C'était le jour J. Le jour de l'audition.
Maddie prit une douche rapide et, en serviette, hésita devant son armoire pendant un bon quart d'heure. Ses vêtements et baskets de sport étaient rangés dans un petit sac, elle cherchait comment s'habiller pour se rendre au lycée.
Elle se décida enfin pour un pantalon slim bleu avec un tee-shirt noir en dentelle et s'habilla à la vitesse de l'éclair.
Devant la glace, elle hésita pendant dix bonnes minutes au sujet de sa coiffure. Chignon ou queue de cheval ? Ses longs cheveux ondulés lui arrivaient au milieu du dos. Incapable de faire un choix, elle opta pour la simplicité et finit par les laisser détachés.
Elle attrapa un pull et son manteau fourré noir avant de dévaler l'escalier et de retrouver sa mère dans la cuisine.
Joanna élevait seule Maddie depuis sa naissance, son ex-mari, père de Maddie, n'avait pas accepté la grossesse et était parti. Il n'avait jamais cherché à connaître sa fille. Joanna avait toujours pensé qu'elles étaient bien mieux que toutes les deux. Elle n'avait jamais caché à Maddie dans quelles conditions son père les avait quittées, mais elle évitait le sujet dès qu'il se présentait.
Joanna n'avait pas cherché à refaire sa vie et ne voulait pas d'autres enfants. Avec Maddie, elle était comblée. Sa fille était une des meilleures élèves du lycée, elle ne cachait pas sa fierté.
Joanna souhaitait le meilleur pour sa fille et la soutenait toujours. Elle avait bien saisi l'importance de l'audition le jour où Maddie lui en avait parlé.
— Ma puce, tu es une pile électrique.
Maddie lui sourit.
— Je ne prends pas de café, histoire de ne pas en rajouter. Je vais emmener un thermos de thé.
Joanna esquissa un rictus.
— Oh, vu ton excitation, tu peux même prendre de la tisane.
Maddie éclata de rire.
— C'est pas une boisson de vieux, ça ?
Joanna fronça les sourcils.
— Merci. J'en bois bien, moi.
— C'est bien ce que je dis !
Joanna mima une moue contrariée.
— Aurais-je raté quelque chose dans ton éducation ?
Maddie vint l'embrasser sur la joue avant de trottiner jusqu'au meuble à chaussures et en sortir une paire de bottines noires à talon. Elle les enfila, prit son sac à main et son sac de sport.
Elle lança un baiser à sa mère et sortit de la maison. Avant que la porte ne claque, sa mère lui cria :
— Bonne chance ma chérie !
À midi, Maddie sortit de son dernier cours de la matinée. Plus que deux heures à attendre avant l'audition.
Maddie avait l'estomac noué, impossible d'avaler quoi que ce soit. Pour passer le temps, elle se promena dans les couloirs en tentant d'identifier les filles en tenue de sport, potentielles rivales pour l'audition.
À treize heures trente, elle se rendit aux toilettes pour se changer. Elle en ressortit dans un pantalon de jogging noir, un débardeur rose et des baskets dorées. Ses préférées. Si elles pouvaient lui porter chance !
Elle se mit à fouiller dans son sac à la recherche de son élastique. La tête baissée, elle continua à marcher et heurta quelqu'un. En levant les yeux, elle découvrit un visage qui ne lui était pas inconnu. Anthony.
Maddie le connaissait même depuis l'école maternelle. Ils avaient toujours fréquenté les mêmes écoles, mais ne s'étaient jamais vraiment parlé. Membre de l'équipe de foot du lycée en tant que co-capitaine, il faisait partie du groupe des sportifs et des gens populaires.
Il était l'un des garçons rencontrant le plus de succès auprès de la gent féminine. Garçon discret, il ne s'était jamais affiché avec aucune des cheerleaders. Pour autant qu'elle s'en souvienne, Maddie ne pensait pas l'avoir vu en compagnie d'aucune fille.
En se retrouvant aussi près de lui, Maddie attarda son regard sur son visage aux traits fins et sa mâchoire carrée. Ses yeux noirs en amande pétillaient et lui donnait un petit air malicieux. Il sourit. Maddie remarqua ses deux jolies fossettes et sa belle bouche épaisse.
— Excuse-moi, j'ai la tête ailleurs, chuchota Maddie, gênée.
Anthony se rapprocha encore un peu plus et lui dit à l'oreille :
— T'inquiète. Bonne chance pour l'audition !
Il lui fit un clin d'œil et partit.
Intriguée, Maddie se demanda comment il pouvait être au courant qu'elle allait la passer. Rapidement, elle secoua la tête. Pas difficile de deviner ! On ne parlait que de cette audition dans tout le lycée et la tenue de sport qu'elle portait était un bon indicateur.
Elle remonta l'anse de son sac sur son épaule et se dirigea vers le gymnase. Perturbée par cette rencontre, elle en oublia qu'elle cherchait son élastique et laissa ses cheveux tomber librement dans son dos.