Water Lily

By RosalineOscar

2M 170K 43.6K

Son doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe lég... More

Pitié, pas de rat.
Ou comment se retrouver sur le cul.
Adieu le rêve, bonjour le cauchemar.
Ce que je suis ? Oh je sais pas. Peut-être un truc poilu.
Moi bizarre ? Vous vous êtes regardés peut-être ?
Je n'ai pas besoin d'un chien de garde. Quoique. Tu mords bien ?
Ou comment se sentir plus monstrueuse que monstrueuse.
Qu'est-ce que je suis ?
Besoin de temps. Acte I, scène I.
Besoin de temps. Acte I, scène II.
Avance et ne recule plus.
Evolution. Non je ne parle pas de Darwin. Ni de Pokémon.
Avoir un petit-ami surprise en une leçon.
Oui maman, je ne suis plus une enfant. Ah et oui. J'attire les psychopathes.
J'entends des voix. C'est pas suffisant ? Bien, je vois des fantômes alors.
Finalement, je vais peut-être avoir quelques poils.
J'ai, comme qui dirait, un léger mal de crâne.
Baisé mouillé.
Doucement, tu grandiras encore. Si tu survies jusque là.
Envie d'une reconversion ? Essayez dompteuse de Lion.
Je ne deviendrai pas dompteuse de lion.
Hier, je te détestai. Aujourd'hui, tu vas me manquer.
Passé. Présent. Rêve. Réalité. Je ne sais pas ce que je préfère.
La mélodie de la lune.
Plongé en terre inconnue.
Passion pour les frites.
Ou comment le Dieu des céréales m'a prise en grippe.
Monstre ou humaine. Un pas vite franchi.
Comment gérer les catastrophes (ou pas) pour les nuls.
Tuatha de Dannan, d'histoires en histoires.
Lien. Pas tout à fait celui que j'attendais.
Water lily, la puissance du nénuphar.
Marron. Ils étaient marron.
Sacrifice.
Epilogue
Tome 2

Ou comment dire : je cours à la catastrophe.

51.9K 5.2K 1.6K
By RosalineOscar


- Et si c'était le cas ? Sourit-il à pleines dents, dévoilant le même sourire parfait que son frère. Tu n'as aucune leçon à me donner sur mon comportement, si tu crois que tes pensées per...

- Ça suffit tous les deux, coupa sèchement Andrew. Kenan, réponds à la question que l'on t'a posé.

- Je ne suis pas entré dans sa chambre, j'étais juste à la fenêtre. Je vous rappelle que les démons préfèrent la nuit, c'est vôtre problème si vous ne l'avez pas prévenu. Pas le mien.

- Tu es son créateur, c'est à toi de lui expliquer ça, rétorqua Tamara.

- Tu m'espionnais par la fenêtre ?

Voilà tout ce que j'avais retenu. Ce type m'avait regardé par ma fenêtre. Sans que je ne le sache, sans que je ne m'en rende compte. Je me sentis soudainement ridicule de ne pas avoir tiré les rideaux de celle-ci ou d'avoir au moins fermé ceux du lit à baldaquin en comprenant, trop tard, leur intérêt. Kenan tourna ses yeux dans les miens une nouvelle fois. Je frémis lourdement. Il y avait quelque chose chez lui d'effrayant. Quelque chose de fugace et d'imprécis qui me laissait indécise mais me motivais à l'éviter autant que possible.

- Je n'ai fait que regarder si tu dormais ou non, rassures-toi je ne suis pas un voyeur. De plus, ton pyjama à nounours n'a rien d'excitant.

Mes joues s'empourprèrent violemment tandis qu'il souriait à pleines dents. Maël fit mine de me contourner et je vis bien dans ses pensées qu'il rêvait de lui en coller une, mais j'attrapai durement son poignet avant même que la pensée ne se concrétise en désir. Tous les regards étaient braqués sur nous et je ne tenais pas particulièrement à en rajouter une couche. Comprenant ma gêne face à tous les murmures que nous provoquions, Maël grimaça en signe d'excuse et, au prix d'un certain effort, retourna s'asseoir. Les murmures diminuèrent aussitôt mais pourtant un bourdonnement persistait dans mes tympans. Je mis quelques minutes avant de réaliser que le problème ne venait pas de l'extérieur. Mais bien de l'intérieur. J'entendais leurs pensées. Pas leurs voix.

