Le silence règne dans la salle de bain suite à sa proposition. Je ne réalise pas tout de suite ce qu'elle induit. Qu'est ce qu'il me propose ? De l'embrasser ? Non, ce n'est plus un ado. Alors il me propose de coucher avec lui tant que je le souhaite ? Tout en plantant mes yeux dans les siens, je continue de réfléchir à sa proposition. Il semble impatient d'entendre ma réponse.
- Je ne suis pas sûre de ce que vous voulez. Vous voulez qu'on couche ensemble quand bon nous semble ?
Il répond immédiatement, l'air offusqué.
- Non ! Non, bien sûr que non Blanche. J'aimerais apprendre à te connaître.. en dehors du lycée.
- D'accord..
- Tu es libre ce soir ?
- Oui, après la piscine. Mais où pouvons nous aller ?
Il passe machinalement sa main sur son menton, rappant les repousses de poils de sa barbe naissante.
- J.. Je t'assure que je n'ai aucune pensée derrière la tête mais je ne vois pas d'autres endroits où nous serions caché que.. chez moi..
Je sourit et m'approche encore plus de lui. Mes orteils touchent les siens et alors que je m'apprêtais à l'embrasser, un inconnu ouvrit la porte de la salle de bain commune. Je recule immédiatement et lui se redresse. Je lui lance un sourire gêné et repart en direction des bassins. Mes amis sont tous dans le jacuzzi et je les rejoint. Ethan me lance un regard machiavélique et je sens une vengeance se préparer.
- Tu viens faire un tour de toboggan avec moi ? me propose Louis.
- Je resterai jamais longtemps dans ce jacuzzi ! Mais bon, avec plaisir !
Nous commençons à montrer les escaliers mais il y a de la queue. Je me retourne vers Louis et lui sourit.
- Tu viens à la fête vendredi ?
- La fête de rentrée ? Qui est-ce qui l'organise cette fois-ci ?
- Emma
- Ah d'accord. Tu y vas toi ? Et les autres ?
- Justement, c'est un des anniversaires de couples de Charlotte et Thibaut alors il passent la soirée ensemble et j'en ai pas encore parler a Ethan. Juliette n'est pas là elle part en week-end avec ses parents.
J'allais répondre mais c'est à notre tour de prendre place. Je lui souris et lui propose de faire la course. Au dessus de nous, il y a des feus. Nous n'osons pas nous regarder, de peur de rater le signal du feu vert. Le voilà ! Je me lance de toutes mes forces vers l'avant mais Louis prend de l'avance. Je plonge dans le bassin d'arrivée après lui. Lorsque je ressors il rigole et me tire la langue.
- C'est pas juste, t'es beaucoup plus gros aussi !
Il prend une mine vexée et se regarde.
- Je suis pas gros..
Je rigole et grimpe sur ses épaules. Nous avons traversés beaucoup d'épreuves avant d'arriver au jacuzzi. Je devais éviter les murs et les gens avec mes jambes, et lui devait grimper les marches et les descendre lorsqu'il y en avait tout en supportant mon poids. Environ une bonne demi-heure après, il était l'heure de rentrer et je me dirigeais vers les douches des filles avec Charlotte et Juliette.
- Alors ?? me demanda Charlotte
Je leur expliquait le plus discrètement possible ce qu'il m'avait proposé et le fait que je n'arrivais pas à me contrôler en sa présence et que je devenais soudainement.. entrepreneuse. Elles sautillent toutes les deux d'excitation et exige de moi que je leur envoie un rapport détaillé ce soir en sortant de chez lui.
Une fois habillées, je rejoint les garçons dehors et nous entrons dans le premier car. Madame Laroche nous demande de prendre les mêmes places afin que chaque personne puisse voir si son camarade est bien là. Je me met donc à la même place, à côté d'Ethan qui affiche toujours le même sourire revanchard. Il me demande si nous pouvons changer de place car il aimerait être côté couloir et j'accepte, ne sachant pas ce qu'il a réellement derrière la tête.
Le car démarre au bout de 5 minutes et le brouhaha des élèves m'empêche de m'endormir. La tête posée contre la vitre, je regarde dehors. Au bout de quelques minutes, je sens la main d'Ethan sur ma cuisse. Je le regarde, étonnée.
- Qu'est ce que tu fais !
Il rigole et approche son visage du mien, je détourne la tête et il me chuchote « je te rend la pareille ». Je tente de repousser sa main mais sa force n'est pas comparable à la mienne. Je ne veux pas attirer l'attention et lui lance un regard assassin. Sa main remonte vers mon entre-jambe et un de ses doigts frôle ma culotte, contournant le bout de tissu du jean de mon short. Mon corps s'affole, ce contact envoie des décharges dans mon bas-ventre, mais je tente de rester inébranlable. Je le vois sourire et comprend que ma réaction n'est pas si discrète que cela. Je suis partagée entre la raison et le désir. Je veux Mr Feld, il m'attire et je veux le connaître. Ethan, au contraire, je ne veux pas le connaître, il est arrogant et pervers. Mais mon corps n'est pas d'accord. Lorsque son doigt se fait un peu plus sentir, je ferme les yeux instinctivement et lui souffle un « arrête.. ». Il retire sa main et ne me regarde pas, il se contente de sourire le regard dans le vide. De mon côté je suis plutôt chamboulée. Je déteste devoir l'admettre, mais je suis attirer par deux personnes. Et quand je dis attirer, je veux dire avoir envie d'eux. Il faut vraiment que je parle à Charlotte.
