Après avoir pris ma douche, j'attrape les premiers vêtements qui me tombent sous la main. Je prends un de mes sacs à main et jette dedans mon porte-monnaie, mes clés et mon téléphone. Je me rue dans les escaliers et les descends en trombe. Pourquoi je me dépêche ? Parce que je sais que mon élan de courage ne durera pas longtemps. C'est triste, mais je n'ai jamais été de nature très courageuse.
- Tu vas où comme ça ? me demande ma mère.
- Parler à Maxime. Si je me dépêche, je peux attraper le prochain RER B.
J'enfile mon manteau, et alors que je tente d'ouvrir la porte, ma mère me touche l'épaule.
- Je vais t'emmener, ça sera plus rapide.
Sachant que mon père va toujours au boulot par les transports en communs, la voiture reste constamment dans le parking et est à disposition de ma mère.
J'acquiesce et j'attends que cette dernière aille chercher ses affaires. Lorsque c'est chose faite, nous descendons rapidement.
Le voyage ne dure pas longtemps et, Dieu soit loué, ma détermination est intacte. Tout le trajet a été silencieux et ça m'a permit de pouvoir réfléchir à tout ce que j'allais pouvoir dire à Maxime. Malheureusement, ça n'a servi à rien, puisque mon cerveau n'a trouvé aucune excuse valable. Peut-être parce que tu n'en as pas.
J'embrasse la joue de ma mère et sors de la voiture.
- Appelle moi quand il faudra que je revienne te chercher.
Je me retiens de lui dire que, d'après moi, Maxime refusera de m'ouvrir et donc qu'il sera inutile qu'elle rentre à la maison pour revenir me chercher tout de suite. J'espère qu'il acceptera de me parler, alors je hoche la tête et ferme la portière. Je monte un peu moins rapidement les escaliers menant à son appartement, et lorsque je me retrouve devant la porte de son appartement, je ne me sens plus du tout capable de l'affronter. Dans quelle colère sera t-il ? Voudra t-il seulement m'adresser la parole ?
Je soupire et prends mon courage à deux mains en toquant.
Maxime
Quelqu'un frappe à ma porte, mais je n'ai pas envie d'aller ouvrir. Je ne suis pas d'humeur à discuter. Et puis, qui pourrait bien me déranger à 18h30 ?
Rick m'a limite jeté de sa voiture devant mon appartement sans un mot, ça ne peut donc pas être lui. Alexann discute sûrement avec son meilleur ami. Laisse moi rire ! Et je ne connais personne d'autre sur Paris pour l'instant.
Je ne compte pas me déplacer de mon canapé et demande en hurlant qui est à la porte.
- C'est Alexann, ouvre moi s'il te plaît, on a besoin de discuter.
Merde, et maintenant que j'ai gueulé, elle sait que je suis là. Pourquoi je n'ai pas simplement regardé à travers le judas.
- Je sais que tu es là, ouvre moi s'il te plaît.
- Va t'en Alexann, je n'ai rien à te dire.
Quoique. J'ai terriblement envie de passer mes nerfs sur quelqu'un. Quoi de mieux que de gueuler sur la personne responsable de ma colère ?
Je me lève et ouvre la porte. Elle ne devait sûrement pas s'attendre à ma voir lui ouvrir, vu son air surpris. D'un signe de tête froid, je l'invite à entrer.
- Qu'est-ce que tu me veux? demandé-je durement.
- M'excuser ?
Sa phrase ressemblait plus à une question qu'à autre chose. Et en plus elle n'est même pas sûre de si elle doit s'excuser ou pas!
Je ne l'invite pas à s'asseoir, après tout, elle n'est pas la bienvenue aujourd'hui.
- Alors vas-y.
- Quoi?
- Excuse toi.
Je croise mes bras sur ma poitrine et attends.
- Hum, pardon, murmure t-elle.
- C'est tout ?
Je ne m'attendais pas un monologue non plus, mais la moindre des choses serait de me faire des excuses un minimum potables.
- Tu peux repartir alors.
- Écoute Maxime, je ne sais pas ce qu'il m'a prit, soupire t-elle. Je regrette énormément ce que j'ai fait - sinon je ne serais pas venue te voir. Je pensais avoir fait le bon choix, mais quand je me suis rendu compte que cela n'était qu'une énorme erreur, j'ai cru que ... Je t'en supplie, excuse moi.
Son discours se termine par un chuchotement, et Alexann est tellement mignonne, que tout ce que je voudrais faire est de la prendre dans mes bras. Sérieusement ? Je me retiens et me force à garder un air froid, je ne veux pas qu'elle pense que ses simples petites paroles me feront redevenir le Maxime doux et mignon. Je la fixe.
- Tu vois, Alexann, l'erreur est humaine, et tout le monde en fait.
Ma voix et calme et ne trahie pas la rage qui se déverse dans mes veines. Je remarque sa petite lueur d'espoir dans ses yeux, et je me fais un plaisir de la faire disparaître.
