Chronique de Maguy : le bout...

By RaissaSow

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C'est l'histoire de Ndeye Maguette, une jeune fille sénégalaise, dont les parents vont divorcer. Cette sépara... More

Introduction
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
The End

Chapitre 8

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By RaissaSow



Ma mère venait nous voir de temps en temps, et nous allions aussi passer la journée chez elle. Comme elle l'avait souligné, elle voulait que l'on vive chez elle, mais papa ne voulait pas non plus qu'un autre homme nous éduque. En fin de compte, nous n'avions que mamie. Cette situation m'allait parfaitement.
Les jours se suivaient, tous identiques, nous ne faisions rien de particulier à part aller à l'école, étudier, manger, dormir, pas trop d'amusements. Nous avions de bons résultats à l'école, Mamie s'en assurait. Elle s'occupait bien de nous et nous mettait dans d'excellentes conditions.

A la fermeture des classes, nous allions tous manger des glaces avec mamie, Tata Soda. Aminata et moi allions passer quelque jours avec maman, mais tonton Médoune n'appréciait vraiment pas de nous y voir. Étant des jeunes filles, nous avions tendance à faire beaucoup de bruit et de courir l'une après l'autre et quand Raïssa s'y mêlait, c'était vraiment un chahut indescriptible.  Il l'a fait savoir à ma mère et lui a demandé de choisir entre nous ou lui. Elle nous a alors demandé de retourner chez Mamie. On préférait de loin la compagnie de Mamie, d'autant plus que tata Soda préparait son mariage.

C'était un événement important pour nous tous, papa et tata Cathy étaient venus de la France, tata Malaika (Maman de Raïssa) ne pouvait pas venir car elle ne voulait pas perturber sa fille. Elle avait néanmoins envoyé des valises remplies d'habits, de cadeaux etc. Raïssa était devenue une vraie sénégalaise. Elle s'était adaptée. On arrivait à communiquer en français sans trop de problèmes. Ses parents prenaient tout le temps de ses nouvelles. J'adore leur parler aussi. Ils sont si gentils.

Revenons aux préparatifs du mariage de tata Soda. Elle sortait avec Tonton Ibrahima. Il était très grand et très timide. Ils étaient toujours assis dans le salon, ils n'allaient nulle part. Quand leur histoire a commencé à devenir sérieuse, il passait la journée avec nous, ou venait diner. Il nous apportait toujours des glaces ou des bonbons (Déli-coco etc.). Ses parents sont venus rencontrer nos grands parents (oncles maternels et paternels de Soda), afin de discuter des modalités. Tout s'était bien passé. Nous avions aidé Rose à préparer des beignets et jus (Bissap, bouye, gingembre). J'adorais cette ambiance. Tata Soda s'était chargée de la préparation du déjeuner (Thiébou Djeune) avec Awa. Dans l'après midi, ils avaient trouvé les dates pour le mariage religieux. Les femmes devaient se rencontrer après, pour les détails concernant la cérémonie.

La mère de Tonton Ibrahima était accompagnée de ses sœurs et quelques griottes pour apporter le warugar (dot). Mamie était trop bien habillée. Je me rappelle encore de la bonne odeur du Gowé et du mélange d'encens qu'elle avait ramené de la Mecque. Toutes ces bonnes odeurs se mélangeaient à celles des parfums, c'était juste exquis. Mamie avait demandé à Raïssa de poser un petit panier sur le andeu (encensoir) et de mettre ses habits par-dessus. Elle le faisait à chaque fois qu'elle sortait. On ne comprenait pas l'utilité au début. Mais on se rendait compte que l'odeur de l'encens se répandait autour d'elle, à chacun de ses pas. Hummmmmmmm.

