L'emprise

By anaisk88

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Caroline, est une jeune femme de 26 ans qui dirige seule son élevage de pur-sang. Entraîneur et maman à plein... More

Chapitre 1 (suite)
Chapitre 1 (suite 2)
Chapitre 2
Chapitre 3
Note
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre7
Chapitre 8
Chapitre 8 (suite)
Chapitre 9
Chapitre 9 (suite)
Chapitre 10
Chapitre 10 (suite)
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chaiptre 14 (suite)
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 20 (suite)
Chapitre 21
Chapitre 21 (suite)
Probleme de publication
Chapitre 22
Bientot le denouement final!!!
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Epilogue

Chapitre 1

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By anaisk88

Quand le réveil sonne je me sens totalement crevée .
Je n'ai presque pas dormi de la nuit.
J'ai compté les heures, j'ai passé la nuit à me tourner et me retourner dans mon lit sans arriver à trouver le sommeil.
Il a plu toute la nuit, et le vent, ce satané vent n'a pas arrêté de souffler. Je crois que cette journée va être longue, très longue. Je ne sais pas si c'est l'excitation de voir le poulain de ma magnifique Kalinka ou l'angoisse de cette date d'anniversaire mais la nuit a été plus que courte et bien évidement le sommeil m'a emporté deux heures avant que le réveil ne sonne.
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas assez dormi.
Une boule dans le ventre m'empêche de me détendre pourtant il est 6 heures et il faut que je sorte du lit.
Je me traîne jusqu'à la salle de bains, et l'image que me renvoie le miroir est plus que décevante .
Je ressemble à un zombie .
Les marques sombres sous mes yeux ne seront pas aussi faciles à cacher avec l'anti-cerne que la pub veut bien nous le faire croire. Je m'énerve définitivement sur ma crinière brune.
Bon Il faut le dire mes cheveux sont tellement en pétard que l'on croirait que je me suis coincé les doigts dans une prise électrique .
J'ai de long cheveux châtain avec des reflets caramel, d'une épaisseur épouvantable, papa me disait toujours qu'ils étaient plus solide que le crin de cheval.
Cette pensée me fait sourire, il adorait mes cheveux et prenait le temps de me faire une tresse pour aller dormir, je peux voir mon regard ce voiler dans le reflet que me renvoie le miroir , une larme s'échappe et roule sur ma joue.
Mais ce matin ils ont décidé de faire de la résistance, je perds patience et fini de m'acharner sur ma crinière qui de toute façon ne veux rien savoir, d'un geste vif je me fait un chignon avec un magnifique effet pas coiffé, ma grande spécialité et je file sous la douche.
Même la cascade d'eau chaude ne réussi pas à me détendre, je me savonne rapidement, mais efficacement, la salle de bains embaume le gel douche à la mure, mon préféré. J'attrape une serviette, m'enroule dedans et retourne dans la chambre. J'enfile un jean, le premier T-shirt sur la pile dans l'armoire et ma veste polaire bleue ciel.
Un petit regard dans ma glace sur pieds près de la porte... je suis tellement banale, toujours le même look!
Un look pas top mais ces vêtements sont surtout très pratique, je ne me vois pas déambuler dans les écuries en robe et talons aiguille. En y regardant bien je trouve que mon jean est plutôt moulant et met ma cambrure de reins en valeur mais il faudrait que je sorte pour rencontrer quelqu'un, je ne vais tout de même pas rester seule indéfiniment. Il a toujours été hors de question que je mélange le travail et la vie privée.
Oh et pourquoi penser à ça ce matin? De toute façon depuis LUI, personne ne m'a jamais intéressé.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire j'avale mon café, j'attrape ma grosse doudoune au porte-manteau de l'entrée et saute les trois marches du perron en direction de l'écurie des poulinières.
Une rafale de vent vient me fouetter le visage, vivement la fin de l'hiver, je déteste cette saison, et celui ci est particulièrement long, nous sommes fin mars et le soleil ne montre toujours pas ses premiers rayons du printemps.

     Je quitte la maison, grande longère en pierres qui domine une jolie cour en U, pour entrer dans la " petite" aile, composée de dix boxes où se trouvent les poulinières .
En ce moment elle sont sept juments pleines, dont trois vont bientôt pouliner. Mais depuis hier soir l'excitation gagne tout le personnel, surtout moi, ma jument est sur le point de mettre bas son premier poulain.
Kalinka est une très belle jument pur-sang de huit ans, elle a eu un début de carrière honorable, elle était régulière et progressait bien mais malheureusement j'ai dû arrêter de la faire courir suite à une entorse du boulet.
Ma magnifique jument, bai aux reflets pétrole est issue d'une lignée impressionnante de gagnants et j'espère avoir choisi le bon étalon pour la saillie.

