Le beau Serpentard avait passé une très bonne nuit, malgré ses tourments de la veille. Bien qu'il ait dormi des heures entières, il se réveilla avec un affreux mal de tête. Après avoir pris une douche, il essaya de soulager son mal de tête en se lançant un sortilège.
- Esvanesco caput malum, prononça t-il en agitant sa baguette.
Cela fit tout de suite son effet. Il sortit de sa chambre, et lorsqu'il entra dans la salle commune, il vit passer Pansy. Pour une raison qu'il lui échappait, il l'ignora et sortit du dortoir Serpentard pour aller prendre son petit-déjeuner. En entrant dans la salle, son premier réflexe fut de regarder si Granger était présente. Drago ne savait pas pourquoi il agissait ainsi, et il se rendit compte à quel point son comportement était ridicule. Il avait malgré lui remarquer que, depuis la rentrée, la jeune femme arrivait souvent en retard au premier cours de la matinée.
- Drago, on y va ? lui demanda Théodore.
Malefoy prit une tartine, mit celle-ci dans sa bouche, et suivit son meilleur ami.
Aujourd'hui, ils n'avaient cours qu'avec les Serpentard. Les seuls cours qu'ils avaient avec les rouges étaient ceux de potions, sortilège, botanique, défense contre les forces du Mal et métamorphose. Le jeune blondinet n'avait aucun de ces cours aujourd'hui. Il comprit alors qu'il ne croiserait pas Miss Je-sais-tout, et qu'il en profiterait pour aller parler à Pansy.
A la fin de la journée, il réussit à trouver un moment où Parkinson était seule pour aller lui parler. Ils étaient assis dans la salle commune de Serpentard. Tout le monde était allé manger. Le bruit de la cheminée craquelait, ce qui créait un bruit de fond.
- Tu m'en veux, je peux savoir pourquoi ? commença par demander Malefoy.
- Pourquoi étais-tu avec Daphné l'autre soir ?
- Tu as entendu Daphné hier : nous étions avec Astoria, souffla le Serpentard, déjà agacé. Pansy, coucher ensemble était une erreur.
- Ça c'est toi qui le dis ! riposta son amie.
- Je ne veux pas que cet accident gâche notre amitié.
- Drago, tu ne comprends pas : notre amitié s'est arrêtée à l'instant où l'on est passé à l'acte.
- Nous deux, c'est impossible, souffla le jeune homme.
- Mais pourquoi, Drago ?
- Tu sais pourquoi ! s'énerva Malefoy.
- A cause d'Astoria, c'est ça ? Tu ne peux donc pas dire non à ta mère ?
Il empoigna Parkinson par les épaules.
- Tu es ma meilleure amie ! Dois-je te rappeler que si tu ne m'avais pas embrassé, on n'en serait pas là, Pans’. Tu connais la nature de mes sentiments et tu savais ce soir-là que j'étais vulnérable.
La jeune fille se mit à pleurer. Drago se sentait de plus en plus mal, et cette situation le rendait furieux. Zabini avait raison : s'il avait laissé les choses trainer plus longtemps, ça aurait dégénéré. La Serpentard pleura dans les bras de son meilleur ami, qui n'avait jamais été dans une telle situation de toute sa vie. Il n'avait jamais été attentionné avec qui que ce soit auparavant.
Hermione était assise près du lac, non près des grandes pelouses et des arbres, mais de l'autre côté du château, vers les cailloux ovales gris et noirs. Elle dévorait le livre qu'elle avait en main, lorsque quelqu'un vint la déranger.
- Encore en pleine lecture, hein ? fit Théodore en s'asseyant à côté de la jolie brune.
Hermione ferma son livre et le posa sur les pierres ovales.
- Tu veux quelque chose Nott ? lui demanda-t-elle, l'air de dire qu'il la dérangeait.
- Après avoir largué une bombe dans mon groupe d'amis et t'être enfuie, je pensais que tu aurais au moins le plaisir de m'offrir cinq minutes de ton temps, répondit le jeune garçon, laissant échapper un petit rire nerveux.
