Water Lily

By RosalineOscar

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Son doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe lég... More

Pitié, pas de rat.
Ou comment se retrouver sur le cul.
Adieu le rêve, bonjour le cauchemar.
Ce que je suis ? Oh je sais pas. Peut-être un truc poilu.
Moi bizarre ? Vous vous êtes regardés peut-être ?
Ou comment dire : je cours à la catastrophe.
Je n'ai pas besoin d'un chien de garde. Quoique. Tu mords bien ?
Ou comment se sentir plus monstrueuse que monstrueuse.
Qu'est-ce que je suis ?
Besoin de temps. Acte I, scène I.
Besoin de temps. Acte I, scène II.
Avance et ne recule plus.
Evolution. Non je ne parle pas de Darwin. Ni de Pokémon.
Avoir un petit-ami surprise en une leçon.
Oui maman, je ne suis plus une enfant. Ah et oui. J'attire les psychopathes.
J'entends des voix. C'est pas suffisant ? Bien, je vois des fantômes alors.
Finalement, je vais peut-être avoir quelques poils.
J'ai, comme qui dirait, un léger mal de crâne.
Baisé mouillé.
Doucement, tu grandiras encore. Si tu survies jusque là.
Envie d'une reconversion ? Essayez dompteuse de Lion.
Hier, je te détestai. Aujourd'hui, tu vas me manquer.
Passé. Présent. Rêve. Réalité. Je ne sais pas ce que je préfère.
La mélodie de la lune.
Plongé en terre inconnue.
Passion pour les frites.
Ou comment le Dieu des céréales m'a prise en grippe.
Monstre ou humaine. Un pas vite franchi.
Comment gérer les catastrophes (ou pas) pour les nuls.
Tuatha de Dannan, d'histoires en histoires.
Lien. Pas tout à fait celui que j'attendais.
Water lily, la puissance du nénuphar.
Marron. Ils étaient marron.
Sacrifice.
Epilogue
Tome 2

Je ne deviendrai pas dompteuse de lion.

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By RosalineOscar


Dans un pur réflexe des plus stupides, je posai vivement mes paumes sur le torse de Maël pour le pousser en arrière. Il bascula, lui-même étonné par ma réaction brusque, et chancela jusqu'à tomber du lit. Ses fesses s'écrasant lourdement sur le parquet. Le bruit sourd arriva jusqu'à mes tympans. Et je réalisai seulement ce que je venais de faire. Surprise, je le contemplai sans réellement comprendre ce qui venait de se passer. Il soupira, ses épaules s'avachissant. Je grimaçai rapidement, murmurant tout bas de vague excuses. Il releva les yeux vers moi et un sourire parvint à fendre son visage alors qu'il semblait particulièrement satisfait de voir mes joues rougies.

J'aurai pu faire la moue si déjà il ne se redressait pas, se tournant vers l'intrus ayant déboulé ainsi dans la pièce. D'ailleurs, comment avait-il pu le faire ? Seul un créateur pouvait ainsi pénétrer dans la chambre d'un autre, non ?

- Tu aurais pu frapper, lança Maël en affrontant les yeux impassible de notre invité forcé.

- Tu nous a autorisé à entrer comme nous le souhaitions, désapprouva-t-il et répondant, ainsi, à ma question de départ.

Ils se toisèrent un instant dans une certaine froideur. Pour la première fois, je réalisai alors que tous deux semblaient s'éviter avec grand soin. Je n'avais jamais vu Maël en la compagnie de Cyriel, sauf nécessité. Pourtant, l'ange était plus que sociable et ceux avec tout le monde. Il ne semblait pas détester qui que ce soit, hormis peut-être son frère. Mais le plus étonnant était qu'il ne parvienne pas à s'entendre avec un Cyriel, qui, lui, parvenait à s'entendre avec un caractère aussi exécrable que celui de Kenan. Mais au fond, était-ce si surprenant ? Ils avaient quelque chose de similaire.

Les iris de Cyriel se braquèrent dans ma direction et j'arquai un sourcil en le voyant blêmir. Faisais-je si peur que cela ? Je n'étais pas impatiente de me trouver face à un miroir. Je soupirai, passant mes doigts sur mon médaillon, nerveusement, mais sans détourner les yeux. J'éprouvai un profond soulagement d'ainsi le voir devant moi. Debout. Vivant. En pleine forme. Son T-shirt dénué de toute trace de sang, contrairement à la dernière fois où je l'avais eu dans mon champ de vision. Et arborant son habituel froideur. Normalement. Comme d'habitude. Comme si rien ne c'était passé.

- Comment vas-tu ? Finis-je par questionner alors qu'il restait muet, planté comme un piquet non loin de la porte d'entrée.

- Bien, affirma-t-il avant de marquer une courte hésitation avant de me questionner à son tour. Et toi ? Maël pensait que tu souffrirais à ton réveil.

- Il parvient à bien limiter la casse, assurai-je en reprenant ses mots. Je m'en remettrais.

- Tu as vraiment été idiote en t'interposant ainsi.

