Alexandre
On putain de merde...
« Dans 200 mètres, tournez à gauche. »
-Mais va te faire...
Je m'apprête à défoncer littéralement mon GPS quand j'entends un gémissement.
-Anastatia... ?
-Papa...papa...
Je m'arrête trente secondes et je sors de la voiture. J'ouvre la portière arrière et je me penche pour mieux la voir.
-Anastatia ?
Je la secoue légèrement.
Imbécile ! Amène-la à l'hôpital non !?
Ma putain de conscience a raison mais je n'ai pas envie. Elle n'a pas de papiers sur elle et la mère de Tommy travaille là-bas. Trop risqué.
Elle continu de gémir mais elle ne répond pas à mes appels. Je suis à dix minutes de chez moi. Je n'ai que cette solution.
Je remonte dans la voiture et dix minutes plus tard je suis devant chez moi.
Maintenant comment je vais passer devant mon père et la femme de ménage avec Anastatia dans les bras totalement inconsciente ? Ils vont me prendre pour un fou. Et mon père va gueuler. C'est sûr.
Comment ça se fait que l'avis de mon père compte ?
Parce qu'il va la virer et que tu ne veux pas qu'elle parte !
C'est vrai, je n'ai pas envie que mon père la foute dehors. Il fait nuit en plus. Mais je n'ai pas envie d'avoir des problèmes non plus...Je ne veux pas qu'il la débranche...
Je vais sûrement regretter mon choix un jour...
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Anastatia
J'ouvre difficilement les paupières.
Mais où suis-je !?
La pièce dans laquelle je suis est une chambre...de garçon. Les murs sont bleus et le mobilier est simple : une armoire, un bureau et un lit. La lumière du jour éblouie la chambre. Et bizarrement je me sens bien mais mon corps me fait atrocement mal. Un léger frisson me prend et j'ai légèrement froid. Je retire la couverture et je vois mon corps recouvert que de mes sous-vêtements. Les cheveux en bataille.
DE QUOI !? Et bah dis donc ma vieille, tu as perdu de temps ! Reste plus qu'à savoir chez qui tu te trouves !
Je replonge ma tête dans l'oreille où un parfum d'homme inonde mes narines. Je n'arrive même pas à m'inquiéter tant la douleur dans ma tête me fait mal. Je refais la liste des événements de ce matin :
Ø Je suis dans la chambre d'un gars
Ø En sous-vêtements
Ø Les cheveux en bataille
...
Oh non !!!!
Je me lève du lit en vitesse et je vérifie les draps. Aucunes traces de sang. Et là, la peur me tord le ventre. Même s'il y a cinq minutes j'étais complètement dans la douleur, là maintenant j'ai peur. Très peur.
Imagine c'est ce Tobby...Tommy !? Tu t'en rappel de sa phrase ! Sors d'ici au plus vite Anastatia ! Dépêche-toi !
-Jolie vue...
Je me retourne et là...Je ne m'attendais pas à tomber sur...LUI.
Il est torse nu avec un jogging, ses cheveux bruns sont en bataille et il me dévore du regard.
OH MY GOD...
-Je...
Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase que je me retrouve sur le lit. Lui sur moi. Sa tête enfouie dans mon cou. Sa bouche SUR mon cou. Et là toutes mes pensées cohérentes sont prises au piège dans une tornade de plaisir...
Oh Anastatia ! Ce n'est pas parce que Monsieur Beau Gosse te fait un suçon que...
Un suçon !?
-STOP !
Il se redresse et me regarde avec un sourire au coin.
Il est tellement....Anastatia !
-Bah bébé, qu'est ce qu'il y a ?
Bébe !?
-Excusez-moi mais...
-Mais ?
-Je ne me souviens de rien...
-Bah on s'est rencontré hier soir. En bas de chez toi, on a discuté puis on est arrivé chez moi...
-On a fait des choses !?
-C'était tellement bon que tu ne t'en rappel pas ? Je sais que je suis doué ! Mais...Anastatia !?
Ma tête fonce tout droit par terre tant mon malaise est violent mais deux bras puissants me retiennent. Oh mon Dieu, oh mon Dieu ! Je ne suis plus...NON !
-Anastatia, je rigolais, on a rien fait.
-C'est vrai ?
-Tu es déçu ?
Ma voix me trahi. Traîtresse.
-Non je...
-Assied-toi je vais tout t'expliquer.
Je m'allonge sur le lit, sous les couvertures, cachant bien mon corps.
-En fait...J'étais prêt de ton lycée en voiture, quand tu as traversé...je t'ai renversé.
Je le regarde, ébahis.
-Pourquoi je ne suis pas à l'hôpital alors !?
-Ecoute-moi ! Tu t'en souviens d'un mec qui t'a légèrement agressé hier matin ?
-Légèrement ? C'est une blague, c'est...
-Bref ! C'est Tommy, un de tes anciens voisins. Et mon meilleur pote. Il voulait te revoir et il t'a retrouvé. Et moi...Bah je voulais...te revoir aussi...
Il baisse la tête. Je lui prends la main pour qu'il continue.
-Et comme j'imagine qu'il a dû te faire flipper, j'ai voulu te retrouver. Il m'a indiqué ton lycée et j'y suis allé. Tu connais la suite. Quand j'ai vu que c'était toi j'ai vraiment eu peur. Je ne t'ai pas emmené à l'hôpital car tu n'as pas tes papiers et la mère de Tommy travaille à l'hôpital. Alors je t'ai amené ici, chez moi. Tu me comprends mieux ?
-Pas vraiment mais je vais me contenter de ça...Sinon, comment ça se fait que je suis en sous-vêtements ?
-La femme de ménage t'a déshabillé pour te soigner et que tu te sentes mieux.
-D'accord...
-J'ai dormi dans le canapé.
-Oh...
Je joue avec mes doigts. Le silence est lourd. Et son histoire est bizarre. Pourquoi il voulait me revoir ?
-Parce que tu m'intrigues.
-Tu lis dans les pensées !?
-Tu penses en parlant.
-Ah...
Un petit rire s'échappe de mes lèvres. Il m'attrape la main et il me regarde dans les yeux.
-Je m'appelle Alexandre Marchand. J'ai 18 ans, bientôt 19 ans. J'habite ici. Et tu m'intrigues beaucoup...
-Marchand !?
-Oui Marchand, comme Marchand&CO.
-Wooah , je suis dans le lit du fils Marchand.
Il rigole et me regarde.
-Tu me connais un peu et moi aussi. J'ai envie de tester quelque chose avec toi...
-Mais...
Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase qu'il pose ses lèvres sur les miennes. C'est délicieux. Il demande l'accès à ma bouche et sous le charme, j'accepte. Sa langue danse merveilleusement bien avec les miennes. C'est magique. Un gémissement sort de ma bouche et un sourire né sur ses lèvres. J'entoure sa nuque de mes bras et il passe ses bras sous ma taille et me sert fort. Je me sens bien et je n'ai pas envie de partir. Il me serre un peu plus fort et je commence à être à court d'oxygène. Mais je m'en fou. Je peux mourir en paix. Il a dû comprendre puisqu'il s'écarte doucement de mes lèvres. Qui l'appellent encore.
Encore !
-Et bah dis donc ma belle...
-C'est mon premier baiser...
-C'est un honneur...
Il repose ses lèvres sur les miennes et c'est un feu d'artifice.
Mon premier baiser...