Chapitre 12

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Alexandre

-Alexandre calme toi !

Ma petite sœur essaye de me prendre dans ses bras mais c'est peine perdue. J'ai envie de tout casser ! J'ai envie de le tuer ! Ces dans ses moments là que je me rends compte que l'amitié ne compte pas. Oublie-la ! NON ! C'est trop dur ! Je suis seulement en jogging et pourtant j'ai extrêmement chaud. La colère envahit mes veines. Elle frappe, propulse mon sang plus vite. Je vais exploser. Je sens des bras se refermer autour de ma taille. Je donnerai chère pour que ces bras deviennent ses bras. Mon dos devient légèrement humide. Et je réalise que c'est Chloé qui pleure.

Et bah voilà ! Tu fais pleurer tout le monde ! Je me retourne et je prends ma petite sœur dans mes bras. Je la sers fort. Même si c'est de sa faute, jamais je ne lui dirai.

-Excuse moi...Je pensais que c'était une fille comme les autres...Je...je...

-Chut...ce n'est rien. C'est Tommy qui me met dans cet état. Il profite de sa faiblesse. Je dois agir !

Ma sœur ne réplique pas et ses larmes sèchent petit à petit. Je la haie. Je la haie pour avoir embrassé Tommy. Je la haie pour avoir briser une amitié de longue date. Oui, pour moi, la relation que j'ai actuellement avec Tommy n'est plus comme avant. On s'évite. Je la haie pour s'être mis sur mon chemin et m'avoir montré son regard de biche. Je la haie pour avoir un corps tel que le sien. Je la haie d'être aussi unique. Et malgré toutes ces raisons, j'ai envie de la revoir. De la serrer de toutes mes forces pour lui montrer au combien elle m'a blessé mais aussi lui montrer à quel point elle me manque. Je ne la connais pas réellement mais j'ai la sensation de la connaître depuis longtemps. Comme si elle était un passage obligé dans ma vie.

-Alexandre lâche moi s'il te plaît, je dois aller faire quelque chose.

Les plaintes de ma sœur me ramènent à la réalité mais ma colère est toujours bien là. Si Tommy ose la toucher, je le tue ! Je la lâche et elle s'en va très vite.

Mon père est parti depuis je ne sais combien de temps. J'appréhende  son retour. S'il sait que Chloé s'est échappée, c'est fini pour elle. La femme de ménage n'a soufflé aucun commentaire. Elle est très discrète et je sais qu'elle n'apprécie pas mon père. Tout comme moi. Mais il lui faut un travail alors elle se tait et exécute les ordres. Mais j'ai confiance en elle. Elle ne dira rien.

Je m'assoie sur mon lit. Je prends un de mes oreillers et son odeur est toujours présente. Elle sent les épices. Je me mets à rêver. Je me drogue à son odeur. Comme un addict à la cocaïne. Ma colère refait surface et je lutte pour pas tout démonter chez moi. Et là quelque chose de surprenant se produit. Je m'endors et je mets à rêver d'elle et d'Anastatia Nikosvi.

...

Dring dring

Je me réveille en sursaut sous la sonnerie de mon portable. Qui m'appel putain ! Je prends mon portable avec l'objectif d'insulter profondément celui qui me dérange en plein sommeil. Quand je regarde le nom qui s'affiche sur l'écran, mon cœur se stoppe net. Anastatia...

J'hésite à répondre mais lorsque je décide de tirer cette histoire au clair, je réponds in extremis.

-Anastatia ?

Silence. J'entends son souffle saccadé et ses  larmes. Elle pleure.

-Alexandre...

-Tu veux quoi ?

Mon ton est froid mais je ne dois pas être doux dès le début. Je veux qu'elle ressente la même souffrance que j'ai ressentie.

-Je voulais...te parler mais si je te dérange...je raccroche...