- Oh non! non!!
Je crie plus que je ne parle, et pourtant je regrette déjà d'avoir parlé à voix haute.
Mon sang ce glace à mon arrivée dans son box, je suis prise de sueurs froide, mes jambes flageoles.
Le vétérinaire est là et parle avec Hubert, le chef d'écurie.
Je ne comprend que trop bien la situation, la mise bas est trop longue, Hubert est resté toute la nuit près d'elle. Hier soir je pensais que la mise bas n'allait pas tarder, il fallait que je dorme un peu, j'ai ma journée à assurer avec les lots de chevaux à entraîner. Il fallait que je me repose, je croyais que tout ce serait bien passé.
Pourquoi Hubert ne m'a pas appelé?
Je n'arrivais pas à dormir, j'aurais dû venir voir, m'assurer que tout était ok.
Je tremble comme une feuille, j'ai peur de craquer, c'est de la folie cette histoire, je n'y arriverais pas. Pas toute seule, pourquoi papa n'est plus là et Samuel...

Le vétérinaire me parle et me sort de mes pensées.

- Le poulain ne se présente pas bien, il faut intervenir et très vite sinon tu perdras les deux, Caro!

Je suis à cran, l'idée de perdre ma jument me fait horreur. Je tente de l'apaiser, et de me calmer en même temps. Je lui parle, la caresse, elle est en eau, ses yeux roulent de peur.

Je dois être à peu près dans le même état qu'elle!
- Oui, va-s'y Jacques fait lui une césarienne, ne t'occupe pas de moi. Sauve Kalinka...
Je fonds en larme.

Au décès de mon frère, il y a maintenant cinq ans, j'ai récupérer le haras familial et Kalinka est la première jument que je me suis offerte.
Elle est plutôt réservée, c'est une jument très douce mais curieusement elle cache une force de caractère impressionnante.
Sa jolie tête expressive avec sa longue tâche blanche, qui part du front jusqu'au bout de son nez a conquis mon coeur. Un véritable lien de confiance nous lie toutes les deux, elle est ma confidente, ma sœur, ma meilleure amie.
Cette jument pur-sang c'était mon rêve de gamine mais maintenant.... la voir comme ça, je regrette, je ne supporterais pas de la perdre, pas maintenant, pas aujourd'hui , pas à cause de moi.

Grand-père disait toujours qu'il faut être sûr que l'on saura maîtriser ses émotions lors de la mise bas pour bien gérer la situation sinon il ne faut pas hésiter à placer sa poulinière dans des mains expertes.
J'ai peut être bien fait de ne pas avoir été présenté cette nuit, je n'aurais pas réussi à me contrôler. La preuve je n'arrive pas à garder mon calme, pourtant il le faut. Je plaçais tellement d'espoirs en elle. Mais j'ai bien peur que ce premier poulain risque de me faire tout perdre.
Il faut dire que depuis la reprise du domaine, les soucis je les accumule et je commence vraiment à en avoir marre. Alors au début ce sont quelques clients de mon frère qui sont partis. Et oui même encore aujourd'hui il y a des hommes qui refusent de confier leur élevage et l'entraînement de leurs pur-sang à une femme.
Ensuite, il y a eu l'épidémie de grippe qui l'hiver dernier a tué sept de mes dix poulains.
Et là, ce matin, un vif sentiment de regrets me serre le cœur en voyant ma belle Kalinka autant souffrir.
Ai-je vraiment eu raison de la faire pouliner?
Cette magnifique jument, bai brun foncé aux reflets presque violet, si prometteuse sur les champs de courses.
Elle est issue d'une grande lignée de champions... Et si ça fonctionne?...
Mon crâne va exploser, je ne sais plus, si c'était une bonne idée ou si je vais tout perdre, mais une petite voix au fond de moi me dit d'y croire, ce poulain va vivre et ma jument aussi. Elle est robuste. Je ferme les yeux et récite une prière .
De toute façon c'était la meilleure chose à faire, la seule chose à faire en réalité pour tenter de sauver l'élevage.
Le poulain à naître sera un champion, tout est dans les gênes, tous les éleveurs le savent. J'ai choisi le meilleur étalon pour inséminer Kalinka.
Maintenant ma belle, je compte sur toi pour te battre pour mettre au monde ce petit poulain.