Selon Andrew, certains de mes dons commençaient à se développer. Il m'avait déjà fait remarquer que Gurkan venait me voir très régulièrement, m'affirmant que cela signifiait probablement que j'avais un don similaire au sien. J'échangeais de temps en temps avec le corbeau même si son manque de vocabulaire limitait la chose. Il m'avait aussi fait passer différents petits tests pour estimer où en étaient mes pouvoirs. J'avais brillamment réussi l'épreuve de la fleur qu'il fallait éclore, le bourgeon de tournesol s'étant ouvert en jolie fleur juste sous mes yeux en parvenant à me faire penser que je n'étais peut-être pas si monstrueuse. J'avais aussi réussi, sans trop de difficulté, l'épreuve du bac d'eau où j'étais parvenue à créer un petit tourbillon – qui avait dégénéré et trempé tous mes draps –. Mais j'avais lamentablement échoué lorsqu'il fut question de télékinésie. Andrew avait donc décrété que je n'étais probablement ni un vampire, ni une métamorphe. Écartant ainsi l'une des possibilités qui m'effrayait le plus. Plus encore, il avait émis l'hypothèse que je sois une elfe. C'était une chose que je pouvais envisager. Être une elfe me convenait. 

- La prochaine fois, frappes à une porte, si je ne réponds pas c'est que je dors, repris-je.

- J'y réfléchirai, déclara-t-il sans s'émouvoir de ma froideur.

- N'y réfléchis pas. Fait-le.

J'étais moi-même assez fière de l'assurance dont je faisais preuve, ma voix n'avait pas tremblé, elle avait été claire et forte. Il me contempla calmement et hocha la tête, m'étonnant assez. Avais-je aussi un quelconque don de contrôle sur les sentiments pour qu'il cède aussi facilement ? Je n'étais pas la seule surprise, tous semblaient passablement choqué tant la situation était inenvisageable.

- Je passerai ce soir. Ne t'endors pas avant vingt-trois heures, déclara-t-il sans se formaliser.

- Bien, murmurai-je à contrecœur, me sentant prise au piège. Tu me promets d'entrer par la porte ?

- Un démon ne fait pas de promesses.

- Hé bien tu vas changer tes habitudes, sinon tu n'entreras pas dans ma chambre.

- C'est bon, j'entrerai par la porte.

Je l'affrontai un instant et il ne se détourna pas, restant sans sourciller sous mon regard accusateur. Je finis par accepter sa sincérité même si je ne pouvais que continuer mes supplications auprès du Dieu des céréales pour qu'il tienne sa parole. Cela me ferait beaucoup trop flipper de le voir débouler par une fenêtre. Si j'avais déjà vu Maël flotter un peu dans les airs, je ne tenais pas à le voir percher à cinq mètres de haut.

J'avais fini par me détourner mais Kenan, lui, continuait à me fixer. Je ne comprenais pas pourquoi il semblait si énervé après moi quand je n'avais strictement rien fait. Si cela ne lui plaisait pas d'être mon créateur, il aurait très bien pu refuser. Personne ne l'y avait obligé. Je fus surprise de voir se dessiner sur son visage un sourire alors qu'il était évident qu'il pouvait lire en moi. Plus que les autres. Plus que Maël et Andrew. Je me mordis la lèvre. Mon intuition était la bonne. J'en étais certaine. Et pour me le confirmer son sourire s'élargit avant de disparaître comme s'il n'aurait jamais dû m'être adressé. Ce garçon était plus que bizarre. Et il me mettait extrêmement mal à l'aise.

- Ne fais pas attention à lui, affirma Tamara en ré-attirant mon attention. Ce n'est qu'un fichu démon.

- Les vampires ne sont pas mieux, rétorqua platement Kenan.

Je vis le regard de Tamara se fixer avec dureté sur Kenan qui ne pris même pas la peine de lui rendre son regard meurtrier. Elle sembla vouloir se lever et j'eus vraiment peur qu'elle saute par-dessus la table pour lui arracher la gorge d'un coup de crocs. Je n'avais pas assisté à ce genre de chose jusque là et je ne souhaitais pas remédier à ce fait.