- Pourquoi tiens-tu absolument à m'adresser la parole Théodore ? Cette envie ne semblait pas vitale avant.
- Parce que tu es la seule personne n’étant pas à Serpentard qui ait accepté de le faire. Tu sais, auparavant, j'étais plutôt un garçon solitaire. Je n'aimais pas l'idée d'avoir des amis, et encore moins d'appartenir à un groupe d'amis. Je passais mes journées à travailler, et mes soirées à bouquiner. Je ne martyrisais pas de pauvres élèves comme le faisait Malefoy. J'avais une vie et des habitudes tranquilles. Lorsque le Seigneur des Ténèbres est revenu, toute ma vie a changé...
- Parce que ton père était un Mangemort, dit-elle, finissant la phrase du jeune homme, qui acquiesça.
- Quand j'étais petit, j'ai su très vite ce qu'était mon père. Je n'ai jamais été proche de lui à cause de ce qu'il était, et lui n'a jamais cherché à se rapprocher de moi non plus. Je pense que c'est ainsi que j'ai développé ce comportement solitaire. Je savais que mon père n’ignorait pas que Voldemort n'avait pas disparu comme tout le monde le croyait. Je ne voulais pas qu'à Poudlard la première chose que l'on découvre à mon sujet soit le fait que mon père était emprisonné à Azkaban.
Hermione souffla de désolation. Plus il en disait, plus elle se sentait coupable de l'avoir étiqueté.
- Tu es donc plutôt serein maintenant qu'il s'est de nouveau fait enfermer ?
- Serein ? Granger, mon père s'est échappé d'Azkaban une fois, qu'est-ce qui l'empêchera de recommencer ? siffla-t-il.
- Pourquoi avoir rejoint la bande de Malefoy ? demanda la Gryffondor, plus curieuse que jamais.
- Lorsque j'ai été enrôlé de force par mon père dans toute cette guerre, Drago m'a donné énormément de conseils pour ne pas perdre pied face à la situation et aux horreurs dont j'étais témoin. Bien que lui et moi n'avions pas la même façon de penser, fait dû à notre éducation qui n'était pas la même, le combat intérieur contre notre situation, celle de nos mères et celle de nos pères était identique. Nous vivions tout de même cette histoire sous un angle différent. Malefoy, lui, a été beaucoup plus impliqué dans tout cela.
- Je sais, fit Hermione.
Une jeune fille aux longs cheveux brun acajou, portant l'uniforme Serpentard, interrompit leurs conversations.
- Théodore, Drago te cherche partout. Il m'a dit de te dire qu'il veut que tu le rejoignes dans sa chambre immédiatement.
- Tu étais avec Drago ? s'étonna son confrère Serpentard.
- Je l'ai croisé dans la grande cours.
- Dis lui, ou dit à ta sœur de lui dire, que je suis occupé et que j'arriverai dans un peu moins de trente minutes.
La jeune fille s'en alla, jetant sa magnifique chevelure dans les airs. Étrangement, elle rappelait quelqu’un à Hermione. Il y avait quelques similitudes dans son comportement avec celui d'une autre personne que connaissait Hermione, mais celle-ci n'arrivait pas à définir qui était la concernée, avant que Théodore ne vienne éclairer sa lanterne.
- Elle c'est Astoria, la petite sœur de Daphné. Elle est en cinquième année.
- Bien sûr, Daphné ! Elle lui ressemble légèrement.
- Je ne te cache pas que, parfois, elle peut être aussi agaçante que sa grande sœur, lâcha le garçon, avant de partir dans un court fou rire.
- Comment va Pansy ? Elle digère bien le fait que Greengrass sorte avec Malefoy ?
- Elle ne sort pas avec lui. Ni elle, ni Pansy.
- Je vois... Monsieur Malefoy dans toute sa splendeur, finit par lâcher Hermione.
Théodore ne put s'empêcher de rigoler face à la remarque de la jeune fille. Elle fut contente de changer les idées au jeune homme, après lui avoir fait ressasser le passé. Elle envisagea alors la possibilité de devenir réellement amie avec le Serpentard.