Regarde Moi - Larry Stylinson

By Mephitis

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Louis donnerait tout pour que Harry le remarque enfin. Et si celui ci avait déjà compris depuis bien longtemp... More

note (chiante) du début
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5
note de fin

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By Mephitis

Niall riait fort. C'était une de ses particularités, il riait toujours, avec la tête renversé vers l'arrière. Il était bruyant, il gesticulait partout et il était heureux. Putain d'heureux. Parfois ça me faisait mal, de voir que rien ne semblait le toucher, qu'il avait toujours un immense sourire et aucun problèmes. Et parfois, comme ce soir, j'avais envie de le serrer dans mes bras et de lui demander de me rendre heureux moi aussi, d'attraper un peu de sa lumière et de me la greffer quelque part dans le coeur, là où c'était froid et triste, là où ça avait sûrement merdé à ma naissance, me laissant un gouffre de tristesse permanent à me trimballer.

Mais Niall avait déjà ses mains sur la fille assise entre ses jambes, et ses lèvres dans son cou. Alors je ne pouvais pas. Juste le regarder et me dire que, ouais, ce serait bien. De rire. Et de serrer Harry contre moi de cette façon.

Harry n'avait pas reparlé de notre baiser de toute la journée. On était retourné à la plage, on avait mangé une glace tout les deux assis sur la serviette. J'avais refusé de lui mettre de la crème sur le ventre alors Niall l'avait fait – en grognant bien sur – mais j'avais accepté pour le dos. Harry n'avait fait aucun commentaire. Il ne cherchait plus à me comprendre depuis bien longtemps je crois. Entre lui et moi ça avait toujours été comme ça. Beaucoup de silences, de contacts, de sourires, mais très peu de confidences. Peut être parce qu'au fond, on connaissait déjà tout les secrets de l'autre. Je supposais donc que maintenant il avait deviné.

Que j'étais amoureux. De lui.

Et je ne savais toujours pas si c'était réciproque. A présent il était assis en face de moi, sa guitare à la main. Il jouait depuis une bonne heure. On avait rencontré des jeunes sur la plage – du genre hippie, comme Harry adorait – et ils nous avaient invités à un feu de camp. Donc j'étais là. A côté de Niall qui était sur le point d'enlever tout les vêtements de la fille assise entre ses jambes, et regardant Harry et ses longs doigts glissant sur les cordes de son instrument. Et c'était bien. Même si j'avais un peu mal au coeur. Un mec est arrivé. Il s'est installé près de moi, à posé sa main sur mon genoux. Je lui ait souri avant de reporter mon attention sur Harry. Ses yeux me semblaient plus foncés dans l'obscurité, et le feu qui dansait entre nous lui donnait un air inquiétant. Je trouvais ça beau, le reflet des flammes dans ses cheveux, sur sa peau blanche et contre-

- Vous restez combien de temps alors ?

J'ai tourné la tête un peu trop rapidement. Le mec me fixait avec le même sourire que tout à l'heure, et je me suis rendu compte que sa main sur mon genou devenait un peu moite.

- Heu, on repart demain. On était venu que pour un week end en fait.

- Ah ouais ? Tes potes c'est euh...

J'ai pointé du doigt Niall avec un petit rire. Il était allongé sur la fille et ne semblait pas, hum, prêt à s'arrêter. Il faudrait pourtant, parce que je n'avais pas envie de le regarder s'envoyer en l'air à deux mètres de moi, même si il avait l'excuse de la boisson. Et puis j'ai montré Harry. Il avait baissé les yeux et grattait ses cordes un peu plus fort. Il avait l'air énervé, je me suis demandé pourquoi. Mais la main sur mon genou s'était resserrée.

- Niall et Harry.

- Cool. Il joue bien en tout cas, Harry.

J'ai hoché prudemment la tête. Je savais que ce mec était en train de flirter avec moi. Et je savais aussi que je n'avais pas envie. Pas après les lèvres de Harry.

- Ouais il joue bien, même si il veut pas l'avouer.

Le mec s'est mis à rire. Il avait l'air de ne pas trop savoir quoi me dire, et je voyais bien que continuer à parler de Harry n'était pas trop dans son programme. Mais celui ci venait de se remettre à jouer alors je me suis totalement désintéressé de lui pour regarder les mains d'Harry, qui glissait de plus en plus vide sur les cordes. Je connaissais la chanson. C'était une de mes préférées. J'avais le cd à la maison et Harry adorait l'écouter quand il venait chez moi. Il disait que c'était triste, mais que ça lui correspondait bien. J'avais jamais compris pourquoi. Et maintenant, avec ses yeux qui venaient de se plonger dans les miens, sa voix basse et grave, le petit tremblement de sa lèvre, je commençais à comprendre. Et ça faisait mal, autant que c'était bon.