-Et tu voulais me parler de quoi ? Que tu t'es foutu de ma gueule !? Que tu jouais sur deux tableaux !? Très peu pour moi. Excuse-moi mais je n'ai pas ton temps. Tu m'as déçu. J'espère qu'il embrasse bien ! Dis lui bonjour de ma part ! A...

-Mon père est à l'hôpital !

Elle a lâché cette phrase telle une bombe. Et le pire c'est que ça à marcher ! Elle m'a cloué le bec. Un long silence s'installe. J'entends ses pleurs même si elle fait tout pour ne pas que je les entendent. J'imagine son visage baigné de larmes et mon cœur se serre à cette image. Anastatia...Ma conscience a soufflé son prénom et un long frisson me traverse tout le corps. Alors, je décide de briser ce silence mais elle me coupe.

-Je m'excuse de tout mon cœur. Quand je t'ai appelé c'était pour te dire que mon père est à l'hôpital et que j'avais besoin de ton soutien et de ta voiture. Mais c'était une fille qui m'a répondu. Je me suis sentie blessée au plus profond. Tommy est venu me voir au même moment. Alors je me vengée et je l'ai embrassé. Je suis désolée Alexandre... Depuis, je suis à l'hôpital, j'ai carrément emménagée ici,  mon père est dans le coma et Tommy m'harcèle. Et toi...Tu me manques. Excuse moi je t'en supplie...C'est ta  sœur qui est venu me voir. Me demande comment elle a fait parce que je ne sais pas non plus. J'ai besoin de toi ! Tu dois avoir autre chose à faire mais si je suis obligée de te suivre et de t'harceler, je n'hésiterai  pas !

Je ricane à la fin de sa longue tirade. Un doux sentiment se propage dans mon cœur et je me sens bien. Je décide de prendre la parole.

-Anastatia, je suis désolé pour ce quiproquo. Tu me manques aussi...et en ce qui concerne Tommy j'en fais mon affaire. Tu es à l'hôpital ?

-Oui...

- Alors attends-moi, je te rejoins tout de suite.

-Non...

-Non ?

Elle hésite un peu, sa respiration devient irrégulière.

-Je veux m'en aller. Loin. Je veux juste être avec toi.

Sa réponse me clou sur place. Je n'ai qu'une chose à dire.

-Attends en bas, je suis là dans quinze minutes. Prends des vêtements, je te kidnappe.

Elle explose de rire. Son rire qui me réchauffe le cœur.

-C'est cliché ! Sois un peu plus créatif non ?

-Je serai créatif quand tu seras dans les parages.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je raccroche. Je sais que ce n'est pas poli mais j'ai vraiment hâte de la voir. Je ne vais pas être tendre avec elle mais je veux lui faire comprendre le mal qu'elle m'a fait. Je file sous la douche et en une dizaine de minutes de suis prêt. Je prends un sac et je le rempli de quelques vêtements et des affaires de toilette. Je pique deux trois petites choses à ma sœur, je referme le sac et je sors de chez moi. Cinq minutes plus tard et quelques feux rouges ignorés volontairement, j'arrive devant l'hôpital. Je la repère tout de suite. Assise en tailleur avec sur se genoux un carnet. Elle doit sûrement écrire. Je la détaille. Long pull, jean moulant et converse. Elle a les cheveux lâchés et son visage me fascine. Je la contemple et je me perds dans ses trains fins et sa peau mate. Elle doit sentir ma présence puisqu'elle lève les yeux et plonge son regard dans le mien. Ses yeux amandes accrochent les miens et tout ce qu'il y a autour de nous disparaît. Elle se lève en rompant notre contact visuel mais elle le reprend très vite en avançant vers ma voiture. Elle rentre et s'installe. Je prends les devants et je prends son visage entre mes mains et je plonge mes lèvres sur les siennes. Juste le contact de nos lèvres pour l'instant, je ne veux pas la brusquer. Tout mon corps de détend.

A ce moment là, je n'espère qu'une seule chose: que cette relation aille beaucoup plus loin que je ne l'imagine.

L'impossible devient possibleWhere stories live. Discover now