- Et tu as été stupide de ne pas m'accorder ta confiance dès le départ, rétorquai-je, sans me laisser démonter. Si nous avions travaillés en équipe, cela ne ce serait probablement pas déroulé de la même façon.

Je m'étais attendue à ce que Cyriel riposte, cherchant à me témoigner toute la stupidité de mes réactions. Mais il se contenta de baisser les yeux sur ses pieds. J'écarquillai les yeux alors que jamais je n'aurai pensée qu'il courberait la tête. Surtout pas devant moi. Et pourtant, il admettait, sans protester, la véracité de mes propos. S'il avait daigné m'accorder une mince confiance et m'avait guider, plutôt que me traiter comme un insecte indésirable, nous aurions pu nous en sortir indemne. Tous les deux.

Je ne prétendais pas que nous aurions pu parvenir à bout de cette bestiole gigantesque mais au moins la maintenir à distance jusqu'à l'arrivé d'Andrew et des autres. De plus, ce n'était pas moi qui avait foncé, sans réfléchir, dans la forêt. Il avait été d'une impulsivité qui aurait pu lui coûter la vie. Avec ma présence ou sens. Je n'oubliais pas le pressentiment qui m'avait poussé à intervenir. Cyriel était doué. Puissant. Et probablement plus habile que je ne le serais jamais. Mais il n'était pas invincible. Il aurait pu mourir.

- Je vais vous laissez quelques minutes, souffla Maël ne me faisant tourner mes yeux vers lui. Je vais aller voir ce que fabrique Andrew, il devrait déjà être là.

Je hochai la tête positivement, le remerciant même d'un bref signe de tête. Il se pencha en avant, déposant un baiser sur mon front avant de s'éloigner. Cyriel s'écarta de la porte pour le laisser passer et le silence envahit bientôt la pièce. Je ne le rompis pas, laissant à Cyriel le temps dont il semblait avoir besoin pour trouver les mots qui pourraient exprimer ce qu'il éprouvait. Il n'avait pas l'habitude de le faire et peinait à mettre de l'ordre dans ses pensées.

Doucement, ses yeux revinrent dans les miens et je les affrontai, le gratifiant d'un maigre sourire se voulant encourageant, bien que teinté de gêne. Il essaya de me le rendre. Et je grimaçai aussitôt lorsque sa tentative fut encore moins naturelle que la mienne. Il n'avait pas dû sourire ainsi à quelqu'un depuis bien longtemps. Mon sourire fut alors plus franc tandis que ma pensée l'agaçait, son visage se peignant d'un air bougon et enfantin que je ne lui connaissais guère.

Dans un soupir, il se décida à s'avancer jusqu'au bord du lit de Maël où j'étais installé. Il se laissa tomber sur l'extrémité, m'offrant pour seul vision son large dos. Ses cheveux courts laissaient nue sa nuque pâle et l'échancrure de son T-shirt laissait deviner les muscles saillants de ses épaules. Il resta encore un instant silencieux et j'en fis de même, décidée à le laisser engager la conversation. Après tout, je ne savais même pas en quoi elle allait consister, je savais juste qu'il désirait me parler. Pour la première fois de sa vie. Et c'était un exploit suffisamment notable pour que je ne me perte pas la moindre erreur.

- Merci, débuta-t-il en me surprenant grandement. Tu m'as sauvé la vie. Et même si ton geste était stupide et trop risqué... je suis heureux que tu l'ais fait.

- Tu es vraiment reconnaissant ou tu me trouves stupide ? Rétorquai-je, un petit sourire en coin.

- Les deux.

Au moins, aucun doute n'était permis. La franchise de ses mots résonnant avec clarté dans le ton de sa voix. Il tourna les yeux vers moi et je remarquai alors que je n'étais pas la seule à éprouver un certain amusement. Un sourire se dessinait sur ses propres lèvres devant l'agacement que sa réponse provoquait. Je fus estomaquée devant ce spectacle emprunt d'une certaine douceur. Cyriel me souriait avec une forme de tendresse que jamais je n'aurai pensé le voir m'offrir.

Mais ce n'était qu'un instant fugace. Il se détourna prestement, ré-arborant son visage froid et impassible. Je fronçai les sourcils, perdu devant ses changements brusque. Son côté lunatique me perdait. Avait-il eu envie de me sourire ou était-ce un simple accident ?

- Pourquoi t'être interposé ? Me questionna-t-il, rompant le fil de mes propres interrogations.

- Je suis pas encore très à l'aise avec mes nouvelles capacités, grimaçai-je. Tu ne pouvais pas l'éviter... et je suppose que je ne suis pas encore assez consciente de mes dons pour en user instinctivement, j'ai fait la première chose qui me passai...

- Ce n'est pas ma question, me coupa-t-il sobrement. Pourquoi avoir cherché à me sauver ?

- Hein ? Sifflai-je incrédule. C'est quoi cette question ? Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ?

- Tu as sentis ma puissance, tu as sentis comme elle pouvait être instable.