Andrew se redressa sur sa chaise, visiblement aussi tendu que je l'étais, mais, surprenant tout le monde, Cyriel appuya ses deux mains sur les épaules de la rouquine. Il lui murmura quelque chose à l'oreille et elle sourit. La tension retomba et Andrew se renfrogna sur sa chaise. Cyriel et Tamara semblaient proches. Et il n'aimait pas ça du tout. Il tourna vivement ses yeux sur moi, surpris par ma pensée alors que j'avais cru bien la protéger.

- La lecture de pensée est facilité pour la personne à qui tu penses, expliqua Kenan avec mollesse.

- Je ne pensais pas à toi, là, rétorquai-je, mécontente qu'il semble apte à lire si aisément mes pensées.

- Je suis juste plus doué que les autres pour ça.

- Ne t'en fais pas. Bientôt, même lui ne réussira pas à lire tes pensées. Tu seras bien plus douée qu'il ne l'est, m'affirma Maël. Tes pensées sont déjà très dures à déchiffrer.

J'essayai de croiser le regard de Kenan, peu convaincue par les paroles de son frère, mais celui-ci fixait simplement l'assiette vide devant lui qu'il remplit de pâtes. Un peu à contrecœur, j'acceptais que Maël m'en serve quand il m'en fit la proposition. Je n'avais pas faim. Pas faim du tout. Je détestais cette sensation que Kenan ait un accès direct à la moindre de mes pensées, que je cherche à créer un mur ou non. Mais ce n'était sans doute qu'une impression car il restait impassible devant toutes mes tentatives diverses et variées pour tester les limites de ses capacités.

Mais le pire venait d'autre chose. Tous les regards braqués sur moi, le brouhaha des pensées qui enflait dans mon esprit. Depuis que j'avais été marqué, ma capacité à penser qu'il fallait un contact physique pour lire dans l'esprit d'autrui, avait sauté. Je pouvais lire les pensées de n'importe qui. Et cela me dérangeait passablement. Je n'avais aucune envie d'entendre les pensées de gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam.

- Kenan, tu as pu voir avec Devon ce que je t'ai demandé ? Interrogea Andrew en rompant le silence entrecoupé par le bruit de nos couverts.

- Il est occupé en ce moment, répondit l'intéressé sans grand intérêt. Il a dû partir me chercher quelque chose.

- Tu le traites comme ton esclave, souligna Maël avec un dégoût profond.

- Il est mon lié, ne sois pas jaloux de ne pas encore avoir le tien.

- Lié ? Interrogeai-je vaguement en essayant de manger mes pâtes avant d'entendre des trucs qui me couperont définitivement l'appétit. Qui est Devon ?

- Un loup-garou, m'informa Kenan sans me regarder. Les loups ne sont pas des créatures affiliées à des Dieux, ce sont juste nos protecteurs.

- J-je ne comprends pas, bégayai-je.

- Les loups-garous sont très spéciaux, reprit Maël excédé par le comportement de son frère. Ils ont étés créé par Dana pour protéger les marqués car ceux-ci ne maîtrisent leurs dons qu'après plusieurs années d'entraînements et d'études. Ainsi, à chaque marqué, un loup-garou vois le jour. Pour le servir et le protéger.

- Ce n'est pas un peu injuste ? M'offusquai-je en fronçant les sourcils.

- Ils ne sont pas obligés de le faire, rétorqua Tamara en haussant les épaules. Beaucoup de loup-garou vivent en meute, loin des marqués, pour éviter de rencontrer celui qu'ils doivent protéger. Et personne ne les obligent à faire autrement.

- Si le loup-garou ne rencontre pas le marqué à qui Dana l'a lié, il vivra une vie normale de loup, précisa Andrew devant mon trouble. Cependant, s'il le croise, même par hasard, il lui deviendra vital de protéger et d'obéir à cette personne dès l'instant où leurs regards se croisera.