- Le problème, c'est que, parfois, demander pardon ne suffit pas. On a beau regretter, l'erreur a été faite et ne peu être réparée. Si tu pensais qu'en venant ici avec ta petite excuse minable et ton sourire à deux balles tu allais me faire revenir, tu as eu tord. Je ne sais pas lequel de nous deux perds le plus son temps.
Je ne vois pas la gifle venir, mais je la sens bien. Ok, celle là je l'ai méritée. Je grimace et observe le visage rouge d'Alexann. Sa colère éclate, ne faisant qu'attiser la mienne.
- Si tu m'aimais un tant soit peu, tu essaierais de me comprendre et de me pardonner !
C'est comme si une deuxième gifle venait de m'arriver en pleine face. Elle est sérieuse là ?
- Tu te fous de ma gueule Alexann ? m'écrié-je. J'ai abandonné ma famille alors que ma sœur était en pleine dépression pour toi. Je suis allé habiter à des centaines de kilomètres de ma ville natale pour toi. J'ai cherché un nouvel emploi dans cette ville que je ne connais pas, encore et toujours pour toi. Et tu oses me dire que "si je t'aimais un tant soit peu" je te comprendrais ? Mais le truc que tu n'assimiles pas Alexann, c'est que je ne t'aime pas qu'un peu, je suis fou de toi ! Et à ce stade, je ne peux plus comprendre la raison de ta connerie ! La pire chose qu'il m'arrive, c'est de ne même pas pouvoir te détester, parce que je t'aime, alors que c'est tout ce que tu mérites.
Alexann a les larmes aux yeux tandis que ma tête menace d'exploser.
- Je me demande même ce qu'il m'a prit de vouloir faire tout ça pour quelqu'un qui se fout de moi et de notre soit disant relation. Je ne suis pas un pigeon !
- Je ne me fous pas de notre relation, Maxime.
- Alors pourquoi as-tu décidé de la mettre de côté pour quelqu'un qui t'a agressé dans le passé ?
Cette fois-ci, Alexann pleure à chaudes larmes. Elle s'assoit sur le canapé, attrape sa tête entre ses mains et commence à tirer sur ses cheveux.
- Je ne sais pas ce qu'il se passe. J'étais heureuse il y a une semaine. Tu étais revenu et je m'entendais super bien avec mes amis et ma famille - chose peu aisée. D'un coup, je me prends mes souvenirs à la gueule et je perds tout. J'ai gâché notre relation en voulant garder mon meilleur ami, mais même lui je l'ai perdu, je le sais bien. Je me suis montée contre mon frère, et je ne sais pas si un jour il voudra m'adresser à nouveau la parole. Mais, après tout, je le mérite, n'est-ce pas ?
Un rire étrange sort de sa bouche.
- Je ne suis bonne qu'à faire du mal aux gens apparemment. Je sais que te demander pardon ne sert à rien et ne suffira jamais pour te dire combien je regrette. Je me déteste, et déteste ma vie actuelle, si seulement tu savais.
Je la vois tirer de plus en plus fort sur ses cheveux, à la limite de s'en arracher. Je m'approche d'elle et l'empêche de continuer sa torture. Elle lève ses yeux mouillés vers moi. Ne craque pas, ne craque pas !
Elle se lève en face de moi, et je me force à reculer pour remettre un peu de distance entre nous, sinon je serais capable de craquer et de céder à mon envie de l'embrasser.
- Qu'est ce que je peux faire pour que tu me pardonnes ? chuchote t-elle. J'ai besoin de toi.
Je ne réponds pas tout de suite, parce que je sais que quoi qu'elle fasse je reviendrais vers elle. L'amour me rend faible, et je déteste ça.
- Laisse moi du temps pour essayer de comprendre ce que tu as fait, mais en attendant, ne m'appelle pas et ne m'envoie pas de message. Si je ne reviens pas vers toi, c'est que je ne veux pas te parler. C'est clair ?
Elle hoche imperceptiblement la tête, et une dernière larme solitaire s'écrase sur sa joue.
- Limpide, affirme t-elle.
Je vais ouvrir la porte et elle comprend que notre discussion est terminée. Elle sort en me jetant un dernier regard désolé. Je referme la porte et m'appuie contre cette dernière. J'entends comme un murmure de l'autre côté, et colle mon oreille contre la porte.
- Tu ne m'as même pas laissé le temps de te dire que je t'aime.
Je recule, limite en titubant, et m'écrase sur le canapé. Heureusement que toi tu es là pour me soutenir quand ça ne va pas ! Je passe une main sur mon visage et tente de réfléchir à cette horrible journée.
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Coucou les amis et bienvenue aux nouveaux lecteurs !
Alors, qu'avez-vous pensé de ce long chapitre ? Les excuses d'Alexann sont elles suffisantes pour que Maxime passe l'éponge ?
J'espère juste que vous ne détesterez pas Alexann jusqu'à la fin du livre, ça serait triste :(
Je vous remercie encore pour l'attention que vous donner à mon histoire et vous apprends que grâce à vous je m'approche à grands pas des 4 000 vues, c'est énorme ! Merci pour tout, vous êtes tops ❤️
Pleins de bisous,
{Pauline}