- J'ai surtout senti la peur que tu éprouvais à user de tes dons, soufflai-je plus doucement. Et puis je ne comprends pas pourquoi cela aurait dû me pousser à te laisser dans cette situation.

- Habituellement, les gens sont sensés. Qui voudrait sauver quelqu'un pouvant le tuer à tout instant ? À moins d'être suicidaire, ce que je pense être ton cas, personne ne prendrait un tel risque pour quelqu'un... comme moi. Je pourrais te tuer.

Sa dernière phrase résonnait plus fortement. Comme une menace à peine camouflée. Mais je ne réagis pas, marquant un simple temps d'arrêt. Pas par peur. Pas par crainte de ces paroles sourdes prononcées avec tant de haine. Juste parce que ses sentiments affluaient en moi. Je sentis sa tristesse, sa souffrance, sa peine. La douleur qui l'habitait au plus profond de lui-même. Ce garçon sombre et solitaire ne l'était pas par choix. Il l'était devenu par obligation. Son pouvoir le rongeait, le ravageait, le détruisait. Le dévorait de l'intérieur. J'hésitai un instant de plus lorsque j'eus l'envie de sonder ses pensées plus profondément, désireuse de le comprendre, de savoir pourquoi ses dons l'effrayaient à ce point. Mais cela n'aurait pas été juste. Les relations humaines ne fonctionnaient pas ainsi, marqué ou non. Je ne voulus pas le brusquer, ni le forcer à se confier. Il devait le faire de sa propre volonté.

- Je ne le suis pas. Suicidaire, ajoutai-je devant son incompréhension. Et plutôt que de tenter de m'effrayer, que dirais-tu de m'expliquer pourquoi, toi, tu es tétanisé par tes dons ?

Cyriel se crispa et je fus certaine qu'il allait bondir sur ses jambes pour quitter la pièce en me claquant la porte au nez. Nous n'étions pas grand-chose l'un pour l'autre, tout au plus, il était mon créateur et ressentait une vague obligation envers moi à ce fait. Nous n'avions jamais réellement eu de conversation profonde, ni même entretenue la moindre relation pouvant s'apparenter à de l'amitié. Alors de quoi me mêlais-je ? Ce n'était pas mes affaires et j'étais certaine que Cyriel pensait exactement la même chose en cet instant.

Mais il resta immobile, m'étonnant un peu plus encore. Ses mains s'agitaient, jouant entre elle dans une nervosité plus que palpable. Il semblait peser le pour et le contre, tandis que je restai immobile et pantoise. Je ne savais pas sur quel pied danser avec lui, ne parvenant pas à estimer si j'étais allée trop loin ou si mon intérêt suscitait, en lui, un sentiment positif. Il semblait clairement tanguer sur une ligne le faisant passer, à chaque fois qu'il la franchissait, entre le désire de me rejeter et celui de s'ouvrir. Mais, enfin, il se stabilisa. Se positionnant enfin d'un côté de cette ligne imaginaire.

- Il y a plusieurs années... j'ai connue une humaine. Amalia..., débuta-t-il, sa voix devenant plus rauque sous l'émotion qui venait l'étreindre à ce souvenir douloureux. Et, en à peine quelques mois, elle m'a fait tomber sous son charme. J'en suis tombé fou amoureux.

- Une humaine ? Répétai-je, malgré moi, surprise.

- J'aurai cru que tu serais plus étonnée par le fait que je sois un jour tombé amoureux que par le fait que ce soit une humain, tenta-t-il de sourire, cherchant visiblement à se détendre.

- Tu es comme les oursons en guimauve, lançai-je en venant donner un petit coup de poing amical dans son épaule. Tu peux paraître un peu dur d'apparence, mais au fond tu es une guimauve sucré et moelleuse.

Il me fixa en biais, impassible. Enfin. Presque. Dans le fond de ses iris résidaient une part d'agacement face à cette comparaison peu flatteuse pour un guerrier tel que lui. Et aussi un brin d'amusement qu'il n'aurait jamais admis. Je lui souris plus naturellement et l'encourageai finalement à reprendre son histoire. Il avait débuté et je ne comptais pas le laisser se rétracter. Je crois qu'il avait besoin d'en parler à quelqu'un, d'en parler à quelqu'un qui pourrait probablement le comprendre. Quelqu'un qui possédait aussi un don instable et dangereux. Il soupira, mais obtempéra à mon ordre muet :

- Nous sommes restés ensemble pendant plus de deux ans. Rien en somme pour un marqué... mais ces deux années furent les plus sereines que j'ai connu. J'étais loin du monde marqué et je me sentais... humain. Juste humain, avoua-t-il, coinçant ses mains entre ses cuisses, le regard perdu devant lui. Mais chaque chose à une fin. J'aurai dû savoir que je ne pourrais pas m'échapper de ce monde qui était le mien... j'aurai dû savoir qu'il me rattraperait.

- Que s'est-il passé ? Questionnai-je, précautionneusement.