J'essayai d'assimiler la chose. Je n'étais donc définitivement pas un loup-garou si je comprenais bien. Je massai ma nuque, perturbée. Je n'aimais pas beaucoup l'idée d'être reliée à quelqu'un de cette manière, cela ressemblait trop à une obligation. Je détestai tout autant l'idée que quelqu'un se sente obligée de prendre soin de moi. Et puis je n'avais pas besoin que quelqu'un le fasse, je pouvais me débrouiller seule.

Je triturai nerveusement ma fourchette dans mes pâtes, me demandant si je devais abandonner le Dieu des céréales pour celui des pâtes. Après tout, au vu de l'efficacité du premier, je pouvais me questionner. Peut-être que la déesse des pâtes aurait-elle des solutions à proposer à propos de ma situation ? Mais bien sûr, tout comme les céréales, les pâtes restaient lâchement dans le fond de mon assiette en me hurlant un magnifique « débrouilles-toi, pauvre nouille ». Ma nervosité ne cessait d'enfler dans ma poitrine tandis que je découvrais de plus en plus un monde de cinglé.

- On est pas cinglés, rugit Tamara.

- J-je suis désolée, murmurai-je sans oser la regarder. C'est juste affolant pour moi.

-Tu verras bientôt qu'un loup à tes côtés n'a rien de superflu, balança Cyriel dans un stoïcisme parfait. Sans un protecteur, tu ne tiendras pas plus de deux jours en dehors de cette maison. Tu te feras tuer avant.

Il y eu un long silence. Lourd. Pesant. Dur. Je sentais le regard noir d'Andrew et perçu nettement le coup de coude de Tamara adressé à Cyriel qui ne réagit même pas. Il n'avait pas eu l'obligeance de poser ses yeux dans les miens pour balancer ses horreurs. Pourquoi regarder quelqu'un qui allait mourir dans deux jours, hein ? Je baissai les yeux. La colère. La peur. La frustration. Je me mordis la lèvre, luttant contre ces sentiments. Mais la pensée m'échappa. Trop vive. Trop puissante. Tous des monstres.

Et elle monta en puissance, tourbillonnant dans mon esprit. Je ne voulais pas de toute cette connerie. Je ne voulais pas être un monstre. Pas avoir d'ailes. Pas avoir de dents pointues. Ni être capable de me transformer en poulpe ou en concombre. Je voulais être normale. Avoir des problèmes d'ados. Être inquiète pour mon avenir, me demander si j'arriverai un jour à avoir un petit-ami, m'inquiéter pour le prochain bal de Noël ou être une simple adolescente se demandant si allait avoir son bac avec une mention suffisante pour intégrer une bonne université. Je ne voulais pas être comme eux. Pas être anormale.

Alors que je m'enfonçais dans la torpeur sombre de ses sentiments, les larmes me montèrent aux yeux. Mais disparurent presque instantanément quand on m'empoigna brutalement par les épaules. Des mains fermes et larges. Que je n'eus aucunement le temps d'analyser. Un hurlement de terreur m'échappa quand mon corps valdingua en arrière, projeté par une force incroyable. Les mains froides qui avaient serré mes épaules, les relâchèrent et la sensation de chute me fit paniquer. Trop rapide. Trop haut. J'allais me fracasser au sol dans une violence inouïe. Je fermai les yeux, priant pour que tout se passe rapidement. Et comme pour réaliser mon souhait, tout se stoppa. Net. Des bras solides autour de ma taille. De grandes ailes noires étendues derrière moi. Mes pieds ne touchaient pas le sol. Mais je ne tombais plus. J'étais en sécurité. Dans les bras de Kenan.

- Je vais te le faire payer, murmura-t-il, la mâchoire crispée alors qu'il regardait droit devant lui.

- Elle nous a insulté, gronda une voix rauque.

- Elle vient d'arriver, rétorqua Maël en apparaissant devant moi alors que je restais muette. Elle a peur et tu ne vas rien arranger.

- Je me fiche qu'elle ait peur, elle n'a pas à me traiter de monstre !

- Je te conseille de te la fermer, sangsue, menaça clairement Kenan. Si tu t'approches encore d'elle, je te garantis que tu ne passeras pas la journée.