Parce que c'était pour moi, et que je ne m'en étais jamais rendu compte avant.



Toi tu dis fuis moi je te suis

moi je dis suis moi je te fuis

si cet écrit s'arrête ici

oui nos amours, mélancolie

devant la porte des adieux

moi je soupire toi t'es sourire

en secret mon cœur amoureux

fais moi l'amour mais sans le dire

toi tu disais prends garde à toi

nos comédies virent au tragique

si l'amour est un opéra

c'est parce qu'il doit rester comique

pas de ces stupides béantes

pour se montrer comment qu'on s'aime

faut des sourires en déferlantes

y a trop d'amour dans les je t'aime

aux encres des amours

les navires se déchirent

on croit qu'on s'aimera toujours

avant de voir l'autre partir

avant de voir l'autre s'enfuir

dans les bras d'un autre navire

mon amour tu sais que j'ai beau fuir

mon amour je t'aime à mourir


Harry s'est arrêté brutalement de jouer. J'avais envie de pleurer. Ou de me jeter dans ses bras. Mais y avait le feu entre nous, et cette main qui traînait toujours sur mon genou. Je me suis levé et j'ai quitté le feu de camp. J'ai marché jusqu'au bord de la plage. Tout était sombre, et seules les étoiles créeaient des reflets d'ors dans l'eau. J'ai cherché la lune mais elle était caché derrière un nuage. Je me suis remis à marcher, longtemps. Parfois les vagues venaient lécher mes pieds et je me sentais bien, comme lavé. La voix d'Harry continuait de hanter mon esprit mais c'était bon, comme une musique de fond, un truc un peu nostalgique dans lequel on se sentirait bien. Un bruit familier que je ne voulais pas quitter. Je me suis laissé tombé sur le sable. Il était un peu mouillé. Je me suis allongé. Les yeux grands ouverts sur le ciel. Immense. Parfois je me demande si j'existe vraiment, si on existe vraiment. Et pourquoi ? Et comment ? Et jusqu'à quand ? Et parfois aussi je me demande dans quoi tient l'univers, ou si c'est un truc qui flotte comme ça. Mais ou ? J'avais un livre quand j'étais petit, avec des tas de répétitions. Ca faisait " Maya la souris est dans sa maison, la maison est dans le jardin, le jardin est dans le quartier, le quartier est dans la ville, la ville est dans le pays, le pays est dans le continent, le continent est sur la terre, la terre est dans l'univers ". Et ça se finissait comme ça. Et je me demandais toujours, et l'univers lui, il est dans quoi ? Il tient dans quoi ? Est ce qu'il est dans une boîte ? Encore aujourd'hui je n'en sais rien, et je pense que je ne le saurais jamais. Et ça me donne mal à la tête, de pas savoir, tout comme ça me donne à la tête de ne pas comprendre les regards de Harry. Ou pourquoi il était venu de s'asseoir près de moi sans que je ne l'ai entendu arriver.

- C'est beau.

J'ai levé les yeux vers lui. Il était assis, la tête rejetée en arrière. Il regardait les étoiles. Il brillait. Tellement fort et tellement plus que n'importe quel astre dans le ciel. Je l'ai fixé longtemps comme ça, en essayant d'entendre sa respiration, en essayant de comprendre pourquoi lui et pas un autre, en essayant de me rapeller de mon coeur battant à une vitesse normale et pas comme maintenant, avec l'allure d'un train ayant perdu ses freins. Je l'ai fixé et je me suis souvenu de tous ces après midi passé blotti contre lui, sur son lit, à se regarder dans les yeux sans rien dire, à écouter des musiques venus d'ailleurs, à lire le même roman, à s'apprendre par coeur, à s'aimer sans le dire. Toutes ces journées de pluies d'automne à courir le long du même trottoir, attrapant le bus au vol, à s'asseoir côte à côte, à regarder l'eau ruisseler contre les vitres et entendre le même soupir fatigué venant de tout ces inconnus partant au travail. Ces mois à se soutenir, à rire pour les mêmes choses, à se noyer dans les bars, dans les corps et dans les verres de vodka, a fumer les mêmes joints, à apprendre les mêmes cours et réviser les mêmes examens; allongés sur le sol de son appartement. Et maintenant son corps en ombre chinoise au dessus de moi, cheveux fous dans le vent, le bruit de la mer qui rugit autour de nous, et semble ne jamais vouloir s'arrêter, mon corps soûl de sable et de vent et l'envie lancinante de sa bouche contre la mienne.