- Pendant des années j'ai été en concurrence avec un autre marqué affilié à un autre Dieu du ciel, soupira-t-il. Adolescent, nous voulions tout deux régner en maître sur le ciel... et nous avons eu de nombreuses querelles. Mais en grandissant, je n'ai plus eu le même intérêt pour tout ça. J'ai voulu m'écarter mais il n'a pas apprécié ma décision d'abandonner ce don que je possédai et qui me permettait de l'écraser. Il m'a jugé fou et stupide, n'ayant plus que pour unique désir de m'écraser.

- Et il t'a retrouvé, c'est ça ?

- C'est ça, abrégea-t-il, reconnaissant que je ne cherche pas à le faire parler plus que de raison. Lorsqu'il a constaté que je refusais de me battre avec lui, il s'en est prit à Amalia. J'ai perdu le contrôle lorsqu'il a posé la main sur elle. Je suis devenu fou de rage et je n'ai plus eu conscience de ce que je faisais. J'ai mis la meilleure des corrections à cet homme, sourit-il fièrement avant de se rembrunir. Mais quand j'ai recouvert... la raison, j'ai compris que je n'avais pas mesuré l'étendue de mes attaques, l'étendu des dégâts causés par mon comportement.

Sa voix mourut dans sa gorge. Ses mains tremblèrent. Son dos s'avachit en avant, tout comme ses épaules. Ses yeux n'étaient pas dans les miens, mais j'étais certaine que j'aurai pu y voir des larmes salées se glisser tout contre ses pupilles. Sa souffrance me bloquait le souffle. Je ne connaissais pas encore la fin de l'histoire, mais j'étais déjà certaine que l'issue n'aurait rien de joyeux. Rien d'heureux. Et je ne sus pas quoi faire pour apaiser le tourment qui s'était ancrée en lui depuis très longtemps.

- Elle a prit peur en me voyant ainsi. Elle ne savait pas ce que j'étais réellement... elle a voulut fuir et a dû se mettre à courir. Un éclair la foudroyée.

- E-elle est...

- Non, me coupa-t-il un peu sèchement. Elle est tombée inconsciente et a perdu la mémoire. Par chance sans doute.

- Et ... qu'as-tu fais ensuite ?

- La seule chose censée à faire. Je l'ai laissée mener une vie sereine, une vie où elle ne serait pas continuellement en danger en étant à mes côtés... je voulais uniquement la protéger et... le résultat fut l'inverse. Elle n'a jamais été aussi en danger qu'en étant à mes côtés.

Je restai silencieuse, mes pensées trop incohérente pour parvenir à trouver les mots justes. Les larmes ne coulaient pas sur les joues de Cyriel, trop fière pour se laisser aller à ce point en ma présence. Mais elles n'avaient pas besoin de rouler sur sa peau pour que je sache qu'il en éprouvait profondément l'envie. Aucun mot ne pourrait remplir le vide qui se creusait, depuis des années, dans le fond de sa poitrine. Rien ne pourrait jamais effacer ce souvenir du corps inconscient d'Amalia. Alors il fallait agir.

Au prix d'un certain effort, je parvins à me redresser plus franchement, m'avançant dans son dos sans qu'il ne se retourne vers moi. Une fois suffisamment proche, j'hésitai. Je n'étais pas certaine que ce choix était le bon, ni qu'il appréciait l'attention. Mais je n'avais rien à perdre et c'était la seule chose que mon cœur parvenait à me dicter. J'inspirai profondément, m'intimant d'avoir confiance en mes instincts. Après tout, n'était-ce pas ce que l'on me répétait depuis mon arrivé à Dacer ? Autant le mettre en application dans une situation plus importante que toute autre.

Lentement, mes bras passèrent autour de ses épaules et je me laissai tomber contre son dos. Cyriel ne bougea pas alors que je me collai ainsi à lui dans une étreinte que je voulais dès rassurante et dès plus douce. Du moins, c'était ce que j'espérai lui transmettre en cet instant. Confiante, je laissai même tomber mon front contre son épaule, lui témoignant une confiance pleine et totale. Il ne m'effrayait pas. Et ne m'effraierait jamais. Peu importait son passé. Peu importait son instabilité. Peu importait ses craintes. J'avais confiance en lui. Son corps se crispa plus encore, me faisant grimacer. Alors cela avait été une mauvaise idée ? Pourtant, il ne me chassait pas. Il restait juste immobile.

- Pourquoi ? Murmura-t-il tout bas.

- Je sais ce que l'on ressent en possédant un pouvoir instable, affirmai-je, tâchant de comprendre cette question minimaliste mais seule qu'il semblait capable de prononcer. Et je n'ai aucune raison d'avoir peur de toi, surtout quand je perçois à ce point la souffrance que tu éprouves face à ce qui a pu se passer... Tu es quelqu'un de bien, Cyriel. Tout ceci n'était qu'un accident malheureux. Tu dois juste parvenir à te faire confiance.

- Venant de la fille que tout le monde à déjà surnommé « la pleurnicharde », je trouve ça quelque peu ironique.