Un grognement rauque me força cette fois à tourner la tête dans la direction que j'avais évité, inconsciemment. J'étais perdue. Ne comprenant que mal ce qu'il se passait. Tout c'était déroulé trop rapidement. Je contemplai donc le garçon qui nous faisait face. D'environ mon âge, il avait les cheveux brun et deux grands yeux d'un noir profond. Je ne distinguai même pas sa pupille. Il était grand. La peau très pâle. Et deux canines saillantes sur le bord de sa lèvre inférieure. Un vampire. Pire. Un vampire furieux et menaçant qui ne cherchait pas à camoufler ses pensées qui se résumaient en une envie : me trancher la gorge. Ma main s'agrippa violemment au bras de Kenan qui enserrait ma taille. Ma gorge, mon estomac, tout mes membres n'étaient qu'un amas de nœuds. La peur me tétanisait. Le démon sembla surpris car il détourna les yeux vers moi. Je crus sincèrement qu'il allait me dire de le lâcher mais ce ne fut pas le cas. Au contraire. Il resserra l'étreinte, me gardant solidement contre son torse. Sa prestance. Son geste doux. Ses bras fermes. Mes épaules s'affaissèrent. Sa présence était rassurante.

Il rapprocha encore mon dos de son torse et je n'hésitai pas une seule seconde à m'y laisser aller. Ce sentiment était si étrange. Je sentais mes mains trembler d'une peur profonde et pourtant je ne paniquai pas autant que je le devrais en cet instant. Grâce à lui. Grâce à celui que je voulais impérativement éviter quelques minutes auparavant. Je ne comprenais pas pourquoi ce changement radical. Je ne comprenais pas pourquoi il me faisait un tel effet quand j'avais eu une peur bleu de lui. Mais je me fichais royalement de comprendre. Je voulais juste que ses bras restent soigneusement noués autour de moi. Je me poserais des questions plus tard.

- C'est le monstre entre nous, gronda une nouvelle voix. Personne n'a jamais eu autant de marques qu'elle. Elle ne devrait pas exister.

- C'est Dana qui l'a créé ainsi, rétorqua Andrew en se levant à son tour de son siège, d'une froideur implacable. Si tu as quelque chose à y redire, Ilyana, va te référer à ta déesse.

- Personne ne la touche, répéta Kenan toujours aussi intimidant. Je n'hésiterai pas à tuer chaque personne osant lui faire du mal et cela vaut aussi pour ceux pensant qu'elle est un monstre.

Kenan, de son regard teinté de noir, se planta d'abord face au garçon qui m'avait projeté en arrière, puis vers la fille blonde qui s'était levée pour intervenir. Ses ailes battaient autour de moi avec une force envoûtante. Ses bras étaient chauds et solidement attachés sur ma taille. Il me tenait contre lui avec une facilité déconcertante. Il était fort. Puissant. Mais cela ne m'effrayait plus.

Il ne me faisait plus peur. Maël posa ses yeux dans les miens et je crus percevoir sa douleur. Mais à peine avais-je le temps de réaliser ce sentiment qu'il se détournait sans que je n'ai la possibilité de vérifier si cette émotion était réelle ou non. Autour de nous, le silence s'installait alors que tous les regards restaient pourtant braqués dans ma direction. Seuls mes trois protecteurs affrontaient avec moi cette grande salle pleine de monde. Kenan me tenait contre lui, Maël et Andrew barraient le chemin. Je n'étais pas seule. Pour la première fois, je n'étais pas seule à affronter ce qui me terrifiait.

Kenan sembla apprécier ma sensation de sécurité car je sentis ses doigts caresser discrètement l'intérieur de ma taille, jouant avec mon vêtement. Je ne savais pas comment prendre ce geste que je n'étais même pas certaine d'imaginer tant il était discret. Néanmoins j'admettais que mon jugement était erroné. J'avais jugé à tort Kenan. Et sûrement tous les autres. Je crevais de trouille et c'était, probablement, une justification suffisante à mes pensées. Mais il aurait été trop aisé de se contenter de cela. J'avais dû les blesser. Et j'étais la mieux placée pour le savoir. Je détestais l'idée que l'on me juge, je craignais que l'on me considère comme anormale et encore plus de monstre. Et pourtant je venais de faire subir cela à d'autres. Je soupirai, contrite.