- Harry ?

- Oui ?

Il a baissé les yeux. Ses pupilles n'étaient pas foncées comme tout à l'heure. Juste très claires. Délavées.

- Embrasse moi s'il te plaît.

Il a souri, doucement. Le genre de sourire qui vous donne envie de vous damner, de vous perdre, et de ne plus jamais recouvrer la raison. Et puis il m'a embrassé, pour la deuxième fois en deux jours. Toujours face à la mer. Toujours sous les étoiles. Toujours seuls, au milieu d'une éternité qui me donnait envie de fuir. Ses lèvres sur les miennes étaient douces et brûlantes à la fois. J'ai cherché sa langue. Il avait un goût de chamallow, de bière et de... Harry. Juste lui. J'ai gémi contre sa bouche et il s'est mis à rire. Ses bras m'ont entourés. J'étais serré contre lui et il m'embrassait toujours, comme si ça vie en dépendait. Comme si mon coeur s'affolant dans ma poitrine avait une quelconque importance pour lui. Il a arrêté après de longues minutes. Je n'avais plus de souffle, et dans ma bouche je ne percevais plus le goût de ma salive. Juste Harry. Partout. Il a cligné des yeux. Ses mains étaient passées sous mon t-shirt depuis longtemps maintenant, et il caressait ma peau nue. J'ai posé mon front contre son épaule. Son odeur m'apparaissait démultipliée dans le noir. Sa peau sentait le sable, la mer, le soleil, le feu de bois, la sueur et les dernières effluves de son gel douche à la menthe. J'y ai déposé un baiser. Puis un autre. Des dizaines d'autres. Et j'ai compris que j'étais devenu dépendant, de lui, de sa saveur, de sa bouche, de ses soupirs, de ses caresses et de ses doigts contre mes cheveux.

- Louis ?

- Hm...

- Louis.

- Quoi ?

J'ai relevé la tête. Il a glissé ses pouces contre mes joues. Il y avait cette barre que je détestais entre ses yeux qui voulait dire qu'il y avait un problème. J'ai soupiré.

- C'était qui ce mec ?

J'ai cligné des paupières, ne comprenant absolument pas de quoi il parlait.

- Quel mec ?

- Devant le feu de bois. Il te parlait. Il te... touchait.

- Il... T'es jaloux ?

Il n'a rien répondu. Ses pouces caressaient lentement mes joues et ses yeux regardaient mes lèvres. Il avait l'air perdu. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Je l'ai serré contre moi. Ses cheveux sentaient bon eux aussi. J'ai défait son chignon et ils sont retombés entre mes doigts, aussi doux que des petites plumes.

- Harry, est ce que tu es jaloux ?

- Oui. Bien sur. Bien sur que... Louis, j'ai toujours, enfin quand tu... Merde.

Je l'ai serré plus fort. Je me suis mis à pleurer contre son épaule. Je ne savais même pas pourquoi. J'avais juste envie et sur le coup... J'avais l'impression que c'était ce qu'il fallait. Pleurer pour tout le temps qu'on avait perdu. Pleurer pour tout ces amours qui ne seraient jamais dévoilés et qui s'effaceraient comme de l'encre au soleil. Harry a embrassé mes paupières. Il essuyait mes larmes au fur et à mesure qu'elles coulaient, et je sentais son souffle s'échouer contre ma bouche. Je me suis senti vide, comme un ballon qui se serait enfin dégonflé, après avoir manqué d'exploser. Harry me tenait entre ses grandes mains, son corps chaud vibrait d'amour et j'étais toujours rempli de vent, de larmes et de souvenirs, mais d'une manière différente, beaucoup plus douce, comme quelque chose qui commence à s'éloigner, et qui n'est plus qu'une blessure superficielle, qu'on oublie et qui se mêle à la peau.

On a fini par s'allonger sur le sable, serrés l'un contre l'autre, recherchant la même chaleur, la même douceur dans les gestes de l'autre. Le grondement effrayant des vagues devenait murmure, comme si il avait compris qu'il devait nous laisser un peu de silence pour enfin reposer nos esprits torturés. Harry caressait mes lèvres du bout de ses doigts, et peu à peu j'ai senti que les milliers de petits frissons dessinés sur ma peau n'était pas seulement formés par le froid, mais aussi par cette envie qui s'était logée dans mon ventre depuis tant de mois maintenant, et qui, depuis que Harry m'avait embrassé, menaçait de s'échapper, d'exploser, de tout renverser sur son passage, mon corps et le sien avec, et de nous laisser nus et dévorés sur le sol.