- Je suis pas une pleurnicharde, bougonnai-je avant de me rétracter en grimaçant. Ou plutôt, je n'en suis plus une.

- Je reconnais. Tu es juste une emmerdeuse.

J'allais me vexer au ton froid de sa voix, mais je remarquai, au dernier moment, le sourire qui s'étendait sur ses lèvres. J'en eus le bec cloué. Le sombre Cyriel était donc apte à me taquiner ? Je souris et balançai un nouveau coup dans son épaule, mécontente malgré tout. Je m'écartai un peu de son dos, consciente que ma présence collante n'était peut-être pas très agréable. Il ne me semblait pas être du genre tactile. Je n'allais pas lui imposer, plus que de raison, ma présence.

Néanmoins, je me permis de venir m'asseoir juste à côté de lui, gémissant quelque peu au mouvement. Nos épaules se frôlaient et il ne s'écarta pas pour me signifier que je le dérangeais. Je pris donc cela comme une affirmation que cela lui convenait.

- Tu n'as pas a avoir peur de me blesser, assurai-je. Je pense avoir prouvé que je savais me débrouiller. Et puis, même si tu m'égratignais, Kenan te le ferai payer. Donc : pas besoin de culpabiliser, je serais venger.

- Tu prends ça trop à la légère, soupira-t-il en recouvrant son masque glacial.

- Et tu prends ça trop au sérieux, désapprouvai-je. Si tu n'as pas confiance en toi, ais confiance en moi. Si je suis une pleurnicheuse, je ne peux pas être une tête brûlée. Conclusion : je sais ce que je fais.

Il arqua un sourcil, sceptique et je lui offris le plus resplendissant des sourires. Il soupira aussitôt, désapprouvant ma légèreté face à la situation. Il aurait préféré que je sois terrorisée à l'idée qu'il me foudroie sur place. Et probablement aurais-ce été un sentiment logique. Mais quelque chose voulait me crier que cela n'arriverait jamais. Que je ne risquais rien à me tenir à ses côtés. Et puis, même si un accident se produisait, je n'éprouverais aucune rancœur à son encontre. J'étais la première à comprendre à quel point cela pouvait être effrayant de posséder un don que nous ne maîtrisions pas. La peur de blesser par inadvertance, je commençais à la connaître. Je l'éprouvai particulièrement lorsque Kenan me mettait hors de moi et que je risquai, à tout moment, de brûler son pantalon et tout ce qu'il contenait. Il était donc hors de question que je laisse Cyriel lorsque j'appréciai, moi-même, que l'on ne m'évite pas malgré mes dons non maîtrisés.

- Tu as gagné, lâcha-t-il en m'adressant un regard en coin témoignant tout sauf du contentement. De toute façon je te dois désormais la vie. Et... je suppose qu'il est aussi temps que je prenne ma responsabilité de créateur.

- Cela veut dire que tu vas arrêter de te comporter comme un homme des cavernes ? Interrogeai-je enthousiaste.

- On peut dire ça, grogna-t-il.

Je ris franchement, amusée par ce grognement typique de l'homme des cavernes que je l'accusai d'être. Dans un geste dénué de bon sens, je voulu me lever pour lui faire face et me contentai de chuter en avant, plutôt que de me redresser. L'afflux de la douleur m'empêchant de me maintenir droite. Mais avant toute catastrophe, le bras solide de Cyriel vint retenir mon corps. Il se dressa vivement, me permettant de trouver une stabilité contre son corps plus solidement ancré dans le sol que le mienne. Sa main glissa sur ma taille pour s'assurer que je reste immobile. Il haussa un sourcil alors que je rougis, incroyablement gênée par ma maladresse.

- Ne te lève pas si tu ne tiens pas debout, me gratifia-t-il en me faisant soupirer. Je pensais que c'était une chose que je n'avais pas besoin de dire.

- Je pensais tenir debout, rétorquai-je.

- Ce n'est visiblement pas le cas. Tu es beaucoup trop faible.

C'était dit avec une délicatesse dès plus charmante. Mes épaules s'affaissèrent alors que j'étais déconfite de déjà retrouver son visage de marbre. Néanmoins, je notai une nette amélioration : il ne cherchait plus à éviter mon regard. Il laissait ses yeux plantés dans les miens. Et, à défaut de se montrer délicat dans les mots, il le fut dans les actes.

Son bras droit passa sous mes genoux et il me souleva en douceur, me portant dans ses bras avec une facilité propre à un marqué. Il me replaça sur le matelas, sans ajouter le moindre commentaire et je le remerciai brièvement. Il n'était pas du genre très affectueux et son regard agacé voulait bien me faire comprendre qu'il ne comptait pas me traiter avec plus de douceur qu'auparavant. Devoir s'occuper de moi le dérangeait haut plus au point. Mais il le faisait de plein gré, sans que personne ne l'y oblige. Et surtout, il se tenait à mes côtés sans plus chercher à m'opposer toutes les ronces auquel je m'étais piquées jusqu'à présent.

