La vibration de mon téléphone me tire de mon sommeil. Lorsque j'ouvre mes yeux, le soleil me brûle la rétine et mon réflexe de tourner la tête me donne un mal de crâne affreux. Je pousse un grognement lorsque mon téléphone sonne à nouveau. Je le prends et réponds sans regarder qui est l'interlocuteur.
– Quoi ? demandé-je la voix rauque et d'une manière peu chaleureuse.
– Est-ce que tout va bien ?
– Nan, j'ai une gueule de bois affreuse. Tu voulais quelque chose en particulier Max ?
– Tu ne m'as pas envoyé de message hier. Est-ce que tout s'est bien passé avec Hugo ?
D'un coup, toutes les révélations de la veille me reviennent. Alors ce n'était pas qu'un cauchemar ? Je me mets en position assise et regarde le jeune homme allongé sur le matelas à côté de moi. Mon Dieu, cet homme a abusé de moi dans le passé !
Un long silence passe.
– Alexann ?
– Ecoute Max, tout va bien, mais il faut que je te laisse. Bisous.
Et je raccroche prestement. Il faut qu'il sorte de chez moi tout de suite ! Je n'y vais pas par quatre chemins et lui donne une gifle pour le réveiller. C'est tout ce que tu mérites.
– Aïe ! Mais... Mais pourquoi t'as fait ça Alex ?
– Tu dois partir, annoncé-je durement.
– Pour aller où ? On avait convenu que je resterais chez toi jusqu'à ce que je trouve un lieux pour crécher.
– Les plans ont changés, va t-en.
Hugo se lève difficilement et me toise les yeux à moitié fermés. Une douleur me vrille l'estomac lorsque je me souviens de ce qu'est le réel Hugo et ce qu'il m'a fait. Respire et dégage-le d'ici.
Au moment où je m'apprêtais de congédier Hugo une bonne fois pour toute, la porte s'ouvre.
– Soeurette, tu dois...
Rick souffle, découragé.
– Explique-moi pourquoi à chaque fois que j'ouvre cette porte j'y trouve un garçon. Et surtout, pourquoi ce n'est jamais le même ?
– T'abuses, ce n'est arrivé que deux fois, et puis de toute façon il allait partir.
Je pousse Hugo hors de ma chambre et le laisse partir. Il se tourne vers moi avec un regard d'incompréhension et m'appelle, comme s'il voulait plus d'explications sur ce départ précipité. Je le regarde à peine et retourne m'asseoir sur mon lit. Mon frère me suit et s'accroupit devant moi.
– Est-ce que tu vas bien Alexann ? souffle t-il. Tu es toute pâle.
Il pose sa main sur mon front et me regarde, inquiet. Non, ça ne va pas. J'ai appris que ce jeune homme qui était mon meilleur ami jusqu'à présent est celui qui a gâché mon adolescence. Celui qui a brisé une partie de mon innocence. Alors non, ça ne va pas Rick.
– Je... Je crois que je suis malade. Rien de grave, mais j'ai besoin de repos.
Il dépose un baiser sur mon front, m'aide à m'allonger et me recouvre de ma couette. Après avoir fermé les rideaux, Alarick s'en va et me laisse seule dans le noir. Je suis fatiguée, et pourtant, le sommeil ne vient pas. Je me recroqueville dans mon lit. J'ai froid. J'ai mal. J'ai envie de pleurer, mais je n'y arrive pas. J'ai envie de hurler, mais la boule qui s'est formée dans ma gorge m'en empêche. Alors j'attends. Quoi ? Je ne sais pas. Que la douleur s'amenuise, que je puisse lui donner mon pardon. Le pourrais-je seulement un jour ?
Une heure passe, puis deux. Je suis toujours dans la même position, avec cette même douleur. Et cette chambre sombre m'oppresse. J'ai l'impression d'être vulnérable. Ce n'est pas qu'une impression Alexann. Et cette vulnérabilité me vient de cette soirée.
J'attrape mes écouteurs et mets ma playlist préférée. La musique se déverse dans mes oreilles et me donne une sensation de bien-être. La musique a toujours eu cet effet sur moi, depuis mes 13 ans. Apaisante, je m'imprègne de la voix de Shawn Mendès et m'endors sur ses dernières paroles :
You'll never be alone
Tu ne seras jamais seule
When you miss me close your eyes
Lorsque je te manque, ferme les yeux
I may be far but never gone
Je serai peut-être loin mais jamais parti
When you fall asleep tonight
Lorsque tu t'endors ce soir
Just remember that we lay under the same stars
Souviens-toi juste que nous sommes sous les mêmes étoiles
Si seulement je pouvais ne plus être seule. J'aimerais que Maxime me tienne dans ses bras et me rassure, pourtant je suis seule. Et je souffre, encore.
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Coucou les amis ! Encore un chapitre court, désolée ^^'
J'espère que ce passage vous a plu et que la douleur d'Alexann vous submerge un peu (si oui, j'ai réussi ma mission ! ).
Laissez moi des commentaires avec vos avis !
Je ne sais pas trop quand je pourrais publier le prochain chapitre, au plus tard, le week-end prochain...
Pleins de bisous,
{Pauline}