Et j'en avais envie.

On s'est déshabillés sous la lumière de la lune. Le corps de Harry était une tâche de lumière au milieu du sable, délimité par le trait de ses tatouages sur sa peau. Ses yeux brillaient, et je pouvais y voir des éclats d'étoiles, le ciel se reflétant jusque dans le vert de ses pupilles. Mon univers contenu dans son regard, s'arrêtant aux frontières de ses cils, des ses paupières humides de larmes et d'eau de mer. J'ai compris à ce moment que mon monde prenait enfin forme, que rien ne serait plus bancal autour de moi, et que le vide sur lequel je marchais ne le serait plus jamais, que chacun de mes vertiges seraient arrêtés par les mains d'Harry dans mon dos, et que mes larmes seraient retenus par ses baisers. J'ai embrassé sa peau pâle, son ventre creusé par le désir, le papillon s'y étendant, son nombril, et ma langue à son tour a creusé un sillon jusqu'à ses cuisses, le derrière de ses genoux. J'ai contemplé son sexe gonflé, jusqu'à ce que Harry ne se mette à rire et ne me dise que j'étais bizarre, et qu'il m'aimait, qu'il m'aimait comme on aime une nuit d'hiver, comme on aime la mer qui déverse ses vagues sur les digues, comme on aime le danger qui se profile à l'horizon, comme on aime le soleil qui brûle tout sur son passage, comme on aime les souvenirs enfoui de l'enfance, comme on aime les contes venus d'Orient, comme on aime mourir d'amour et pleurer les amants maudits. Il m'a dit tout ça et j'ai pris son sexe entre mes lèvres, il avait un gout de sel, de sable et d'eau, un goût brulant et frissonnant à la fois, un goût qui me donnait envie de me laisser mourir de faim pour n'avoir que cette saveur sur les lèvres, jusqu'à la fin. Il a joui au moment où la vague est venue lécher mes pieds. Les mots étaient morts sur ses lèvres, évanouis dans l'air froid de la nuit, remplacés par un gémissement, plus excitant que toutes les images érotiques du monde. Je me suis redressé et j'ai regardé son torse humide de sueur se soulever rapidement, sa main dans ses cheveux, ses joues rosies et son rire qui peu à peu s'élevait. Il a attrapé mes bras et m'a serré à nouveau contre lui. Je sentais son sexe contre le mien, encore collant de son orgasme, son coeur battant aussi fort qu'un tambour, et ses mains glissant contre mes reins, s'arrêtant sur mes fesses, griffant ma peau.

On a roulé sur le côté. La mer montait plus vite, et mes chevilles étaient trempées. Mais ni l'un ni l'autre n'avions envie de bouger. Le sable s'infiltrait partout, entre nos deux corps étroitement liés, faisant crisser nos peaux et donnant à chacunes de nos caresses des traces rouges, dizaines de petits points d'amours. J'ai glissé mes jambes autour des hanches de Harry, et il a mordu ma lèvre. Le sang a coulé sur nos deux bouches et j'ai tiré sur ses cheveux. Nos dents se sont entrechoquées et j'ai senti les digues tenant encore mon coeur céder toutes en même temps. Et puis Harry était partout et nulle part à la fois. Comme un fantôme hantant mon corps, un feu ravageant ma peau, y apposant sa brûlure éternelle, tellement puissant qu'il m'en semblait iréel. Il m'a pénétré au moment où la vague est passé sur mes jambes. J'ai senti ses cuisses se contracter sous la sensation de froid et puis trembler de plaisir. La deuxième fois, mon dos s'est cambré tout seul et l'eau s'est infiltré partout. J'avais froid, j'avais chaud, j'avais mal et j'étais devenu insensible à la fois, transpercé à l'intérieur, anesthésié à l'extérieur, gelé par la vague et brûlé par Harry. J'ai rouvert les yeux. Il était dressé au dessus de moi, et son visage était la couronne de l'univers, l'étoile la plus brillante de toutes, celui qui pourrait éclairer n'importe quelle nuit d'encre. Je pouvais voir ses muscles se tendre à mesure qu'il s'enfonçait en moi, ses bras trembler sous l'effort, sa gorge se serrer sous ses gémissements, ses cheveux se mêler au vent, au sable, à l'écume de mer. Et il était beau. Il était si beau, sauvage et fier, adorable et fragile, il était si beau et il était à moi, il était en moi, il était mon Harry, mon âme soeur, celui pour qui je tuerais, celui pour qui je tomberais, il était si beau et je me suis à pleurer. L'orgasme m'a submergé comme la vague qui a déferlé sur nous au même moment. Blanc, bouillonnant. Il m'a échappé aussi vite qu'un rêve au petit matin et je ne m'en rappelle que l'étrange sensation de calme qu'il a laissé dans mon coeur. Harry m'a sorti de l'eau et j'ai toussé un peu, clignant des yeux, hébété. Une vague est revenue, et j'ai senti que tout était gelé autour de nous, et que seuls nos corps en mouvements bravaient encore la nuit. Harry m'a embrassé très doucement. Ses lèvres tremblaient sous les miennes mais sa langue était chaude et rassurante. J'ai aggripé ses bras et il m'a relevé.