J'observe Jacques, je suis dans un état second, j'ai l'impression d'être groggy sous le poids de mes émotions .
Jacques est le vétérinaire du domaine depuis vingt cinq ans, il me connais depuis que je suis toute petite . Mais surtout il connaît son métier mieux que personne .
Quand il me regarde, je le vois dans ses yeux, pour lui je suis toujours la petite fille du propriétaire courant partout d'un box à l'autre, jouant avec le foin et m'occupant des poulains comme une petite maman. Je lui suis reconnaissante d'être là pour moi, de me soutenir et de me guider dans mes choix car la vie n'a pas été facile.
Gamine j'ai cessé de l'être bien trop tôt . A quatorze ans j'ai perdu mes parents dans un accident de voiture. Le lycée je l'ai quitté l'année de mes dix-huit ans, sans aucuns bagages, presser de découvrir la vie, au grand désespoir de Samuel, mon frère . Je voulais travailler, gagner de l'argent pour arrêter de vivre à son crochet et ma vie d'étudiante ne me plaisait pas, je ne supportais pas de passer mes journées enfermée dans des salles de classes à la lumière blafarde des néons . J'ai grandi au grand air parmi les chevaux et je pensais que tout arrêter pourrais me permettre d'approcher mon rêve... Mais la réalité en à été tout autre, ne possédant pas de diplômes et bien que je sois la fille d'un grand éleveur de pur-sang, les portes sont restées closes, et oui j'étais une fille! Et jeune qui plus est.
J'ai donc trouvé un poste de serveuse dans un restaurant à Paris , j'étais loin du grand air et de ma passion mais trop fière pour retourner vers Samuel.
C'est alors que le sort à continuer de s'acharner, quand j'ai perdu mon frère, que j'ai été officiellement investie au titre d'entraîneur . Je me devais de garder ce domaine pour mes ancêtres . Ils ont travaillé dur pour que le haras soit reconnu pour sa qualité d'entraînement ainsi que pour son sérieux et je m'efforce de garder cette renommée.

Jacques me sort de mes souvenirs, la mise bas est enfin terminée , et heureusement tout c'est bien déroulé . Il m'appelle pour venir frotter le poulain . Tout en le séchant et le stimulant avec de la paille je murmure :
- Petit Prince, je vais t'appeler Petit Prince du domaine des Lords .

C'est malgré tout une fierté de pouvoir continuer le travail de mon père et de mon frère , continuer à faire naître des poulains qui porte le nom de notre domaine.
Maladroitement, tout chancelant, Petit Prince tente de se mettre debout sur ses longues pâtes toutes frêles, lorsque près de la porte du box, encore en pyjama avec une grosse doudoune et à moitié endormi, mon petit James apparaît .

Mon sourire ce crispe. Des souvenirs enfouis depuis longtemps, bien trop longtemps, remontent soudain à la surface.
Un visage m'apparaît , un visage aux yeux clairs , brûlant de désir . Je laisse retomber ma main brusquement .
Ce moment de faiblesse est complètement ridicule. A quoi bon ressasser le passé ?
Ces souvenirs là sont soigneusement enfermés tout au fond de moi, et je n'ai absolument pas le droit d'ouvrir la boîte de Pandore. Jamais...
Peut-être un jour, quand James sera grand , ou quand je serais une vieille femme, je les laisseraient s'échapper pour les contempler à loisir. Mais pour le moment, ce n'est pas prudent . Pas prudent du tout. À quoi bon repenser à ça maintenant? Ce doit être le trop plein d'émotions de la matinée , tout ce stress, ou mon manque de sommeil de ces dernières vingt-quatre heures qui commence à jouer avec mes nerfs. Mais il faut que je me ressaisisse surtout que James n'y est pour rien. Et voilà pourtant que cette sombre période de ma vie me submerge, un flot de questions ce bouscule dans ma tête.
Je pensais que les années estomperaient la douleur. L'argent de Felipe aurait pu subvenir à nos besoins si je ne l'avais pas donné, mais je n'y avais pas le droit, cet argent n'était pas bon, pas sain. J'ai une conscience tout de même .
Mais était-ce raisonnable de reprendre la haras toute seule? Chaque jour je me bas pour prouver aux hommes que du haut de mes 26 ans je peux assumer l'élevage équin seule, les entraînements des pur-sang le tout en élevant mon fils sans son père .

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