- Je deviendrai forte, assurai-je en remontant mes jambes contre ma poitrine. Mais ... pour le moment, il faudra que tu fasses avec.

- Tu es déjà impressionnante pour quelqu'un qui n'a découvert son statut de marqué que depuis quelques mois, affirma-t-il sobrement. Et j'ai eu tort de ne pas l'accepter bien avant. Devon a fait un travail assez impressionnant avec toi. Mais il te reste du travail pour la maîtrise de tes dons et l'utilisation de ton environnement.

- Je n'ai pas encore assez d'endurance aussi, rajoutai-je à son début de liste. En réalité, j'ai des progrès à faire dans tant de domaine qu'il serait difficile de tous les nommer.

- Je t'aiderais à progresser, dit-il en me faisant écarquiller les yeux. Je peux déjà t'enseigner les bases que tu dois savoir sur les créatures peuplant notre monde. Et je suis, probablement, le plus apte à t'apprendre à te déplacer en forêt.

- J'apprécierai grandement ton aide, approuvai-je.

- Tu ne devrais pas. Je ne suis pas comme Devon, je ne me montrerai pas aussi patient que lui et tu devras apprendre vite.

- Je n'en attendais pas moi de toi, souris-je.

Il resta stoïque, impassible. Mais cela ne m'alarmait plus. Sa froideur était différente, comme plus douce, plus chaude, plus sereine. Il ne me repoussait plus avec la même ferveur, au contraire il venait de m'accorder une place à ses côtés. Il acceptait de partager son savoir, de me le transmettre sans contrepartie. Je savais que son enseignement ne serait pas aisé à suivre, mais j'allais mettre autant d'application que possible à le rendre fier de celle que j'allais devenir.

Cyriel planta ses yeux dans les miens encore un instant avant de se détourner, se dirigeant, sans un mot, vers la porte close. Visiblement, il avait décidé que la conversation était terminée et que sa présence ici n'était plus nécessaire. Néanmoins, il se stoppa avant d'empoigner la poignet, se tournant à peine pour me contempler. J'arquai un sourcil, intriguée par son comportement, encore une fois volatile.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas. J'ai une dette envers toi.

Et, sans plus attendre, il s'engouffra dans le couloir, disparaissant de mon champ de vision. Je soupirai légèrement avant de ne pouvoir lutter contre le sourire qui s'accaparait mes lèvres. Ce type était encore un véritable mystère. Mais je crois que je commençais enfin à le comprendre, à percer une carapace en acier que j'avais cru infranchissable.

Prudemment, je me laissai retomber sur le dos, serrant les dents lorsque je dus appuyer ma peau abîmée sur les draps froids. Je fixai le plafond où un petit oiseau au plume colorée se dessinait, arborant fièrement des ailes couleur feu et or. Un phœnix. Mais il était solidement accroché au plafond. Ainsi, il ne c'était pas éveillé à la présence de Maël dans la pièce. Pourquoi ? La question n'aurait pas de réponse en cet instant. Trop épuisée pour lutter contre le sommeil, l'inévitable se produisit : je retombai dans un sommeil profond que Dan ne vint pas perturber, cette fois-ci.

- Tu me fais mal, murmurai-je, les dents serrés.

- C'est nécessaire, me souffla doucement Maël, désolé. Tiens encore un moment.

Je hochai la tête, péniblement. Les mains de Maël appuyaient dans mon dos, là où les plaies ne c'étaient pas encore entièrement résorbées. Il avait pu en stopper l'évolution mais le poison dans mes veines ne lui permettait pas de les guérir entièrement. Cela devait se faire étape par étape. Lentement. Trop lentement. Un râle rauque m'échappa alors que ses doigts se pressaient plus fermement sur l'une de mes blessures.

L'état de mon dos était révulsant. Les plaies rougeâtres suintaient d'un liquide violacée. Les piques de la Manticore avaient laissé sur ma peau pâle, de nombreuses petites traces noires, comme si la chaire avait été calcinée. Ou pourrie. Au choix. Personnellement, je préférai l'image de la brûlure, elle me donnait moins la nausée. Maël parvenait à les résorber chaque jours un peu plus, m'assurant que je ne conserverai aucune cicatrice. Fait que j'avais du mal à croire lorsque je me retrouvai confrontée à mon reflet.

Un gémissement plus vif franchit à nouveau mes lèvres et j'enfouis mon visage dans un oreiller. Ses mains étaient remontées sur mon épaule gauche, appuyant sur une nouvelle plaie. Trop durement. Trop brusquement. Les larmes me montaient aux yeux et ma mâchoire se faisait douloureuse tant j'y exerçai une forte pression.

- Désolé, murmura-t-il tout bas, sa propre mâchoire crispée. J'ai bientôt terminé, juste encore un instant.

Je ne répondis pas alors que si j'ouvrai la bouche, le seul son qui pourrait sortir de ma gorge serait un hurlement de douleur. Des sueurs froideurs coulaient le long de mes tempes et je commençai à frisonner, mon corps se secouant de légers spasmes. Je ne savais pas si je pouvais le supporter plus longtemps. Ma tête tournait. Et je mourais d'envie de le supplier d'arrêter.