- Je... je suis désolée, murmurai-je timidement, les yeux baissés. Je ne voulais offusquer personne avec mes pensées.

- Tu n'as pas à présenter d'excuses, intima Kenan. Ce sont eux qui sont en tort. Eux aussi ont eu cette même pensée à la découverte de leur marque. Ils sont juste jaloux.

- Je tiens à m'excuser malgré tout, rétorquai-je fermement. J'ai été incorrecte. Je ne pense pas que vous soyez des monstres... c'est juste que... tout ça n'est pas normal pour moi. Du moins, pas encore.

Le garçon qui m'avait attrapé par les épaules me dévisagea froidement mais j'affrontai son regard. Il se détourna le premier. Je savais que cela ne signifiait pas pour autant qu'il me pardonnait, néanmoins la tension retomba d'un cran. Du coin de l'œil, je remarquai que la dénommé Ilyana se rasseyait sagement. En la regardant plus attentivement je reconnus ce visage de poupon pour être celui de la fille qui avait attiré mon attention la première fois que j'étais venue ici. La Stéphanie en puissance. Elle se retourna brusquement vers moi, m'adressant un regard empli de mépris. Elle me détestait du plus profond de son cœur.

- Tu n'es pas blessée ? Me demanda la voix douce de Maël en attirant mon regard sur lui. Je suis désolé. C'était mon idée que tu viennes, j'aurai dû savoir que c'était encore trop tôt.

- Elle aurait dû le faire à un moment ou à un autre, désapprouva Andrew. J'espère juste que ce qu'il vient de se passer ne va pas te terroriser plus que de raison. Isidore ne t'aurait fait aucun mal, il est juste...

- Une grande gueule, compléta Kenan dans un sourire en coin.

- De nature à s'emporter aisément, rectifia Andrew dans un soupir.

- Il l'a envoyé valser et aurait pu la blesser, rétorqua Maël en laissant un regard noir au garçon.

- C'est bon, elle va bien. Vous l'ennuyez plus qu'autre chose maintenant. Foutez lui la paix.

Kenan relâcha son étreinte tandis qu'il me reposait délicatement au sol. J'étais tremblante. Et incapable de réfléchir. Ou même de parler. J'avais eu bien plus peur que je ne l'avais cru. La sensation d'être projetée avait été si brusque, si violente. Cela n'avait pas duré longtemps mais j'avais pris conscience d'une chose. Jamais un humain n'aurait pu me projeter ainsi comme si je n'étais qu'une vulgaire pierre. J'avais sentis la force de ses doigts, prêts à écraser mes épaules. Elle m'avait parcouru. De la tête au pied. Me faisant comprendre à quel point j'étais faible. Vulnérable. Cassable. Broyable.

- Au moins, elle a compris l'intérêt du loup-garou.

- La ferme Cyriel, claqua Maël. C'est de ta faute si tout cela c'est produit.

- Il a raison, trancha Kenan en me surprenant quelque peu. Elle a compris que, pour le moment, elle est beaucoup trop fragile. Et elle comprendra donc pourquoi je dois rester avec elle, jusqu'à ce qu'elle trouve son loup.

J'ouvris la bouche prête à éclater de rire, mais le regard émeraude de Kenan, se posant dans le mien, me dissuada. Il ne plaisantait pas. Pas le moins du monde

Continue Reading

You'll Also Like

454K 63.6K 65
Râleuse et désagréable. Deux termes qui décrivent Philippine à merveille et qui ne vont pas s'arranger avec la venue d'Olivier, un nouveau voisin séd...
111K 8.1K 49
"Tornade" c'est le surnom donné par les Hommes à cette apocalypse qui a dévasté la planète Terre en 2050. Cyclones , tsunamis, virus, guerres nucléai...
737K 56.7K 86
|| ⚠️ CE TOME EST LA SUITE DU TOME 1 DE DESTINY HIGH, L'ÉCOLE POUR ANGES ET DÉMONS ! Soyez vigilants : lisez le premier tome avant celui-ci pour com...
1.2K 131 7
Extrait : 《 Une voiture lui fonçait droit dessus et bien qu'elle ralentissait, le regard effrayé du conducteur qu'elle intercepta, lui...