Elle avait aussi fait appel à des griottes. Le salon était rempli de monde. Tata Malaika avait appelé sur le fixe car ne voulait pas rater une miette de la rencontre. La belle famille avait apporté deux millions de FCFA et des bijoux en or. La première Ndieuké et la deuxième avaient aussi apporté de l'argent  et des bijoux. Les griottes se sont mises à chanter les louanges de Tonton Ibrahima et de ses parents, de citer les actes héroïques de leurs ancêtres. Celles de mamie ne voulaient pas rester muettes. Elles se sont mises dans la partie. L'argent coulait à flot. Mamie a remis beaucoup de billets aux griottes de la famille d'Ibrahima en guise de pass (prendre le taxi).

Elle a aussi remis de l'argent aux ndieukés. Le dejeuner et les boissons rafraîchissantes ont été servis. Nous étions chargées de ranger le salon et la véranda après le départ de la délégation. Les hommes avaient déjà choisi la date pour le mariage civil et les femmes l'ont confirmé. Il restait juste à tout organiser. Il fallait trouver un bon tailleur pour la tenue du matin. Pour la robe, les accessoires, les chaussures etc. tata Malaika s'en était déjà chargée. Elle sauvait beaucoup de temps et d'argent à Tata Soda.

D'autres tantes et grands-mères avaient aussi trouvé des cuisiniers. Raïssa et Aminata avaient trop hâte de recevoir ce monde à la maison. Toute mon euphorie s'est envolée en voyant mn homonyme deux jours avant la fête. Elle était à Dakar pour assister au mariage.

Mamie Maguette : Maguy doma nieuw nouyou. Maggeu nga deh legui . (Maguy viens me saluer, tu as grandi, hein.)

Je ne voulais pas l'approcher, mais mamie Anta m'a fait un clin d'oeil. J'étais coincée, je ne pouvais pas l'humilier devant tous les invités. Je suis donc allée lui donner la main.

Mamie Maguette : waw goor. Guisna Raïssa, motakhone sa mame dieulsilla. Raïssa doma yobu Amérique khana? Beugeu na sol si genrou robe yi deh! (C'est bien. J'ai rencontré Raïssa, je vois que c'est la raison pour laquelle ta mamie t'a récupérée. Raïssa, vas tu m'amener en Amérique, je veux porter ce genre de robes aussi.)

Raïssa : Dina la yobu kagne. (Bien sur, Je vais t'amener.)

Mamie Maguette : Yow yaru nga deh, dinala yoner ak sipakh, beugeu nga sipakh ak yarangka? (Tu es bien éduquée. Je t'enverrais des crevettes. Aimes-tu les crevettes et les pieuvres?)

Raïssa: Khawma luy lolou deh. (Je ne connais pas ça.)

Mamie Anta : Sipakh means Shrimps baby. And yarangka , octopus. (Sipakh= crevettes et yarangka= pieuvre.)

Raïssa: Oh crap. How can they eat that? (Oh merde! Comment peuvent-ils manger ça?)

Mamie Anta : Watch your mouth sweety. (Surveilles ton langage ma puce.)

Mamie Maguette: Yow Anta dangay lakkeu luniou khamul rek. (Anta, tu passes ton temps à parler des langues incompréhensibles.)

Mamie Anta: Raïssa deh ladone expliker lane moy sipakh ak yarangka. (J'expliquais à Raïssa que tu parlais de crevettes et de pieuvres.)

Mamie Maguette: Yene deh ay toubab nguene. (Vous êtes des blancs.)

Raïssa: Beugeu na crevettes mais octopus bi bakhna. (J'aime les crevettes nais pas les pieuvres.)

Mamie Maguette a éclaté de rires et s'est mise à expliquer à Raïssa comment préparer la pieuvre. Elle a donné des petits pains (mbourou soukeur), et des oranges, des mangues, à ma grand-mère en guise de cadeaux. Elle m'ignorait royalement. Elle ne s'intéressait qu'à Raïssa et Aminata. En la voyant si détendue, causant avec tout le monde, riant aux éclats, racontant des anecdotes, je me suis sentie faible et meurtrie. La revoir a fait ressurgir tous les souvenirs que j'essayais d'effacer et d'oublier depuis des mois.