Mais enfin, Maël rabaissa mon T-shirt, me soufflant tout bas que c'était terminé. Une larme perla le long de ma joue alors que je hochai doucement la tête, incapable de le remercier malgré la grande douceur dont il faisait preuve. Il embrassa le sommet de ma tête avec tendresse alors qu'il ne me cachait aucunement toute la peine qu'il éprouvait lui-même à me voir dans cet état. Il avait dû mal à se concentrer lorsque mes pensées affluaient dans les siennes, lui imposant toute la souffrance qu'il me faisait subir. Pour mon bien. C'était un mal nécessaire. Mais cette pensée raisonnable ne parvenait pas à compenser la douleur.

Isidora jappa pour attirer mon attention et je tendis ma main tremblante dans sa direction. Sa tête velue vint aussitôt s'y frotter avec conviction et je parvins à sourire malgré la sueur qui continuait de couler et les frissons qui me secouaient encore. Je parvins doucement à me détendre tandis que la séance de torture avait prit fin. Pour le moment. Maël me le rappelant en me faisant grimacer :

- Il me faudra encore deux à trois séances. Après les traces seront complètements résorbées.

J'acquiesçai, la gorge trop sèche pour parler. Comprenant ma demande ainsi formulée, il s'empressa d'attraper une bouteille posée sur sa table de nuit et je m'empressai de la saisir, me redressant en douceur. Après de longue gorgée d'eau que je savourai, je parvins enfin à me détendre pleinement, retrouvant l'usage de la parole :

- Merci, entamai-je. Je sais que ce n'est pas une partie de plaisir pour toi.

- Ne t'en fais pas, m'assura-t-il en passant sa main dans mes cheveux. Si tu veux vraiment me remercier, prends soin de toi dorénavant. Je déteste ... me sentir impuissant face à ta douleur.

- Je ferai de mon mieux, assurai-je sobrement. Je ne tiens pas particulièrement à renouveler l'expérience.

- Moi non plus, soupira-t-il en passant sa main dans sa nuque avant de reposer ses iris dans les miennes, plus sérieux. Je ne sais pas si tu as remarqué... mais la fleur dans ton dos elle a ...

- Oui je sais, coupai-je, nerveuse. Elle commence à éclore.

Dan ne m'avait pas menti. Le tatouage semblait évolué avec moi, grandissant au même rythme que je le faisais. Le lotus avait donc débuté son éclosion, ouvrant l'un de ses pétales qui s'étalait désormais en une jolie courbe dans le bas de mes reins. Je savais pourquoi elle avait soudainement fleurit. J'en avais pleinement conscience. Pour la première fois j'avais usé de mes dons de façon pleine. Jusqu'alors, je m'étais contentée des exercices d'Andrew, des tests et des entraînements. Jamais je n'avais utilisé mes dons comme je l'avais fait pour vaincre cette Manticore. Et je savais aussi que ce n'était qu'un pétale parmi d'autre. La première. Mais certainement pas la dernière.

Maël pencha la tête pour attirer mon attention, mes yeux s'étant perdu dans le vague plutôt que sur lui. Je fis vaguement la moue avant de me réinstaller plus confortablement dans son lit que je n'avais pas quitté depuis près de trois jours. Me callant tant bien que mal entre les nombreux coussins, mis à ma disposition, je dû bouger à de nombreuses reprises avant de trouver une postion moins douloureuse que les autres. Ainsi calé, je remontai rapidement mes jambes contre ma poitrine avec habitude.

- Andrew as dû te raconter que j'avais fait un rêve quelque peu étrange durant ma transformation, affirmai-je pour répondre à son regard inquisiteur.

- Il me l'a dit, approuva-t-il en venant s'asseoir en tailleur, juste en face de moi. Il a commencé à faire des recherches sur une divinité ayant eu pour surnom ou s'étant fait appelé Dan. Il passe son temps à la bibliothèque et j'essaye de l'aider mais, pour l'instant, nos recherches sont infructueuses.

- Il ne m'a rien dit de tout ça, soupirai-je. Il me tient encore à l'écart.

- Comme je te l'ai dit, nous ne trouvons rien d'intéressant, m'assura Maël. Lorsque ce sera le cas, il viendra probablement te trouver.

Je haussai les épaules. Il avait probablement raison, mais je commençai à me montrer méfiant avec eux. Ils étaient tous bien trop protecteur. Néanmoins, je ne pouvais guère les en blâmer, c'était de ma faute s'ils ne me jugeaient pas autrement que quelqu'un à protéger. Personnes n'auraient fait tant de manière si j'avais été une Tamara en puissance. De plus, je peinais encore à montrer que je n'étais plus aussi pleurnicheuse qu'à mon arrivée. Donc, je n'osais pas me révolter trop vivement contre le comportement que chacun semblait vouloir adopter à mon encontre. Il était plus que compréhensible. Et de ma responsabilité. Je soupirai, portant mes doigts à mon médaillon.