On a marché le long de la plage. Nos vêtements avaient disparus dans les vagues et j'ai refusé de retourner au feu de camp. Harry riait comme un gamin qui aurait séché les cours et je le trouvais aussi insupportable que mignon. Il me tenait toujours contre son flan, et je voyais bien que lui aussi tremblait de froid. Mais on était bien, libres et trempés, sous les étoiles, caressés par le vent, nus et amoureux. On était bien et on pouvait s'embrasser les pieds dans l'eau, on pouvait courir au milieu des vagues, faire comme si le monde nous appartenait, comme si tout serait toujours aussi simple et qu'il n'y aurait à jamais que Louis&Harry et le vent et la mer et le sable mouillé.

On est rentré au camping vers trois heures du matin. Il n'y avait personne dans les allées, tout semblait endormi, déserté. J'ai pensé que dans d'autres circonstances, j'aurais eu peur que quelqu'un me retrouve nu au milieu des tentes, mais en vérité, j'avais juste envie de réveiller tout le monde, de leur dire combien Harry était magnifique lorsqu'il faisait l'amour, de leur dire que le ciel et l'océan était un seul et même univers et que ses yeux aussi.

On a fini par retrouver notre emplacement. On riaient silencieusement et Harry s'est trompé de tente. Niall dormait et une forme à ses côtés laissait deviner qu'il n'était pas seul. J'ai repensé à la fille sur la plage, au garçon qui posait sa main moite sur mon genou et tout me paraissait si loin que je me suis demandé si je rêvais. Harry s'est laissé tombé sur mon matelas. Il s'est engouffré dans mon sac de couchage en se tortillant et j'ai pouffé de rire à mon tour avant de le rejoindre. On était serré et après avoir failli mourir de froid, je suppose que nous aurions pu mourir de chaud. Mais j'étais bien et je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. Les mains d'Harry étaient revenus sur mes fesses et la présence chaude de son sexe à nouveau dur sur ma hanche me rassurait. Il embrassait doucement ma bouche, mes joues, mon cou et me murmurait que j'étais magnifique, que j'étais tout ce qu'il voulait et qu'il me voulait tellement qu'il en avait mal au coeur.

Nous avons fait l'amour pendant des heures après ça. J'étais en sueur, entre lui et le matelas, le sac de couchage abandonné dans un coin, et ses mains semblaient partout à la fois. Il me faisait penser à une bête jamais rassasiée, et peut être que la même fureur grognait alors dans nos ventres. Je le voulais si fort, si violemment, si doucement à la fois, j'aurais voulu l'imprimer contre ma peau, repasser en boucle le souvenir de sa bouche le long de mes cuisses, des ses cheveux caressants mon ventre lorsqu'il prenait mon sexe entre ses lèvres roses, du son roque de ses gémissements et du bruit qui faisait ses hanches en s'enfonçant contre les miennes. Tout ces détails inutiles qui font que l'acte est si beau, tout ces détails qui s'effacent au fil du temps, si forts, si fragiles, si clairs et si troubles. Parfois je m'endormais dans ses bras, assomés par l'orgasme, parfois c'était lui qui tombait sur ma poitrine. Nous roulions l'un sur l'autre, glissant contre le matelas, contre la paroi de la tente. Et puis ses mains se réveillaient à nouveau, parcouraient mon corps, ses dents en mordaient la surface, y laissant des dizaines de traces rouges et je gémissais, poussant mes hanches contre les siennes, frottant nos sexes l'un contre l'autre avec la langueur d'un chat au réveil, mes mains tirant sur ses cheveux humides, lui arrachant des grognements de plaisir et sa bouche et la mienne et nos souffles avides et l'orgasme sans fin, s'étirant toute la nuit, et mon âme déchirée d'amour.

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