une voix douce.

Je reste silencieux un moment, cherchant mes mots pour lui faire comprendre ma vision de la chose.

— C'est la vérité. J'avais simplement besoin de canaliser mon énergie qui était monstrueusement débordante. Je me suis jeté à corps perdu dans le travail et même avec plusieurs heures de sports par semaine, elle est toujours aussi intarissable. Parfois, je me demande comment j'ai réussi à bâtir un empire comme le mien sans me disperser.

— Tu as tout de même réalisé une ascension incroyable pour quelqu'un qui ne voulait pas de tout cela, enchaîne-t-elle.

— Je n'ai pas dit que je n'en voulais pas, mais que je n'ai pas fait tout cela pour l'argent. Qui ne rêverait pas d'une vie comme la mienne ?

— Moi... Moi je n'en rêve absolument pas, me répond-elle franchement.

— De quoi rêves-tu alors ?

— J'ai toujours rêvé de devenir l'une des principals du New York City Ballet.

— Ah, le glamour et les paillettes, je rétorque un sourire en coin. Pour ma part, c'est le pouvoir qui m'attire.

La ballerine grimace avant d'ouvrir brusquement les yeux et de me fixer froidement.

— C'est incroyablement réducteur de descendre la danse classique au rang de glamour et de paillettes, réplique-t-elle avec fermeté.

Elle retire ses chaussettes et me montre ses orteils abîmés.

— Je peux réaliser des positions que bien des gens ne peuvent même pas imaginer, alors je présume qu'il faut bien une contrepartie. Mais ne me parle pas de paillettes quand mes pieds sont écorchés à cause des milliers d'heures de répétition.

J'observe avec attention tous les petits bandages sur ses pieds avant de reprendre la parole.

— C'est important pour toi ?

— Plus que ça, c'est toute ma vie... toute mon oxygène et surtout c'est ma raison d'être, de supporter mon quotidien.

— Je trouve ça admirable, je lui dis sincèrement.

— Quel est donc ton moteur à toi ? me demande-t-elle curieuse.

— Rien d'aussi passionnant, je l'admets. Être le meilleur dans tout ce que j'entreprends. Outre le fait que le travail me canalise, c'est surtout pour la sensation de pleins pouvoirs que mon statut me confère. Je trouve que c'est l'un des sentiments les plus enivrants qui existent.

— J'ai l'impression que cela a surtout aiguisé ton ego déjà bien surdimensionné, rétorque-t-elle amusé.

Son rire éclate et je la rejoins aussitôt. C'est notre première conversation sincère et c'est intrigant de voir enfin la véritable Angelina Carter percer à travers sa carapace.

— Et aujourd'hui sommes-nous assez intimes pour que tu me dises ce que cela signifie ? me demande-t-elle.

Je baisse instinctivement les yeux vers mes avant-bras et reste silencieux un moment, perdu dans mes propres pensées.

— Alors ? insiste-t-elle.

— Intime ? Comme s'embrasser au réveil, tu veux dire ?

— Hayden !

— D'accord, nous allons jouer à un petit jeu. Chaque fois que tu feras quelque chose que je te demanderai, je te révélerai la signification de l'un de mes tatouages. Soyons clairs sur une règle : un à la fois.

— Quelque chose ? Que veux-tu dire par là ? fait-elle méfiante.

— Rien de bien compliqué. Par exemple, ce matin, je te dévoilerai le sens de celui de ton choix en échange d'un baiser.

— C'est tout ? demande-t-elle, suspicieuse.

— Oui.

Elle se penche et dépose un baiser rapide sur mes lèvres. Je suis tellement surpris que je ne bouge pas. La ballerine glousse et retourne s'asseoir sur son transat avant de faire un petit signe en direction de celui qui a le plus d'importance pour moi.

— Celui-ci !

— Non ! Tout d'abord, j'ai dit...

— Et voilà qu'il change déjà ses propres règles, plaisante-t-elle.

— Pour reprendre... Celui-ci est bien trop important à mes yeux pour le céder aussi facilement. Tu devras faire bien mieux que ça.

— Joues-tu à ce petit jeu avec toutes tes partenaires sexuelles ? me pique-t-elle sans aucune raison.

Elle paraît surprise par sa propre réplique, mais reprend rapidement contenance en avalant une gorgée de son café qui doit être froid et imbuvable à présent.

— Non, je rétorque d'une voix plus dure que je ne l'aurais voulu. Je n'ai jamais discuté de mes tatouages avec qui que ce soit. C'est un sujet intime, je souligne le mot pour rappeler notre échange précédent.

— Pourquoi as-tu accepté de le faire avec moi ?

— Parce que tu me l'as demandé Angelina, je réponds irrité.

— Personne d'autre n'a désiré savoir avant ?

— Bien sûr que si !

— Alors pourquoi moi ?

— Finalement, je préférais quand nous n'avions pas besoin de faire connaissance pour coucher ensemble ! C'est épuisant et c'est exactement pour cela que d'habitude, je passe rapidement à autre chose !

— Très bien ! réplique-t-elle les lèvres pincées.

Et merde! Elle se lève brusquement comme si elle avait été piquée par un scorpion et se dirige d'un pas décidé vers l'intérieur. Je la rattrape et me mets en travers de son chemin.