Maël me contempla un instant avant de venir se placer à côté de moi, appuyant son dos contre le mur. Je le regardai faire, curieuse de cette soudaine envie de changer de position que je ne pensais pas anodine. Et j'avais raison de le penser. Me faisant grandement rougir, son bras se tendit dans ma direction, sa main esquissant même le mouvement de vouloir venir saisir ma taille. Cachée derrière ma longue natte brune, je me contentai de rester muette en le laissant pleinement faire. Mon cœur s'emballait d'une impatience que j'avais du mal à comprendre, mais qui était parfaitement incontrôlable.

Mais je fus surprise de ne pas sentir sa main venir s'installer au-dessus de mon T-shirt. Timidement, je retournai mes yeux dans sa direction et fronçai les sourcils en le voyant soupirer. Remarquant mon incompréhension, il se contenta de m'indiquer la porte de sa chambre, encore close. J'allais l'interroger, mais une seconde voix masculine répondait avant même que je ne formule la moindre question

- Keyli, tu as de la visite.

Andrew. Le ton de sa voix est pressé. Stressé. Et je ne pu que m'en mordre la lèvre violemment. Pas encore une catastrophe. Le Dieu des céréales n'avait donc aucune pitié pour les mourant ? Bon d'accord, je n'étais pas totalement mourante. Mais j'avais faillis. Cela comptait quand même. Maël esquissa un sourire moqueur avant de lever les yeux au ciel et je lui donnai un coup de coude, mécontente.

- Si la visite a des canines longues de plus de 7 centimètres, je ne bouge pas, geins-je gaminement.

- C'est ton père, me rétorqua Andrew, plus sobrement et ne réagissant pas à mon trait d'humour. Il affirme avoir obtenues des informations sur les Partisans et que tu es en grand danger. Mais, bien évidemment, il refuse de parler à qui que ce soit d'autre que toi.

Je me crispai violemment. C'était trop tôt. Je ne pouvais pas déjà le revoir. Je ne l'avais pas vu pendant plus de dix ans et soudainement il voulait débouler dans ma vie deux fois par mois ? Non. Je n'avais pas eu le temps de réfléchir à ce que je voulais éprouver à son encontre, pas décider si je voulais lui pardonner ou non. Si je pouvais lui pardonner ou non. Les événements m'avaient forcé à penser à tout autre chose et la tension qu'évoquait son prénom résumait assez bien mon état d'esprit conflictuel. Colère. Envie de retrouver un père disparu. Allégresse. Frustration. Je chancelai entre des sentiments positifs et d'autre bien plus lugubre.

Je compris mieux l'agacement et la nervosité d'Andrew. Il était, bien sûr, énervé que mon père ait refusé de lui délivrer des informations importantes, mais il l'était bien plus encore car David cherchait à m'imposer sa présence. Andrew aurait voulu m'épargner, me protéger alors que mon état physique était des plus précaire. Et parce qu'il savait parfaitement que je n'éprouverai aucune envie de le voir maintenant.

Totalement confuse, j'allais porter mon médaillon à mes lèvres mais dès que mes doigts se refermèrent sur le métal froid, la main chaude de Maël entoura la mienne, stoppant le geste. Je redressai mes yeux dans sa direction et ne put que le regarder se redresser. Je soupirai, consciente qu'il avait raison. Je ne pouvais pas me défiler. C'était important. Et s'il ne mentait pas, je voulais entendre toutes informations sur les Partisans. Ce n'était pas seulement une question de haine ou d'amour envers un père, mais aussi celle d'une menace quelconque pesant sur moi.

Maël se leva, me tirant derrière lui avec une précaution réel. Il veillait à poser sa main sur une zone non douloureuse de mon dos et prit le temps de s'assurer que mes jambes allaient me soutenir, avant de défaire son étreinte, restant à bonne distance pour palier à toute chute. Mes jambes vacillèrent, mais tinrent bon. Maël voulut s'écarter un peu plus pour me laisser une plus grande marge de manœuvre, mais j'accrochai mes doigts au sien, désespérément. Il sembla d'abord surpris avant de me sourire, rassurant. Sans l'ombre d'une hésitation il se rapprocha à nouveau, nouant fermement ses doigts aux miens.

Rassurée par sa présence et celle d'Isidora qui venait pousser sa tête sur mes jambes chancelante, manquant de me faire tomber si Maël ne m'avait pas maintenu, en manquant de délicatesse. Je soupirai, le regard battant à l'idée de revoir, encore une fois, mon père. Est-ce que mes sentiments seraient différents en le voyant devant moi ? Est-ce que ma haine grandirait en affrontant ses iris vertes ? Je n'en savais rien. Mais j'étais certaine que j'allais devoir affronter de nouvelles aventures bien plus tôt que ce que je n'avais crains. J'espérai juste que, cette fois, les créatures qui allaient vouloir me transformer en steak auraient moins de dents. Et un peu moins de griffe aussi. Et surtout un peu moins de pique. Oui. Surtout moins de pique

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