Je suis allée m'enfermer dans la chambre de ma mamie, la notre étant pleine de monde.
J'avais envie de crier, de tout casser, de la tuer. Au lieu de tout ça, je me mettais à sangloter sans retenue. Tous les souvenirs ressurgissaient. Les coups, les insultes, les punitions, les humiliations, les menaces et surtout les douleurs. Je souffrais de douleurs physiques mais les douleurs de l'âme étaient plus fortes et présentes. Je me disais, qu'avec le temps et surtout les événements des derniers jours, toute cette histoire de viol allait se dissiper. Mais je me rendais compte qu'elle était toujours aussi présente et surtout aussi douloureuse.

Je pleurais, gémissais et me recroquevillais dans le coin, à côté de la commode de mamie. Mon père a été le premier à venir voir pourquoi je m'étais enfuie.

Papa: Maguy, c'est quoi ces manières ? Pourquoi pleures-tu?

Les larmes et les hoquets m'empêchaient de répondre. Mais que pouvais-je dire? Je ne méritais pas toute cette souffrance et je ne voulais pas de sa pitié.

Papa : Maguy, je te parle!!! Qu'est ce qui t'arrive dernièrement? Tu es devenue incontrôlable.

Ma mamie a accouru avec des tantes, pensant qu'il me frappait.

Mamie : Djiby, je te défends de la toucher. Ça ne va pas non?

Tata Soda: Pourquoi l'as tu frappé?

Papa : Je l'ai trouvée en larmes. Je lui ai juste demandé pourquoi elle s'est enfermée ici.

Mamie: Elle est bouleversée, c'est tout. Laissez-moi avec elle.

Les tatas sont parties mais papa n'a pas voulu nous laisser. Il semblait furieux. Mamie m'a prise dans ses bras.

Papa: Je t'ai toujours gâtée, je fais même l'impossible pour ta sœur et toi. Tout mon argent passe dans les billets d'avion que j'achète pour venir vous voir. Je me tue à la tâche pour vous. Si tu continues comme ça, je ne reviendrai plus jamais.

Mamie: C'est ton devoir Djiby. Tu dois prendre soin d'elles. Elles n'ont pas demandé à naitre. Tu es leur père et elles n'ont que toi.

Papa: Elles ont leur mère et tu es là aussi, sans oublier tata Maguette. Elles sont bien entourées.

Maguy: Maman ne veut pas de nous car tonton Médoune ne nous supporte pas, mamie Maguette n'a fait que me frapper durant le séjour à Mbour et m'appelait la batarde. Je n'ai que mamie Anta et tata Soda. Tu nous as abandonnées.

Papa : De quoi parle t-elle maman?

Mamie : On en reparlera.

Papa : Non, on en parle là, tout de suite. Je n'ai jamais levé la main sur mes filles. Je me disputais avec Nafi quand elle osait les toucher. Et tu laisses cette femme frapper ma princesse, sans me le dire??

Mamie : Ça ne servait à rien. Elle avait déjà souffert. C'est Aida qui m'avait appelé pour que j'aille là récupérer. Elle avait beaucoup de marques sur le corps et Maguette m'a fait savoir que c'était l'œuvre du maitre coranique.  C'est ici que Maguy m'a avoué la vérité. Revoir sa grand-mère lui a sûrement causé de la peine.

Djiby: Elle ose traiter ma fille de batarde? La frapper? C'est ce Moustapha, ce vaurien que j'ai entretenu pour faire plaisir à Nafi, qui est le batard. Elle va m'entendre.

Mamie: Djiby, ne gâches pas l'ambiance. C'est du passé et Maguy est avec moi. Tu connais Maguette, elle se fout de tout. Elle va te dire des méchancetés et tu n'y pourras rien.

Papa : Mais je me dois de protéger mes enfants. Désolée maman.

Il s'apprêtait à sortir.

Mamie: Djiby, buder mala soukou diour, nekk bi bouffi gueneu, di teggii sama wakh. (Djiby, si tu me respectes, ne sors pas de cette chambre.)

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