— Je suis... enfin... quand je me sens acculé, je deviens arrogant. Je ne voulais pas le dire comme ça.

— Est-ce trop te demander de faire ce que les gens normaux font ? Tu sais, cette chose qu'on appelle plus communément la conversation !

Elle me fixe avec des yeux furieux, son regard brûlant de colère. Elle semble sur le point d'exploser alors malgré notre désaccord, je baisse ma garde et je prends une profonde inspiration, cherchant mes mots avec précaution.

— Tu as raison, je suis allé trop loin.

Elle me regarde avec méfiance, mais j'apperçois une lueur d'apaisement dans son regard et c'est tout ce dont j'ai besoin pour poursuivre avec assurance.

— Je présume que nous allons devoir redéfinir notre arrangement pour la énième fois.

— Je rêve ! rétorque-t-elle.

— Crois-moi, j'en suis le premier surpris ! Je signe en moyenne un contrat à la semaine et je n'ai jamais autant retravaillé les clauses, dis-je en souriant.

— Très bien, répond-elle en levant les mains. Mais cette fois-ci, nous devons clairement identifier ce qui se passe entre nous.

— Et que voudrais-tu qu'il se passe entre nous, exactement ? À part assouvir nos bas instincts ? je plaisante.

— C'est toi qui as parlé de redéfinition, je te signale !

— Je te demande seulement comment fais-tu d'habitude, mademoiselle « nous aussi nous pouvons conquérir et passer à autre chose » ?

Je fais allusion aux propos qu'elle a tenus au Convivium, sachant pertinemment que c'est la première fois qu'elle se trouve dans ce type d'arrangement avec un homme. Pour être honnête, c'est aussi la première fois pour moi. Il est rare que je m'intéresse à une femme plus d'une nuit, alors des jours entiers...

— Alors Angelina ? je fais mine de m'impatienter.

— Je ne sais pas... Je... Oh ! Ne va pas t'en prendre à moi parce que tu es aussi perdu que moi !

— Nous voici bien avancés ! j'ironise.

— À force de vouloir intellectualiser tout ça, nous allons finir par nous embrouiller l'esprit. Nous devrions simplement nous laisser porter par le courant et nous verrons bien où il nous mène.

— C'est trop dangereux. Je ne veux pas d'une relation conventionnelle et à défaut de me répéter, je n'ai rien à promettre.

— Pas la peine d'appuyer constamment sur ce point, je l'ai bien compris la première fois. À croire que tu as été traumatisé par une femme qui ne voulait pas se décoller de tes baskets !

Si seulement elle savait... Je dois faire appel à toute ma volonté pour ne rien laisser paraître.

— Écoute, la seule chose que je souhaite, c'est une communication basée sur le respect mutuel, poursuit-elle.

— Insinues-tu que je suis irrespectueux ? je m'offusque.

— Je ne l'insinue pas, je le dis ouvertement.

— Très bien, pas d'attachement, du plaisir physique et une communication respectueuse. Autre chose ? je demande, d'un ton suave.

— Non, ça me semble parfait.

— Deal ? je lâche malicieusement en lui tendant une main.

Lorsqu'elle m'embrasse en guise de réponse, je suis pris de court. Ce n'est pas un baiser rapide et fade, mais plutôt brûlant et avide. Tous mes sens s'éveillent d'un coup.

— Est-ce que c'était mieux ? demande-t-elle doucement une fois qu'elle se recule.

Je suis totalement déboussolé par son revirement de comportement.

— Un accord est un accord. J'attends donc la signification.

Angelina Carter ou non, je ne suis pas prêt à me dévoiler entièrement. J'aime garder mes secrets pour moi et ne pas laisser les autres pénétrer trop profondément dans ma vie. Je caresse sa joue, sentant la douceur de sa peau sous mes doigts. Elle frissonne et ferme les yeux, savourant chaque instant de ce contact. Puis, je me penche lentement vers elle, m'enivrant de son parfum.

— Han... petite vicieuse ! je murmure près de ses lèvres sans les embrasser. C'était bien tenté, mais malheureusement pour toi, ce n'est pas suffisant pour celui-ci. Je te laisse en choisir un autre.

Je lui tends mes avant-bras et elle les effleure du bout des ongles, cherchant le bon tatouage. C'est une torture que je subis patiemment jusqu'à ce qu'elle s'arrête enfin sur l'un d'entre eux. Elle me questionne silencieusement et j'acquiesce doucement de la tête.

— J'ai fait celui-ci à vingt-trois ans, quand j'ai atteint mon premier million. Ce n'était ni le premier ni le dernier, je dis simplement.

— Tu en as tellement que je n'aurais pas assez d'un mois entier pour tous les découvrir  ! Pourquoi tant de mystères ?

— Quoi ? Je n'ai plus qu'une durée de vie d'un mois dans ton compteur ? je souris. Je te l'ai dit, ils sont personnels. Même Stella n'en connaît pas leur signification.

— Très bien, abdique-t-elle. Je présume que nous pouvons donc appeler ça une amitié avec bénéfices.

— C'est comme ça que tu veux définir notre relation ? je demande, étonné.

— Pourquoi pas après tout ? répond-elle en haussant les épaules.

— Marché conclu.

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