Une fois le car devant le lycée, nous descendons en silence et je prend Charlotte à part.
- Je peux te parler ? On peut rentrer ensemble ?
- Oui bien sûr, je préviens Thibaut alors.
Elle s’éclipse deux minutes pour l'embrasser à pleine bouche. Mr Feld me regarde et je lui sourit en retour. Il venait me chercher devant chez moi dans une heure. Charlotte revient et me sourit.
- C'est bon ! Je t'écoute Blanche !
- Ok chacha, bon voilà, t'es déjà au courant pour Mr Feld mais là j'ai vraiment un problème. Ethan me provoque et.. j'ai fait pareil à la piscine.. Mais il m'attire, sauf que Mr Feld aussi ! Je fais quoi ? Il doit venir me chercher dans une heure ? Je dois m'épiler tu crois ? Ou alors c'est qu'un truc d'ado ? Tu crois qu'il va se passer quelque chose ?
- Ok, ok. Calme toi Blanche ! Je suis pas dans ta tête mais tu peux pas décider aujourd'hui. Tu connais depuis deux jours les deux garçons qui t'attirent. Apprends à les connaître d'avantage et tu verra bien si tu en préfères un des deux. Tu ne les connais pas encore assez pour être sur que tu les aimera autant ! Pour ce qui est de t'épiler ou non, tu fais ce que tu veux, je pense pas qu'un homme est assez puéril pour y faire attention et te repousser pour ça.
Je réfléchis suite à ce qu'elle me conseille et réalise qu'elle a totalement raison.
- Merci chacha ! Comment j'ai pu ne pas y penser avant ! Merci, merci, merci !
Je lui fais un câlin et nous sommes déjà au croisement où nos chemins se séparent. Je lui fait un bisou et part de mon côté. Je rentre chez moi : personne à la maison. Parfait. Je monte dans ma chambre et ouvre ma penderie. Je choisis des sous-vêtements en dentelles noirs, discret mais sexy. Je vais dans la salle de bain et prend la décision de m'épiler. Je regarde l'heure une fois fini. Il me reste 5 minutes ! Je cours nue dans ma chambre et me dépêche d'enfiler mes sous-vêtements ainsi qu'une robe légère noire ouverte dans le dos. Je prend mon sac et laisse un mot dans la cuisine pour ma mère, lui disant que je suis chez Charlotte pour la soirée. Il est 18h30 et j'ouvre la porte. Il n'est pas encore là. Je tourne en rond quelques secondes et une voiture arrive. Je regarde autour de moi par précaution, et ouvre la portière du siège passager. Je suis plutôt nerveuse et ne sait pas quoi lui dire. Heureusement, il prend l'initiative de me parler.
- Tu dines avec moi ?
- Si ça ne vous dérange pas.. Je répond en tournant la tête pour l'observer. Tout me pousse à lui sauter dessus. Enfin tout sauf le fait qu'il soit en train de conduire
- On risque d'avoir un accident si tu continues à me fixer comme ça Blanche..
Encore une fois je frisonne. Je détourne le regard et me concentre sur la route. Nous ne parlons pas et j’appréhende la soirée. Nous arrivons devant un immeuble et il gare sa voiture en face. J'observe tout autour de moi lorsque nous entrons dans le hall et nous montons à pied les deux étages. Il ouvre la porte et me laisse passer. Je lui sourit et passe la porte. Le décor est parfait. L'appartement n'est pas trop grand mais j'adore la décoration. Des photos, des affiches de films ou encore des poster de couvertures de livres sont au mur. Les meubles sont modernes et ont l'air confortable. On se sent à l'aise et presque chez-soi.
- J'adore ! M'exclamais-je, oubliant que je m'adressait à mon prof de 32 ans.
Il rigole et ferme la porte, me rejoignant au centre du salon. Il tourne la tête dans ma direction et je fais de même. Nos regards se croisent encore et pour la énième fois, le temps s'arrête autour de nous.
- .. Tu veux quelque chose à boire ?
Nous nous dirigeons, gênés, dans la cuisine style américaine, comme chez moi, et il ouvre le réfrigérateur. Je m'approche et regarde ce qu'il a à boire.
- Du jus de pomme s'il te plait !
Tout en prononçant cette phrase, je tourne la tête vers lui, afin de l'observer, et me rend compte de notre proximité. Il n'a même pas l'air d'avoir pris conscience de ma réponse. Son regard est plongé dans le mien et je ne peux m'en détourner. Soudain, comme si nous nous étions concertés, nous abandonnons tous les deux nos règles de bienséance et nous nous embrassons. Ses lèvres rencontre les miennes une première fois mais il s'en empare une deuxième fois d'une façon beaucoup plus passionnée et incontrôlable. Nos gestes sont précipités, ses mains s'enfoncent dans mes cheveux, je sens ses doigts sur mon crâne me rapprocher de lui. Mes mains partent à la découverte de sa nuque et de son dos et je ne pense plus à rien, or mis lui.